Créer des richesses

On raconte qu’avant la chute du rideau de fer, des journalistes occidentaux avaient été invités à visiter une usine dans un des pays satellites de l’URSS.

Ils avaient été impressionnés par l’activité parfaite de l’usine où comme dans une ruche, chacun était occupé avec des pauses adéquates très bien organisées. Il sortait de l’usine une production impeccable à un rythme soutenu et efficace. Il a fallu qu’un journaliste s’égare en perdant sans doute volontairement son guide pour qu’il se retrouve à quelques kilomètres de là devant un champ de plusieurs hectares où s’entassait sur plusieurs mètres la production qui rouillait.

On faisait croire que l’on produisait des richesses. On ne fabriquait que des encombrements et des déchets. Mais la machine tournait.

Le capitalisme réédite en plus fin ce que le communisme et le fascisme avaient déjà expérimenté : la société de l’apparence. Un journal électoral rappelait encore récemment que l’activité économique était une création de richesses à se partager. Quelle inconscience !

L’activité économique crée, c’est certain. Mais que crée-t-elle ? Un cafetier qui crée 10 litres de café par heure sans que des clients passent le boire, qu’a-t-il créé ? Le café ne terminera-t-il pas sa courte vie dans l’évier ? Le cafetier n’a pas créé de richesses mais des encombrements vite transformés en déchets.

La richesse n’est qu’un regard individuel et collectif à un instant donné et elle n’existe que si le désir d’acheter rencontre une capacité à le faire. C’est dire combien la richesse est subjective contrairement à tout ce qui nous est raconté en économie.

Aujourd’hui pour nous convaincre nous-mêmes que nous sommes riches, nous sous-traitons à grand frais aux services marketing le désir d’acheter, et nous dépensons beaucoup d’argent pour importer de quoi nous satisfaire et pour emprunter de quoi acheter en payant plus tard. C’est en important et en empruntant que l’on prouverait que nous sommes un pays riche puisque nous dépensons beaucoup. La vérité est que cela enrichit les agences de publicité, les banques et les importateurs, mais appauvrit les pays.

« Et le bon sens dans tout ça ? »  aurait pu dire Jacques Chancel. Il pourrait rajouter aujourd’hui : « Où cela mène-t-il ? ».

 

Achetez votre vie et vous serez plus riches

Un internaute me propose de rappeler deux pages de mon livre « Voter utile est inutile » paru en 2006 qui faisaient un lien entre la croissance et les heures. Les pages 27 et 28 peuvent éclairer sur l’inconsistance de la croissance, du PIB et du PNB puisqu’à l’époque on parlait encore de Produit National Brut à côté du Produit Intérieur Brut. Voici ces pages :

La croissance serait donc l’augmentation des richesses, l’augmentation du PNB, du PIB, de la Valeur Ajoutée, mais pour aborder ces notions et comprendre enfin leurs définitions, il faut sans doute prendre une autre mesure que l’argent dont la définition ne nous apparaît plus clairement, ou que la richesse qui n’est qu’un mode de regard.

Il faut une unité de mesure large, claire et simple : large pour couvrir l’ensemble de notre vie, claire car cette unité doit être une référence stable et identique pour chacun, simple car nous devons tous avoir un accès facile à cette unité.

L’heure correspond à ces exigences et permet probablement de mieux appréhender la croissance. De plus elle ne rentre pas dans les logiques habituelles et son utilisation force à réinventer les raisonnements.

Constatons d’abord l’évidence que nous respirons vingt quatre heures par jour. Nous consommons donc d’une façon totalement stable vingt quatre heures, chaque jour qui passe.

Mais comment ces vingt quatre heures nous parviennent-elles ? Une partie d’entre elles est produite par nous-mêmes, elle est « auto générée », et une autre partie est achetée. Lorsque je dors ou me promène en forêt, lorsque je chante ou répare ma maison, lorsque j’écris ou fabrique un objet, je produis moi-même mes heures, je les autoproduis. Lorsque je regarde la télévision ou prends ma voiture, lorsque je suis au restaurant ou au cinéma, lorsque je fume ou lis un magazine, j’achète mes heures.

