Comment l’économie actuelle génère-t-elle automatiquement l’esclavage ?

Une fois que l’on a compris que le PIB ne chiffre que le négoce effectué en un lieu et en un temps donnés, on peut s’intéresser à l’origine de ce qui est vendu et à l’origine de ce qui sert à payer.

Si l’on voit simplement le PIB comme la valorisation de tout ce qui est vendu ou tout ce qui est acheté, on présuppose l’existence de marchandises à vendre. Si l’on voit simplement le PIB comme la somme de tout ce qui est dépensé ou encaissé, on présuppose l’existence de l’argent. Arithmétiquement c’est la même chose mais l’hypothèse, le présupposé, est inverse. L’exportation comme la diminution de stock présuppose aussi l’existence de marchandises, l’importation comme l’augmentation de stock présupposant elles, l’existence de l’argent.

Dans une économie normale, c’est l’énergie humaine qui fabrique les marchandises et c’est le constat que ces marchandises sont vues comme des richesses qui permet la création de monnaie. Dans une économie normale le paragraphe précédent n’aurait aucun intérêt puisque les deux hypothèses viennent d’une énergie humaine dépensée intelligemment, donc d’une même hypothèse de départ.

Mais aujourd’hui les machines fabriquent en continu des marchandises et les banques fabriquent en continu de la monnaie. Cela fait donc un PIB fantastique dans lequel l’homme ne sert plus que de petit messager entre les machines et les banques, en consommant, en empruntant et en se reposant de ce travail difficile. Le PIB n’est plus que le constat chiffré d’un système qui valorise les machines et les banques au détriment des hommes qu’elles remplacent toutes les deux. Mais comme le système a un besoin vital de petits messagers pour faire le lien et pour exister, il les entretient en réinventant en parallèle une économie réelle fondée sur l’esclavage : un esclavage dans le temps avec la dette, un esclavage dans l’espace avec le mondialisme et des esclavages ici et maintenant avec la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration.

Est-ce par inconscience ou par cynisme que nous nous félicitons tous les 10 mai d’avoir aboli l’esclavage ? Ne pourrions-nous pas enfin reprendre conscience que dans une économie normale, c’est l’énergie humaine qui fabrique les marchandises et que seul le constat que ces marchandises sont vues comme des richesses permet la création de monnaie ? Il paraîtrait que c’est trop demander !

Faut-il  vraiment baisser les bras ?

Tant que l’on croira que le PIB est un produit et que nous sommes un pays riche….

Tant que l’on croira que le PIB est un produit et que nous sommes un pays riche, nous ne prendrons pas la peine de comprendre la monnaie, pas plus que la réapparition de l’esclavage qui nous permet de vivre agréablement.

C’est par un matraquage constant et universel que les troïkas politiques, médiatiques et universitaires occidentales, nous rabâchent que nous sommes riches et que chaque année le Produit Intérieur Brut (traduction servile du GDP Gross Domestic Product anglo-saxon) augmente cette richesse. L’Insee affirme péremptoirement et faussement que le PIB donne une mesure des richesses nouvelles créées chaque année. C’est devenu une telle évidence qu’il est devenu blasphématoire et crime de lèse-majesté, de simplement constater que le PIB ne mesure qu’un échange et en aucun cas une production et encore moins une richesse nouvelle. Sur cette fausse richesse, nous finançons tous nos fantasmes dont le remboursement d’une dette que l’on creuse davantage chaque jour, et surtout nous faussons tous nos raisonnements en tous domaines comme Vincent Lindon vient de le montrer, apparemment en toute bonne foi, dans son entretien avec Médiapart .

Il est temps de regarder de très près ce qu’est vraiment le PIB, comment il est calculé et ce qu’il indique.

Les définitions de l’Insee et de Wikipédia sont les mêmes mais dans un ordre différent.

Définition de l’lnsee :

Agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes.

