Les bases de l’économie sont bafouées dans un silence général

L’économie n’est que l’étude des rapports entre la production, la richesse et la monnaie. Elle ne peut être crédible qu’en étudiant globalement les trois y compris leur interaction. Et pour ce faire il faut d’abord comprendre précisément ce qu’est chacun des trois pieds de l’économie avant d’étudier leurs relations. Il ne faut pas se contenter de définitions vagues, de fausses évidences et de soumissions sécurisantes à de prétendus sachants. Si les détails peuvent être délicats, l’épine dorsale de l’économie est à la portée de tous et d’une simplicité biblique. Seuls les montages que l’on fait partout pour faire tenir un système impossible sont évidemment complexes.

Une production est une fabrication de produit, que ce soit un pain, un fruit, un dessin d’enfant, une bouse de vache, un soin, une voiture, un résidu nucléaire ou une machine. C’est quelque chose de totalement objectif, une réalité incontournable. Une production peut être une richesse, un déchet ou un problème. Elle peut même changer de catégorie avec le temps comme le dessin d’enfant ou l’automobile, tellement richesse, déchet et problème sont des notions totalement subjectives qui évoluent avec le temps, ou avec l’espace, voire même avec les gens avec lesquels on se trouve.

Une richesse est en effet le regard totalement subjectif qu’une collectivité porte sur une chose ou sur une idée qu’elle trouve belle ou bonne. Toute civilisation tend à rendre ce regard objectif car elle considère sa vision du beau, du bien et du vrai comme la seule vision sérieuse. Elle croit sa justice juste puisqu’elle y voit l’addition de ce qui est bien et de ce qui est vrai pour elle. Elle croit que sa clarté est limpide puisqu’elle y rassemble ce qu’elle croit beau et ce qu’elle croit vrai. Et elle croit aussi que sa richesse est objective puisque tout le monde la trouve belle et bonne ; tout le monde… de cette civilisation. Une bière est richesse à Munich, pas du tout sur une autoroute suédoise. De même que la justice de Daesh n’a rien à voir avec la justice occidentale, la richesse d’un Malien qui est riche de la famille, n’a rien à voir avec la richesse d’un Américain.

La monnaie a une histoire et c’est toujours la même sur toute la Terre et elle est en général assez mal racontée. La monnaie n’arrive pas toute seule et au début il n’y a jamais eu le troc. Au début tout groupe humain se constitue autour du donner-recevoir-rendre que l’on constate dans les familles, dans les tribus et dans les groupes d’amis. C’est une sorte d’échange des êtres, de ce qu’ils font de mieux ou de moins mal. Ce donner-recevoir-rendre a été admirablement étudié par l’ethnologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss (1872-1950). Il y a vu un « fait social total » au service du lien social et le nourrissant. Ce fait social est total parce qu’il est à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et même juridique. Cette réalité dans la constitution des groupes humains est fondamentale et renvoie aux oubliettes la notion ridicule de troc au départ des groupes humains. Qui, à part les idéologues de l’économie, voit du troc dans la vie familiale ?

La monnaie n’est pas venue remplacer le donner-recevoir-rendre ni bien évidemment le troc qui n’a jamais existé que très exceptionnellement entre particuliers, elle est venue résoudre le problème créé par certains qui  partout oubliaient de donner et de rendre et se contentaient de recevoir. Cela posait un problème que les familles connaissent et règlent en interne. Mais quand le groupe devient important, il ne peut plus être résolu par le simple regard ou la remarque d’une autorité reconnue. C’est alors l’introduction de la monnaie qui partout résout le problème. Le groupe prend d’abord acte du fait qu’un individu a donné, qu’il a contribué à la richesse collective. Il lui donne en reconnaissance un titre de créance sur n’importe quel autre membre du groupe. Ce titre de créance transmissible et facilement transportable, s’appelle la monnaie en souvenir du travail  qu’il a effectué et qui a été reconnu utile. Le mot monnaie comme le mot monument vient en effet de moneo, forme latine causative de la racine grecque men de la mémoire. La cause de la monnaie comme celle du monument est de se souvenir. La monnaie circule, transportant l’énergie qui a permis sa création, mais par définition le pouvoir ne peut la créer que si une nouvelle richesse a été constatée. Sans cela c’est de la fausse monnaie qui ne fait que dévaloriser la monnaie existante en augmentant sa quantité sans augmenter la richesse. C’est l’énergie humaine qui a créé une nouvelle richesse, qui se retrouve dans la monnaie. Il n’y a de vraie monnaie qu’en constat d’une richesse existante. C’est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise.

