Comment résoudre notre problème alors qu’il n’est même pas posé ?

Les philosophes ont toujours décliné, chacun à sa manière, la phrase de Stendhal « Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur leur peur ».

Les puissants ont toujours justifié leur richesse par le prélèvement qu’ils font sur le peuple dans l’espace qu’ils contrôlent, en échange de l’assurance qu’ils lui donnent d’utiliser leur pouvoir à juguler les peurs qu’il ne savait juguler lui-même parmi les nombreuses peurs qui l’assaillent : la peur de la mort, la peur de l’agression, la peur de la souffrance, la peur de la faim, la peur de l’ennui, la peur de la vengeance individuelle ou collective, la peur de la misère, la peur de l’invasion, la peur de la solitude ou de l’abandon.

Les peuples ont toujours produit, chaque fois qu’ils le pouvaient, un peu plus que leur consommation personnelle pour pouvoir acheter la protection des puissants et préparer le lendemain avec des structures comme le village, la tribu ou la paroisse qui harmonisaient production et consommation en utilisant au mieux l’énergie de chacun et en calmant elles-mêmes l’immense majorité des peurs, au moins toutes celles d’un quotidien normal.

Les puissants et les peuples ne se rencontraient que dans l’exceptionnel et vivaient des quotidiens totalement séparés. Les puissants ne vivaient que de la production des peuples et les peuples ne vivaient que sous la protection des puissants. Les puissants marquaient l’histoire, les peuples lui permettaient d’exister.

Tout a changé en deux siècles depuis que les puissants en occident ont réalisé grâce à l’innovation que la machine pouvait faire ce que faisait le peuple. Ils en ont déduit avec une intelligence au repos que l’on pouvait consommer sans engranger préalablement et que l’on pouvait vider une baignoire sans la remplir avant. Ils ont scindé le peuple entre les cigales absolument ravies de cette aubaine et les fourmis navrées de cet abandon de devoir des puissants, furieuses de devoir porter seules le fardeau de la bêtise, et tristes de voir les puissants et une majorité de cigales dépenser toute leur énergie à justifier une incohérence et à se choisir des meneurs systématiquement chaque fois plus mauvais que les précédents.

Durant tout le XIXe siècle et les trois premiers quarts du XXe siècle, l’incohérence s’est mise en place faisant du peuple un accessoire de la machine, le mettant au service de la machine et lui faisant en même temps consommer sa production. Le peuple est devenu à la fois dieu pour être flatté et esclave dans son quotidien. L’harmonie complexe du village où l’on produisait et consommait en dominant les peurs, s’est estompée au profit de la discordance de la ville qui a changé sa propre raison d’être. De simple lieu commode d’échange, la ville est devenue le lieu de rassemblement anonyme de toutes les peurs, celui de la transformation du peuple en foule. On y consomme sans rien produire puisque la production est faite par la machine dans une usine que l’on cache en banlieue ou à l’autre bout du monde. Les puissants, pour garder leurs places, entretiennent les peurs, en créent artificiellement de nouvelles avec le climat, le virus du moment ou les problèmes de race, mot qui n’existe plus depuis que tout le monde ne pense plus qu’à lui. Ils utilisent l’énergie monétaire qu’ils se jugent aptes à fabriquer, pour calmer toutes les peurs artificielles. Ils distribuent l’argent aux cigales, directement en subventions et en prestations sociales, et indirectement en obligeant les fourmis qui produisent encore, à dépenser, en multipliant les normes à respecter et en les punissant financièrement s’ils vont trop vite.

Devant cette montée d’une incohérence générale depuis deux siècles, des idéologies ont tenté par 3 fois de pérenniser l’incohérence. Communisme et fascisme ont rapidement trouvé leurs limites mais le capitalisme a cru trouver en deux temps comment tenir éternellement.

D’abord, dès la sortie de la deuxième guerre mondiale, le capitalisme a inventé la notion de croissance économique avec son chiffrage, le PIB. Il a fait croire que l’homme crée de la richesse simplement en produisant. Il a volontairement oublié que seul l’échange par achat de la production en fait une richesse. Sans consommateur la production n’est pas richesse mais rebut, voire excrément. Il n’y a jamais création de richesse mais constat d’une nouvelle richesse par son échange avec une richesse déjà reconnue comme l’argent, soit constat d’une richesse déjà existante par la fierté de l’avoir préalablement produit. Cette fierté d’avoir produit peut être durable comme le Pont du Gard, l’océan ou la montagne, très éphémère comme un dessin d’enfant, ou hésitante comme dans les musées où les tableaux font facilement des allées et venues entre la réserve et les salles d’exposition. Le capitalisme est allé plus loin en affirmant que le PIB chiffrait la création de richesse d’un peuple alors qu’il ne chiffre que la somme de toutes ses dépenses. Il en a déduit que toute dépense était en elle-même création de richesse, en oubliant consciencieusement qu’une dépense ne constate une richesse que si la production en a été faite antérieurement. Les sports d’hiver ou en salle, la prostitution et la consommation de drogues légales ou illégales, sont devenus des créations de richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Même les accidents de la route créent de la richesse pour le capitalisme puisque ça fait dépenser de l’argent. Les services à la personne sont devenus des richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Nous avons consciencieusement oublié que seuls les services à la production sont de vraies richesses, et encore uniquement quand ils facilitent la transformation des productions en richesses par leurs ventes. Aujourd’hui le quartier de la Défense est bêtement réputé créer beaucoup de richesses puisqu’on y dépense beaucoup. On y fait donc beaucoup de PIB. Il est devenu de bon ton d’utiliser des pourcentages de PIB pour calmer les peurs alors que le PIB ne chiffre que les dépenses déjà faites et évidemment inutilisables une deuxième fois. La vie n’est qu’échange et le capitalisme l’a complètement oublié dans ses raisonnements. Il en est même arrivé à limiter l’échange à, d’un côté des biens et des services très réels et de l’autre des monnaies traficotables à l’envi, et qu’il fabrique à vau l’eau.  Le capitalisme a même l’audace d’appeler cette illusion d’échange, le libre-échange, et de s’en vanter alors qu’il est négation de l’échange vrai.

Heureusement pendant presque la totalité de ces deux siècles, la monnaie était limitée en quantité puisqu’adossée à l’or et la stupidité de se croire plus riche chaque fois que nous dépensions, de croire utilisable des pourcentages de PIB qui ne sont que des pourcentages de cendres, était bloquée par la quantité limitée d’or. Il a fallu que le capitalisme passe à la deuxième étape, ce qui fut fait par les Américains dès les accords de Bretton Woods signés. La FED a créé illégalement et illicitement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox pour pouvoir payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam sans oublier la conquête de la lune. De 1944 à 1971 les USA ont inondé la Terre de dollars que des petits malins comme De Gaulle venaient échanger contre de l’or américain. Cela a forcé le président Nixon a déconnecté le dollar de l’or le 15 août 1971 pour arrêter l’hémorragie de son or qui fondait comme neige au soleil. Mais toutes les monnaies liées au dollar n’étant plus liées à l’or, ont pu, grâce à ce subterfuge, être toutes créées sans limites pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité. Comme l’a écrit François Ponsard en 1853 dans l’Honneur et l’Argent :

Quand la borne est franchie, il n’est plus de limite                                                      Et la première faute aux fautes nous invite.

Alphonse Allais et Alfred Jarry n’ont fait que reprendre le premier vers, en négligeant malheureusement le second qui transforme pourtant une simple plaisanterie en vérité profonde.

Devant le déferlement actuel de critiques toutes justifiées des fautes économiques, morales, sociétales, aussi multiples et variées que dépendant toutes de la première faute, ne faut-il pas revenir à la faute initiale pour tarir l’approvisionnement de toutes les autres ? Ne faut-il pas réapprendre à remplir la baignoire avant de la vider et ne pas se servir de la monnaie et du libre-échange pour croire possible de la vider avant de la remplir ? N’est-ce pas là notre premier problème ?

Cela veut dire en clair que le premier devoir d’un dirigeant est de rendre utile à la collectivité, la totalité de nos concitoyens quelles que soient leurs capacités et toujours au mieux ou au moins mal de leurs possibilités comme cela se passait naturellement dans n’importe quel village avec son maire, son instituteur et son curé qui calmaient la quasi-totalité des peurs. La notion même de chômage est l’officialisation de l’ineptie des dirigeants actuels à remplir leur premier devoir et leur incapacité à se retirer avant que le peuple ne réalise leur inutilité. Ils ont beau ne fatiguer que leur index en créant de l’argent dit digital et prétendument énergétique, ils ont beau inventer toutes les pandémies de la peur mettant provisoirement en lumière tous les petits marquis de chaque peur pandémique, climatique, raciale ou médicale, ils n’arriveront pas à échapper à la réalité de leur refus de s’atteler à leur premier devoir. Depuis la première guerre mondiale et sa façon très personnelle et violente de supprimer le chômage, ils ont renoncé à leur premier devoir en s’en déchargeant exclusivement sur les entreprises au lieu de les remercier d’alléger leur fardeau. Les dirigeants ont abandonné leurs premiers efforts ratés d’assistance par le travail des ateliers de charité de la fin du 18e siècle et des ateliers nationaux de 1848 où l’assistance était donnée, comme dans n’importe quel village, postérieurement au travail fourni par l’assisté. Ils n’analysent même plus le succès des ateliers municipaux de la ville de Grenoble en 1848 où, comme l’a écrit l’historien Philippe Vigier dans La Seconde République dans la région alpine : « Grenoble est certainement la cité où les classes populaires font preuve de la plus grande sagesse ». Parlez des ateliers municipaux de Grenoble à n’importe quel Politique et observez le vide !

