La droite et la gauche

Sous De Gaulle personne ne se disait de droite. On était dans la majorité présidentielle ou dans l’opposition.

C’est quand Mitterrand est arrivé au pouvoir et que le « peuple de gauche » a fait rentrer Jean Moulin au Panthéon avec la voix chevrotante d’André Malraux, que l’opposition à la gauche s’est retrouvée de droite. Depuis la classe politique se complait dans cette césure artificielle qui génère suffisamment de mépris pour motiver les militants si nécessaires à sa survie.

Nous étions tous internes à HEC à la fin des années 60 et les réunions politiques allaient bon train le soir avec Pierre Rosanvallon ou Pascal Lamy. J’étais souvent d’accord avec ce qui était dit mais je découvrais que suivant les soirs j’étais de droite ou de gauche. Voulant me situer j’appris que la droite privilégiait l’ordre et la gauche la justice. Mais n’ayant jamais vu de vraie justice sans ordre ou de véritable ordre sans justice, je n’étais pas plus avancé. J’ai passé la plus grande partie de ma vie à me dire que la droite et la gauche étaient deux parties de moi-même qui se dissociaient en deux simplismes lorsque j’étais fatigué.

A la réflexion il y a deux choses importantes dans la vie : le mouvement et l’harmonie avec deux erreurs à éviter. Il faut se méfier de l’harmonie sans le mouvement, de la mort, de ce que ceux qui se disent de gauche appellent la droite ou la réaction. Il faut aussi éviter le mouvement sans l’harmonie, l’agitation, la turbulence ou la tourmente, ce que ceux qui se disent de droite appellent la gauche ou le bordel.

Si la droite c’est la peur et la gauche l’insouciance, la droite est aussi la raison et la gauche l’imagination. C’est les opposer  qui est d’une stupidité rare alors que les additionner est une vraie difficulté intelligente. La raison qui dépasse la peur et l’imagination qui se méfie de son insouciance sont à la base de toutes les avancées humaines

Malheureusement la classe politique a un besoin vital de cette apparence de conflit comme entre les Armagnacs et les Bourguignons, les Tories et les Whigs ou les Républicains et les Démocrates. Que la chose publique, les Républicains, puisse s’opposer à la volonté du peuple, les Démocrates, prêterait à sourire si ce n’était un habillage vicieux du combat à mort entre l’argent des uns contre l’argent des autres. Depuis que les uns comme les autres font légalement de la fausse monnaie, ce combat devient omniprésent et balaie toute forme de vérité.

Un jour où il ne savait pas quoi dire, Winston Churchill a dit aux Communes à la fin de la dernière guerre mondiale : « La démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres ». Cette phrase imbécile a fait flores car elle permet de justifier un système sans avoir à défendre l’idée que l’avis majoritaire de la foule définit l’intelligence. Il me semblait que cette idée donnait les lynchages et les pogroms. Je dois reconnaitre que cela donne aussi le pire des systèmes, bien évidemment à l’exclusion de tous les autres pour ne pas les étudier. Est-ce scandaleux de faire un lien entre le lynchage, les pogroms et le suffrage universel ? Les médias me jureront que oui mais de quel bord sont-ils ? Et leur majorité définit-elle l’intelligence depuis que l’énarque Mathieu Pigasse possède Le Monde, Le Nouvel Observateur, les Inrokuptibles, Rue 89 et quelques autres. Mathieu Pigasse a appris a bien parler et comme le lui a dit Michel Onffray : « Vous pourriez vendre des réfrigérateurs au pôle Nord ». Est-ce parce qu’il parle bien qu’il pense bien et qu’il agit bien ? La question est posée. Mes lecteurs connaissent ma réponse.

On m’a traité de communiste ou de fasciste chaque fois que je dérangeais. Plus exactement quand on ne me traitait pas de marxiste on me traitait de fâchiste  puisque c’est la prononciation à la mode par importation italienne. Moi j’en reste aux faisceaux et à la lascivité. Je scie le bois. Liberté est donnée à ceux qui veulent le débiter autrement !

Concurrence libre et non faussée

Dans la constitution européenne refusée par les Français avant d’être imposée par le Parlement sous forme de traité de Lisbonne après l’élection présidentielle de 2007, il était sans arrêt question de « la concurrence libre et non faussée ». Lors de cette même campagne présidentielle j’avais posé à François Bayrou, ardent défenseur de cette constitution, la question : « Comment voyez-vous une concurrence libre et non faussée entre la Chine et le Poitou ? ». Après une réflexion de plusieurs dizaines de secondes (très long lorsque 500 personnes attendent) François Bayrou avait répondu : « Posée comme cela, la question n’a pas de réponse ». Je voudrais pourtant apporter une réponse à la question posée comme cela; elle est d’ailleurs toute simple.

Il faut que la concurrence soit vraiment libre et que l’on ne défende pas une autarcie frileuse. Quiconque sur cette Terre pense pouvoir répondre intelligemment à nos besoins doit être autorisé à faire une offre.