Dans les faits, aucune heure n’est pure. Chacune a une partie achetée et une partie autogénérée. Lorsque je roule sur autoroute, j’autoproduis ma conduite et j’achète individuellement ma voiture et collectivement l’autoroute. Quand je lis j’autogénère la lecture et achète le livre… Mais pour clarifier, nous pouvons séparer qualitativement heures achetées et heures autogénérées, mettre d’un côté la partie de notre journée que nous produisons nous-mêmes, et d’un autre, celle que nous achetons.

C’est sans doute parce que nous ne pouvons absolument pas séparer quantitativement les heures achetées et les heures autogénérées que les comptes de la nation, le PNB, le PIB, la Valeur Ajoutée, ne sont fondés que sur les heures achetées. Que le Suisse ait 40.000 $ de PNB par an, le Français 25.000 $, l’Américain 30.000 $ et le Tchadien 230 $ veut simplement dire que si le Suisse achète en moyenne 12 heures par jour, le Français en achète 7, l’Américain 9 et le Tchadien n’achète que 3 minutes et donc, autoproduit 23 heures 57 minutes.

Un consensus quasi général nous voit devant et le Tchadien derrière. Suivant les affinités politiques, le Tchadien sera sous-développé, en voie de développement ou à vocation d’émergence, mais nous sommes tous d’accord pour dire que c’est à lui de nous imiter. Ce consensus peut laisser perplexe. Mais une approche de la croissance se dessine:

La croissance est l’augmentation des heures achetées dans une journée.

Moins nous produisons nous-mêmes d’heures dans notre journée, plus nous devons en acheter. Plus nous achetons nos heures, plus nous faisons de croissance. Les livres de Sagesse, la Bible, l’Evangile ou le Coran, nous disent tous de ne pas acheter notre vie mais de la construire. Faire de la croissance, c’est faire exactement l’inverse, c’est acheter sa vie. C’est le conseil que nous donnent nos dirigeants. C’est l’espoir qui nous fait vivre !

Nous allons acheter nos heures par l’investissement et la consommation, ces deux mots clés de nos choix économiques. Nous nous sommes laissés convaincre que ce sont deux excellentes choses. Ce qui est sûr c’est que ce sont deux dépenses.

S’il était suffisant d’acheter davantage notre journée, si la croissance était la panacée, le remède universel, les solutions seraient simples :

Pour faire de la croissance il suffit d’embaucher un chauffeur au lieu de conduire soi-même sa voiture, de créer un immense embouteillage, d’augmenter la criminalité pour construire des prisons et créer des emplois de police et de justice ; s’empêcher de dormir sans somnifères, augmenter la consommation d’héroïne et de cocaïne pour que le PIB bondisse. L’actrice Anémone s’étonnait dans le Nouvel Observateur que dans la comptabilité publique, les accidentés de la route soient dans la colonne « création de richesses ». On peut aussi casser toutes les vitres de la rue pour relancer les vitriers et les machines à fabriquer du verre ou du mastic. On admirera la séparation de France Télécom et de La Poste qui a fabriqué une belle croissance en faisant payer ses communications téléphoniques à La Poste pendant que France Telecom se mettait enfin à timbrer son courrier. Une femme au foyer et la femme d’un artisan qui donne un coup de main à son mari peuvent échanger leurs fonctions sociales : l’épouse de l’artisan se fera rémunérer pour garder les enfants, faire la cuisine et le ménage chez la femme au foyer qui elle, deviendra la salariée de l’artisan. Tout cela fait de la croissance.

