La bataille entre Office Mondial du Commerce et Office International du Commerce est relancée


Les média parlent beaucoup des droits de douane décidés par Donald Trump, sans voir que ce n’est qu’une nouvelle étape de la guerre à outrance entre l’OIC et l’OMC, l’office international du commerce créé par l’ONU à New York juste après la guerre et apparemment terrassé en 1950 par le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) qui deviendra à Genève l’OMC, l’office mondial du commerce. Tout en étant composés quasiment des mêmes États, les deux organisations se sont toujours opposées sur les fondements de l’économie qui sont : travailler, produire du désirable, le vendre pour pouvoir durer et acheter tout ce dont ont besoin soi-même et ses proches. L’OMC favorise la baisse des prix, l’OIC privilégie la production et l’emploi.

L’OMC, avec son mondialisme et tous ses sous-produits que sont le forum économique mondial de Davos, l’OMS et la quasi-totalité des dirigeants européens, prône le libre-échange qui permet de baisser les prix et d’augmenter mondialement la production en continu des machines et la production humaine des lieux où elle est la moins chère. Il est soutenu par les multinationales et par ceux qu’elles rémunèrent. L’harmonie doit y devenir mondiale et telle que pensée par les intellectuels occidentaux ou occidentalisés. Chaque pays doit chercher à être exportateur de ce qu’il fait au moins cher et s’il n’y arrive pas, qu’il emprunte pour tenir !

L’OIC n’existe certes plus mais mettait en avant pour chaque nation le plein emploi et la production locale. Il voulait d’abord une harmonie au niveau national, avant de chercher à l’améliorer par ce que peut apporter les échanges internationaux qui devaient être équilibrés comme devait l’être la balance des paiements. Le sénat américain a malheureusement refusé de ratifier la Charte de La Havane que son pays avait pourtant signé.

L’OMC a fait illusion jusqu’à aujourd’hui car une production pléthorique à un prix bas pour des gens qui n’ont pas de problème de fin de mois, ressemble à une harmonie et le libre-échange laisse à chaque gouvernement les problèmes prosaïques de fin de mois de son peuple. C’est évidemment plus simple mais cela passe sous silence la faille actuelle de la théorie de David Ricardo sur l’avantage comparatif entre les nations qui dit avec bon sens qu’il faut toujours faire ce que l’on fait de mieux ou de moins mal. Mais l’hypothèse cachée de cette évidence, est que chacun est censé être occupé et que le plein emploi est réalisé, ce qui était un fait du temps de Ricardo, quand l’assistanat n’existait pas et qu’il fallait obligatoirement travailler pour survivre. Aujourd’hui les prix bas obtenus dans des pays lointains ne permettent pas de faire vivre un Européen de l’ouest qui ne sait plus comment être reconnu utile par son propre peuple. L’arrivée du chômage a rendu caduc l’avantage comparatif entre états.

C’est ce qu’avait bien compris l’OIC qui pour aider à la production locale et au plein emploi conseillait de mettre les droits de douane nécessaires pour que jamais le prix de vente d’un produit importé ne vienne tuer la production locale. C’est le bon sens mais cela n’a pas été le choix des dirigeants occidentaux qui n’ont jamais eu de problème de fin de mois.

Si la quasi-totalité des gouvernants sont libre-échangistes, c’est non seulement parce qu’ils apprécient pour eux un achalandage à bas prix et qu’ils se sentent proches des multinationales qui sont pour eux l’épine dorsale de l’économie, mais parce qu’en plus, depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse réelle, les banques commerciales fabriquent une fausse monnaie légale qui permet par les subventions, l’assistanat et le « déblocage » de fonds inexistants, d’estomper les problèmes de fin de mois quand ils deviennent trop criants, le tout leur donnant en plus l’impression d’être généreux.

Ce que tous ces dirigeants ne voient pas ou ne veulent pas voir, c’est que cette fausse monnaie légale qui représente déjà plus de 85% de la monnaie en circulation, a fait chuter la valeur de la monnaie de 98,8 % depuis 1971. Il fallait en effet 35 dollars pour acheter une once d’or quand il en faut aujourd’hui 3000.

Cette dévaluation réelle abyssale, cette baisse de la valeur de la monnaie est une hausse des prix cachée qui est ressentie par la majorité de la population, celle qui n’est pas en mesure d’épargner. Elle est soigneusement dissimulée par l’absence de définition de la monnaie et par l’ignorance volontaire  du pourquoi de sa force. Un tas de gens refusent obstinément de reconnaître que la monnaie est une énergie qui ne tire sa force que de l’énergie humaine, précédemment bien dépensée depuis son invention jusqu’en 1971, et à trouver gratuitement demain depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse antérieurement reconnue.

On en arrive à la question difficile du vrai prix des marchandises comme du vrai prix du travail qui est très mal étudié par la pseudoscience économique. Le prix est par définition un équilibre mais tout le monde n’y met pas les mêmes éléments à mettre en équilibre. L’OMC y met, avec une vue de loin, le vendeur, l’acheteur, le lieu et le moment. L’OIC, avec une vue de près, y rajoute l’emploi, le revenu des producteurs et le contrôle de l’investissement étranger que l’OMC abhorre. L’OIC utilise à l’intérieur de chaque nation l’avantage comparatif de Ricardo ou chacun doit faire ce qu’il fait le mieux ou le moins mal quand l’OMC l’applique entre les nations en refusant d’en voir l’aspect dévastateur à l’intérieur des nations.

L’OMC est une construction intellectuelle mal foutue qui ne tient que par la fausse monnaie légale des banques commerciales avec son corollaire qui est la montée sans fin de la dette mondiale (plus de 30.000 dollars par Terrien de tout âge début 2025). L’OMC ne s’intéresse aux nations que pour les faire disparaître alors que l’OIC pensait que seuls des pays harmonieux pouvaient cohabiter sans se confronter et que l’idée même de commerce international ne venait qu’après vérification de l’économie saine de chaque pays. Bref l’utopie avait apparemment gagné sur le bon sens.

Il est difficile de prédire l’étendue du séisme qu’a initié Donald Trump avec ses droits de douane. La seule chose certaine, c’est qu’il va être monumental et que la méthode Coué et le matraquage médiatique ne seront plus suffisants pour faire tenir l’intenable libre-échange.

Bien sûr la première conséquence quasi-immédiate est la baisse voire l’effondrement des Bourses puisque  la valeur d’une entreprise est une multiplication par 7, 100 ou même 10.000 de son bénéfice annuel passé, comme si demain était forcément la reproduction d’aujourd’hui. Dès qu’une entreprise s’arrête, on constate au contraire dans 100% des cas que les actifs sont survalorisés et les dettes sous-estimées. L’immense majorité des milliardaires ne sont riches que de la valorisation en bourse de leurs actions et beaucoup vont quitter rapidement ce faux navire de la fortune.

C’est surtout le grignotage de l’utopie par le concret et le réel qui va nous bousculer à un rythme encore inconnu. Le rythme dépendra d’ailleurs beaucoup de la rapidité ou de la lenteur avec laquelle sera interdite l’émission actuelle de fausse monnaie légale par le simple retour au lien de la monnaie à une richesse reconnue. Il faudra évidemment combiner la réflexion obligatoire avec l’absence d’émission permanente de fausse monnaie qui nous permet ne pas affronter nos contradictions. S’il est impossible de connaître l’ordre et la rapidité des changements à intervenir, on peut en imaginer la liste que le réel va imposer. Cette liste se range en deux colonnes, l’une détaillant les conséquences de la mise au rencart du libre-échange qui n’est ni un échange ni libre, l’autre détaillant celles de l’arrêt de l’émission de fausse monnaie légale et donc, enfin et à nouveau, une limitation de la monnaie.

Dans la première colonne on trouvera tout ce qui contribue à la recherche de l’équilibre à l’intérieur des nations entre production et consommation. Produire étant plus difficile que consommer, les producteurs locaux, agriculteurs artisans et industriels, seront protégés par des droits de douane et favorisés par des rémunérations comparables à celles qui existaient avant la dévaluation de 98,8%. L’exact contraire d’aujourd’hui qui cherche et favorise les multinationales au détriment des locaux.

Dans la deuxième colonne on trouvera les innombrables conséquences de l’arrêt de la fabrication de la fausse monnaie légale devenue à nouveau illégale. Retrouver l’évidence perdue que la monnaie est limitée va bouleverser nos vies en nous forçant à appliquer l’avantage comparatif de Ricardo à l’intérieur du pays. Chacun devra faire ce qu’il fait le mieux ou le moins mal, que ce soit du consommable, du stockable, des outils, des machines, des services à la production que devraient être les administrations et bien sûr des enfants, de leur gestation à leur éducation. Chacun peut y voir comment les Français redécouvriront le fait qu’ils sont égaux dans leur diversité et leur complémentarité, en renonçant à se vouloir absolument identiques comme les multinationales, le pouvoir et les médias voudraient instinctivement les voir.

La logique suicidaire de l’Occident


Les BRICS se rassemblent avec comme unique point commun le rejet de la logique suicidaire de l’Occident qui tente d’envahir la planète. Leurs expériences diverses tâtonnent et ils ont simplement décidé de respecter l’expérience des autres et de faire respecter la leur.

L’Occident ne produit plus ce qu’il consomme et, pour se tranquilliser, il a réalisé un montage astucieux de razzia qui ne dit pas son nom. Bien qu’il en ait construit parallèlement une justification intellectuelle et morale à ses yeux, cela craque car rien d’incohérent ne peut tenir.

Le mot razzia vient du mot arabe ghazi غزي qui signifie conquête. Il s’agit de faire travailler et de faire payer les autres tout en s’en justifiant à ses propres yeux et en se mettant dans le camp du bien. Le montage est évidemment complexe puisqu’il s’agit de réinventer l’esclavage tout en continuant à le condamner avec la plus grande sincérité et la plus grande fermeté. Il faut agir dans un sens et faire croire, et même croire soi-même, que l’on va dans l’autre. Ce n’est pas simple. Il faut mentir en convainquant que le mensonge est vérité et que la vérité est mensonge ou complotisme. En tous domaines publics, les mots utilisés iront dans le sens opposé de la réalité et devront commencer par être suffisamment flous pour que les contradictions n’apparaissent pas au premier abord. Le mépris de l’individu sera toujours porté par la glorification de la démocratie, mot merveilleusement flou. La contrainte sera toujours dans un but de liberté et d’intérêt public, le flou du libéralisme et des valeurs de la république sera pour cela très commode. L’esclavage sera revêtu du beau mot incompris de libre-échange. Les mots n’auront plus de définition commune partagée mais auront dans la tête de tous, un sens personnel évident qui ne souffre d’aucune discussion. En politique, la droite, la gauche ou le centre ne recouvre aujourd’hui que des évidences personnelles comme la monnaie en économie ou la foi en spiritualité.

Dans ce flou très peu artistique, il faut faire travailler les autres par l’importation et par l’immigration, et il faut faire payer les autres par l’exportation et l’assistanat. La compétitivité devient le mot à la mode et justifie tout. Les narratifs s’installent et font perdre aux peuples le sens de la réalité.

