Il est tellement agréable de ne pas voir le problème

Ceux qui en vivent ne savent répondre, quand on leur en parle, que par l’insulte, la dérision ou la censure; jamais une seule réponse de fond. Le monde entier s’interroge sur ce qui se passe dans cet Occident qui avait depuis quelques siècles montré la voie du progrès et qui, depuis 50 ans, s’autodétruit avec une fierté incompréhensible. De plus en plus d’États se rassemblent dans les BRICS qui ne voient que de l’arrogance dans cette fierté revendiquée. Les peuples occidentaux sont écartelés entre la facilité apparente de la vie qu’apporte le refus de voir le problème, et l’évidence que rien ne tourne rond. Ils se réfugient dans les idéologies qui apportent toutes des solutions simples à un problème mal posé. Ils s’y enferment en maudissant à juste titre toutes les autres idéologies, ce qui les entraîne vers les affrontements violents voire haineux entre les certitudes variées qui encombrent la politique et les médias. Mais quel est donc ce foutu problème que personne ne veut voir ?

On ne peut même pas l’aborder directement car, comme personne ne veut le voir, le simple fait d’en parler fait tirer les rideaux. Il faut d’abord passer par la désacralisation de l’économie qui a été faussement érigée en science. Pendant que l’immense majorité des Français se sécurise en justifiant son incompréhension par un commode « je ne suis pas économiste », une toute petite minorité construit des usines à gaz teintés d’histoire et des ballons de baudruche teintés de bon sens dans l’unique but de « faire sérieux » et de rendre difficile les examens des futurs diplômés qui ne s’en serviront que pour leur première embauche. L’économie n’est pas une science, elle est comme l’indique son nom grec οἰκονομία, oikonomía, une gestion de la maison. Et tout le monde sait qu’une bonne gestion de la maison est simplement la recherche difficile et quotidienne du cumul du concret, de l’équilibre et de l’harmonie. Rien de scientifique dans tout ça et nous sommes tous, et tous les jours, des économistes.

Mais les économistes officiels ont créé des idéologies qui sont toutes de fausses harmonies scientifiquement appuyées sur de faux équilibres logiquement construits sur une seule fausse idée, identique dans toutes les idéologies et base de toutes les erreurs. Cette idée fausse ne peut pas à l’évidence être concrète mais elle plait au peuple, c’est la création de richesse avec la croissance qui est sa conséquence.

Tout vient du double sens du mot création. Il y a la création ex nihilo qui est le domaine des dieux et la création par transformation de l’existant, appelée production qui est le domaine des hommes. La production elle-même n’est pas forcément richesse et l’homme ne produit pas de richesses quand il transforme l’eau qu’il boit en sueur, en urine et en larmes.

Mais comme chacun voit bien dans sa vie personnelle qu’il se crée à lui-même des richesses en travaillant, il est très tentant de croire que nous nous créons collectivement des richesses en travaillant tous, ce qui est totalement faux. La richesse n’étant qu’un regard, si le travail personnel peut se transformer en richesse individuelle, c’est exclusivement parce que le résultat du travail personnel va être vu par quelqu’un d’autre comme une richesse et être désiré. L’autre va donc l’acheter en s’appauvrissant. Il n’y a aucune création, il y a échange de deux productions dont l’argent, fruit du travail de l’acheteur. Il y a simplement eu échange de travail, utilisation intelligente de l’énergie des deux. Il y a eu deux enrichissements personnels puisque l’échange a été volontaire et satisfaisant pour les deux mais, comme tout a été consommé ou utilisé, il n’y a eu en aucun cas création collective de richesse si ce n’est le regard que nous portons sur nous-mêmes. Rien de scientifique et rien de mathématique là-dedans, un simple échange d’énergie humaine.

L’ambiguïté sémantique entre création, production et richesse permet toutes les constructions idéologiques de la pseudoscience économique. Les deux erreurs les plus tentantes et les plus fréquentes sont de se prendre pour des dieux en prenant des transformations pour des créations ex nihilo et confondre production et richesse, la production étant une réalité concrète et stable alors que la richesse n’est qu’un regard abstrait et changeant.

Le principe théorique aberrant de l’économie est d’utiliser deux fois une seule production. Elle est d’abord acheté par le client en échange de son argent. Mais cet échange est considéré par l’économie comme contributif à la richesse nationale et comptabilisé dans le PIB  dont on utilisera des pourcentages comme si la richesse qu’il pense chiffrer et pouvoir utiliser, n’avait pas été déjà consommée ou récupérée par l’acheteur. Le vice fondamental de la science économique est de dire à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il est la somme des dépenses. Le refus paresseux d’aller voir ce que dit l’Insee dispense de voir que l’Insee affirme à la fois que le PIB « vise à chiffrer la richesse créée » et qu’on le mesure « par la somme de toutes les dépenses finales ». Certes l’Insee le mesure aussi par les valeurs ajoutées des entreprises et par l’origine de l’argent dépensé, mais il tait que la valeur ajoutée n’existe que par la dépense des clients. Plus les Français dépensent, plus il y a de fonctionnaires, plus on les augmente, plus il y a de trafic de drogue et de prostitution, plus la France s’enrichit. Travaillez pour dépenser et consommer, et réjouissez-vous car en dépensant vous produisez de la richesse nationale. C’est tellement bête qu’on se demande comment il est possible qu’une telle absurdité perdure et soit même enseignée.

Pour le comprendre il faut non seulement comprendre qu’il n’y a pas de création de richesse mais il faut encore comprendre comment la monnaie scripturale permet  de faire croire à la création de richesse en faisant grimper la dette mondiale. Pour rappel, la monnaie scripturale est la monnaie provisoire créée ex nihilo par n’importe quelle banque pour être prêtée avec intérêt et détruite dès récupération. Et comme les banques en créent beaucoup plus qu’elles n’en détruisent, la dette mondiale flambe aussi vite que les liquidités mises à disposition des déjà riches qui nous font croire en les dépensant que nous sommes un pays riche alors que nous sommes simplement devenus un pays inactif, endetté et bêtement fier de l’être.

Et c’est là que l’on peut enfin aborder le problème que personne ne veut voir et qui permet depuis 50 ans de rendre apparemment possible ce qui ne l’est pas : c’est la dépense. Nous dépensons à tort et à travers un argent que nous fabriquons pour subventionner, pour nous donner bonne conscience avec tous les « quoiqu’il en coûte » qui évitent les choix difficiles mais totalement indispensables que nous reportons pour ne pas les affronter, et ce, avec la complicité active des politiciens et des médias qui voient toujours l’emprunt et la dépense comme les solutions des problèmes. Sacrifier l’avenir au présent est la constante de tous les politiques actuels en empêchant le peuple de comprendre ce qui se passe.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’homme et la femme ont toujours et partout fondé leur égalité sur leur interdépendance, leur avantage comparatif comme le disait David Ricardo pour l’égalité des États ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, qu’il faut sérieusement augmenter ceux qui produisent, les agriculteurs, les mères au foyer, les ouvriers et les artisans, ainsi que ceux qui les assistent ou les préparent comme les encadrants, les médecins ou les enseignants, tout en taillant dans le vif aussi bien les parasites du haut qui ne sont que dans la communication, que les parasites du bas qui croient suffisamment à la création de richesse pour ne vouloir qu’en profiter. Ils prospèrent actuellement tous les deux, ceux du haut créant les idéologies qui permettent avec ceux du bas d’écraser ceux qui produisent encore.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous vivons une incohérence générale qui se fait grignoter par un islam cohérent mais dont la cohérence n’est pas celle qui fut la nôtre ? Ne faut-il pas retrouver notre cohérence ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons inscrire dans la constitution l’interdiction de voter des budgets déficitaires après avoir enfin compris que le PIB ne chiffre que la somme des dépenses ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons retrouver l’esprit de la charte de La Havane qui a été signée unanimement en 1948 par l’ONU en y fondant l’OIC, l’office international du commerce, et qui obligeait, par les droits de douane nécessaires,  à une balance commerciale équilibrée (la balance des paiements pour être précis) ? Nous avons sombré hors ONU dans l’encombrant OMC qui dit l’exact contraire.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’université n’est qu’un moment de travail intense pour le tout petit nombre qui a la capacité d’aider les autres à mieux produire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’Union Européenne n’est qu’un condensé idéologique de tout ce qu’il ne faut pas faire et qu’attendre simplement son pourrissement inéluctable est en train de devenir suicidaire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la compétitivité n’est pas ce qu’elle est devenue, à savoir tenter de faire payer les autres, mais une concurrence, courir ensemble, une compétition, une pétition commune au dépassement de soi ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la valeur de l’argent ne dépend que de la qualité de l’énergie humaine dépensée pour l’obtenir et que l’argent est par définition limité ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que toutes ces questions dérangent et que le pouvoir a surtout envie de les mettre sous le tapis en s’intéressant beaucoup plus à lui-même qu’à son peuple quand il dépense un argent sans valeur qu’il fait créer pour l’emprunter par des gens qui y ont intérêt ?

