Sortir de l’aveuglement général ?


Nous avons peu de données sur les raisons de l’effondrement systématique des civilisations à un moment où à un autre. Seule la réflexion permet d’essayer d’y voir clair sans prendre les acteurs de ces moments clés pour des imbéciles. Il est raisonnable de penser que seul l’inconscience du problème létal qui les minait, a permis à ce problème non affronté de tellement les affaiblir que la première armée de Vandales venue les a abattues.

Devant l’évidence, certes contestée mais tellement criante, de l’effondrement actuel de notre civilisation, quel serait le problème létal qui nous détruirait sans que nous en prenions conscience? Pour ne pas prendre conscience d’un problème, il faut ressentir qu’il y en a un sans le voir, croire à une ou plusieurs fausses solutions et constater que c’est de pire en pire tout en s’agrippant de plus en plus à l’une des fausses solutions. Et il faut bien sûr accuser de la dégringolade, ceux qui proposent une autre fausse solution. N’est-ce pas très exactement ce que nous vivons où ce qui nous sert d’élite propose de faire payer les riches, d’arrêter l’immigration ou de se regrouper pour trouver ensemble la bonne solution ? Ces trois moyens qui donnent chacun un tiers de nos parlementaires, font évidemment tous les trois partie de la solution mais notre élite se contente à l’unisson de constater que les deux solutions qui ne sont pas la leur ne résolvent rien.

Il faut aussi, pour ne pas voir un problème trop dérangeant, lui construire sans le connaître une solution théorique toujours fondée sur les mêmes trois pieds : être dans le camp du bien appelé aujourd’hui le progrès, avoir un moyen d’action appelé aujourd’hui la croissance et tout reporter à demain, ce que l’on appelle aujourd’hui l’innovation ou l’emprunt. Lequel des trois camps pourrait être hostile au progrès, à la croissance où à l’innovation ? La croissance est même tellement réaliste qu’elle est chiffrée par le PIB que l’on utilise par pourcentages et que l’on compare avec celui ou celle des autres pays. Celui ou celle, car il y a les tenants du produit national brut et ceux de la production nationale brute. Ce qui est sûr c’est que l’INSEE nous confirme que le PIB chiffre la création de richesse tout en écrivant discrètement qu’on le calcule « en faisant la somme de toutes les dépenses finales ». La dépense chiffrerait-elle le produit ou la production ? Oui dans un système normal où l’argent est le fruit du travail utile et où l’on ne produit que ce qui est demandé. Ces deux conditions sont-elles remplies ?

La première ne l’est pas dans un système où les banques fabriquent en continu un argent initialement sans valeur qu’elles prêtent et qu’elles récupèrent pour elles-mêmes en argent valorisé par le travail de l’emprunteur pendant qu’elles annulent entre elles leurs dettes qui équilibraient leurs prêts. C’est tellement gros que j’en ai demandé confirmation à l’intelligence artificielle ChatGPT. En voici la reproduction intégrale sans en changer un mot et en laissant ce que l’IA met en gras :

Début du dialogue

Question :

Quand une banque crée de l’argent, elle a une créance sur son client mais à qui paye-t-elle sa dette ?

ChatGPT a dit :

Excellente question, tu touches au cœur du fonctionnement de la monnaie bancaire.


1. Quand une banque commerciale « crée » de la monnaie

  • Exemple : un client demande un crédit de 100 000 €.
  • La banque inscrit simultanément dans ses comptes :
    • Actif : une créance sur le client (le prêt qu’il devra rembourser).
    • Passif : un dépôt sur le compte du client (c’est la monnaie nouvelle).

👉 La banque n’a pas sorti d’argent de ses coffres : elle a créé de la monnaie scripturale en même temps qu’une créance.


2. La dette de la banque

  • Le dépôt à vue du client (l’argent qu’il voit sur son compte) est comptabilisé au passif de la banque.
  • Cela signifie que la banque a une dette : elle doit être capable de fournir ces fonds à première demande (virements, retraits, paiements).
  • En pratique, cette dette n’est pas « payée » tout de suite, mais la banque doit toujours être en mesure d’honorer les mouvements.

3. À qui la banque doit-elle vraiment ?

  • Au client lui-même : car son dépôt est une dette de la banque envers lui.
  • Mais surtout, indirectement :
    • Si le client transfère cet argent à une autre banque, la première banque devra régler sa dette via le système interbancaire (en monnaie de banque centrale).
    • Si le client retire en billets, la banque devra fournir des billets (qui sont une dette de la Banque centrale).

👉 Autrement dit, la « dette » de la banque est une obligation de livrer de la monnaie centrale (billets ou réserves à la banque centrale) lorsque ses clients déplacent leur argent hors de la banque.


4. Résumé

Quand une banque crée de l’argent :

  • Elle a une créance sur l’emprunteur (à l’actif).
  • Elle a une dette envers le client (le dépôt inscrit au passif).
  • Cette dette est due au client directement, mais elle n’est « payée » réellement que lorsque :
    • le client transfère ses fonds vers une autre banque → compensation interbancaire,
    • ou retire en liquide → conversion en billets fournis par la Banque centrale.

👉 Donc, la banque doit bien quelque chose : sa « dette » est envers ses déposants, et en dernière instance elle se règle vis-à-vis du système bancaire central (Banque de France / BCE).

Vous avez dit :

Mais si deux banques font la même chose et annulent entre elles leurs dettes en chambre de compensation, elles ont toutes les deux une créance sur leur client et rien à payer ?

ChatGPT a dit :

Tu touches là au cœur du système bancaire moderne 👌.
Effectivement, si on simplifie beaucoup : deux banques peuvent créer de la monnaie scripturale en même temps et, grâce à la compensation interbancaire, réduire fortement ce qu’elles ont réellement à se « payer » en monnaie centrale.


1. Création de monnaie par deux banques

  • La banque A accorde un crédit de 100 à son client → crée 100 € de dépôt.
  • La banque B accorde aussi un crédit de 100 à son client → crée 100 € de dépôt.

👉 Chaque banque a un actif (prêt) et un passif (dépôt).


2. Transferts entre clients

  • Le client de A paie 100 au client de B → la banque A doit transférer 100 à la banque B (en monnaie centrale).
  • Mais en même temps, si le client de B paie 100 au client de A → la banque B doit transférer 100 à la banque A.

3. Compensation interbancaire

Au lieu de faire deux virements croisés, les deux opérations sont compensées en chambre de compensation :

  • A doit 100 à B
  • B doit 100 à A
    ➡️ Solde net = 0

👉 Donc aucune des deux n’a besoin de mobiliser de monnaie centrale.
Leur « dette » envers leurs clients se neutralise entre elles.

4. Ce qui reste vrai malgré tout

  • Chacune conserve sa créance (le prêt accordé au client)
  • Chacune conserve sa dette (le dépôt du client)
  • Mais tant que les flux s’équilibrent, elles n’ont pas besoin de payer en monnaie centrale.

👉 Ce mécanisme explique pourquoi les banques peuvent créer de la monnaie scripturale bien au-delà de leurs réserves en monnaie centrale : seule la partie non compensée (le solde net interbancaire) doit être réglée en monnaie centrale auprès de la Banque de France / BCE.


✅ Donc tu as raison :

  • Si les flux entre banques s’équilibrent, elles n’ont « rien à payer » en pratique.
  • Mais si les flux sont déséquilibrés (par exemple si beaucoup de clients quittent la banque A pour B), alors la banque A doit régler la différence en monnaie centrale, et c’est là que sa contrainte réelle apparaît.

Résumé :

Cela veut dire concrètement que si deux banques font par une simple écriture toutes les deux un prêt de même montant à leurs clients. Elles annulent entre elles leurs dettes et récupèrent pour elles l’argent de leurs clients qu’elles n’ont pas payé et ne paieront jamais.

Fin du dialogue

Chaque client enrichit donc sa banque qui n’a rien à payer et qui en plus, demande des intérêts sur une somme qu’elle a créée à partir de rien uniquement pour être prêtée et récupérée, une fois valorisée par le travail de l’emprunteur. C’est tellement énorme que l’on se demande comment cela peut être légal.

80 à 90% de l’argent actuellement en circulation n’est le fruit d’un travail utile qu’au moment où les banques le récupèrent pour elles-mêmes avec intérêt. Même l’intelligence artificielle met la dette des banques entre guillemets.

La seconde condition qui est de ne produire que ce qui est demandé n’est pas remplie non plus car les multinationales ayant un accès sans limites aux prêts bancaires, font produire par des machines qui produisent en continu en tombant rarement malade et en ne faisant jamais grève. Elles doivent simplement trouver des acheteurs à qui les banques prêteront la monnaie qu’elles fabriquent si les acheteurs ont du travail et si le libre-échange fait bien baisser suffisamment les prix. Il leur faut des consommateurs et pas des producteurs concurrents.

On commence à deviner le problème létal que personne ne veut voir clairement : les puissants qui possèdent à la fois les banques, les multinationales et les médias, sont dans l’utopie d’une civilisation unique parlant anglais avec les mêmes désirs et les mêmes besoins, avec un gouvernement mondial qui uniformise les peuples en les créolisant.

L’argent et les produits étant fabriqués en permanence par les banques et les multinationales, leur échange qui est la dépense chiffrée par le PIB n’est plus du tout le constat d’une création de richesse mais celui de la bonne santé d’un système esclavagiste que la déconnection des monnaies de toute richesse réelle à rendu possible. Ce sont des employés de banque d’affaires qui avaient compris que les monnaies n’étaient plus quantitativement limitées puisque déliées depuis 1971 de toute richesse reconnue, qui ont créé Vanguard en 1974 et BlackRock en 1988, à partir de rien. Aujourd’hui BlackRock a une capitalisation boursière de 1200 milliards de dollars et Vanguard non introduit en bourse est valorisé entre 30 et 1000 milliards de dollars suivant la façon dont on l’évalue. Tout cela en 50 ans à partir de rien ! Il suffit de voir sur son bilan tous les emprunts que fait BlackRock aux banques qui lui appartiennent pour comprendre la perversion du système que l’intelligence artificielle appelle pudiquement « le système bancaire moderne » et qui s’appelle en français un faux-monnayage légal.

Pendant que les multinationales produisent sans respect des limites naturelles des matières premières, les banques transforment par les prêts, l’énergie des peuples en bon argent pour elles-mêmes, pour fabriquer les machines et pour corrompre les mondes politique, médiatique et intellectuel. La masse monétaire a été multipliée par plus de 60 depuis 1971 pour permettre à la classe politique  de se faire élire et de faire du « quoi qu’il en coûte » sur tout sujet « moral » diffusé par les médias (écologique, sanitaire, pacifique, humanitaire, sécuritaire ou simplement tolérant par « ouverture d’esprit ». Quel que soit le sujet, nous dépensons un argent que nous n’avons pas parce que de prétendus « investisseurs » appelés aussi « les marchés », toujours anonymes puisqu’inexistants à part quelques rares monarchies pétrolières, nous prêteraient avec intérêt leur bon argent. Ce sont en réalité les banques qui le fabriquent sur le dos de leurs emprunteurs qui deviennent complices inconscients du système en étant ravis que la banque ait accepté de leur prêter l’argent qui leur manquait. Ce système irrationnel creuse inexorablement sa tombe en faisant grimper sans limite une dette mondiale irremboursable qui oblige les politiques à pressurer leurs peuples et à baisser leur niveau de vie en jurant le contraire. Pour tenir encore un moment, ce système a besoin de tuer toutes les structures qui s’opposent par simple bon sens à sa faconde. La famille, la nation, la religion, la paysannerie doivent disparaître car ils sont tous dans le concret des besoins quotidiens des peuples et les différencient comme l’avait fait le mythe de la tour de Babel.