Mais cette concurrence ne doit pas être faussée et quiconque n’a pas les mêmes règles fiscales et sociales que nous, doit payer à l’entrée sur le territoire, la taxe que ses concurrents français payent en respectant les règles fiscales et sociales qui leur sont imposées.

Cette évidence de bon sens est farouchement combattue par le personnel politique en place, toutes couleurs confondues, et toute la fragilité de l’Europe actuelle s’explique par la contradiction entre les Politiques et le bon sens, contradiction qui va inéluctablement entraîner un succès des nationalismes aux prochaines élections européennes et un coup d’arrêt à la construction de cette fausse Europe. Les Politiques s’y opposent parce que si la concurrence n’était pas faussée, les prix s’envoleraient et les Français comme tous les Européens devraient choisir entre le coût de la vie et leurs avantages sociaux. Fausser la concurrence par l’esclavage dans l’espace qu’est le libre-échange non régulé et fausser la perception de la réalité par l’esclavage dans le temps qu’est le prêt à intérêt sont les deux mamelles de l’Europe de la Société Protectrice des Politique (SPP). La réalité de l’Europe aujourd’hui est une juxtaposition de 28 égoïsmes qui veulent faire payer les 27 autres avec des classes politiques écartelées entre le bien-être de leurs peuples et leur réélection. Beaucoup ont malheureusement choisi.

Pourtant l’Europe est un fait géographique et pourrait devenir un fait politique très intéressant si l’on prenait enfin le problème par le bon bout. Mais pour cela il faudrait avoir l’humilité de reprendre la construction de l’Europe là où 6 classes politiques unanimes ont préféré faire rentrer l’Angleterre, le Danemark et l’Irlande le 1er janvier 1973 et jouer une Europe qui se montre plutôt qu’une Europe qui existe. Toujours l’apparence et le faire-croire pour gagner les prochaines élections !

15 août 1971, Richard Nixon déconnecte le dollar de l’or et met à bas le système rusé et impossible de Bretton Woods imaginé par Keynes en 1944. 3 janvier 1973, Georges Pompidou directeur de la banque Rothschild de 1956 à 1958 et Valéry Giscard d’Estaing, polytechnicien et énarque, font voter par un parlement totalement incompétent une loi forçant l’Etat à abandonner la maîtrise de sa monnaie et à emprunter avec intérêts aux banques ce dont il a besoin. Il n’est pas innocent que cette loi ait si vite été appelée « la loi Rothschild » et que cette très mauvaise idée ait été reprise dans le traité de Maastricht pour l’imposer à toute l’Europe. Il n’est pas innocent non plus que Jacques Attali ait conseillé au pianiste énarque Emmanuel Macron d’aller se faire former à la banque Rothschild avant de devenir le Secrétaire Général Adjoint de l’Elysée, dont on dit qu’il est l’inspirateur de la conversion au libéralisme de François Hollande. Les Politiques, pour être élus, ont trop besoin du monde financier pour ne pas renvoyer l’ascenseur. Tout est lié et le système français des grandes écoles qui a été si productif, semble réduit aujourd’hui à la flatterie subtile de nos élites pour qu’elles ne s’intéressent pas à leur peuple et qu’elles ne remettent pas en cause un système qui sépare inéluctablement les Politiques des peuples. Cette fracture entre les Politiques et les peuples transformés en troupeaux protégés, câlinés puis saignés, est la base de tous les totalitarismes avec les aides des médias qui séduisent et qui deviennent propagande et des administrations qui maîtrisent en devenant policières.

Sous couvert de défendre la paix, les Politiques ont oublié les économies d’échelle et veulent nous faire vivre un mondialisme avec des instances déjà en place, ONU, FMI, UNESCO, OMC, Banque mondiale,…

Ne voient-ils donc pas que plus grand est l’espace peuplé à diriger, plus son organisation doit s’unifier ? Ne voient-ils donc pas qu’un gouvernement mondial, tellement souhaité par certains, ne pourrait qu’unifier les civilisations et combattre la diversité qui compliquerait tout et deviendrait impossible ? Ne voient-ils donc pas que si tous les êtres humains voulaient la même viande de bœuf, le même pétrole et le même uranium, c’est la guerre qui viendrait limiter le nombre d’humains pour que la Terre puisse répondre à leurs besoins ? Ne voient-ils donc pas que la survie d’une humanité réduite à manger, à dormir, à être laïque et à bien voter, est en opposition frontale avec l’existence de peuples cherchant, chacun à sa manière, comment harmoniser au mieux, le rapport à soi-même, le rapport aux autres et le rapport à ce qui nous dépasse tous ?

Vivement la concurrence libre et non faussée. C’est notre seule chance ! Les Politiques qui s’y opposent ne pourront être que balayés si les peuples ne veulent pas l’être !

Vœux, promesses faites aux dieux.