Il peut se définir de trois manières :

le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branchesd’activité) ;

le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations,moins les importations ;

le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte.

Définition de Wikipédia :

Le PIB est un indicateur macroéconomique nommé agrégat, c’est-à-dire une grandeur globale qui mesure l’activité économique. Il est possible de proposer trois approches du PIB, cependant, on le considère la plupart du temps comme la somme des valeurs ajoutées produites par l’ensemble des unités résidentes, c’est-à-dire les agents économiques effectivement présents sur le territoire pendant au moins 183 jours sur une année.

Le PIB a ainsi une triple optique basée sur les grands principes de la comptabilité nationale :

La production : PIB = somme des VAB + IP – SUBV. L’approche par la production, met ainsi en relation la somme des valeurs ajoutéesbrutes, l’impôt sur la production ainsi que les différentes subventions.

La formation de revenu : PIB = RS + EBE + RMB – SUBV + IP, avec RS la rémunération des salariés, EBE l’Excédent brut d’exploitation, RMB les revenus mixtes bruts, SUBV les subventions et IP les impôts sur la production (liés à la production et aux importations).

La demande : PIB = CF + FBCF + (X-M), avec CF la consommation finale, FBCF la formation brute de capital fixe (l’investissement), X les exportations et M les importations.

On voit déjà que la première définition est la même mais que les deuxième et troisième sont inversées.

Le PIB est donc d’après l’Insee un « agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes », l’agrégat étant défini comme « une grandeur synthétique mesurant le résultat de l’activité économique ».

Toujours d’après l’Insee, « il peut se définir de trois manières ». Examinons-les précisément.

Première manière Insee

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activités, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité).

Wikipédia en fait un premier décryptage en écrivant sur sa page comptabilité nationale

PIB = somme des VAB + IP – SUBV. L’approche par la production, met ainsi en relation la somme des valeurs ajoutées brutes, l’impôt sur la production ainsi que les différentes subventions.

Wikipédia en fait un décryptage plus complet sur sa page PIB

Composantes vues sous l’angle de la production

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l’État (taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) et de laquelle on soustrait les subventions ;

PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA + Droits et taxes sur les importations – Subventions sur les produits

Si potentiellement trois méthodes coexistent pour calculer le PIB d’un pays ou d’une région (via la production, la dépense ou le revenu), la première méthode (approche par la production) est utilisée pour des raisons pratiques. Selon cette technique, on additionne toutes les valeurs ajoutées issues des comptes de résultats fournis par les entreprises, et les administrations publiques.

Le PIB approche donc l’activité, la non-oisiveté, la neg-otium en latin, le négoce, par la valorisation que fait le client de ce que propose l’entreprise en abandonnant son argent. Cette première approche est la valorisation de ce qui est vendu, par la dépense que fait le client à la fois pour l’entreprise et pour l’État. Pour l’entreprise c’est la valeur ajoutée, ce qu’elle touche de l’extérieur moins ce qu’elle a payé à l’extérieur; pour l’État c’est la TVA moins ce qu’il a donné en subventions.

Le PIB calcule donc la somme des monnaies que les clients apportent à l’entreprise en échange de son travail, somme à répartir entre l’entreprise et l’État, et à l’intérieur de l’entreprise entre salariés et actionnaires. On cherche vainement comment ce simple échange peut être vu comme une création de richesse.

Deuxième manière Insee, troisième Wikipédia

Le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations.

Wikipédia fait son premier déblayage sur sa page comptabilité nationale :

PIB = CF+ FBCF + (X-M), avec CF la consommation finale, FBCF la formation brute de capital fixe (l’investissement), X les exportations et M les importations.

et une étude plus poussée sur sa page PIB :

Composantes vues sous l’angle des dépenses

Le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services, c’est-à-dire : la consommation finale effective (CF), l’investissement (formation brute de capital fixe (FBCF)) et les variations de stocks (VS). Cette définition se déduit de l’égalité comptable entre les ressources de l’économie (PIB) et les emplois qui sont faits de ces ressources.