La devise « travail famille patrie » a été créée par Mermoz en 1936 avec le colonel de la Roque que De Gaulle a honoré de la « médaille de la déportation et de l’internement pour faits de résistance »  avec ces mots « à la mémoire du colonel de La Rocque, à qui l’ennemi fit subir une cruelle déportation pour faits de Résistance et dont, je le sais, les épreuves et le sacrifice furent offerts au service de la France ». Malgré cela les médias l’attribuent à Pétain pour pouvoir insinuer sans jamais le dire vraiment que le travail, la famille et la patrie, c’est Hitler. L’argent des banques, le libre-échange des multinationales et le narratif des médias sont à la manœuvre pour inverser les valeurs dans l’esprit populaire. Le narratif des médias toujours retravaillé met dans le camp du bien tout ce qui favorise le système et desserre ses freins. Ridiculiser la production domestique, pousser les femmes à aller chercher de l’argent pour payer ce qu’elles faisaient elles-mêmes mieux avant chez elles, les pousser à être en concurrence financière avec les hommes pour pouvoir baisser les salaires en les augmentant infiniment moins que la dévaluation de la monnaie appelée inflation et due à la fabrique bancaire. Gommer la complémentarité hommes femmes en les réputant identiques et en rendant de même valeur la sexualité entre deux individus quels qu’ils soient. Ridiculiser le travail manuel productif et garder les jeunes générations pendant 25 ans dans un engrenage où l’on ne redouble plus, où le bac est donné à quasiment tout le monde et où chacun apprend à l’université qu’il est trop intelligent pour produire lui-même et qu’il sera payé dans des métiers d’intellectuels, de commentateurs, d’assistance à la personne, ou de direction de gens qui acceptent de produire et qui sont généralement des immigrés ou de lointains étrangers. Les moyens sont presque infinis pour fabriquer des peuples d’imbéciles prétentieux qui ne produisent plus, consomment, s’amusent et pérorent.

L’avenir dira si les puissants réussiront dans leur tentative perverse ou si les peuples sauront résister au rouleau compresseur en commençant par exiger que tout remboursement d’argent soit fait à l’Etat si le prêteur ne démontre pas que l’argent prêté a été réellement gagné. Les multinationales, les banques, les médias et tous leurs affidés n’apprécieraient pas mais ce ne serait que justice et honnêteté.

La mise en place d’un esclavage sournois sans esclavagistes ni esclaves identifiés


Qui comprend ce retour systémique de l’esclavage dans notre propre pays ? L’esclavage c’est, dans toutes les civilisations connues sauf chez les Aborigènes d’Australie, l’utilisation du travail sans contrepartie pour avoir perdu une guerre, avoir été razzié, ne pas avoir remboursé une dette, avoir été condamné pénalement ou être né dans une famille d’esclaves. Le principe en est le travail sans contrepartie au profit d’un autre.

Jusqu’à présent les esclaves étaient individuellement identifiés comme les esclavagistes, ce qui permettait de défendre les uns et de condamner les autres, aussi bien dans le présent que dans le passé. Mais il est tellement tentant de faire travailler les autres gratuitement pour soi, que l’esclavage renaît de ses cendres avant même d’être complètement brulé. Alors que la Mauritanie n’arrive toujours pas à bannir réellement l’esclavage en dépit de son abolition en 1905 par les Français, puis après son indépendance, en 1981 et encore une fois en 2007, l’esclavage renaît en occident sous une forme pernicieuse et totalement incomprise, ce qui permet de l’officialiser discrètement puisqu’il est totalement légal.

L’idée « géniale » a été d’utiliser l’incompréhension générale de l’origine de la force de l’argent et sa déconnection « provisoire » par Nixon de toute richesse réelle pour réintroduire l’esclavage en le dissimulant derrière l’impossibilité d’identifier précisément les esclaves et les esclavagistes. C’est un esclavage de masse au profit d’un système esclavagiste où chacun devient esclave sans s’en rendre compte mais aussi esclavagiste par son acceptation du système et en en bénéficiant.

Regardons cela de plus près en n’oubliant jamais que travailler sans rémunération, quand ce n’est pas du bénévolat ou un hobby, c’est de l’esclavage.

A part quelques obstinés, tous ceux qui s’intéressent à l’économie savent aujourd’hui que les banques commerciales créent de la monnaie depuis que l’argent n’est plus limité par sa garantie en or. Cette monnaie représente aujourd’hui plus de 80 % de la monnaie en circulation.  Elle est appelée scripturale car elle est créée par deux écritures simultanées d’une créance et d’une dette de même montant, dette vis-à-vis du client sur lequel la banque crée une créance à son nom. C’est de l’argent inventé donc objectivement de la fausse monnaie. Le principe de la création de l’esclavage c’est de transformer sa créance de fausse monnaie en créance de vraie monnaie tout en faisant disparaître sa dette de fausse monnaie sans jamais la régler. Le principe en est très simple et pourtant mal connu.

Le client qui demande respectueusement à sa banque de bien vouloir lui faire un prêt, est convaincu, quand la banque accepte, qu’elle lui prête du bon argent déposé par un autre client ou emprunté par la banque. Il a parfaitement conscience qu’il va devoir travailler pour rembourser la banque avec un argent gagné à la sueur de son front. Il l’accepte volontiers car il a cet argent sur son compte qu’il pense être de la bonne monnaie alors qu’elle est fausse. Il ne détient qu’une créance en fausse monnaie sur sa banque dont il va se servir en toute bonne foi en faisant des chèques ou des virements. La créance en fausse monnaie sur la banque part dans le circuit économique, augmente la masse monétaire en faisant monter les prix et se retrouve inéluctablement très vite, en bloc ou en morceaux, dans une banque commerciale. En effet tout virement est fait à une banque et tout chèque est déposé dans une banque. Ce sont donc des banques qui se retrouvent presque immédiatement titulaires de ces créances en fausse monnaie sur d’autres banques, ce qui pose un problème. Ce problème est résolu très simplement par le fait que toutes les banques commerciales faisant la même chose, elles ont toutes des dettes en fausse monnaie qu’elles ont créées et des créances en fausse monnaie qu’elles ont récupérées. Le tour de passe-passe s’effectue tout simplement en chambre de compensation par l’annulation croisée des dettes et des créances interbancaires en fausse monnaie. Il ne reste que les créances que les banques détiennent sur leurs clients qui vont devoir payer en vraie monnaie, et en plus avec intérêts dont on cherche vainement la justification puisque cet argent a été inventé et transformé d’un claquement de doigts en vraie monnaie.

On est très exactement dans le principe du faux monnayeur qui va échanger à la Banque de France sa fausse monnaie en vraie monnaie, équilibré par le principe opposé de l’esclavage où des clients doivent travailler longtemps pour une banque qui n’a rigoureusement rien fait si ce n’est une double écriture et une annulation de ses devoirs en chambre de compensation par une autre banque coupable des mêmes faits.

Là où la sophistication est presque parfaite c’est que le client ne se sent pas du tout esclave puisqu’il a acheté avec son emprunt ce qu’il voulait et il pense en toute bonne foi, ne travailler que pour payer ce dont il jouit déjà. Il ne pense pas un instant qu’il est simplement devenu lui-même esclavagiste et que le système a fait de lui son complice alors qu’il n’était au départ que sa victime.

Peu de gens semblent avoir compris que la force de la monnaie ne vient que de l’énergie humaine qu’elle est supposée avoir emmagasinée; que la force des cryptomonnaies ne vient que de l’énergie humaine qu’auront dépensée pour les acheter, les malheureux qui perdront tout quand les cryptomonnaies ne vaudront plus rien. Elles auront simplement enrichi au passage avec ces ruines, les salauds inconscients qui ont profité de ces moments de hausse. On revit en plus fort 1637 quand il fallait aux Pays-Bas dix ans de travail à un artisan qualifié pour acheter un bulbe de tulipe qui ne valait plus rien en 1638.

La monnaie scripturale est créée puis utilisée sans aucune énergie humaine, et compose actuellement  entre 80 et 90 % de la monnaie en circulation. Elle génère par sa seule existence un esclavage indispensable pour donner sa force à une monnaie déjà utilisée. Et ce n’est pas l’emprunteur qui devient esclave puisque sans le savoir il devient esclavagiste pour trouver l’énergie humaine qui va payer sa maison puisque la sienne ne sert qu’à donner vigueur à l’argent qu’il donne à la banque. L’emprunteur qui devait être esclave sans le savoir, est devenu esclavagiste sans le savoir. C’est cette confusion mentale que gère comme elle le peut, c‘est-à-dire de façon inconsciente et lamentable, la classe dirigeante intello-médiatico-politique qui doit flatter le peuple tout en baissant son niveau de vie pour aller vers l’esclavage dès que la montée de la dette ne suffit plus, c’est-à-dire en permanence.

L’emprunt qui n’avait été de toute éternité qu’un emprunt sur gage c’est-à-dire sur richesse déjà existante donc sur énergie déjà dépensée, et donc réservé aux riches, est devenu un emprunt pour tous sur esclavage à trouver. Tant que cela ne sera pas compris, la dégradation générale continuera inéluctablement sans que personne n’y puisse rien. Mais quand cela sera compris, il est à craindre que le peuple se retourne contre les banques de façon encore plus violente que la bourgeoisie l’avait fait se retourner contre la noblesse et le clergé.

Est-il possible de sortir de ce piège ?

Non tant qu’il n’est pas compris car tous les problèmes semble se résoudre par le quoi qu’il en coûte des imbéciles ou des salauds cyniques, transformant les futurs esclaves en esclavagistes du moment, laissant sans le savoir l’esclavage à leurs enfants qu’ils ne font plus par manque d’argent.

Oui si le problème, une fois compris, est abordé calmement et méthodiquement sur trois pieds.

Le premier consiste à se débarrasser de toutes les structures qui ne sont qu’au service du système dont évidemment l’union européenne corrompue et malfaisante, obéissant à la myriade de lobbyistes payés par le système. Pour ce faire la seule solution est d’utiliser le talon d’Achille du système à savoir son mensonge permanent que le peuple est le maître de tout. Le referendum est l’arme absolue que le système redoute car le conseil constitutionnel, le conseil d’état et toutes les europeries de Bruxelles ne peuvent que s’y soumettre en grimaçant. Tout ne peut commencer concrètement que par l’élection d’un président de la république ayant compris le piège et s’engageant à faire immédiatement un referendum constitutionnel ouvrant en tous domaines dans la constitution le droit au référendum dont le premier d’entre eux pour sortir de l’union européenne, de l’Otan et de l’euro.

Le second pied est monétaire : commencer par ne rembourser tous les prêts qu’à la collectivité c’est-à-dire à l’État quand le prêteur ne démontre pas qu’il n’a prêté que de l’argent gagné et non une fausse monnaie créée uniquement pour être prêtée. Certes cela fera disparaître quasi instantanément toutes les banques commerciales mais la dette de l’État sera divisée par environ cent ou mille et l’État encaissera la quasi-totalité des remboursements des entreprises et des particuliers, ce qui lui donnera une manne fantastique lui permettant de retrouver enfin un budget équilibré voire excédentaire en baissant les impôts et tous les prélèvements. Continuer en limitant la masse monétaire en francs à la richesse collective vue par le peuple. Faut-il rappeler que la richesse collective s’appelle le bien commun, commonwealth en anglais, république en latin. Cette limitation de la monnaie enrayera toute la fausse économie allant de la consommation de stupéfiants aux vacances faciles et à la myriade de consommateurs ne produisant rien mais payés à consommer.

Le troisième pied est de retrouver une économie saine et intelligente. Nous mettre à nouveau à produire avant de consommer et payer les agriculteurs, les artisans et les ouvriers ainsi que ceux qui sont à leur service à un prix leur permettant à nouveau de loger et de faire vivre leur famille. Respecter à nouveau la production domestique et celles qui produisent et éduquent des enfants dont le futur a besoin. Ceux qui consomment plus qu’ils ne produisent seront invités à faire l’inverse ou à expliquer en quoi ils aident la production. L’arrêt des subventions apportera de l’honnêteté et invitera certains à rentrer chez eux. Cela dégonflera les villes qui consomment sans produire et ne vivent que de subventions. Des droits de douane seront installés pour que l’absence de règles et les bas salaires lointains ne viennent pas tuer notre production nationale. Les riches contribueront au bien public en consommant ce qu’ils importent avec droits de douane élevés. C’est la consommation qui sera taxée et pas la production car il est intelligent de taxer le résultat qui est de consommer et  pas la production qui ne doit pas avoir un boulet aux pieds. Certes toutes les multinationales grimaceront et se dégonfleront comme les baudruches qu’elles sont et les puissants qui les détiennent comme ils détiennent les banques devront reconnaître leur défaite.