Devant la débauche d’énergie monétaire pour faire tenir encore un moment une incohérence généralisée en reportant tous les problèmes à plus tard, je ne vois que deux cohérences actuelles, toutes deux exécrées par les cigales comme par les puissants, et toutes deux obligées de hurler pour être entendues et donc parlant toutes deux trop fort, l’islam et celle de bon sens, fondée sur notre histoire, d’Éric Zemmour. C’est ce que Jacque Attali, le commentateur de lui-même, appelle « La dureté des temps ». Qui entrevoit une troisième cohérence ?

Vive la république ? Vive les valeurs républicaines ?

Nous sommes bassinés depuis quelque temps par la vénération du mot république à laquelle certains mettent même une majuscule, et par les valeurs républicaines où chacun met ce qu’il souhaite imposer aux autres de sa propre idéologie. Le monde politico-médiatico-universitaire sacralise ce mot alors qu’il n’est en soi qu’un espace à remplir ou un temps à occuper puisqu’il n’est qu’une traduction de « chose publique » en latin, res publica. C’est un nom que l’on peut donner au bien commun si l’on sait ce qu’il recouvre et si on ne se limite pas comme aujourd’hui à se mordre la queue en répondant que ce bien commun est la république. Que la chose publique soit importante est une évidence, c’est même toute la nécessité du collectif, en harmonie indispensable quoique compliquée avec l’individuel.  Mais croire que l’on peut réduire le collectif au mot creux de république pour équilibrer efficacement l’individualisme galopant et entretenu par les médias, relève de l’escroquerie. Le mot république est devenu une simple éponge de tous les fantasmes et de toutes les utopies des privilégiés qui ont accès aux médias et qui alimentent leur auto admiration en vénérant la république par l’habillage qu’ils en font avec les valeurs républicaines qui les arrangent. La devise actuelle de la France, Liberté Égalité Fraternité est pour cela bien commode puisque ces trois mots peuvent s’entendre aussi facilement dans le registre actif et très intéressant de l’effort sur soi que dans celui passif et délétère du laisser-aller.

Le premier, et quasiment le seul, à avoir parlé de la république dans sa globalité depuis les Grecs, est Jean Bodin qui a écrit en 1576 Les six livres de la république en distinguant ses différents états, monarchique, aristocratique et populaire. Wikipedia résume fort bien son impact sur tout l’Occident à la fin du XVIe siècle :

Les Six Livres de la République ont été écrits d’abord en français en 1576. Dès la fin des années 1570, cet ouvrage était étudié à Londres et à Cambridge et c’est pour des publics universitaires de ce genre que Bodin en fait lui-même une version en latin, publiée en 1586. Entre 1576 et 1629, cet ouvrage a connu au moins quatorze éditions françaises et neuf éditions latines. Il a été traduit en italien (1588), espagnol (1590), allemand (1592 et 1611) et anglais (1606). Abondamment discuté en France, en Angleterre et dans les pays germaniques, il a inspiré les travaux des juristes et théoriciens de l’État moderne, notamment GrotiusPufendorfHobbes et Locke. Il se trouvait dans les bibliothèques des premiers colons puritains de Nouvelle-Angleterre dès 1620.

La première phrase du premier livre de Bodin définit la république :

La république est en droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine.

Il entame son deuxième livre par les différents états possibles de république :

Si la souveraineté gît en un seul prince, nous l’appellerons monarchie. Si tout le peuple y a part nous dirons l’état populaire. S’il n’y a que la moindre partie du peuple, nous jugerons que l’état est aristocratique.

Qui est encore conscient que la monarchie est une forme de république ? En lui mettant une majuscule, nous avons fabriqué une République qui n’a plus rien à voir avec le problème du collectif à organiser, et qui se contente d’imposer une solution prétendument populaire, imaginée en fait par l’aristocratie et mise en œuvre en réalité par la monarchie. Sur les définitions simples et claires de Bodin, et en ouvrant simplement les yeux, nous nous apercevons en effet que, si nous nous intéressons aux ingénieurs qui pensent et décident (Comité scientifique, conseil de défense, Banque mondiale, ONU, OCDE, OMS, FMI, Commission européenne, Trilatérale, Bilderberg, le Siècle …), nous sommes dans une aristocratie (le gouvernement par les meilleurs en grec) extrêmement théorique. Si nous nous intéressons aux techniciens qui exécutent, nous sommes en monarchie. Macron a en effet beaucoup plus de pouvoirs que Louis XIV tout en se réduisant lui-même au double rôle d’exécutant d’ingénieurs plus que discrets et de recruteur de collaborateurs à l’échine suffisamment souple pour avaler toutes les couleuvres d’une politique qui ne cherche pas à résoudre mais à tenir.

L’état populaire pourrait pourtant exister par l’utilisation des référendums comme en Suisse. L’aristocratie discrète et la monarchie exécutante (Sarkozy à l’époque) y ont mis un violent coup d’arrêt en France par le traité de Lisbonne qui a imposé au peuple français en 2008 ce qu’il avait refusé par référendum le 29 mai 2005.

Cette république qui n’est plus qu’un maelstrom nous entraînant vers l’inconnu ne tient provisoirement que par l’injection massive d’énergie monétaire que l’on continue à prétendre sans source énergétique et qui remplace l’énergie humaine rendue obligatoirement inemployée par les confinements et les couvre-feux après l’avoir laissée inemployée par le chômage.

La phrase monarchique tant de fois répétée « quoi qu’il en coûte » est l’illustration inquiétante de l’espoir imbécile de remplacer l’énergie humaine par l’énergie monétaire.

On y cumule deux incompétences sur lesquelles est construite la dissimulation, espérons-le, inconsciente, du retour de l’esclavage.

La première incompétence est statique. Elle est sur la monnaie que tout le monde utilise en ne s’interrogeant jamais sérieusement, ni sur la source de son efficacité ni sur le pourquoi de la confiance que son nom de monnaie fiduciaire demande sans rien expliquer. Jusqu’au 15 août 1971 la confiance était dans la réalité de l’or. Depuis cette date la confiance n’est que dans l’avenir, ce qui permet d’y placer les fantasmes les plus fous et les dynamiques les plus imaginaires.

La seconde incompétence est dynamique. Elle est de croire que la « reprise », quand elle arrivera, « fera le travail » et remboursera aux banques l’argent qu’elles ont créé arbitrairement et qu’elles pourront détruire après prélèvement. C’est tout le problème de la prétendue création de richesse en nous prenant pour des dieux alors que la réalité concrète est que nous ne sommes que des hommes réduits à échanger pour vérifier que nos productions sont des richesses et non des déchets. La création monétaire dont l’utilisation est chiffrée par le PIB, fait croire à la création de richesse en permettant abusivement de reconnaître comme richesses des tas de productions qui n’en sont pas. Combien de journalistes polluent les médias en répétant que le PIB mesure la création de richesses ?

La République avec sa majuscule masque avec la croyance en ces deux incompétences, l’abomination d’une création permanente d’énergie monétaire factice qui, pour être utilisable, se nourrit de la réinvention de tous les esclavages que nous constatons tous les jours et qu’il est toujours bon de répéter : l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette, et les esclavages ici et maintenant que sont la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration. Cette réintroduction de l’esclavage est le fondement caché de la grande réinitialisation de Davos et du nouvel ordre mondial.

Comment faire comprendre qu’un monarque qui dit vouloir protéger en disant « quoiqu’il en coûte », oublie simplement, on l’espère inconsciemment, de dire « quoiqu’il vous en coûte à vous esclaves » ? La République avec sa majuscule ne fait que justifier notre aujourd’hui en vendant notre demain, la conscience apparemment tranquille.

Quel candidat en 2022 nous sortira la tête des nuages et nous remettra les pieds sur terre ?

Les pieds d’argile de l’offre politique

Se scandaliser des effets ou prétendre les soigner sans jamais en analyser la cause est le triste spectacle auquel nous sommes forcés d’assister depuis un demi-siècle. Le jeu pervers et stupide qui consiste à s’échanger simplement les rôles de soigneurs et de contestataires en les habillant de droite et de gauche, et en multipliant les types de contestations pour ratisser large, fait que les soigneurs incapables deviennent de plus en plus dictatoriaux, et les contestataires, de plus en plus agressifs. L’important pour eux est d’être soigneur, pas de soigner vraiment puisque personne ne s’intéresse à la cause de tous ces effets désastreux.

