Notre civilisation s’effondre dans une apathie très étrange


Dans une société normale, les femmes font et élèvent leurs enfants alors que les hommes utilisent leur énergie à produire et à échanger leur production contre ce qui est nécessaire à leur famille. Mais nos utopies, que nous appelons idéologies pour faire sérieux, nous ont amenés à croire qu’un nouveau dieu appelé progrès fabriquait naturellement de la richesse, qu’il était normal et garanti de consommer, que faire des enfants était mauvais pour la planète et n’importe comment trop couteux à élever. Hommes et femmes ne trouvent plus leur égalité dans leur complémentarité et leur interdépendance mais dans leur individualité et dans le fait que nous avons décidé qu’ils étaient identiques et interchangeables.

Bien sûr, rien de tout cela ne tient la route, tout s’effondre de partout mais ce qui est intéressant, c’est d’observer comment tout cela peut se dérouler dans la plus grande indifférence, sans pleurs et sans cris. C’est une marche lente vers la mort faite sur deux pieds, celui qui fait croire que c’est possible et celui qui fait durer cette fausse croyance.

Le pied qui fait croire que c’est possible est la phagocytation de la réflexion et de l’action par la communication. Dans une société cohérente, l’action est nourrie par la décision qui lui vient de la réflexion et par l’efficacité qui vient de l’échange. Elle apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange. De son côté la réflexion apporte l’expression à l’échange qui lui rend la connaissance. Les trois se nourrissent et se filtrent mutuellement mais aujourd’hui, tout n’est de plus en plus que communication. Les métiers de communication pure dirigent tout. Journalistes, universitaires, acteurs, chanteurs, publicistes, simples présentateurs radiophoniques ou télévisuels tiennent le haut du pavé. Ils devraient nourrir et filtrer l’action et la réflexion. Ils ne le font quasiment pas car ils sont eux-mêmes très peu nourris et de moins en moins filtrés par l’action et la réflexion. Ils bercent le temps de ceux qui en ont. Ce qui est plus gênant, c’est que l’action s’éteint au profit de la politique qui n’est plus qu’une communication permanente d’obligations, d’interdictions, de normes et de conseils infantilisants, le tout décidé par des gens qui ont été peu nourris et peu filtrés par une action inexistante et par une réflexion où l’utopie qui les fascine a remplacé le bon sens. Ce qui est encore plus grave, c’est le remplacement progressif de la réflexion par une simple communication de la réflexion d’autres personnes entièrement inconnues que l’on appelle intelligence artificielle alors qu’elle est simplement anonyme. Elle n’est que la communication de l’intelligence de celui qui a conçu l’algorithme. L’intelligence artificielle nous propose simplement de confier notre réflexion à des inconnus qui sont choisis par d’autres inconnus qui ont décidé de ce que nous devions penser pour des raisons qui leur sont personnelles et que nous ignorons.

Pendant que les idéologies redéfinissent le bien et le mal en n’hésitant pas à les inverser par rapport au bon sens de nos anciens, les médias diffusent un prêt-à-penser anxiogène pour adolescents attardés. Cela est malheureusement vérifiable sur le climat, sur la santé, sur le feu et sur la violence publique qu’est la guerre ou privée qu’est le crime, mais c’est dans le domaine économique qu’ils sont aujourd’hui unanimes à dire n’importe quoi et à pousser à la non-réflexion.

Dès que la réflexion et l’action ont plié le genou devant la communication, il est en effet simple de dire que tout est possible puisqu’apparemment tout le devient, simplement en l’affirmant. C’est ce que fait Emmanuel Macron qui en est la caricature vivante. Quel acteur ! On le prendrait presque au sérieux quand il fait ses annonces. Mais habituellement c’est tellement intenable que cela ne dure pas. C’est là que le deuxième pied devient essentiel, celui qui fait croire que l’impossible est durable, ce deuxième pied est l’argent qu’Emmanuel Macron dépense si facilement pour se faire croire crédible.

