Feu la démocratie

Dans une démocratie le peuple dirige et la définition qu’en donnait Abraham Lincoln et qui a été reprise par l’article 2 de la constitution française, fait l’unanimité : « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». La difficulté est dans la définition du peuple qui a été simplifié à l’extrême pour n’être aujourd’hui que la totalité des détenteurs majeurs de cartes d’identité, la notion de majorité étant d’ailleurs fluctuante suivant les intérêts de ceux qui en décident. Ce n’est plus un peuple mû par la raison mais une foule mue par l’émotion. Nous continuons à parler de démocratie alors que nous sommes en ochlocratie, le gouvernement par la foule, le pire de tous les régimes. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que par amour aveugle du mot démocratie qui ne pourrait être dépassé, le mot ochlocratie a disparu des dictionnaires au XXe siècle, que l’académie française l’a supprimé de la 8e édition de son dictionnaire et que seul le Petit Robert l’a réintroduit récemment, sans doute devant l’évidence. Polybe, homme d’état grec du 2e siècle avant JC, a détaillé le cycle du pouvoir : monarchie, tyrannie, aristocratie, oligarchie, démocratie, ochlocratie et retour à la monarchie tellement l’ochlocratie est invivable.

Trois événements, advenus après la seconde guerre mondiale et qui en sont probablement les conséquences,  sont venus tourner la page de la démocratie. Les deux premiers avaient comme but de renforcer la responsabilité et ont eu l’effet inverse par mauvaise analyse. Le troisième a rendu possible l’impossible et continue à nous faire fantasmer.

Le premier est Vatican II, du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1965, qui a mis fin à la spiritualité collective en prônant une spiritualité plus personnelle et plus profonde qui n’a, en fin de compte, que vidé les églises et les séminaires. Dans son « Principe de théologie catholique » le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a écrit sur le concile auquel il avait participé en tant que théologien : « Il s’agissait d’une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 ». Les droits de l’individu devenaient plus importants que l’harmonie du groupe et les droits de l’homme sont devenus la première règle ecclésiale si bien illustrée par le pape François. Les églises comme les séminaires se vident encore davantage et la spiritualité collective des Journées Mondiales de la Jeunesse ne sont que l’arbre qui cache la forêt de la nouvelle sacro-sainte laïcité qui veut interdire la spiritualité collective. L’enfer reste pavé de bonnes intentions.

Le second est Mai 1968. L’autorité vacille, le père, le maire, le curé et l’instituteur ne sont plus des références. L’idéologie remplace le bon sens. «Il est interdit d’interdire » et « Sous les pavés la plage » génèrent une société irresponsable uniquement structurée par un discours lénifiant masquant le vide de la pensée. La réalité devient incohérente et fabriquée par une accumulation permanente d’interdictions et d’obligations nous déresponsabilisant tous. L’apparence  idéologique s’oppose au réel et le domine.

Ces deux événements, apparemment totalement dissociés, font passer l’harmonie individuelle avant l’harmonie collective, la survie physique et mentale individuelle avant la vie collective. Ils omettent que la vie n’est qu’échange et invente une idéologie « droitdel’hommiste » qui flatte toutes les minorités et rend intellectuellement crédible une fausse cohérence invivable. Normalement cette idéologie aurait dû s’effondrer d’elle-même tant elle est irréaliste mais un troisième événement capital est venu faire croire que l’idéologie du moment pouvait être durable, voire même éternelle.

C’est la déconnection discrète du dollar de l’or au milieu de l’été, le 15 août 1971, sans le reconnecter à quelque richesse que ce soit pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité.

Toutes les monnaies papier avaient toujours été liées à des richesses précédemment reconnues puisque, n’étant que des véhicules d’énergie humaine bien utilisée et stockée dans la monnaie, elles avaient toujours à la fois correspondu à des richesses précédemment reconnues et garantes de la force de la monnaie, et à la fois été limitées en quantité par la limitation de l’énergie humaine qu’elles véhiculaient. C’est d’ailleurs en ne respectant pas cette limite qu’elles ont toutes disparu. C’était un métal précieux, ou des biens tangibles comme ceux de la noblesse et du clergé pour les assignats, les mines de cuivre pour les roubles de la grande Catherine ou les richesses du Mississipi pour les billets de Law. Pour la première fois dans l’histoire humaine les monnaies liées au dollar lui-même lié à l’or par les accords de Bretton Woods, étaient détachées d’une énergie humaine réellement bien dépensée auparavant et exigeaient donc, sans jamais le dire et avec une discrétion et un cynisme exemplaires, une énergie humaine à trouver demain par n’importe quel moyen. On a réussi pendant un demi-siècle à faire croire aux peuples que la charrue se mettait avant les bœufs, et que le fruit se dégustait avant l’effort pour l’obtenir. Le Fonds Monétaire International n’avait pourtant été créé à Bretton Woods que pour être le gendarme du lien prétendument indéfectible entre le dollar et l’or, nos monnaies étant liées au dollar. C’était le fameux « le dollar, c’est de l’or ». La direction du FMI avait, pour ce faire, été contractuellement confié à un Européen. Lorsque Nixon a unilatéralement rompu le lien  de 35 dollars l’once d’or que Roosevelt avait décidé, le Français Pierre-Paul Schweitzer qui dirigeait alors le FMI n’a pas eu le courage de dissoudre le FMI qui avait failli à son unique mission et dont la raison d’être venait de disparaître. Il s’est contenté de démissionner et d’observer la montée de l’once d’or qui frôle aujourd’hui les 2000 dollars.

Depuis cette déconnection des monnaies d’une richesse précédemment reconnue, nous vivons grâce à une corne d’abondance gratuite pour ceux qui y ont accès. Toutes les folies sont devenues possibles et toutes les idéologies apparemment réalisables. Toute l’énergie humaine nécessaire à l’argent dépensé « quoi qu’il en coûte » doit maintenant  être pompée sur les peuples sans le leur dire et c’est ce que nous vivons actuellement de mille façons différentes et complémentaires. Pendant que la classe politique jure ses grands dieux qu’elle veut augmenter notre niveau de vie, elle l’abaisse souvent inconsciemment pour donner force à un argent déjà dépensé. Pour y arriver, il fallait faire sauter les derniers verrous du bon sens et cela a commencé par la loi sur le divorce du 11 juillet 1974. Cette loi a mis fin au principe de la cellule familiale comme cellule de base de la société, et a ouvert la boite de Pandore en prenant stupidement l’individu comme cellule de base de la société. L’homme doit être capable de devenir enceint et se dire femme pour gagner toutes les compétitions sportives féminines. La femme ne doit surtout plus allaiter mais revendiquer la parité dans les conseils d’administration en ne la demandant surtout pas dans le médical et le juridique où elle est déjà très largement majoritaire. L’homme et la femme ne sont plus différents et égaux dans leur complémentarité mais identiques et donc concurrents. En doublant le nombre de demandeurs d’emplois et en y rajoutant même l’immigration, cela a permis de baisser les salaires en les déconnectant de la hausse des prix. Un salaire n’est plus suffisant pour faire vivre une famille. Les femmes vont donc travailler à l’extérieur en imitant les hommes et nous avons complètement oublié ce que nos anciens appelaient le devoir d’état, premier devoir qui devait être harmonisé pour être agréable. La femme, maîtresse de la maison, première chez elle et travaillant chez elle, vivait son devoir d’état à l’intérieur et vivait l’extérieur comme une nécessité pour sa propre harmonie. L’homme vivait son devoir d’état à l’extérieur pour apporter à la cellule familiale l’argent nécessaire et vivait la cellule familiale comme une nécessité pour sa propre harmonie. Aujourd’hui, pour faire tenir encore un moment l’impossible, on a baissé les salaires réels pour que les femmes aient besoin d’aller chercher à l’extérieur le complément d’argent indispensable, ne fassent plus d’enfants et les confient à la crèche quand par hasard elles en ont. Hommes comme femmes n’ont même plus le temps de penser à leur propre harmonie tellement la concurrence est rude devant la toute petite minorité qui a accès à la corne d’abondance inventée et totalement incomprise par la foule. L’argent n’est plus, comme l’était l’or, le véhicule de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir, mais l’engagement inconscient de travailler gratuitement demain ou de s’appauvrir pour donner à la monnaie déjà dépensée l’énergie humaine dont elle n’est que le véhicule. Dans ces conditions les femmes ne font évidemment plus assez d’enfants pour renouveler la population. L’incohérence est à son comble et, comme toutes les incohérences, elle ne peut durer, tout en étant soutenue par tous ceux qui se mettent des œillères pour ne voir que ce qui les obsède.