Dans le Livre de Daniel, la Bible raconte comment Daniel explique à Nabuchodonosor le rêve que celui-ci avait fait et se refusait à décrire à ses sages. A son grand étonnement Daniel raconte d’abord au roi le rêve qu’il avait fait :

 « Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. »

Si Daniel interprétait le rêve de Nabuchodonosor comme une prémonition de sa chute et de la décadence qui s’ensuivit, nous pouvons reprendre ce rêve pour observer l’offre politique contemporaine. La tête d’or pur est l’organisation parfaite de la société, la république idéale, qu’elle soit monarchie, oligarchie ou démocratie comme l’étudiait Jean Bodin au XVIe siècle. L’argent, l’airain et le fer sont ce que nos dirigeants en ont fait successivement en l’affaiblissant petit à petit jusqu’au ridicule que nous voyons aujourd’hui et que le vice-amiral (2S) Claude Gaucherand nous rappelle avec regard d’aigle et plume acérée :

Voilà une nation toute entière soumise – c’est le mot ! – à un régime de mesures toutes plus incohérentes les unes que les autres et même carrément débiles comme l’autorisation que chacun se donne de sortir et que l’on doit présenter en cas de contrôle sous peine d’amende voire de prison en cas de récidive. Ouvrir les stations de ski mais sans restaurants, sans bars, sans skis ! Ouvrir les supermarchés et le métro mais limiter à 30 les fidèles dans une cathédrale. Disposer d’un scientifique de renommée internationale mais être le seul pays à interdire l’usage de ce qu’il préconise et pour enfoncer le clou, le faire poursuivre en Justice et traduire devant le conseil de l’ordre des médecins !

Nous sommes aujourd’hui aux pieds du colosse. Seuls, le fer de la main du pouvoir avec sa litanie sans fin d’obligations/interdictions et l’argile de la monnaie sortie d’une corne d’abondance imaginaire, permettent de durer en attente de la pierre qui se détache « sans le secours d’aucune main ».

Pendant que le pouvoir s’agite à durcir le fer de sa main et à accumuler une argile qu’il se croit capable de créer pour que sa république malade tienne encore un moment, tous les réfractaires ne font qu’attendre la pierre qui va venir toute seule, en rêvant chacun dans son coin à un nouveau colosse dont les pieds seraient encore de fer et d’argile, de lois et d’argent. Cette médiocrité générale de l’offre politique n’a pas le courage d’analyser calmement la première cause de tous nos maux : la faiblesse argileuse d’une énergie monétaire qui n’est plus nourrie d’énergie humaine. Elle n’a donc plus, ni la force de son énergie infiniment diluée ni le frein de toutes les dépenses que lui donnait sa limitation. Elle ne nous donne plus que l’illusion de soutenir un colosse déliquescent.

Personne ne sait d’où viendra la pierre qui abattra tout et fera une grande montagne, pas plus que nous ne savons quand elle frappera. Nous nous partageons d’ailleurs entre ceux qui voient encore une beauté à ce colosse en le croyant éternel, et tous ceux qui savent qu’il va être détruit, chacun pensant avoir dans sa main la pierre qui deviendra montagne. Le drame actuel c’est que chacun a une pierre qui n’est qu’en argile et qui ne pourra jamais devenir montagne puisqu’elle éclatera avec l’argile des pieds du colosse.

Les plus dangereux sont ceux qui veulent solidifier la coulée d’argile par le fer de la loi et construire sur ces pieds leurs fantasmes colossaux. C’est le « great reset », ennemi fondamental des peuples et des civilisations dans les années à venir. Il faut l’observer avec calme et détermination pour le détruire le moment venu.

Pendant que les médias amusent le peuple pour qu’il ne bouge pas et pendant que le pouvoir distribue de l’argile à tout va pour gagner du temps et faire tenir l’ochlocratie et son colosse bidon, un certain nombre de gens ont pris conscience du problème à l’ONU, à Davos, au FMI, à l’UE, à la Banque Mondiale, à l’OCDE…entre autres et sans oublier Soros. Dans tous ces lieux inutiles et couteux où l’admiration de soi-même est la règle, des milliers de têtes mal faites préparent le « great reset » et leur solution par la fuite en avant dans le mondialisme conçu comme la mondialisation de leurs petites personnes. Finis les États, les nations, les civilisations, la notion même de pluriel, chaque individu sera soit un dieu qui aura accès à l’argile apparemment solide, soit un inutile qu’il faudra nourrir, loger, distraire, endormir et surtout aveugler pour qu’il ne réalise pas sa mise en esclavage.

L’incompréhension de ce qu’est l’argent, du pape à Macron et de l’ONU à la Nouvelle Zélande, des professeurs d’économie aux moutons à qui ils enseignent, fait que le pape n’a plus besoin du travail pour nourrir et loger l’humanité, que Macron croit que son fantasme de souveraineté européenne va tout résoudre, que l’ONU bénit avec le FMI et l’UE, le « great reset » de Davos, que la Nouvelle Zélande veut emprisonner tous les réfractaires, que les professeurs d’économie continuent à dire que la monnaie a remplacé le troc pendant que leurs élèves se croient intelligents parce qu’ils ont assisté aux cours et qu’ils savent répéter.

Le drame, c’est que beaucoup sont sans doute en partie de bonne foi dans leur délire. Le refus par ignorance, lâcheté ou perversion que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit, fait que personne ne semble réaliser qu’en économie, tout commence par rendre utile chaque membre du groupe, ce que chaque marin apprend le premier jour. L’organisation communiste qui consiste à ce que l’État s‘en occupe seul, et l’organisation capitaliste qui laisse au privé le soin de s’en occuper seul, ont fait leur temps.

 La pierre qui deviendra montagne après avoir abattu le colosse de carnaval, sera celle qui aura compris et proposé un nouveau paradigme fondé sur deux pieds :

Rendre utile tous les citoyens par une harmonie du public et du privé avec comme seul but un chômage inexistant. Le public rend utile ceux que le privé n’a pas utilisé. Il est une voiture-balai efficace, non pour acheter sa tranquillité en distribuant de l’argent mais pour rendre utile ceux qui ne le sont pas encore, et en créant l’argent constatant la richesse créée par eux.

Limiter la monnaie à l’énergie humaine déjà utilement dépensée, de façon à éviter que l’énergie monétaire dont la source ne serait pas le travail humain bien fait, et serait donc objectivement une fausse monnaie, ne serve à financer l’irréfléchi demandé par toutes les minorités et les quémandeurs de moyens, tout en faisant automatiquement réapparaitre l’esclavage. Chacun peut constater la réapparition actuelle des esclavages puisque nous faisons avec la monnaie dette, les subventions, les minima sociaux et le revenu universel, l’inverse exact de ce qu’il faudrait faire.

Un changement de paradigme peut être une solution mais il peut être aussi une fuite en avant. Le drame actuel est que le « great reset » est une fuite en avant. Ses propositions sont fondées sur un monde de machines, de robots, de recherche médicale, de transhumanisme, d’intelligence artificielle, de communication parfaite façon 5 puis 6G, tous terriblement consommateurs d’argent au service de dieux autosélectionnés, pendant que ceux qui n’en seront pas, seront les inutiles que seul l’esclavage valorisera un peu. Heureusement le « great reset » se dégonflera comme la baudruche qu’il est, dans les pays qui sauront limiter leur monnaie. Malheureusement, parmi les réfractaires qui s’expriment, très peu réalisent que l’énergie monétaire n’est énergique que parce qu’elle se nourrit de l’énergie humaine, que ce soit par le travail volontaire ou par l’esclavage. Actuellement le « great reset » est en marche, il distribue sa monnaie de Monopoly pour dissimuler ses erreurs, il fait semblant d’inventer la monnaie digitale qui existe déjà, pour pouvoir, par les blockchains, fabriquer de l’argent de façon illimitée. Plus grave, la pantalonnade orchestrée de pandémie mondiale lui est doublement utile. Par le confinement, le « great reset » démolit l’économie malade d’avoir écouté les siens et fait place nette en offrant un virus en bouc émissaire. Et « en même temps » il teste, avec malheureusement un certain succès, l’acceptation par les peuples de leur propre esclavage.

2021 va être passionnant.

Le lien perdu entre l’énergie monétaire et l’énergie humaine

Nous vivons dans un monde totalement irréaliste et magique façon Harry Potter, Star Trek ou Alice au pays des merveilles. Nous le pressentons tous sans avoir vraiment envie d’en prendre conscience tellement une prise de conscience nous ferait affronter une réalité qui nous fait peur.  Si Harry Potter avait sa baguette et le quai 9 3/4, si Star Trek avait la télétransportation et Alice son miroir, nous avons nous aussi une énergie magique créatrice d’illusions et qui résout absolument tout : l’argent qui, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, n’est limité que par la décision changeante de quelques-uns. Tous les buts, même les plus aberrants, deviennent apparemment atteignables grâce à cette énergie non reconnue comme telle, et pourtant facilement illimitée, gratuite et omnipotente. Elle n’a officiellement plus de source, donc plus de limites, depuis seulement 50 ans. Nous nous divisons simplement, à en croire Yuval Noah Harari et Laurent Alexandre, entre les dieux qui y ont accès et les inutiles qui n’ont accès qu’aux miettes que les dieux leur abandonnent avec dédain et regret. On croirait vivre dans le monde des sorciers et des moldus ou dans la parabole du riche et de Lazare (Lc 16 :19).