En situation d’autarcie, on a (équilibre Ressources – Emplois) :

PIB = CF + FBCF + VS

Dans une économie ouverte les importations (notées M) s’ajoutent aux ressources, les exportations (notées X) aux emplois, si bien que la relation ci-dessus devient :

PIB + M = CF + FBCF + VS + X

La dernière relation peut se réécrire :

PIB = CF + FBCF + VS + X – M

Ou, en omettant les variations de stock et en développant la consommation finale :

PIB = C + G + I + (X – M)

Consommation (C)

Investissements (I)

Dépenses publiques courantes (G)

Exportation (X)

Importation (M)

Là c’est l’approche du négoce par l’argent dépensé, la consommation finale comme l’investissement n’étant que des dépenses. Le rajout des exportations qui sont des ventes moins les importations qui sont des achats, est farfelu. Analysons-le.

Observons d’abord qu’une augmentation de stock est comparable à une importation et une diminution de stock à une exportation. On pourrait même appeler exportation toute transformation de nature en monnaie et importation toute transformation de monnaie en nature. Observons donc « en même temps » la gymnastique sur l’import-export et la non gymnastique sur les stocks toujours appelés simplement « variations de stock » sans jamais dire dans quel sens. Est-ce un export ou un import ? Mystère !

Wikipédia nous donne involontairement la clé du mystère en écrivant :

En situation d’autarcie, on a (équilibre Ressources – Emplois) :

                         PIB = CF + FBCF + VS

Dans une économie ouverte les importations (notées M) s’ajoutent aux ressources, les exportations (notées X) aux emplois

                        PIB = C + G + I + (X -M)

Dans la première équation, le PIB est vu comme une ressource et la consommation et l’investissement comme des emplois.  On parle donc en monnaie. VS est une augmentation de stock.

Dans la seconde équation on a rajouté des ressources en nature à des ressources en monnaie, ce qui est aussi stupide que d’additionner des achats et des ventes. On ne sait plus si le PIB est en nature ou en monnaie. On comprend qu’ils « omettent » les variations de stocks dans la formule PIB = CF + FBCF + VS + X – M car quand VS est derrière CF + FBCF, c’est une augmentation de stock et quand il précède X – M, c’est une diminution de stock.  La variation de stock est incalculable et, au lieu de comprendre son erreur, on la masque en ne parlant jamais que de variations de stocks sans jamais en préciser le sens. Cette formule est fausse et surtout elle ne veut absolument plus rien dire.

La seule formule juste est celle qui parle en monnaie de ce qui est dépensé :

PIB = CF + FBCF = C + G + I

Troisième manière de l’Insee et deuxième de Wikipédia

Le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte.

Wikipédia fait son décryptage en remettant en ordre les éléments cités, ce qui permet de voir la supercherie.

PIB = RS + EBE + RMB – SUBV + IP, avec RS la rémunération des salariés, EBE l’Excédent brut d’exploitation, RMB les revenus mixtes bruts, SUBV les subventions et IP les impôts sur la production (liés à la production et aux importations).

Là c’est un vrai bras d’honneur que nous font l’Insee et Wikipédia  qui partent du principe que tout le monde s’en moque et que personne ne regarde de près ce dont on parle. C’est une répétition pure et simple de la première définition en mélangeant les différents termes de l’addition et en les représentant différemment. La définition de la valeur ajoutée (VA) est justement l’excédent brut d’exploitation (EBE) plus la rémunération des salariés (RS) plus la rémunération des dirigeants non-salariés (RMB). Wikipédia l’explique dans sa page comptabilité nationale :

EBE= PIB – Salaires – Impôts (production + produit) + Subvention (exploitation + produit).