La corne d’abondance mythique et vénérée permet tous les « déblocages » indispensables aux justifications des imbécilités. Toutes les guerres dont Emmanuel Macron a besoin pour tenter d’exister, n’existent que par l’argent qu’il tire de la corne d’abondance et de la promesse d’appauvrissement de son peuple. Nous vivons jour après jour, le ridicule d’une société qui ne tient que par l’argent à nourrir plus tard mais à consommer tout de suite en subventions soit aux médias qui appartiennent pourtant à des milliardaires mais qui diffusent la bonne parole par leur « ligne éditoriale », soit aux associations, voire aux individus, pour un achat d’électeurs légal et pourtant scandaleux.

Tout est fait pour que la foule ait peur, du climat, de la maladie, de la mort, de la guerre, de l’air, de l’eau, d’elle-même, et qu’elle ne réagisse plus. Les médias subventionnés veillent à ce que la foule ne perçoive pas la réalité et font élire le même sous la peinture apparemment différente d’un Giscard, d’un Mitterrand, d’un Chirac, d’un Sarkozy, d’un Hollande ou d’un Macron, qui ne sont que des flacons différents d’un même breuvage létal pour la société qui ne réagit qu’en votant de moins en moins et qu’en faisant de moins en moins d’enfants. Même un  Asselineau est de fait interdit d’antenne.

Le pire est le moyen d’endormir la foule pour que sa léthargie laisse le champ libre au tout petit nombre  qui profite de la corne d’abondance et que l’on retrouve dans l’attelage politico-médiatico-intellectuel. C’est le grand écart entre le rêve, présenté comme la réalité d’une prétendue création de richesse chiffrée par le PIB, et la réalité, cauchemar dissimulé d’une montée éternelle de l’emprunt, complément indispensable de la baisse du niveau de vie de la foule pour obtenir demain de l’énergie humaine gratuite. Il est soigneusement caché que le PIB ne chiffre que la somme de toutes les dépenses, qu’elles soient intelligentes ou stupides. On nous bassine avec les valeurs ajoutées sans préciser qu’elles n’existent que par les valeurs retranchées aux portefeuilles des acheteurs, systématiquement plus importantes. Qui a encore conscience qu’une production n’est richesse que si quelqu’un vient s’appauvrir pour l’acheter ? Evidemment quand on invente de l’argent, les productions deviennent toutes apparemment richesses.

Chacun a conscience que le système ne tient pas. Mais personne ne semble s’offusquer qu’aucun parti politique ne prenne la peine de dire pourquoi. Chaque parti se barricade dans l’idée qui, à ses yeux, peut lui faire gagner la considération de la foule et les voix qui l’intéressent. Aucun ne s’intéresse à la cause première du désastre imminent. Le risque est trop grand de dire la vérité quand on la perçoit et les partis préfèrent choisir des représentants qui ne comprennent pas ce qui se passe pendant qu’Emmanuel Macron joue au monarque irresponsable élu par la corne d’abondance, via la foule. Qui peut lutter contre le mensonge quand la foule croit voir une démocratie et une création de richesse dont elle ne demande que sa part, alors que le programme indispensable déjà écrit, est de l’appauvrir et de la faire travailler pour donner sa force à l’argent déjà dépensé en confinements, en Ukraine, en vacances, en corruption, en subventions ? L’important est que la foule ne comprenne rien et continue à croire diriger.

L’ochlocratie est pourtant déjà morte et la monarchie élective très entamée par son inefficacité et par l’irresponsabilité des électeurs. La tyrannie se rapproche tout naturellement.

La bataille fait rage

Le combat que nos dirigeants se livrent en se prétendant tous appuyés par leur peuple, n’a pas de précédent et est un combat à outrance, c’est-à-dire à mort.

D’un côté « l’occident », regroupé derrière les Etats-Unis et ayant récupéré les nations blanches colonisatrices d’Australie, d’Israël, de Nouvelle Zélande et de Singapour, ainsi que provisoirement la Corée du sud et le Japon, le tout au service de l’Atlantique nord au travers de l’OTAN. De l’autre tous les autres qui commencent à se regrouper dans les BRICS, stupéfaits de voir l’occident reprocher à la Russie de faire en Ukraine très exactement ce qu’il a déjà fait lui-même en Yougoslavie, en Irak et en Lybie. Et, comme souvent, nous regardons le doigt au lieu de regarder la lune que le doigt montre. Nos médias détaille le doigt en occultant consciencieusement ce qu’il montre, c’est-à-dire le combat entre un monde incohérent qui se refuse à mourir en cherchant à être dictatorial et un autre qui se cherche et dont le seul point commun important est le refus de la dictature d’un occident moribond et le respect de la recherche de chacun dans un monde multipolaire, c’est-à-dire respectueux voire curieux de la recherche des autres.

En fait c’est la décomposition de l’occident  qu’il faut analyser tellement tout en découle, nos dirigeants nous ayant mis, sans nous demander notre avis, dans le camp de ceux qui ont déjà perdu.

L’occident a complètement oublié que la vie n’est qu’échange entre les êtres, échange indispensable car personne ne peut tout faire, sauf l’ermite qui se contente de pas grand-chose. L’occident a, depuis la dernière guerre, cru possible un monde où l’échange n’était plus indispensable et où la manne divine était revenue sous forme de croissance économique et de création de richesses. Techniquement c’est évidemment très simple. Il suffit d’imprimer autant de billets de Monopoly que nécessaire et de faire croire qu’ils ont une vraie valeur, ce qui permet la poursuite apparente des échanges. Mais comme cette valeur est totalement inventée, contrairement à toutes les monnaies précédentes qui étaient toutes liées à une richesse déjà reconnue, il a fallu gagner la confiance du peuple pour qu’il croie à la valeur de sa monnaie. Cela a été fait de la pire des façons, en utilisant la faiblesse des peuples pour en faire des complices. L’argent magique a fait sauter tous les freins que la réalité mettait aux fantasmes populaires. Alors que l’humanité ne connaissait que le travail, le prêt sur gage et la générosité individuelle pour obtenir de l’argent, l’élite occidentale a inventé la subvention et le prêt sur travail futur pour inaugurer une prétendue démocratie où des medias subventionnés martèlent, à tous sujets, une vérité imposée à un peuple subventionné qui accepte d’y croire parce que ses fantasmes sont comblés. Vous n’aimez pas travailler ? Voilà vos week-ends, vos vacances qui augmentent et vos RTT en prime. Vous aimez posséder ? Voilà ce qu’il vous faut pour acheter votre maison. Votre comportement est asocial et la société vous rejette ? Nous allons définir votre comportement comme social, tout inverser et rendre asociaux tous ceux qui y résistent. L’argent magique achète les bulletins de vote comme les modes de vie. Il corrompt la jeunesse qui n’a pas connu autre chose et se caricature elle-même dans une malheureuse Greta Thunberg, icone fabriquée et sottement prétentieuse.

Comme la vie ne reste qu’échanges, l’occident cherche à faire payer son eldorado préfabriqué par tous les autres peuples et réinvente sous des formes discrètes mais efficaces, la colonisation voire l’esclavage de ceux qui travaillent vraiment, y compris dans ses propres peuples.

Malheureusement pour nous que nos dirigeants, choisis par l’argent facile, ont mis dans le mauvais camp, et heureusement pour eux, une majorité d’humains, conscients de notre stupidité, se regroupent dans les BRICS avec deux seuls points communs : le refus de la bêtise occidentale et le respect du travail de chacun dans sa recherche de la société à reconstruire. Ils doivent d’ailleurs tous lutter chez eux contre l’invasion des « valeurs » occidentales que l’argent magique diffuse partout par l’internet apparemment gratuit et qui corrompent facilement et partout les rêveurs.

Voir Emmanuel Macron cumuler dans une autosatisfaction incroyable, le « quoi qu’il en coûte », la réforme des retraites, l’appui financier à l’Union européenne et à l’Ukraine, avec sa demande évidemment rejetée d’assister à la réunion des BRICS, montre bien l’état de décomposition intellectuelle avancée du bonhomme et de l’occident.

Mais nous en sommes complices et personne ne semble se lever pour nous faire changer de camp, sortir d’un monde purement idéologique qui ne survit que par la multiplication des obligations et des interdictions et qui nous désapprend à nous respecter. Nous n’avons que des partisans de tel ou tel détail comme l’immigration, l’emploi ou la violence, qui sont certes tous importants mais tous, une simple conséquence de l’argent facile tellement attirant.