Le grand écart entre la réalité et le narratif instillé dans les esprits est constatable en tous domaines, sanitaire, climatique, sécuritaire mais c’est surtout en économie qu’il est le plus grave car c’est l’économie qui permet tous les autres grands écarts. L’économie est la clé de voute de ce qui est devenu un système global aussi aberrant que fragile et précaire.

Le summum et la clé de l’inconscience contemporaine se trouve à l’INSEE qui ose dans sa définition du PIB, écrire à la fois que « Le produit intérieur brut (…) vise à mesurer la richesse produite par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée » et, quelques lignes plus bas, que « Le PIB peut être mesuré (…) en faisant la somme de toutes les dépenses finales ». S’enrichir en dépensant est le narratif que les medias et les Politiques nous imposent en y croyant eux-mêmes tellement il est agréable de se le répéter. On retrouve ce narratif dans les critères de Maastricht où un budget national peut être déficitaire de 5% de son PIB et où l’on peut emprunter jusqu’à 60% du même PIB. En clair,  plus nous dépensons, plus l’UE nous donne le droit de dépenser davantage, et d’emprunter encore plus ! Les Français avaient-ils conscience de cette stupidité quand ils ont voté ce traité ? Et qui les en a alertés ? Quand les esprits ne sont plus éclairés par les faits, tous les narratifs peuvent prospérer.

Il reste à comprendre ce qui permet de faire encore tenir quelque chose qui ne peut pas tenir. En plein été 1971, le président Nixon n’a pas dévalué le dollar qui devait absolument l’être, mais l’a définitivement déconnecté de toute richesse réelle, entraînant avec lui pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les autres monnaies qui lui étaient liées par les accords de Bretton Woods. Ses prédécesseurs s’étaient contentés toujours et partout de dévaluer leur monnaie sans jamais les délier d’une richesse précédemment reconnue sauf dans de très courtes périodes, généralement de guerre. La valeur des monnaies devenant flottante, la seule façon d’en évaluer la vraie valeur est aujourd’hui de voir son équivalent en or, unique richesse universellement et durablement reconnue. Pour acheter une once d’or il fallait en 1971 35 dollars. Il en faut aujourd’hui 3000, ce qui donne une dévaluation réelle des monnaies de plus de 98% en 50 ans.

Les conséquences en sont évidemment considérables. Les rémunérations n’ayant en rien compensé cette dégringolade, une seule rémunération n’a plus pu faire vivre une famille et les femmes ont abandonné la production millénaire domestique non chiffrable pour aller chercher une nouvelle rémunération. Les familles nombreuses ont disparu avant que le désir même d’enfant puis de famille ne décline et que l’égalité homme-femme ne devienne une identité homme-femme avant même de se prétendre échangeable. Tout est plus cher et le travail ne suffit plus pour vivre normalement. Le pouvoir est donné à ceux qui font des phrases puisque le problème de fond n’est même pas abordé. Le pouvoir en est-il même conscient puisque le narratif fait croire qu’il n’y a pas eu  de cause précise au décrochage de tout, que rien de nouveau n’est arrivé si ce n’est le progrès et la croissance qui seuls expliquent les changements qui ne peuvent être que bénéfiques. Hors progrès et croissance, rien n’a changé et tout a toujours été comme ça. On encense et vénère la phrase idiote mais ronflante « Tout change pour que rien ne change ».

Mais comment une telle dévaluation a-t-elle été possible sans réaction ?

Un faux-monnayeur fabrique de l’argent qu’il insère discrètement dans le circuit économique.  Il est poursuivi car en augmentant la masse monétaire uniquement pour lui-même, il la dévalue. Imagine-t-on des faux monnayeurs aller à la banque de France échanger sans problème leur fausse monnaie contre de la vraie avec les conséquences d’un tel engrenage heureusement mythique ? Mythique ? Non. Ça ne l’est plus car c’est exactement ce que font les banques commerciales depuis 1971.

Les monnaies n’étant plus liées à une richesse réelle, le jeu se fait à plusieurs bandes et à plusieurs banques. Dupont et Durand ont envie tous les deux d’un appartement à 200.000 € et ils n’ont mis de côté que 50.000 € chacun. Dupont demande à sa banque A un prêt de 150.000 € comme le fait Durand à sa banque B. Chaque banque accepte et inscrit deux fois 150.000 € dans sa comptabilité. Une fois dans un compte client à son actif en créance sur son client et une fois à son passif dans un compte fournisseur en dette vis-à-vis du même client qui retrouve donc cette somme à disposition sur son relevé bancaire. Dupont et Durand payent chacun par chèque le notaire de leur vendeur qui met le chèque reçu à sa propre banque. Pour la simplification du raisonnement on va supposer que la banque du notaire de Durand est la banque de Dupont et réciproquement. Si ce n’est pas le cas, cela met en jeu plus de banques commerciales mais le principe comme le résultat est le même. Pour la banque A, Dupont est toujours son débiteur mais n’est plus son créancier puisque cette créance est passée au notaire puis à la banque B qui devient la créancière de la banque A. Parallèlement Durand, en faisant un chèque au notaire lui a transféré sa créance sur la banque B et le notaire, en déposant son chèque à sa banque A, lui a, à son tour, transféré sa créance et c’est la banque A qui se retrouve la créancière de la banque B. Chaque banque étant créancière et débitrice de l’autre de la même somme, elles annulent le tout en chambre de compensation.

Le résultat est qu’aucun euro n’a été réellement apporté, que 300.000 € sans valeur ont été injectés dans l’économie, faisant monter les prix et baisser la valeur de la monnaie. De son côté chaque banque, créancière de son client, va petit à petit récupérer à son profit par les remboursements de son client, et avec en plus des intérêts, 150.000 € de bonne et loyale monnaie gagnée par le travail du client. Comme cela dure depuis 50 ans et que personne n’y met réellement de frein, les monnaies ont déjà perdu plus de 98% de leur valeur réelle, la dette mondiale explose, la natalité s’effondre, l’immigration retarde l’explosion et les Politiques s’affrontent sur leurs idéologies qui ne perçoivent même pas le problème.

Il ne restait qu’à arrimer ce scandale au camp du bien et faire regarder ailleurs en faisant peur sanitairement, climatiquement et militairement. Pour le camp du bien, le libre-échange et la création de richesse s’en occupent. Une fois qu’il est bien installé dans les esprits les erreurs que le PIB est une ressource et qu’il suffit de dépenser pour s’enrichir, une fois que parallèlement un système de fausse monnaie indétectable et légale, permet d’emprunter dans des banques qui y ont intérêt, ce qui est désiré par ceux qui y ont accès, la construction se dessine facilement. Elle passe par l’oubli volontaire que l’emploi est d’abord lié à la production nationale agricole, artisanale et industrielle.

L’office mondial du commerce (OMC) qui a éliminé l’office international du commerce (OIC) que l’ONU avait créé et qui mettait la production et l’emploi en premier, favorise la consommation en baissant les prix par le libre-échange. Il prétend augmenter le pouvoir d’achat, placé dans le camp du bien alors qu’en réalité il le fait dégringoler par la vraie dévaluation. L’OMC laisse les peuples abandonner la production et subir le chômage et la honte de l’assistanat. Quoique l’on pense de Trump, il a compris que, pour qu’un peuple produise ce qu’il consomme, il faut mettre les droits de douanes nécessaires. Sans le dire il réhabilite très heureusement l’OIC et la Charte de La Havane que l’on avait soigneusement fait oublier par tous les idiots utiles du système.

Tout est lié

François Bayrou, lors de son discours du 3 mars 2025 à l’Assemblée Nationale, a prononcé la phrase malheureusement très réaliste :

Nous voici mis en demeure d’accepter des mœurs que nous refusons, de revoir les chartes de nos libertés, de repenser les règles de la démocratie et de la liberté d’expression, d’abandonner notre souci de décence pour accepter l’indécence qu’on voudrait nous imposer.

Si une quasi-totalité de la population partage cette phrase, qui prend réellement conscience qu’elle se retourne comme une crêpe selon que l’on précise qui met en demeure et qui doit le subir ? François Bayrou définit le bien et le mal mais se met peut-être trop rapidement du bon côté de la barrière sans imaginer qu’il puisse être du mauvais, et avec lui la quasi-totalité de la représentation nationale.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale une lutte à mort se déroule en effet sous nos yeux éteints entre deux visions du monde, l’une mondiale, merveilleuse, construite mais chimérique, l’autre internationale réaliste mais beaucoup plus dure que les tenants de la première dissimulent pour garder le pouvoir grâce à une démocratie faussée et manipulée. L’une ne voit plus l’intérêt des nations et veut tout traiter mondialement en se fondant sur la constitution progressive d’une civilisation unique parlant anglais, l’autre pense essentielle la spécificité intellectuelle de chaque nation et prétend organiser le monde par une relation équilibrée entre les nations.

Dès février 1946 l’ONU décide de convoquer une « Conférence internationale sur le commerce et l’emploi en vue de favoriser le développement de la production, des échanges et de la consommation des marchandises ». Cette conférence ne se réunira que de novembre 1947 à mars 1948 à Cuba, fera signer par 52 pays la Charte de La Havane, créera, intégré à l’ONU, l’Office International du Commerce (OIC) qui mettra en exergue la production, le plein emploi et la balance des paiements, superposition de balance commerciale équilibrée et de monnaies à valeur reconnue. En réaction s’est immédiatement créé hors ONU et à Genève en octobre 1947 par 23 pays également signataires de la Charte de La Havane, le Général Agreement on Tariffs and Trade (GATT) qui officiellement n’est là qu’en attente de la Charte de la Havane mais qui fait disparaître la production et l’emploi de ses préoccupations au profit du libre-échange. La bataille est lancée et dure encore en dépit de la victoire apparente par KO du GATT qui a obtenu la peau de l’OIC en obtenant la non ratification par le sénat américain de la Charte de La Havane et la création de structures de libre-échange comme l’Union Européenne et comme l’OMC, toujours à Genève et toujours hors ONU. L’OMC avec sa haine des droits de douane et sa vénération pour le libre-échange est l’exact contraire de l’OIC.

Cette victoire apparente du mondialisme et du libre-échange n’aura tenu que moins de 80 ans et s’écroule actuellement, sous nos yeux toujours éteints, par la prise de conscience progressive de la fausseté de son principe fondateur : profitez maintenant, le futur s’occupe de tout. C’est la façon dont ce principe, agréable mais totalement irréaliste, a pu être avalé par les peuples et entretenu par les élites, qu’il est intéressant de comprendre. Tout a été fondé sur les deux pieds d’une réponse à long terme qui est la création de richesses et d’une réponse à court terme utilisant l’absence de définition de la monnaie (marchandise, symbole, institution ?) pour la rendre illimitée.