Cette dernière définition n’est donc qu’une répétition de la première. Il n’y a donc que deux définitions du PIB toutes les deux chiffrées en monnaie, l’une chiffrant ce qu’il y avait à vendre, l’autre chiffrant la monnaie dépensée pour acheter.

Quiconque vient dire ou écrire que le PIB nous enrichit et, qu’à cause de cela, nous sommes un pays riche capable d’être généreux et même devant l’être, est trompé s’il est de bonne foi et délictueux s’il ne l’est pas.

Faire croire que le PIB est le chiffrage d’une production de richesses permet, grâce à la fausse monnaie légale que les banques ont maintenant le droit de fabriquer, de faire croire que les machines des entreprises créent continuellement des richesses et que, si nous votons bien, nos élus, quels qu’ils soient, pourront faire de nous des nababs aussi généreux qu’intelligents. Nous pourrons alors nous entredéchirer parce que nous nous verrons mutuellement ni assez intelligents ni assez généreux ou trop généreux et trop bêtes, du moment que nous continuerons à consommer et à voter.

On ne peut être réaliste, quel que soit le sujet, si l’on croit vivre en un lieu où coule la corne d’abondance. Tant que nous croirons au PIB créateur de richesses, nous ne serons raisonnables sur aucun sujet car tout sera faussé. Apprenons au moins à sourire quand ils financent tout, à droite comme à gauche et au milieu, avec des pourcentages de PIB.

Les entreprises créent-elles de la richesse ?

En ces moments très particuliers où un prétexte sanitaire met au jour les maux profonds de notre société en fabriquant des peurs pour des raisons provisoirement mal connues, il est encore trop tôt pour analyser le pourquoi de cette pandémie de la peur, quels qu’en soient ses créateurs et quelles qu’en soient leurs motivations. Tester la passivité des peuples est une hypothèse désagréable parmi d’autres. Mais c’est sans doute le moment de se reposer les questions fondamentales dont les réponses seront nécessaires à la construction de demain. Chacun en effet s’accorde à dire une fois de plus que rien ne sera plus comme avant et il n’est pas exclu que cette fois-ci soit la bonne. L’une des questions les plus importantes est de solidifier ou d’invalider la croyance bien installée que ce sont les entreprises qui créent les richesses.

Pour y répondre il faut dans un premier temps cerner la notion de richesse que tout le monde croit connaître et qui n’est pas si simple. La richesse est ce qui plait et qui est reconnu par d’autres comme plaisant. C’est le beau, vu par l’œil ou entendu par l’oreille, c’est le bon, senti par le nez ou goûté par la bouche, c’est l’agréable ressenti par la main et c’est le bien désiré par l’esprit. C’est tout ce que nous aimons collectivement sans savoir si cette attirance est objectivement raisonnable. Cette notion de collectif est essentielle dans l’approche de la richesse et le « nous » était important quand le président du Mali Amadou Toumani Touré disait « On nous dit pauvres, nous sommes riches de la famille ». La richesse n’est qu’un regard collectif positif sur un objet, une idée ou une réalité. Etant un regard, la richesse est subjective mais devient presque objective lorsqu’il y a accumulation de regards identiques. L’aspect collectif de la richesse se retrouve dans son étymologie, le mot franc riki qui veut dire puissant et qui a donné le mot français agréable riche et le mot allemand moins agréable en France, reich.

Il est indéniable que les entreprises produisent des biens ou des services mais qu’est-ce qui fait que leurs productions soient des richesses et non des déchets ? Quelle différence y a-t-il entre une bouse et du lait, tous deux productions de la vache ? Une vache qui ne créerait que des bouses serait-elle une entreprise qui crée de la richesse ? Assurément non. Ce qui transforme la production en richesse, c’est le client et c’est le jardinier qui peut transformer le crottin en richesse. C’est uniquement si un client achète la production qu’elle devient richesse. Sans cet achat, sans cette dépense, pas de richesse, pas de valeur ajoutée, pas de chiffre d’affaires, pas de PIB.