Quelle curieuse chose que l’argent, la monnaie qu’un prix Nobel d’économie reconnaissait devant le gouverneur de la banque du Luxembourg qu’il était incapable de dire ce qu’elle était ! On sait depuis Aristote à quoi elle sert, à mesurer la richesse, à la stocker, et à faciliter les échanges. Mais ce qu’elle est reste un mystère. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un symbole, d’autres encore une institution ou un système, certains prétendent même que la monnaie n’est rien. Tout le monde en veut sans savoir ce que c’est puisque tout le monde constate que c’est bien utile. Nous vivons tous sur le souvenir collectif inconscient du temps où la monnaie était une richesse reconnue car elle était le fruit d’une énergie humaine bien utilisée, ce qu’elle est encore pour le peuple. Nous faisons confiance à sa valeur sans trop nous préoccuper de la raison de cette valeur que nous attribuons à la confiance. Nous oublions que la confiance n’est que croyance et en aucun cas source de valeur. C’est tellement vrai que la monnaie perd progressivement l’une de ses trois utilités. Elle est de moins en moins une réserve de valeur et cela fausse ses deux autres utilités. Comment avons-nous pu rentrer à ce point en déraison sans nous en rendre compte ? Simplement en jouant sur la quantité de monnaie, ce que l’abandon de l’étalon or en 1971 a rendu possible.

Il faut rappeler que les billets et les pièces émis par les banques centrales représentent moins de 10% de la monnaie en circulation. Plus de 90% ont été créés par les banques commerciales par un mécanisme aussi malhonnête que légal (cliquer pour le connaître et le diffuser). Malheureusement trop peu de gens connaissent ce mécanisme que l’on assimile trop rapidement au crédit alors qu’il est une résurrection de l’esclavage toujours condamné mais renaissant toujours de ses cendres. On s’aperçoit qu’il y a deux sortes de citoyens. Ceux qui ont besoin de travailler pour avoir de l’argent et ceux qui possèdent une banque et qui encaissent le travail des autres. Combien Blackrock possède-t-il de banques ? Et ne faudrait-il pas, pour savoir à qui rembourser nos dettes, demander au prêteur si l’argent prêté a bien été gagné par quelqu’un. Quand il n’a été créé ex nihilo que pour être prêté, ce qui est le cas de plus de 90% de la monnaie en circulation, n’est-ce pas à la collectivité qu’il devrait être remboursé ? Une chape de plomb a été mise sur le nom des prétendus investisseurs qui réfléchiraient beaucoup avant de prêter leur bon argent.  Ce sont en réalité « les marchés » qui sont en quasi-totalité des banques commerciales qui prêtent un argent qu’elles créent, qu’elles diffusent et qu’on leur rembourse en bonne et loyale monnaie réellement gagnée. On comprend qu’elles ne soient pas pressées de toucher leur capital et que la rente éternelle des intérêts leur suffise. Comment a-t-on pu à la fois criminaliser l’esclavage et le ressusciter par banques commerciales interposées dans l’ignorance et l’indifférence générale ? Par négligence et incompétence, double caractéristique de la partie majoritaire de la classe dirigeante, celle qui n’a pas d’intérêts personnels dans des banques commerciales.

Pendant que tous les Blackrock et Vanguard du monde s’enrichissent sur le nouvel esclavage, pendant que les peuples sont invités à regarder ailleurs en ayant peur des pandémies, du climat, de la guerre et de la violence, pendant que les idiots utiles de la politique s’étripent pour s’accuser mutuellement de ce qui se passe sans le comprendre, pendant que l’on tente de détourner l’énergie des peuples et surtout des jeunes vers des idéologies aberrantes qui toutes vont résoudre le problème là où il n‘est pas, l’esclavage fait ses dégâts dans l’incompréhension générale.

L’or dont la valeur a été centuplée depuis 1971 montre simplement que la valeur des monnaies a été divisée réellement par cent en 50 ans. Pour quasiment la première fois dans l’histoire humaine, une rémunération ne peut plus suffire à loger et nourrir une famille puisqu’elle n’a évidemment pas suivi la hausse de l’or, les femmes doivent chercher de l’argent en oubliant de faire des enfants. Ceux qui n’ont pas été tués in utero sont moulinés dans un système éducatif aberrant qui les prépare à subir en silence leur esclavage en leur faisant croire pendant une vingtaine d’années que la vie est facile, qu’elle n’a pas besoin de transcendance et que l’intelligence est l’ennemie du bon sens. Cet endoctrinement commence de plus en plus tôt et dure de plus en plus longtemps.