Le début d’année est traditionnellement le moment des vœux. Vœu vient de votum, participe passé du latin classique vovere qui veut dire « faire une promesse à une divinité  en échange d’une faveur demandée ou accordée ». C’est une forme de contrat moral et il est très intéressant de noter que c’est aussi l’étymologie du vote qui ne vient pas de vox, la voix, mais de votum, le vœu. Le vœu est devenu à la fin du XIXème siècle « une demande faite par qui n’a pas d’autorité pour la faire appliquer » (dictionnaire historique de la langue française). On comprend mieux alors les vœux tristes et pieux du Président de la République.

Alors, quel contrat pour 2014 ? Que demander aux dieux et que leur proposer ?

Nous ne pouvons leur proposer que notre énergie mais nous pouvons leur demander de la transformer en discernement, en courage et en humilité.

En discernement

Pour comprendre que notre monde croit plus à l’apparence qu’à la réalité. Qu’il s’endort rapidement dès qu’il voit qu’en important, on a de quoi vendre et qu’en empruntant, on a de quoi acheter. Il s’endort d’autant plus qu’on lui serine que tout cela fait du PIB, de la croissance et une prétendue richesse à partager avec la Terre entière. C’est tellement plus agréable que de travailler pour fabriquer et pour gagner l’argent nécessaire aux achats.

Pour comprendre que les services n’ont de vraie utilité qu’au service de la production et que le service de la personne physique est un agrément qu’il faut savoir accueillir avec modération.

Pour comprendre que le but de l’éducation n’est pas de trouver un emploi et donc un employeur mais de prendre conscience de là où l’on pourrait être le plus utile au groupe et y aller pour être véritablement attendu et donc accueilli.

Pour comprendre que la politique ne devrait pas être la lutte égoïste et âpre pour les places mais le travail difficile et altruiste qu’est l’affrontement des problèmes. L’un des premiers problèmes à affronter est la sanctification du mot démocratie qui se présente comme étant l’avis majoritaire de la foule, après que l’on ait dogmatiquement réputé cet avis comme étant forcément intelligent.

Pour comprendre qu’il pourrait y avoir une communauté européenne si quelques pays décidaient de s’unir par une harmonie sociale et fiscale en renonçant à la fausse Europe actuelle où 28 égoïsmes veulent faire payer les 27 autres en manœuvrant sur les différences fiscales et sociales et en faisant souvent semblant d’avoir une monnaie commune

Pour comprendre que la guerre résout instantanément tous les problèmes de fond et que penser l’éviter en admirant notre immobilisme est probablement aussi à courte vue que croire que la croissance peut réduire le chômage. Le seule façon d’éviter la guerre est de ne pas la laisser être la seule solution.

En courage

Pour bouger et voir comment, par l’action, par la réflexion ou par l’échange, chacun d’entre nous peut être concrètement utile au sortir de la léthargie générale.

Pour refuser de rejoindre la grande cohorte de ceux qui attendent pour bouger que les évènements les y forcent.

Pour entendre le fameux Lekh Lekha ( Va vers toi-même) que Dieu ordonna à Abraham.

En humilité

Pour savoir nous limiter à nos propres problèmes. Ils sont tellement énormes que, pour ne pas les affronter, nous nous laissons facilement distraire par le sort des femmes en Afghanistan, celui des chrétiens en Centrafrique, celui d’on ne sait plus qui en Syrie, celui du Mali qui n’existe que par un regroupement disparate imaginé par le colonisateur ou encore par les élucubrations égocentriques d’un quelconque satrape comme Bernard-Henri Levy.

Pour ne pas traiter par le mépris ceux qui veulent différencier le protectionnisme et l’autarcie et qui n’attendent du protectionnisme qu’une concurrence libre et non faussée nous permettant d’affronter nos propre problèmes sans y surajouter ceux des autres mais sans attendre les solutions de l’extérieur comme le font lâchement les tenants du libre échange.

Puissent les dieux nous entendre, nous éclairer et nous transformer !

Bonne année 2014

La prospérité vient-elle du travail ou de l’échange ?

L’incompréhension générale de ce qu’est la monnaie et la croyance que l’on crée objectivement de la richesse sont les deux pieds très enracinés du blocage économique que les commentateurs politiques et médiatiques ont réussi à nous faire appeler la crise.

Si l’on ne se contente pas de rejeter la responsabilité de la crise sur l’extérieur en attendant béatement l’embellie alors que le drame ne fait que commencer, il faut tout d’abord ne pas confondre la monnaie collective qui se chiffre et qui est pérenne, avec la richesse qui n’est qu’un regard individuel qui ne se chiffre pas et qui peut changer.

Si tout était normal la monnaie serait limitée et se chiffrerait par la quantité d’énergie humaine reconnue comme stockée par le groupe. La richesse serait le regard inchiffrable du groupe et de ses membres sur l’alliage du beau et du bien qui est le riche.

Si tout était normal nous retrouverions le don de soi et l’accueil des autres, l’échange des êtres, à l’intérieur d’un lien social qui serait un but commun.

