La bataille entre Office Mondial du Commerce et Office International du Commerce est relancée


Les média parlent beaucoup des droits de douane décidés par Donald Trump, sans voir que ce n’est qu’une nouvelle étape de la guerre à outrance entre l’OIC et l’OMC, l’office international du commerce créé par l’ONU à New York juste après la guerre et apparemment terrassé en 1950 par le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) qui deviendra à Genève l’OMC, l’office mondial du commerce. Tout en étant composés quasiment des mêmes États, les deux organisations se sont toujours opposées sur les fondements de l’économie qui sont : travailler, produire du désirable, le vendre pour pouvoir durer et acheter tout ce dont ont besoin soi-même et ses proches. L’OMC favorise la baisse des prix, l’OIC privilégie la production et l’emploi.

L’OMC, avec son mondialisme et tous ses sous-produits que sont le forum économique mondial de Davos, l’OMS et la quasi-totalité des dirigeants européens, prône le libre-échange qui permet de baisser les prix et d’augmenter mondialement la production en continu des machines et la production humaine des lieux où elle est la moins chère. Il est soutenu par les multinationales et par ceux qu’elles rémunèrent. L’harmonie doit y devenir mondiale et telle que pensée par les intellectuels occidentaux ou occidentalisés. Chaque pays doit chercher à être exportateur de ce qu’il fait au moins cher et s’il n’y arrive pas, qu’il emprunte pour tenir !

L’OIC n’existe certes plus mais mettait en avant pour chaque nation le plein emploi et la production locale. Il voulait d’abord une harmonie au niveau national, avant de chercher à l’améliorer par ce que peut apporter les échanges internationaux qui devaient être équilibrés comme devait l’être la balance des paiements. Le sénat américain a malheureusement refusé de ratifier la Charte de La Havane que son pays avait pourtant signé.

L’OMC a fait illusion jusqu’à aujourd’hui car une production pléthorique à un prix bas pour des gens qui n’ont pas de problème de fin de mois, ressemble à une harmonie et le libre-échange laisse à chaque gouvernement les problèmes prosaïques de fin de mois de son peuple. C’est évidemment plus simple mais cela passe sous silence la faille actuelle de la théorie de David Ricardo sur l’avantage comparatif entre les nations qui dit avec bon sens qu’il faut toujours faire ce que l’on fait de mieux ou de moins mal. Mais l’hypothèse cachée de cette évidence, est que chacun est censé être occupé et que le plein emploi est réalisé, ce qui était un fait du temps de Ricardo, quand l’assistanat n’existait pas et qu’il fallait obligatoirement travailler pour survivre. Aujourd’hui les prix bas obtenus dans des pays lointains ne permettent pas de faire vivre un Européen de l’ouest qui ne sait plus comment être reconnu utile par son propre peuple. L’arrivée du chômage a rendu caduc l’avantage comparatif entre états.

C’est ce qu’avait bien compris l’OIC qui pour aider à la production locale et au plein emploi conseillait de mettre les droits de douane nécessaires pour que jamais le prix de vente d’un produit importé ne vienne tuer la production locale. C’est le bon sens mais cela n’a pas été le choix des dirigeants occidentaux qui n’ont jamais eu de problème de fin de mois.

Si la quasi-totalité des gouvernants sont libre-échangistes, c’est non seulement parce qu’ils apprécient pour eux un achalandage à bas prix et qu’ils se sentent proches des multinationales qui sont pour eux l’épine dorsale de l’économie, mais parce qu’en plus, depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse réelle, les banques commerciales fabriquent une fausse monnaie légale qui permet par les subventions, l’assistanat et le « déblocage » de fonds inexistants, d’estomper les problèmes de fin de mois quand ils deviennent trop criants, le tout leur donnant en plus l’impression d’être généreux.

Ce que tous ces dirigeants ne voient pas ou ne veulent pas voir, c’est que cette fausse monnaie légale qui représente déjà plus de 85% de la monnaie en circulation, a fait chuter la valeur de la monnaie de 98,8 % depuis 1971. Il fallait en effet 35 dollars pour acheter une once d’or quand il en faut aujourd’hui 3000.

Cette dévaluation réelle abyssale, cette baisse de la valeur de la monnaie est une hausse des prix cachée qui est ressentie par la majorité de la population, celle qui n’est pas en mesure d’épargner. Elle est soigneusement dissimulée par l’absence de définition de la monnaie et par l’ignorance volontaire  du pourquoi de sa force. Un tas de gens refusent obstinément de reconnaître que la monnaie est une énergie qui ne tire sa force que de l’énergie humaine, précédemment bien dépensée depuis son invention jusqu’en 1971, et à trouver gratuitement demain depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse antérieurement reconnue.