Très curieusement depuis des siècles personne ne semble avoir pris la peine de définir la monnaie d’une façon simple et claire et on entend le désaccord des économistes. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un signe, Adam Smith la voyait comme un voile et tous ceux qui n’ont surtout pas envie de savoir ce qu’elle est, vont dire que ce n’est qu’une convention. Ce qui est sûr, c’est que la monnaie, n’ayant jamais été définie sérieusement, est devenue comme la langue d’Esope la meilleure et la pire des choses.

La meilleure car elle permet de faire le lien à l’intérieur d’une civilisation entre les productions objectives et les richesses subjectives. Ce lien très naturel et pourtant très complexe s’appelle la valeur ou le prix. Le prix immobilise pour un groupe sur une production donnée, à un moment donné et en un lieu donné, la notion très variable de richesse. Grâce à ce lien Aristote a pu écrire, sans malheureusement jamais définir la monnaie, qu’elle pouvait avoir trois utilités : faciliter les échanges, être une réserve et chiffrer la valeur.

Mais la monnaie est aussi devenue la pire des choses car les hommes ont pris conscience de la force énergétique de la monnaie qui transporte de l’énergie humaine et ils ont joué sur la force énergétique de la monnaie pour fabriquer de la fausse monnaie en feignant d’oublier que cette fausse monnaie ne faisait que dévaloriser la vraie, lui diluer son énergie. Tant que les faux monnayeurs étaient des délinquants, le problème n’a pas été trop grave car ils étaient pourchassés et donc peu nombreux. En France ils ont été d’abord condamnés à mort par ébouillantage au marché aux pourceaux puis simplement guillotinés jusqu’en 1832 date à partir de laquelle les peines ont diminué du bagne à la réclusion et de la perpétuité à 30 ans. Mais le scandale, dénoncé par le prix Nobel Maurice Allais et qui a généré un embrouillamini indescriptible, c’est quand l’État a reconnu que le faux-monnayage pouvait être acceptable intellectuellement et qu’il est devenu légal pour les banques par l’acceptation de la monnaie scripturale, celle que l’on crée par un jeu d’écritures. Ce sont les banques elles-mêmes réunies dans Bâle 3 qui limitent leur création de fausse monnaie par des normes autoproclamées et très aisément contournables. Essayons tout de même de décrire l’indescriptible folie actuelle qui fait croire aux braves gens que l’économie est compliquée et qui n’est là que pour ne plus voir l’essentiel.

D’abord l’historique. Les accords de Bretton Woods de 1944 avaient lié les monnaies au dollar en liant le dollar à l’or et donc à une richesse préexistante. Mais Nixon ayant en 1971 déconnecté le dollar de l’or, il a ipso facto déconnecté les autres monnaies de toute richesse précédemment créée. L’euro a donc été créé en équivalence à des monnaies qui n’avaient plus aucune équivalence avec une richesse reconnue, et ce depuis le 15 août 1971. Aujourd’hui la monnaie n’est plus créée par l’État en constat d’une richesse précédemment créée mais par les banques qui équilibrent cette création par une créance sur le futur, c’est-à-dire par un espoir de création de richesse future. D’une création de tous temps de la monnaie sur le constat d’une richesse existante et reconnue, on est passé, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité avec l’euro, à une monnaie créée sans vraies limites sur l’espoir d’une richesse future, ce qui autorise tous les fantasmes.

C’est pour faire passer cette ignominie intellectuelle que l’université, les experts, l’INSEE et les médias sont tous mis à contribution pour faire croire à la création de richesse pendant que les politiques font rentrer par l’impôt les créances des banques. Au XXIe siècle la manipulation se met en marche et les impôts se mettent à monter.

Pour faire croire à la création de richesse, on crée le PIB, fabuleux outil inverseur, qui appelle produit la somme de toutes les dépenses. Plus on dépense plus on est riche. On a même appelé sans rire « croissance économique » l’augmentation des dépenses. Les experts ne travaillent plus que sur des pourcentages de PIB. Les critères de Maastricht sombrent dans un ridicule qui ne dérange même plus. Le déficit budgétaire ne peut être supérieur à 3% de ce que l’on a dépensé l’année d’avant. Dépensez plus et il deviendra intelligent d’augmenter le déficit ! L’emprunt ne doit pas dépasser 60% de ce que l’on a dépensé l’année précédente. Dépensez plus et vous pourrez emprunter encore davantage ! Ubu est roi dans l’Union européenne.