Malheureusement il est probable que le peuple n’osera pas comprendre que tout est lié et préférera continuer à devenir inconsciemment esclave jouant consciemment à l’esclavagiste en élisant le Macron du moment avec sa cohorte de sangsues vivant provisoirement sur les rares producteurs de moins en moins nombreux. Il est tellement tentant de croire que la croissance s’occupe de tout !

A moins que …

Et si c’était le peuple qui se foutait du monde ?


Certes la classe politico-médiatico-universitaire, dite classe dirigeante, coche quasiment unanimement aujourd’hui au moins l’une des cases, incompétente, stupide, malhonnête ou perdue ! Mais elle n’existe que parce que le peuple perd volontairement son bon sens en faisant semblant de croire possible le pays de cocagne entièrement imaginaire et intenable que la classe dirigeante lui propose. C’est le peuple qui oublie en la tronquant la phrase d’Abraham Lincoln dans son discours de Gettysburg : « C’est à nous de décider que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ne disparaîtra jamais de la face du monde ». En fait il est en train de disparaître avec notre apathie comme complice.

Que s’est-il passé et que se passe-t-il ?

C’est malheureusement assez simple. Tout commence dès 1945 lorsque, contrairement à leurs engagements, La FED, la banque centrale américaine, et le Trésor américain créent 5 fois plus de dollars qu’il n’y a d’or à Fort Knox pour acheter par le plan Marshall la soumission des Européens et leur faire croire aux « trente glorieuses », pour payer les guerres de Corée et du Vietnam ainsi que la conquête spatiale. Richard Nixon, devant une dévaluation inéluctable d’un dollar terriblement surcoté qui fait fondre les réserves d’or de Fort Knox que le monde entier vient chercher en rapportant des dollars, trouve l’idée géniale d’y renoncer en déconnectant simplement au milieu de l’été 1971 le dollar et toutes les monnaies qui lui étaient liées par les accords de Bretton Woods, de toute richesse précédemment reconnue comme réelle. Il transforme de sa seule initiative, toutes les monnaies en monnaies flottantes, ce qui n’avait encore jamais été fait car la force de la monnaie était toujours venue de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour obtenir la richesse de référence garantissant la monnaie, ce qui avait toujours limité sa quantité. L’argent n’étant plus limité en quantité et n’ayant plus de valeur reconnue, les banques commerciales se sont mises à créer légalement de la fausse monnaie par le  crédit scriptural, pour l’insérer dans l’économie et la récupérer pour elles avec intérêts en bonne et loyale monnaie gagnée par le travail du client à qui elles avaient prêté leur fausse monnaie légale. Ce mécanisme (cliquer sur ce lien pour le connaître avec précision) a fait passer la masse monétaire, rien que pour la France si l’on en croit chatGPT, de 58 milliards d’équivalents euros en février 1970 à 3.582 milliards d’euros en mai 2025 sans compter les cryptomonnaies qui n’existaient pas quand les monnaies avaient une vraie valeur. Tout notre système qui s’écroule actuellement sous nos yeux, est fondé sur cette folie de voir des peuples continuer à croire que l’argent se gagne alors que les vrais puissants du moment en fabriquent légalement depuis 1971 autant qu’ils en souhaitent à leur propre profit. Et ces puissants ne sont pas la classe dirigeante politico-médiatico-universitaire mais ceux qui les mettent en place par l’argent qu’ils créent pour le leur prêter… ou le leur donner contre une oreille bienveillante, ce qui s’appelle la corruption.

Il est essentiel de bien comprendre pourquoi l’origine de la force de la monnaie est un sujet tabou dont personne ne parle, alors qu’une simple réflexion permet de constater que ce n’est que l’énergie humaine physique ou mentale qui est transportée par la monnaie et lui donne sa force. L’intelligence artificielle est intéressante car elle permet de savoir ce que les puissants veulent que nous en pensions. ChatGPT nous dit avec sérieux que « La monnaie tient sa force de la confiance que lui accorde la société, soutenue par la puissance et la crédibilité de l’État qui l’émet ». La confiance n’étant qu’une croyance en l’autre, ne peut être source d’aucune force alors que l’énergie humaine l’est. Quant à la puissance et à la crédibilité de l’État, qui les prend encore au sérieux  quand on voit l’impuissance et la médiocrité de ceux qui en tiennent les manettes ?  Si personne ne fait officiellement le lien entre la monnaie et l’énergie humaine, c’est simplement que pour les peuples, l’argent vient après une énergie humaine bien dépensée, c’est-à-dire son travail, alors que pour les puissants c’est l’inverse. L’argent est créé ex nihilo pour eux quand ils le souhaitent et ne trouve sa véritable force que dans une énergie humaine à trouver demain par n’importe quel moyen, y compris l’esclavage… des autres bien sûr. La guerre entre les peuples et les puissants est inscrite dans des monnaies non garanties par des richesses réelles déjà constatées.

Depuis 1971 les peuples et les puissants vivent leurs vies de plus en plus divergentes avec au milieu la classe dirigeante de plus en plus ridicule, méprisable et méprisée.

Les puissants ayant mis en place un système leur octroyant tout l’argent qu’ils souhaitent, n’ont évidemment que deux buts : que ce système tienne le plus longtemps possible et que ni eux ni leur descendance ne soient rendus responsables de son effondrement inéluctable.

Pour faire durer, ils utilisent l’argent qui ne leur est pas compté et remplacent l’énergie humaine par une fausse énergie monétaire nouvellement légale qui devra trouver sa force dans l’énergie populaire à faire dépenser sans contrepartie dès que possible. Cette avalanche d’argent part dans trois directions. Elle va vers le peuple sous couvert de progrès pour l’amollir, le distraire et lui faire perdre son bon sens et sa réflexion. Elle va vers la classe dirigeante pour qu’elle fasse le plus longtemps possible le grand écart entre une réalité qui revient forcément par la fenêtre quand on la met à la porte, et une chimère habillée de beaux mots comme progrès, innovation, développement, investissement, croissance, PIB. Elle va bien sûr surtout vers les puissants eux-mêmes qui s’approprient tous les biens possibles (immobilier, actions, œuvres d’art) en faisant exploser les prix, ce qui ne les dérange pas puisque l’argent ne leur est pas compté.

Pour ne pas être rendus responsable, le bouc émissaire parfait est la guerre qui remet en effet durement et d’un coup les peuples en face d’eux-mêmes en rendant responsable pour des décennies, voire des siècles, celui qui l’a perdue et jamais celui qui y a intérêt et a financé les deux camps. La classe politique et son chef sont chargés de nous y préparer.

Il faut bien sûr regarder dans le détail ce que cette avalanche d’argent à trois destinations entraine pour chacune d’entre elles.

Pour les puissants c’est Byzance et ils veulent que cela dure le plus longtemps possible même si c’est intellectuellement intenable ! Ils ont donné une importance considérable à ce qu’ils ont appelé dans les années 70 la mondialisation et les multinationales dont le but est de produire en continu au moins cher possible n’importe où et de vendre au plus cher possible n’importe où aussi. Les hommes se fatigant et n’étant ni suffisamment dociles ni identiques, l’argent permet de faire produire par des machines avec la conséquence qu’elles produisent en continu donc beaucoup, et qu’il faut donc vendre toute cette production. C’est encore l’argent qui s’en charge en prêtant aux peuples de quoi acheter aussi bien leurs domiciles que leurs consommations. Il est pensé que leur dépendance à leurs prêts les rendra vulnérables et inoffensifs. L’économie n’est plus ce qu’elle avait toujours été, un échange de productions, mais une production par l’argent transformée en machines, consommée par des peuples à qui l’on a fait croire que le progrès est de moins produire, de se distraire davantage et de consommer grâce à un argent magique. Cet argent est toujours distribué pour de bonnes raisons par des États devenus dames patronnesses, soit directement soit par l’intermédiaires d’associations subventionnées. L’argent sert aussi  à affaiblir avant de les tuer toutes les cellules de réflexion et de bon sens, la famille, le village, la nation, la religion qui sont pour eux des freins ridicules à abolir. Ils s’y emploient en dépensant ce qui est nécessaire pour que les pays fassent les lois efficaces, toujours habillées par une bonne cause bien sûr, la santé, la sécurité, le climat, la paix et les ressources naturelles. Cela passe d’après la cour des comptes européenne par les 29.000 lobbyistes installés officiellement à Bruxelles qui est le lieu où les lois se concoctent hors regard des peuples et où l’argent corrompt en continu.

Pour les peuples en revanche c’est une véritable catastrophe. La multiplication par plus de 60 en 50 ans de la masse monétaire a fait monter mathématiquement les prix dans la même proportion mais pas les rémunérations. Le résultat a été le recours systématique à l’emprunt d’un argent abondant et l’abandon quasi général de la production domestique par les femmes pour aller gagner de l’argent qui n’est jamais suffisant car il faut payer ce qu’elles ne produisent plus, vu la faiblesse des rémunérations sous prétexte de compétitivité. Les peuples vivent en permanence ce qu’on leur présente indéfiniment comme une « crise » et qui n’est qu’une contradiction permanente entre leur bon sens et ce que la classe dirigeante leur injecte de force comme étant l’intelligence alors que ce n’est que mensonge, duperie ou erreur si l’on veut rester aimable.

Elle le fait par ses trois composantes universitaire, médiatique et politique, toutes trois en surnombre et surpayées par l’argent des puissants. Les places y étant bonnes, elles sont très convoitées et les moyens pour y rentrer ne sont pas toujours l’honnêteté, la compétence et le courage. La servilité y a semble-t-il une place importante puisque c’est chaque composante qui choisit ses successeurs, même si on l’habille de temps en temps d’une approbation populaire bien préparée et que l’on apprend à annuler si elle ne plait pas. C’est dans ses trois composantes que l’on vérifie le dicton que l’on ne mord jamais la main qui nous nourrit.

L’université qui était le lieu où un tout petit nombre trié sur le volet, se préparait avec de vrais maîtres à diriger la production du peuple, est devenue le passage obligé et ouvert à tous où des professeurs se sélectionnant entre eux, diffusent ex cathedra un savoir généralement inutile et de plus en plus orienté. Alors que leurs prédécesseurs rendaient les diplômes qu’ils accordaient, utiles à la collectivité et ne se souciaient donc pas personnellement de l’avenir de leurs étudiants, les professeurs actuels continuent la tradition de ne pas s’en soucier mais dispensent des diplômes la plupart du temps déconnectés de la vie et donc parfaitement inutiles. Les étudiants y perdent leur temps et y apprennent surtout en plusieurs années les idéologies du moment, le farniente et l’idée fausse que la vie est facile. On les forme surtout à se contenter de vivre de pains et de jeux et de se réputer eux-mêmes destinés à de hauts salaires après avoir simplement dépensé 3, 5 ou 7 ans après un bac qui ne filtre plus rien. C’est l’université actuelle qui enseigne et diffuse en économie le mensonge que la croissance est une ressource utilisable, chiffrée par le PIB alors qu’elle n’est qu’une dépense de fausse monnaie légale chiffrée en effet par le PIB. L’Insee a beau l’écrire noir sur blanc, personne ne veut l’entendre tellement les regards en seraient bouleversés.

Les médias qui appartiennent tous aux puissants, ont un but, un moyen et un comportement. Le but est d’apprivoiser le peuple aux buts des puissants. Le moyen systématique est de sur-éclairer un détail pour le présenter comme le tout, ce qui est un mensonge par omission constant, très commode et très efficace. Le comportement est de rendre le peuple addict à leur bonne parole. Leur rôle est de faire peur pour rassembler le troupeau autour du bon berger, la classe dirigeante. Peur de la sécurité, peur du climat, peur de la guerre, peur des pandémies. La seule peur dont ils ne parlent jamais est la seule que le peuple devrait avoir, c’est celle de sa classe dirigeante et de ses mensonges. Les médias diffusent la morale des puissants qui, par exemple et pour justifier la baisse objective de toutes les rémunérations et donc la nécessité pour les femmes de travailler à l’extérieur, ont créé une nouvelle égalité homme femme, non plus formée sur leur complémentarité mais sur le fait qu’ils devaient être identiques et tout acheter.