Ludwig von Mises, a écrit en 1949 dans Human Action : « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par une expansion du crédit. La seule question est de savoir si la crise arrivera plus tôt, par l’arrêt volontaire de la création de monnaie, ou bien plus tard, par l’effondrement final et total du système monétaire en cause ».

Nous avons choisi l’effondrement et ne nous y préparons pas.

La monnaie ? Un fait social total

Une idéologie est une construction de bon sens fondée sur une analyse fausse. Le problème de toute idéologie est qu’elle est toujours séduisante car le bon sens est séduisant, et pourtant toujours fausse par l’erreur de l’analyse de départ. Les deux mondes politique et médiatique ont besoin de séduire pour faire du nombre, qui pour les élections, qui pour les annonceurs. Ils sont très attirés par les idéologies parce qu’elles sont toutes tentantes. Ils évitent tous les deux de travailler l’analyse de départ et ils construisent des colosses aux pieds d’argile qui ne peuvent que s’effondrer. La monnaie en est sans doute l’exemple le plus ravageur.

Pierre Gueneau dans son livre Macroéconomie écrit : « Monsieur Reinesch, le président de la Banque centrale du Luxembourg, un très grand expert en économie dont la culture est impressionnante, m’a confié un jour qu’ayant reçu un prix Nobel d’économie, celui-ci lui avait avoué humblement qu’il ne savait pas ce qu’était la monnaie ». Cet aveu, apparemment surprenant, éclaire le problème fondamental de la monnaie qui est qu’elle n’a jamais été définie. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un symbole ou une énergie, d’autres encore une institution. Aristote en a donné trois utilités, intermédiaire d’échanges, unité de compte et réserve de valeur, mais définit-on un train et une voiture par leurs trois utilités de moyen de transport, de protecteur d’intempéries et de montreur de paysages ? Pour définir quelque chose, il faut commencer par en comprendre l’origine, comprendre le sens de son apparition, le pourquoi de son arrivée, le moment de sa naissance. Or le sens qu’on lui donne actuellement est idéologique. Il est prétendu et toujours enseigné aujourd’hui que la monnaie a été inventée pour remplacer le troc qui était devenu trop compliqué. Cette affirmation est tellement fausse que personne ne tente de l’expliquer ni même de l’étudier. Elle est assénée avec obligation de la répéter si l’on veut obtenir son diplôme. Aucun ethnologue ni aucun archéologue n’a pourtant jamais trouvé trace d’une économie de troc. Le troc, échange ponctuel et simultané de marchandises ayant la même valeur aux yeux des deux parties, peut exister entre individus. Il existe aussi entre groupes qui ne se connaissent pas mais jamais aucun groupe de personnes qui se connaissent n’ont eu entre eux une économie quotidienne de troc totalement irréaliste. La monnaie n’a donc pas remplacé le troc. Alors pourquoi a-t-on créé la monnaie ? Quel est le problème que l’apparition de la monnaie a voulu résoudre ? Depuis que l’erreur de la monnaie remplaçant le troc est quasiment publique, la curiosité naturelle cherche le problème tellement dérangeant qu’il a fallu pour s’en débarrasser, inventer la monnaie dont on n’avait pas ressenti le besoin auparavant. Pierre Gueneau, toujours dans le même livre, émet une hypothèse. Le problème insoluble aurait été la juste répartition de la production des chasseurs cueilleurs. Un « vieux sage » représentant à la fois le pouvoir et l’intelligence, aurait décidé de ne plus compter sur ses doigts, ce qui force à une mémorisation compliquée, mais sur des bûchettes ocrées qu’il aurait confectionnées et qui auraient été les ancêtres de la monnaie.

Une autre hypothèse parait plus probable. Elle part de l’observation du fonctionnement d’un groupe humain que l’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss  a analysé en 1925 dans son livre Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques. Il observe que tout y est échange non simultané contrairement au troc. Il a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contre-don étaient ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. On retrouve ce fait social total dans la famille où l’autorité parentale veille à ce que chaque membre de la famille apporte bien sa pierre à ce qui devient en effet un véritable édifice.

Et c’est là sans doute que le problème s’est posé absolument partout. Quand le groupe est devenu important, l’autorité du groupe n’a plus été capable de vérifier que chacun avait bien compris que le don entraînait le contre-don et qu’il fallait savoir rendre quand on avait reçu. C’est l’arrivée discrète mais inéluctable de profiteurs et de tire-au-flanc qui a probablement dû rendre obligatoire la simultanéité du don et du contre-don, ce qui a entraîné partout l’invention de la monnaie. Si cette hypothèse est exacte, l’origine de la monnaie serait l’invention de la contrepartie simultanée. L’apport de chacun n’aurait plus été inscrit dans les mémoires mais matérialisé en monnaie.  Ce ne serait pas le remplacement du troc mais au contraire son introduction concrète par la monnaie. Quelles que soient les hypothèses, il semble bien que ce soit la limite de la mémoire humaine qui ait poussé partout à la création de la monnaie.

Mais si c’est l’hypothèse de la contrepartie simultanée qui est la bonne, elle est bouleversante car si la monnaie remplace le don et le contre-don, elle est, en suivant Mauss, un fait social total à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et elle ne peut être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Nous pouvons observer que la monnaie rentre bien dans toutes les cases qui définissent pour Mauss le fait social total.

  • La monnaie est culturelle car elle dépend de la culture du lieu et du moment. Elle a été en or, en argent, en cuivre, en blé, en sel, en bétail ou en plume d’oiseau rare.
  • La monnaie est économique car elle a été, toujours et partout, une richesse en soi qui ne s’obtient que par un effort préalable à sa possession. En posséder est une reconnaissance de la qualité de l’effort fait.
  • La monnaie est sociale car elle lie ceux qui l’utilisent et qui y voient même par sa possession leur reconnaissance sociale.
  • La monnaie est religieuse car on la recherche et on l’aime pour sa puissance sans bien la comprendre.
  • La monnaie est symbolique car elle est le symbole et le véhicule de l’énergie qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir.
  • La monnaie est juridique car la copier ou la contrefaire est lourdement sanctionné.

La monnaie est tout cela et donc, plus que probablement, le fait social total tel que décrit par Mauss. Et si la monnaie est un fait social total, les conséquences en sont multiples et concrètes, la première étant que l’économie n’est pas dissociable des autres aspects de la vie sociale et n’est donc pas mathématisable.

Etant culturelle, la monnaie ne peut être unique que dans une culture unique

Etant économique, la monnaie est une richesse qui ne peut l’être que par l’énergie humaine et le temps qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir. Sa quantité est pour cela limitée.

Etant sociale, c’est l’énergie et le temps de la société qui l’ont créée et son prélèvement par le pouvoir peut être considéré comme le premier impôt, d’abord prélevé puis redistribué suivant les apports de chacun.

Etant religieuse, y toucher sans précaution et sans réflexion est malvenu, voire dangereux.

Etant symbolique, il est important de savoir ce qu’elle représente et ce que l’on respecte inconsciemment au travers d’elle. Ne serait-ce pas le travail ?

Etant juridique, les Politiques qui font les lois, doivent la comprendre avant de la réguler.

Nous pouvons donc tenter une première définition de la monnaie.

La monnaie est une richesse prélevée sur le peuple et transformée par le pouvoir en un « fait social total » qui construit une société comme le don et le contre-don construisent une famille ou une tribu.

Elle est donc accessoirement en effet à la fois une marchandise, une énergie, un symbole et une institution qui facilite les échanges. Elle est aussi une unité de compte et une réserve de valeur. On peut rajouter un lien social et une icône. Nous verrons dans un prochain article ce que les Politiques en ont fait au XXe siècle en dissociant l’économie des autres aspects de la vie sociale au risque d’ébranler l’ensemble de l’édifice et de disperser leur énergie à tenter par différents moyens théoriques et idéologiques de l’empêcher de tomber.

Réflexion sur l’économie

En cette période électorale, trois blocs idéologiques s’affrontent avec comme point commun de parler économie sans y réfléchir vraiment et sans rien approfondir. Au centre sous la houlette d’Emmanuel Macron et des restes de caciques des Républicains et des Socialistes, un bloc pense qu’une bonne communication permet de se dispenser d’agir et de réfléchir. Sur ses deux côtés, deux autres blocs conscients du désastre où nous mènent l’inaction et la fausse réflexion, proposent deux idéologies contradictoires, aussi utopiques l’une que l’autre car fondées toutes les deux sur la chimère de la création de richesse qui est la négation de ce qu’est l’économie.

Impossible de comprendre l’économie sans repartir du début, décrire les évolutions et constater les dérapages.

L’économie est d’abord l’organisation de toutes les énergies humaines à l’intérieur d’un groupe, groupe qui consomme ce qu’il produit et qui peut consommer d’autant plus qu’il produit davantage et qu’il rend chacun utile. Produire échanger et consommer sont les trois bases fondamentales de l’économie, la quatrième étant l’harmonie entre les trois. L’avantage comparatif de confier à chacun ce qu’il fait le mieux ou le moins mal, est une évidence immédiatement comprise dans tous les groupes. Très tôt pour produire davantage, les sociétés ont domestiqué l’énergie calorique par le feu, l’énergie animale pour la traction, l’énergie éolienne par les moulins à vents et la marine à voile, l’énergie solaire par l’agriculture et les serres, et l’énergie hydraulique par les barrages et les moulins à eau. Ce n’est qu’au XXe siècle que l’homme a réellement domestiqué les énergies fossiles mais les lieux de production et de consommation s’étant rapidement éloignés les uns des autres, la répartition du fruit des énergies fossiles s’est faite par l’argent au moment même où les sociétés ont perdu le sens de la monnaie.