Si la France changeait de camp, sortait de l’Union européenne, de l’OTAN et de l’euro pour enfin réfléchir à un avenir cohérent, il faudrait commencer par arrêter les échanges immoraux. D’abord celui des subventions publiques et de la reconnaissance des minorités contre des  bulletins de vote et non contre l’intérêt de la majorité. Cela ne peut s’arrêter que par l’arrêt du principe même des subventions. Une collectivité, quelle qu’elle soit, ne devrait pouvoir sous-traiter quelque activité que ce soit avec l’argent de ses contribuables, que si ses fonctionnaires ne peuvent l’exécuter et que si l’intérêt de leurs contribuables le demande. Ensuite l’échange immoral de la charité publique devrait disparaître. Faire la charité avec l’argent des autres est indéfendable. La charité ne peut être qu’individuelle avec son propre argent. Mais cela ne peut se faire que si l’on redécouvre que notre constitution voit le travail comme un devoir mais aussi comme un droit constitutionnel que scandaleusement le conseil constitutionnel ne fait pas respecter en s’en auto-justifiant comme souvent. Toute personne a droit au travail et ce droit imprescriptible n’a jamais trouvé le niveau de sa rémunération par l’État lorsqu’une personne n’a pas trouvé elle-même son travail. L’État préfère regarder ailleurs, dire que c’est le problème des entreprises et utiliser l’argent facile pour masquer son incompétence à recréer les ateliers nationaux, quelle qu’en soit la forme.

Ces deux arrêts d’échanges immoraux nous mettraient immédiatement en face de nous-mêmes, résoudraient à une vitesse incroyable les problèmes de l’immigration, de l’emploi et de la violence, et nous forceraient à redécouvrir l’égalité dans la diversité de l’utilisation de chacun pour le bien commun appelé commonwealth en anglais et république en latin. Mais ils mettraient aussi l’attelage politique, médiatique et universitaire devant son vide intellectuel actuel et sa soumission à l’argent facile. La France pourrait alors  s’en nettoyer et rentrer dans les BRICS. Et qui sait si elle ne redeviendrait pas, grâce à la multiplicité des talents qu’elle possède, le phare utile à beaucoup qu’elle a déjà été ?

Zemmour a-t-il compris ?

La candidature d’Éric Zemmour est une bouffée d’air frais pour tous ceux qui veulent construire le futur sur le passé en étant conscient du présent et qui sont fatigués du racolage électoral permanent des minorités par le « celles et ceux » et le « trans » qu’il soit humanisme ou genre.

Le passé nous apprend combien nous sommes majoritairement lâches quand nous avons peur. Si nous imaginions des sondages en 1940, à une époque où la peur de l’occupant apparemment victorieux travaillait nos prédécesseurs, nous aurions sans nul doute une immense majorité, désirant « emmerder » les rares résistants qui compliquaient la vie des élites élues par le Front Populaire de 1936. Dans cette immense majorité qui soutenait Pétain et voyait De Gaulle comme un « emmerdeur » qu’elle désirait « emmerder », il y avait les communistes acquis au pacte germano-soviétique du 23 août 1939, et qui n’ont heureusement changé de camp que le 22 juin 1941 quand Hitler a attaqué Staline. Le pouvoir déjà, avec sa morale peu contraignante pour lui-même, veillait à ce que la peur rassemble bien autour de lui toutes ses brebis dispersées. C’est ce principe qui a fait dire à un journaliste américain que Paris devait avoir 4 millions d’habitants alors qu’il n’en avait qu’un peu plus de 2 millions et demi puisque « quelques mois seulement après que 2 millions de Parisiens aient ovationné Pétain, il y en eut autant pour acclamer De Gaulle ». Oublier le passé et reconstruire l’Histoire semble être une constante de tous les gouvernants.

Le présent a changé de peur mais le principe est malheureusement le même et marche toujours aussi bien. Après avoir vu que les peurs climatique et terroriste ne réussissaient pas à faire vraiment peur, nos gouvernants se sont saisis de la peur sanitaire qui a marché au-delà de toute espérance pour exacerber à nouveau toutes les lâchetés. Forcer le peuple par tous moyens (sauf par la loi qui rendrait ses auteurs responsables des conséquences) et le contraindre à accepter une thérapie génique préventive et expérimentale, honteusement appelée vaccin, ne peut réussir qu’en activant encore par tous moyens une peur sanitaire très rassembleuse.

Zemmour agite une peur plus réaliste que toutes les autres qui est la peur culturelle et c’est ce qui lui donne une vraie chance de gagner l’élection s’il réussit en 90 jours à faire partager cette peur comme Macron a réussi à propager la peur sanitaire avec l’aide de l’armée des possesseurs de conflits d’intérêts. Zemmour peut réussir car la peur culturelle se retrouve à la fois chez des électeurs de Marine Le Pen, chez certains électeurs de Valérie Pécresse et chez des abstentionnistes.

Mais à la lecture de son programme, il prête encore le flanc aux critiques judicieuses de ceux qui constatent ses silences sur l’invasion de l’anglais même sur les cartes d’identité encore appelées nationales, sur la découpe administrative de la France privilégiant, à l’imitation puérile de l’Allemagne, les communautés de communes et les régions, au détriment de la découpe française en communes et en départements. Son programme ne dit surtout pas encore que le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel sont trop soumis à l’idéologie dominante pour affirmer avec la force que le peuple leur a donnée que les lois de la France sont toujours supérieures aux directives et traités européens.

Zemmour a-t-il compris que si l’Islam envahit en effet la France sans séparer le spirituel et le temporel comme l’ont fait, au moins en France, les Juifs et les Chrétiens, la vraie raison n’en est pas sa force mais notre faiblesse, sa cohérence submergeant notre incohérence avec la régularité d’un métronome.

Même s’il l’a compris, il ne peut le dire sans perdre l’élection tellement nous avons tous été biberonnés à l’argent facile qui travaille à notre place, à la richesse qui tombe du ciel avec le PIB et autres imbécillités tellement agréables à croire mais qui toutes nous entraînent vers un futur abominable.

Il n’y a actuellement que deux réalismes qui ont tous les deux compris l’impasse dans laquelle nous nous fourvoyons en sodomisant le lépidoptère au lieu de travailler.

Le premier est celui en place chez nos gouvernants. Il utilise un argent représentant des richesses futures, totalement fantasmées mais bien insérées dans les têtes, pour faire travailler les robots, faire diminuer la population et remettre à plus tard la recherche de l’énergie qui fera tourner tout ça. Cette incohérence ne peut tenir qu’en contraignant les peuples et l’identité numérique est un merveilleux moyen de contrainte qui les fait tous baver d’envie. Nous avançons à grand pas dans ce réalisme-là.

L’autre réalisme est de nous mettre en face de nous-mêmes et de retrouver notre bon sens.  Il n’est pas simple de retrouver l’évidence que pour la fabrication des enfants, le temps féminin est plus efficace que le temps masculin contrairement aux travaux de force où c’est l’inverse. Tout a été fait pour que l’argent venu de nulle part rende ces évidences ringardes en voulant rendre hommes et femmes identiques alors qu’ils ne sont évidemment qu’égaux dans leurs différences complémentaires. Cet autre réalisme a compris que l’argent n’est qu’un véhicule d’énergie humaine, soit véhicule du travail passé efficace, soit véhicule d’un esclavage futur rendu indispensable par le constat de l’absence des richesses futures.

Le bon sens de Zemmour m’a fait pencher vers le choix de le voir dans le bon réalisme n’utilisant la peur culturelle que pour être élu. L’avenir me dira si je suis un triple idiot et si, comme certains le croient, Zemmour n’est qu’un tentacule de plus de la pieuvre mondiale du premier réalisme. Ce n’est pas mon impression et j’ai adhéré à Reconquête.

Vœux 2022

Il n’est malheureusement plus temps de se contenter des vœux pieux de santé, de prospérité et de bonheur quand nous vivons dans un monde où la communication est devenue tellement envahissante qu’elle se croit même capable de combler les vides de la réflexion et de l’action qui devraient pourtant en être à la fois les deux sources et les deux fruits.

Comment la communication tue-t-elle l’action normalement stimulée par la responsabilité ? Elle le fait en esprit et en fait.

En esprit, les gouvernants croient gouverner en ne faisant plus que de la communication, en encadrant l’action de leurs peuples par une multiplication incroyable d’obligations et d’interdictions jusqu’à les infantiliser. Au lieu de s’interroger sur l’inadéquation de leurs lois à une harmonie sociale chaque jour dégradée, ils s’enferrent et nous enferrent dans de nouvelles obligations et de nouvelles interdictions devant tout résoudre et ne résolvant évidemment rien.

En fait, la peur paralyse l’action et l’argent remplace le travail. La peur tous azimuts, sanitaire, climatique, terroriste, rassemble le troupeau derrière son berger qui se croit puissant pendant que le troupeau se croit protégé. Le berger distribue un argent qu’il n’a pas pour croire en sa puissance et pour faire croire au troupeau qu’il est protégé. La dette augmente et l’action diminue, troupeaux et bergers s’inventent la création de richesses pour laisser aux dieux et à la guerre, la gestion du futur.