La richesse n’est que le regard satisfait que nous portons sur une production de bien ou de service. Mais un regard ne se chiffrant ni se créant, il a été convenu de chiffrer la valeur d’un bien par l’argent qu’il fallait dépenser pour l’obtenir. On a fait pareil pour chiffrer la valeur d’un service comme le coiffeur, le comptable ou le médecin bien que le service disparaisse sitôt rendu. On a encore ajouté à cette « production marchande », une « production non marchande » chiffrée par ce qu’il faut dépenser pour l’obtenir, partant du principe qu’intelligents comme nous sommes, une administration ou une association nous rapporte forcément plus que ce que nous la payons et qu’il est donc judicieux de chiffrer par prudence ce qu’elle nous rapporte par ce qu’elle nous coûte.  On a enfin tout simplement éliminé  par machisme avéré de la « sphère économique » et donc de la respectabilité et de la richesse produite puisqu’elle ne se vendait pas encore, la production domestique, gestation, éducation des enfants, jardinage, potager, cuisine, ménage, etc, activités principalement féminines pendant des millénaires. On a décrété totalement arbitrairement que toute dépense était le constat d’une création de richesse. L’INSEE calcule le PIB qui est présenté partout comme le chiffrage de la création de richesse, par la somme de toutes les dépenses finales. S’il le calcule aussi par la somme des valeurs ajoutées, c’est que le calcul de la valeur ajoutée commence par la dépense des clients. L’UE nous impose de compter dans le PIB les dépenses de stupéfiants et de prostitution. Et nos élites utilisent dans leurs têtes des pourcentages de PIB qu’ils continuent à croire une ressource alors qu’il est un emploi fort mal nommé !

Cette confusion volontaire entre la dépense et la création de richesse avait encore une origine compréhensible tant que la monnaie était liée à une richesse antérieurement reconnue comme l’or, le sel ou le blé. Si l’on dépensait une richesse reconnue, c’est vraiment que l’on considérait cette dépense comme utile et que ce qui était acheté était aussi une richesse. Mais tout a explosé avec le bouleversement des monnaies depuis 1944, année des accords de Bretton Woods qui liaient les monnaies au dollar, lui-même lié à l’or par 35 dollars pour une once d’or et qui créaient le FMI, toujours dirigé par un européen devant vérifier qu’aucun dollar américain n’était créé sans sa garantie en or.

Dès leur signature et sous le regard absent du FMI, les accords ont été violés par les USA qui fabriquèrent 5 fois plus de dollars qu’ils n’avaient d’or pour payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam et la conquête spatiale. Le monde entier rapportant cette fausse monnaie pour repartir avec de l’or, Nixon a été contraint de réagir comme chaque fois qu’un gouvernant doit officialiser sa fabrication passée de fausse monnaie. Habituellement on dévaluait la monnaie. Il est même arrivé qu’en courte période de guerre, on fabrique de l’argent sans se soucier de son lien avec une richesse reconnue mais cela était ensuite toujours régularisé par une dévaluation comme Roosevelt l’a fait après la grande guerre et la crise de 29 en dévaluant de 20 dollars l’once d’or à 35. Ce que personne n’avait encore jamais tenté et que Nixon a osé, c’est de déconnecter définitivement les monnaies de toute richesse réelle, faisant sauter leur limite quantitative et ouvrant une voie royale à tous les fantasmes et à toutes les corruptions.

La technique de création illimitée de la monnaie doit être comprise et n’est possible qu’avec une monnaie « flottante », déliée de toute richesse reconnue. Elle est confiée aux banques commerciales qui, par la double écriture, créent pour le même client un compte au passif ou le client est créancier d’une somme et un compte à l’actif où le client est débiteur de la même somme. Le client utilisant son nouvel argent par chèque ou virement, c’est la banque de celui qui a été payé qui devient créancière de la première banque. Mais comme cette autre banque fait la même chose avec ses clients comme toutes les banques commerciales, elles annulent entre elles, en chambre de compensation, leurs dettes par leurs créances. De la fausse monnaie, légale grâce à Nixon, a été créée sans aucun apport et uniquement par la création de créances de plusieurs banques sur  leurs propres clients. C’est ainsi que la dette mondiale atteint déjà 250.000 milliards de dollars qui n’ont jamais été gagnés pour la quasi-totalité.

Ce système peu compris qui permet tous les « quoi qu’il en coûte », toutes les corruptions et tous les fantasmes puisqu’il apporte une énergie illimitée à un système qui n’a plus besoin d’être cohérent, n’est plus défendu que par l’Occident dont les élites ne voient plus comme sortie que la fuite en avant dans des idéologies que leurs médias diffusent dans une population qui aimerait être beaucoup plus concrète mais que les élites achètent avec cette manne inespérée pour rendre complices par les élections, des peuples qui sont en fait des victimes consentantes car c’est si agréable de vivre sur le futur. Les seuls résistants sont ceux qui produisent ou sont au service de la production et que l’on ne paye plus correctement pour acheter le calme et la soumission d’une majorité improductive et voulant toujours consommer davantage grâce au « progrès », à la « croissance » et à la « démocratie ». On afflue du monde entier pour vivre cette incohérence.

On détourne l’attention des peuples sur de faux problèmes idéologiques sanitaires, climatiques ou sécuritaires pour éviter les seuls vrais de dénatalité, d’improductivité et de perte de conscience. Ce détournement d’attention par les élites se combine avec leur lutte pour un mondialisme incohérent ne parlant qu’anglais, ce qui explique cet encerclement progressif de la Russie par l’OTAN en dépit des engagements pris, pour lui faire accepter tous nos fantasmes actuels. Avec les BRICS de plus en plus nombreux, la Russie refuse tous nos fantasmes transgenre, mère porteuse, lgbt…, etc qui n’existent tous que par la fausse monnaie légale. Elle est donc le mal et défendre les russophones contre les ukrainophones mondialistes qui les attaquent depuis le coup d’état du Maïdan en 2014, guerre qui a fait 16.000 morts de 2014 à février 2022, devient une agression inacceptable si l’on est un bon mondialiste.

Ce qui panique nos élites et les rend amusantes dans leur agitation incohérente actuelle façon Tartarin, c’est que le peuple américain vient de changer de camp en élisant ce personnage curieux de Trump. La Charte de La Havane avec ses droits de douane est de retour. On va se réintéresser à la production, à l’emploi utile et à l’abandon de la myriade d’emplois inutiles et de personnes inemployées payées par la fausse monnaie légale qui fait monter les prix. Il va simplement falloir changer d’élites ou que les élites changent.

Les deux mondes de l’argent, si différents et si enchevêtrés


Les peuples savent que l’argent ne pousse pas dans les champs et qu’il faut le gagner pour en vivre mais ils ne sont pas conscients que la façon laborieuse et donc limitée d’avoir de l’argent, qui est la leur, n’est pas la seule et que, pour certains, le même argent peut s’obtenir autrement et de façon en fait illimitée. Les 250.000 milliards de dollars de la dette mondiale n’ont étés quasiment tous gagnés par personne et ont pourtant été utilisés comme s’ils avaient été gagnés.

Depuis le 15 août 1971, depuis que les monnaies ne sont officiellement plus liées à une richesse reconnue et sont donc « flottantes », les banques commerciales créent un argent qui n’est plus garanti par l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser précédemment pour créer la richesse reconnue, mais par celle qu’il faudra dépenser demain pour rembourser. L’énergie du lendemain étant par définition illimitée puisque ne dépendant que de l’idéologie qui anime la banque, le monde se divise entre les peuples qui vivent la limitation de l’argent et les puissants qui savent que pour eux, il ne l’est pas si leur banque leur fait confiance. La confiance est devenue le maître mot utilisé pour expliquer aujourd’hui la force de la monnaie. La difficulté c’est que la confiance n’est pas une énergie mais une croyance qui nous ramène aux idéologies qui ont toutes remplacé le bon sens. Les idéologies ont réponse à tout, elles ont phagocyté le débat politique et en ont éliminé petit à petit toute parcelle de sérieux et de concret. Le personnel politique est de plus en plus médiocre puisque personne n’a évidemment de vue globale puisqu’ils la sous-traitent tous à une idéologie que personne n’est capable de résumer simplement puisqu’aucune n’est cohérente. Libéralisme, socialisme, wokisme, écologisme, capitalisme, créolisme sont, avec toutes les autres idéologies, de belles avenues sans fin qui ne mènent nulle part mais il est devenu insensé de ne pas en encenser au moins une, en lui faisant confiance.

C’est tellement gros que de braves gens n’arrivent même pas à comprendre qu’une banque commerciale puisse créer actuellement par l’oxymore d’une simple double écriture, un argent sans valeur appelé monnaie scripturale. Elle le prête avec intérêts, il est utilisé comme s’il avait de la valeur auprès de gens qui le croient de valeur, et la banque le détruit dès qu’elle le récupère, ne gardant que les intérêts qui eux ne seront jamais détruits puisqu’ils viennent du travail de l’emprunteur et ont donc une vraie valeur.

Il y a bien une limite théorique que, pour l’Europe, les accords successifs de Bâle, un deux trois quatre, ont bien fait semblant d’imposer mais la montée sans fin de la dette mondiale démontre que les banques créent en permanence beaucoup plus d’argent qu’elles n’en détruisent. Le bon sens voudrait qu’avant d’être remboursé, tous les prêteurs démontrent que l’argent qu’ils ont prêté a bien été gagné et non créé uniquement pour être prêté puis détruit après remboursement. Si un prêteur ne le démontre pas, ne serait-il pas normal que cet argent soit remboursé à la collectivité qui serait très capable de le détruire elle-même. Blackrock par exemple, prête-t-il de l’argent gagné qui lui a été confié ou de l’argent créé par l’une de ses filiales bancaires ? Dans un cas il est évidemment normal qu’il le récupère. Dans l’autre, qui doit détruire cet argent qui doit de toute façon l’être ?

Ces deux argents si différents bien que totalement amalgamés, créent deux mondes qui ne sont conciliables que dans le mensonge du faire-croire. Pour ne prendre que la France, il n’a fallu que 3 ans après que les monnaies aient été déliées de l’or, pour que les « gens d’en haut » se votent dès 1974 des budgets définitivement déficitaires, « équilibrés » par des emprunts répétés de façon permanente de fausse monnaie légale. Un Macron peut « débloquer » quand ça lui chante, des milliards pour ceci, des milliards pour cela, des milliards pour confiner, des milliards pour l’Ukraine, des milliards pour développer l’Algérie, la Chine ou les Comores. On a même réussi à faire croire au peuple que ce n’était pas un problème puisque les richesses que nous sommes supposés créer, résoudraient toujours le problème. On aurait un PIB qui chiffrerait cette création de richesse, salvatrice nous dit-on. Sauf que l’INSEE a enfin reconnu depuis 2021 que le PIB se chiffre par la somme des dépenses et qu’il suffit de dépenser de la fausse monnaie légale créée par les banques pour faire du PIB et se croire toujours plus riche. Dépenser ce qui s’accumule dans la dette mondiale permet non seulement d’acheter l’intellect et la morale d’un peuple mais de lui faire croire qu’il s’enrichit en ne prenant conscience de rien et en votant comme on le lui conseille.