La vie, et en particulier la vie humaine, est échange d’énergie. La vie sociale est échange d’énergie humaine.

L’échange d’énergie humaine peut se faire par voie directe (travail, amour, sport, discussion, guerre,…) ou par voie de l’énergie stockée qu’est la monnaie.

Pour qu’il y ait échange il faut que chacun ait l’impression de s’enrichir à chaque échange, la richesse n’étant qu’un regard. L’échange qui se fait librement est un double contentement et donc un double enrichissement.

Tout échange est une photo de deux regards différents sur les mêmes biens ou les mêmes services en un lieu et un temps donnés L’un voit une richesse là où l’autre voit un encombrement, voire un déchet et réciproquement. C’est l’équilibre entre ces deux regards qui génère l’échange. Si l’énergie stockée qu’est l’argent est un élément de l’échange, ce n’est jamais un déchet et l’échange ne se fait que si l’acheteur considère que la quantité d’argent à échanger devient, à ses yeux, un encombrement par rapport à la richesse qu’est, à ses yeux, ce qu’il va recevoir en échange de son argent.

Tous ces regards sont instantanés et si, au moment de l’échange, chacun a subjectivement l’impression de s’enrichir, la réalité du groupe est que l’échange est objectivement neutre. Il n’y a pas de création objective de richesse qu’un autre regard verra d’ailleurs comme un encombrement ou même comme un déchet. La richesse est instantanée parce qu’un regard peut évoluer et est d’abord individuel.

Le groupe ne s’enrichit nullement de cet échange et pourtant, si l’un des termes de l’échange est l’argent, cela va curieusement faire du PIB, de la croissance et sera malhonnêtement présenté comme un enrichissement que certains vont croire pouvoir se partager.

L’erreur fondamentale du libéralisme si on l’approuve ou du capitalisme si on le désapprouve, est de confondre l’échange avec la prospérité. Si ça tourne c’est que ça va. Nous sommes dans la société de l’apparence qui ne peut être que dans l’immédiateté car l’apparence ne peut durer. .

Pour que le peuple vote bien, on s’interdit de traiter les causes qui mettrait le dit peuple face à ses contradictions avec des chances de le voir choisir. On va se contenter de donner l’illusion de traiter les conséquences que chacun perçoit. On va dire se préoccuper de la dette, du chômage et de la balance commerciale déficitaire en appelant ça la relance ou la reprise économique.

Pour ne pas mettre le peuple en face de lui-même, ce qui serait évidemment anti-électoral au possible, on va faire l’inverse ce qu’il faudrait faire.

Au lieu de faire travailler le peuple par un protectionnisme intelligent pour qu’il ait l’argent nécessaire aux achats de ce qu’il produit, on va importer de quoi vendre et prêter de quoi acheter puisque l’activité est l’apparence de la prospérité. Comme il faut bien payer nos importations on va vendre notre technologie façon vente d’armes à l’ennemi (passible de mort en temps de guerre). On ne vend plus un avion ou un train sans abandonner à l’étranger notre savoir-faire en misant tout sur ce que notre intelligence supérieure trouvera demain.

On pense résoudre le chômage en faisant payer par l’Etat de mille façons différentes, la non-occupation du peuple.

Quant à rembourser la dette, personne n’y pense sérieusement et il s’agit surtout de continuer à pouvoir s’appuyer sur un monde financier dont on a tant besoin pour tenir la communication et le vote du peuple. On se contentera d’envisager de freiner l’augmentation de la dette !

Il est tellement reposant de ne pas regarder le fond des problèmes. Mais en cette période de solstice d’hiver où la lumière va être de plus en plus présente, ne pourrions-nous pas la laisser nous éclairer un peu ?

Noël symbole de la renaissance

Devant le silence des textes sacrés, c’est au IVème siècle que l’Eglise place la naissance du Christ au 25 décembre pour récupérer la fête païenne du soleil invaincu, sol invictus, que l’empereur Aurélien, farouche opposant au christianisme, avait placé au solstice d’hiver le siècle précédent. Les solstices et les équinoxes étaient fixés alors au 25 des mois de mars, juin, septembre et décembre jusqu’à ce que l’on sache calculer précisément les jours qui, pour le solstice d’hiver, varient du 20 au 23 décembre. Le 25 décembre, ce n’est donc plus le soleil invaincu qui fait grandir les jours mais le Christ Roi invincible qui vient pour faire grandir les hommes. L’empereur Constantin qui veut se servir du christianisme pour unifier l’empire et asseoir son pouvoir, se déclare protecteur des chrétiens et convoque lui-même le concile de Nicée en 325. Les dernières études sur la conversion de l’empire romain au christianisme sous Constantin semblent montrer que Constantin agissait en véritable « président de l’Eglise » et que c’est avec beaucoup d’insistance que les peuples ont été convaincus de choisir le christianisme. Quelques années auparavant la grande persécution des chrétiens par Dioclétien de 303 à 308 avaient en effet montré qu’il n’était pas bon de ne pas partager la religion de l’empereur.