Comment la communication tue-t-elle la réflexion normalement stimulée par le bon sens ? Elle le fait par les médias qui instillent leurs vérités par la répétition des mêmes erreurs et par les sondages qui affirment à tort ou à raison que cela marche ! On résiste sur les réseaux sociaux mais on y amplifie aussi le délire dans un capharnaüm où une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Même l’administration devient communicante. Tout ce qui est régalien diminue, armée, justice, police, santé, sans parler de la monnaie abandonnée et mendiée au privé. En revanche les fonctionnaires communicants explosent, de ceux qui font passer un papier de droite à gauche, à ceux qui vérifient les normes que d’autres ont inventées, jusqu’à ceux qui sont au service des Politiques qui causent, sans compter ceux innombrables qui expliquent comment comprendre et s’y retrouver dans tous les doublés contradictoires créés dans les régions ou les communautés de communes totalement inutiles dans leur simple imitation de l’Allemagne.

Je souhaite à tous mes compatriotes pour cette nouvelle année 2022, un réveil et une prise de conscience. La difficulté n’est pas de trouver une solution à nos problèmes mais de comprendre que nos problèmes viennent tous d’un raz-de-marée de communication qui oublie le bon sens et le travail, négligés l’un comme l’autre.

C’en est tellement stupide que cela attire la Terre entière et que l’année ne pourra être bonne sans nous réveiller.

Le combat à outrance qui s’engage

Il se passe actuellement un événement assez extraordinaire : une civilisation est en train d’être détruite par son élite complètement perdue, incapable de se l’avouer, et cherchant par son pouvoir sur l’argent, des solutions impossibles.

Pour aborder et surtout comprendre ce sujet surprenant et peu compris, il faut commencer par se souvenir que la vie n’est qu’action, réflexion et échange, chacun des trois nourrissant les deux autres, en en étant lui-même alimenté.

L’harmonie entre l’action, la réflexion et l’échange est une constante de toutes les civilisations comme elle est une constante des bien-êtres individuel et collectif, quel que soit le groupe. Ces harmonies sont normalement fabriquées par l’énergie humaine qui veille à l’équilibre entre les trois. Si l’action est faible, voilà les phraseurs qui débarquent. Si c’est l’échange, les activistes prospèrent. Si c’est la réflexion, moutons, pigeons, voire « mou-geons », se multiplient. Le lien permanent entre la réflexion, l’action et l’échange est essentiel. Lui seul permet l’harmonie des vies.

Nous vivons actuellement un véritable torrent d’échanges totalement factices par la faiblesse de l’action et de la réflexion qui devraient les nourrir et qui ne sont pas au niveau. Matériellement l’office mondial du commerce (OMC) a remplacé l’office international du commerce (OIC) qui exigeait une balance des paiements équilibrée, donc de vrais échanges. La réflexion qui démontre que ce n’est pas tenable est absente et l’action de l’OMC est par conséquent erratique. Mentalement les médias, les réseaux sociaux et les Politiques donnent l’illusion de vrais échanges,  d’une information et d’une écoute alors qu’ils ne sont que propagande du côté des pouvoirs et, pour ceux qui résistent, goutte d’eau d’intelligence dans un océan de bêtise.

Chacun peut voir combien l’action gouvernementale est fictive, irréfléchie ou violente mais très peu de gens réalisent que c’est la survalorisation de l’échange liée à la sous-valorisation de la réflexion et de l’action qui nourrit notre décadence.

Ce sont les réactions opposées de l’intelligence des élites et du bons sens populaire, qui génèrent sous nos yeux un combat à outrance qui ne fait que commencer et qui se terminera par la disparition d’un des belligérants.

D’un côté les peuples sentent très bien que la vie qu’on leur propose, angoissée par les peurs et oisive de plaisir, ne peut durer en dépit du matraquage des médias. Ils attendent autre chose sans bien réaliser que ce qui manque, c’est simplement l’harmonie entre l’action, la réflexion et l’échange.

De l’autre les élites, caricaturées par Soros, Gates ou le forum économique mondial de Schwab, sont en train d’utiliser l’énergie monétaire pour donner l’illusion de l’action et l’illusion de la réflexion, ce qu’ils appellent la grande réinitialisation, le « great reset » dans la langue qu’ils veulent imposer à la Terre entière. L’énergie monétaire, ou le pouvoir de l’argent pour ceux qui n’arrivent pas à voir que l’argent est une énergie, a déjà mis en place, sous couvert de démocratie, des gouvernements de médiocres mais fidèles exécutants. Cette énergie est actuellement apparemment gratuite pour ceux qui y ont accès.

L’énergie monétaire décompose l’action et la réflexion en une illusion agréable qui coûte très cher et une réalité abominable soigneusement dissimulée mais que les peuples ressentent de plus en plus.

Pour la réflexion, l’argent la confie soit à l’intelligence artificielle, soit à des élites totalement fabriquées comme McKinsey ou Attali, tous terriblement consommateurs d’argent et méprisant les peuples. Parallèlement le peuple est prié, dès l’enfance par l’éducation nationale, de renoncer à réfléchir et de se préparer à accepter un « vivre ensemble » fondé sur les fumeuses « valeurs de la république » que des spécialistes du parler creux, comme Karim Zeribi, radotent dans les médias. Le matraquage de l’éducation nationale, additionné à celui des médias, donne une baisse dramatique du niveau de réflexion que les mathématiques, le grec, le latin et la littérature forçaient à acquérir. Aujourd’hui il faut un peuple qui avale « tous vaccinés, tous protégés » à propos d’une expérimentation génique dont personne ne connait les effets à moyen et long terme et que des bonimenteurs comme Véran, étalon raté de l’humilité, appellent improprement vaccin et imposent pour des raisons dont ils devront rendre compte. Co-acteur des médias qui font de la place dans les cerveaux pour ceux qui les paient, l’éducation nationale s’emploie au même but en oubliant de plus en plus d’instruire et en enseignant un vivre ensemble idéologique au lieu d’une aptitude à agir et à réfléchir.

Pour l’action c’est encore plus grave car l’argent fabrique un monde de détente et de plaisir en croyant laisser le travail aux machines et en fabriquant un monde virtuel « metavers » où c’est l’oisiveté qui transformerait l’échange en action et en réflexion. La transformation de Facebook en Meta ne cache même plus ce mépris du peuple. Parallèlement à l’installation de cette action virtuelle et fictive, la montée sans fin de la dette mondiale publique et privée, met en place discrètement et partout, toutes les formes possibles d’esclavage puisque les gouvernants sont incapables de rendre utiles les énergies de leurs compatriotes et payent leur oisiveté plutôt que leur utilité et ce, avec de l’argent qu’ils empruntent au futur.

Zemmour qui tape à juste titre du poing sur la table, est en train de perdre des voix dont la mienne en ne semblant pas réaliser que le problème est beaucoup plus large que l’immigration, l’islam et la violence qui sont bien sûr des problèmes graves mais ne sont que des conséquences. Le problème fondamental est une fausse solution par l’argent qu’une intelligence dévoyée veut imposer en oubliant que chaque individu est respectable et utile au bien commun, l’inverse de ce qu’Attali disait en 1981 quand, jeune coq, il voulait tuer les vieux. Cette intelligence dévoyée, très installée en occident, mène ses peuples et le monde vers l’esclavage et la guerre. Mgr Vigano qui a été nonce à Washington sonne à très juste titre le tocsin et le cardinal Sarah pose les vrais problèmes. C’est seulement en les relayant que Zemmour prendra vraiment le risque de gagner.

Nier l’énergie monétaire, c’est assister impuissant, voire complice, à la montée de toutes les folies et à l’extinction de notre civilisation

Depuis Aristote les intellectuels ont limité l’approche de l’argent à trois de ses utilités sans jamais tomber d’accord sur sa définition. Qu’il soit, une réserve de valeur, un moyen d’échange et une unité de compte est une évidence dont il faut remercier Aristote. Qu’il soit aussi une façon de forcer les paresseux à être utile au groupe, est une autre utilité trop oubliée et pourtant probablement la cause première de son invention lors de l’accroissement des groupes humains. Mais pourquoi l’argent a-t-il tout ce pouvoir, est une question dont la réponse ne semble intéresser personne.

Quelle est donc cette matière suffisamment valorisée pour devenir un stock et une réserve de valeur et de puissance ? Cela fait vingt-cinq siècles que nous refusons de tomber d’accord sur la réponse à donner à cette question en nous contentant de mots qui sont supposés répondre à la question sans l’ombre d’une explication. Certains disent que c’est un signe sans dire de quoi, d’autres une institution sans dire laquelle, d’autres encore n’y voit qu’une marchandise sans jamais expliquer pourquoi elle est si demandée.