On en arrive à la question difficile du vrai prix des marchandises comme du vrai prix du travail qui est très mal étudié par la pseudoscience économique. Le prix est par définition un équilibre mais tout le monde n’y met pas les mêmes éléments à mettre en équilibre. L’OMC y met, avec une vue de loin, le vendeur, l’acheteur, le lieu et le moment. L’OIC, avec une vue de près, y rajoute l’emploi, le revenu des producteurs et le contrôle de l’investissement étranger que l’OMC abhorre. L’OIC utilise à l’intérieur de chaque nation l’avantage comparatif de Ricardo ou chacun doit faire ce qu’il fait le mieux ou le moins mal quand l’OMC l’applique entre les nations en refusant d’en voir l’aspect dévastateur à l’intérieur des nations.

L’OMC est une construction intellectuelle mal foutue qui ne tient que par la fausse monnaie légale des banques commerciales avec son corollaire qui est la montée sans fin de la dette mondiale (plus de 30.000 dollars par Terrien de tout âge début 2025). L’OMC ne s’intéresse aux nations que pour les faire disparaître alors que l’OIC pensait que seuls des pays harmonieux pouvaient cohabiter sans se confronter et que l’idée même de commerce international ne venait qu’après vérification de l’économie saine de chaque pays. Bref l’utopie avait apparemment gagné sur le bon sens.

Il est difficile de prédire l’étendue du séisme qu’a initié Donald Trump avec ses droits de douane. La seule chose certaine, c’est qu’il va être monumental et que la méthode Coué et le matraquage médiatique ne seront plus suffisants pour faire tenir l’intenable libre-échange.

Bien sûr la première conséquence quasi-immédiate est la baisse voire l’effondrement des Bourses puisque  la valeur d’une entreprise est une multiplication par 7, 100 ou même 10.000 de son bénéfice annuel passé, comme si demain était forcément la reproduction d’aujourd’hui. Dès qu’une entreprise s’arrête, on constate au contraire dans 100% des cas que les actifs sont survalorisés et les dettes sous-estimées. L’immense majorité des milliardaires ne sont riches que de la valorisation en bourse de leurs actions et beaucoup vont quitter rapidement ce faux navire de la fortune.

C’est surtout le grignotage de l’utopie par le concret et le réel qui va nous bousculer à un rythme encore inconnu. Le rythme dépendra d’ailleurs beaucoup de la rapidité ou de la lenteur avec laquelle sera interdite l’émission actuelle de fausse monnaie légale par le simple retour au lien de la monnaie à une richesse reconnue. Il faudra évidemment combiner la réflexion obligatoire avec l’absence d’émission permanente de fausse monnaie qui nous permet ne pas affronter nos contradictions. S’il est impossible de connaître l’ordre et la rapidité des changements à intervenir, on peut en imaginer la liste que le réel va imposer. Cette liste se range en deux colonnes, l’une détaillant les conséquences de la mise au rencart du libre-échange qui n’est ni un échange ni libre, l’autre détaillant celles de l’arrêt de l’émission de fausse monnaie légale et donc, enfin et à nouveau, une limitation de la monnaie.

Dans la première colonne on trouvera tout ce qui contribue à la recherche de l’équilibre à l’intérieur des nations entre production et consommation. Produire étant plus difficile que consommer, les producteurs locaux, agriculteurs artisans et industriels, seront protégés par des droits de douane et favorisés par des rémunérations comparables à celles qui existaient avant la dévaluation de 98,8%. L’exact contraire d’aujourd’hui qui cherche et favorise les multinationales au détriment des locaux.

Dans la deuxième colonne on trouvera les innombrables conséquences de l’arrêt de la fabrication de la fausse monnaie légale devenue à nouveau illégale. Retrouver l’évidence perdue que la monnaie est limitée va bouleverser nos vies en nous forçant à appliquer l’avantage comparatif de Ricardo à l’intérieur du pays. Chacun devra faire ce qu’il fait le mieux ou le moins mal, que ce soit du consommable, du stockable, des outils, des machines, des services à la production que devraient être les administrations et bien sûr des enfants, de leur gestation à leur éducation. Chacun peut y voir comment les Français redécouvriront le fait qu’ils sont égaux dans leur diversité et leur complémentarité, en renonçant à se vouloir absolument identiques comme les multinationales, le pouvoir et les médias voudraient instinctivement les voir.

La logique suicidaire de l’Occident


Les BRICS se rassemblent avec comme unique point commun le rejet de la logique suicidaire de l’Occident qui tente d’envahir la planète. Leurs expériences diverses tâtonnent et ils ont simplement décidé de respecter l’expérience des autres et de faire respecter la leur.