Certes il y a des richesses qui existent sans que leurs clients ne payent avec de la monnaie officielle. Une mère achète avec des bisous, sa monnaie très personnelle, le dessin de son bambin qu’elle voit évidemment comme une richesse. Mais si le dit bambin produit sans arrêt des dessins, sa mère cessera sans doute de n’y voir que de la richesse et cessera de distribuer autant de bisous. Les dessins du bambin cesseront d’être une richesse, y compris pour lui-même avec l’âge.

C’est pour éviter cette dévalorisation de bon sens de la production qui s’est emballée avec l’introduction des machines, que la troïka politique université médias a depuis 50 ans inventé un véritable truc pour valoriser artificiellement la production des entreprises et faire croire que ce sont systématiquement des richesses. Alors qu’il était imprimé sur les billets de banque que la fausse monnaie emmenait encore au bagne à perpétuité après avoir emmené longtemps à la mort par ébouillantage puis à la guillotine, les Politiques ont légalisé la fausse monnaie quand elle était fabriquée par les banques et ils ont donc donné aux banques le pouvoir de décider que les entreprises créent des richesses puisqu’elles vendent leurs productions grâce à la fausse monnaie créée. La fausse monnaie permet d’investir pour produire, et de vendre pour faire croire que la production est une richesse. Le futur paiera. Les universitaires ont inventé pour ce faire une monnaie qu’ils ont appelée fiduciaire, fondée sur la confiance dans l’avenir et plus sur des réalisations du passé comme l’avaient été toutes les monnaies jusqu’alors. Les médias se sont chargés de convaincre le peuple que la vie était facile grâce à la fausse monnaie.

La fausse monnaie ne coûtant quasiment rien (quelques clics d’ordinateur), elle a tout faussé partout. Elle a permis d’acheter des machines de plus en plus sophistiquées qui produisent de plus en plus et vont demander encore plus de fausse monnaie pour que leurs productions soient toujours considérées comme des richesses. La fausse monnaie à fait s’épanouir le monde de la publicité qui a abandonné la réclame qui était une réponse à un désir préexistant pour s’engouffrer dans la création artificielle culpabilisante du désir de consommer. Les médias ne vivent aujourd’hui quasiment que de la fausse monnaie que les publicitaires leur donnent après l’avoir pris aux entreprises, pour qu’ils créent des désirs de consommation. Ces désirs sont satisfaits par un peu de bonne monnaie venant du travail  dans les entreprises, et par beaucoup de fausse monnaie, récupérée sur les entreprises ou distribuée avec intérêt par les banques.

Comme le système est par définition imbécile et intenable, ceux qui ont le pouvoir (le riki, les riches, le reich) ont abandonné l’idée fondamentale depuis toujours qu’une monnaie doit être adossée à une richesse préexistante depuis la plume d’oiseau rare, le grain de sel ou de blé, l’argent ou l’or. Ils ont inventé la monnaie fiduciaire adossée à la confiance, disent-ils, et en fait à la croyance en des lendemains qui chantent tous seuls.

Le résultat est évidemment catastrophique  et le pouvoir (le riki, les riches, le reich) est obligé de faire le grand écart entre la fuite en avant de toujours plus de fausse monnaie pour ne pas prendre conscience de l’impasse dans laquelle il s’est mis, et une récupération par tous moyens sur les entreprises et sur les peuples d’un argent qui a déjà été dépensé pour faire du PIB mais que l’on va considérer comme un produit que l’on peut utiliser une deuxième fois. C’est comme si le maire d’un village constatait d’abord qu’au marché du dimanche sur la place, il avait été vendu pour 10.000 € de marchandises (son PIB), puis mettait tranquillement ces 10.000 € comme ressources de son prochain budget. C’est exactement ce que la troïka fait en faisant des ratios sur PIB et en créant évidemment des myriades de réactions naturelles, toutes appelées dédaigneusement populismes.