La seule question est de savoir combien de temps ce système peut tenir. Certains croient qu’il peut tenir indéfiniment. Ils se trompent car il n’y a pas une seule monnaie papier qui n’ait pas disparu suite à la multiplication de son impression par les politiciens. Ce n’est pas parce que 85% de la monnaie n’est plus imprimée mais juste tapée sur un clavier, que sa multiplication sans fin n’a pas le même effet qui est d’en diminuer continuellement la valeur avec un simple décalage qui permet aux politiciens de se présenter comme efficaces. Le peuple croit que les prix montent alors que c’est la valeur de la monnaie qui baisse quand la rémunération de son travail n’augmente pas du tout au même rythme. Il est intéressant de noter que dans les années 70, on enseignait à HEC que l’inflation était l’inflation de la quantité de monnaie qui enflait. Elle est devenue aujourd’hui la hausse des prix qui n’en est que la conséquence. Le monde de l’argent facile, celui d’une van der Leyen ou d’un Macron, celui qui fait créer sans arrêt de la fausse monnaie légale pour la distribuer à tout va pour se sentir puissant, ce monde est le vrai responsable du désastre qui s’annonce et que Trump et Vance viennent de déclencher en se désolidarisant de ce monde factice. Mais, en ayant changé le sens du mot inflation, le monde de l’argent facile peut tenter de faire croire à la responsabilité de l’économie.

Ce que Trump et Vance ont compris quand Macron et van der Leyen continue obstinément à refuser de comprendre, c’est qu’un pays doit d’abord produire ce qu’il veut consommer et que le commerce extérieur ne peut être une solution pour un pays qui veut consommer sans produire, ce qui est notre cas. L’Europe ne produit pas du tout ce qu’elle consomme, ne s’occupe pas de son avenir en ne faisant plus d’enfants, confie ses rênes à une Union Européenne dont il est très difficile de savoir ce qui prime, entre incompétence et malhonnêteté, aussi bien chez ses députés, sa commission et ses fonctionnaires. L’Europe a une idéologie mondialiste incohérente qui veut faire payer les autres et, en fin de compte, nous fait payer pour les autres. Elle ne tient, dans une indifférence générale, que par la corne d’abondance imaginaire de  la fausse monnaie légale à laquelle elle a accès depuis 1971, et par la distraction des peuples vers les faux problèmes patiemment fabriqués, sanitaire ou climatique. Le problème sécuritaire se divise lui entre une insécurité guerrière inexistante et totalement fabriquée, et une insécurité interne à la nation malheureusement réelle qui vient de la violence que génère toujours une incohérence qui se prétend cohérente.

C’est en faisant de ses victimes ses complices que le monde de l’argent facile a pu conserver le pouvoir en se faisant élire et réélire par la possession des médias. Nous assistons même aujourd’hui à la tentative de museler les réseaux sociaux que l’argent facile n’arrive pas à acheter.

Le monde de l’argent facile s’écroule sous nos yeux. Les semaines et les mois à venir vont être passionnants car c’est dans la tête des peuples que tout va se jouer. Vont-ils continuer à croire qu’il est possible de perdre son temps à l’université jusqu’à 25 ans, d’arrêter de travailler à 62 ans avec une espérance de vie de plus de 80 ans ? Vont-ils continuer à croire qu’il est possible pendant les 37 ans d’activité de ne pas faire d’enfants, de se contenter des services à la personne et des éternelles discutailleries sur comment sortir de ce qui n’est toujours qu’une prétendue « crise », tout en vivant ses vacances, ses week-ends, ses RTT et autres arrêts-maladie ? Vont-ils continuer à refuser de voir que seule la fausse monnaie légale leur permet provisoirement de croire que le monde entier peut produire ce qu’ils consomment ? Vont-ils enfin comprendre que tous les partis politiques sans aucune exception courent après leurs voix sans faire la moindre analyse rationnelle de la situation ?

L’avenir va nous répondre. La nouveauté c’est que cela va se faire maintenant très vite.

Vœux 2025


Pour cette année de dégringolade générale annoncée, je fais le vœu que nos compatriotes acceptent enfin de comprendre que cette dégringolade continuera tant qu’ils ne réaliseront pas que nous utilisons deux monnaies mélangées, confondues et indiscernables, l’une qui vaut quelque chose, et l’autre qui ne vaut rien et qui a pourtant apparemment le même pouvoir. Aucun problème ne peut être sérieusement abordé tant qu’ils sont tous masqués par ce gloubi-boulga incohérent, mortifère et pourtant officiel même si de moins en moins dissimulable. Que ces vœux soient une proposition de réfléchir ensemble !

Avant 1971, quand la monnaie était une richesse en soi comme l’or ou adossée à une vraie richesse comme les monnaies liées au dollar par les accords de Bretton Woods, dollar qui s’échangeait dans les années 50 et 60 contre un trente-cinquième d’once d’or, la monnaie avait une vraie valeur : celle du double travail qu’il avait fallu faire pour l’obtenir. Un premier travail pour créer cette monnaie (l’or n’est jamais tombé du ciel) et l’échanger par l’impôt avec l’État contre sa protection, et un second travail pour obtenir à nouveau cette monnaie et en avoir la disposition. On emprisonnait les faux-monnayeurs quand on ne les ébouillantait plus car ils volaient ce double travail en faisant croire que leur monnaie avait la même valeur. Depuis 1971 et la déconnection des monnaies de toute richesse réelle pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, c’est la valeur de la monnaie qui est devenue en 50 ans un problème majeur soigneusement dissimulé. Dans la vie de tous les jours une monnaie a sa valeur nominale, mais d’après la Banque de France, 85% de la monnaie en circulation est une monnaie scripturale créée ex nihilo par les banques commerciales par une double écriture créance et dette, et détruite dès récupération après avoir été prêtée avec intérêt. Qui peut croire sérieusement que les banques détruiraient cette monnaie si elle avait la moindre valeur ?

Aujourd’hui le lien entre le travail et l’argent s’est distendu et on ne reproche plus aux faux-monnayeurs que de fabriquer de la fausse monnaie pour eux alors que les banques commerciales font la même chose mais pour leurs clients, en en étant en plus rémunérées par les intérêts. Sur les 244.000 milliards de dollars de dette mondiale, le secret est admirablement gardé sur le pourcentage d’argent prêté après avoir été gagné et qui doit bien évidemment être remboursé et celui d’argent qui n’a été créé que pour être prêté, faire des intérêts et être récupéré pour être détruit. Les pourcentages de la Banque de France en donne une idée probablement très optimiste.

Il y a deux sortes de croissance économique suivant les monnaies utilisées. La bonne croissance, c’est quand on produit beaucoup d’enfants et de biens et de services. On garde ses enfants et on échange sa production, la plupart du temps par l’intermédiaire de l’argent. Si la production augmente de tous les côtés, les échanges permettent une augmentation de la consommation, voire même de l’épargne, et font une prospérité et une véritable création nationale de richesse aux yeux de la nation. C’est ce que l’humanité connaissait jusqu’en 1971. Et puis il y a la mauvaise croissance, celle dont nous sommes malheureusement aujourd’hui si demandeurs car elle permet la même augmentation de la consommation avec moins de travail. La mauvaise croissance n’est fondée que sur une seule production. Elle part de l’observation que l’échange se faisant la plupart du temps par l’intermédiaire de l’argent, il suffit de fabriquer de la monnaie pour donner l’impression d’un échange entre deux valeurs égales. Depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus limitées en quantité par des richesses réelles, les banques, en « accordant » des crédits à ceux qu’elles choisissent, créent cette monnaie sans valeur qui trompe les producteurs qui sont restés au temps où toute la monnaie avait de la valeur. Aujourd’hui où seulement 15% de notre monnaie est gagnée, les 85% autres n’ont une valeur que spéculative comme les cryptomonnaies et les bulbes de tulipes au XVIIe siècle (1634-1637). Toute personne réfléchie en connaît l’issue inéluctable.

Mais comme rien ne se perd, rien ne se crée et que tout se transforme, l’avenir ne peut être qu’une récupération de tout ce qui a été acheté avec cette monnaie sans valeur ou la réussite de faire payer les autres, les autres chez nous et les autres ailleurs par le commerce extérieur.

Faire payer les autres chez nous, c’est ce que fait le monde politique qui ne comprend rien à l’argent et qui n’arrête pas de redistribuer ce qu’il essaie de reprendre pour ce qu’il appelle le bien. Je fais le vœu sans y croire que le nouveau gouvernement fera enfin le choix de faire les économies faciles de supprimer le nombre incroyable d’autorités faussement indépendantes et d’associations subventionnées qui servent surtout à recaser les amis battus aux élections ou à les remercier, eux et d’autres, pour d’obscures raisons.

Faire payer les autres ailleurs c’est un commerce extérieur excédentaire que tentent de réaliser les entreprises  avec un certain succès autour des années 2000 et avec un échec constant depuis comme le montre ce diagramme en milliards d’euros :

Avant 1971 notre commerce extérieur était équilibré puis il a un peu bégayé avant de faire payer les autres pendant 14 ans puis de payer pour eux depuis presque 20 ans avec constance et sans réaction depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron.

Je fais le vœu que les Français comprennent que chacun doit être productif ou au service de la production pour que les échanges puissent permettre de consommer une vraie augmentation de la richesse nationale. Sans cela nous resterons dans la position intenable et explosive de l’INSEE qui affirme à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il se calcule par la somme de toutes les dépenses.

Il est tellement agréable de ne pas voir le problème

Ceux qui en vivent ne savent répondre, quand on leur en parle, que par l’insulte, la dérision ou la censure; jamais une seule réponse de fond. Le monde entier s’interroge sur ce qui se passe dans cet Occident qui avait depuis quelques siècles montré la voie du progrès et qui, depuis 50 ans, s’autodétruit avec une fierté incompréhensible. De plus en plus d’États se rassemblent dans les BRICS qui ne voient que de l’arrogance dans cette fierté revendiquée. Les peuples occidentaux sont écartelés entre la facilité apparente de la vie qu’apporte le refus de voir le problème, et l’évidence que rien ne tourne rond. Ils se réfugient dans les idéologies qui apportent toutes des solutions simples à un problème mal posé. Ils s’y enferment en maudissant à juste titre toutes les autres idéologies, ce qui les entraîne vers les affrontements violents voire haineux entre les certitudes variées qui encombrent la politique et les médias. Mais quel est donc ce foutu problème que personne ne veut voir ?

On ne peut même pas l’aborder directement car, comme personne ne veut le voir, le simple fait d’en parler fait tirer les rideaux. Il faut d’abord passer par la désacralisation de l’économie qui a été faussement érigée en science. Pendant que l’immense majorité des Français se sécurise en justifiant son incompréhension par un commode « je ne suis pas économiste », une toute petite minorité construit des usines à gaz teintés d’histoire et des ballons de baudruche teintés de bon sens dans l’unique but de « faire sérieux » et de rendre difficile les examens des futurs diplômés qui ne s’en serviront que pour leur première embauche. L’économie n’est pas une science, elle est comme l’indique son nom grec οἰκονομία, oikonomía, une gestion de la maison. Et tout le monde sait qu’une bonne gestion de la maison est simplement la recherche difficile et quotidienne du cumul du concret, de l’équilibre et de l’harmonie. Rien de scientifique dans tout ça et nous sommes tous, et tous les jours, des économistes.