L’Occident ne produit plus ce qu’il consomme et, pour se tranquilliser, il a réalisé un montage astucieux de razzia qui ne dit pas son nom. Bien qu’il en ait construit parallèlement une justification intellectuelle et morale à ses yeux, cela craque car rien d’incohérent ne peut tenir.

Le mot razzia vient du mot arabe ghazi غزي qui signifie conquête. Il s’agit de faire travailler et de faire payer les autres tout en s’en justifiant à ses propres yeux et en se mettant dans le camp du bien. Le montage est évidemment complexe puisqu’il s’agit de réinventer l’esclavage tout en continuant à le condamner avec la plus grande sincérité et la plus grande fermeté. Il faut agir dans un sens et faire croire, et même croire soi-même, que l’on va dans l’autre. Ce n’est pas simple. Il faut mentir en convainquant que le mensonge est vérité et que la vérité est mensonge ou complotisme. En tous domaines publics, les mots utilisés iront dans le sens opposé de la réalité et devront commencer par être suffisamment flous pour que les contradictions n’apparaissent pas au premier abord. Le mépris de l’individu sera toujours porté par la glorification de la démocratie, mot merveilleusement flou. La contrainte sera toujours dans un but de liberté et d’intérêt public, le flou du libéralisme et des valeurs de la république sera pour cela très commode. L’esclavage sera revêtu du beau mot incompris de libre-échange. Les mots n’auront plus de définition commune partagée mais auront dans la tête de tous, un sens personnel évident qui ne souffre d’aucune discussion. En politique, la droite, la gauche ou le centre ne recouvre aujourd’hui que des évidences personnelles comme la monnaie en économie ou la foi en spiritualité.

Dans ce flou très peu artistique, il faut faire travailler les autres par l’importation et par l’immigration, et il faut faire payer les autres par l’exportation et l’assistanat. La compétitivité devient le mot à la mode et justifie tout. Les narratifs s’installent et font perdre aux peuples le sens de la réalité.

Le grand écart entre la réalité et le narratif instillé dans les esprits est constatable en tous domaines, sanitaire, climatique, sécuritaire mais c’est surtout en économie qu’il est le plus grave car c’est l’économie qui permet tous les autres grands écarts. L’économie est la clé de voute de ce qui est devenu un système global aussi aberrant que fragile et précaire.

Le summum et la clé de l’inconscience contemporaine se trouve à l’INSEE qui ose dans sa définition du PIB, écrire à la fois que « Le produit intérieur brut (…) vise à mesurer la richesse produite par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée » et, quelques lignes plus bas, que « Le PIB peut être mesuré (…) en faisant la somme de toutes les dépenses finales ». S’enrichir en dépensant est le narratif que les medias et les Politiques nous imposent en y croyant eux-mêmes tellement il est agréable de se le répéter. On retrouve ce narratif dans les critères de Maastricht où un budget national peut être déficitaire de 5% de son PIB et où l’on peut emprunter jusqu’à 60% du même PIB. En clair,  plus nous dépensons, plus l’UE nous donne le droit de dépenser davantage, et d’emprunter encore plus ! Les Français avaient-ils conscience de cette stupidité quand ils ont voté ce traité ? Et qui les en a alertés ? Quand les esprits ne sont plus éclairés par les faits, tous les narratifs peuvent prospérer.

Il reste à comprendre ce qui permet de faire encore tenir quelque chose qui ne peut pas tenir. En plein été 1971, le président Nixon n’a pas dévalué le dollar qui devait absolument l’être, mais l’a définitivement déconnecté de toute richesse réelle, entraînant avec lui pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les autres monnaies qui lui étaient liées par les accords de Bretton Woods. Ses prédécesseurs s’étaient contentés toujours et partout de dévaluer leur monnaie sans jamais les délier d’une richesse précédemment reconnue sauf dans de très courtes périodes, généralement de guerre. La valeur des monnaies devenant flottante, la seule façon d’en évaluer la vraie valeur est aujourd’hui de voir son équivalent en or, unique richesse universellement et durablement reconnue. Pour acheter une once d’or il fallait en 1971 35 dollars. Il en faut aujourd’hui 3000, ce qui donne une dévaluation réelle des monnaies de plus de 98% en 50 ans.

Les conséquences en sont évidemment considérables. Les rémunérations n’ayant en rien compensé cette dégringolade, une seule rémunération n’a plus pu faire vivre une famille et les femmes ont abandonné la production millénaire domestique non chiffrable pour aller chercher une nouvelle rémunération. Les familles nombreuses ont disparu avant que le désir même d’enfant puis de famille ne décline et que l’égalité homme-femme ne devienne une identité homme-femme avant même de se prétendre échangeable. Tout est plus cher et le travail ne suffit plus pour vivre normalement. Le pouvoir est donné à ceux qui font des phrases puisque le problème de fond n’est même pas abordé. Le pouvoir en est-il même conscient puisque le narratif fait croire qu’il n’y a pas eu  de cause précise au décrochage de tout, que rien de nouveau n’est arrivé si ce n’est le progrès et la croissance qui seuls expliquent les changements qui ne peuvent être que bénéfiques. Hors progrès et croissance, rien n’a changé et tout a toujours été comme ça. On encense et vénère la phrase idiote mais ronflante « Tout change pour que rien ne change ».