Le fossé se creuse entre le pouvoir (le riki, les riches, le reich) qui est totalement perdu et qui s’affiche de plus en plus ridicule en faisant semblant de tout maîtriser et les peuples qui subissent leur morgue et leur incompétence. Tout ce que le pouvoir sait faire c’est tenter de recréer l’esclavage en créant « en même temps » une journée de l’abolition de l’esclavage. Il recrée l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette et il tente de créer l’esclavage ici et maintenant par l’immigration, le chômage et la paupérisation des classes moyennes. Les seuls qui ne s’en tirent pas trop mal, hors la troïka, sont les kapos du système que sont l’administration et les artistes quand ils sont suffisamment louangeurs par leur silence.

Détruire d’un coup l’économie par un confinement irresponsable, ne pourrait-il pas être la façon la plus discrète d’affronter enfin la réalité qui nous rattrape grâce à un bouc émissaire inespéré ?

Les peuples accepteront-ils longtemps le matraquage obséquieux d’une troïka qui ne protège qu’elle-même ?

La vie n’est qu’une succession de moments où l’on réfléchit, où l’on échange et où l’on agit. Ces moments se nourrissent mutuellement et s’enrichissent les uns les autres.

Si l’on ne souhaite pas rentrer dans le détail, observons tout de même que la réflexion apporte la décision à l’action et l’expression à l’échange, que l’échange apporte la connaissance à la réflexion et l’efficacité à l’action, et que l’action apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange. En allant même un peu plus loin on s’aperçoit que toutes ces qualités s’organisent différemment suivant les tempéraments. Le professeur va partir de la connaissance pour décider en s’efforçant de rester tolérant alors que l’entraîneur pour être efficace va exprimer son expérience. Les deux se complètent, se contrôlent et s’harmonisent mutuellement.

Mais depuis un demi-siècle, dans un emballement général que les dérèglements de l’administration et de la monnaie ont permis, l’action a été concentrée chez les Politiques, la réflexion à l’université et l’échange dans les médias. Ils nous ont construit à trois un monde imaginaire qui a perdu le contact avec le réel et qui ne tient provisoirement que par la fausse monnaie légale créée par la finance et par la lourdeur d’une administration pléthorique qui, telle la seiche, lâche son encre pour que personne, y compris elle-même, n’y comprenne plus rien (organigramme de l’agence régionale de santé Grand Est). Cet attelage qui utilise la finance comme accélérateur et l’administration comme frein (les deux coûtant très cher), nous conduit au désastre en nous promettant la lune.

Avant de regarder de plus près, observons que quiconque ne se pâme pas d’admiration devant cette troïka est décrété populiste suivant le principe des animaux malades de la peste. Pour l’instant parmi tous les populismes de plus en plus nombreux qui se réveillent de notre léthargie, aucun ne semble malheureusement avoir le courage ou la distance nécessaire pour donner un sens à la vie, pour accueillir la mort avec naturel et pour analyser sereinement les trois chevaux de trait qui nous dirigent.

Remercions le Covid 19 pour avoir aussi clairement montré la réalité de cette troïka aussi coûteuse que nocive puisqu’elle ne fait que s’agiter, se justifier ou désespérer.