C’est près d’un millénaire plus tard, au XIIème siècle, que le mot Noël est apparu par substantivation de l’adjectif latin natalis. Le symbole de la nouvelle naissance, qu’elle soit de la lumière ou du Sauveur, a même conquis l’année puisque le 1er janvier est devenu la date de naissance des années en faisant oublier que septembre était originellement le septième mois, octobre le huitième, novembre le neuvième, décembre le dixième et février l’équilibrant lorsque l’année commençait en mars.

Ce qui est intéressant, c’est que la nature et les hommes nous rappellent ensemble que nous sommes dans une période de renouveau nous poussant à agir concrètement sur ce que nous pensons améliorable.

La double écriture

La création monétaire explose à tout va depuis la déconnection du dollar de l’or alors que les accords de Bretton Woods avaient lié les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Si l’on a compris que la monnaie est de l’énergie humaine stockée, qu’elle ne peut pas être créée arbitrairement et qu’elle s’autodétruit dans ce cas par la dévaluation et la hausse des prix, on peut s’attendre à une explosion de l’impôt sur l’épargnant qu’est la dévaluation et de l’impôt sur le consommateur qu’est la hausse des prix.

Aujourd’hui tout le monde crée de l’argent alors qu’il y a 50 ans on lisait encore sur tous les billets de banque : L’article 139 du code pénal punit des travaux forcés à perpétuité ceux qui auront contrefait ou falsifié les billets de banque autorisés par la loi, ainsi que ceux qui auront fait usage de ces billets contrefaits ou falsifiés. Ceux qui les auront introduits en France seront punis de la même peine. C’était moins grave que la peine de mort  et la confiscation de tous les biens que le même article 139 prévoyait en 1810 mais il est plaisant de constater qu’aujourd’hui, avec le code pénal du premier empire, tout le monde serait condamné à mort car tout le monde crée de l’argent. Les individus créent de l’argent avec la carte de crédit à débit différé, les entreprises avec les délais de paiements, les Etats avec les budgets déficitaires mais ce sont les banques qui tiennent le pompon avec la double écriture. Il faut en comprendre le mécanisme simple.

La banque Tartempion prête un million d’euros à M. Dupont par le système de la double écriture. Elle inscrit à son actif que M. Dupont lui doit sur 15 ans un million d’euros plus les intérêts à 3% ce qui fait à peu près 1.250.000 € que M. Dupont s’est engagé contractuellement à payer. La banque inscrit en même temps à son passif qu’elle doit à M. Dupont la somme d’un million d’euros qu’elle tient à sa disposition. Elle le lui fait savoir en écrivant sur son compte qu’il possède un million d’euros.

M. Dupont achète un appartement et paye par chèque un million d’euros à M. Durand qui a son compte à la banque Trucmuche. M. Dupont n’a donc plus d’argent à la banque Tartempion mais M. Durand a un million d’euros sur son compte à la banque Trucmuche qui va avec le chèque récupérer ce million sur la banque Tartempion.

Le lendemain à 11 heures en chambre de compensation la banque Trucmuche présente le chèque à sa consœur pour percevoir le million d’euros de la banque Tartempion. MAIS…..

Mais La banque Trucmuche a en même temps fait la même opération avec M. Martin qui voulait, lui, acheter l’appartement de M. Gomez qui valait aussi un million et qui avait son compte ( la loi oblige à la possession d’un compte) à la banque Tartempion.

Et en chambre de compensation les deux banques ont simplement échangé leurs deux chèques en souriant finement.

Résultat de l’opération. Les deux banques ont gagné chacune par la double écriture 250.000 € en mettant en servitude volontaire, l’une M. Dupont, l’autre M. Martin en ayant, par les hypothèques, la garantie de leurs servitudes. Ces 500.000 € seront payés par le peuple sous forme de hausse des prix et de dévaluation lorsque les Politiques lâcheront le frein.

Certes la banque Trucmuche reconnait qu’elle doit un million non rémunéré à M. Durand et la banque Tartempion qu’elle en doit un autre pas plus rémunéré à M. Gomez mais cet argent n’a jamais existé et n’a servi qu’à créer les 500.000 € d’impôts privés que le peuple paiera aux banques.

Les devoirs de l’homme

Beaucoup se demandent pourquoi les droits de l’homme ne sont pas systématiquement accompagnés par les devoirs de l’homme. Certains en déduisent même un laxisme un peu démagogue et voudraient une déclaration des devoirs de l’homme.