Parallèlement à ce rêve envahissant qui devient angoissant, la réalité devient ringarde, dépassée, « ancien monde », inintéressante. Des peuples entiers font comme les ados qui se retournent dans leurs lits pour ne pas se réveiller et rester dans leurs rêves. La réalité devient subordonnée au rêve et aux fantasmes comme nous le voyons avec la théâtralisation d’un virus peu agressif et d’une élection américaine. Le classement des différents pouvoirs s’intervertit entre le premier et le second d’un côté, et les 3e et 4e de l’autre. Les médias ont pris le pouvoir depuis qu’ils appartiennent quasiment tous à ceux qui ont accès à l’énergie monétaire. Ces professionnels de la parole, ni filtrée par l’action ni épurée par la réflexion, ont pris le pouvoir avec la complicité des juges et des experts qui redéfinissent le bien avec des mots vides de sens mais coercitifs comme « état de droit » ou « urgence sanitaire ». Les pouvoirs législatif et exécutif se sont couchés devant les pouvoirs juridiques, médiatiques et pseudo-scientifiques de ceux que l’on déclare sachants. Une nouvelle définition du bien nous est imposée par une communication omniprésente et lancinante. Elle nous emmène vers un inconnu dont la cohérence n’existe que par la débauche d’argent que le pouvoir y consacre chaque jour davantage tellement demain en exige toujours plus qu’aujourd’hui. Cette réalité refusée en devient tout aussi angoissante que le rêve dans lequel nous essayons de nous réfugier.

Comment est-ce possible ? Comment en est-on arrivé là ? Que faut-il faire et qui le fera ?

Comment est-ce possible ?

Ce n’est pas une question que nous nous posons, pas plus que nous ne nous demandons comment marchent les baguettes magiques, la télétransportation ou le miroir d’Alice. Nous nous contentons d’écouter les médias en admirer l’efficacité et surtout d’en profiter. Comme les grenouilles qui se font cuire en ne s’apercevant pas de l’augmentation lente de la température, nous acceptons d’être violés par les juges, les experts, les journalistes et les politiques tout en trouvant que l’eau, au départ agréable, commence à être vraiment trop chaude. Heureusement pour eux et malheureusement pour nous, l’énergie monétaire nous insensibilise et nous paralyse. Elle vient à leur secours chaque fois que leurs culs-de-sac deviennent trop évidents. La débauche actuelle de l’énergie monétaire prétendument « débloquée » par le pouvoir, justifie à ses yeux le blocage ahurissant de l’énergie humaine qu’est le confinement. Le pouvoir n’y voit même plus l’étalage de sa bêtise et de son affolement.

Comment en est-on arrivé là ?

Ce viol collectif par ceux qui se sont agglomérés en élite auto proclamée a comme première raison l’oubli que la vie n’est qu’une multitude d’échanges effectués par notre énergie. Nous l’avons remplacé par la croyance très agréable mais stupide que nous somme des dieux capables de créer. Nous croyons créer un enfant alors que seule la patience d’une femme permet d’échanger un ovule et un spermatozoïde contre un bébé. Nous croyons créer des richesses alors que nos productions ne se transforment en richesses que par l’échange que nous en faisons avec une autre richesse qu’est l’argent ou par l’espoir ou l’illusion que cet échange sera possible.

Fondé sur cet oubli nous avons cru créer notre baguette magique, notre télétransportation ou notre miroir d’Alice, en assemblant très intelligemment des concepts vidés de leur sens et remplis artificiellement de vide aussi bien dans la réflexion que dans la communication pour ne pas avoir à agir.

Dans la réflexion nous avons changé depuis deux siècles le sens de mots neutres pour en faire des solutions déjà acquises de problèmes soigneusement éludés. Le progrès qui n’est que le mouvement est devenu miraculeusement le bon mouvement. La république qui n’est que le problème de la vie en groupe, en est devenu miraculeusement la solution qui évite de regarder le problème puisqu’on a la solution. L’argent qui n’est qu’un accumulateur d’énergie humaine est devenu à lui tout seul, une énergie venant de nulle part et résolvant tout.

Dans la communication nous assistons à un feu d’artifice d’incompétence et de mauvaise foi difficilement démêlable, pour nous faire croire qu’un échange est une création. Des mots comme profit, bénéfice ou PIB sont là pour nous faire oublier l’échange et nous faire croire à la création. On en arrive à croire à la stupidité que les entreprises font du profit sans voir qu’il n’y a là qu’un échange avec un appauvrissement de même montant de leurs clients. L’énergie sous formes de travail et d’argent qu’a mis l’entreprise à produire n’est qu’échangée avec l’énergie qu’a mis le client pour trouver l’argent nécessaire à son achat. Mais on peut par incompétence ou mauvaise foi, négliger l’énergie humaine du client qu’il a transformé en énergie monétaire pour faire croire que les entreprises créent de la richesse. On peut encore, par ruse ou bêtise, distribuer par subventions ou prestations sociales l’argent à échanger avec les productions pour en faire des richesses. On néglige aussi l’énergie monétaire en parlant du PIB comme d’une création de richesse, alors qu’il n’est que l’addition de tous les échanges faits contre de l’argent, y compris les soins, les réparations, la prostitution et la vente de stupéfiants. Il est navrant d’entendre l’économiste Marc Touati sur Sud Radio ou le journaliste économique Eric de Riedmatten sur CNews dire apparemment de bonne foi « Le PIB est la richesse créée dans un pays ». Il est encore plus navrant de voir comment, en fabriquant de la monnaie sans retenue pour les acheter, on fait croire que des déchets et des encombrants se sont miraculeusement transformés en richesses. Est-ce de l’incompétence, de la rouerie ou un scandale délictueux ?

Pendant que nous vivons dans la croyance aux miracles, la réalité poursuit son œuvre. Comme l’argent, que nous le voulions ou non, n’est qu’un accumulateur d’énergie humaine, sa débauche exige une consommation d’énergie humaine équivalente, ce qui se fait naturellement par la montée réelle de tous les esclavages.

Comme aucune force visible n’accepte de se confronter à la contradiction fondamentale qui nie l’échange et qui veut globalement de plus en plus d’argent et de moins en moins de travail, toutes les forces en présence se contentent d’éclairer avec raison les incohérences des autres en dissimulant les siennes et en laissant monter les esclavages nourriciers qui sont ceux que nous voyons monter tous les jours en regardant ailleurs, l’esclavage dans le temps qu’est la dette, l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme et les esclavages ici et maintenant que sont la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration.

Que faut-il faire ?

Fondamentalement, remettre l’échange vrai au centre de toute organisation, avoir une monnaie accumulateur non trafiqué de l’énergie humaine et reconstruire naturellement une cohérence perdue sur ces deux bases.

A l’intérieur retrouver l’échange entre les citoyens et donc commencer par faire en sorte que chacun ait quelque chose à échanger. Les entreprises, les artisans et les commerçants sont les seuls à échanger des productions contre de l’argent. Mais pour échanger un service contre de l’argent tout le monde peut s’y mettre y compris les chômeurs. Au lieu de flatter les électeurs par des subventions ou des prestations sociales qui ne sont que des habillages peu discrets de la corruption, tous les maires de France pourraient voir comment rendre utile tous leurs administrés au chômage, et comment vérifier cette utilité afin que l’État puisse échanger ces nouvelles richesses contre un argent créé pour les reconnaître.

A l’extérieur retrouver à l’international l’échange du pacte de La Havane que le sénat américain a bloqué après que ses représentants l’aient signé, pour que le libre-échange devienne enfin un échange libre et non plus simplement la liberté honteuse de faire payer les autres par des balances commerciales excédentaires qui sont la négation d’un échange même si on le déguise en « libre-échange ».

Pourquoi appeler protectionnisme le simple appel à la vérité de l’échange, si ce n’est pour embrouiller les esprits ? Pourquoi appeler concurrence ce qui n’est que renoncement devant la difficulté d’un échange vrai ?

L’échange étant complètement différent à l’intérieur et à l’extérieur, c’est l’observation des échanges différents qui définira au mieux l’espace qu’est l’intérieur par rapport à l’extérieur, ce que l’Histoire a appelé jusqu’à aujourd’hui pays, patrie ou nation.

Dans notre espace, retrouver le franc en veillant à ce qu’il ne puisse dépasser en quantité, l’énergie humaine préalablement dépensée à créer ce que nous voyons comme des richesses, et à ce que jamais une fabrication de fausse monnaie ne nous fasse croire que nous créons des richesses car cela attirerait à nouveau tous les perdus et tous les rusés de la Terre.

Qui le fera ?

Sûrement pas ceux qui oublient l’échange dans leur analyse comme Jean-Marc Jancovici qui regrette la consommation d’énergie fossile mais qui dit à ses étudiants « Du pognon, il y en a ! ». Il sera audible quand il aura intégré que seule la limitation de l’énergie monétaire à l’énergie humaine préalablement bien utilisée, nous forcera à inventer la limitation en effet nécessaire de notre consommation d’énergie fossile. Il parle de « Superman pour de vrai », ce qui n’existe pas même si nous vivons comme si nous l’étions.

Sûrement pas ceux qui refusent dogmatiquement que la monnaie est une énergie alors qu’ils s’agitent pour vendre leur pensée tellement ils ressentent le besoin vital de cette énergie.

Sûrement pas les tenants de la monnaie-dette, du mondialisme et du faux libre-échange qui ne sont que les nouveaux esclavagistes qui ne s’en rendent souvent même pas compte et qui préparent leur « grand renouvellement ».