Les politiciens sont les dirigeants apparents qui amusent la galerie avec la différence prétendue fondamentale entre la droite, la gauche et le centre que tout le monde doit connaître sans savoir ce qu’elle est, si ce n’est que chacun dit être dans le camp du bien et de l’intelligent. Ils nomment et donnent discrètement le vrai pouvoir au conseil constitutionnel, au conseil d’état, à la commission européenne, à la cour européenne de justice et aux 24 autorités « indépendantes » comme l’Arcom ou la Cnil, où l’on retrouve les politiciens que le peuple a rejeté et ceux qui veillent aux intérêts des puissants. Ils savent que le référendum est la seule façon de donner vraiment le pouvoir au peuple car ses décisions clouent le bec à toutes ces autorités mais ils veillent à ce qu’il n’arrive jamais. Ils occupent le temps en faisant de la communication puisque leurs décisions, soit vont dans le sens de l’intérêt des puissants, soit sont censurées par les autorités, toutes indépendantes et irrévocables. Le plus choquant est le Président de la République (res publica en latin, common wealth en anglais, bien commun en français) qui es un monarque ayant plus de pouvoirs qu’aucun roi de France tout en étant constitutionnellement irresponsable, ce qui est stupéfiant. Il débloque des milliards qu’il n’a pas pour tout ce qu’il considère être le bien et laisse en suspens où trouver cet argent sans que personne ne semble en être dérangé.

Mais tous, où qu’ils soient, ânonnent qu’ils sont en démocratie que c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple alors que le peuple est objectivement lentement réduit en esclavage au profit de puissants qui n’ont même pas de projet cohérent. C’est pour cela que l’islam cohérent reprend, avec un succès inquiétant, sa marche conquérante. La destruction programmée de la production agricole française, les abattages d’animaux sains par précaution, le Mercosur conspué mais voté en réélisant von der Leyen comme l’ont fait tous les Républicains, les éoliennes et les panneaux solaires, le démantèlement obligatoire d’EDF et de son énergie pas cher, l’arrachage des vignes, tout va dans le même sens de la réalisation d’un projet impossible.

Mais au fond, en dépit de la malhonnêteté de ceux qui nous gouvernent, tout cela n’est possible que parce que le peuple accepte de renoncer à son bon sens et refuse de prendre conscience que c’est l’explosion de fausse monnaie légale qui a permis à tous les malandrins de le réduire en esclavage, petit à petit et en douceur, en déconnectant les monnaies de toute richesse, en reportant tous les efforts à demain et en jurant que ce sera la croissance qui paiera.

Accepter ce mensonge, en être même complice parce que le progrès est si bénéfique. On vit tellement mieux que nos grands-parents ! Refuser d’ouvrir les yeux et se contenter de ne plus faire d’enfants pour qu’ils ne soient pas esclaves, est-ce que ce  n’est pas en toute sincérité, se foutre du monde et être les premiers responsables de ce qui se passe ?


Notre civilisation s’effondre dans une apathie très étrange


Dans une société normale, les femmes font et élèvent leurs enfants alors que les hommes utilisent leur énergie à produire et à échanger leur production contre ce qui est nécessaire à leur famille. Mais nos utopies, que nous appelons idéologies pour faire sérieux, nous ont amenés à croire qu’un nouveau dieu appelé progrès fabriquait naturellement de la richesse, qu’il était normal et garanti de consommer, que faire des enfants était mauvais pour la planète et n’importe comment trop couteux à élever. Hommes et femmes ne trouvent plus leur égalité dans leur complémentarité et leur interdépendance mais dans leur individualité et dans le fait que nous avons décidé qu’ils étaient identiques et interchangeables.

Bien sûr, rien de tout cela ne tient la route, tout s’effondre de partout mais ce qui est intéressant, c’est d’observer comment tout cela peut se dérouler dans la plus grande indifférence, sans pleurs et sans cris. C’est une marche lente vers la mort faite sur deux pieds, celui qui fait croire que c’est possible et celui qui fait durer cette fausse croyance.

Le pied qui fait croire que c’est possible est la phagocytation de la réflexion et de l’action par la communication. Dans une société cohérente, l’action est nourrie par la décision qui lui vient de la réflexion et par l’efficacité qui vient de l’échange. Elle apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange. De son côté la réflexion apporte l’expression à l’échange qui lui rend la connaissance. Les trois se nourrissent et se filtrent mutuellement mais aujourd’hui, tout n’est de plus en plus que communication. Les métiers de communication pure dirigent tout. Journalistes, universitaires, acteurs, chanteurs, publicistes, simples présentateurs radiophoniques ou télévisuels tiennent le haut du pavé. Ils devraient nourrir et filtrer l’action et la réflexion. Ils ne le font quasiment pas car ils sont eux-mêmes très peu nourris et de moins en moins filtrés par l’action et la réflexion. Ils bercent le temps de ceux qui en ont. Ce qui est plus gênant, c’est que l’action s’éteint au profit de la politique qui n’est plus qu’une communication permanente d’obligations, d’interdictions, de normes et de conseils infantilisants, le tout décidé par des gens qui ont été peu nourris et peu filtrés par une action inexistante et par une réflexion où l’utopie qui les fascine a remplacé le bon sens. Ce qui est encore plus grave, c’est le remplacement progressif de la réflexion par une simple communication de la réflexion d’autres personnes entièrement inconnues que l’on appelle intelligence artificielle alors qu’elle est simplement anonyme. Elle n’est que la communication de l’intelligence de celui qui a conçu l’algorithme. L’intelligence artificielle nous propose simplement de confier notre réflexion à des inconnus qui sont choisis par d’autres inconnus qui ont décidé de ce que nous devions penser pour des raisons qui leur sont personnelles et que nous ignorons.

Pendant que les idéologies redéfinissent le bien et le mal en n’hésitant pas à les inverser par rapport au bon sens de nos anciens, les médias diffusent un prêt-à-penser anxiogène pour adolescents attardés. Cela est malheureusement vérifiable sur le climat, sur la santé, sur le feu et sur la violence publique qu’est la guerre ou privée qu’est le crime, mais c’est dans le domaine économique qu’ils sont aujourd’hui unanimes à dire n’importe quoi et à pousser à la non-réflexion.

Dès que la réflexion et l’action ont plié le genou devant la communication, il est en effet simple de dire que tout est possible puisqu’apparemment tout le devient, simplement en l’affirmant. C’est ce que fait Emmanuel Macron qui en est la caricature vivante. Quel acteur ! On le prendrait presque au sérieux quand il fait ses annonces. Mais habituellement c’est tellement intenable que cela ne dure pas. C’est là que le deuxième pied devient essentiel, celui qui fait croire que l’impossible est durable, ce deuxième pied est l’argent qu’Emmanuel Macron dépense si facilement pour se faire croire crédible.

Quelle curieuse chose que l’argent, la monnaie qu’un prix Nobel d’économie reconnaissait devant le gouverneur de la banque du Luxembourg qu’il était incapable de dire ce qu’elle était ! On sait depuis Aristote à quoi elle sert, à mesurer la richesse, à la stocker, et à faciliter les échanges. Mais ce qu’elle est reste un mystère. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un symbole, d’autres encore une institution ou un système, certains prétendent même que la monnaie n’est rien. Tout le monde en veut sans savoir ce que c’est puisque tout le monde constate que c’est bien utile. Nous vivons tous sur le souvenir collectif inconscient du temps où la monnaie était une richesse reconnue car elle était le fruit d’une énergie humaine bien utilisée, ce qu’elle est encore pour le peuple. Nous faisons confiance à sa valeur sans trop nous préoccuper de la raison de cette valeur que nous attribuons à la confiance. Nous oublions que la confiance n’est que croyance et en aucun cas source de valeur. C’est tellement vrai que la monnaie perd progressivement l’une de ses trois utilités. Elle est de moins en moins une réserve de valeur et cela fausse ses deux autres utilités. Comment avons-nous pu rentrer à ce point en déraison sans nous en rendre compte ? Simplement en jouant sur la quantité de monnaie, ce que l’abandon de l’étalon or en 1971 a rendu possible.

Il faut rappeler que les billets et les pièces émis par les banques centrales représentent moins de 10% de la monnaie en circulation. Plus de 90% ont été créés par les banques commerciales par un mécanisme aussi malhonnête que légal (cliquer pour le connaître et le diffuser). Malheureusement trop peu de gens connaissent ce mécanisme que l’on assimile trop rapidement au crédit alors qu’il est une résurrection de l’esclavage toujours condamné mais renaissant toujours de ses cendres. On s’aperçoit qu’il y a deux sortes de citoyens. Ceux qui ont besoin de travailler pour avoir de l’argent et ceux qui possèdent une banque et qui encaissent le travail des autres. Combien Blackrock possède-t-il de banques ? Et ne faudrait-il pas, pour savoir à qui rembourser nos dettes, demander au prêteur si l’argent prêté a bien été gagné par quelqu’un. Quand il n’a été créé ex nihilo que pour être prêté, ce qui est le cas de plus de 90% de la monnaie en circulation, n’est-ce pas à la collectivité qu’il devrait être remboursé ? Une chape de plomb a été mise sur le nom des prétendus investisseurs qui réfléchiraient beaucoup avant de prêter leur bon argent.  Ce sont en réalité « les marchés » qui sont en quasi-totalité des banques commerciales qui prêtent un argent qu’elles créent, qu’elles diffusent et qu’on leur rembourse en bonne et loyale monnaie réellement gagnée. On comprend qu’elles ne soient pas pressées de toucher leur capital et que la rente éternelle des intérêts leur suffise. Comment a-t-on pu à la fois criminaliser l’esclavage et le ressusciter par banques commerciales interposées dans l’ignorance et l’indifférence générale ? Par négligence et incompétence, double caractéristique de la partie majoritaire de la classe dirigeante, celle qui n’a pas d’intérêts personnels dans des banques commerciales.

Pendant que tous les Blackrock et Vanguard du monde s’enrichissent sur le nouvel esclavage, pendant que les peuples sont invités à regarder ailleurs en ayant peur des pandémies, du climat, de la guerre et de la violence, pendant que les idiots utiles de la politique s’étripent pour s’accuser mutuellement de ce qui se passe sans le comprendre, pendant que l’on tente de détourner l’énergie des peuples et surtout des jeunes vers des idéologies aberrantes qui toutes vont résoudre le problème là où il n‘est pas, l’esclavage fait ses dégâts dans l’incompréhension générale.

L’or dont la valeur a été centuplée depuis 1971 montre simplement que la valeur des monnaies a été divisée réellement par cent en 50 ans. Pour quasiment la première fois dans l’histoire humaine, une rémunération ne peut plus suffire à loger et nourrir une famille puisqu’elle n’a évidemment pas suivi la hausse de l’or, les femmes doivent chercher de l’argent en oubliant de faire des enfants. Ceux qui n’ont pas été tués in utero sont moulinés dans un système éducatif aberrant qui les prépare à subir en silence leur esclavage en leur faisant croire pendant une vingtaine d’années que la vie est facile, qu’elle n’a pas besoin de transcendance et que l’intelligence est l’ennemie du bon sens. Cet endoctrinement commence de plus en plus tôt et dure de plus en plus longtemps.

Comme tout est intenable partout, nous avons inventé l’illusion envahissante d’un commerce extérieur devant faire payer les autres et qui en réalité nous fait payer pour les autres car nous ne sommes pas « compétitifs ». Nous payons paraît-il trop cher une énergie humaine qui vaut beaucoup moins ailleurs et que des vilains droits de douane ne doivent plus protéger.

On est tellement dans l’irrationnel que l’Insee peut écrire sans être gêné ni dérangé que le PIB se calcule « en faisant la somme de toutes les dépenses finales en y ajoutant les exportations moins les importations de biens et de services ». Additionner des dépenses et une recette qu’est l’exportation, et leur soustraire une autre dépense qu’est l’importation qui a sans doute ou peut-être déjà été comptée dans toutes  les dépenses, ne gêne plus personne.  Appeler la somme de ces dépenses faite »s avec des billets de Monopoly, une création de richesses n’affole pas non plus. C’est devenu si compliqué de comprendre ce qui se passe !

Dormez braves gens, le progrès, la recherche, l’innovation, le PIB, la dette et la science s’occupent de tout !

Ou créez une banque tant que la malhonnêteté est légale. Mais là vous aurez du mal, on ne vous laissera pas faire, les places sont prises.