Le vœu est pieu mais il ne peut se réaliser en l’état car si un droit est individuel, un devoir est toujours par rapport à un critère, à une norme, à une loi, donc émanant d’un groupe, d’un pays, d’un pouvoir. Il n’y a pas de devoir sans référence. L’affirmation « Tu dois ! » est péremptoire si l’on ne sait pas dire pourquoi. Or la raison d’un devoir réside toujours dans une forme de cohésion sociale. Le devoir n’existe que par rapport à un groupe et le groupe n’existe que par un but commun à tous ses membres, par une vision partagée. Encore faut-il que cette aspiration soit réaliste et ne soit pas qu’un rêve ! Pour que le groupe existe il faut qu’il soit à taille humaine ; suffisamment petit pour que chaque individu puisse se faire une opinion en filtrant les connaissances reçues par le concret de son expérience et par la prise de distance de son discernement, suffisamment grand pour avoir une monnaie, des infrastructures et des organes régaliens comme l’armée, la police et la justice. C’est tout l’intérêt des économies d’échelle qui rappellent que ce qui est vrai à 10 millions d’individus est souvent faux à 100.000 ou à un milliard. Mais il est plus facile de rêver que d’agir, plus facile de rêver à des solutions simplistes villageoises, européennes ou mondiales que de s’affronter concrètement à la complexité d’un pays. La nation que j’appelle volontiers patrie a la bonne taille. Pour moi c’est la France et elle n’est pas en de bonnes mains.

Le mot devoir vient du latin debere qui a donné deveir au XIème siècle. Il est intéressant de remarquer que debere vient de de habere qui signifie « avoir quelque chose en le tenant de quelqu’un ». Un devoir est donc toujours une forme de dette vis-à-vis de quelqu’un d’autre, vis-à-vis de l’autre en général, vis-à-vis du groupe.

Le devoir est concomitant au groupe. Aucun groupe ne peut exister sans lois sociales qui sont des devoirs pour les individus, mais aucun devoir n’a d’efficacité s’il n’est pas une obligation qui donne force au groupe.

Faire son devoir c’est faire un effort et le sens de cet effort c’est d’aller vers sa reconnaissance personnelle par le groupe. Dans certains groupes il faut voler, voire tuer, pour être admis. Dans d’autres il faut honorer père et mère. Dans d’autres il faut servir son Dieu, et protéger la veuve et l’orphelin. Mais aujourd’hui quel vingtenaire va défendre sans rire le groupe dans lequel il rentre en respectant son devoir de ne pas consommer de cannabis ?

Le XXIème siècle n’ayant plus aucun groupe cohérent autre que délictueux, a abandonné le moteur du devoir pour se contenter du moteur du plaisir. Certes le plaisir est un moteur qui s’affadit rapidement mais au moins il comble le vide créé par l’absence du devoir qui, lui, mènerait au bonheur. Autant l’oublier dans le plaisir !

Les seuls qui ont encore en eux le goût du devoir sont ceux qui l’ont appris dans des groupes préexistants et beaucoup de ces groupes se contentent aujourd’hui de petits devoirs dans l’immédiateté de leur petit groupe qui attend le désastre en serrant les fesses et en se laissant bercer par les medias. Notre monde se délite et les medias nous font croire que l’on ne sait pas pourquoi.

Seuls les devoirs mènent au bonheur mais nos dirigeants nous apprennent des devoirs à notre nouvelle taille, à leur taille à eux. Plus question de devoir partir en croisade, contentons-nous de trier nos poubelles et de respecter les limitations de vitesse sur nos routes, essayons d’en être fiers et oublions dans le plaisir que le bonheur n’est plus à notre portée. Nous avons renoncé à être heureux en ne nous intéressant même plus au groupe auquel nous appartenons. Existe-t-il encore d’ailleurs ? Seuls les individus qui le composeraient pourraient répondre.

Nous avons besoin de la monnaie du groupe, de ses routes, de son électricité et même de quelques-uns de ses fonctionnaires. Nous aimons traire la vache qu’est devenu le groupe car nous voulons son lait mais personne ne veut être le vétérinaire de cette vieille carne. Tout doit être fait mais personne ne veut faire.

Pourtant dans l’histoire des civilisations, la vie du groupe a toujours primé la vie des individus parce que toutes les civilisations savaient que l’individu n’existe pas sans le groupe, sans sa protection et sans ses exigences.

Aujourd’hui les medias et les politiques ont créé une société de l’apparence qu’ils gonflent comme une baudruche pour lui donner une illusion de prospérité. Mais ce qui est ressenti c’est l’insignifiance de cette société.

Tant que nous baignerons dans le ridicule de nous contenter des « Valeurs de la République » pour définir notre Vrai, notre Bien et notre Beau, c’est-à-dire ce que nous sommes, tant que notre éducation nationale commencera l’histoire de France à la révolution française en soumettant la vérité à leurs intérêts, tant que nous goberons tous, que le manque de croissance est la cause très provisoire de la crise, il n’y aura pas de groupe respectable et les devoirs n’intéresseront que ceux qui espèrent en un futur qui prendrait racines dans le passé. Le présent appartient aux politiques, aux médias, au CAC 40 et aux publicitaires pour qui le seul devoir est de les enrichir.

Parce que nous le voulons bien….

Parce que nous le valons bien….