Sûrement pas ceux qui croient à la monnaie-dette sans être partisan du mondialisme car il faut leur laisser le temps de réaliser combien ils sont contradictoires.

Sûrement pas les Politiques qui n’arrivent pas à penser sérieusement à autre chose qu’à leur réélection ou à leur pantouflage. Ils ont compris que l’énergie monétaire se décroche plus facilement dans les ors de la république que dans la dépense de leur énergie personnelle, et ils limitent leur énergie à y parvenir et à y rester.

Sûrement pas toutes les minorités de toutes sortes qui ne se font entendre que par l’énergie monétaire qu’on leur distribue gratuitement.

Sûrement pas les yacafaucons qui ont la solution universelle avant d’avoir posé le problème.

Sûrement pas les vieux comme Joe Biden dont on regarde surtout qui le remplacera à sa disparition physique ou mentale.

Il ne reste pas grand monde mais l’intelligence, le bon sens et la pression de la réalité fera forcément émerger dans les nouvelles générations celui ou ceux (regroupant ce que le français nous a toujours dit être aussi bien des hommes que des femmes) qui prendront enfin le taureau par les cornes en limitant la monnaie à l’énergie humaine déjà intelligemment dépensée, nous laissant devant un problème très difficile mais qui pourra enfin être résolu puisque la suppression de la fausse corne d’abondance nous aura forcé à revenir dans la réalité.

 

 

Merci Dr Véran, vous avez vaincu la mort !

Il faut arrêter de houspiller et de brocarder le ministre de la santé qui dans la discrétion la plus totale a vaincu à l’aide d’assistants aussi discrets que lui, la grippe, la pneumonie, le cancer et toutes les causes de la mort hors Covid 19.

Les statistiques de l’Insee nous montrent que les morts toutes causes confondues sont en France métropolitaine de l’ordre de 45000 par mois et donc de 1500 par jour. Comptant les morts, un par un, mois par mois, depuis les 70.900 morts de janvier 1946, soit en courbe, soit en tableau, l’Insee nous montre qu’il n’y a pas plus de morts en 2020 que les autres années et que la légère pointe de mars et avril 2020 (61.900 et 65.900) est moins proéminente que celles de janvier 46 (70.900), janvier 49 (87.861), février 53 (73.023), décembre 69 (74.725), ou janvier 2017 (66.990). Après avoir entendu le nombre de morts annoncés, pardon ! serinés en 2020 par le directeur de la santé comme étant dû au coronavirus, la conclusion est automatique et sans appel :  la grippe, la pneumonie, le cancer, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et la simple vieillesse tuent infiniment moins en France depuis que le Dr Véran en est le ministre de la santé.

Olivier Véran n’en parle jamais mais grâce à son action, la grande faucheuse n’a plus que le coronavirus à se mettre sous la dent. Dans la religion catholique on canonise les saints qui font des miracles. Il faut sans doute inventer quelque chose dans la nouvelle religion républicaine quand de tels miracles sont tellement vérifiés par les médias.

A moins évidemment qu’ils ne nous prennent tous pour des c… et qu’il ne reste plus que deux séries de questions à se poser :

Pourquoi un tel cinéma mondial ? Aurait-il un lien avec la dette mondiale irremboursable et avec la préparation du « great reset », du grand renouvellement, programme du Davos 2021 déjà ouvertement préparé par le FMI, la Banque Mondiale et la BCE sous les yeux éteints des Politiques ? Voyons-nous arriver l’idée extraordinairement pernicieuse de la monnaie digitale que si peu de gens comprennent et qui permet d’appauvrir uniformément les peuples pour que les banques puissent ne pas exploser et détruire la monnaie qu’elles ont illégitimement mais légalement créée ?

Le test actuel de la somnolence des peuples ne serait-il pas là pour vérifier que le pays de Cocagne dans lequel depuis 50 ans on leur a fait croire qu’ils vivaient, les a bien tous mis en léthargie pour pouvoir techniquement leur reprendre ce qu’ils croient posséder par leur travail ou par des subventions, alors qu’ils n’ont que l’illusion de la possession par la fausse monnaie créée par les banques ? Comment les médias peuvent-ils avoir le pouvoir sans contrôle de créer artificiellement une épidémie de peur chez des peuples devenus incapables de s’en vacciner eux-mêmes tellement ils sont occupés à croire à leur individualisme triomphant et à la fabrication de boucs émissaires divers et variés ? Un ministère de l’information ne devrait-il pas être recréé partout pour fermer rapidement le ministère orwellien de la Vérité qu’occupe saint Véran. Saint Véran ne doit-il pas redevenir simplement ce qu’il est, le nom de la très jolie et plus haute commune d’Europe ?

 

Au pied du mur

L’expression du XVIe siècle, « estre à pied de mur »  ou « se trouver au pied du mur sans échelle », exprime l’impossibilité de se sortir d’une situation fâcheuse sans agir, en continuant à reculer devant un problème par peur de prendre ses responsabilités et de choisir l’action adéquate.

C’est exactement ce que notre planète la Terre est en train de vivre avec deux réactions cohérentes conflictuelles et une multitude de réactions incohérentes qui non seulement brouillent les pistes et les esprits, mais empêchent de se positionner clairement dans le combat à outrance entre les peuples et leurs élites.

Chacun sent bien que ne peut durer un monde où le travail humain n’est plus considéré et où seule la consommation humaine est désirée. La montée sans fin de l’endettement et la magie puérile de l’innovation sont les deux seules solutions publiquement envisagées, avec des discours mensongers aussi divers que fumeux sur le remboursement de la dette pour l’oublier le plus longtemps possible.

La première réaction cohérente est celle des élites non décérébrées par les universités devenues des garderies d’adolescents vifs et perdus dans leurs corps d’adultes. Elle est formatée et dogmatique, la réalité doit se plier au dogme ; le dogme étant que nous créons des richesses et que les deux seuls problèmes sont la justesse et la justice de leur répartition. La monnaie doit couler à flots puisque c’est elle qui reconnait la richesse et l’élite va utiliser la monnaie hélicoptère, le revenu universel, les subventions et toutes les aides sociales pour bien répartir vu par elle, ce qu’elle veut croire exister. Pour faire rentrer la réalité dans son dogme, les obligations et les interdictions se multiplient, ce qui facilite la circulation d’argent par amendes, taxes et condamnations. Cette réaction n’est cohérente que par l’unification de la Terre par le dogme de machines qui produisent, de peuples qui consomment, votent, s’amusent et obéissent et d’une élite qui compte sur le dogme pour tout résoudre dans un « great reset » ou un nouvel ordre mondial où elle se voit évidemment aux commandes, violence légale à disposition. Cette réaction est en marche et très active au FMI, à l’ONU, à l’OMC, à l’OMS, à l’UE et évidemment à Davos dont le thème de janvier 2021 est le « great reset ».

La seconde réaction cohérente est celle des peuples qui savent que richesse ne rime qu’avec travail et qui supportent de moins en moins bien, de devoir travailler de plus en plus pour vivre de moins en moins bien tout en voyant de plus en plus de profiteurs vivre de mieux en mieux en travaillant de moins en moins. Cette réaction cherche à se formuler car elle est majoritaire comme l’a montré l’appui populaire très nettement majoritaire aux Gilets jaunes à leurs débuts. Mais les vrais Gilets jaunes craignent comme la peste les porte-paroles autoproclamés qui bien souvent n’ont comme seul but, soit d’intégrer l’élite, soit d’en faire déjà partie et de chercher un électorat. C’est uniquement par la formulation du lien de bon sens entre le travail, la richesse et l’argent que cette majorité populaire fera émerger ceux qui l’exprimeront le mieux en y croyant vraiment. Là se situe le vrai combat du moment.

Ce combat est non seulement freiné par les Politiques, les médias et les intellectuels, très asservis à la finance et au dogme de la richesse créée par la dépense qu’ils appellent keynésianisme ou PIB , mais aussi par tous les petits marquis qui pullulent et dont l’égo surdimensionné sert de colonne vertébrale. Pour eux tout est simple et ils ne se divisent qu’entre ceux qui ont la solution et ceux qui ont le coupable; les pires étant ceux qui ont le coupable et dont la solution est d’acheter leurs livres.

Ce combat est encore freiné par le rouleau compresseur qui a mis dans les esprits que l’on pouvait s’enrichir sans appauvrir personne et qui a fait oublier qu’un enrichissement honorable ne peut se faire que par des appauvrissements volontaires d’autres personnes. Combien de milliardaires admirés ou simplement subis ne se sont enrichis que sur des appauvrissements forcés, cachés sous le dogme de la création de richesse ? Les peuples qui voient la réalité de leur appauvrissement ont du mal à en formuler le principe et sont malheureusement très tentés de se contenter d’une réaction violente.

Le principe « On ne débloque une situation qu’en se remettant en cause soi-même » est vrai toujours et partout. Les peuples gagneront contre leurs élites lorsqu’ils auront trouvé la bonne formulation du lien de bon sens perdu entre le travail, la richesse et l’argent. Ils redécouvriront alors, chacun chez soi, avec le pouvoir que leur donne la démocratie, leurs cohérences et leurs harmonies en redécouvrant ce qu’ils ont toujours été avant que de fausses élites ne trouvent avantage à tenter de faire d’eux une seule bouillie à leur image.