L’argent habille, loge, nourrit, transporte, distrait, chauffe, refroidit, construit, détruit, tue, éduque. Longue est la liste des verbes qui répondent à nos désirs et que l’argent réalise. Tout le monde constate son action et personne ne s’interroge sur l’origine de son énergie. Il y a ceux qui sont tellement imbus d’eux-mêmes et de leur vision du monde qu’ils nient l’énergie monétaire parce qu’ils sont incapables d’en expliquer la source et que ne peut exister à leurs yeux ce qu’ils ne savent expliquer eux-mêmes. Il y a ceux qui, comme des enfants à Noël, s’émerveillent devant l’utilité de l’argent et arrêtent là leur réflexion sans chercher à savoir d’où vient cet aspect merveilleux. Dans ces hommes-enfants, certains s’émerveillent encore davantage de constater que cet argent est actuellement apparemment souvent gratuit, au moins pour certains.

Cet enfantillage général, très en vogue dans la caste mondialiste comme chez les souverainistes, n’avait guère d’importance tant que l’argent était un métal précieux, car posséder de l’or ou de l’argent nécessitait une grande dépense préalable d’énergie humaine. La vie n’étant principalement que travail et échange, l’argent était, sans le dire, stockage et vecteur d’énergie humaine bien utilisée. La définition de la monnaie n’était pas écrite mais elle était reconnue à défaut d’être connue. La monnaie était naturellement stockage et vecteur d’énergie humaine bien utilisée. Seule l’énergie humaine bien utilisée donne en effet sa force à l’énergie monétaire.

L’énergie humaine étant limitée, l’énergie monétaire l’était naturellement par la rareté de l’or et elle était utilisée avec parcimonie pendant de multiples siècles.

Mais la deuxième moitié du XXe siècle a complètement chamboulé cette harmonie en inventant la monnaie-dette dont l’énergie provient, non plus d’une énergie humaine antérieurement bien utilisée mais d’une énergie humaine à bien utiliser demain. Au constat d’un passé intelligent se substitue un espoir de futur remarquable. Le réel n’est plus la base, l’espoir et le fantasme lui succèdent. Nous sommes entrés dans un monde où le fantasme devient réalisable puisqu’il est possible de l’acheter si une banque, quelle qu’elle soit, crée l’argent nécessaire.

Il faut en effet bien comprendre ce qu’est la monnaie-dette. N’importe quelle banque crée de l’argent dans ses livres par la double écriture d’une même somme, une fois à son passif pour être mise à la disposition immédiate de son client et une autre fois à son actif pour être récupérée avec intérêt dans le temps sur le même client. On en arrive à lire sur Wikipédia que « la monnaie est une dette envers son émetteur », ce qui est malheureusement devenu vrai puisque son énergie a déjà été dépensée alors qu’aucune énergie humaine n’a encore été sollicitée. Qui est conscient aujourd’hui qu’avoir un billet de banque en main n’est plus avoir une créance sur n’importe quel membre du groupe comme cela a été le cas pendant des siècles, mais avoir une dette vis-à-vis de la banque ? On s’achemine à cause de la monnaie-dette vers un esclavage pour dette généralisé. Comme c’est très difficile à faire comprendre et surtout à faire admettre, la dette augmente sans arrêt sans que l’esclavage qui en est la compensation énergétique indispensable et donc la conséquence inéluctable, ne montre pour l’instant plus que le bout de son nez. En attendant la dette monte, monte, monte.  Business Insider le confirme :

Le niveau d’endettement dans le monde pourrait pour la première fois dépasser 300 000 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, selon l’Institute of International Finance (IIF), qui a publié son dernier rapport sur la dette mondiale mardi 14 septembre. La dette, publique et privée, a de toute façon d’ores et déjà atteint un montant record, de 296.000 milliards de dollars, soit environ 250.300 milliards d’euros. Au deuxième trimestre, 4,8 milliards de dollars se sont ajoutés à la montagne de dettes.

Plus de 35.000 € de dette par habitant de la Terre qui doivent être énergisés par une énergie humaine sans contrepartie puisque la contrepartie a déjà été utilisée ! Une énergie humaine utilisée sans contrepartie s’appelle l’esclavage.

L’énergie au départ inexistante de cette monnaie que l’on peut appeler fausse monnaie, n’est fondée que sur l’énergie humaine que la banque croit que sa monnaie va stimuler. En fait cette fausse monnaie va transformer des productions en richesses apparentes en les achetant. Cela permet aux journalistes de répéter en boucle et en toute bonne foi l’erreur que le PIB est la création annuelle de richesse du pays alors qu’il n’est que l’utilisation, intelligente ou stupide, de cette énergie monétaire qui n’est qu’apparence. Les banquiers le savent très bien puisqu’ils affirment détruire cette fausse monnaie dès qu’elle leur est remboursée.

Ce système aberrant qui met la charrue avant les bœufs, la jouissance avant l’effort, le résultat avant l’opération, permet de croire réalisable toutes les folies, tous les rêves insensés. Rien désormais n’est impossible à l’homme et, depuis 50 ans, nous n’arrêtons pas de croire réalisable et d’imposer par la loi une avalanche de fausses vérités que la fausse monnaie rend provisoirement crédibles. Tous les équilibres instables deviennent dogmatiquement stables comme la « création de richesse », « le développement durable », le transhumanisme, l’intelligence artificielle, l’immigration assimilable et tant d’autres, tous appelés « valeurs » fondés sur un individualisme maladif et des peurs soigneusement entretenues.

Nous en arrivons à croire qu’un robot qui coûte une fortune avec une intelligence artificielle qui n’en coûte pas moins, va remplacer l’homme qui n’avait coûté pendant des millénaires que de l’amour. On comprend tellement mal l’argent que de plus en plus de gens s’imaginent que le bien-être est un droit et non la résultante d’un effort. Si nous continuons à croire cette imbécillité, toute la Terre continuera à venir profiter de notre bêtise le temps de nous faire disparaitre et de nous remplacer.

Le mythe éternel de l’énergie gratuite

Qu’il est difficile d’aborder toujours le même sujet en en changeant simplement l’angle d’attaque !

C’est pourtant indispensable tellement il est le sujet fondateur de toutes nos dérives et tellement il est soigneusement éludé par la troïka médiatico-politico-universitaire qui se repose ou se vautre dans la pensée unique expliquant tout par des charabias variés incompréhensibles cherchant à anesthésier et ne réussissant qu’à faire monter l’angoisse. Ceux qui disent ne rien comprendre à l’économie en sont les complices objectifs. Qui veut réellement s’intéresser à notre avenir, doit obligatoirement s’intéresser à la question de l’énergie gratuite qui est la pierre angulaire de toutes les fins de civilisation. Nous sommes en train depuis 50 ans de vivre la nôtre sans même prendre conscience que nous mourons de l’utilisation d’une énergie gratuite qui n’existe pas. Savoir comment réagir va être le débat de l’élection présidentielle. Il serait stérile, et menteur ou haineux, s’il n’abordait pas le sujet de fond.

L’énergie gratuite est l’apanage des dieux mais les hommes ont toujours rêvé d’être des dieux et de construire leur vie sur une énergie gratuite. Pendant des siècles ils se sont contentés de multiplier au moindre coût leur propre énergie. Cette multiplication s’est faite d’abord par l’outil, puis par l’esclavage et enfin par la domestication des énergies naturelles au fur et à mesure de la capacité des hommes à s’en servir. L’Afrique est restée jusqu’au XXe siècle à l’esclavage pendant que l’Asie avançait et que l’Amérique et l’Europe avançait plus rapidement en achetant l’esclavage structurel africain. Ainsi sont apparus partout petit à petit la marine à voile, les moulins à vent ou à eau, la traction animale, les serres, le feu, le charbon, le pétrole, le gaz, la fission nucléaire et bientôt la fusion nucléaire. Mais sans aucune exception, c’est toujours l’énergie humaine qui a libéré et domestiqué les énergies naturelles. Elle continue à se dépenser pour trouver comment libérer et domestiquer l’énergie nucléaire par fusion et celle de l’hydrogène.