Le produit national ou intérieur brut mesure tout mouvement chiffrable. On considère qu’une valeur a été créée puisqu’une dépense a été faite. Cette dépense peut être une dépense de consommation ou d’investissement ce qui permettra de prôner la relance par la consommation ou par l’investissement. Toute dépense étant considérée comme un enrichissement, permet à l’Etat de s’enrichir concrètement par prélèvement sur cette nouvelle valeur théorique. Vous jouez au ballon avec vos enfants, vous ne faites pas de croissance. Vous êtes bloqués dans un embouteillage, vous faites de la croissance. Vous dormez du sommeil du juste, vous ne faites pas de croissance. Vous avalez des pilules fort coûteuses pour dormir, vous faites de la croissance. Dans l’exemple des coups de main entre voisins, tant que la femme du médecin aide gratuitement son voisin le plombier dans ses papiers, pendant que la femme du plombier donne un coup de main gratuit au médecin pour ouvrir aux clients, ils ne font pas de croissance. C’est uniquement lorsque l’Etat furieux parle de travail au noir et impose le salariat à tout le monde pour prendre sa dîme que l’on fait de la croissance et que nous sommes enfin plus riches. Nous serons d’ailleurs beaucoup plus riches puisque une double amende viendra encore faire plus de croissance. Fin 1999 une croissance fantastique nous a été offerte par une double tempête et par un délicieux pétrolier appelé Erika qui est venu s’échouer sur nos côtes. La classe politique a été un peu gênée par la « cagnotte » que ces catastrophes ont procurée à l’Etat, mais on est vite passé à autre chose.

Mieux encore : vous construisez une maison, vous faites de la croissance, vous la démolissez vous faites de la croissance, vous la reconstruisez, vous faites toujours de la croissance, vous la démolissez une deuxième fois, quatrième contribution à la croissance. Faites cela dix fois et sur dix maisons vous aurez fait cent fois de la croissance. L’Etat aura gagné définitivement beaucoup d’argent, des emplois auront été créés mais le résultat sera par définition nul et stupide. Quelqu’un aura perdu de l’argent non seulement pour faire ces travaux contradictoires mais pour y rajouter la dîme étatique sur le mouvement. La plupart du temps cet appauvrissement est caché car, si le peuple en était conscient, il en serait scandalisé. L’appauvrissement est discrètement financé par l’emprunt et on laissera aux suivants le soin de payer par leur sueur ou leur sang, ce que les fruits de la croissance ne paieront évidemment jamais.

Faire-croire, gigantisme et immédiateté structurent notre aveuglement

Une des questions les plus intéressantes aujourd’hui est de comprendre comment toutes les intelligences mondiales qui ont accès aux médias en sont réduites à prier pour que la croissance revienne, « aller la chercher là où elle se trouve », « l’accueillir quand elle reviendra », « aller la chercher avec les dents » ou autres fadaises médiatiquement relayées avec l’éternelle ritournelle, droites et gauches confondues : « Sans croissance rien n’est possible ». Mais que fait donc Dieu ?

Je ne crois pas qu’il faille accuser les dirigeants de sottise ou de turpitude. Ils sont simplement coincés dans un système impossible dont personne ne peut sortir sans un bouleversement qui fait peur. Pour reporter l’inéluctable affrontement à la réalité, on fait croire avec la propagande efficace des medias que l’avis majoritaire de la foule est le discernement. On fait croire que l’accumulation des connaissances, et surtout leur spécialisation, donne accès à l’autonomie. Et on fait croire que les richesses à se partager n’arrêtent pas de s’accumuler par la croissance qui serait la montée normalement permanente d’un mystérieux PIB qui est une dépense à financer et non un produit à se partager.

Pour arriver à faire croire simultanément à toutes ces sornettes, nous avons fait sauter le bon sens des économies d’échelle par le gigantisme et nous faisons croire au concret de ces balivernes par l’immédiateté.

Le gigantisme a fait sauter les deux filtres de l’expérience et du discernement. Comme il n’est pas à taille humaine, personne n’en a l’expérience et l’histoire ne nous en apprend rien ; et comme nos sens sont limités dans l’espace nous n’en avons pas la perception personnelle qui nous permettrait d’utiliser notre discernement. La perception est sous traitée aux médias et le discernement aux experts, ces deux entités ne cherchant qu’à être reconnues. C’est la base du gigantisme de toutes les idéologies qui sans lui ne pourraient prospérer. Il est aussi le support discret de l’esclavagisme actuel dans l’espace qui nous permet de ne pas voir ce qui est loin quand les médias ne nous l’apportent pas dans notre salon. Le mondialisme et la globalisation sont le gigantisme actuel.