 

Comment le capitalisme fait de ses victimes ses complices

Emmanuel Macron à la fin de la première heure de sa très longue interview auto-satisfaite du 14 juillet a prôné une fois de plus l’enrichissement par le travail qui est, semble-t-il, une évidence pour toute la classe politico-médiatico-intellectuelle qu’il représente si bien. Cela est fondé sur le raisonnement stupide ou enfantin que le travail fait de la valeur ajoutée qui fait du PIB qui serait une richesse annuelle à se partager. Ceux qui ont créé cette valeur ajoutée par leur travail auraient bien le droit de s‘enrichir en en prenant pour eux-mêmes leur juste part.

Ce raisonnement néglige un fondamental pourtant parfaitement visible que le tourbillon médiatico-politico-intellectuel cherche à dissimuler.

Si la valeur ajoutée d’une entreprise n’est en effet possible que grâce au travail qui a généré une production, cet ajout de valeur n’existe réellement que si un client est venu acheter cette production et s’appauvrir volontairement de la valeur totale de cette production que nous appelons son prix. Sans ce client la production n’est qu’un encombrant en stock et puis un simple déchet  Tout enrichissement par la valeur ajoutée, donc par le travail, n’existe par conséquent que si un acheteur est venu s’appauvrir en monnaie d’une quantité supérieure à la valeur ajoutée par le travail. Il a fallu en effet inclure dans le prix de la production, ce qu’il avait fallu payer en amont pour avoir des machines, des matières et les services extérieurs indispensables, paiements condensés dans le mot investissement, ainsi qu’en aval, ce que l’État a exigé pour sa seule présence tellement efficace.

En macroéconomie qui est le regard global et non individuel sur l’économie, une vente est donc en première analyse un appauvrissement global puisque le client paye plus que la valeur ajoutée par le travail et que, sans lui, aussi bien les investissements nécessaires que la valeur ajoutée par le travail et que ce que l’État a pompé sans raison, sont perdus donc égaux à zéro.

La seule façon de rétablir l’équilibre est que le produit acheté soit aux yeux du groupe une augmentation de richesse par rapport aux investissements réalisés pour produire. Et c’est là où, une fois de plus, la fausse monnaie légale en cours depuis un demi-siècle fausse tout. La richesse n’étant qu’un regard totalement subjectif, elle n’est chiffrée que par le prix dont on connaît la complexité dépendant de l’acheteur et du vendeur, mais aussi du lieu, du moment et même de l’histoire des deux intervenants. Seule la rareté de la monnaie quand c’était de l’or, permettait d’évaluer honnêtement l’apport du travail à la richesse collective. Le scandale de la fausse monnaie créée par les banques et surtout le scandale de sa légalisation par les politiques pendant la seconde moitié du XXe siècle, ont complètement faussé le regard que le peuple porte sur sa richesse collective. Chiffré par le PIB qui chiffre le négoce, l’augmentation de la richesse est artificiellement fabriquée par la  dépense de la fausse monnaie que l’on appelle société de consommation. En inondant de fausse monnaie le capitalisme fait croire que les productions des machines sont des richesses puisqu’elles sont achetées. C’est dans le même état d’esprit que l’Union européenne force les états à intégrer dans leur PIB la prostitution et le trafic de drogue puisque ce sont des négoces.

Foin du chômage et du respect des peuples ! On ira jusqu’au revenu universel pour que le peuple transforme bien la production des machines en richesses. Mais comme tous les équilibres stables se reconstituent d’eux-mêmes quand on les dérange, la fausse énergie monétaire n’étant plus sourcée en énergie humaine, l’énergie humaine qui lui est indispensable arrive automatiquement par la reconstitution des esclavages, dans le temps par la dette, dans l’espace par le mondialisme et ici et maintenant par la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration. Mais grâce à la publicité, le capitalisme fait de ses victimes ses complices en convainquant le peuple qu’il a préalablement dégradé en foule, que le pays de Cocagne existe et que nous sommes un pays riche.

Comme tout cela n’est que fantasme ne pouvant durer, l’ensemble de ceux qui sont planqués au sommet du FMI, de l’ONU, de l’OMS, de l’OMC, de Davos et dans les bulles administratives qui créent interdictions et obligations avant de les contrôler, se regroupe pour imaginer ensemble leur nouvelle fausse solution. Ils préparent leur solution avec le soutien actif des politiques, des médias et de ceux des intellectuels qui s’intéressent plus à leur portefeuille qu’à leur honnêteté intellectuelle ou qui n’ont d’intellectuel que leur auto proclamation.  C’est ce qu’ils appellent le « great reset » une reconstruction du monde, programme économique de Davos 2021, où les peuples abandonneraient suffisamment leurs civilisations et leurs nations pour n’être que des consommateurs pucés, vaccinés et soumis, croyant une fois de plus que la tour de Babel va transpercer le ciel. La tentative insistante à faire croire à une deuxième vague du virus et l’obligation décidée d’un masque inutile ressemble fort à une vérification de la soumission de la foule à n’importe quelle bêtise dès l’instant qu’on lui agite sa santé sous le nez. On en arrive même à se demander si la première vague n’a pas été fabriquée pour trouver un coupable commode à l’effondrement économique inéluctable en le déclenchant par le confinement afin d’imposer le « great reset » qui veut réécrire en le dépassant 1984, le roman de George Orwell.

Le journal Le Point, comme tous les médias, nous prépare doucereusement à accepter l’innommable en répétant à l’envi la sainte parole de la nouvelle directrice générale du FMI, Christine Lagarde ayant été appelé à sévir ailleurs, la féminisation des pouvoirs étant un des pieds du « great reset ».

La crise provoquée par la pandémie est entrée dans une nouvelle phase qui demandera de la souplesse pour assurer «  une reprise durable et équitable  », a affirmé jeudi la directrice générale du FMI, prévenant que le monde «  n’est pas encore tiré d’affaire  ». S’exprimant dans un blog à quelques jours d’une réunion virtuelle du G20, présidé par l’Arabie saouditeKristalina Georgieva a égrainé ses priorités : maintenir, «  voire étendre  », les mesures de protection sociale, continuer à dépenser l’argent public pour stimuler l’économie et profiter de cette «  occasion qui ne se présente qu’une fois par siècle  » pour reconstruire un monde «  plus équitable, plus vert, plus durable, plus intelligent et surtout plus résilient  ».

Même si certains signes positifs se font jour, «  nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Une deuxième vague mondiale de la maladie pourrait entraîner de nouvelles perturbations dans l’activité économique. D’autres risques incluent la valeur distordue des actifs, la volatilité des prix des matières premières, la montée du protectionnisme et l’instabilité politique  », met en garde Kristalina Georgieva. Mais, ne se voulant pas que Cassandre, elle a aussi souligné «  des avancées décisives dans la recherche sur des vaccins et des traitements (qui) pourraient doper la confiance et l’activité économique  ».

Chacun vérifiera qu’à côté de l’entretien de la peur, le protectionnisme est glissé discrètement entre les valeurs distordues, la volatilité des prix et l’instabilité politique, et que, pour ne pas être « que Cassandre »,  les vaccins, les puces et l’activité pharmaceutique sont détournés des soins pour contrôler notre servilité.

Les souverainistes doivent s’unir et comprendre la simplicité de l’économie car les mondialistes sont puissants et compliquent admirablement l’économie à leur profit. Même si très peu nombreux, ils sont ingénieux et tiennent toutes les planches à billets pour faire reconnaître que tout ce qu’ils font est apparemment augmentation de richesses. La bataille va être très rude, infiniment plus rude que celle gonflée artificiellement contre ce pauvre virus. Les mondialistes ont perdu d’avance, même quand ils prennent le masque d’éuropéistes inexistants, mais peut-être au prix d’un suicide général imposé.

Les tensions vont croître tant que l’essentiel ne sera pas abordé : la corne d’abondance existe-t-elle ?

Nous vivons une période charnière où Politiques, universitaires et médias flattent la foule pour tenir encore un moment pendant que le peuple est partagé entre son bon sens qui le met debout et ses ressentis qui l’incitent à devenir foule.

L’erreur fondamentale que l’on a mis dans la tête du peuple et qui le rend foule, c’est que nous créons des richesses. C’est devenu une évidence pour quasiment tous et il est devenu normal de gagner plus d’argent au fur et à mesure de sa « carrière » professionnelle, de s’acheter sa maison à transmettre à ses enfants, d’avoir des retraites justes remerciements des contributions à la richesse nationale collective. De ce qu’ils appellent la droite à ce qu’ils appellent la gauche, personne ne remet en cause cette création de richesse et tous les raisonnements tournent autour de son augmentation et de sa répartition. Même des intellectuels indépendants comme Onfray et Zemmour parlent de richesse créée. Nous sommes un pays riche, c’est une donnée indiscutable puisque nous créons des richesses.

Or pendant les millénaires qui nous ont précédés, aucune civilisation n’a jamais parlé de création de richesse. L’ascenseur social apportant des richesses ne se faisait que par la rapine guerrière ou seigneuriale, ou par l’appauvrissement volontaire de ses semblables ce qui explique sa rareté et sa difficulté. Aujourd’hui ce serait devenu tout simple, normal, facile parce que la fausse élite a besoin que le peuple y croit pour qu’il ne soit que foule et qu’il la maintienne au pouvoir.