Mais comment une telle dévaluation a-t-elle été possible sans réaction ?

Un faux-monnayeur fabrique de l’argent qu’il insère discrètement dans le circuit économique.  Il est poursuivi car en augmentant la masse monétaire uniquement pour lui-même, il la dévalue. Imagine-t-on des faux monnayeurs aller à la banque de France échanger sans problème leur fausse monnaie contre de la vraie avec les conséquences d’un tel engrenage heureusement mythique ? Mythique ? Non. Ça ne l’est plus car c’est exactement ce que font les banques commerciales depuis 1971.

Les monnaies n’étant plus liées à une richesse réelle, le jeu se fait à plusieurs bandes et à plusieurs banques. Dupont et Durand ont envie tous les deux d’un appartement à 200.000 € et ils n’ont mis de côté que 50.000 € chacun. Dupont demande à sa banque A un prêt de 150.000 € comme le fait Durand à sa banque B. Chaque banque accepte et inscrit deux fois 150.000 € dans sa comptabilité. Une fois dans un compte client à son actif en créance sur son client et une fois à son passif dans un compte fournisseur en dette vis-à-vis du même client qui retrouve donc cette somme à disposition sur son relevé bancaire. Dupont et Durand payent chacun par chèque le notaire de leur vendeur qui met le chèque reçu à sa propre banque. Pour la simplification du raisonnement on va supposer que la banque du notaire de Durand est la banque de Dupont et réciproquement. Si ce n’est pas le cas, cela met en jeu plus de banques commerciales mais le principe comme le résultat est le même. Pour la banque A, Dupont est toujours son débiteur mais n’est plus son créancier puisque cette créance est passée au notaire puis à la banque B qui devient la créancière de la banque A. Parallèlement Durand, en faisant un chèque au notaire lui a transféré sa créance sur la banque B et le notaire, en déposant son chèque à sa banque A, lui a, à son tour, transféré sa créance et c’est la banque A qui se retrouve la créancière de la banque B. Chaque banque étant créancière et débitrice de l’autre de la même somme, elles annulent le tout en chambre de compensation.

Le résultat est qu’aucun euro n’a été réellement apporté, que 300.000 € sans valeur ont été injectés dans l’économie, faisant monter les prix et baisser la valeur de la monnaie. De son côté chaque banque, créancière de son client, va petit à petit récupérer à son profit par les remboursements de son client, et avec en plus des intérêts, 150.000 € de bonne et loyale monnaie gagnée par le travail du client. Comme cela dure depuis 50 ans et que personne n’y met réellement de frein, les monnaies ont déjà perdu plus de 98% de leur valeur réelle, la dette mondiale explose, la natalité s’effondre, l’immigration retarde l’explosion et les Politiques s’affrontent sur leurs idéologies qui ne perçoivent même pas le problème.

Il ne restait qu’à arrimer ce scandale au camp du bien et faire regarder ailleurs en faisant peur sanitairement, climatiquement et militairement. Pour le camp du bien, le libre-échange et la création de richesse s’en occupent. Une fois qu’il est bien installé dans les esprits les erreurs que le PIB est une ressource et qu’il suffit de dépenser pour s’enrichir, une fois que parallèlement un système de fausse monnaie indétectable et légale, permet d’emprunter dans des banques qui y ont intérêt, ce qui est désiré par ceux qui y ont accès, la construction se dessine facilement. Elle passe par l’oubli volontaire que l’emploi est d’abord lié à la production nationale agricole, artisanale et industrielle.

L’office mondial du commerce (OMC) qui a éliminé l’office international du commerce (OIC) que l’ONU avait créé et qui mettait la production et l’emploi en premier, favorise la consommation en baissant les prix par le libre-échange. Il prétend augmenter le pouvoir d’achat, placé dans le camp du bien alors qu’en réalité il le fait dégringoler par la vraie dévaluation. L’OMC laisse les peuples abandonner la production et subir le chômage et la honte de l’assistanat. Quoique l’on pense de Trump, il a compris que, pour qu’un peuple produise ce qu’il consomme, il faut mettre les droits de douanes nécessaires. Sans le dire il réhabilite très heureusement l’OIC et la Charte de La Havane que l’on avait soigneusement fait oublier par tous les idiots utiles du système.