La monnaie avait toujours été un prélèvement fait par le pouvoir sur la richesse d’une société afin, comme Aristote l’avait dit, de faciliter les échanges, de quantifier la richesse et d’en être la réserve. Toujours et partout elle était le fruit d’une énergie humaine intelligemment dépensée. C’était de l’or, de l’argent, du sel ou du bétail, en tous cas une richesse prélevée sur une richesse collectivement reconnue par l’effort qu’il avait fallu faire pour l’obtenir. La monnaie était par définition limitée.

Le pouvoir a toujours tenté de tricher un peu mais les vrais dérapages ont commencé au XVIIIe siècle avec l’arrivée de la monnaie « fiduciaire » fondée sur la confiance, monnaie papier adossée à une richesse réelle et reconnue. Ce fut d’abord les billets de Law adossés aux richesses du Mississipi à l’époque du Régent, puis les roubles de la Grande Catherine adossés aux mines russes de cuivre, puis le dollar continental adossé à l’or espagnol et enfin les assignats adossés aux richesses confisquées à la noblesse et au clergé. Toutes ces monnaies ont rapidement disparu par la manie qu’a partout le pouvoir de trahir la confiance qu’on lui fait et de fabriquer infiniment plus de monnaie qu’il n’y a de richesses réelles en garantie. Ces mauvaises expériences ont fait revenir pendant près de deux siècles à l’or comme monnaie, limitée en quantité par l’énergie qu’il avait fallu D’ABORD avoir dépensé pour l’obtenir.

La stupidité incroyable de la troïka politico-médiatico-universitaire au pouvoir a été d’accepter dans la deuxième partie du XXe siècle sans rien y comprendre, le trait de génie diabolique du monde financier qui a créé par le prêt bancaire qui n’avait jamais existé que sur gage, une monnaie non différenciable de la vraie mais qui ne véhicule plus aucune énergie déjà bien dépensée mais une énergie efficace à trouver PLUS TARD. Finie la primauté de la production, bonjour les fantasmes les plus variés devenus apparemment  réalisables grâce à cette monnaie devenue illimitée. Le pouvoir s’est empêtré dans une conception aberrante de la démocratie où, le monde de la finance ayant permis au peuple de rêver sans limite, c’est la majorité des rêveurs qui définit dorénavant de nouvelles vérités et la marche à suivre pour les atteindre. Nous vivons la réalité du roman de Carlo Collodi où Pinocchio affublé du Chat et du Renard, se retrouve au pays des jouets. Le peuple qu’il représente ne peut qu’être écartelé comme Pinocchio entre d’un côté son bon sens et sa volonté de bien faire, et de l’autre le plaisir de croire aux mensonges de la troïka politico-médiatico-universitaire. L’avis du peuple perd de son intérêt tellement son environnement n’est que construction mentale irréaliste pour qu’il en perde son bon sens. On y rajoute les peurs complètement artificielles pandémique, climatique ou du méchant Poutine pour avoir un joli troupeau en quête de son berger qui lui fera traverser l’orage.

Nous sommes dans cette impasse et analyser l’incohérence de toutes les solutions proposées par tous les chats et tous les renards, devient une nécessité absolue.

Il y a d’abord le carburant de la bêtise qui permet toutes les incohérences. C’est la croyance généralisée en la création de richesse qui alimente toutes les propositions sans aucune exception. Si les entreprises produisent et font en effet pour elles-mêmes de la valeur ajoutée, cette valeur ajoutée n’existe que par la dépense des clients et il n’y a donc, macro économiquement parlant, que des valeurs échangées et en aucun cas créées quand la monnaie est une vraie richesse. Seule la création de fausse monnaie par les banques centrales et commerciales, permet depuis un demi-siècle d’acheter et donc de transformer artificiellement en richesse la production des entreprises. C’est la montée sans fin de la dette qui fait croire à la création de richesse. Comme le PIB est la somme de toutes les ventes, créer de l’argent pour pouvoir acheter davantage, fait monter naturellement le PIB, chiffrage proposé aux gogos de la création de richesse dans laquelle on pourrait prétendument puiser.

Le carburant de la bêtise étant en place et à disposition dans la quasi-totalité des esprits, tous les fantasmes peuvent s’épanouir et nous pouvons observer la multiplicité de leur étalage comme de leur justification par la création de richesse.

Les femmes ont renoncé à l’égalité qu’elles avaient avec les hommes dans leur complémentarité pour se vouloir identiques  en jouant à l’homme et en renonçant à elles-mêmes. Comme chaque fois, les mots inversent la réalité et l’abandon de l’égalité hommes-femmes est devenu officiellement l’égalité hommes-femmes avec son ministère, sa corne d’abondance, ses égéries et ses contre-vérités déguisées en vérités obligatoires.

Les producteurs, ouvriers, artisans et agriculteurs sont petit à petit remplacés par des zombies sortis des universités, poussés par leurs parents à « faire des études » et ayant appris l’oisiveté à l’université, convaincus qu’ils vont pouvoir consommer les richesses qu’ils vont créer par leur capacité à emprunter, la création magique de richesse devant s’occuper de rembourser. C’est l’argent venu de nulle part qui rend ce fantasme provisoirement crédible et une population qui ne produit plus rien si ce n’est un jus de crane malade et irréaliste. Produire ou être utile à la production en la rendant possible ou en la distribuant, n’est plus la base de l’économie. L’économie n’est devenue que discutaillerie entre bavards inutiles et incompétents sur la meilleure façon de se partager une création de richesses imaginaire. Et on continue à présenter l’économie comme une science !

Pour tenir encore un moment, le mythe du libre-échange permet de faire croire que nous consommerons ce que d’autres produiront, sans voir que tous les autres sont en train de venir chez nous pour partager notre bêtise tellement nous leur avons fait croire que c’était de l’intelligence et que nos valeurs étaient avant tout le généreux partage de notre richesse imaginaire. La préférence nationale qui s’appelait la citoyenneté est combattue par la prétendue sagesse  des faux sages imbus d’eux-mêmes du conseil constitutionnel qui défait impunément les lois et du conseil d’état qui défait impunément toute décision administrative.

Devant cette accumulation d’inversions de valeurs, que propose donc la classe indémêlable politico-médiatico-sportivo-intello-universitaire toute ravie de sa position personnelle quel qu’en soit le mérite réel ?

Il y a ceux qui sont bien au chaud dans leur intérieur personnel et qui ne veulent surtout pas en être dérangés par les extrêmes dont ils ne savent même pas que cela veut dire ceux qui sont le plus à l’extérieur. On y retrouve tous les biens lotis où qu’ils se trouvent de Fabius à Macron ou Hollande en passant par les barons Républicains ou les éléphants socialistes sans oublier Mbappé au salaire indécent parce qu’il est simplement agile de ses pieds.

Ceux qui déjà bien au chaud personnellement comme Le Pen ou Mélenchon, croient pouvoir encore améliorer leur confort en étant mieux soutenus par un peuple perdu. Ils se séparent entre ceux qui pensent privilégier l’émotion en appelant généralement cela la gauche et ceux qui pensent privilégier la raison en appelant cela généralement la droite. Comme ce qu’ils proposent sera systématiquement censuré par le pseudo état de droit du conseil constitutionnel, du conseil d’état et de la cour européenne des droits de l’homme, la nouvelle assemblée ne changera rien à rien, ils continueront tous à acheter le peuple avec de l’argent qu’ils n’ont pas jusqu’à la véritable et inéluctable explosion.

Comme l’émotion envahira la rue quel que soit le résultat des urnes, sans doute vaut-il mieux envoyer de la raison à l’assemblée. Mais tant que le peuple n’aura pas compris que l’économie se limite à produire, à échanger et à consommer, il restera dans l’angoisse d’attendre sans savoir quand, comment et par qui, la table sera renversée. Où sont donc les intellectuels ?

L’oubli de l’essentiel

Les crises se succèdent les unes aux autres, les suicides d’agriculteurs et d’adolescents se multiplient dans une indifférence presque générale, les liquidations d’artisans, de commerçants et de PME repartent à la hausse. La classe politique regarde ailleurs, pense qu’en se rajeunissant elle se retrouvera et augmente ses frais de fonctionnement. Les Français réalisent que tout se décide à la Commission européenne aux mains de l’Allemagne et de Washington avec ses nouveaux kapos disséminés en Europe. Que s’est-il donc passé pour en arriver là ?