L’immédiateté est portée par la constatation indéniable que sur un plan matériel nous vivons mieux que nos grands-parents. La vie apparemment plus facile nous empêche de voir que le prix en est notre propre esclavage dans le temps que constitue le prêt à intérêt condamné par toutes les sagesses mais base du système financier actuel. Nous savons tous que tout se complique chaque jour davantage, que les mots de productivité et d’austérité sont les seules planches de salut dérisoires qu’ont trouvé nos dirigeants pour rester en place un peu plus longtemps mais il est tellement agréable de ne pas ouvrir les yeux et de rester pour l’instant bien au chaud dans un présent qui ne peut pas durer. Nous préférons tous attendre en rêvant que la tempête nous épargnera.

Là encore la guerre est le seul moyen efficace hors l’intelligence pour casser ces deux mauvais jouets. Quelle génération sera la première à vraiment préférer l’intelligence ?

De la complexité du problème

Il est triste de constater que par la qualité médiocre de nos dirigeants, toutes fausses querelles confondues, nous en sommes arrivés à une situation telle que les perspectives d’avenir se limitent à Dieu, à la guerre ou au chacun pour soi.

Nos dirigeants ont choisi Dieu qu’ils appellent la croissance pour ne pas paraitre trop obscurantistes. La réalité est que la guerre se prépare pour nous remettre les yeux en face des trous et il ne reste plus qu’à savoir entre qui et qui. Et en l’attendant nous sombrons tous dans le chacun pour soi, ne sachant même plus ce que recouvre en réalité le « nous ».

Sans aucune réflexion de fond, la folie collective, uniquement intéressée à la réélection des élus, nous rabâche qu’il faut de l’emploi et que seule la croissance en apporte. Les gesticulations et les simagrées pour faire arriver cette chimère sont dérisoires et ridicules même si elles sont articulées et diffusées par les puissants du royaume qui tiennent l’économie, la politique et les medias et qui en vivent très bien.

On essaie de nous faire croire que la croissance crée à la fois de l’emploi et de la richesse. La logorrhée politico-médiatique toujours chiffrée pour donner une impression de sérieux est assez bien décrite par cet article du Parisien de mai 2013 que l’on peut lire ou enjamber.

  • L’économie mondiale ne croît pas assez vite pour créer les emplois qu’attendent des dizaines de millions de chômeurs, mais elle se renforce progressivement, a estimé mercredi à New Delhi le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI).
    La croissance mondiale devrait progresser de 3,3% en 2013 et de 4% l’an prochain, mais ces chiffres masquent des écarts géographiques, a souligné Naoyuki Shinohara lors d’une rencontre avec des diplomates et des hommes d’affaires.
    Le monde est engagé dans une reprise « à trois vitesses » sans « assez de croissance pour générer des emplois pour les millions (de personnes) qui sont au chômage depuis les cinq dernières années », a-t-il estimé.
    Créer des emplois doit être « une question globale » car elle touche au cœur de la crise économique mondiale qui « affecte les jeunes de façon disproportionnée », a-t-il poursuivi lors de son allocution le jour de la Fête du travail.
    En mars, le chômage a atteint un nouveau record absolu dans la zone euro à 12,1%. C’est dans trois des pays bénéficiant d’une assistance financière internationale, assortie de plans d’austérité drastiques, qu’il est le plus élevé: en Grèce (27,2% selon les dernières données disponibles datant de janvier), en Espagne (26,7%) et au Portugal (17,5%).
    « Les économies les plus performantes sont dans les pays émergents et en voie de développement, l’Asie devant enregistrer une croissance moyenne de 7,1% cette année et l’Afrique sub-saharienne une croissance de 5,6% », a indiqué M. Shinohara, ancien ministre des Finances japonais.
    Des pays tels que les Etats-Unis sont sur le chemin de la reprise, avec une croissance attendue de 2% en 2013. D’autres, comme les pays de la zone euro, devraient voir une réduction de leur croissance cette année, a-t-il ajouté.