Les deux mondes de l’argent, si différents et si enchevêtrés


Les peuples savent que l’argent ne pousse pas dans les champs et qu’il faut le gagner pour en vivre mais ils ne sont pas conscients que la façon laborieuse et donc limitée d’avoir de l’argent, qui est la leur, n’est pas la seule et que, pour certains, le même argent peut s’obtenir autrement et de façon en fait illimitée. Les 250.000 milliards de dollars de la dette mondiale n’ont étés quasiment tous gagnés par personne et ont pourtant été utilisés comme s’ils avaient été gagnés.

Depuis le 15 août 1971, depuis que les monnaies ne sont officiellement plus liées à une richesse reconnue et sont donc « flottantes », les banques commerciales créent un argent qui n’est plus garanti par l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser précédemment pour créer la richesse reconnue, mais par celle qu’il faudra dépenser demain pour rembourser. L’énergie du lendemain étant par définition illimitée puisque ne dépendant que de l’idéologie qui anime la banque, le monde se divise entre les peuples qui vivent la limitation de l’argent et les puissants qui savent que pour eux, il ne l’est pas si leur banque leur fait confiance. La confiance est devenue le maître mot utilisé pour expliquer aujourd’hui la force de la monnaie. La difficulté c’est que la confiance n’est pas une énergie mais une croyance qui nous ramène aux idéologies qui ont toutes remplacé le bon sens. Les idéologies ont réponse à tout, elles ont phagocyté le débat politique et en ont éliminé petit à petit toute parcelle de sérieux et de concret. Le personnel politique est de plus en plus médiocre puisque personne n’a évidemment de vue globale puisqu’ils la sous-traitent tous à une idéologie que personne n’est capable de résumer simplement puisqu’aucune n’est cohérente. Libéralisme, socialisme, wokisme, écologisme, capitalisme, créolisme sont, avec toutes les autres idéologies, de belles avenues sans fin qui ne mènent nulle part mais il est devenu insensé de ne pas en encenser au moins une, en lui faisant confiance.

C’est tellement gros que de braves gens n’arrivent même pas à comprendre qu’une banque commerciale puisse créer actuellement par l’oxymore d’une simple double écriture, un argent sans valeur appelé monnaie scripturale. Elle le prête avec intérêts, il est utilisé comme s’il avait de la valeur auprès de gens qui le croient de valeur, et la banque le détruit dès qu’elle le récupère, ne gardant que les intérêts qui eux ne seront jamais détruits puisqu’ils viennent du travail de l’emprunteur et ont donc une vraie valeur.

Il y a bien une limite théorique que, pour l’Europe, les accords successifs de Bâle, un deux trois quatre, ont bien fait semblant d’imposer mais la montée sans fin de la dette mondiale démontre que les banques créent en permanence beaucoup plus d’argent qu’elles n’en détruisent. Le bon sens voudrait qu’avant d’être remboursé, tous les prêteurs démontrent que l’argent qu’ils ont prêté a bien été gagné et non créé uniquement pour être prêté puis détruit après remboursement. Si un prêteur ne le démontre pas, ne serait-il pas normal que cet argent soit remboursé à la collectivité qui serait très capable de le détruire elle-même. Blackrock par exemple, prête-t-il de l’argent gagné qui lui a été confié ou de l’argent créé par l’une de ses filiales bancaires ? Dans un cas il est évidemment normal qu’il le récupère. Dans l’autre, qui doit détruire cet argent qui doit de toute façon l’être ?

Ces deux argents si différents bien que totalement amalgamés, créent deux mondes qui ne sont conciliables que dans le mensonge du faire-croire. Pour ne prendre que la France, il n’a fallu que 3 ans après que les monnaies aient été déliées de l’or, pour que les « gens d’en haut » se votent dès 1974 des budgets définitivement déficitaires, « équilibrés » par des emprunts répétés de façon permanente de fausse monnaie légale. Un Macron peut « débloquer » quand ça lui chante, des milliards pour ceci, des milliards pour cela, des milliards pour confiner, des milliards pour l’Ukraine, des milliards pour développer l’Algérie, la Chine ou les Comores. On a même réussi à faire croire au peuple que ce n’était pas un problème puisque les richesses que nous sommes supposés créer, résoudraient toujours le problème. On aurait un PIB qui chiffrerait cette création de richesse, salvatrice nous dit-on. Sauf que l’INSEE a enfin reconnu depuis 2021 que le PIB se chiffre par la somme des dépenses et qu’il suffit de dépenser de la fausse monnaie légale créée par les banques pour faire du PIB et se croire toujours plus riche. Dépenser ce qui s’accumule dans la dette mondiale permet non seulement d’acheter l’intellect et la morale d’un peuple mais de lui faire croire qu’il s’enrichit en ne prenant conscience de rien et en votant comme on le lui conseille.

La seule question est de savoir combien de temps ce système peut tenir. Certains croient qu’il peut tenir indéfiniment. Ils se trompent car il n’y a pas une seule monnaie papier qui n’ait pas disparu suite à la multiplication de son impression par les politiciens. Ce n’est pas parce que 85% de la monnaie n’est plus imprimée mais juste tapée sur un clavier, que sa multiplication sans fin n’a pas le même effet qui est d’en diminuer continuellement la valeur avec un simple décalage qui permet aux politiciens de se présenter comme efficaces. Le peuple croit que les prix montent alors que c’est la valeur de la monnaie qui baisse quand la rémunération de son travail n’augmente pas du tout au même rythme. Il est intéressant de noter que dans les années 70, on enseignait à HEC que l’inflation était l’inflation de la quantité de monnaie qui enflait. Elle est devenue aujourd’hui la hausse des prix qui n’en est que la conséquence. Le monde de l’argent facile, celui d’une van der Leyen ou d’un Macron, celui qui fait créer sans arrêt de la fausse monnaie légale pour la distribuer à tout va pour se sentir puissant, ce monde est le vrai responsable du désastre qui s’annonce et que Trump et Vance viennent de déclencher en se désolidarisant de ce monde factice. Mais, en ayant changé le sens du mot inflation, le monde de l’argent facile peut tenter de faire croire à la responsabilité de l’économie.

Ce que Trump et Vance ont compris quand Macron et van der Leyen continue obstinément à refuser de comprendre, c’est qu’un pays doit d’abord produire ce qu’il veut consommer et que le commerce extérieur ne peut être une solution pour un pays qui veut consommer sans produire, ce qui est notre cas. L’Europe ne produit pas du tout ce qu’elle consomme, ne s’occupe pas de son avenir en ne faisant plus d’enfants, confie ses rênes à une Union Européenne dont il est très difficile de savoir ce qui prime, entre incompétence et malhonnêteté, aussi bien chez ses députés, sa commission et ses fonctionnaires. L’Europe a une idéologie mondialiste incohérente qui veut faire payer les autres et, en fin de compte, nous fait payer pour les autres. Elle ne tient, dans une indifférence générale, que par la corne d’abondance imaginaire de  la fausse monnaie légale à laquelle elle a accès depuis 1971, et par la distraction des peuples vers les faux problèmes patiemment fabriqués, sanitaire ou climatique. Le problème sécuritaire se divise lui entre une insécurité guerrière inexistante et totalement fabriquée, et une insécurité interne à la nation malheureusement réelle qui vient de la violence que génère toujours une incohérence qui se prétend cohérente.

C’est en faisant de ses victimes ses complices que le monde de l’argent facile a pu conserver le pouvoir en se faisant élire et réélire par la possession des médias. Nous assistons même aujourd’hui à la tentative de museler les réseaux sociaux que l’argent facile n’arrive pas à acheter.

Le monde de l’argent facile s’écroule sous nos yeux. Les semaines et les mois à venir vont être passionnants car c’est dans la tête des peuples que tout va se jouer. Vont-ils continuer à croire qu’il est possible de perdre son temps à l’université jusqu’à 25 ans, d’arrêter de travailler à 62 ans avec une espérance de vie de plus de 80 ans ? Vont-ils continuer à croire qu’il est possible pendant les 37 ans d’activité de ne pas faire d’enfants, de se contenter des services à la personne et des éternelles discutailleries sur comment sortir de ce qui n’est toujours qu’une prétendue « crise », tout en vivant ses vacances, ses week-ends, ses RTT et autres arrêts-maladie ? Vont-ils continuer à refuser de voir que seule la fausse monnaie légale leur permet provisoirement de croire que le monde entier peut produire ce qu’ils consomment ? Vont-ils enfin comprendre que tous les partis politiques sans aucune exception courent après leurs voix sans faire la moindre analyse rationnelle de la situation ?

L’avenir va nous répondre. La nouveauté c’est que cela va se faire maintenant très vite.

Dans quelle cohérence allons-nous vivre ?


Aucune incohérence ne peut être durable et il est triste de voir nos élites tenter désespérément de justifier et de soigner l’incohérence née de l’abolition de la limite de la monnaie depuis qu’elle a été déconnectée en 1971 de toute richesse reconnue. Tous les problèmes semblent pouvoir être résolus par l’argent rendu disponible par la création de monnaie par les banques commerciales et la montée sans fin de la dette mondiale frôlant déjà maintenant les 250.000 milliards de dollars pour 8 milliards d’humains. Nos élites nous veulent et nous croient riches et fabriquant de la richesse. S’ils se croient de droite, ils vont défendre la conservation de la nouvelle richesse par ceux qui l’ont produite. S’ils se croient de gauche, ils mettront l’accent sur une meilleure répartition des nouvelles richesses. Croire que dépenser crée de la richesse, vouloir un commerce extérieur excédentaire grâce à une pseudo compétitivité pour faire payer les étrangers et récolter un commerce extérieur déficitaire qui nous fait payer pour les autres, distribuer un argent sans valeur pour acheter les votes d’un peuple qui croit encore à la valeur de sa monnaie, créer de faux problèmes pour ne surtout pas voir les vrais et y focaliser la jeunesse, voilà les bases de notre incohérence actuelle. L’aveuglement affligeant d’un Macron, d’une von der Leyen ou d’un Thierry Breton, comme celui de la totalité des forces politiques et syndicales qui devraient toutes s’appeler faiblesses, cet aveuglement fait peur car il est contagieux via les médias et l’éducation nationale, ce qui permet à l’islam, seul cohérence actuelle en occident, de s’avancer à son rythme vers le pouvoir alors que sa cohérence n’est pas du tout la nôtre.

Sans préjuger de ce que pourrait être notre cohérence future, il est au moins utile de comprendre la cohérence de l’occident jusqu’en 1971 quand l’argent était limité. Comme dans toutes les civilisations l’harmonie était d’abord interne et le rapport à l’extérieur de la nation n’était qu’anecdotique et généralement réduit à ce que rapportaient de rares voyageurs. Il fallait produire ce que nous consommions et faire des enfants pour produire davantage et consommer davantage, ce qui s’appelait la prospérité. Comme personne ne croyait à une corne d’abondance qui distribuerait un argent sans valeur mais considéré comme en ayant, l’égalité des citoyens se faisait d’abord par ce que l’on appelait le devoir d’état, ensuite par l’harmonie personnelle de chacun.

Le devoir d’état était le premier devoir qu’instituait son état d’homme ou de femme qui était alors évidemment clairement différencié. La femme s’occupait du futur en faisant des enfants et en en faisant des adultes utiles à la société grâce à la réalité concrète des problèmes et des solutions que toute vie familiale génère. L’homme s’occupait du présent et rapportait l’argent nécessaire au logement et à tout l’entretien de la famille. Les femmes étaient « sans profession », supin de pro fateor, ce qui veut dire « pour être reconnu ». Les femmes n’avaient pas besoin d’être reconnues puisqu’elles étaient toutes mères de famille. Une mère de famille pouvait dire ce qui scandaliserait aujourd’hui : « une femme sans enfants, c’est comme un sac vide ».  Il y avait entre les hommes et les femmes une égalité parfaite dans l’interdépendance, ce qu’en économie David Ricardo a appelé l’avantage comparatif. La famille était la cellule de base de la société et les célibataires l’exception. Chacun faisait ce qu’il faisait le mieux ou le moins mal dans la production d’enfants, de biens et de services. C’était le devoir d’état. Et l’économie était fondée sur l’échange de productions, chacun étant à la fois consommateur et producteur ou au service de la production. L’argent n’était qu’un intermédiaire dans ces échanges. L’économie qui est toujours une spirale, était une spirale positive dans des nations souveraines dans lesquelles la prospérité était fondée sur des échanges de productions par l’intermédiaire d’un argent limité et sur une confiance dans le futur par une préparation concrète de la relève.