Nous avons simplement oublié qu’une société ne fonctionne qu’en produisant ce qu’elle consomme. Consommer est facile, produire est plus difficile. Dans une société cohérente les producteurs, agriculteurs artisans ou industriels, tiennent le haut du pavé. Les services sont d’abord les services à la production comme le forgeron, le transporteur ou le comptable. Les services à la personne ne sont rémunérés que s’ils permettent à la personne de mieux produire, comme le font le médecin et l’instituteur. Les services à la personne destinés à faciliter la vie sont laissés à la famille et aux bénévoles. L’avantage comparatif cher à Ricardo ne s’applique pas qu’entre nations. Il s’applique d’abord à tout individu pour savoir où il est le plus utile et le plus efficace. En démocratie telle que la Grèce l’a inventée, alors que tout le monde consommait, y compris les esclaves, seuls les producteurs de blé ou d’huile votaient car ils avaient quelque chose à perdre.

Aujourd’hui en occident et particulièrement en France, nous sommes devenus une société urbanisée de consommateurs où les villes ne produisent plus rien et attirent de plus en plus une population dont l’activité ne consiste qu’à se faire payer en faisant croire qu’elle apporte un plus à son employeur ou à son client. Les idéologies les plus variées et les plus inconséquentes cherchent toutes, sans aucune chance de succès et en se disputant entre elles, comment consommer et se distraire sans produire et comment l’expliquer avec brio pour le rendre crédible aux moutons que nous sommes quasiment tous devenus. Les deux bases de cette folie collective partagée par toutes les idéologies actuelles sans aucune exception, sont une création spontanée de richesse, une nouvelle manne non divine  appelée croissance, et une force venant de nulle part, la monnaie que les banques créent quand elles le souhaitent par une simple dette qu’on leur reconnaît.  L’une permet de croire que demain réglera tout, l’autre permet d’attendre chaque jour la solution qu’apportera forcément demain.

Au fond tout le monde sait que c’est idiot, mais toucher à l’un quelconque de ces deux mythes ébranle tellement l’édifice que cela en devient sacrilège. De plus, toucher à l’un rend l’autre impossible. Sans croissance pas de remboursement, sans prêt bancaire, pas de croissance. A l’inverse il est tellement agréable de croire que les prêts bancaires font de la croissance qui permettra les remboursements.

Nous avançons dans le mauvais sens avec une régularité et une constance stupéfiante. Ceux qui produisent vraiment, les ouvriers, les artisans et les paysans sont méprisés, mal payés et de moins en moins nombreux. Les commentateurs, conseils, contrôleurs, vérificateurs, chercheurs d’idées, transmetteurs de papiers et services à la personne, pullulent et arrivent à se faire payer par la manne que l’État et les collectivités font dégouliner par les subventions. L’État, pour payer l’inutile, diminue quantitativement toutes les fonctions régaliennes et augmente tellement les inutiles que l’administration augmente en volume quand son efficacité diminue. L’université qui était réservée au tout petit nombre dont la capacité permettait de mieux organiser la production et sa distribution, est devenue le fourre-tout où tout un chacun apprend avec une lenteur organisée, à se croire utile en ne produisant rien. Même les ingénieurs sortis de Polytechnique ou de Centrale pantouflent dans la banque ou le commerce international. Alors que l’entrée en 6e, le brevet et le bac étaient des filtres ne laissant passer qu’une vraie élite au mérite comme à la capacité, on a ridiculisé les filtres pour pouvoir se glorifier d’avoir 80% de bacheliers bien décidés, vu leurs prétendues connaissances, à ne rien produire de leur vie.

Il s’est constitué depuis que les monnaies ont été déconnectées de toute valeur réelle, une union particulièrement malsaine et incohérente entre un peuple confiant dans ce qu’on lui présente comme le progrès et une classe politique qui, pour être élue, flatte ce peuple en l’achetant avec de l’argent qu’elle fait créer par les banques. Les Français étant devenus très majoritairement improductifs élisent à la majorité, une classe politique à leur image, incompétente, contente d’elle-même, n’analysant les sujets qu’à l’aune de la prochaine élection. Pour ne prendre que les plus visiblement ridicules, cela donne aussi bien Emmanuel Macron qu’Anne Hidalgo élue par un Paris qui ne sait que consommer et se croire utile et important ou que Marine Le Pen qui a remplacé le parti communiste dans son attractivité des gens simples et honnêtes.

Est-il encore possible de retrouver une cohérence ? La réponse est clairement non tant que la direction de l’occident continuera à croire à la croissance et à la fausse monnaie éphémère créée par les banques.

La preuve de l’existence de la croissance est avancée par l’université, serinée par tous les médias et réputée incontestable par la majorité d’entre nous. Cette preuve est son chiffrage par le PIB. Personne ne semble prendre la peine d’aller vérifier que l’INSEE, tout en continuant à affirmer mensongèrement comme tous les autres que le PIB mesure la richesse créée, a enfin reconnu depuis le 28 janvier 2021 que le PIB est calculé par « la somme des dépenses finales ». Certains qui ne prennent pas la peine d’aller voir la définition du PIB sur le site de l’INSEE, se réfugient dans le calcul par la valeur ajoutée des entreprises en oubliant que seule la dépense des clients crée cette valeur ajoutée. D’autres disent avec un certain bon sens que si l’on peut dépenser, c’est que l’on est riche, ce qui était vrai quand la monnaie était une richesse en soi comme l’or, l’argent, le blé ou le sel, mais ce qui est complètement faux aujourd’hui où l’argent est principalement une dette vis-à-vis de la banque qui l’a créé. Il suffit que les banques créent de l’argent pour que les Français achètent, que les entreprises fassent de la valeur ajoutée et que nous soyons donc, à nos yeux, collectivement de plus en plus riches et ravis de consommer sans produire, en travaillant de moins en moins et en achetant nos fêtes, n’étant même plus capables de les produire. Finie la chanson « Samedi soir après le turbin… », le progrès l’a enterrée.

Ce qui serait presque déprimant, c’est que la classe politique ne propose pour demain que des idéologies déguisées en réalisme concret. Une idéologie, comme son nom l’indique, est l’étude d’une seule idée qui doit résoudre tous les problèmes. Pour une idéologie il suffit de changer un détail pour que tout rentre dans l’ordre. Ce détail est toujours un détail, soit de temps, soit d’espace, soit d’organisation.

Le temps permet tous les rêves et le capitalisme actuel croit à la manne que créerait son argent et veut absolument nous faire constater que les choses s’arrangent alors que nous voyons qu’elles empirent chaque jour davantage.

L’espace permet, sans aucun argument sérieux, de croire que tout sera plus simple quand nous serons plus petit disent les régionalistes ou plus grand disent les européistes. La mode est à l’Europe de Bruxelles qui n’est même plus européiste mais mondialiste en imaginant un monde aussi borné qu’elle, ce dont les BRICS tentent de la réveiller.

Les idéologies fondées sur de meilleures organisations pourraient être intéressantes si elles étaient audacieuses, courageuses et fondées sur une analyse réaliste. Mais comme elles sont toutes fondées sur la croissance dont elles parlent et sur la fausse corne d’abondance dont elles ne parlent pas, elles ne sont ni audacieuses ni courageuses et donc inintéressantes. La pire est sans doute le libre-échangisme qui ressort l’avantage comparatif entre nations de Ricardo en oubliant consciencieusement qu’à son époque, l’avantage comparatif entre nations reposait d’abord sur l’avantage comparatif entre hommes et femmes et sur celui entre citoyens qui étaient à l’époque une évidence naturelle, vitale et vécue. Aujourd’hui l’identité entre hommes et femmes  et entre citoyens a remplacé l’égalité qu’ils avaient par leurs avantages comparatifs et la corne d’abondance appelée dette, permet à chaque nation de rester incohérente et de rendre sans aucun intérêt et même nocif, l’avantage comparatif entre elles, base intellectuelle de l’abominable commission européenne.

Tout cela permet depuis plus d’un demi-siècle de vivre un rêve éveillé que nous savons tous mortifère, une des preuves en étant la consommation extravagante d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, une autre étant l’immigration invraisemblable qui accepte de produire.

Le 10 juin les Européens choisiront entre les minorités qui veulent renverser la table, la majorité qui veut continuer à rêver et la lâcheté de rester chez eux. Il semble qu’il soit encore peut-être possible d’espérer.

L’origine de la force de la monnaie

L’incompréhension générale de l’origine de la force de la monnaie est le fait majeur de notre époque qui dissimule tous nos problèmes. Nous ne tentons même pas de les résoudre en regardant ailleurs et en « débloquant » un argent inexistant pour ne pas les voir. On nous bassine avec des discutailleries pour savoir si la monnaie est une marchandise, un symbole ou une institution mais personne ne cherche l’origine de sa force. Certains prétendent que sa force vient de la confiance que nous avons en elle mais la confiance n’est qu’une transmission et on ne connait toujours pas la force que la confiance transmettrait.

Au départ une monnaie était toujours une richesse transportable comme l’or, l’argent, le blé, le sel ou des plumes d’oiseau rare. Mais nous avons perdu le sens de la richesse qui n’est qu’un regard satisfait, envieux ou admiratif sur une marchandise, un symbole ou une institution (Amadou Toumani Touré disait qu’au Mali ils étaient riches de la famille). Ce regard n’est satisfait, envieux ou admiratif que par la qualité du travail qui a été nécessaire à la fabrication ou à l’obtention de cette marchandise, de ce symbole ou de cette institution. C’est donc sans aucun doute l’énergie humaine qui est la source de la force de la monnaie.