Là-dessus est arrivé l’argent, la monnaie que nos élites médiatico-politico-universitaires n’ont jamais pris la peine de définir, se contentant depuis 24 siècles des trois utilisations proposées par Aristote : unité de compte, réserve de valeur et moyen d’échange. On commence par écarter l’hypothèse la plus vraisemblable que la première utilité de la monnaie, la cause même de sa création, est la chasse aux paresseux dans un monde structuré par le donner-recevoir-rendre des familles ou des tribus. La croissance du groupe rendant impossible la surveillance des paresseux par le chef de famille ou de tribu, la monnaie va les remplacer. Il est navrant de constater que l’on enseigne toujours péremptoirement la stupidité non défendue mais assénée que la monnaie a remplacé le troc alors que le troc n’a jamais existé qu’entre des groupes qui ne se faisaient pas confiance et jamais, nulle part, entre des individus d’un même groupe. La monnaie a été très probablement créée partout quand il a fallu forcer les paresseux à dépenser leur énergie et à arrêter de prendre sans rendre. Le principe en est simple : c’est une matière transportable, pérenne, divisible et obtenue par une dépense d’énergie humaine reconnue utile. Cette matière devient donc stockage et vecteur d’énergie humaine ne remplaçant pas le troc mais au contraire l’introduisant dans la vie quotidienne par manque de confiance en l’autre. La monnaie, créance sur le groupe a été pendant des siècles une matière reconnue elle-même comme une richesse, vecteur d’énergie humaine bien utilisée, et instrument d’un troc rendu nécessaire par la paresse de certains. Ce n’est malheureusement pas du tout ce qui est enseigné à l’université où les étudiants, pour être diplômés, répètent sans comprendre ce qu’on leur a embecqué

Là-dessus est arrivé au XVIIIe siècle le papier monnaie toujours garanti par une richesse préalablement reconnue. Des billets de Law sur les richesses de la Louisiane, aux assignats sur les richesses de la noblesse et du clergé, en passant par le rouble de la Grand Catherine sur ses mines de cuivre ou par le dollar continental américain sur la livre sterling anglaise, tous les papiers-monnaie appuyaient leur valeur à leur création sur des richesses déjà obtenues par des dépenses intelligentes d’énergie humaine. Mais le rêve de l’énergie gratuite a partout pollué les pouvoirs et il est tellement facile d’imprimer du papier que tous y ont succombé. Le papier-monnaie a été tellement imprimé qu’il a perdu son équivalent richesse réelle et par conséquent sa valeur. En ruinant ses détenteurs il a tout de même permis au Régent de payer les dettes de Louis XIV, à la bourgeoisie française de s’approprier les biens du clergé et de la noblesse, à Catherine II d’augmenter le territoire russe de 500.000 km² et aux Américains de financer leur guerre d’indépendance. Il a été partout un impôt sur les malheureux qui y ont cru et sur ceux qui ont été forcés d’y croire par la violence légitime du pouvoir.

Nos élites n’ont jamais oublié tout ce qu’elles avaient pu faire avec l’énergie apparemment gratuite des papiers-monnaie et ont toujours regretté que cela s’arrête aussi vite tant ils pouvaient tous se croire des dieux. Il leur a fallu près de deux siècles pour que leur fraction anglo-saxonne trouve comment détacher le papier-monnaie d’une richesse réelle tout en laissant le peuple croire que l’argent avait encore une valeur. Dans un premier temps les accords de Bretton Woods glissèrent le dollar comme intermédiaire imposé entre les monnaies et l’or puis 17 ans après, au milieu de l’été, l’Amérique a unilatéralement et discrètement déconnecté le dollar de l’or. 11 ans plus tard en Europe l’union des imbéciles et des salauds a signé le traité de Maastricht qui crée l’euro lié à des paroles qui s’envolent. L’ensemble des banques peut dorénavant créer de la monnaie par la double écriture, une écriture au passif créant l’argent mis à disposition et la même écriture à l’actif représentant la richesse à créer demain mais déjà scandaleusement considérée comme un actif existant. Les banques appellent cette fausse monnaie, la monnaie-dette, et, juges et parties, elles ont créé elles-mêmes à Bâle de fausses limites pour faire croire à leur sérieux. Le tour est joué. L’énergie gratuite coule enfin à flots et les élites vont l’utiliser en retardant par tous moyens la ruine des peuples qui l’utilise. Dans le traité de Maastricht on redéfinit le sérieux en en habillant le burlesque : on ne peut pas dépenser chaque année davantage que 3% de plus que ce que l’on a déjà dépensé l’année précédente et on ne peut pas emprunter davantage que 60% de ce que l’on a dépensé. Ce dernier critère, le seul qui freinait un peu la folie a volé en éclats dans le silence général. Comme personne ne cherche à comprendre, cela passe comme une lettre à la poste et le désastre peut enfin commencer qu’il soit voulu par certains ou simple conséquence de l’incompétence de l’élite déguisée en ministres.

L’élite se sert et arrose de subventions tout ce qui peut la servir et la maintenir au pouvoir. Elle achète l’esprit des peuples et l’idée que demain sera merveilleux, créateur de richesses qui paieront ce dont nous jouissons aujourd’hui. Tout devient possible et toutes les folies réalisables. Ce faux eldorado est tellement merveilleux qu’il attire la terre entière. Anecdote vécue avec un chauffeur de taxi parisien d’origine tunisienne qui disait « Chez nous tu travailles pas, tu manges pas, en France tu travailles pas, tu manges quand même. Alors on vient tous ». On se paye sans le savoir des ONG et des associations qui vont réaliser tous les fantasmes par une avalanche d’obligations, d’interdictions et de normes. Le réel résiste, il devient pervers et complotiste. Mais comme il est la réalité, il s’insinue partout, baisse le niveau de vie et fait prendre petit à petit aux peuples conscience de la médiocrité égoïste de l’élite qui les achète.

Nous en sommes là à l’aube d’une campagne où l’élite va une fois de plus faire semblant de se soumettre au peuple en le lui faisant croire par une débauche d’argent qui n’est plus limité, sauf pour les rares qui voudraient être honnêtes et qui auront un mal fou à s’exprimer.

Tant que les rares intellectuels honnêtes se feront conseiller en économie par des banquiers et ne réaliseront pas que l’énergie monétaire n’est qu’un vecteur d’énergie humaine préalablement stockée dans les richesses où à récupérer dans un esclavage prochain, tant que Jean-Marc Jancovici dira « du pognon, il y en a » et qu’Éric Zemmour dira « Profitons-en, l’argent est gratuit », tant que le pouvoir n’utilisera pas l’énergie humaine inexploitée en recréant les ateliers nationaux donnant du travail en CDD à tous ceux qui aiment la France, nous continuerons à nous affronter sur des problèmes insolubles parce qu’ils ne sont que les conséquence d’un problème que nous ne voulons pas voir. Pire, on résout prétendument les problèmes en inondant tout d’une fausse monnaie qui empire le problème fondamental dont ceux que l’on croit régler ne sont que les conséquences.

Qui expliquera au peuple qu’hélas nous ne sommes pas des dieux et que l’énergie apparemment gratuite de la fausse monnaie n’est que le prélude à son esclavage pour que les fantasmes de certains se réalisent ?

Vue d’ensemble : le siècle des Lumières a fait du progrès, l’antichambre de l’esclavage

 

Le progrès c’est bien, l’esclavage c’est mal. Cette approche manichéenne est celle qui nous est inculquée par nos mentors médiatiques, politiques et universitaires. Est-ce aussi simple ? Avons-nous bien compris ce qu’est ce progrès dont nous sommes si fiers ?

Etymologiquement progrès veut dire marcher en avant mais en français, progrès a voulu dire pendant des siècles marcher de façon organisée puisqu’une armée progressait même quand elle reculait. C’est au XVIIIe siècle que progresser est devenue « aller vers le mieux » au point qu’il a fallu utiliser le verbe évoluer, mot savant et créé depuis peu, pour remplacer progresser qui avait perdu sa neutralité.

Il y a dans progrès une définition cachée du bien qui ne souffre aucune discussion, aucune remise en cause, aucune description. C’est agréable donc c’est bien, point final. Qui oserait dire qu’il est contre le progrès ? Pourtant quand un alpiniste progresse, il monte, quand un spéléologue progresse, il descend. Comment différencier entre monter et descendre, ce qui est progression et ce qui est régression ? Nous progressons quand nous allons dans le sens que nous décidons. Mais il suffit de dire aujourd’hui que notre décision est un progrès pour l’inscrire dans le camp du bien même si c’est exactement l’inverse. L’histoire n’a plus le sens que les historiens lui donnaient, nous nous sommes convaincus d’un sens de l’histoire appelé le progrès au singulier. C‘est le bien sans avoir à le définir.

Ainsi laïcité, démocratie et parité sont devenues des progrès puisqu’elles remplacent les religions dans la définition du bien et du mal. La spiritualité n’est plus tolérée que si elle n’est pas collective et c’est l’avis majoritaire qui devient le bien. Cet avis majoritaire est fabriqué par les universitaires qui se stérilisent depuis des années dans l’autoreproduction et se sont autoproclamés « communauté scientifique ». Il est diffusé par les médias appartenant tous à des milliardaires subventionnés. Les politiques sont fabriqués par l’avis majoritaire à l’instant de l’élection et ils renvoient l’ascenseur en interdisant la vérité quand elle dérange à l’exemple des statistiques ethniques. Même le doute, base de la vraie science, est interdit quand la vérité est obligatoire. C’est le cas des lois mémorielles et de la pantalonnade « sanitaire » actuelle.