Dans le même temps les banques fabriquent la monnaie qu’il faut pour que toutes les productions soient achetées et deviennent des richesses justifiant a posteriori la fabrication de monnaie. Et on en arrive à la stupidité absolue que toute production est réputée richesse. Cette erreur entraîne toutes les autres car tout se met au service de la production qui s’emballe grâce aux machines que les banques financent, qui doit être vue comme une richesse grâce à la publicité que les banques financent, qui doit être achetée par des consommateurs que les banques financent. La spirale infernale est lancée. On fabrique de plus en plus de monnaie pour justifier la création aberrante précédente.

Les conséquences sont multiples comme celles d’une bombe à fragmentation. Les contradictions s’enchaînent et s’entraînent :

Il faut dépenser pour faire du PIB mais ne pas dépenser pour respecter les critères de Maastricht.

Le peuple ne doit pas être trop payé pour que les productions restent à un niveau de prix raisonnable en dépit des montagnes d’argent dépensé en machines et en publicité, mais il doit tout de même avoir l’argent pour acheter les productions et en faire des richesses. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Le peuple qui se croit en démocratie doit laisser en place la pseudo élite qui depuis 50 ans détruit la civilisation pour rester en place sous différentes couleurs évolutives, mais en même temps on augmente perpétuellement ses impôts. Les campagnes électorales sont de plus en plus compliquées pour embobiner le peuple et cela coûte de plus en plus cher. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Malgré cela le peuple met des gilets jaunes pour dire que cela ne va pas. Il faut bien alors trouver des électeurs pour rester en place. On en arrive au racolage de toutes les minorités que l’on flatte, à une dictature des minorités que l’on finance. Comment faire ? L’emprunt. Demain paiera.

Dieu ! Qu’il est devenu compliqué et dispendieux de faire croire que la bêtise est intelligente ! Et si on en revenait à ce qui a été vrai de l’aube de l’humanité à 1971, à une monnaie constatant une richesse existante et reconnue, monnaie dont seule la rareté évite toutes les dérives ?

 

Les inutiles ont pris le pouvoir partout

De partout les peuples des villes descendent dans la rue brandissant le drapeau de leur pays. Les peuples des campagnes n’ont pas besoin de drapeau pour être attachés à leur terre. Avec le concours des médias partout rachetés par la finance, des gens qui ne savent pas faire grand-chose ont pris le pouvoir en flattant l’affect du peuple qui les a crus, tellement ils ratissaient large. Partout les peuples sont plus que déçus car ces gens pour faire croire à leur utilité, continuent à flatter, à détruire le tissu social, à rêver, à créer des normes pour les vérifier, à créer de l’argent pour le dépenser et se croire puissants comme l’empereur nu du conte d’Andersen. Ainsi actuellement nous avons Emmanuel Macron.

La destruction de la civilisation est leur première occupation, toujours déguisée en croisade pour le bien. On crée les droits de l’enfant soi-disant pour le protéger mais dont le résultat est de tuer l’autorité parentale indispensable à la structuration de l’enfant et donc de tuer la famille. On crée des normes dans tous les domaines soi-disant pour protéger mais dont le résultat est de rendre tout beaucoup plus cher, d’appauvrir tout le monde, et de permettre en plus une rapine générale en sanctionnant leur non-respect. On crée une vérité totalement artificielle et idéologique, serinée par les médias, et qui pour être crédible consomme une énergie folle comme la colle pour faire tenir le château de cartes alors que la pomme au bout de sa branche n’a besoin de rien pour résister au vent. Tout devient obligation et interdiction pour atteindre le rêve inatteignable des inutiles qui dépensent l’énergie de leur peuple en les  réduisant à des spectateurs, des auditeurs, des lecteurs, des consommateurs et des électeurs. De partout tout naturellement les peuples se détournent de cette obligation de servitude. Ils ne votent plus. Ils n’acceptent plus de voir leurs pays détruits par leurs dirigeants. Ils n’acceptent pas les obligations de parité quand on fait l’impasse sur la parité dans les maternités. Mais ils n’ont pas le droit de le dire.

Et pendant ce temps-là les problèmes s’accumulent, tous liés au fait que le pouvoir ne s’intéresse qu’à l’inutile, du moment qu’il flatte l’affect du peuple et qu’il justifie sa propre agitation.