Mais les économistes officiels ont créé des idéologies qui sont toutes de fausses harmonies scientifiquement appuyées sur de faux équilibres logiquement construits sur une seule fausse idée, identique dans toutes les idéologies et base de toutes les erreurs. Cette idée fausse ne peut pas à l’évidence être concrète mais elle plait au peuple, c’est la création de richesse avec la croissance qui est sa conséquence.

Tout vient du double sens du mot création. Il y a la création ex nihilo qui est le domaine des dieux et la création par transformation de l’existant, appelée production qui est le domaine des hommes. La production elle-même n’est pas forcément richesse et l’homme ne produit pas de richesses quand il transforme l’eau qu’il boit en sueur, en urine et en larmes.

Mais comme chacun voit bien dans sa vie personnelle qu’il se crée à lui-même des richesses en travaillant, il est très tentant de croire que nous nous créons collectivement des richesses en travaillant tous, ce qui est totalement faux. La richesse n’étant qu’un regard, si le travail personnel peut se transformer en richesse individuelle, c’est exclusivement parce que le résultat du travail personnel va être vu par quelqu’un d’autre comme une richesse et être désiré. L’autre va donc l’acheter en s’appauvrissant. Il n’y a aucune création, il y a échange de deux productions dont l’argent, fruit du travail de l’acheteur. Il y a simplement eu échange de travail, utilisation intelligente de l’énergie des deux. Il y a eu deux enrichissements personnels puisque l’échange a été volontaire et satisfaisant pour les deux mais, comme tout a été consommé ou utilisé, il n’y a eu en aucun cas création collective de richesse si ce n’est le regard que nous portons sur nous-mêmes. Rien de scientifique et rien de mathématique là-dedans, un simple échange d’énergie humaine.

L’ambiguïté sémantique entre création, production et richesse permet toutes les constructions idéologiques de la pseudoscience économique. Les deux erreurs les plus tentantes et les plus fréquentes sont de se prendre pour des dieux en prenant des transformations pour des créations ex nihilo et confondre production et richesse, la production étant une réalité concrète et stable alors que la richesse n’est qu’un regard abstrait et changeant.

Le principe théorique aberrant de l’économie est d’utiliser deux fois une seule production. Elle est d’abord acheté par le client en échange de son argent. Mais cet échange est considéré par l’économie comme contributif à la richesse nationale et comptabilisé dans le PIB  dont on utilisera des pourcentages comme si la richesse qu’il pense chiffrer et pouvoir utiliser, n’avait pas été déjà consommée ou récupérée par l’acheteur. Le vice fondamental de la science économique est de dire à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il est la somme des dépenses. Le refus paresseux d’aller voir ce que dit l’Insee dispense de voir que l’Insee affirme à la fois que le PIB « vise à chiffrer la richesse créée » et qu’on le mesure « par la somme de toutes les dépenses finales ». Certes l’Insee le mesure aussi par les valeurs ajoutées des entreprises et par l’origine de l’argent dépensé, mais il tait que la valeur ajoutée n’existe que par la dépense des clients. Plus les Français dépensent, plus il y a de fonctionnaires, plus on les augmente, plus il y a de trafic de drogue et de prostitution, plus la France s’enrichit. Travaillez pour dépenser et consommer, et réjouissez-vous car en dépensant vous produisez de la richesse nationale. C’est tellement bête qu’on se demande comment il est possible qu’une telle absurdité perdure et soit même enseignée.

Pour le comprendre il faut non seulement comprendre qu’il n’y a pas de création de richesse mais il faut encore comprendre comment la monnaie scripturale permet  de faire croire à la création de richesse en faisant grimper la dette mondiale. Pour rappel, la monnaie scripturale est la monnaie provisoire créée ex nihilo par n’importe quelle banque pour être prêtée avec intérêt et détruite dès récupération. Et comme les banques en créent beaucoup plus qu’elles n’en détruisent, la dette mondiale flambe aussi vite que les liquidités mises à disposition des déjà riches qui nous font croire en les dépensant que nous sommes un pays riche alors que nous sommes simplement devenus un pays inactif, endetté et bêtement fier de l’être.

Et c’est là que l’on peut enfin aborder le problème que personne ne veut voir et qui permet depuis 50 ans de rendre apparemment possible ce qui ne l’est pas : c’est la dépense. Nous dépensons à tort et à travers un argent que nous fabriquons pour subventionner, pour nous donner bonne conscience avec tous les « quoiqu’il en coûte » qui évitent les choix difficiles mais totalement indispensables que nous reportons pour ne pas les affronter, et ce, avec la complicité active des politiciens et des médias qui voient toujours l’emprunt et la dépense comme les solutions des problèmes. Sacrifier l’avenir au présent est la constante de tous les politiques actuels en empêchant le peuple de comprendre ce qui se passe.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’homme et la femme ont toujours et partout fondé leur égalité sur leur interdépendance, leur avantage comparatif comme le disait David Ricardo pour l’égalité des États ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, qu’il faut sérieusement augmenter ceux qui produisent, les agriculteurs, les mères au foyer, les ouvriers et les artisans, ainsi que ceux qui les assistent ou les préparent comme les encadrants, les médecins ou les enseignants, tout en taillant dans le vif aussi bien les parasites du haut qui ne sont que dans la communication, que les parasites du bas qui croient suffisamment à la création de richesse pour ne vouloir qu’en profiter. Ils prospèrent actuellement tous les deux, ceux du haut créant les idéologies qui permettent avec ceux du bas d’écraser ceux qui produisent encore.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous vivons une incohérence générale qui se fait grignoter par un islam cohérent mais dont la cohérence n’est pas celle qui fut la nôtre ? Ne faut-il pas retrouver notre cohérence ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons inscrire dans la constitution l’interdiction de voter des budgets déficitaires après avoir enfin compris que le PIB ne chiffre que la somme des dépenses ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons retrouver l’esprit de la charte de La Havane qui a été signée unanimement en 1948 par l’ONU en y fondant l’OIC, l’office international du commerce, et qui obligeait, par les droits de douane nécessaires,  à une balance commerciale équilibrée (la balance des paiements pour être précis) ? Nous avons sombré hors ONU dans l’encombrant OMC qui dit l’exact contraire.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’université n’est qu’un moment de travail intense pour le tout petit nombre qui a la capacité d’aider les autres à mieux produire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’Union Européenne n’est qu’un condensé idéologique de tout ce qu’il ne faut pas faire et qu’attendre simplement son pourrissement inéluctable est en train de devenir suicidaire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la compétitivité n’est pas ce qu’elle est devenue, à savoir tenter de faire payer les autres, mais une concurrence, courir ensemble, une compétition, une pétition commune au dépassement de soi ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la valeur de l’argent ne dépend que de la qualité de l’énergie humaine dépensée pour l’obtenir et que l’argent est par définition limité ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que toutes ces questions dérangent et que le pouvoir a surtout envie de les mettre sous le tapis en s’intéressant beaucoup plus à lui-même qu’à son peuple quand il dépense un argent sans valeur qu’il fait créer pour l’emprunter par des gens qui y ont intérêt ?

Ludwig von Mises, a écrit en 1949 dans Human Action : « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par une expansion du crédit. La seule question est de savoir si la crise arrivera plus tôt, par l’arrêt volontaire de la création de monnaie, ou bien plus tard, par l’effondrement final et total du système monétaire en cause ».

Nous avons choisi l’effondrement et ne nous y préparons pas.

Les pouvoirs sacrifient l’avenir au présent en jonglant avec l’incompréhension générale de la monnaie

On ne peut avancer en économie sans comprendre que la monnaie est un fait social total à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique, ne pouvant être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Si la monnaie est, ou était, un fait social total, c’est qu’elle était une richesse limitée, prélevée sur le peuple par l’impôt et redistribuée suivant l’apport hors impôt de chacun. L’or, tellement utilisé comme monnaie, ne tombait pas du ciel mais provenait du travail populaire. Son prélèvement était forcément limité. Cela a construit des sociétés comme le don et le contre-don ont construit des familles ou des tribus. La monnaie comme le don et le contre-don est multidimensionnelle alors que le troc n’est qu’économique. C’est la réduction de la monnaie à l’économie qui est la source et la nourriture de toutes les idéologies mortifères du moment. Comment cette réduction a-t-elle bien pu se faire ?

Le pouvoir a toujours et partout souhaité maîtriser et dominer la puissance du fait social total qu’est la monnaie en laissant dans le flou, l’origine et le pourquoi de cette puissance. L’histoire du papier monnaie puis de la monnaie scripturale a montré partout la vitesse avec laquelle les pouvoirs détournent à leur profit, les inventions du moment pour faire oublier que la monnaie est par définition limitée. Ils rêvent, plus par ignorance que par perfidie, de rendre illimitée la puissance de la monnaie quitte à le faire payer ensuite très cher au peuple. C’est le fameux « quoi qu’il en coûte » sans jamais dire à qui.

Cela a commencé à la fin du Xe siècle en Chine sous la dynastie Song (960-1279) dès l’invention là-bas de l’impression sur du papier de mûrier, puis en Occident au XVIIIe siècle avec les billets de Law, le rouble papier, le dollar continental.et les assignats. Tous ces papiers-monnaies étaient garantis par des richesses reconnues et ils ont tous disparu en ruinant ceux qui les possédaient, à force d’en avoir fabriqué infiniment plus qu’il n’y avait de richesses en garantie. Après ces catastrophes, la monnaie est redevenue partout une richesse en soi, en or, en argent, en cuivre ou convertible en ces métaux précieux

Au XXe siècle les deux guerres mondiales ont ébranlé le système. Pendant la première guerre mondiale on a déconnecté la monnaie de l’or pour pouvoir en fabriquer autant que nécessaire, ce qui a donné la crise de 1929 puis le retour du dollar à l’or en 1934 (35 dollars l’once). On a recommencé pendant la deuxième guerre mondiale en revenant à l’or en juillet 1944 par les accords de Bretton Woods qui liaient les monnaies au dollar en gardant la même parité du dollar avec l’or.

Mais une fois de plus le pouvoir a fabriqué 5 fois plus de dollars qu’il n’avait d’or pour financer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam et la conquête spatiale. Devant l’afflux de dollars revenant aux États-Unis pour être échangés contre de l’or qui fondait de plus en plus à Fort Knox, le président Richard Nixon a dû réagir. Mais alors qu’il pouvait simplement constater une dévaluation du dollar, il a choisi en 1971 de déconnecter le dollar de l’or et de toute autre forme de richesse sans bien en voir les conséquences. Ce faisant, et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le dollar et toutes les monnaies qui lui étaient liées par les accords de Bretton Woods, se sont retrouvés sans aucun lien avec une richesse reconnue. Nous avons ensuite créé l’euro en le liant très sérieusement à nos anciennes monnaies qui n’étaient plus liées à rien.