Il n’est pas nouveau que l’ambition, l’intolérance et l’ignorance imposent des incohérences, Véran n’invente rien. Toutes les civilisations l’ont connu. Elles y ont résisté par le bon sens populaire qui n’a pas mis son énergie au service de l’incohérence. Les civilisations meurent quand elles ne savent plus résister à ces trois défauts chez leurs dirigeants. Mais ce qui est complètement nouveau et que l’humanité n’a jamais connu où que ce soit, c’est l’utilisation d’une énergie monétaire factice pour remplacer une énergie humaine méprisée et pour faire croire à la cohérence de l’incohérence. L’humanité n’avait jamais connu une monnaie dette fondée sur des richesses à créer. Toutes les monnaies, sans aucune exception, avaient toujours été fondées sur des richesses déjà constatées. Il a fallu créer l’euro sur des équivalences avec des monnaies européennes déjà existantes pour faire semblant d’oublier que ces monnaies n’étaient plus liées à quoi que ce soit comme richesse constatée, et ce, depuis le 15 août 1971. La monnaie n’est plus stockage et véhicule d’énergie humaine. Elle est devenue l’institution d’une promesse d’énergie humaine future, billet escomptable immédiatement. Combien de fois faudra-t-il répéter qu’utiliser tout de suite une énergie qui ne sera alimentée par l’énergie humaine que plus tard, revient à laisser à nos successeurs une énergie humaine à dépenser pour rien, la contrepartie ayant déjà été consommée? Cela s’appelle l’esclavage et seules les guerres départageront les esclaves, non pas des maîtres, mais de ceux qui pourront éviter provisoirement d’être esclaves.

La fausse monnaie rend provisoirement crédible l’incohérence et, malheureusement pour nous, seul l’islam s’accroche à une cohérence qu’il cherche à imposer comme toutes les religions quand elles croient à ce qu’elles disent. Nous devons réapprendre que seule la spiritualité collective définit le bien et le mal, même si la laïcité veut enfermer la spiritualité dans l’individuel privé. Nous devons réapprendre que l’avis majoritaire a aussi donné les lynchages, les pogroms et l’assemblée nationale actuelle qui ne représente pas le peuple mais l’argent dépensé à la faire élire. Nous devons réapprendre, avant que notre race ne s’éteigne, que la parité dans les maternités est plus qu’aléatoire. Nous devons réapprendre que le progrès réel vient d’énergies humaines bien utilisées et que le progrès actuel est factice car nourri quasi exclusivement d’énergie monétaire, nourrie elle-même d’esclavages à venir. L’argent peut apparemment tout mais l’angoisse généralisée vient de l’évidence que notre eldorado n’est que provisoire car il a oublié à la fois, et la cohérence et l’harmonie. Nos élites, soit le savent et s’en moquent, soit refusent d’étudier l’origine de la force de la monnaie. Nos élites organisent, sans même s’en rendre compte, l’arrivée inéluctable de l’esclavage tout en promettant un eldorado toujours plus agréable. Le fossé se creuse entre elles et nous.

Universalisme contre mondialisme

Les deux mots sont souvent confondus alors qu’ils s’opposent frontalement.

Depuis l’aube de l’humanité la violence masculine et la douceur féminine ont créé ensemble, comme les deux orifices d’une prise de courant, aussi bien la belle lumière qu’est leur descendance, que les courts-circuits destructeurs que sont leurs contacts sans but commun. Certes les hommes ont toujours eu leur part de féminité et de douceur comme les femmes ont toujours eu leur part de masculinité et de violence. Mais leur égalité venait de leur complémentarité. L’homme avait l’apparence du pouvoir à l’extérieur, la femme avait la réalité du pouvoir à l’intérieur et chacun utilisait son énergie là où elle était la plus efficace pour le bien commun. L’homme et la femme étaient identifiés comme non identiques. L’ambigüité de l’identité qui marque aussi bien ce qui est identique que ce qui identifie, disparaissait dans la force de la complémentarité de l’homme et de la femme et dans la faiblesse de l’un sans l’autre. Violence et douceur se mariaient dans la vie et transformaient les enfants en adultes responsables.

Mais depuis trois-quarts de siècle l’occident tente de remplacer la douceur féminine comme la violence masculine par la violence de l’argent et par la douceur de l’argent. Comme toutes les énergies, l’argent peut apporter le meilleur comme le pire tant dans sa violence que dans sa douceur. Malheureusement une quasi-totalité d’entre nous a oublié que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit. Cet oubli dramatique a permis l’invraisemblable inversion du temps qui nous mène à l’abîme. Alors que l’argent avait toujours été disponible après le travail humain efficace qui le créait en lui donnant sa force, nous nous sommes mis depuis la dernière guerre à fabriquer de la monnaie en laissant au futur le soin de lui donner sa force après nous en être déjà servis. Il nous faut donc travailler en sachant que la contrepartie a déjà été utilisée et qu’elle n’existe donc plus. Un travail sans contrepartie s’appelle l’esclavage. La bataille aujourd’hui fait rage, même si elle est soigneusement aseptisée, pour savoir qui sera l’esclave et qui sera son maître. Cette bataille est la raison d’être du mondialisme qui peut rêver à la réalisation de toutes ses utopies, aussi diverses que variées, par l’achat, avec un argent apparemment gratuit, de toutes les solutions les plus invraisemblables. Le mondialisme appelle pauvre celui qui ne dépense pas et croit lutter contre la pauvreté en créant de la monnaie. L’année 2020 a montré de façon caricaturale comment des gouvernements de circonstance, attirés par le mondialisme qui flatte leur vanité, ont pu presque partout arrêter la vie sous prétexte de la sauver, grâce à une manne d’énergie monétaire dont l’esclavage des peuples ne peut être que la source à retardement.

L’universalisme en est l’exact contraire. Traduit en grec pas catholicisme (καθολικός) et voulant dire étymologiquement « Vers le Un », son application est différente dans chaque civilisation. Il y résout localement et donc différemment, la difficulté de l’équilibre entre la spiritualité individuelle indispensable au bonheur et la spiritualité collective indispensable à la cohésion sociale que le mondialisme tente sans succès d’imposer par la multiplication des lois et par la débauche d’argent. L’universalisme allant partout vers le Un, fait exactement l’inverse en limitant la monnaie aux réussites déjà accomplies, et en remplaçant les contraintes imposées par la loi, par les responsabilités individuelles que la spiritualité collective exige. Il ne peut le faire que si chaque civilisation a intégré le mythe de la tour de Babel. Faut-il rappeler que dans ce mythe, les hommes veulent construire une tour pour « transpercer le ciel » d’après la Bible ou « combattre Dieu sur son terrain » d’après le Coran. Dieu vient leur rappeler que les civilisations sont différentes avec des langues différentes et que c’est à l’intérieur de chaque civilisation que l’on peut aller à sa manière vers le Un.

Aujourd’hui, la langue anglaise unique avec la surabondance des lois et de l’argent, tente d’imposer un mondialisme pervers fondé sur la vanité des fausses élites portées au pouvoir par l’achat de l’affect des peuples effectué par ceux qui fabriquent la fausse monnaie. La fausse démocratie comme le pape François ont oublié l’universalisme pour choisir le mondialisme laissant les peuples hagards devant le choix responsable mais terrible entre leur réveil ou leur mort.

Comment résoudre notre problème alors qu’il n’est même pas posé ?

Les philosophes ont toujours décliné, chacun à sa manière, la phrase de Stendhal « Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur leur peur ».

Les puissants ont toujours justifié leur richesse par le prélèvement qu’ils font sur le peuple dans l’espace qu’ils contrôlent, en échange de l’assurance qu’ils lui donnent d’utiliser leur pouvoir à juguler les peurs qu’il ne savait juguler lui-même parmi les nombreuses peurs qui l’assaillent : la peur de la mort, la peur de l’agression, la peur de la souffrance, la peur de la faim, la peur de l’ennui, la peur de la vengeance individuelle ou collective, la peur de la misère, la peur de l’invasion, la peur de la solitude ou de l’abandon.

Les peuples ont toujours produit, chaque fois qu’ils le pouvaient, un peu plus que leur consommation personnelle pour pouvoir acheter la protection des puissants et préparer le lendemain avec des structures comme le village, la tribu ou la paroisse qui harmonisaient production et consommation en utilisant au mieux l’énergie de chacun et en calmant elles-mêmes l’immense majorité des peurs, au moins toutes celles d’un quotidien normal.

Les puissants et les peuples ne se rencontraient que dans l’exceptionnel et vivaient des quotidiens totalement séparés. Les puissants ne vivaient que de la production des peuples et les peuples ne vivaient que sous la protection des puissants. Les puissants marquaient l’histoire, les peuples lui permettaient d’exister.