Comme tout est intenable partout, nous avons inventé l’illusion envahissante d’un commerce extérieur devant faire payer les autres et qui en réalité nous fait payer pour les autres car nous ne sommes pas « compétitifs ». Nous payons paraît-il trop cher une énergie humaine qui vaut beaucoup moins ailleurs et que des vilains droits de douane ne doivent plus protéger.

On est tellement dans l’irrationnel que l’Insee peut écrire sans être gêné ni dérangé que le PIB se calcule « en faisant la somme de toutes les dépenses finales en y ajoutant les exportations moins les importations de biens et de services ». Additionner des dépenses et une recette qu’est l’exportation, et leur soustraire une autre dépense qu’est l’importation qui a sans doute ou peut-être déjà été comptée dans toutes  les dépenses, ne gêne plus personne.  Appeler la somme de ces dépenses faite »s avec des billets de Monopoly, une création de richesses n’affole pas non plus. C’est devenu si compliqué de comprendre ce qui se passe !

Dormez braves gens, le progrès, la recherche, l’innovation, le PIB, la dette et la science s’occupent de tout !

Ou créez une banque tant que la malhonnêteté est légale. Mais là vous aurez du mal, on ne vous laissera pas faire, les places sont prises.

Pourquoi les banques vont-elles mal ?

La caricature habituelle du banquier avec son gros cigare, son haut-de-forme et les poches de sa redingote bourrées d’argent est en complète contradiction avec les annonces de plus en plus fréquentes de faillites de banques et de sauvetages indispensables des autres.

Il ne s’agit que de la contradiction entre le rêve et la réalité et les banques sont au milieu de ce qui devient un cauchemar. Le rêve c’est la création de richesses, l’investissement qui va créer ces richesses, et la réalité c’est qu’une richesse ne se reconnait que par l’échange avec une autre richesse précédemment reconnue et que, contrairement à une production, elle ne se crée pas.

Les banques créent la monnaie mais sont bien conscientes que la richesse ne se crée pas et elles ne mettent à disposition de la monnaie qui est une richesse reconnue, que par la création simultanée d’une créance et d’une dette. C’est la double écriture au même nom à leur actif comme à leur passif. A leur passif elle mettent une somme à la disposition de M. et Mme Tartempion ou de la société Trucmuche, et à leur actif elles inscrivent une créance du même montant sur les mêmes personnes. Les bénéficiaires utilisent généralement tout de suite l’argent mis à leur disposition mais pensent ne rembourser que petit à petit cet emprunt qu’on leur a souvent présenté comme un « investissement » qui allait générer de quoi rembourser par la sacro-sainte création de richesses.

Certes les banques dites d’affaires échappent à cela car elles ne vivent que de commissions payées par les grandes entreprises qui, elles, baignent à mille pour cent dans ce jeu si charmant de la création de richesses. Les grandes entreprises payent des fortunes aux banques d’affaires pour que leurs dirigeants puissent continuer à rêver, les dites banques payant des millions d’euros aux amis de ces dirigeants qui organisent en interne ces transactions avant de se mettre en marche vers le pouvoir.

Les banques commerciales, elles, sont coincées car elles vendent elles-mêmes à leurs clients la notion d’investissement qui ne soit pas un enterrement tout en sachant qu’il n’y a pas de création de richesse mais un échange. C’est pourquoi elles demandent en garantie, des richesses préalablement reconnues comme une hypothèque immobilière ou une caution de quelqu’un de solvable. Les banques cherchent à juste titre à sécuriser leur avoir sur des richesses déjà existantes plutôt que sur d’hypothétiques richesses futures qui sont pourtant généralement la raison du prêt.

Les banques centrales font exactement la même chose car en créant la monnaie qu’elles distribuent, elles créent en même temps une créance de même montant qu’elles mettent à leur actif sans être du tout certaines de les encaisser plus tard.