Trouver l’énergie humaine qui donnera sa force à la monnaie a toujours été l’apanage des puissants. Ce fut l’esclavage, le servage, le salariat avec toujours la tentation de la servitude volontaire sécurisante. Seul le salariat subsiste, au moins en occident, et l’impôt a pris le relais. Les nations puissantes sont allées chercher l’énergie humaine sous forme de richesses par des pillages ou des colonisations. Les empires anglais ou français sont allés chercher une énergie humaine dans leurs colonies pour donner force à leurs monnaies et ne pas observer de hausses des prix consécutives au moindre travail de leur propre peuple. Le cas de l’Allemagne hitlérienne est intéressant par la rapidité de la création du problème puis de sa solution. Elle a commencé par faire comme tout le monde en pillant les pays qu’elle avait vaincu et en augmentant parallèlement sa quantité de reichsmarks nourris par l’énergie humaine étrangère. Le problème a été résolu dès 1948 par les trois gouverneurs militaires de l’occupation occidentale qui ont supprimé 95% de la monnaie allemande en créant le deutsche mark valant un quart de dollar. Aujourd’hui après les empires et l’Allemagne, ce sont les USA qui ont fabriqué à l’infini des dollars qui ne trouvent leur force déjà utilisée qu’en allant pomper de l’énergie humaine sous forme de richesses sur presque toute la Terre. La solution déjà écrite d’un nouveau dollar valant probablement mille fois moins que le dollar actuel est assez peu imaginable sans perdre une guerre. En le comprenant, on comprend mieux que la guerre est le moyen commode de déculpabiliser ceux qui mettent un pays en incapacité de se contenter de l’énergie de son peuple.

La question se pose alors de savoir pourquoi nous avons totalement oublié que la force de l’argent ne vient que de l’énergie humaine et pourquoi cette évidence est cachée à l’université et même violemment reniée par tous ceux que cela dérange. Et nous en arrivons à la question : dans quel cas une évidence est-elle dérangeante ? Lorsqu’elle révèle une vérité soigneusement dissimulée. En tirant le fil on s’aperçoit que si l’énergie humaine n’est pas reconnue comme source de la force de la monnaie, c’est que l’on veut cacher au peuple le changement de paradigme effectué depuis la dernière guerre mondiale. De tous temps l’énergie humaine avait été dépensée avant d’être évaluée puis traduite en monnaie et véhiculée par elle. Or aujourd’hui nous inversons le temps en dépensant la monnaie avant de lui donner sa force et cela rend possible toutes les folies sans aucune exception. Les folies ont le besoin vital que le peuple ne soit pas conscient que l’on dépense pour elles aujourd’hui son énergie de demain. Utiliser l’énergie humaine demain sans contrepartie puisque déjà dépensée, c’est réinventer l’esclavage sans le dire et en laissant lâchement la patate chaude aux suivants. On comprend mieux pourquoi le peuple ne doit pas connaître la définition de la monnaie comme véhicule d’énergie humaine et se contenter de ses utilisations de moyen de paiement, d’unité de compte et de réserve de valeur. C’est aussi réducteur que de définir une voiture comme moyen de transport, protecteur des intempéries et défilement de paysages. Le peuple peut prendre ses week-ends, ses vacances, ses RTT et aller à la plage et au ski. Il doit ignorer qu’il scelle par ses plaisirs, l’esclavage de ses enfants.

Comment réagir ? La réaction habituelle est la guerre qui est le bouc émissaire parfait d’une baisse drastique du niveau de vie et qui exonère les vrais responsables qui sont les hauts fonctionnaires surpayés, nouvelle aristocratie inutile qui, en l’achetant, ont transformé leur victime, le peuple, en complice. Les Politiques, les médias et les juges n’existent que par la vitalité de la corne d’abondance imaginaire que le changement de paradigme a créée. Ils sont donc aux ordres « à l’insu de leur plein gré ». On voit à nouveau mal comment l’intelligence peut reprendre le manche et comment il serait possible d’éviter la guerre ou la révolution. Pour ceux qui croient que la France a débuté en 1789, c’est un retour aux sources.

Une première conclusion est qu’il est totalement inutile de perdre son temps à combattre en les isolant, chacune des folies qui ne sont toutes que des conséquences de la corne d’abondance imaginaire : wokisme, lgbt, immigration, féminisme, individualisme, laïcité, passage doucereux de l’égalité à l’identité homme femme. Elles ne sont toutes que des conséquences. C’est en comprenant l’origine de la force de la monnaie que tout pourra rentrer dans l’ordre. La nouvelle aristocratie, universitaire, ministérielle ou planquée dans les comités Théodule, a réussi le coup de maître que personne n’en ait envie.

Mensonge par omission

Quelle que soit l’horreur des massacres et comme les médias le taisent avec opiniâtreté, il semble utile de faire connaître cet article de The Intercept de février 2018 qui rappelle que le Hamas a été créé par Israël pour concurrencer le Fatah laïc dirigé par Yasser Arafat qui voyait dans le Hamas une « créature d’Israël ». C’est un simple élément à avoir aussi en tête.

Le Hamas veut détruire Israël, n’est-ce pas ? Mais comme le montre Mehdi Hasan dans une nouvelle vidéo sur Blowback, les responsables israéliens admettent qu’ils ont contribué à la création du groupe.

Que savez-vous du Hamas ?

Qu’il a juré de détruire Israël ? Qu’il s’agit d’un groupe terroriste, condamné par les Etats-Unis et l’Union européenne ? Qu’il dirige Gaza d’une main de fer ? Qu’il a tué des centaines d’Israéliens innocents avec des roquettes, des mortiers et des attentats suicides ?

Mais saviez-vous aussi que le Hamas – acronyme arabe de « Mouvement de résistance islamique » – n’existerait probablement pas aujourd’hui sans l’Etat juif ? Que les Israéliens ont contribué à transformer une bande d’islamistes palestiniens marginaux, à la fin des années 1970, en l’un des groupes militants les plus célèbres au monde ? Que le Hamas est un retour de flamme ?

Il ne s’agit pas d’une théorie du complot. Ecoutez d’anciens responsables israéliens tels que le général de brigade Yitzhak Segev, qui était le gouverneur militaire israélien à Gaza au début des années 1980. Plus tard, Segev a déclaré à un journaliste du New York Times qu’il avait aidé à financer le mouvement islamiste palestinien en tant que « contrepoids » aux laïcs et aux gauchistes de l’Organisation de libération de la Palestine et du parti Fatah, dirigé par Yasser Arafat (qui qualifiait lui-même le Hamas de « créature d’Israël »).

« Le gouvernement israélien m’a donné un budget », a avoué le général de brigade à la retraite, « et le gouvernement militaire finance les mosquées ».

« Le Hamas, à mon grand regret, est une création d’Israël », a déclaré en 2009 au Wall Street Journal Avner Cohen, un ancien responsable israélien des affaires religieuses qui a travaillé à Gaza pendant plus de vingt ans. Au milieu des années 1980, M. Cohen a même rédigé un rapport officiel à l’intention de ses supérieurs, les avertissant de ne pas jouer à diviser pour régner dans les territoires occupés, en soutenant les islamistes palestiniens contre les laïcs palestiniens. « Je suggère de concentrer nos efforts sur la recherche de moyens de briser ce monstre avant que cette réalité ne nous saute au visage », écrivait-il.

Ils ne l’ont pas écouté. Et le Hamas, comme je l’explique dans le cinquième épisode de ma série de courts métrages pour The Intercept sur les représailles, en a été le résultat. Pour être clair : d’abord, les Israéliens ont aidé à construire une souche militante de l’islam politique palestinien, sous la forme du Hamas et de ses précurseurs des Frères musulmans ; ensuite, les Israéliens ont changé de tactique et ont essayé de la bombarder, de l’assiéger et de la soumettre à un blocus jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Au cours de la seule décennie écoulée, Israël est entré en guerre contre le Hamas à trois reprises – en 2009, 2012 et 2014 -, tuant au passage quelque 2 500 civils palestiniens à Gaza. Dans le même temps, le Hamas a tué bien plus de civils israéliens que n’importe quel groupe militant palestinien séculaire. Tel est le coût humain de la riposte.

« Lorsque je regarde la chaîne des événements, je pense que nous avons commis une erreur », a déclaré plus tard David Hacham, ancien expert en affaires arabes au sein de l’armée israélienne, qui était basé à Gaza dans les années 1980. « Mais à l’époque, personne n’a pensé aux résultats possibles ».

Ils n’y pensent jamais, n’est-ce pas ?