Tout a changé en deux siècles depuis que les puissants en occident ont réalisé grâce à l’innovation que la machine pouvait faire ce que faisait le peuple. Ils en ont déduit avec une intelligence au repos que l’on pouvait consommer sans engranger préalablement et que l’on pouvait vider une baignoire sans la remplir avant. Ils ont scindé le peuple entre les cigales absolument ravies de cette aubaine et les fourmis navrées de cet abandon de devoir des puissants, furieuses de devoir porter seules le fardeau de la bêtise, et tristes de voir les puissants et une majorité de cigales dépenser toute leur énergie à justifier une incohérence et à se choisir des meneurs systématiquement chaque fois plus mauvais que les précédents.

Durant tout le XIXe siècle et les trois premiers quarts du XXe siècle, l’incohérence s’est mise en place faisant du peuple un accessoire de la machine, le mettant au service de la machine et lui faisant en même temps consommer sa production. Le peuple est devenu à la fois dieu pour être flatté et esclave dans son quotidien. L’harmonie complexe du village où l’on produisait et consommait en dominant les peurs, s’est estompée au profit de la discordance de la ville qui a changé sa propre raison d’être. De simple lieu commode d’échange, la ville est devenue le lieu de rassemblement anonyme de toutes les peurs, celui de la transformation du peuple en foule. On y consomme sans rien produire puisque la production est faite par la machine dans une usine que l’on cache en banlieue ou à l’autre bout du monde. Les puissants, pour garder leurs places, entretiennent les peurs, en créent artificiellement de nouvelles avec le climat, le virus du moment ou les problèmes de race, mot qui n’existe plus depuis que tout le monde ne pense plus qu’à lui. Ils utilisent l’énergie monétaire qu’ils se jugent aptes à fabriquer, pour calmer toutes les peurs artificielles. Ils distribuent l’argent aux cigales, directement en subventions et en prestations sociales, et indirectement en obligeant les fourmis qui produisent encore, à dépenser, en multipliant les normes à respecter et en les punissant financièrement s’ils vont trop vite.

Devant cette montée d’une incohérence générale depuis deux siècles, des idéologies ont tenté par 3 fois de pérenniser l’incohérence. Communisme et fascisme ont rapidement trouvé leurs limites mais le capitalisme a cru trouver en deux temps comment tenir éternellement.

D’abord, dès la sortie de la deuxième guerre mondiale, le capitalisme a inventé la notion de croissance économique avec son chiffrage, le PIB. Il a fait croire que l’homme crée de la richesse simplement en produisant. Il a volontairement oublié que seul l’échange par achat de la production en fait une richesse. Sans consommateur la production n’est pas richesse mais rebut, voire excrément. Il n’y a jamais création de richesse mais constat d’une nouvelle richesse par son échange avec une richesse déjà reconnue comme l’argent, soit constat d’une richesse déjà existante par la fierté de l’avoir préalablement produit. Cette fierté d’avoir produit peut être durable comme le Pont du Gard, l’océan ou la montagne, très éphémère comme un dessin d’enfant, ou hésitante comme dans les musées où les tableaux font facilement des allées et venues entre la réserve et les salles d’exposition. Le capitalisme est allé plus loin en affirmant que le PIB chiffrait la création de richesse d’un peuple alors qu’il ne chiffre que la somme de toutes ses dépenses. Il en a déduit que toute dépense était en elle-même création de richesse, en oubliant consciencieusement qu’une dépense ne constate une richesse que si la production en a été faite antérieurement. Les sports d’hiver ou en salle, la prostitution et la consommation de drogues légales ou illégales, sont devenus des créations de richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Même les accidents de la route créent de la richesse pour le capitalisme puisque ça fait dépenser de l’argent. Les services à la personne sont devenus des richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Nous avons consciencieusement oublié que seuls les services à la production sont de vraies richesses, et encore uniquement quand ils facilitent la transformation des productions en richesses par leurs ventes. Aujourd’hui le quartier de la Défense est bêtement réputé créer beaucoup de richesses puisqu’on y dépense beaucoup. On y fait donc beaucoup de PIB. Il est devenu de bon ton d’utiliser des pourcentages de PIB pour calmer les peurs alors que le PIB ne chiffre que les dépenses déjà faites et évidemment inutilisables une deuxième fois. La vie n’est qu’échange et le capitalisme l’a complètement oublié dans ses raisonnements. Il en est même arrivé à limiter l’échange à, d’un côté des biens et des services très réels et de l’autre des monnaies traficotables à l’envi, et qu’il fabrique à vau l’eau.  Le capitalisme a même l’audace d’appeler cette illusion d’échange, le libre-échange, et de s’en vanter alors qu’il est négation de l’échange vrai.

Heureusement pendant presque la totalité de ces deux siècles, la monnaie était limitée en quantité puisqu’adossée à l’or et la stupidité de se croire plus riche chaque fois que nous dépensions, de croire utilisable des pourcentages de PIB qui ne sont que des pourcentages de cendres, était bloquée par la quantité limitée d’or. Il a fallu que le capitalisme passe à la deuxième étape, ce qui fut fait par les Américains dès les accords de Bretton Woods signés. La FED a créé illégalement et illicitement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox pour pouvoir payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam sans oublier la conquête de la lune. De 1944 à 1971 les USA ont inondé la Terre de dollars que des petits malins comme De Gaulle venaient échanger contre de l’or américain. Cela a forcé le président Nixon a déconnecté le dollar de l’or le 15 août 1971 pour arrêter l’hémorragie de son or qui fondait comme neige au soleil. Mais toutes les monnaies liées au dollar n’étant plus liées à l’or, ont pu, grâce à ce subterfuge, être toutes créées sans limites pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité. Comme l’a écrit François Ponsard en 1853 dans l’Honneur et l’Argent :

Quand la borne est franchie, il n’est plus de limite                                                      Et la première faute aux fautes nous invite.

Alphonse Allais et Alfred Jarry n’ont fait que reprendre le premier vers, en négligeant malheureusement le second qui transforme pourtant une simple plaisanterie en vérité profonde.

Devant le déferlement actuel de critiques toutes justifiées des fautes économiques, morales, sociétales, aussi multiples et variées que dépendant toutes de la première faute, ne faut-il pas revenir à la faute initiale pour tarir l’approvisionnement de toutes les autres ? Ne faut-il pas réapprendre à remplir la baignoire avant de la vider et ne pas se servir de la monnaie et du libre-échange pour croire possible de la vider avant de la remplir ? N’est-ce pas là notre premier problème ?

Cela veut dire en clair que le premier devoir d’un dirigeant est de rendre utile à la collectivité, la totalité de nos concitoyens quelles que soient leurs capacités et toujours au mieux ou au moins mal de leurs possibilités comme cela se passait naturellement dans n’importe quel village avec son maire, son instituteur et son curé qui calmaient la quasi-totalité des peurs. La notion même de chômage est l’officialisation de l’ineptie des dirigeants actuels à remplir leur premier devoir et leur incapacité à se retirer avant que le peuple ne réalise leur inutilité. Ils ont beau ne fatiguer que leur index en créant de l’argent dit digital et prétendument énergétique, ils ont beau inventer toutes les pandémies de la peur mettant provisoirement en lumière tous les petits marquis de chaque peur pandémique, climatique, raciale ou médicale, ils n’arriveront pas à échapper à la réalité de leur refus de s’atteler à leur premier devoir. Depuis la première guerre mondiale et sa façon très personnelle et violente de supprimer le chômage, ils ont renoncé à leur premier devoir en s’en déchargeant exclusivement sur les entreprises au lieu de les remercier d’alléger leur fardeau. Les dirigeants ont abandonné leurs premiers efforts ratés d’assistance par le travail des ateliers de charité de la fin du 18e siècle et des ateliers nationaux de 1848 où l’assistance était donnée, comme dans n’importe quel village, postérieurement au travail fourni par l’assisté. Ils n’analysent même plus le succès des ateliers municipaux de la ville de Grenoble en 1848 où, comme l’a écrit l’historien Philippe Vigier dans La Seconde République dans la région alpine : « Grenoble est certainement la cité où les classes populaires font preuve de la plus grande sagesse ». Parlez des ateliers municipaux de Grenoble à n’importe quel Politique et observez le vide !

Devant la débauche d’énergie monétaire pour faire tenir encore un moment une incohérence généralisée en reportant tous les problèmes à plus tard, je ne vois que deux cohérences actuelles, toutes deux exécrées par les cigales comme par les puissants, et toutes deux obligées de hurler pour être entendues et donc parlant toutes deux trop fort, l’islam et celle de bon sens, fondée sur notre histoire, d’Éric Zemmour. C’est ce que Jacque Attali, le commentateur de lui-même, appelle « La dureté des temps ». Qui entrevoit une troisième cohérence ?