Profitant de cette aberration intellectuelle, les banques ont inventé la monnaie scripturale qui nous fait exploser actuellement dans l’inconscience générale. La monnaie scripturale, très mal connue du grand public est une monnaie provisoire créée d’une simple écriture par les banques commerciales. Les banques prêtent cette monnaie avec intérêts et elles la détruisent dès qu’elles la récupèrent. Ajoutée à la monnaie fiduciaire, monnaie définitive créée par les banques centrales et forcément limitée puisque théoriquement garanties par l’or qu’elles  possèdent, se trouve maintenant cette monnaie provisoire sans aucun lien avec une richesse reconnue et qui ne vaut objectivement rien tout en n’étant plus limitée ni reconnaissable puisqu’un simple distributeur de billets la transforme en monnaie fiduciaire. Certes cette monnaie provisoire est détruite une fois remboursée par l’emprunteur, mais comme les banques commerciales créent en continu beaucoup plus de monnaie provisoire (et provisoirement légale) qu’elles n’en détruisent, la dette mondiale s’envole (312.000 milliards de dollars au 2e trimestre 2024). Sont mélangées et passent de main en main de façon indifférenciable la monnaie fiduciaire qui vaut de l’or et la monnaie scripturale qui ne vaut rien.

Avec le « quantitative easing », l’assouplissement quantitatif, invention de nos « élites »  représentées par Mario Draghi, les banques centrales fabriquent à leur tour aussi de la monnaie provisoire en n’ayant comme garantie que les créances plus ou moins douteuses qu’elles achètent aux États ou aux institutions financières. C’est le même qui propose aujourd’hui à l’Europe un emprunt collectif massif. La formule mal comprise « les crédits font les dépôts » peut aussi s’écrire « dépensez aujourd’hui ce que vous gagnerez demain », formule qui supprime toute limite aux dépenses, nous fait sortir collectivement du raisonnable et est l’exact contraire de la formule de Pierre Mendès-France citée par Michel Barnier lors de son discours de politique générale : « Ne jamais sacrifier l’avenir au présent ».

Le site de la Banque de France explique très bien ces deux formes indifférenciables de monnaies:

« La monnaie existe sous deux formes : les pièces et les billets, que l’on appelle la monnaie fiduciaire, et les écritures sur les comptes bancaires, que l’on appelle la monnaie scripturale, laquelle représente aujourd’hui plus de 90 % de la monnaie en circulation dans la zone euro. Si la monnaie fiduciaire est émise par la banque centrale qui imprime les billets, la monnaie scripturale est, elle, créée par les banques commerciales, lorsque des agents économiques empruntent pour financer leurs activités (on dit que « les crédits font les dépôts »). Cette création monétaire est cependant limitée par la politique monétaire et la réglementation bancaire. »

Pas gênée par la contradiction d’écrire à la fois que la monnaie scripturale est limitée et qu’elle représente déjà plus de 90% de la monnaie en circulation, la Banque de France fait le grand écart entre ses deux devoirs de vérité et de défendre la politique monétaire et la réglementation bancaire. Elle néglige évidemment de dire que moins de 10% est une monnaie garantie par une richesse déjà reconnue et que plus de 90% ne sont garantis que par une richesse à trouver si possible demain en sacrifiant l’avenir au présent.

Les conséquences en sont démesurées et en tous domaines. N’en prenons que deux.

La première dont on parle beaucoup est la dette. A qui devons-nous de l’argent ? Qui sont « les marchés » et « les investisseurs » qui nous prêtent avec un intérêt qui dépend de la confiance qu’ils ont en nous ? Nous ont-ils prêtés de la bonne monnaie fiduciaire fruit d’un travail, ou de la monnaie scripturale créée pour être détruite ? Ne faudrait-il pas rembourser la monnaie prêtée quand elle a été gagnée mais épargner aux investisseurs le soin de détruire la monnaie créée pour être détruite en la détruisant nous-mêmes ? Ne serait-ce pas aux marchés de prouver qu’ils nous ont prêté de la monnaie gagnée et non créée uniquement pour faire des intérêts ? Une société comme Blackrock qui pompe l’épargne mondiale, nous prête-elle bien le bon argent qu’elle collecte ou de la monnaie scripturale créée par les banques qui lui appartiennent et que l’on retrouve dans ses dettes financières ? Les réponses sont trop secrètes.

Une autre conséquence est le mythe de la création de richesse tellement enracinée dans les esprits. La richesse ne peut que se constater car ce n’est qu’un regard qui ne se crée pas. Mais l’argent illimité permet de fausser l’essence même de la vie en société qu’est l’échange. Il fait croire qu’en achetant avec de l’argent scriptural sans vraie valeur, on contribue à la richesse nationale puisqu’il est malheureusement vrai que cela est compté dans le PIB. Il paraît qu’acheter même en s’endettant nous enrichit ! Avec quoi rembourser un emprunt si la création de richesse est un mythe ? Nous devons réapprendre qu’on ne s’enrichit qu’en appauvrissant quelqu’un d’autre ou en changeant la définition de la richesse. Actuellement nous nous appauvrissons en enrichissant les autres par notre commerce extérieur de plus en plus déficitaire mais nous changeons la définition de la richesse en y incluant l’immigration, les panneaux voltaïques, les éoliennes et même notre pays que nous classons dans les pays riches parce que nous dépensons beaucoup de monnaie provisoire. Nous sommes même les cinquièmes au monde à le faire et nous appelons cela être la cinquième puissance mondiale.

C’est encore la monnaie provisoire illimitée qui permet aux femmes et aux hommes de devenir identiques et non plus simplement égaux et complémentaires. C’est elle qui permet de confiner un pays à la moindre épidémie.  C’est encore elle qui attire toute la misère du monde. La liste est longue et le monde s’égare sans le comprendre depuis que le 15 août 1971 les monnaies ont été déconnectées de toute richesse réelle.

L’argent qui n’est plus limité reste pourtant un fait social total. La perte de plusieurs de ses dimensions avec la monnaie provisoire majoritaire, fausse absolument tout y compris les notions mêmes de richesse et de pauvreté, de bien et de mal, de vrai et de faux, de beau et de laid. La monnaie scripturale a inversé les valeurs qui ne sont devenues que des idées de moins en moins en lien avec la réalité.

La monnaie ? Un fait social total

Une idéologie est une construction de bon sens fondée sur une analyse fausse. Le problème de toute idéologie est qu’elle est toujours séduisante car le bon sens est séduisant, et pourtant toujours fausse par l’erreur de l’analyse de départ. Les deux mondes politique et médiatique ont besoin de séduire pour faire du nombre, qui pour les élections, qui pour les annonceurs. Ils sont très attirés par les idéologies parce qu’elles sont toutes tentantes. Ils évitent tous les deux de travailler l’analyse de départ et ils construisent des colosses aux pieds d’argile qui ne peuvent que s’effondrer. La monnaie en est sans doute l’exemple le plus ravageur.

Pierre Gueneau dans son livre Macroéconomie écrit : « Monsieur Reinesch, le président de la Banque centrale du Luxembourg, un très grand expert en économie dont la culture est impressionnante, m’a confié un jour qu’ayant reçu un prix Nobel d’économie, celui-ci lui avait avoué humblement qu’il ne savait pas ce qu’était la monnaie ». Cet aveu, apparemment surprenant, éclaire le problème fondamental de la monnaie qui est qu’elle n’a jamais été définie. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un symbole ou une énergie, d’autres encore une institution. Aristote en a donné trois utilités, intermédiaire d’échanges, unité de compte et réserve de valeur, mais définit-on un train et une voiture par leurs trois utilités de moyen de transport, de protecteur d’intempéries et de montreur de paysages ? Pour définir quelque chose, il faut commencer par en comprendre l’origine, comprendre le sens de son apparition, le pourquoi de son arrivée, le moment de sa naissance. Or le sens qu’on lui donne actuellement est idéologique. Il est prétendu et toujours enseigné aujourd’hui que la monnaie a été inventée pour remplacer le troc qui était devenu trop compliqué. Cette affirmation est tellement fausse que personne ne tente de l’expliquer ni même de l’étudier. Elle est assénée avec obligation de la répéter si l’on veut obtenir son diplôme. Aucun ethnologue ni aucun archéologue n’a pourtant jamais trouvé trace d’une économie de troc. Le troc, échange ponctuel et simultané de marchandises ayant la même valeur aux yeux des deux parties, peut exister entre individus. Il existe aussi entre groupes qui ne se connaissent pas mais jamais aucun groupe de personnes qui se connaissent n’ont eu entre eux une économie quotidienne de troc totalement irréaliste. La monnaie n’a donc pas remplacé le troc. Alors pourquoi a-t-on créé la monnaie ? Quel est le problème que l’apparition de la monnaie a voulu résoudre ? Depuis que l’erreur de la monnaie remplaçant le troc est quasiment publique, la curiosité naturelle cherche le problème tellement dérangeant qu’il a fallu pour s’en débarrasser, inventer la monnaie dont on n’avait pas ressenti le besoin auparavant. Pierre Gueneau, toujours dans le même livre, émet une hypothèse. Le problème insoluble aurait été la juste répartition de la production des chasseurs cueilleurs. Un « vieux sage » représentant à la fois le pouvoir et l’intelligence, aurait décidé de ne plus compter sur ses doigts, ce qui force à une mémorisation compliquée, mais sur des bûchettes ocrées qu’il aurait confectionnées et qui auraient été les ancêtres de la monnaie.

Une autre hypothèse parait plus probable. Elle part de l’observation du fonctionnement d’un groupe humain que l’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss  a analysé en 1925 dans son livre Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques. Il observe que tout y est échange non simultané contrairement au troc. Il a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contre-don étaient ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. On retrouve ce fait social total dans la famille où l’autorité parentale veille à ce que chaque membre de la famille apporte bien sa pierre à ce qui devient en effet un véritable édifice.

Et c’est là sans doute que le problème s’est posé absolument partout. Quand le groupe est devenu important, l’autorité du groupe n’a plus été capable de vérifier que chacun avait bien compris que le don entraînait le contre-don et qu’il fallait savoir rendre quand on avait reçu. C’est l’arrivée discrète mais inéluctable de profiteurs et de tire-au-flanc qui a probablement dû rendre obligatoire la simultanéité du don et du contre-don, ce qui a entraîné partout l’invention de la monnaie. Si cette hypothèse est exacte, l’origine de la monnaie serait l’invention de la contrepartie simultanée. L’apport de chacun n’aurait plus été inscrit dans les mémoires mais matérialisé en monnaie.  Ce ne serait pas le remplacement du troc mais au contraire son introduction concrète par la monnaie. Quelles que soient les hypothèses, il semble bien que ce soit la limite de la mémoire humaine qui ait poussé partout à la création de la monnaie.