The Intercept, le 19 février 2018

Traduction Olivier Demeulenaere

Feu la démocratie

Dans une démocratie le peuple dirige et la définition qu’en donnait Abraham Lincoln et qui a été reprise par l’article 2 de la constitution française, fait l’unanimité : « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». La difficulté est dans la définition du peuple qui a été simplifié à l’extrême pour n’être aujourd’hui que la totalité des détenteurs majeurs de cartes d’identité, la notion de majorité étant d’ailleurs fluctuante suivant les intérêts de ceux qui en décident. Ce n’est plus un peuple mû par la raison mais une foule mue par l’émotion. Nous continuons à parler de démocratie alors que nous sommes en ochlocratie, le gouvernement par la foule, le pire de tous les régimes. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que par amour aveugle du mot démocratie qui ne pourrait être dépassé, le mot ochlocratie a disparu des dictionnaires au XXe siècle, que l’académie française l’a supprimé de la 8e édition de son dictionnaire et que seul le Petit Robert l’a réintroduit récemment, sans doute devant l’évidence. Polybe, homme d’état grec du 2e siècle avant JC, a détaillé le cycle du pouvoir : monarchie, tyrannie, aristocratie, oligarchie, démocratie, ochlocratie et retour à la monarchie tellement l’ochlocratie est invivable.

Trois événements, advenus après la seconde guerre mondiale et qui en sont probablement les conséquences,  sont venus tourner la page de la démocratie. Les deux premiers avaient comme but de renforcer la responsabilité et ont eu l’effet inverse par mauvaise analyse. Le troisième a rendu possible l’impossible et continue à nous faire fantasmer.

Le premier est Vatican II, du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1965, qui a mis fin à la spiritualité collective en prônant une spiritualité plus personnelle et plus profonde qui n’a, en fin de compte, que vidé les églises et les séminaires. Dans son « Principe de théologie catholique » le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a écrit sur le concile auquel il avait participé en tant que théologien : « Il s’agissait d’une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 ». Les droits de l’individu devenaient plus importants que l’harmonie du groupe et les droits de l’homme sont devenus la première règle ecclésiale si bien illustrée par le pape François. Les églises comme les séminaires se vident encore davantage et la spiritualité collective des Journées Mondiales de la Jeunesse ne sont que l’arbre qui cache la forêt de la nouvelle sacro-sainte laïcité qui veut interdire la spiritualité collective. L’enfer reste pavé de bonnes intentions.

Le second est Mai 1968. L’autorité vacille, le père, le maire, le curé et l’instituteur ne sont plus des références. L’idéologie remplace le bon sens. «Il est interdit d’interdire » et « Sous les pavés la plage » génèrent une société irresponsable uniquement structurée par un discours lénifiant masquant le vide de la pensée. La réalité devient incohérente et fabriquée par une accumulation permanente d’interdictions et d’obligations nous déresponsabilisant tous. L’apparence  idéologique s’oppose au réel et le domine.

Ces deux événements, apparemment totalement dissociés, font passer l’harmonie individuelle avant l’harmonie collective, la survie physique et mentale individuelle avant la vie collective. Ils omettent que la vie n’est qu’échange et invente une idéologie « droitdel’hommiste » qui flatte toutes les minorités et rend intellectuellement crédible une fausse cohérence invivable. Normalement cette idéologie aurait dû s’effondrer d’elle-même tant elle est irréaliste mais un troisième événement capital est venu faire croire que l’idéologie du moment pouvait être durable, voire même éternelle.

C’est la déconnection discrète du dollar de l’or au milieu de l’été, le 15 août 1971, sans le reconnecter à quelque richesse que ce soit pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité.

Toutes les monnaies papier avaient toujours été liées à des richesses précédemment reconnues puisque, n’étant que des véhicules d’énergie humaine bien utilisée et stockée dans la monnaie, elles avaient toujours à la fois correspondu à des richesses précédemment reconnues et garantes de la force de la monnaie, et à la fois été limitées en quantité par la limitation de l’énergie humaine qu’elles véhiculaient. C’est d’ailleurs en ne respectant pas cette limite qu’elles ont toutes disparu. C’était un métal précieux, ou des biens tangibles comme ceux de la noblesse et du clergé pour les assignats, les mines de cuivre pour les roubles de la grande Catherine ou les richesses du Mississipi pour les billets de Law. Pour la première fois dans l’histoire humaine les monnaies liées au dollar lui-même lié à l’or par les accords de Bretton Woods, étaient détachées d’une énergie humaine réellement bien dépensée auparavant et exigeaient donc, sans jamais le dire et avec une discrétion et un cynisme exemplaires, une énergie humaine à trouver demain par n’importe quel moyen. On a réussi pendant un demi-siècle à faire croire aux peuples que la charrue se mettait avant les bœufs, et que le fruit se dégustait avant l’effort pour l’obtenir. Le Fonds Monétaire International n’avait pourtant été créé à Bretton Woods que pour être le gendarme du lien prétendument indéfectible entre le dollar et l’or, nos monnaies étant liées au dollar. C’était le fameux « le dollar, c’est de l’or ». La direction du FMI avait, pour ce faire, été contractuellement confié à un Européen. Lorsque Nixon a unilatéralement rompu le lien  de 35 dollars l’once d’or que Roosevelt avait décidé, le Français Pierre-Paul Schweitzer qui dirigeait alors le FMI n’a pas eu le courage de dissoudre le FMI qui avait failli à son unique mission et dont la raison d’être venait de disparaître. Il s’est contenté de démissionner et d’observer la montée de l’once d’or qui frôle aujourd’hui les 2000 dollars.

Depuis cette déconnection des monnaies d’une richesse précédemment reconnue, nous vivons grâce à une corne d’abondance gratuite pour ceux qui y ont accès. Toutes les folies sont devenues possibles et toutes les idéologies apparemment réalisables. Toute l’énergie humaine nécessaire à l’argent dépensé « quoi qu’il en coûte » doit maintenant  être pompée sur les peuples sans le leur dire et c’est ce que nous vivons actuellement de mille façons différentes et complémentaires. Pendant que la classe politique jure ses grands dieux qu’elle veut augmenter notre niveau de vie, elle l’abaisse souvent inconsciemment pour donner force à un argent déjà dépensé. Pour y arriver, il fallait faire sauter les derniers verrous du bon sens et cela a commencé par la loi sur le divorce du 11 juillet 1974. Cette loi a mis fin au principe de la cellule familiale comme cellule de base de la société, et a ouvert la boite de Pandore en prenant stupidement l’individu comme cellule de base de la société. L’homme doit être capable de devenir enceint et se dire femme pour gagner toutes les compétitions sportives féminines. La femme ne doit surtout plus allaiter mais revendiquer la parité dans les conseils d’administration en ne la demandant surtout pas dans le médical et le juridique où elle est déjà très largement majoritaire. L’homme et la femme ne sont plus différents et égaux dans leur complémentarité mais identiques et donc concurrents. En doublant le nombre de demandeurs d’emplois et en y rajoutant même l’immigration, cela a permis de baisser les salaires en les déconnectant de la hausse des prix. Un salaire n’est plus suffisant pour faire vivre une famille. Les femmes vont donc travailler à l’extérieur en imitant les hommes et nous avons complètement oublié ce que nos anciens appelaient le devoir d’état, premier devoir qui devait être harmonisé pour être agréable. La femme, maîtresse de la maison, première chez elle et travaillant chez elle, vivait son devoir d’état à l’intérieur et vivait l’extérieur comme une nécessité pour sa propre harmonie. L’homme vivait son devoir d’état à l’extérieur pour apporter à la cellule familiale l’argent nécessaire et vivait la cellule familiale comme une nécessité pour sa propre harmonie. Aujourd’hui, pour faire tenir encore un moment l’impossible, on a baissé les salaires réels pour que les femmes aient besoin d’aller chercher à l’extérieur le complément d’argent indispensable, ne fassent plus d’enfants et les confient à la crèche quand par hasard elles en ont. Hommes comme femmes n’ont même plus le temps de penser à leur propre harmonie tellement la concurrence est rude devant la toute petite minorité qui a accès à la corne d’abondance inventée et totalement incomprise par la foule. L’argent n’est plus, comme l’était l’or, le véhicule de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir, mais l’engagement inconscient de travailler gratuitement demain ou de s’appauvrir pour donner à la monnaie déjà dépensée l’énergie humaine dont elle n’est que le véhicule. Dans ces conditions les femmes ne font évidemment plus assez d’enfants pour renouveler la population. L’incohérence est à son comble et, comme toutes les incohérences, elle ne peut durer, tout en étant soutenue par tous ceux qui se mettent des œillères pour ne voir que ce qui les obsède.

La corne d’abondance mythique et vénérée permet tous les « déblocages » indispensables aux justifications des imbécilités. Toutes les guerres dont Emmanuel Macron a besoin pour tenter d’exister, n’existent que par l’argent qu’il tire de la corne d’abondance et de la promesse d’appauvrissement de son peuple. Nous vivons jour après jour, le ridicule d’une société qui ne tient que par l’argent à nourrir plus tard mais à consommer tout de suite en subventions soit aux médias qui appartiennent pourtant à des milliardaires mais qui diffusent la bonne parole par leur « ligne éditoriale », soit aux associations, voire aux individus, pour un achat d’électeurs légal et pourtant scandaleux.