L’invention de la création de richesse a été déguisée en progrès et elle a été justifiée par l’avancée de la connaissance. Il faut la décortiquer car elle fausse l’ensemble des raisonnements. Elle fausse évidemment les raisonnements des gens de Davos, du FMI, de l’ONU, du premier cercle d’apporteurs de capitaux à Macron qui leur a proposé de démissionner pour se faire réélire rapidement. Elle fausse l’UE, la BCE et les intellectuels mais elle fausse aussi les raisonnements de la jeunesse et de la foule qui aiment les jolies histoires. Elle est dramatique parce qu’inattaquable puisque personne ne prend même la peine de la défendre, la création de richesse étant passée dans le domaine de l’évidence. Elle ne tient pourtant que parce qu’elle est accompagnée  de son chien d’aveugle indispensable, l’éternel « Je ne suis pas économiste » qui permet au peuple de rester foule et aux économistes de survivre dans le n’importe quoi, habillé, comme pour les médecins de Molière, par un vocabulaire volontairement incompréhensible qui leur permet de s’occuper en se chamaillant et en se Nobélisant.

Qui créerait la richesse ? Les entreprises évidemment. Or les entreprises ne font que produire avec l’aide de leurs fournisseurs, de leurs salariés, de leurs actionnaires et de leurs machines. Une simple observation d’un potager ou d’une vache montre que le potager produit à la fois des légumes et des mauvaises herbes et la vache du lait et des bouses. N’importe quel entrepreneur connait bien l’anxiété que sa production ne trouve pas preneur et ne soit donc pas une richesse. Production n’est pas richesse. Pour qu’une production soit richesse il faut à la fois qu’elle soit désirée et que le désir soit en capacité d’acheter, de perdre une richesse généralement monétaire pour obtenir cette production. Sans désir, sans capacité et sans perte de richesse équivalente, la production n’est qu’un embarras avant d’être un déchet. Pour qu’elle soit richesse, la production doit être échangée avec une richesse reconnue identique et préexistante, ce qu’est la monnaie. Ou plutôt ce que devrait être la monnaie si elle n’était abominablement trafiquée depuis plus de 50 ans pour que le peuple reste foule qui croit à la corne d’abondance en exigeant sa part, et pour que la fausse élite reste au pouvoir en achetant l’affect de la foule.

Il a fallu cacher que la monnaie n’a été inventée dans toutes les civilisations, que pour prévenir la tendance à oublier de rendre, dans le donner-recevoir-rendre, connu et vécu dans chaque famille et très bien décrit par l’ethnologue, professeur au Collège de France quand cela avait encore une vraie valeur, Marcel Mauss. C’est la prise de conscience que les belles promesses n’engagent que ceux qui y croient, et que seul un travail préalablement reconnu utile par la collectivité ou l’État peut être une nouvelle richesse concrétisée par de la monnaie créée par cette collectivité à partir d’une matière unanimement reconnue comme une richesse : le blé, le sel, le bétail, l’or, le cuivre ou même des plumes d’oiseau très rare. La reconnaissance unanime que cette monnaie est une richesse fait qu’elle devient un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe, titre qui peut être échangé avec n’importe quoi. Cette monnaie, ce titre, devient une énergie qui transporte, chauffe, nourrit, loge, habille et distrait car elle est un vecteur d’énergie humaine.

L’idée aussi géniale qu’abominable de créer une monnaie fiduciaire, fondée sur la foi, sur la croyance, a permis à la fois de fonder une nouvelle religion remplaçant les religions existantes malades, et à la fois de fabriquer à la pelle de la monnaie pour qu’elle reconnaisse comme richesse les productions continues de machines de plus en plus coûteuses consommant de plus en plus de matières premières. « Du pognon il y en a » comme dit stupidement Jean-Marc Jancovici qui refuse de voir que c’est par la limitation de la monnaie qu’on limitera la consommation des réserves naturelles. Parallèlement à cette économie totalement factice, s’est mise en place naturellement une économie réelle fondée sur la consommation façon gavage et sur l’esclavage. Gavage par la publicité. Esclavage dans le temps par la dette, esclavage dans l’espace par le mondialisme qui a oublié que libre échange est d’abord échange, et esclavage ici et maintenant par la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration.

Pendant que la fausse élite mondiale caricaturée par Davos veut faire sa grande réinitialisation qui ne va être qu’une tentative de gouvernement mondial pour tenir encore quelques décennies fondées sur le trépied de la bêtise, du gavage et de l’esclavage, il est à espérer que les peuples continueront à se réveiller, à vaincre en eux leur côté foule tellement agréable et tellement complice de leurs maîtres.

C’est debout que chaque peuple, retrouvant sa spécificité et son histoire, pourra organiser son économie en réunissant toutes les bonnes volontés sur le constat refusé par la fausse élite mondiale que la corne d’abondance n’existe pas.

La bataille sera très rude car il s’agit de la survie de la fausse élite mondiale à qui nous avons confié le pouvoir, les médias, l’éducation et la violence légitime. Rassembler l’éparpillement des bonnes volontés est la première difficulté à vaincre car elle ne peut se faire que sur le refus motivé de la nouvelle religion de la fausse élite mondiale qu’est la monnaie fiduciaire et la création de richesse. Cela force la foule que l’on voudrait que nous soyons à redevenir un peuple avec son propre bon sens.

Quand des demeurés croient que l’énergie monétaire peut remplacer l’énergie humaine

Etre demeuré ne veut pas dire du tout être un imbécile. C’est rester dans un mythe et refuser la réalité trop dérangeante. C’est être au sens propre mythomane et prendre demeure dans le mythe en y croyant dur comme fer et souvent de bonne foi. Cela fait un demi-siècle que nos dirigeants, quelle que soit leur couleur du moment, jouent avec l’énergie humaine et l’énergie monétaire en manipulant la seconde parce qu’ils sont incapables d’organiser la première. Ils sous-traitent aux entreprises la totalité de leur devoir d’organisation de l’énergie humaine, de celle de leurs compatriotes. Au lieu de simplement se féliciter quand les entreprises allègent leur problème, ils ont l’audace d’appeler chômage leur incompétence en maugréant sur l’inaction des entreprises. Imagine-t-on le chômage dans une famille ou une tribu ? Va-t-on s’y lamenter ou agir ? Pourquoi le chômage existe-t-il quand quelqu’un qui s’est voulu responsable de la collectivité s’appelle un Politique ? Malheureusement sans doute parce que les médias le répute inéluctable et l’université structurel. Malheureusement aussi parce que nous sommes facilement des moutons façonnés par les Politiques, les médias et l’université. Malheureusement encore parce que tout ce beau monde en est resté en 1848 lorsque l’échec des ateliers nationaux est venu de l’addition d’une organisation hâtivement militaire et d’une ignorance de ce qu’il y avait à faire en en arrivant même à couper des arbres pour les replanter, préfigurant Keynes qui faisait creuser des trous pour les reboucher. L’échec des ateliers nationaux est surtout venu de l’incapacité générale à mettre en simple concurrence le public et le privé comme s’il fallait choisir entre capitalisme et socialisme au lieu de les mettre tous deux à l’œuvre sur les mêmes sujets pour comparer leur efficacité. Quand cette concurrence s’est faite entre sociétés nationalisées et sociétés privées, elle s’est limitée malheureusement à de grosses unités qui ont toutes limité leurs buts à la satisfaction des sources d’énergie monétaire. Cela avait pourtant donné un temps Renault et Peugeot, BNP et Rothschild et la concurrence était émulatrice. Mais en s’appelant entre eux droite et gauche et en appelant populistes tous ceux qui ne rentrent pas dans leur moule, le trio Politiques média université est resté dans sa quasi totalité un trio de demeurés qui se décharge à nouveau totalement de son devoir sur le privé.

Si l’on remplace monarchie par capitalisme, république par socialisme, et ateliers nationaux par chômage, le discours de Victor Hugo à l’assemblée en 1848 est saisissant d’actualité :

« Les ateliers nationaux sont (le chômage est) un expédient fatal. Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail ; vous avez ôté à une partie du peuple le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. A ceux qui n’avaient connu jusqu’alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête, et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l’aumône. Nous connaissions déjà le désœuvré de l’opulence, vous avez créé le désœuvré de la misère, cent fois plus dangereux pour lui-même et pour autrui. La monarchie (le capitalisme) avait les oisifs, la République (le socialisme) aura les fainéants. »

En 2020,  comme rien ne marchait et pour tenir encore un moment, ils sont tous passés à la vitesse supérieure. Sous prétexte d’un virus dont les Américains et les Chinois se rejettent la paternité et qui fait infiniment moins de morts qu’au moins une dizaine d’épidémies saisonnières depuis la guerre comme le montre le graphique de l’INSEE insuffisamment connu, ils arrêtent volontairement l’usage de l’énergie humaine en reprenant au langage carcéral le mot de confinement, et ils pensent tout compenser en faisant travailler l’énergie monétaire qu’ils pensent savoir créer.