En réalité si nous prenons le temps de la réflexion, nous prenons facilement conscience que ce qui est fabriqué ou proposé comme service n’est une richesse que si c’est désiré. Si ça ne l’est pas c’est un encombrement voire un déchet si c’est un objet, un agacement voire un harcèlement si c’est un service.

Une société harmonieuse travaille pour satisfaire les désirs de ses membres ou pour les aider à y renoncer. Dans une telle société on ne fabrique que ce qui est demandé et on ne propose que les services déjà attendus. Pour en vérifier l’harmonie et ne pas confondre caprices et besoins, chaque achat est payé à un prix qui permet à l’acheteur comme au vendeur d’avoir fait une bonne affaire. Ce prix est payé comptant car chacun gagne sa vie par un travail auquel il a droit et qui lui donne sa dignité. Ce paiement libère l’esprit des contraintes matérielles et ouvre une perspective de spiritualité réconfortante. L’Etat ne se soucie que de veiller à l’harmonie.

Mais ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui. Pour faire tourner la machine qui ne peut pas s’arrêter puisqu’il faut en payer les échéances, on génère artificiellement chez tous, des désirs que seuls quelques-uns pourront satisfaire. Ces désirs honteusement créés par le génie imaginatif du marketing ne peuvent être évidemment que matériels, proches et immédiats puisque l’harmonie est volontairement oubliée.

La gestion des désirs est extrêmement complexe et nous vivons une époque totalement schizophrénique où pour flatter l’électeur, on achète la satisfaction de ses désirs par un double esclavage : l’esclavage dans l’espace par la mondialisation et son propre esclavage dans le temps par le prêt à intérêt. Tout cela dans un climat moralisateur qui justifie la mondialisation par la lutte contre la pauvreté, qui justifie le prêt à intérêt par les nécessités économiques (et la flatterie de l’électeur) et qui naturellement condamne fermement l’esclavage.

Cela ne mène évidemment qu’à une impasse que les adeptes de la croissance appellent la crise.

Pour sortir de cette impasse il faut sans doute travailler sur trois plans :

  • La gestion des désirs qui sont notre moteur vers le bien comme vers le mal. Les désirs sont de trois ordres : le désir animal, les besoins symbolisés par le ventre, le désir affectif, les sentiments symbolisés par le cœur, et le désir cérébral, la raison symbolisée par la tête. Certains désirs comme la sexualité sont cumulatifs. Leur gestion est composition de soi après décomposition de soi comme l’humus est fruit de mort et source de vie.
  • La gestion de la société en nous débarrassant du capitalisme comme nous sommes débarrassés du fascisme et du communisme. Nous avons besoin d’une société pour la monnaie, pour la justice, pour la défense, pour nos infrastructures mais la nôtre est en pleine décomposition. Nos dirigeants ont en effet renoncé à en préciser les limites, les objectifs et l’organisation et croient compenser leur absence de hauteur de vue par la multiplication des lois et des normes pour se donner l’impression d’exister. Sans aucune perspective, ils tentent de maîtriser par une administration qui devient policière et de séduire par des médias qui deviennent propagande. C’est un état prérévolutionnaire.
  • La gestion de notre rapport à ce qui nous dépasse individuellement et collectivement que j’appelle l’Illimité et que la Bible appelle dans la Genèse la Lumière, Lumière qui apparait au 1er jour alors que le soleil et la lune n’apparaissent qu’au quatrième. Cette verticale, ce rapport à ce qui nous et me dépasse, peut-il être multiple ou unique dans une société harmonieuse ? La question mérite réflexion et sera source de débats difficiles lorsque nous aurons renoncé à l’éluder.