Tout est fait pour que la foule ait peur, du climat, de la maladie, de la mort, de la guerre, de l’air, de l’eau, d’elle-même, et qu’elle ne réagisse plus. Les médias subventionnés veillent à ce que la foule ne perçoive pas la réalité et font élire le même sous la peinture apparemment différente d’un Giscard, d’un Mitterrand, d’un Chirac, d’un Sarkozy, d’un Hollande ou d’un Macron, qui ne sont que des flacons différents d’un même breuvage létal pour la société qui ne réagit qu’en votant de moins en moins et qu’en faisant de moins en moins d’enfants. Même un  Asselineau est de fait interdit d’antenne.

Le pire est le moyen d’endormir la foule pour que sa léthargie laisse le champ libre au tout petit nombre  qui profite de la corne d’abondance et que l’on retrouve dans l’attelage politico-médiatico-intellectuel. C’est le grand écart entre le rêve, présenté comme la réalité d’une prétendue création de richesse chiffrée par le PIB, et la réalité, cauchemar dissimulé d’une montée éternelle de l’emprunt, complément indispensable de la baisse du niveau de vie de la foule pour obtenir demain de l’énergie humaine gratuite. Il est soigneusement caché que le PIB ne chiffre que la somme de toutes les dépenses, qu’elles soient intelligentes ou stupides. On nous bassine avec les valeurs ajoutées sans préciser qu’elles n’existent que par les valeurs retranchées aux portefeuilles des acheteurs, systématiquement plus importantes. Qui a encore conscience qu’une production n’est richesse que si quelqu’un vient s’appauvrir pour l’acheter ? Evidemment quand on invente de l’argent, les productions deviennent toutes apparemment richesses.

Chacun a conscience que le système ne tient pas. Mais personne ne semble s’offusquer qu’aucun parti politique ne prenne la peine de dire pourquoi. Chaque parti se barricade dans l’idée qui, à ses yeux, peut lui faire gagner la considération de la foule et les voix qui l’intéressent. Aucun ne s’intéresse à la cause première du désastre imminent. Le risque est trop grand de dire la vérité quand on la perçoit et les partis préfèrent choisir des représentants qui ne comprennent pas ce qui se passe pendant qu’Emmanuel Macron joue au monarque irresponsable élu par la corne d’abondance, via la foule. Qui peut lutter contre le mensonge quand la foule croit voir une démocratie et une création de richesse dont elle ne demande que sa part, alors que le programme indispensable déjà écrit, est de l’appauvrir et de la faire travailler pour donner sa force à l’argent déjà dépensé en confinements, en Ukraine, en vacances, en corruption, en subventions ? L’important est que la foule ne comprenne rien et continue à croire diriger.

L’ochlocratie est pourtant déjà morte et la monarchie élective très entamée par son inefficacité et par l’irresponsabilité des électeurs. La tyrannie se rapproche tout naturellement.

La bataille fait rage

Le combat que nos dirigeants se livrent en se prétendant tous appuyés par leur peuple, n’a pas de précédent et est un combat à outrance, c’est-à-dire à mort.

D’un côté « l’occident », regroupé derrière les Etats-Unis et ayant récupéré les nations blanches colonisatrices d’Australie, d’Israël, de Nouvelle Zélande et de Singapour, ainsi que provisoirement la Corée du sud et le Japon, le tout au service de l’Atlantique nord au travers de l’OTAN. De l’autre tous les autres qui commencent à se regrouper dans les BRICS, stupéfaits de voir l’occident reprocher à la Russie de faire en Ukraine très exactement ce qu’il a déjà fait lui-même en Yougoslavie, en Irak et en Lybie. Et, comme souvent, nous regardons le doigt au lieu de regarder la lune que le doigt montre. Nos médias détaille le doigt en occultant consciencieusement ce qu’il montre, c’est-à-dire le combat entre un monde incohérent qui se refuse à mourir en cherchant à être dictatorial et un autre qui se cherche et dont le seul point commun important est le refus de la dictature d’un occident moribond et le respect de la recherche de chacun dans un monde multipolaire, c’est-à-dire respectueux voire curieux de la recherche des autres.

En fait c’est la décomposition de l’occident  qu’il faut analyser tellement tout en découle, nos dirigeants nous ayant mis, sans nous demander notre avis, dans le camp de ceux qui ont déjà perdu.

L’occident a complètement oublié que la vie n’est qu’échange entre les êtres, échange indispensable car personne ne peut tout faire, sauf l’ermite qui se contente de pas grand-chose. L’occident a, depuis la dernière guerre, cru possible un monde où l’échange n’était plus indispensable et où la manne divine était revenue sous forme de croissance économique et de création de richesses. Techniquement c’est évidemment très simple. Il suffit d’imprimer autant de billets de Monopoly que nécessaire et de faire croire qu’ils ont une vraie valeur, ce qui permet la poursuite apparente des échanges. Mais comme cette valeur est totalement inventée, contrairement à toutes les monnaies précédentes qui étaient toutes liées à une richesse déjà reconnue, il a fallu gagner la confiance du peuple pour qu’il croie à la valeur de sa monnaie. Cela a été fait de la pire des façons, en utilisant la faiblesse des peuples pour en faire des complices. L’argent magique a fait sauter tous les freins que la réalité mettait aux fantasmes populaires. Alors que l’humanité ne connaissait que le travail, le prêt sur gage et la générosité individuelle pour obtenir de l’argent, l’élite occidentale a inventé la subvention et le prêt sur travail futur pour inaugurer une prétendue démocratie où des medias subventionnés martèlent, à tous sujets, une vérité imposée à un peuple subventionné qui accepte d’y croire parce que ses fantasmes sont comblés. Vous n’aimez pas travailler ? Voilà vos week-ends, vos vacances qui augmentent et vos RTT en prime. Vous aimez posséder ? Voilà ce qu’il vous faut pour acheter votre maison. Votre comportement est asocial et la société vous rejette ? Nous allons définir votre comportement comme social, tout inverser et rendre asociaux tous ceux qui y résistent. L’argent magique achète les bulletins de vote comme les modes de vie. Il corrompt la jeunesse qui n’a pas connu autre chose et se caricature elle-même dans une malheureuse Greta Thunberg, icone fabriquée et sottement prétentieuse.

Comme la vie ne reste qu’échanges, l’occident cherche à faire payer son eldorado préfabriqué par tous les autres peuples et réinvente sous des formes discrètes mais efficaces, la colonisation voire l’esclavage de ceux qui travaillent vraiment, y compris dans ses propres peuples.

Malheureusement pour nous que nos dirigeants, choisis par l’argent facile, ont mis dans le mauvais camp, et heureusement pour eux, une majorité d’humains, conscients de notre stupidité, se regroupent dans les BRICS avec deux seuls points communs : le refus de la bêtise occidentale et le respect du travail de chacun dans sa recherche de la société à reconstruire. Ils doivent d’ailleurs tous lutter chez eux contre l’invasion des « valeurs » occidentales que l’argent magique diffuse partout par l’internet apparemment gratuit et qui corrompent facilement et partout les rêveurs.

Voir Emmanuel Macron cumuler dans une autosatisfaction incroyable, le « quoi qu’il en coûte », la réforme des retraites, l’appui financier à l’Union européenne et à l’Ukraine, avec sa demande évidemment rejetée d’assister à la réunion des BRICS, montre bien l’état de décomposition intellectuelle avancée du bonhomme et de l’occident.

Mais nous en sommes complices et personne ne semble se lever pour nous faire changer de camp, sortir d’un monde purement idéologique qui ne survit que par la multiplication des obligations et des interdictions et qui nous désapprend à nous respecter. Nous n’avons que des partisans de tel ou tel détail comme l’immigration, l’emploi ou la violence, qui sont certes tous importants mais tous, une simple conséquence de l’argent facile tellement attirant.

Si la France changeait de camp, sortait de l’Union européenne, de l’OTAN et de l’euro pour enfin réfléchir à un avenir cohérent, il faudrait commencer par arrêter les échanges immoraux. D’abord celui des subventions publiques et de la reconnaissance des minorités contre des  bulletins de vote et non contre l’intérêt de la majorité. Cela ne peut s’arrêter que par l’arrêt du principe même des subventions. Une collectivité, quelle qu’elle soit, ne devrait pouvoir sous-traiter quelque activité que ce soit avec l’argent de ses contribuables, que si ses fonctionnaires ne peuvent l’exécuter et que si l’intérêt de leurs contribuables le demande. Ensuite l’échange immoral de la charité publique devrait disparaître. Faire la charité avec l’argent des autres est indéfendable. La charité ne peut être qu’individuelle avec son propre argent. Mais cela ne peut se faire que si l’on redécouvre que notre constitution voit le travail comme un devoir mais aussi comme un droit constitutionnel que scandaleusement le conseil constitutionnel ne fait pas respecter en s’en auto-justifiant comme souvent. Toute personne a droit au travail et ce droit imprescriptible n’a jamais trouvé le niveau de sa rémunération par l’État lorsqu’une personne n’a pas trouvé elle-même son travail. L’État préfère regarder ailleurs, dire que c’est le problème des entreprises et utiliser l’argent facile pour masquer son incompétence à recréer les ateliers nationaux, quelle qu’en soit la forme.