Parallèlement l’harmonie personnelle indispensable était apportée par l’estime de soi fondée sur les deux pieds que sont le devoir d’état et l’appartenance à la cité, à la société, à la nation, et pas au monde ni au continent. Cette appartenance s’exprimait dans les syndicats, les partis politiques, les églises, les entreprises, le bénévolat. Partout l’expérience complémentaire des hommes et des femmes enrichissait et construisait la nation. Dans les entreprises les hommes remplissaient leur devoir d’état et certaines femmes y trouvaient leur harmonie. Elles rentraient à la maison quand leur devoir d’état les y appelait quand d’autres femmes trouvaient leur harmonie dans le bénévolat ou un hobby que l’on appelait violon d’Ingres. Il y avait évidemment des problèmes mais chacun savait les efforts à faire pour les résoudre.

Et puis 1971 a cru créer la corne d’abondance mythique de la création de richesse par la dépense, fausse création chiffrée par le PIB et rendue possible par la dette qui donne les liquidités qui permettent les valeurs ajoutées des entreprises et l’impression d’une création de richesse. Les héritiers de Vatican II et de mai 68 ont dit que c’était très bien. Les banques et les entreprises en ont profité, les unes pour vivre en créant de l’argent et en le prêtant avec intérêts avant de le détruire dès récupération, les autres en payant de moins en moins le travail au nom d’une sacro-sainte compétitivité qui a oublié son sens de pétition commune, qui encourage l’immigration et qui fait abandonner le vrai prix des productions en les vendant en fait à perte pour survivre. Nous sommes  rentrés dans un monde aberrant où il est de plus en plus difficile de gagner de l’argent par son travail et de plus en plus facile d’en utiliser par ceux qui ont accès à l’emprunt. Nous sommes passés d’un monde où l’argent limité n’était que l’intermédiaire pour échanger deux productions, à un monde où  un argent illimité remplace une des deux productions échangées en faisant croire à la richesse de l’autre pendant que la création de celle remplacée par l’argent, est laissée au futur grâce à la montée permanente d’une dette d’un argent sans valeur qui sera détruit dès remboursement, sans que personne ne sache comment globalement rembourser. Il n’y a pas un secteur de la vie qui ne soit pas bousculé par cette aberration. Tous n’en sont pas encore devenus eux-mêmes aberrants mais tous en sont atteints.

C’est cette transition suicidaire dont il faut d’abord être conscient, avant de savoir comment réagir. Elle s’est faite sur à peine quelques décennies. Il faut observer que l’or est la seule richesse reconnue universellement et que  sa capacité à être échangée avec une autre richesse est constante. La montée de la valeur de l’or ne vient que de la baisse de la valeur des monnaies. L’injection par les banques de fausse monnaie légale fait monter vertigineusement l’or et fait baisser tout aussi vertigineusement la valeur réelle des monnaies.

La baisse de la valeur des monnaies a entraîné à la fois une baisse de la valorisation du travail et la hausse des prix. Au lieu de réagir sur ces deux points, la classe politico-médiatico-universitaire a très étonnamment décidé de valoriser l’absence de travail par aides et subventions avec un argent sans valeur qui complique encore le problème. Parallèlement nos dirigeants ont voulu lutter contre la hausse des prix par le libre échange qui dévalorise encore davantage le travail et lance une spirale négative encore accélérée par la volonté de garder le pouvoir en flattant les consommateurs et non les producteurs de moins en moins nombreux.

L’argent illimité nous a fait abandonner simultanément le devoir d’état et l’harmonie individuelle.

L’harmonie individuelle n’a plus été fondée sur un effort utile à la société mais recherchée uniquement sans aucune chance de succès dans un effort pour soi comme le jogging ou le trail venus tous deux du monde anglo-saxon, et sur l’argent dépensé à s’évader en psy, en antidépresseurs et en drogues plus ou moins douces.

Mais le plus grave a bien évidemment été l’abandon et même l’oubli du devoir d’état par les deux stupidités du libre-échange et d’un intérêt purement théorique pour le pouvoir d’achat des Français, fondées toutes les deux sur l’idée farfelue de consommer sans produire en faisant payer les autres pays.

Les hommes n’ont plus pu loger et entretenir leurs familles, forçant les femmes à aller chercher de l’argent en abandonnant leur devoir d’état, encouragées pour cela par la classe dirigeante qui a ridiculisé la mère de famille et inventé une nouvelle stupidité, celle de la parité dans le devoir d’état masculin avec abandon du devoir d’état féminin.

L’État dans toutes ses composantes est complètement pourri par l’idée de ne pas perdre le pouvoir et par celle que l’argent peut tout même s’il est sans valeur. C’est le « quoiqu’il en coûte » tellement à la mode. Ne pouvant plus en fabriquer lui-même de sa propre décision, il lève un impôt incohérent faisant payer tout mouvement de son peuple y compris même ceux de produire par les impôts sur la production, de travailler par les charges sociales exorbitantes et de mourir par les droits de succession. Comme l’argent qu’il prend à son peuple vient généralement de son travail, il est limité et, tout en tentant toujours d’augmenter les impôts, il est obligé d’alimenter la spirale négative en empruntant de plus en plus un argent sans valeur qui fait évidemment monter les prix et baisser la valeur du travail, ce qui nous désagrège.

Schopenhauer a écrit : « Toute vérité passe par trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence depuis le début ». Ce qui est dit ici est de moins en moins ridiculisé et de plus en plus attaqué. Rien n’est donc perdu si Schopenhauer avait raison.

Vœux 2025


Pour cette année de dégringolade générale annoncée, je fais le vœu que nos compatriotes acceptent enfin de comprendre que cette dégringolade continuera tant qu’ils ne réaliseront pas que nous utilisons deux monnaies mélangées, confondues et indiscernables, l’une qui vaut quelque chose, et l’autre qui ne vaut rien et qui a pourtant apparemment le même pouvoir. Aucun problème ne peut être sérieusement abordé tant qu’ils sont tous masqués par ce gloubi-boulga incohérent, mortifère et pourtant officiel même si de moins en moins dissimulable. Que ces vœux soient une proposition de réfléchir ensemble !

Avant 1971, quand la monnaie était une richesse en soi comme l’or ou adossée à une vraie richesse comme les monnaies liées au dollar par les accords de Bretton Woods, dollar qui s’échangeait dans les années 50 et 60 contre un trente-cinquième d’once d’or, la monnaie avait une vraie valeur : celle du double travail qu’il avait fallu faire pour l’obtenir. Un premier travail pour créer cette monnaie (l’or n’est jamais tombé du ciel) et l’échanger par l’impôt avec l’État contre sa protection, et un second travail pour obtenir à nouveau cette monnaie et en avoir la disposition. On emprisonnait les faux-monnayeurs quand on ne les ébouillantait plus car ils volaient ce double travail en faisant croire que leur monnaie avait la même valeur. Depuis 1971 et la déconnection des monnaies de toute richesse réelle pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, c’est la valeur de la monnaie qui est devenue en 50 ans un problème majeur soigneusement dissimulé. Dans la vie de tous les jours une monnaie a sa valeur nominale, mais d’après la Banque de France, 85% de la monnaie en circulation est une monnaie scripturale créée ex nihilo par les banques commerciales par une double écriture créance et dette, et détruite dès récupération après avoir été prêtée avec intérêt. Qui peut croire sérieusement que les banques détruiraient cette monnaie si elle avait la moindre valeur ?

Aujourd’hui le lien entre le travail et l’argent s’est distendu et on ne reproche plus aux faux-monnayeurs que de fabriquer de la fausse monnaie pour eux alors que les banques commerciales font la même chose mais pour leurs clients, en en étant en plus rémunérées par les intérêts. Sur les 244.000 milliards de dollars de dette mondiale, le secret est admirablement gardé sur le pourcentage d’argent prêté après avoir été gagné et qui doit bien évidemment être remboursé et celui d’argent qui n’a été créé que pour être prêté, faire des intérêts et être récupéré pour être détruit. Les pourcentages de la Banque de France en donne une idée probablement très optimiste.

Il y a deux sortes de croissance économique suivant les monnaies utilisées. La bonne croissance, c’est quand on produit beaucoup d’enfants et de biens et de services. On garde ses enfants et on échange sa production, la plupart du temps par l’intermédiaire de l’argent. Si la production augmente de tous les côtés, les échanges permettent une augmentation de la consommation, voire même de l’épargne, et font une prospérité et une véritable création nationale de richesse aux yeux de la nation. C’est ce que l’humanité connaissait jusqu’en 1971. Et puis il y a la mauvaise croissance, celle dont nous sommes malheureusement aujourd’hui si demandeurs car elle permet la même augmentation de la consommation avec moins de travail. La mauvaise croissance n’est fondée que sur une seule production. Elle part de l’observation que l’échange se faisant la plupart du temps par l’intermédiaire de l’argent, il suffit de fabriquer de la monnaie pour donner l’impression d’un échange entre deux valeurs égales. Depuis 1971, depuis que les monnaies ne sont plus limitées en quantité par des richesses réelles, les banques, en « accordant » des crédits à ceux qu’elles choisissent, créent cette monnaie sans valeur qui trompe les producteurs qui sont restés au temps où toute la monnaie avait de la valeur. Aujourd’hui où seulement 15% de notre monnaie est gagnée, les 85% autres n’ont une valeur que spéculative comme les cryptomonnaies et les bulbes de tulipes au XVIIe siècle (1634-1637). Toute personne réfléchie en connaît l’issue inéluctable.

Mais comme rien ne se perd, rien ne se crée et que tout se transforme, l’avenir ne peut être qu’une récupération de tout ce qui a été acheté avec cette monnaie sans valeur ou la réussite de faire payer les autres, les autres chez nous et les autres ailleurs par le commerce extérieur.

Faire payer les autres chez nous, c’est ce que fait le monde politique qui ne comprend rien à l’argent et qui n’arrête pas de redistribuer ce qu’il essaie de reprendre pour ce qu’il appelle le bien. Je fais le vœu sans y croire que le nouveau gouvernement fera enfin le choix de faire les économies faciles de supprimer le nombre incroyable d’autorités faussement indépendantes et d’associations subventionnées qui servent surtout à recaser les amis battus aux élections ou à les remercier, eux et d’autres, pour d’obscures raisons.

Faire payer les autres ailleurs c’est un commerce extérieur excédentaire que tentent de réaliser les entreprises  avec un certain succès autour des années 2000 et avec un échec constant depuis comme le montre ce diagramme en milliards d’euros :

Avant 1971 notre commerce extérieur était équilibré puis il a un peu bégayé avant de faire payer les autres pendant 14 ans puis de payer pour eux depuis presque 20 ans avec constance et sans réaction depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron.

Je fais le vœu que les Français comprennent que chacun doit être productif ou au service de la production pour que les échanges puissent permettre de consommer une vraie augmentation de la richesse nationale. Sans cela nous resterons dans la position intenable et explosive de l’INSEE qui affirme à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il se calcule par la somme de toutes les dépenses.

La monnaie ? Un fait social total

Une idéologie est une construction de bon sens fondée sur une analyse fausse. Le problème de toute idéologie est qu’elle est toujours séduisante car le bon sens est séduisant, et pourtant toujours fausse par l’erreur de l’analyse de départ. Les deux mondes politique et médiatique ont besoin de séduire pour faire du nombre, qui pour les élections, qui pour les annonceurs. Ils sont très attirés par les idéologies parce qu’elles sont toutes tentantes. Ils évitent tous les deux de travailler l’analyse de départ et ils construisent des colosses aux pieds d’argile qui ne peuvent que s’effondrer. La monnaie en est sans doute l’exemple le plus ravageur.