C’est tout le drame des banques. Elles ont déjà distribué de l’argent inexistant qu’elles ont créé par l’inscription de créances à leur actif, créances qu’elles ont de plus en plus de mal à recouvrer puisque fondées sur le rêve de l’investissement qui crée des richesses. En langage bancaire ce sont des NPL, des non performing loans qui font chuter à la pelle les banques ibériques et italiennes et qui feront chuter  les banques allemandes qui accumulent des créances en euros italiens, espagnols ou portugais sur ces banques malades, leurs clients transférant en euros allemands tous leurs euros du sud de l’Europe. Encore faut-il savoir que l’euro est une monnaie commune mais pas une monnaie unique, que les euros de chaque pays ne sont des créances que sur la banque centrale de ce pays et que tous les gestionnaires veulent n’être créanciers que de la Bundesbank. Savoir aussi que L’Union européenne impose d’autoriser sans limitation les échanges de tous les euros les uns avec les autres.

Personne n’ose reconnaître que la création de richesses est un mythe biblique ou évangélique et chacun ne fait que repousser l’échéance pour ne pas être aux commandes le jour du déluge. Les techniques de repoussage sont de plus en plus sophistiquées et rendent toutes, le problème encore plus compliqué.

Pour beaucoup, ce n’est pas si grave, les peuples paieront de leur sang !

Feuilletez et faites feuilleter le Petit lexique économique et social. Il évolue souvent et chaque mot est daté de sa dernière modification. Critiquez-le, commentez-le, proposez des mots qui ne s’y trouvent pas. N’hésitez pas à en contester la pertinence ou l’impertinence.

Regard individuel et regard collectif

Tout s’écroule sauf la certitude de nos dirigeants droits dans leurs bottes d’apparat. Ils sont tellement peu sûrs d’eux-mêmes qu’ils ont besoin de se cramponner aux faux intellectuels façon Attali, Minc ou BHL qu’ils ont toujours écoutés, droite et gauche confondues, et qui les ont toujours conduits dans le mur. Ils sont incapables d’envisager qu’ils se trompent depuis toujours, que leurs analyses sont fausses et que les cycles économiques sont des leurres. A force d’acheter l’affect du peuple, ils se sont convaincus qu’ils étaient réellement appréciés pour leur supériorité naturelle.

De l’autre côté une partie du peuple croit au complot en pensant que le désastre est voulu dans le but d’en enrichir certains. Certes il y a manigance dans l’organisation de la débandade, mais il y a surtout une incompréhension généralisée de ce qui se passe et de la raison du désastre. Il suffit de parler en privé à des politiques pour constater combien ils sont perdus et combien ils ont peur d’affronter la réalité car comme le dit Daniel Cohn-Bendit « le discours de la vérité ne peut pas avoir la majorité ». Or les politiques craignent la vérité, ils veulent la majorité.

Toute notre société est structurée autour de l’idée que nous créons annuellement des richesses et que nous devons nous les partager au moins mal. Notre économie, notre éducation et notre politique sont fondées sur cette certitude et notre énergie n’est bandée que sur l’augmentation de la production de richesses, la fameuse croissance, et sur l’ajustement de sa répartition. Voilà notre dessein actuel qui est accessoirement d’un matérialisme affligeant.

Or il n’y a pas de création de richesses en économie contrairement au formatage martelé si agréable à entendre.

Une richesse n’étant qu’un regard il faut différencier le regard individuel du regard collectif. Il y a bien évidemment des regards individuels qui voient leurs créations comme des richesses. L’enfant qui fait avec son couteau un sifflet à partir d’une branche de frêne ou le peintre du dimanche qui se fait plaisir en maniant son pinceau, se créent évidemment des richesses à leurs propres yeux, richesses qui deviendront d’ailleurs souvent avec le temps embarras puis débarras. Mais nous ne faisons pas de l’économie en constatant cela. L’échange des regards individuels, c’est-à-dire le troc, n’a jamais existé que dans les cours d’écoles au grand dam des parents.