L’université est sûrement la plus coupable tellement sa mission était noble et tellement elle y a renoncé en nous rejouant La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. La vraie université permettait à une  toute petite minorité d’avoir accès au savoir de quelques rares personnages d’exception appelés professeurs et qui décernaient un diplôme à ceux qui avaient compris ce qu’ils disaient. Un professeur faisait son cours et seul l’examen final lui permettait de séparer ceux qui étaient venus se construire en travaillant et qui avaient compris, de tous les autres, ceux qui étaient simplement venus passer le temps comme ceux qui n’avaient rien compris. Encore en 1910 il n’était pas rare qu’un professeur d’université n’ait que dix élèves. Mais, par la décision politique ridicule de mettre à l’université 80% de chaque classe d’âge, décision rendue malheureusement efficace par l’intoxication des médias et la veulerie de l’administration, l’université est devenue un parking gratuit où ne s’y échange plus que des rêves et des fantasmes. Le rêve de détenir la vérité chez les nouveaux professeurs qui ne le sont plus que par leur capacité à intriguer, et le fantasme des étudiants qui veulent croire qu’un diplôme les fera s’enrichir. Cette double folie n’a été possible que par la montée en puissance des arrivistes et des courtisans que les Politiques ont appelés « professeurs » et que les médias ont appelé « experts ». La manne financière et le brouillard administratif ont interdit toute réaction saine. Pendant quelques lustres les grandes écoles ont sauvé l’université du désastre immédiat avant de sombrer dans les mêmes erreurs. Remercions le Covid 19 d’avoir mis au grand jour la nullité prétentiarde de la majorité des professeurs que les médias nous infligent.

Le monde politique est détenteur de la violence légale. Il était auparavant équilibré par deux autres mondes qui s’interdisaient de faire de la politique : le monde de la haute administration (les grands commis de l’État) et le monde de l’économie avec ses capitaines d’industrie (Peugeot, Wendel, Michelin, Renault …). Mais depuis un demi-siècle les énarques ont phagocité ces trois mondes qui n’en forment plus qu’un, auto-satisfait et simplement garni de courtisans inutiles. Ce nouveau monde utilise la violence légale d’une façon de moins en moins légitime pour ses deux seules activités : se maintenir lui-même en place et faire payer aux autres son incompréhension des problèmes. Comme tout troupeau il se croit plus fort quand il s’assemble tout en n’en faisant qu’à sa tête. L’Union européenne en est un exemple parfait où l’on s’assemble pour se prétendre fort, façon Les habits neufs de l’empereur, mais où chaque pays ne cherche qu’à faire payer les autres à sa propre manière. L’Allemagne sous-traite sa production à ses machines fort coûteuses en laissant vieillir et se paupériser sa population. Elle prête de l’argent pour que les autres pays lui achètent sa production et elle espère contre tout bon sens en être un jour remboursée, personne ne sait comment ni avec quoi, si ce n’est avec une nouvelle forme d’esclavage. L’Irlande, le Luxembourg ou les Pays-Bas sous-traitent plus intelligemment aux multinationales leur récupération de l‘argent des autres pays. Ils les attirent en étant des paradis fiscaux. L’Italie et la France rêvent de faire payer le futur en empruntant à tout va la fausse monnaie légale que leurs banques fabriquent, tout en appauvrissant leurs peuples par une montée sans fin de l’impôt. L’Espagne et les pays de l’est, beaucoup plus pragmatiques, se contentent de recevoir plus qu’ils ne donnent à cette prétendue union dont ils n’attendent rien d’autre et dont ils partiront dès que leur solde ne sera plus positif. Toutes ces stupidités sont possibles parce que les professeurs d’université affirment qu’il est intelligent de croire que nous créons des richesses, parce que les médias produisent à la pelle des experts qui le confirment, et parce que les banques créent l’argent nécessaire pour reporter tous les problèmes en faisant monter la dette que l’université justifie et que les médias estompent et édulcorent. Remercions le Covid 19 d’avoir mis au grand jour la nullité des Politiques quand le problème qu’ils ont à résoudre est concret, immédiat et visible.