Tout chef sait depuis l’aube de l’humanité qu’il faut faire faire aux gens dont il a la charge, ce qu’ils font le mieux ou le moins mal. Ce principe évident a été rappelé par David Ricardo dans ce qu’ils ont appelé pompeusement « l’avantage comparatif » comme s’il fallait toujours donné un nom abscons au bon sens pour faire croire qu’on l’a découvert. Le devoir du pouvoir est donc de veiller à ce que chaque citoyen fasse bien ce qu’il fait le mieux ou le moins mal. Mais au lieu de cela, dans l’incapacité de remplir son rôle auquel il n’a pas envie de réfléchir, il se décharge lâchement du problème sur les entreprises dont la vocation est ailleurs : produire et faire reconnaître leurs productions comme des richesses. Il suffit de faire croire grâce aux médias que les entreprises créent des richesses pour justifier la double inutilité coûteuse de simultanément les subventionner et les prélever. Les prélever en mettant à leur charge l’ensemble de la protection sociale du peuple et en confisquant une part de l’argent qu’ils prennent à leurs clients venus reconnaître leur production comme une richesse. Les subventionner de mille façons plus ou moins discrètes mais surtout en laissant, depuis la loi de 1973 et surtout depuis celle de 1985 appelée loi Badinter, le droit aux actionnaires de pomper les liquidités quand tout va bien mais de laisser les dettes à la collectivité par le dépôt de bilan quand tout va mal. Pile je gagne, face tu perds. Bernard Tapie a officialisé le dépôt de bilan comme un acte  de gestion alors qu’il était la honte avant 1973. Non content de ne pas faire son travail en l’imposant aux entreprises, l’État distribue l’argent qu’il n’a pas, aux citoyens qu’il ne sait pas rendre utiles. Si par hasard un édile veut rendre utile un chômeur, l’URSSAF sort de sa niche pour l’accuser de travail dissimulé puisqu’il ne prend pas en même temps en charge la protection sociale de tout le monde y compris des salariés de l’URSSAF.

En même temps comme dirait certain, la démocratie devient un mot ridicule alors que Jean Bodin en avait admirablement donné le sens au XVIe siècle comme une des trois formes de république avec la monarchie et l’aristocratie. Il ne peut y avoir de démocratie que si les électeurs ont quelque chose à perdre s’ils choisissent des incapables. Athènes l’avait parfaitement compris en limitant le droit de vote aux producteurs de blé et d’huile d’olive comme le XIXe siècle avait aussi tenté de le respecter en limitant le droit de vote à ceux qui payaient des impôts. La formule étonnamment stupide d’ « un homme, une voix » permet à la finance de placer ses hommes en achetant l’affect du peuple avec l’argent de ce peuple qui n’a que le droit de s’appauvrir. La finance, pour continuer à tenir son monde, a transformé la démocratie en dictature des minorités grâce à ses pions et aux médias. Comment s’étonner que l’abstention devienne la réponse intelligente des peuples ?

Mais le plus gros problème reste l’espace de jeu des acteurs économiques et les drapeaux brandis par les manifestants sur toute la Terre montrent où est le bon sens des peuples. Personne n‘a jamais vu quiconque, à part la pseudo élite qui en vit, brandir un drapeau européen dans une manifestation. On a oublié qu’à l’intérieur d’une même nation c’est le donner-recevoir-rendre qui est la règle économique de base alors qu’entre nations, seul le troc est sérieux. L’ONU avait unanimement reconnu cette évidence dans la charte de La Havane de 1948 en créant l’Office International du Commerce (OIC). Pour plaire à l’armée d’inutiles, on a créé à Genève en 1995 l’OMC, cette organisation imbécile qui essaie de créer entre les États une organisation faite d’interdictions et d’obligations sous le parapluie d’un but réputé commun, la fin de la pauvreté. L’OMC a pris soin de définir dogmatiquement la pauvreté comme l’incapacité à emprunter pour dépenser. Fabriquez de la monnaie, déversez-la par hélicoptère et vous aurez vaincu la pauvreté. Tel est le dogme des inutiles qui rêvent d’une civilisation mondiale impossible mais qui s’acharnent à détruire les civilisations existantes en prétextant que les races comme les nations n’existent pas. Dire qu’elles existent est immédiatement traduit comme une volonté de croire sa nation ou sa race supérieure. Ce mensonge est tellement répété qu’il en deviendrait presque vérité, Sachez différencier un chêne d’un sapin et vous serez immédiatement accusé d’en mépriser un. Il est triste de voir les banques allemandes creuser leurs tombes en prêtant sans retour possible aux banques du sud de l’Europe, l’argent qu’il leur faut pour que leur peuple achète allemand. Avec Target 2, l’Union européenne, autre nom du 4e Reich, est bien mal partie.

Ainsi va le monde en attente de ce qui balaiera ces inutiles au pouvoir qui, pour y rester, fabriquent à la pelle de nouveaux inutiles dans l’éducation nationale, et de l’argent pour tenir encore un peu en consommant l’énergie du futur.