Pierre Gueneau dans son livre Macroéconomie écrit : « Monsieur Reinesch, le président de la Banque centrale du Luxembourg, un très grand expert en économie dont la culture est impressionnante, m’a confié un jour qu’ayant reçu un prix Nobel d’économie, celui-ci lui avait avoué humblement qu’il ne savait pas ce qu’était la monnaie ». Cet aveu, apparemment surprenant, éclaire le problème fondamental de la monnaie qui est qu’elle n’a jamais été définie. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un symbole ou une énergie, d’autres encore une institution. Aristote en a donné trois utilités, intermédiaire d’échanges, unité de compte et réserve de valeur, mais définit-on un train et une voiture par leurs trois utilités de moyen de transport, de protecteur d’intempéries et de montreur de paysages ? Pour définir quelque chose, il faut commencer par en comprendre l’origine, comprendre le sens de son apparition, le pourquoi de son arrivée, le moment de sa naissance. Or le sens qu’on lui donne actuellement est idéologique. Il est prétendu et toujours enseigné aujourd’hui que la monnaie a été inventée pour remplacer le troc qui était devenu trop compliqué. Cette affirmation est tellement fausse que personne ne tente de l’expliquer ni même de l’étudier. Elle est assénée avec obligation de la répéter si l’on veut obtenir son diplôme. Aucun ethnologue ni aucun archéologue n’a pourtant jamais trouvé trace d’une économie de troc. Le troc, échange ponctuel et simultané de marchandises ayant la même valeur aux yeux des deux parties, peut exister entre individus. Il existe aussi entre groupes qui ne se connaissent pas mais jamais aucun groupe de personnes qui se connaissent n’ont eu entre eux une économie quotidienne de troc totalement irréaliste. La monnaie n’a donc pas remplacé le troc. Alors pourquoi a-t-on créé la monnaie ? Quel est le problème que l’apparition de la monnaie a voulu résoudre ? Depuis que l’erreur de la monnaie remplaçant le troc est quasiment publique, la curiosité naturelle cherche le problème tellement dérangeant qu’il a fallu pour s’en débarrasser, inventer la monnaie dont on n’avait pas ressenti le besoin auparavant. Pierre Gueneau, toujours dans le même livre, émet une hypothèse. Le problème insoluble aurait été la juste répartition de la production des chasseurs cueilleurs. Un « vieux sage » représentant à la fois le pouvoir et l’intelligence, aurait décidé de ne plus compter sur ses doigts, ce qui force à une mémorisation compliquée, mais sur des bûchettes ocrées qu’il aurait confectionnées et qui auraient été les ancêtres de la monnaie.

Une autre hypothèse parait plus probable. Elle part de l’observation du fonctionnement d’un groupe humain que l’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss  a analysé en 1925 dans son livre Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques. Il observe que tout y est échange non simultané contrairement au troc. Il a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contre-don étaient ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. On retrouve ce fait social total dans la famille où l’autorité parentale veille à ce que chaque membre de la famille apporte bien sa pierre à ce qui devient en effet un véritable édifice.

Et c’est là sans doute que le problème s’est posé absolument partout. Quand le groupe est devenu important, l’autorité du groupe n’a plus été capable de vérifier que chacun avait bien compris que le don entraînait le contre-don et qu’il fallait savoir rendre quand on avait reçu. C’est l’arrivée discrète mais inéluctable de profiteurs et de tire-au-flanc qui a probablement dû rendre obligatoire la simultanéité du don et du contre-don, ce qui a entraîné partout l’invention de la monnaie. Si cette hypothèse est exacte, l’origine de la monnaie serait l’invention de la contrepartie simultanée. L’apport de chacun n’aurait plus été inscrit dans les mémoires mais matérialisé en monnaie.  Ce ne serait pas le remplacement du troc mais au contraire son introduction concrète par la monnaie. Quelles que soient les hypothèses, il semble bien que ce soit la limite de la mémoire humaine qui ait poussé partout à la création de la monnaie.

Mais si c’est l’hypothèse de la contrepartie simultanée qui est la bonne, elle est bouleversante car si la monnaie remplace le don et le contre-don, elle est, en suivant Mauss, un fait social total à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et elle ne peut être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Nous pouvons observer que la monnaie rentre bien dans toutes les cases qui définissent pour Mauss le fait social total.

  • La monnaie est culturelle car elle dépend de la culture du lieu et du moment. Elle a été en or, en argent, en cuivre, en blé, en sel, en bétail ou en plume d’oiseau rare.
  • La monnaie est économique car elle a été, toujours et partout, une richesse en soi qui ne s’obtient que par un effort préalable à sa possession. En posséder est une reconnaissance de la qualité de l’effort fait.
  • La monnaie est sociale car elle lie ceux qui l’utilisent et qui y voient même par sa possession leur reconnaissance sociale.
  • La monnaie est religieuse car on la recherche et on l’aime pour sa puissance sans bien la comprendre.
  • La monnaie est symbolique car elle est le symbole et le véhicule de l’énergie qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir.
  • La monnaie est juridique car la copier ou la contrefaire est lourdement sanctionné.

La monnaie est tout cela et donc, plus que probablement, le fait social total tel que décrit par Mauss. Et si la monnaie est un fait social total, les conséquences en sont multiples et concrètes, la première étant que l’économie n’est pas dissociable des autres aspects de la vie sociale et n’est donc pas mathématisable.

Etant culturelle, la monnaie ne peut être unique que dans une culture unique

Etant économique, la monnaie est une richesse qui ne peut l’être que par l’énergie humaine et le temps qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir. Sa quantité est pour cela limitée.

Etant sociale, c’est l’énergie et le temps de la société qui l’ont créée et son prélèvement par le pouvoir peut être considéré comme le premier impôt, d’abord prélevé puis redistribué suivant les apports de chacun.

Etant religieuse, y toucher sans précaution et sans réflexion est malvenu, voire dangereux.

Etant symbolique, il est important de savoir ce qu’elle représente et ce que l’on respecte inconsciemment au travers d’elle. Ne serait-ce pas le travail ?

Etant juridique, les Politiques qui font les lois, doivent la comprendre avant de la réguler.

Nous pouvons donc tenter une première définition de la monnaie.

La monnaie est une richesse prélevée sur le peuple et transformée par le pouvoir en un « fait social total » qui construit une société comme le don et le contre-don construisent une famille ou une tribu.

Elle est donc accessoirement en effet à la fois une marchandise, une énergie, un symbole et une institution qui facilite les échanges. Elle est aussi une unité de compte et une réserve de valeur. On peut rajouter un lien social et une icône. Nous verrons dans un prochain article ce que les Politiques en ont fait au XXe siècle en dissociant l’économie des autres aspects de la vie sociale au risque d’ébranler l’ensemble de l’édifice et de disperser leur énergie à tenter par différents moyens théoriques et idéologiques de l’empêcher de tomber.

Combien de temps allons-nous encore pouvoir vivre dans ce monde de fous ?

La France et tout l’occident se trouvent dans une situation totalement inédite où le problème n’est pas rendu public pour ne pas paniquer les populations. La solution est évidente mais ses conséquences sont tellement dérangeantes qu’il s’est créé un consensus morbide entre le peuple et ses dirigeants pour ne voir ni le problème ni la solution. Toutes les peurs sont activées pour vérifier que les peuples accepteront par avance les efforts qui leur seront demandés lorsque les décideurs y verront plus clair. Comme  si cela pouvait arriver avec ceux-là même qui ont participé à la création du problème !

Le problème n’est évidemment pas sanitaire et pas plus climatique que terroriste. La Russie, la Chine, l’Iran ou l’Islam ne sont là que pour porter le chapeau de la responsabilité de ce qui va nous arriver alors qu’eux semblent raisonner encore à peu près sainement en se regroupant dans les BRICS et en attirant tous les états qui constatent tous les jours la décrépitude de l’occident.

Mais quel est donc le problème ?

Il y a plusieurs façons de l’aborder. Toutes les entrées, internationale nationale et individuelle, se justifient les unes les autres en baignant toutes dans une incohérence générale et malheureusement assumée.

L’entrée internationale est caricaturée par le Forum économique mondial de Davos, par l’Open society de George Soros, par l’Office mondial de santé (OMS) et par des personnalités isolées comme Jacques Attali ou Alain Minc en France. Ils se voient tous très bien dirigeant un mondialisme ayant tué les différentes civilisations pour en construire une seule qui atteindrait le ciel c’est-à-dire la perfection. C’est le retour insensé du mythe de la tour de Babel. George Chisholm, psychiatre canadien très antireligieux et premier directeur général de l’OMS  de 1948 à 1953,  a défendu l’idée que l’éducation traditionnelle rendait la paix mondiale impossible. Il a souhaité en 1945, lors de son discours de remerciements pour le prix qu’il a reçu de l’US National Committee for Mental Hygiene, qu’une force de police mondiale préserve la paix en détruisant toute nation qui commence une guerre. Un mauvais plaisant a résumé sa pensée en lui inventant la citation apocryphe suivante :

« Pour parvenir à un gouvernement mondial, il est nécessaire d’éloigner de l’esprit des hommes leur individualisme, leur loyauté envers les traditions familiales, leur patriotisme national et leurs dogmes religieux. »

Les ennemis sont ciblés et ces cibles sont continuellement attaquées depuis la fin de la guerre. Chisholm indique même en 1955, après avoir passé pour 20 ans le flambeau de l’OMS au successeur qu’il avait formé à son image, qu’il faut encourager le métissage pour créer une race unique dans un monde unique sous un gouvernement unique. Le Forum économique mondial détaille ce monde unique par la voix de Klaus Schwab « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux » ou celle de Yuval Harari qui y explique  que la connaissance du corps humain multiplié par la puissance de calcul, multiplié par le stockage des données permet le piratage des humains et la création d’une « classe inutile » qui va vivre beaucoup plus mal d’être inutilisable que d’être exploitée. George Soros qui a créé sa fortune le « mercredi noir » (16 septembre 1992) par sa spéculation réussie contre la livre sterling et la banque d’Angleterre, finance l’action par toutes les ONG. Elles communiquent toutes en paroles sur la défense de « l’état de droit », la lutte contre la corruption et la protection de la démocratie mais leur réalité quotidienne va en sens rigoureusement inverse car l’avis des peuples ne semblent pas les intéresser.

L’entrée nationale se fait par l’abandon progressif de la réflexion et de l’action au profit de la communication qui submerge tout pour la première fois dans l’histoire de l’humanité qui avait toujours jusqu’alors privilégié l’action dépendante de la réflexion qui la précédait. La publicité, le smartphone, internet, les médias, les chanteurs, les comédiens, tout ce qui n’est que communication tient le haut du pavé. Ils communiquent en chœur l’amour, la paix et la liberté en générant unanimement leur inverse par absence de réflexion et d’action. Les sportifs, s’ils attirent le regard du peuple, sont adulés pour que le peuple regarde en même temps la publicité qui le formate. Les Politiques, choisis pour agir et n’ayant en réalité aucune vision d’ensemble, se réfugient dans la communication de façon de plus en plus caricaturale. Leur action se limite à la justification d’interdictions et d’obligations sous formes de normes, de lois, d’ordonnances, d’arrêtés, de règlements qui doivent faire rentrer le peuple dans leur idéologie et qui freinent tout par la montée spectaculaire du coût de la vie que leur exigence génère.

L’entrée individuelle est la croyance populaire dans le progrès et dans la croissance qui expliquent tout et font croire à la pérennité du système. Le peuple n’est pas gêné de vivre en ville sans rien produire tout en consommant de plus en plus. Il en est tellement peu gêné qu’il part en week-end et en vacances, qu’il prend ses RTT et ses ponts ou même ses viaducs puisque la richesse se fabrique toute seule et qu’elle est même chiffrée par le PIB, c’est dire combien c’est une réalité indiscutable ! Cette croyance que la vie n’exige pas de donner pour recevoir, ouvre la voie aux fantasmes les plus fous qui détruisent par vagues notre civilisation, en y attirant en plus l’humanité entière.