L’économie étudie, ou devrait étudier, les échanges entre les regards individuels et le regard collectif. Le regard collectif c’est la monnaie car, à l’intérieur du groupe qui a cette monnaie, chacun la regarde comme une richesse et le regard que portent tous les individus sur la monnaie est le même. Il n’y a donc qu’un seul regard collectif et la monnaie est une richesse reconnue par tous dans le groupe.

L’économie est censée étudier comment les individus qui portent un regard individuel de richesse sur ce qu’ils fabriquent par leur travail, vont pouvoir vérifier que ce qu’ils ont fabriqué est réellement reconnu comme richesse par le groupe et n’est pas considéré par le groupe comme inintéressant voire nocif.

La seule façon de faire cette vérification ponctuelle est de constater qu’un client vient s’appauvrir en monnaie pour s’enrichir de ce qui n’était quelques instants auparavant qu’un regard individuel de richesse non encore reconnu. Dès que le client s’est appauvri par son achat d’une certaine quantité de monnaie, cette quantité devient le chiffrage du regard collectif que le groupe porte à ce qui a été créé. C’est par son propre appauvrissement que le client confère à la production de l’entreprise l’estampille richesse.

On ne peut donc pas dire qu’une entreprise crée forcément des richesses. Elle crée soit des richesses soit des inutilités soit des déchets qui n’intéressent personne. C’est en échangeant son argent contre la production de l’entreprise que le client transforme cette production en richesse parce que le regard collectif de l’argent a rencontré le regard individuel du producteur. C’est l’abandon par le client de son argent qui crée la richesse et non l’entreprise qui n’avait créé qu’une richesse potentielle et aléatoire.

Ce qu’il faut étudier ce n’est pas le bien ou le service qui a été proposé mais d’une part l’origine de l’argent qui a transformé ce bien ou ce service en richesse reconnue par le regard collectif et d’autre part les motivations qui ont poussé le client à s’appauvrir en monnaie.

Et c’est là où le bât blesse durement.

Dans une société normale c’est par le travail passé qu’un individu se trouve en possession de monnaie et il la dépense avec parcimonie car il sait les efforts qui ont été nécessaires pour l’obtenir. Mais dans notre société qui n’a réellement comme seul but que de justifier la surproduction que la mécanisation de tout a entrainée, ce frein salutaire a été saboté pour que la machine tourne. Il faut sauver la machine et tous ceux qui la servent. Ils sont faciles à reconnaitre : ce sont tous ceux qui gagnent beaucoup d’argent. Ce sont les mondes de la publicité (donc du sport et des médias), de la banque, de la politique et des dirigeants de grandes entreprises.

Et ça marche !

La machine tourne, tout le monde s’endette pour acheter, l’endettement mondial est sidéral comme l’endettement des particuliers, des entreprises et des Etats. L’Europe n’est pas encore endettée ? La Banque Centrale Européenne rachète aux banques par le « quantitative easing » des créances titrisées sur Etats qui ne pourront être honorées que par de nouveaux emprunts. Ce sont les subprimes en beaucoup plus gros mais mieux imaginées car totalement fondées sur la création de richesses futures auxquelles tout le monde fait semblant de croire.

La guerre a commencé pour savoir qui, des Etats, des entreprises ou des particuliers, va être contraint de sauver le système bancaire mondial que personne ne peut rembourser sans s’endetter à nouveau ou sans faire payer les autres. Le système bancaire mondial est déjà en décomposition avancée mais assez bien dissimulée pour faire encore provisoirement bonne figure.

Peut-être faut-il rapidement prendre conscience que la richesse n’est qu’un regard, individuel ou collectif !

Blanchir l’argent sale

On me demande souvent ce que la compréhension ou l’incompréhension de la monnaie change dans son utilisation concrète. Beaucoup me disent : « D’accord la monnaie est de l’énergie humaine stockée. Et alors ? »

Par ailleurs, même des gens sérieux comme Etienne Chouard disent que la monnaie créée par les banques lors d’un prêt est détruite lors de son remboursement.

Il n’en est malheureusement rien car le bon argent, créé par le travail de l’emprunteur qui a stocké son énergie dans cet argent, n’est pas détruit. Il est venu remplacer à la banque la fausse monnaie qu’elle avait créée par la double écriture au moment du prêt.