Ces deux arrêts d’échanges immoraux nous mettraient immédiatement en face de nous-mêmes, résoudraient à une vitesse incroyable les problèmes de l’immigration, de l’emploi et de la violence, et nous forceraient à redécouvrir l’égalité dans la diversité de l’utilisation de chacun pour le bien commun appelé commonwealth en anglais et république en latin. Mais ils mettraient aussi l’attelage politique, médiatique et universitaire devant son vide intellectuel actuel et sa soumission à l’argent facile. La France pourrait alors  s’en nettoyer et rentrer dans les BRICS. Et qui sait si elle ne redeviendrait pas, grâce à la multiplicité des talents qu’elle possède, le phare utile à beaucoup qu’elle a déjà été ?

Zemmour a-t-il compris ?

La candidature d’Éric Zemmour est une bouffée d’air frais pour tous ceux qui veulent construire le futur sur le passé en étant conscient du présent et qui sont fatigués du racolage électoral permanent des minorités par le « celles et ceux » et le « trans » qu’il soit humanisme ou genre.

Le passé nous apprend combien nous sommes majoritairement lâches quand nous avons peur. Si nous imaginions des sondages en 1940, à une époque où la peur de l’occupant apparemment victorieux travaillait nos prédécesseurs, nous aurions sans nul doute une immense majorité, désirant « emmerder » les rares résistants qui compliquaient la vie des élites élues par le Front Populaire de 1936. Dans cette immense majorité qui soutenait Pétain et voyait De Gaulle comme un « emmerdeur » qu’elle désirait « emmerder », il y avait les communistes acquis au pacte germano-soviétique du 23 août 1939, et qui n’ont heureusement changé de camp que le 22 juin 1941 quand Hitler a attaqué Staline. Le pouvoir déjà, avec sa morale peu contraignante pour lui-même, veillait à ce que la peur rassemble bien autour de lui toutes ses brebis dispersées. C’est ce principe qui a fait dire à un journaliste américain que Paris devait avoir 4 millions d’habitants alors qu’il n’en avait qu’un peu plus de 2 millions et demi puisque « quelques mois seulement après que 2 millions de Parisiens aient ovationné Pétain, il y en eut autant pour acclamer De Gaulle ». Oublier le passé et reconstruire l’Histoire semble être une constante de tous les gouvernants.

Le présent a changé de peur mais le principe est malheureusement le même et marche toujours aussi bien. Après avoir vu que les peurs climatique et terroriste ne réussissaient pas à faire vraiment peur, nos gouvernants se sont saisis de la peur sanitaire qui a marché au-delà de toute espérance pour exacerber à nouveau toutes les lâchetés. Forcer le peuple par tous moyens (sauf par la loi qui rendrait ses auteurs responsables des conséquences) et le contraindre à accepter une thérapie génique préventive et expérimentale, honteusement appelée vaccin, ne peut réussir qu’en activant encore par tous moyens une peur sanitaire très rassembleuse.

Zemmour agite une peur plus réaliste que toutes les autres qui est la peur culturelle et c’est ce qui lui donne une vraie chance de gagner l’élection s’il réussit en 90 jours à faire partager cette peur comme Macron a réussi à propager la peur sanitaire avec l’aide de l’armée des possesseurs de conflits d’intérêts. Zemmour peut réussir car la peur culturelle se retrouve à la fois chez des électeurs de Marine Le Pen, chez certains électeurs de Valérie Pécresse et chez des abstentionnistes.

Mais à la lecture de son programme, il prête encore le flanc aux critiques judicieuses de ceux qui constatent ses silences sur l’invasion de l’anglais même sur les cartes d’identité encore appelées nationales, sur la découpe administrative de la France privilégiant, à l’imitation puérile de l’Allemagne, les communautés de communes et les régions, au détriment de la découpe française en communes et en départements. Son programme ne dit surtout pas encore que le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel sont trop soumis à l’idéologie dominante pour affirmer avec la force que le peuple leur a donnée que les lois de la France sont toujours supérieures aux directives et traités européens.

Zemmour a-t-il compris que si l’Islam envahit en effet la France sans séparer le spirituel et le temporel comme l’ont fait, au moins en France, les Juifs et les Chrétiens, la vraie raison n’en est pas sa force mais notre faiblesse, sa cohérence submergeant notre incohérence avec la régularité d’un métronome.

Même s’il l’a compris, il ne peut le dire sans perdre l’élection tellement nous avons tous été biberonnés à l’argent facile qui travaille à notre place, à la richesse qui tombe du ciel avec le PIB et autres imbécillités tellement agréables à croire mais qui toutes nous entraînent vers un futur abominable.

Il n’y a actuellement que deux réalismes qui ont tous les deux compris l’impasse dans laquelle nous nous fourvoyons en sodomisant le lépidoptère au lieu de travailler.

Le premier est celui en place chez nos gouvernants. Il utilise un argent représentant des richesses futures, totalement fantasmées mais bien insérées dans les têtes, pour faire travailler les robots, faire diminuer la population et remettre à plus tard la recherche de l’énergie qui fera tourner tout ça. Cette incohérence ne peut tenir qu’en contraignant les peuples et l’identité numérique est un merveilleux moyen de contrainte qui les fait tous baver d’envie. Nous avançons à grand pas dans ce réalisme-là.

L’autre réalisme est de nous mettre en face de nous-mêmes et de retrouver notre bon sens.  Il n’est pas simple de retrouver l’évidence que pour la fabrication des enfants, le temps féminin est plus efficace que le temps masculin contrairement aux travaux de force où c’est l’inverse. Tout a été fait pour que l’argent venu de nulle part rende ces évidences ringardes en voulant rendre hommes et femmes identiques alors qu’ils ne sont évidemment qu’égaux dans leurs différences complémentaires. Cet autre réalisme a compris que l’argent n’est qu’un véhicule d’énergie humaine, soit véhicule du travail passé efficace, soit véhicule d’un esclavage futur rendu indispensable par le constat de l’absence des richesses futures.

Le bon sens de Zemmour m’a fait pencher vers le choix de le voir dans le bon réalisme n’utilisant la peur culturelle que pour être élu. L’avenir me dira si je suis un triple idiot et si, comme certains le croient, Zemmour n’est qu’un tentacule de plus de la pieuvre mondiale du premier réalisme. Ce n’est pas mon impression et j’ai adhéré à Reconquête.

Vœux 2022

Il n’est malheureusement plus temps de se contenter des vœux pieux de santé, de prospérité et de bonheur quand nous vivons dans un monde où la communication est devenue tellement envahissante qu’elle se croit même capable de combler les vides de la réflexion et de l’action qui devraient pourtant en être à la fois les deux sources et les deux fruits.

Comment la communication tue-t-elle l’action normalement stimulée par la responsabilité ? Elle le fait en esprit et en fait.

En esprit, les gouvernants croient gouverner en ne faisant plus que de la communication, en encadrant l’action de leurs peuples par une multiplication incroyable d’obligations et d’interdictions jusqu’à les infantiliser. Au lieu de s’interroger sur l’inadéquation de leurs lois à une harmonie sociale chaque jour dégradée, ils s’enferrent et nous enferrent dans de nouvelles obligations et de nouvelles interdictions devant tout résoudre et ne résolvant évidemment rien.

En fait, la peur paralyse l’action et l’argent remplace le travail. La peur tous azimuts, sanitaire, climatique, terroriste, rassemble le troupeau derrière son berger qui se croit puissant pendant que le troupeau se croit protégé. Le berger distribue un argent qu’il n’a pas pour croire en sa puissance et pour faire croire au troupeau qu’il est protégé. La dette augmente et l’action diminue, troupeaux et bergers s’inventent la création de richesses pour laisser aux dieux et à la guerre, la gestion du futur.

Comment la communication tue-t-elle la réflexion normalement stimulée par le bon sens ? Elle le fait par les médias qui instillent leurs vérités par la répétition des mêmes erreurs et par les sondages qui affirment à tort ou à raison que cela marche ! On résiste sur les réseaux sociaux mais on y amplifie aussi le délire dans un capharnaüm où une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Même l’administration devient communicante. Tout ce qui est régalien diminue, armée, justice, police, santé, sans parler de la monnaie abandonnée et mendiée au privé. En revanche les fonctionnaires communicants explosent, de ceux qui font passer un papier de droite à gauche, à ceux qui vérifient les normes que d’autres ont inventées, jusqu’à ceux qui sont au service des Politiques qui causent, sans compter ceux innombrables qui expliquent comment comprendre et s’y retrouver dans tous les doublés contradictoires créés dans les régions ou les communautés de communes totalement inutiles dans leur simple imitation de l’Allemagne.

Je souhaite à tous mes compatriotes pour cette nouvelle année 2022, un réveil et une prise de conscience. La difficulté n’est pas de trouver une solution à nos problèmes mais de comprendre que nos problèmes viennent tous d’un raz-de-marée de communication qui oublie le bon sens et le travail, négligés l’un comme l’autre.

C’en est tellement stupide que cela attire la Terre entière et que l’année ne pourra être bonne sans nous réveiller.