Les médias ont une façon bien à eux de manipuler l’opinion. Ils galvanisent ou ils atterrent les foules en limitant l’espace et le temps au détail qu’ils éclairent outrageusement. L’essentiel n’étant pas éclairé n’existe plus. Actuellement en France l’AFP choisit les sujets dont il faut parler et les médias s’y engouffrent en répétant à l’envi le nom de leurs « journalistes » d’une façon suffisamment lancinante pour qu’ils puissent à la longue arrondir leurs fins de mois par des « ménages » en politique ou à l’université. Seul le Canard enchaîné, grâce à la délation systématique des envieux, a dans ses cartons de quoi faire tomber quiconque ne rentre pas dans la doxa du moment. Il représente à lui tout seul le quatrième pouvoir plus efficace que le ministère de l’intérieur. Il le peut car il est le seul à ne pas vivre des subventions des Politiques mais des ragots de toute la troïka. Les médias créent en permanence des épidémies de haine, de peur, de honte ou de simple excitation en survalorisant tel détail bien choisi. Remercions le Covid 19 d’avoir mis au grand jour la capacité des médias à générer une épidémie artificielle de peur panique en taisant soigneusement la réalité du paysage général que le graphique de l’INSEE des décès mensuels en métropole montre clairement à ceux qui acceptent de le regarder. Les 60.400 décès de mars 2020 sont dans la moyenne des décès d’un mois d’hiver et sont moins nombreux que les 66.990 décès de janvier 2017, beaucoup moins que les 87.861 décès de janvier 1949, les 74.725 décès de décembre 1969 ou les 73.023 décès de février 1953 qui n’ont chaque fois traumatisé que les familles concernées. Ces morts n’ont pas entraîné les réactions infantiles actuelles universitaires et politiques dont il faudra bien un jour comprendre les vraies raisons.

Ces trois mondes, à force de s’isoler dans leurs tours d’ivoire, sont devenus, autistes pour les Politiques, maniaques à l’université et délirants dans les médias. Ils sont deux à deux les béquilles du troisième. Leurs seules portes d’entrée sont le formatage et l’intrigue et ils ne sont plus composés tous les trois, que d’intrigants ou de personnages qui n’ont jamais connu autre chose et ne sont donc pas vraiment responsables de leur déconnexion du réel. Ayant abandonné la réflexion saine, l’action saine et l’échange sain, ils appellent santé, ce qui n’est que déresponsabilisation, intelligence, ce qui n’est que leur vision biaisée, et solution, ce qui n’est que déplacement d’un problème qu’ils sont incapables de résoudre et même d’affronter.

Devant un tel constat on peut observer la proposition stupide de cette troïka de vaincre le temps et l’espace par l’énergie monétaire de la fausse monnaie légale. Les 6 minutes que nous a offert Emmanuel Macron le 24 avril lors d’une prétendue « initiative mondiale sur les diagnostics, les traitements et les vaccins contre le Covid-19 » l’illustrent malheureusement parfaitement sans avoir même besoin d’être commentées. Mais on peut aussi être tenté par des culs-de-sac intellectuels car la tentation est grande devant tant d’impéritie et d’incurie, de proposer avec son propre bon sens une vision personnelle de ce que devrait être l’organisation de nos lendemains. Cela soulage sûrement mais ne sert rigoureusement à rien tant que les trois essentiels que sont l’action, la réflexion et l’échange sont aux mains de gens qui n’ont aucun intérêt à les rendre cohérents.

Pour changer cela, la seule solution est d’enlever à la monnaie son côté accélérateur gratuit qui permet toutes les utopies et d’enlever à l’administration son côté cul-de-plomb qui empêche toutes les réalisations. Si cela est fait, université, médias et Politiques s’effondreront alors comme neige au soleil et les idées pour reconstruire seront alors les bienvenues. Malheureusement le parti politique qui aura le courage d’affronter ces deux puissants outils du mensonge, ne semble pas encore né mais il est très attendu.

Le cardinal africain Robert Sarah a tout résumé dans son livre d’entretiens avec  Nicolas Diat paru en mars 2019  Le soir approche et déjà le jour baisse. Il nous y a gratifiés de cette très heureuse formule qui ne peut laisser indifférent : « Les Barbares ne sont plus aux portes des cités et sous les remparts, ils sont aux postes de gouvernement et d’influence ».