La banque crée de la fausse monnaie et la blanchit en l’échangeant contre de la vraie monnaie, stockage d’énergie humaine.

Les petits malfrats, y compris les grands trafiquants de drogue, perdent beaucoup d’argent en blanchissant leur argent sale. Ils récupèrent toujours moins en propre que ce qu’ils mettent en sale quelle que soit la méthode de blanchiment.

Les grands malfrats font beaucoup mieux. Ils récupèrent en argent propre grâce à l’usure, pardon ! à l’intérêt, plus d’argent que l’argent sale qu’ils ont créé.

Voila à quoi peut servir la compréhension de la monnaie.

La double écriture

La création monétaire explose à tout va depuis la déconnection du dollar de l’or alors que les accords de Bretton Woods avaient lié les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Si l’on a compris que la monnaie est de l’énergie humaine stockée, qu’elle ne peut pas être créée arbitrairement et qu’elle s’autodétruit dans ce cas par la dévaluation et la hausse des prix, on peut s’attendre à une explosion de l’impôt sur l’épargnant qu’est la dévaluation et de l’impôt sur le consommateur qu’est la hausse des prix.

Aujourd’hui tout le monde crée de l’argent alors qu’il y a 50 ans on lisait encore sur tous les billets de banque : L’article 139 du code pénal punit des travaux forcés à perpétuité ceux qui auront contrefait ou falsifié les billets de banque autorisés par la loi, ainsi que ceux qui auront fait usage de ces billets contrefaits ou falsifiés. Ceux qui les auront introduits en France seront punis de la même peine. C’était moins grave que la peine de mort  et la confiscation de tous les biens que le même article 139 prévoyait en 1810 mais il est plaisant de constater qu’aujourd’hui, avec le code pénal du premier empire, tout le monde serait condamné à mort car tout le monde crée de l’argent. Les individus créent de l’argent avec la carte de crédit à débit différé, les entreprises avec les délais de paiements, les Etats avec les budgets déficitaires mais ce sont les banques qui tiennent le pompon avec la double écriture. Il faut en comprendre le mécanisme simple.

La banque Tartempion prête un million d’euros à M. Dupont par le système de la double écriture. Elle inscrit à son actif que M. Dupont lui doit sur 15 ans un million d’euros plus les intérêts à 3% ce qui fait à peu près 1.250.000 € que M. Dupont s’est engagé contractuellement à payer. La banque inscrit en même temps à son passif qu’elle doit à M. Dupont la somme d’un million d’euros qu’elle tient à sa disposition. Elle le lui fait savoir en écrivant sur son compte qu’il possède un million d’euros.

M. Dupont achète un appartement et paye par chèque un million d’euros à M. Durand qui a son compte à la banque Trucmuche. M. Dupont n’a donc plus d’argent à la banque Tartempion mais M. Durand a un million d’euros sur son compte à la banque Trucmuche qui va avec le chèque récupérer ce million sur la banque Tartempion.

Le lendemain à 11 heures en chambre de compensation la banque Trucmuche présente le chèque à sa consœur pour percevoir le million d’euros de la banque Tartempion. MAIS…..

Mais La banque Trucmuche a en même temps fait la même opération avec M. Martin qui voulait, lui, acheter l’appartement de M. Gomez qui valait aussi un million et qui avait son compte ( la loi oblige à la possession d’un compte) à la banque Tartempion.

Et en chambre de compensation les deux banques ont simplement échangé leurs deux chèques en souriant finement.

Résultat de l’opération. Les deux banques ont gagné chacune par la double écriture 250.000 € en mettant en servitude volontaire, l’une M. Dupont, l’autre M. Martin en ayant, par les hypothèques, la garantie de leurs servitudes. Ces 500.000 € seront payés par le peuple sous forme de hausse des prix et de dévaluation lorsque les Politiques lâcheront le frein.

Certes la banque Trucmuche reconnait qu’elle doit un million non rémunéré à M. Durand et la banque Tartempion qu’elle en doit un autre pas plus rémunéré à M. Gomez mais cet argent n’a jamais existé et n’a servi qu’à créer les 500.000 € d’impôts privés que le peuple paiera aux banques.