Le lien entre ces trois entrées, celui qui autorise leurs trois incohérences et qui les rend crédibles internationalement, nationalement et individuellement, c’est l’incohérence de l’argent qui coule à flots pour faire croire au moins momentanément à la cohérence de l’ensemble. Et ça marche !  Les ONG ne font leur travail de sape et de sauvetage du personnel politiques recalé aux élections que parce qu’elles sont financées. Les politiques ne détruisent la nation que parce qu’ils croient sincèrement que le reste de l’humanité nous apportera ce que nous ne savons plus faire et que notre richesse nationale sans cesse croissante nous permettra de tout payer. Nous avons inventé, grâce à l’abondance de la monnaie, le nirvana sur terre. Nos élites se font payer grassement à faire croire à sa cohérence. Le peuple lui, se divise entre les paysans, ouvriers, artisans et commerçants qui continuent à produire et distribuer en étant méprisés et mal payés, ce qui les rend de plus en plus rares, et les consommateurs stériles de plus en plus nombreux, convaincus de la réalité de la croissance tout en ayant leur psy et leurs antidépresseurs qui créent d’après eux de la richesse puisqu’on les achète. Il faut en effet ne pas oublier que l’INSEE a enfin reconnu depuis janvier 2021 dans sa deuxième façon de calculer le PIB qu’il n’est que la somme de toutes nos dépenses et que la valeur ajoutée des entreprises n’existe que par la dépense de leurs clients. Que les politiques aient conçu les critères de Maastricht (limites des déficit et des empunts) en pourcentages de la dépense de l’année, montre le niveau d’incompétence de ces braves gens. Quand on fait croire à un peuple qu’il suffit de dépenser pour se constater plus riche, il y a forcément des petits malins qui vont créer de l’argent pour que ça semble marcher. Les banques occupent ce créneau.

Le problème crucial auquel nous sommes confrontés et la base de tous les autres, est donc simplement  toute la fausse monnaie qui laisse croire que tout est possible aux apprentis idéologues de tous bords. L’aveuglement général répète que la monnaie n’est pas une énergie et qu’elle n’est qu’un facilitateur d’échanges. L’argent peut pourtant tout réaliser mais nous n’avons pas conscience que sa force ne venait jusqu’à présent que de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir. Aujourd’hui sa force vient de l’énergie humaine qu’il faudra dépenser demain pour une contrepartie déjà consommée, une forme de nouvel esclavage. C’est comme si nous nous croyions capables de faire fonctionner des machines avec une électricité qui n’arriverait que le lendemain. Nous baignons dans cette incohérence qui ne nous dérange même plus.
Le 13 septembre 2023 le FMI écrivait «La dette totale représentait 238 % du produit intérieur brut mondial l’année dernière, soit 9 points de pourcentage de plus qu’en 2019. En dollars américains, la dette s’élevait à 235 000 milliards de dollars, soit 200 milliards de dollars de plus qu’en 2021 ». La dette représente 238% des dépenses de l’année !!!

Quelle est la solution ? Elle est dans le bon sens. La solution commence par décider un retour à la cohérence d’un monde ou tout n’est qu’échange et en aucun cas création, domaine réservé des dieux. Une production n’est richesse que si elle est échangeable avec une autre richesse déjà reconnue, ce qui n’est plus le cas de l’argent depuis qu’il est déconnecté de toute richesse réelle. Les banques continuent bien à mettre à leur actif les garanties des monnaies qu’elles créent à leur passif, mais ces garanties sont de moins en moins des richesses constatées comme l’étaient l’or ou le dépôt de clients, mais des richesses futures espérées sous forme de créances.

Le pire est les cryptomonnaies, système de Ponzi qui n’est garanti que par la ruine de leurs derniers possesseurs qui auront fait la fortune de leurs prédécesseurs. On appelait cela une escroquerie dans le monde d’avant, le système en a fait notre quotidien sans que nous semblions en être dérangés.

Nous devons prendre conscience que la monnaie n’est qu’un prélèvement fait par le pouvoir sur les richesses individuelles populaires. C’est un impôt qui est par définition limité. Seule la diminution progressive de la quantité de monnaie nous permettra de revenir au réel et d’être contraints de nous affronter à nous-mêmes et de faire les choix difficiles rendus obligatoires par la diminution de la monnaie en circulation. Dire ex abrupto ce à quoi il faudra renoncer serait d’une prétention incroyable mais il est certain que les professions qui ne vivent que de la communication devront en rabattre et que l’argent limité nous forcera à discuter enfin de ce que nous serons obligés de ne plus payer, ce qui bouleversera des tas de choses. Faire ces choix est le rôle des Politiques, mais ceux en place en ont-ils le niveau ? Et nos contemporains sont-ils prêts à affronter la dureté de la réalité ou préfèrent-ils continuer à rêver, à dire en tous domaines qu’il ne leur manque que les moyens, au risque non assumé de préparer un avenir sinistre à leurs enfants quand ils en ont ?

L’absence de définition de la monnaie

Imagine-t-on se contenter de définir un train et une voiture par leurs mêmes trois utilités de moyen de transport, de protecteur des intempéries et de montreur de paysages ? C’est pourtant ce que l’on fait avec la monnaie en ne la définissant que comme moyen d’échange, unité de compte et réserve de valeur.  Demandez ce qu’est la monnaie et la réponse commencera toujours par « La monnaie sert à… ». Si vous insistez on vous répondra que la monnaie est une marchandise ou un symbole ou encore une institution sans jamais évidemment vous préciser lesquels. ChatGPT prétend même que c’est les trois. Pierre Gueneau dans son livre Macroéconomie écrit : « Monsieur Reinesch, le président de la Banque centrale du Luxembourg, un très grand expert en économie dont la culture est impressionnante, m’a confié un jour qu’ayant reçu un prix Nobel d’économie, celui-ci lui avait avoué humblement qu’il ne savait pas ce qu’était la monnaie ».

Ce vide intellectuel sidéral ne peut s’expliquer que par un autre vide tout aussi sidéral sur l’origine de la monnaie, présentée à l’université comme ayant remplacé le troc alors qu’aucun ethnologue ni aucun archéologue n’a jamais trouvé trace d’une seule économie de troc dans une société où les membres se connaissent. La question première est donc de s’interroger sur ce qu’était l’organisation sociale avant l’arrivée de la monnaie puisque ce n’était pas le troc.

Tout groupe d’êtres humains a au départ une raison d’être et organise dans ce but les apports de chacun et rend complémentaires les différentes énergies individuelles. Cette organisation a été improprement appelée troc en suggérant une simultanéité du don et de sa contrepartie alors que cette simultanéité n’a jamais été habituelle. Le don et sa contrepartie, sa contrevaleur, existent dès la création du groupe, même animal, (couple, famille, association ou tribu) mais ils ne sont quasiment jamais simultanés et en tous cas jamais chiffrés. L’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contre-don était ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Ce fait social total, complétement méconnu quand on s’égare dans le troc, est l’échange organisé d’énergie entre tous les membres d’un même groupe humain.

Mais quand la taille du groupe devient importante et quand ce groupe n’est plus une communauté, la détection des profiteurs et des tire-au-flanc devient difficile et rend obligatoire la simultanéité de la contrepartie. L’origine de la monnaie est donc, de mon point de vue, très probablement cette invention rendue nécessaire de la contrepartie simultanée. Mais si la monnaie remplace le don et le contre-don et non le troc, et si nous suivons Mauss, la monnaie est donc à la fois culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et elle ne peut être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Elle est un fait social total. A ma connaissance, le seul autre concept qui soit à la fois culturel, économique, social, religieux, symbolique et juridique, est l’homme. Et si la monnaie a été réellement créée pour être une contrepartie simultanée de valeur reconnue, il est raisonnable de penser que sa valeur reconnue lui vient de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir. Elle serait donc le véhicule culturel, économique, social, religieux, symbolique et juridique d’une énergie humaine culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique. La monnaie serait donc aussi au service du lien social qu’elle nourrirait.

La hargne agressive avec laquelle ceux que cela dérange réagissent, montre bien que l’on touche là à quelque chose de profond, d’essentiel et malheureusement très peu étudié.

Par sa facilité d’usage la monnaie est devenue le regard que le groupe utilise pour distinguer les richesses dans l’immensité des productions, par l’échange qui en est fait contre de la monnaie. C’est parce qu’une production trouve acheteur qu’elle est reconnue comme richesse et non comme embarras ou déchet comme d’autres productions comme les fèces, l’urine ou la sueur. Toutes les fonctions de la monnaie décrites depuis l’antiquité, réserve de valeur, unité de compte et intermédiaire des échanges, découlent toutes de ce que la monnaie est l’étalon culturel de la richesse, elle-même étant un condensé de ce que le groupe juge beau et bon. La monnaie est l’énergie du groupe quand le travail est l’énergie individuelle. La monnaie est reconnaissance par le groupe de l’utilité du travail individuel qui l’a générée. Toutes les querelles autour de la monnaie viennent de la difficulté à marier la notion qualitative de richesse qui est un regard fondateur du lien social, avec la notion quantitative d’étalonnage. Mélanger l’arithmétique et la culture n’est pas chose simple. Beaucoup d’incompréhensions viennent de simplifications excessives et souvent contradictoires.

L’incompréhension du pourquoi de l’efficacité de la monnaie est quasi générale chez les intellectuels, incompréhension que le peuple n’a pas car il y voit une richesse que les intellectuels savent ne pas être toujours vraie. En effet fut un temps où les banques centrales détenaient l’or à leur actif qui justifiait les billets mis à disposition à leur passif et où les banques commerciales ne faisaient que du commerce d’argent sans le créer. Ce temps est complètement révolu.

Les banques centrales ont de moins en moins d’or à leur actif et mélangent pour le tout-venant les avoirs en or et les créances en or, les uns bien réels, les autres uniquement potentielles. Fin 2022 la BCE n’avait à son actif que 593 milliards d’euros en or réel ou potentiel, sur un actif total de 7.951 milliards. Tout le reste est composé de créances sur des États et des institutions financières qui ne savent payer qu’en ponctionnant les peuples. Ces créances qui ne seront réelles que si les peuples les paient, ont été partout gonflées par le « quantitative easing », rachat de créances plus ou moins douteuses pour pouvoir émettre des liquidités.

Quant aux banques commerciales, elles créent dorénavant l’argent qu’elles prêtent en ne le détruisant qu’après récupération avec intérêts. Les Bâle 1,2,3,4 s’égrènent dans des compromis entre ceux qui veulent limiter ce processus créateur de fausse monnaie, et les banques qui veillent chaque fois à ce qu’il reste de grands trous.

Si l’on accepte d’ouvrir les yeux, on prend conscience que tout naturellement les élites ont fabriqué une fausse monnaie qui sert aux mêmes usages que la vraie monnaie et qui n’est justifiée par les banques que par le fait qu’elle est éphémère. Mais personne ne voit les dégâts commis par cette fausse monnaie pendant son existence, les deux étant mélangées et le peuple les croyant bonnes toutes les deux. Les deux sont  moyen d’échanges et unité de compte mais la fausse monnaie n’est pas réserve de valeur contrairement à la vraie. Elle ne fait que baisser subrepticement la valeur de la vraie.

S’il était reconnu que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine, le peuple pourrait prendre conscience que depuis la deuxième guerre mondiale en occident, seuls les peuples continuent à payer avec de l’énergie humaine déjà bien dépensée pour obtenir la monnaie qu’ils utilisent. Toute une élite autoproclamée dépense un argent créé arbitrairement par leur banque et qui ne puisera sa force que dans une énergie humaine qu’il faudra trouver demain sans contrepartie, n’importe où et par n’importe quel moyen. Et n’oublions jamais que cette fausse monnaie éphémère est comme la vraie, culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique alors qu’elle en est l’inverse sur quasiment tous les plans. Que le bien et le mal se retrouvent ensemble, au même moment, au même endroit et sous la même forme, n’est pas une nouveauté. Les deux se prétendent au service du lien social qu’ils affirment nourrir. Tous les problèmes actuels trouvent en fait leur source première dans ce dilemme intellectuel. En prendre conscience serait un premier pas salutaire.

Comprendre la géostratégie occidentale actuelle passe par la compréhension de la définition cachée de la monnaie et de l’impossibilité qu’il y a à distinguer la bonne monnaie de la fausse monnaie éphémère. Les classes politiques occidentales, pour réussir à baisser nécessairement le niveau de vie moyen de leurs peuples, ont le choix entre reconnaître qu’elles ont, pour les flatter, égaré elles-mêmes leurs peuples dans des impasses , ou déclencher des guerres qui baisseront naturellement le niveau de vie des peuples sans qu’elles en apparaissent responsables.