Mais si c’est l’hypothèse de la contrepartie simultanée qui est la bonne, elle est bouleversante car si la monnaie remplace le don et le contre-don, elle est, en suivant Mauss, un fait social total à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et elle ne peut être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Nous pouvons observer que la monnaie rentre bien dans toutes les cases qui définissent pour Mauss le fait social total.

  • La monnaie est culturelle car elle dépend de la culture du lieu et du moment. Elle a été en or, en argent, en cuivre, en blé, en sel, en bétail ou en plume d’oiseau rare.
  • La monnaie est économique car elle a été, toujours et partout, une richesse en soi qui ne s’obtient que par un effort préalable à sa possession. En posséder est une reconnaissance de la qualité de l’effort fait.
  • La monnaie est sociale car elle lie ceux qui l’utilisent et qui y voient même par sa possession leur reconnaissance sociale.
  • La monnaie est religieuse car on la recherche et on l’aime pour sa puissance sans bien la comprendre.
  • La monnaie est symbolique car elle est le symbole et le véhicule de l’énergie qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir.
  • La monnaie est juridique car la copier ou la contrefaire est lourdement sanctionné.

La monnaie est tout cela et donc, plus que probablement, le fait social total tel que décrit par Mauss. Et si la monnaie est un fait social total, les conséquences en sont multiples et concrètes, la première étant que l’économie n’est pas dissociable des autres aspects de la vie sociale et n’est donc pas mathématisable.

Etant culturelle, la monnaie ne peut être unique que dans une culture unique

Etant économique, la monnaie est une richesse qui ne peut l’être que par l’énergie humaine et le temps qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir. Sa quantité est pour cela limitée.

Etant sociale, c’est l’énergie et le temps de la société qui l’ont créée et son prélèvement par le pouvoir peut être considéré comme le premier impôt, d’abord prélevé puis redistribué suivant les apports de chacun.

Etant religieuse, y toucher sans précaution et sans réflexion est malvenu, voire dangereux.

Etant symbolique, il est important de savoir ce qu’elle représente et ce que l’on respecte inconsciemment au travers d’elle. Ne serait-ce pas le travail ?

Etant juridique, les Politiques qui font les lois, doivent la comprendre avant de la réguler.

Nous pouvons donc tenter une première définition de la monnaie.

La monnaie est une richesse prélevée sur le peuple et transformée par le pouvoir en un « fait social total » qui construit une société comme le don et le contre-don construisent une famille ou une tribu.

Elle est donc accessoirement en effet à la fois une marchandise, une énergie, un symbole et une institution qui facilite les échanges. Elle est aussi une unité de compte et une réserve de valeur. On peut rajouter un lien social et une icône. Nous verrons dans un prochain article ce que les Politiques en ont fait au XXe siècle en dissociant l’économie des autres aspects de la vie sociale au risque d’ébranler l’ensemble de l’édifice et de disperser leur énergie à tenter par différents moyens théoriques et idéologiques de l’empêcher de tomber.

Quand arrêtera-t-on de nous prendre pour des c… en nous faisant croire que le PIB chiffre la création de richesse ?

Le PIB, contrairement à son apparence, ne chiffre pas une production mais l’activité économique d’un pays en chiffrant les échanges entre de l’argent d’un côté et des biens et des services en nature de l’autre. Au départ cela donnait effectivement une idée de la richesse d’un pays en chiffrant, par l’argent dépensé, tous les achats. Si l’achat est consommé on le classera dans la consommation. S’il est conservé on le classera dans les investissements curieusement appelés FBCF (Formation brute de capital fixe) sans doute pour que chacun puisse se dire nul en économie et faire aveuglément confiance.

L’INSEE calcule le PIB de trois façons. En chiffrant au prix des ventes passées, les marchandises et les services vendus et non revendus pour ne pas les compter deux fois, en chiffrant l’argent dépensé pour les acheter, et en chiffrant l’origine de l’argent dépensé. Cela donne en effet trois façons de chiffrer la même chose.

Recopions la définition du PIB telle que l’INSEE la publie depuis le 21 janvier 2021 :

Le produit intérieur brut au prix du marché vise à mesurer la richesse créée par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée. Agrégat clé de la comptabilité nationale, il représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes.

Le PIB au prix du marché peut être mesuré de trois façons :

  • selon l’optique de la production, en faisant la somme des valeurs ajoutées de toutes les activités de production de biens et de services en y ajoutant les impôts moins les subventions sur les produits ;
  • selon l’optique des dépenses, en faisant la somme de toutes les dépenses finale (consacrées à la consommation ou à l’accroissement de la richesse) en y ajoutant les exportations moins les importations de biens et services ;
  • selon l’optique du revenu, en faisant la somme de tous les revenus obtenus dans le processus de production de biens et de services (revenus salariaux, excédent brut d’exploitation et revenu mixte) et en y ajoutant les impôts sur la production et les importations moins les subventions.

Si l’on néglige les trois ajouts en queue des trois calculs, on est indubitablement dans le vrai même si l’expression valeur ajoutée est ambiguë et la présentation comme mesure de la richesse créée, mensongère.

Dans le premier calcul, les entreprises ajoutent en effet de la valeur à ce qu’elles achètent mais c’est la dépense des clients qui réalise la valeur du produit final. On cherche vainement une création de richesse dans l’échange par le prix entre des marchandises en effet améliorées et l’argent des clients.

Dans le deuxième calcul, beaucoup moins commenté, l’INSEE reconnait que le PIB n’est que la somme de toutes les dépenses de consommation ou d’investissement tout en présentant les investissements comme « consacrés à l’accroissement de la richesse ». La richesse n’étant qu’un regard qualitatif, son accroissement n’a pas de sens.

Dans le troisième calcul, tout aussi peu commenté, l’INSEE fait la somme des origines de l’argent dépensé (les revenus) en additionnant les salaires, les bénéfices des entreprises (excédent brut d’exploitation) et les revenus dit mixtes que sont les revenus des professions indépendantes.

Jusque-là on a simplement trois flashes pris à trois moments différents du cycle tournant de l’argent, du cycle de la vie et des échanges économiques avec un chiffrage par l’argent du travail (3e calcul), de la production (1er calcul) et de la consommation augmentée du stockage appelé investissement (2e calcul). On a bien sûr les mêmes résultats en chiffrant la circulation monétaire à trois endroits différents quand les choses tournent normalement.

Mais à force de vouloir plaire au pouvoir en place qui veut faire croire que le PIB chiffre une création de richesse, l’INSEE a pris la décision de rendre le tout incompréhensible par trois ajouts farfelus qu’aucun économiste ne semble prendre la peine de dénoncer. Non seulement ces ajouts n’ont aucun sens, mais ils devraient tous les trois être de même valeur, ce qui n’est absolument pas le cas. De plus l’absence de virgules et la multiplicité de la conjonction « et » permettent des interprétations diverses qui embrouillent encore davantage.

Dans le, premier calcul, on rajoute sans explication aux valeurs ajoutées qui sont les dépenses des clients amputées des dépenses externes des entreprises, les impôts moins les subventions sur les produits. On ajoute une dépense à une recette de l’entreprise sans en être apparemment gêné. Dans le deuxième calcul on rajoute avec la même absence d’explications les exportations et on retire les importations en négligeant que l’on vient d’écrire que l’on fait la somme des dépenses et qu’on lui additionne à nouveau une recette (les exportations) et qu’on lui retire une dépense (les importations) ! Dans le troisième calcul, on rajoute à nouveau les impôts moins les subventions sur la production  comme dans le premier calcul mais on y ajoute cette fois sans aucune explication les impôts sur les importations.

A en croire l’INSEE, ces trois ajouts sont identiques puisqu’ils se rajoutent à trois chiffrages normalement identiques pour obtenir trois résultats qui sont pour l’INSEE trois façons de calculer le même PIB. Arriver à croire que le résultat du commerce extérieur (2e ajout) peut se chiffrer par les impôts moins les subventions sur les produits en y rajoutant (3e ajout) ou pas (1er ajout) les impôts moins les subventions sur les importations, relève de l’asile psychiatrique, du jmenfoutisme ou du brouillard volontaire pour que tout bon Français regarde ailleurs en s’acceptant inculte en économie.

L’important en compliquant tout, semble être que les Français ne comprennent pas que le PIB chiffre tout simplement la circulation monétaire circulaire normale entre travail, production et consommation qui donne la santé économique d’un pays.

La question se pose alors de comprendre pourquoi cacher une vérité aussi simple et prétendre que le PIB chiffre une création de richesse. La réponse est simple. C’est pour cacher l’énorme mensonge par omission que fait l’INSEE en utilisant la méconnaissance générale de la monnaie. Ce mensonge par omission  arrange tellement le monde politico-médiatique qui n’arrête pas d’utiliser des pourcentages de PIB, que l’on peut se demander si l’INSEE ne le fait pas sur ordre. L’INSEE fait croire dans sa troisième définition du PIB que l’origine de l’argent n’est que le travail soit individuel salarial ou libéral, soit collectif dans les entreprises. Il cache soigneusement la quatrième source d’argent qui est en fait devenue la première : l’emprunt qui a changé de nature au XXe siècle.

Depuis toujours l’emprunt qui n’était que sur gages, était réservé aux riches et n’était en aucun cas une création monétaire. Les riches empruntaient une monnaie qui était une richesse en elle-même comme l’or, en laissant en gage d’autres richesses. Aucun pauvre ne pouvait emprunter. Ce n’était qu’un échange et en aucun cas une création monétaire. L’argent était toujours gagné et il n’était jamais créé ex nihilo. L’argent lui-même était une richesse qui avait demandé du travail pour exister ou était au moins lié à une telle richesse. Le XXe siècle a fait table rase de ce bon sens en déconnectant les monnaies de toute richesse reconnue. Aujourd’hui les banques créent à partir de rien de l’argent pour le prêter et le détruire quand elles le récupèrent avec intérêts. Cette monnaie « provisoire » ne se distingue pas de la monnaie définitive créée par le travail comme l’était l’or. Les deux monnaies cohabitent dans le circuit monétaire et la monnaie provisoire pour ne pas l’appeler fausse monnaie provisoirement légale, apporte aujourd’hui une quatrième source d’argent soigneusement omise par l’INSEE dans le troisième calcul du PIB sur l’origine de l’argent alors qu’elle est devenue largement la première en étant beaucoup plus créée que détruite, qu’elle se retrouve dans la dette mondiale et qu’elle gonfle arbitrairement les deux autres définitions du PIB, la dépense qui plaît et la valeur ajoutée qui rassure.