Hors-la-loi

Quiconque s’intéresse aux anglo-saxons connait leur tradition des « outlaw », des hors la loi.

C’était le cas de Hereward qui a servi de modèle à Robin des Bois; cela a aussi été le cas de Butch Cassidy, de Billy the Kid, de Bonnie and Clyde, de Dillinger et de tant d’autres comme les Dalton au XIXème et au XXème siècle.

Le principe est simple. Si vous ne respectez pas la loi du groupe, la loi du groupe ne vous protège plus.

C’est tout le principe d’un rapport symétrique entre l’individu et la société qui est posé par le principe du hors-la-loi.

Dans une société harmonieuse ce rapport symétrique peut être connu et appliqué car il y a peu de lois et elles sont toutes des protections du groupe. Si quelqu’un les transgresse et assassine ou vole avec une arme, il n’est plus protégé par la loi qu’il a volontairement bafoué.

Dans notre société où la moindre émotion médiatique entraîne la création d’une loi, plus personne ne connait les lois sauf peut-être quelques rares professeurs de droit, et encore uniquement dans leur spécialité. Le groupe n’a plus de lois connues comme limites, n’a plus la monnaie comprise comme énergie sociale et il mélange allègrement la vraie égalité qu’est l’interdépendance dans le respect de l’autre, avec l’identité qui est mépris de tous par le « je ne veux voir qu’une tête » qui veut dire en réalité « je ne veux voir que de bons électeurs ». Le groupe n’ayant plus ni énergie reconnue, ni limites connues, ni harmonie, se délite et la loi ne protège plus que les rusés et l’argent devient de la fausse monnaie.

Un hors-la-loi qui braque une banque et s’enfuit avec son butin peut-être abattu avec félicitations du groupe. Est-ce bien ? Est-ce mal ? La question est posée. Pour y répondre il faudrait déjà savoir à quel groupe nous appartenons.

La richesse n’est qu’un regard

Il est temps de tordre le cou à la notion stupide de création de richesse tellement à la mode pour ceux qui veulent faire croire à des fins électorales que la croissance apporte naturellement des richesses à se partager.

Prenons l’exemple d’un boulanger. Il fait un pari. Celui de croire que les dépenses qu’il fait en location de la boulangerie, en patente quelle que soit son nom du moment, en achat de pétrisseuse et de four, en salaires et en charges de ses collaborateurs, en farine et levure, que toutes ces dépenses lui permettront de fabriquer des richesses, les différents pains qui lui seront achetés plus cher que ce qu’ils ne lui auront coûté.

Pour gagner son pari il faut que des clients rentrent et sortent contents d’avoir perdu de l’argent et gagné du pain. C’est la double impression d’enrichissement qui donne le bon prix. Le boulanger doit se sentir plus riche en gagnant de l’argent et en perdant son pain. Le client doit se sentir plus riche en ayant du pain et moins d’argent. La richesse n’est qu’un regard.

Pour se convaincre que la richesse n’est qu’un regard, il suffit d’imaginer qu’au sortir de la boulangerie avec son pain, le client voit s’arrêter une voiture dans laquelle un ami qu’il apprécie beaucoup l’invite à déjeuner. Son pain qui était richesse devient instantanément encombrement et sera déchet dès que le pain sera sec.

Mais revenons au pari du boulanger. Il peut aussi perdre son pari si aucun client ne vient ou si trop peu de clients ne se déplacent et lui laissent en fin de journée des pains qui deviennent aussi des encombrements puis des déchets.

Une économie saine est une économie où les clients ont à la fois l’envie d’acheter du pain et l’argent nécessaire fourni par leur travail. Il faut les deux plus le boulanger.

Une économie malsaine, la nôtre par exemple, va se réfugier dans des sommes d’équilibres instables en dépensant inutilement beaucoup d’argent permettant de reporter la prise de conscience du problème en le compliquant davantage.

On va payer très cher les banquiers pour qu’ils prêtent l’argent nécessaire aux achats que le consommateur ne gagne plus par manque d’emploi. On va payer très cher les publicitaires pour qu’ils créent l’envie chez le consommateur désargenté de jouir tout de suite de ce dont il rêve, d’aller emprunter tellement son désir de consommer ou de posséder a été boosté. Il va accepter de devenir l’esclave de son banquier par ses échéances mensuelles pour pouvoir jouir tout de suite. On va payer très cher les médias pour qu’ils diffusent une impression de joie et de fausse légèreté. On va enfin payer très cher les importateurs pour qu’ils importent ce qui a été fabriqué par de lointains esclaves puisque nos parieurs ont évidemment perdu leur pari et déposé le bilan.

Tout cela pour ne pas dire deux vérités anti-électorales, à savoir que la seule issue intelligente est de travailler plus pour payer plus cher des produits en concurrence libre et non faussée par des droits de douane freinant l’esclavage dans l’espace du libre-échange.  La seconde vérité anti-électorale est que le prêt à intérêt est un impôt privé générant un esclavage dans le temps, une servitude volontaire comme Etienne de la Boétie l’a si admirablement décrite.