Le groupe financier Mirabaud basé à Genève, écrit «En 2024, la dette mondiale a atteint un niveau record de 315 000 milliards de dollars, dépassant trois fois le PIB mondial. » Ce groupe laisse entendre ce que tant de gens croient, à savoir que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il faut s’affoler car la dette est plus de trois fois la création de richesse de l’année. La réalité est bien pire. Puisque le PIB chiffre la somme des dépenses (2e calcul), la dette mondiale est trois fois supérieure à ce que le monde dépense annuellement. Faut-il aussi rappeler que les critères de Maastricht de l’Union européenne précisent  que le déficit budgétaire d’un État ne doit pas être supérieur à 3% de ce qui a été dépensé l’année précédente et que cet État ne peut emprunter plus de 60% de ce qu’il a dépensé l’année précédente. Dépensez davantage et vous pourrez faire plus de déficit et vous pourrez emprunter davantage !  On marche sur la tête. C’est tellement gros que personne n’a envie de le voir et que beaucoup aimeraient même le censurer.

Rien ne pourra pourtant se faire sans la prise de conscience du cataclysme qui se prépare et que quasiment personne n’a actuellement envie d’affronter. Ce ne peut être que la fin ou le réveil de notre civilisation quand chacun se réfugie dans l’attente ou dans les idéologies qui sont toutes du bon sens plaqué sur une mauvaise analyse.

Combien de temps allons-nous encore pouvoir vivre dans ce monde de fous ?

La France et tout l’occident se trouvent dans une situation totalement inédite où le problème n’est pas rendu public pour ne pas paniquer les populations. La solution est évidente mais ses conséquences sont tellement dérangeantes qu’il s’est créé un consensus morbide entre le peuple et ses dirigeants pour ne voir ni le problème ni la solution. Toutes les peurs sont activées pour vérifier que les peuples accepteront par avance les efforts qui leur seront demandés lorsque les décideurs y verront plus clair. Comme  si cela pouvait arriver avec ceux-là même qui ont participé à la création du problème !

Le problème n’est évidemment pas sanitaire et pas plus climatique que terroriste. La Russie, la Chine, l’Iran ou l’Islam ne sont là que pour porter le chapeau de la responsabilité de ce qui va nous arriver alors qu’eux semblent raisonner encore à peu près sainement en se regroupant dans les BRICS et en attirant tous les états qui constatent tous les jours la décrépitude de l’occident.

Mais quel est donc le problème ?

Il y a plusieurs façons de l’aborder. Toutes les entrées, internationale nationale et individuelle, se justifient les unes les autres en baignant toutes dans une incohérence générale et malheureusement assumée.

L’entrée internationale est caricaturée par le Forum économique mondial de Davos, par l’Open society de George Soros, par l’Office mondial de santé (OMS) et par des personnalités isolées comme Jacques Attali ou Alain Minc en France. Ils se voient tous très bien dirigeant un mondialisme ayant tué les différentes civilisations pour en construire une seule qui atteindrait le ciel c’est-à-dire la perfection. C’est le retour insensé du mythe de la tour de Babel. George Chisholm, psychiatre canadien très antireligieux et premier directeur général de l’OMS  de 1948 à 1953,  a défendu l’idée que l’éducation traditionnelle rendait la paix mondiale impossible. Il a souhaité en 1945, lors de son discours de remerciements pour le prix qu’il a reçu de l’US National Committee for Mental Hygiene, qu’une force de police mondiale préserve la paix en détruisant toute nation qui commence une guerre. Un mauvais plaisant a résumé sa pensée en lui inventant la citation apocryphe suivante :

« Pour parvenir à un gouvernement mondial, il est nécessaire d’éloigner de l’esprit des hommes leur individualisme, leur loyauté envers les traditions familiales, leur patriotisme national et leurs dogmes religieux. »

Les ennemis sont ciblés et ces cibles sont continuellement attaquées depuis la fin de la guerre. Chisholm indique même en 1955, après avoir passé pour 20 ans le flambeau de l’OMS au successeur qu’il avait formé à son image, qu’il faut encourager le métissage pour créer une race unique dans un monde unique sous un gouvernement unique. Le Forum économique mondial détaille ce monde unique par la voix de Klaus Schwab « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux » ou celle de Yuval Harari qui y explique  que la connaissance du corps humain multiplié par la puissance de calcul, multiplié par le stockage des données permet le piratage des humains et la création d’une « classe inutile » qui va vivre beaucoup plus mal d’être inutilisable que d’être exploitée. George Soros qui a créé sa fortune le « mercredi noir » (16 septembre 1992) par sa spéculation réussie contre la livre sterling et la banque d’Angleterre, finance l’action par toutes les ONG. Elles communiquent toutes en paroles sur la défense de « l’état de droit », la lutte contre la corruption et la protection de la démocratie mais leur réalité quotidienne va en sens rigoureusement inverse car l’avis des peuples ne semblent pas les intéresser.

L’entrée nationale se fait par l’abandon progressif de la réflexion et de l’action au profit de la communication qui submerge tout pour la première fois dans l’histoire de l’humanité qui avait toujours jusqu’alors privilégié l’action dépendante de la réflexion qui la précédait. La publicité, le smartphone, internet, les médias, les chanteurs, les comédiens, tout ce qui n’est que communication tient le haut du pavé. Ils communiquent en chœur l’amour, la paix et la liberté en générant unanimement leur inverse par absence de réflexion et d’action. Les sportifs, s’ils attirent le regard du peuple, sont adulés pour que le peuple regarde en même temps la publicité qui le formate. Les Politiques, choisis pour agir et n’ayant en réalité aucune vision d’ensemble, se réfugient dans la communication de façon de plus en plus caricaturale. Leur action se limite à la justification d’interdictions et d’obligations sous formes de normes, de lois, d’ordonnances, d’arrêtés, de règlements qui doivent faire rentrer le peuple dans leur idéologie et qui freinent tout par la montée spectaculaire du coût de la vie que leur exigence génère.

L’entrée individuelle est la croyance populaire dans le progrès et dans la croissance qui expliquent tout et font croire à la pérennité du système. Le peuple n’est pas gêné de vivre en ville sans rien produire tout en consommant de plus en plus. Il en est tellement peu gêné qu’il part en week-end et en vacances, qu’il prend ses RTT et ses ponts ou même ses viaducs puisque la richesse se fabrique toute seule et qu’elle est même chiffrée par le PIB, c’est dire combien c’est une réalité indiscutable ! Cette croyance que la vie n’exige pas de donner pour recevoir, ouvre la voie aux fantasmes les plus fous qui détruisent par vagues notre civilisation, en y attirant en plus l’humanité entière.

Le lien entre ces trois entrées, celui qui autorise leurs trois incohérences et qui les rend crédibles internationalement, nationalement et individuellement, c’est l’incohérence de l’argent qui coule à flots pour faire croire au moins momentanément à la cohérence de l’ensemble. Et ça marche !  Les ONG ne font leur travail de sape et de sauvetage du personnel politiques recalé aux élections que parce qu’elles sont financées. Les politiques ne détruisent la nation que parce qu’ils croient sincèrement que le reste de l’humanité nous apportera ce que nous ne savons plus faire et que notre richesse nationale sans cesse croissante nous permettra de tout payer. Nous avons inventé, grâce à l’abondance de la monnaie, le nirvana sur terre. Nos élites se font payer grassement à faire croire à sa cohérence. Le peuple lui, se divise entre les paysans, ouvriers, artisans et commerçants qui continuent à produire et distribuer en étant méprisés et mal payés, ce qui les rend de plus en plus rares, et les consommateurs stériles de plus en plus nombreux, convaincus de la réalité de la croissance tout en ayant leur psy et leurs antidépresseurs qui créent d’après eux de la richesse puisqu’on les achète. Il faut en effet ne pas oublier que l’INSEE a enfin reconnu depuis janvier 2021 dans sa deuxième façon de calculer le PIB qu’il n’est que la somme de toutes nos dépenses et que la valeur ajoutée des entreprises n’existe que par la dépense de leurs clients. Que les politiques aient conçu les critères de Maastricht (limites des déficit et des empunts) en pourcentages de la dépense de l’année, montre le niveau d’incompétence de ces braves gens. Quand on fait croire à un peuple qu’il suffit de dépenser pour se constater plus riche, il y a forcément des petits malins qui vont créer de l’argent pour que ça semble marcher. Les banques occupent ce créneau.

Le problème crucial auquel nous sommes confrontés et la base de tous les autres, est donc simplement  toute la fausse monnaie qui laisse croire que tout est possible aux apprentis idéologues de tous bords. L’aveuglement général répète que la monnaie n’est pas une énergie et qu’elle n’est qu’un facilitateur d’échanges. L’argent peut pourtant tout réaliser mais nous n’avons pas conscience que sa force ne venait jusqu’à présent que de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir. Aujourd’hui sa force vient de l’énergie humaine qu’il faudra dépenser demain pour une contrepartie déjà consommée, une forme de nouvel esclavage. C’est comme si nous nous croyions capables de faire fonctionner des machines avec une électricité qui n’arriverait que le lendemain. Nous baignons dans cette incohérence qui ne nous dérange même plus.
Le 13 septembre 2023 le FMI écrivait «La dette totale représentait 238 % du produit intérieur brut mondial l’année dernière, soit 9 points de pourcentage de plus qu’en 2019. En dollars américains, la dette s’élevait à 235 000 milliards de dollars, soit 200 milliards de dollars de plus qu’en 2021 ». La dette représente 238% des dépenses de l’année !!!

Quelle est la solution ? Elle est dans le bon sens. La solution commence par décider un retour à la cohérence d’un monde ou tout n’est qu’échange et en aucun cas création, domaine réservé des dieux. Une production n’est richesse que si elle est échangeable avec une autre richesse déjà reconnue, ce qui n’est plus le cas de l’argent depuis qu’il est déconnecté de toute richesse réelle. Les banques continuent bien à mettre à leur actif les garanties des monnaies qu’elles créent à leur passif, mais ces garanties sont de moins en moins des richesses constatées comme l’étaient l’or ou le dépôt de clients, mais des richesses futures espérées sous forme de créances.

Le pire est les cryptomonnaies, système de Ponzi qui n’est garanti que par la ruine de leurs derniers possesseurs qui auront fait la fortune de leurs prédécesseurs. On appelait cela une escroquerie dans le monde d’avant, le système en a fait notre quotidien sans que nous semblions en être dérangés.

Nous devons prendre conscience que la monnaie n’est qu’un prélèvement fait par le pouvoir sur les richesses individuelles populaires. C’est un impôt qui est par définition limité. Seule la diminution progressive de la quantité de monnaie nous permettra de revenir au réel et d’être contraints de nous affronter à nous-mêmes et de faire les choix difficiles rendus obligatoires par la diminution de la monnaie en circulation. Dire ex abrupto ce à quoi il faudra renoncer serait d’une prétention incroyable mais il est certain que les professions qui ne vivent que de la communication devront en rabattre et que l’argent limité nous forcera à discuter enfin de ce que nous serons obligés de ne plus payer, ce qui bouleversera des tas de choses. Faire ces choix est le rôle des Politiques, mais ceux en place en ont-ils le niveau ? Et nos contemporains sont-ils prêts à affronter la dureté de la réalité ou préfèrent-ils continuer à rêver, à dire en tous domaines qu’il ne leur manque que les moyens, au risque non assumé de préparer un avenir sinistre à leurs enfants quand ils en ont ?