Mais quel homme politique aura le courage de le dire ? Et quel peuple trouvera en lui-même le courage de l’entendre ?

L’inéluctable révolution

Les trois totalitarismes du XXème siècle, fascisme, communisme et capitalisme, avaient évidemment en commun leur volonté hégémonique de couvrir toute la Terre mais ce qui les rassemblait avant tout, c’était leur matérialisme qui sacralisait les idéologies avec chacune son bouc émissaire, qui la race inférieure, qui le petit bourgeois, qui le populiste. Les liaisons contre nature entre le siècle des Lumières et les penseurs du XIXème siècle nous ont donné le « Deutschland über alles », le « Yes we can » et « L’internationale sera le genre humain ».

Dans tout l’occident on a sacralisé la vanité et imposé un colonialisme intellectuel en mettant en place sur toute la Terre des hommes de pouvoir déformés chez nous.

Aujourd’hui seul reste le capitalisme qui se croit gagnant car il est enfin seul. Sa force est d’utiliser les avancées extraordinaires des moyens de  communication qui se sont mondialisés pour faire croire que la réflexion et l’action se sont aussi mondialisées de la même façon, ce qui est une duperie insigne.

Le capitalisme, sous sa forme présentable de libéralisme, considère comme acquis que sa morale est La Morale, que son intelligence est L’Intelligence, que sa vérité est La Vérité et qu’il sait où il va.

Il a réussi à faire croire que la croissance créait des richesses à se partager, que l’avis majoritaire de la foule était la bonne référence et que la bonne éducation était une accumulation de connaissances choisies par lui. Aucune de ces affirmations ne tient la route. Elles sont mensonges structurels de notre société et personne ne sait où ces âneries nous mènent.

Ce qui me sidère, c’est que j’ai cru ces fadaises parce que l’on m’avait inculqué le rejet des deux autres totalitarismes pourtant tout aussi attractifs au premier abord, et que le mantra « Elles sont intéressantes tes critiques mais qu’est-ce que tu proposes ? » m’avait cloué le bec pendant des décennies. Comme s’il fallait avoir une solution, si possible simple, pour prendre conscience d’un problème !

Aujourd’hui le problème sans solution simple est notre apathie devant les drames qui se préparent et que nous refusons de voir. Cette apathie qui est étymologiquement une absence de souffrance est entretenue par notre addiction au plaisir rendue provisoirement possible par les deux esclavages, bases du capitalisme : Le libre-échange fondement théorique de l’esclavage dans l’espace et le prêt à intérêt, base pratique de l’esclavage dans le temps.

Il ne suffit pas de faire une journée contre l’esclavage et de le réduire stupidement à la traite négrière pour cacher durablement ces deux esclavages  plus scandaleux parce qu’actuels et surtout parce qu’intenables.

Sors ce mois-ci en librairie la seconde édition de mon deuxième livre « L’inéluctable révolution » aux éditions Autres Temps.

Il ne s’agit pas de rêver d’un grand soir mais de faire la révolution, à la fois individuelle et collective, de bâtir nos vies sur le discernement, l’humilité et le courage qui nous manquent tant aujourd’hui. Le discernement, l’humilité et le courage sont la base de ce que les totalitarismes du XXème siècle nous ont fait oublier et qui peut se résumer en un mot : le sacré. Le sacré est ce qui nous dépasse individuellement et collectivement, en bien comme en mal.

C’est l’énergie du sacré, l’égrégore, cette armée disparate et mélangée d’anges de lumière et d’anges déchus, qui avec l’énergie individuelle du travail et celle collective de l’argent crée l’honneur qui s’est tellement affadi aujourd’hui.

La limite du sacré, l’interdit, est forcément entredit car si elle était dite avec des mots cela sombrerait immédiatement dans la limite individuelle qu’est le choix ou la limite collective qu’est la loi. La limite du sacré ne peut parler qu’en contes, qu’en légendes, qu’en paraboles, qu’en mythes. Les mots y disent des choses inventées et l’interdit, l’entredit, dit l’essentiel entre les mots. L’interdit rajouté à la limite individuelle qu’est le choix et à la limite collective qu’est la loi, donne le serment que nous oublions si facilement.

On a mobilisé des peuples par « La Patrie est en danger ». Mais aujourd’hui notre addiction au plaisir nous a fait oublier toute notion cohérente de groupe. Exit la patrie, terre de nos pères, exit la nation, terre où nous sommes nés. Bienvenue au mondialisme, au libéralisme, à l’universalisme qui nous permettent d’évoluer dans des groupes virtuels qui ne sont que des hologrammes avec leur religion de la confiance, de la croyance et de la croissance que nous attendons individuellement comme le Messie en sachant qu’elles ne nous mèneront nulle part. Un agrégat d’individus forme une foule, pas un peuple.

Notre apathie et notre addiction au plaisir sont les vrais dangers.