Bruno Le Maire, suffisamment intelligent pour être Normalien, Agrégé de lettres et Enarque, suffisamment honnête pour avoir démissionné de la fonction publique quand il s’est lancé en politique, suffisamment courageux pour avoir affronté Eric Zemmour sans l’insulter, suffisamment rusé pour devenir ministre et suffisamment pragmatique pour le rester, a publiquement démontré qu’il était demeuré au micro d’Europe 1, le jour du jeudi saint. Il a tenu à prendre avec lui l’ensemble du gouvernement avec un nous qui n’était pas de majesté mais un nous de récupération de tous les demeurés de son entourage. Il pense, peut-être à raison, que tous les membres du gouvernement et celui qui les a nommés, sont des demeurés comme lui. Observons que ses mots affirment et justifient deux erreurs fondamentales : une mauvaise analyse du problème et une fausse solution imposée. Une phrase résume parfaitement les deux :

« Contre la crise, nous avons choisi la dette, le seul choix responsable. »

Le problème se résume pour lui à « la crise » sans envisager un seul instant qu’elle vient justement de ce que ses prédécesseurs et lui ont choisi de façon totalement irresponsable la dette comme solution miracle de tous les problèmes. Quelques phrases de son interview éclairent son raisonnement qui est celui que Politiques, médias et université cherchent à nous instiller depuis un demi-siècle

« Ce que nous faisons, c’est du financement par la dette, c’est un choix responsable et nécessaire qui va éviter une catastrophe sociale et économique à la France mais ça ne peut être qu’un choix provisoire. »

Pour croire éviter la catastrophe et se dire responsable, les deux mots clé sont financer et provisoire. Financer veut dire assurer un paiement et la phrase de Bruno Le Maire dans son ensemble est qu’une assurance provisoire est nécessaire. Mais il n’y a pas d’assurance sans prime d’assurance qui seule, par sa multiplicité, permet sa redistribution partielle à quelques-uns. Nous oublions trop facilement qu’une assurance n’est qu’une redistribution à quelques-uns de l’argent de tous après ponction des répartiteurs. « L’assurance paiera » veut simplement dire qu’en répartissant la charge, elle sera moins pesante, ce qui est une évidence.

Tant que la monnaie était en elle-même une richesse comme l’or ou l’argent, l’investissement était une dépense qui était en même temps prime d’assurance. La dépense était soit perdue soit assurée par tous les autres investissements qui rapportaient ce que l’on appelle un retour sur investissement. Les investisseurs s’assuraient entre eux et la somme des retours sur investissements était égale à la somme des investissements perdus, ce qui n’était qu’un transfert de richesse. Ces transferts étaient limités par la rareté de la monnaie, richesse déjà reconnue que l’on ne dépensait pas facilement.

La déconnection de la monnaie de toute richesse préalablement reconnue a complètement changé le rapport entre la monnaie et la richesse. Ne sachant plus ce qu’est la monnaie, nous n’allons plus savoir ce qu’est la richesse qui la sous-tend. Ecoutons Bruno Le Maire :

« La dette va atteindre 112% de notre richesse nationale. »

La précision du 112 % permet de comprendre que notre ministre a donné ce jour-là au PIB le nom de richesse nationale. Sa langue a fourché car d’habitude il considère, comme l’ensemble du trio Politiques média université, que le PIB est la création annuelle de richesses à se partager. La réalité est que le PIB est la somme de toutes nos dépenses publiques et privées sur un an. La dette va donc atteindre 112 % de ce que nous dépensons déjà chaque année. Cela ne gêne pas notre trio qui a déjà encensé le traité de Maastricht, accepté par l’émotivité des Français par 49 % des votants contre 47 % qui l’ont refusé. Ce traité aberrant précise que l’on peut dépenser chaque année 3 % de plus que ce que l’on a déjà dépensé l’année d’avant, ces 3 % étant arrivés sur un bout de table lors d’un « orage de cerveaux » de l’équipe de Mitterrand. Ce même traité permet très curieusement d’emprunter jusqu’à 60% de ce que l’on dépense chaque année. Imagine-t-on une famille s’organiser sur de telles stupidités ? Aujourd’hui dans l’Union européenne, dépenser toujours davantage c’est faire davantage de PIB, donc pouvoir dépenser encore davantage et emprunter toujours davantage pour y arriver. Inutile de dire que la limite de 60 % est mathématiquement impossible à tenir et qu’avant covid 19 nous étions déjà à 100 % et que nous allons être à 112 %. Faire croire que le PIB est une création de richesses permet de tenir un moment mais nécessite l’arrivée de l’autre mot clé, le mot magique provisoire. Ecoutons Bruno Le Maire :

«Nous devons dès que possible et dès que l’économie va redémarrer, réduire cette dette

On arrive à sa solution. C’est l’économie qui va redémarrer comme n’importe quelle créature ; elle va créer des richesses qui nous serviront à rembourser et faire enfin baisser la dette qui ne s’est jamais arrêtée de monter en dépit de sa pseudo-limite à 60 % du PIB. C’est là où les Politiques ont besoin des médias et de l’université pour faire croire au peuple qu’on s’enrichit en dépensant, que l’argent peut tout mais qu’il n’est pas une énergie, qu’en s’approchant du précipice il est à la fois urgent et intelligent de faire un grand pas en avant. Pour ce faire le trio va intervenir, soutenir, investir, toujours avec la fausse énergie monétaire créée par les banques. Ecoutons monsieur le ministre :

« Intervenir et soutenir Air France. Faire en sorte que ce qui est un fleuron industriel français et un symbole aussi, une compagnie aérienne que tout le monde connaît, puisse être soutenue en temps voulu et se redresser rapidement

Air France est aussi à ses yeux une  créature qui va se redresser. C’est le redémarrage de l’économie qui va permettre à Air France de se redresser.

« Investir parce que le grand risque est que l’entreprise n’investisse pas suffisamment à la sortie de la crise. »

Tout est dans l’utilisation de l’énergie monétaire et jamais en utilisant l’énergie humaine que ces ânes bâtés d’entreprises ne savent pas utiliser d’après Bruno Le Maire en n’utilisant pas assez l’énergie monétaire. Anes bâtés est à prendre au sens propre car comme les entreprises sont les seules à avancer, le trio les a chargées d’un bât de plus en plus lourd pour pouvoir continuer à exister sans se remettre en question. Les entreprises, en devant leur donner une partie d’un bénéfice qui n’est jamais que récupération partielle de la richesse du client, plient sous le poids du trio qui veille à ce que les banques soient remboursées avec intérêt de l’argent qu’elles ont fabriqué d’un clic pour le prêter.

La vision est claire : relancer l’économie par la dette puis, grâce à la richesse produite, rembourser progressivement la dette. Relancer l’économie, créer des richesses, rembourser les dettes est le trépied de la mythomanie actuelle où l’on utilise trois verbes actifs, relancer, créer et rembourser, verbes que l’on résume par les deux verbes emprunter et investir, les deux mamelles de la mythomanie.

Il faut comprendre que ce fantasme est né au départ d’une observation parfaitement juste des grandes foires champenoises du XIIIe siècle dont l’activité traduisait réellement la prospérité de la province. Le troc des fruits de l’énergie humaine, en utilisant pour simplifier les échanges, la richesse unanimement reconnue qu’est l’or, montrait par la simple existence de cet échange que les fruits de l’énergie humaine étaient adaptés aux besoins. Compter l’or échangé, c’était à l’époque chiffrer l’utilité de la dépense d’énergie humaine, c’était le PIB que le trio voudrait nous faire croire avoir été inventé au XXe siècle.

Mais en fabriquant des monnaies qui n’ont plus rien à voir avec des richesses préalablement reconnues et en leur faisant remplacer l’or, le négoce n’est plus du tout signe de prospérité. Il n’est plus que fuite en avant. Le négoce est devenu un échange aberrant entre d’un côté, des marchandises de surproduction de machines payées très cher avec de la fausse monnaie, et de l’autre, une fausse monnaie qui vient faire croire que la surproduction est une production de richesses. La fausse énergie monétaire s’échange avec elle-même en étant en plus utilisée à calmer l’inaction de l’énergie humaine. Donc la dette monte inéluctablement et indéfiniment, ne pouvant jamais être remboursée puisqu’elle ne pourrait l’être que par l’énergie humaine que le trio confine ou néglige.

Bernanos écrivait en 1936 « L’homme de ce temps a le cœur dur et la tripe sensible ». Près d’un siècle plus tard tout cela a demeuré et l’homme de ce temps a simplement rajouté deux choses : il a rajouté à l’homme « et la femme » pour satisfaire Marlène et il a rajouté « le cerveau délavé » au cœur dur et à la tripe sensible pour en arriver à confier notre avenir à des demeurés.

Le seul espoir c’est que le trio est demeuré en 1848 et qu’il s’est passé des choses cette année-là.

Quand on compte les morts, faut-il compter les milliards ?

Un diplomate italien aurait dit « Quand on compte les morts, on ne compte pas les milliards.» La phrase est symptomatique des deux maladies qui nous submergent et qui s’entredéchirent ou s’allient suivant les moments depuis deux siècles au lieu de se laisser toutes les deux soigner.

La première est de compter les morts, de préserver la survie individuelle au détriment de la vie, de faire du principe de précaution, une infantilisation permanente et honorable, de rêver d’une vie collective utopique et assistée, uniquement fondée sur les droits de l’homme, et de faire croire aux individus qu’ils peuvent être responsables sans prendre de risques, avoir des droits sans avoir de devoirs, voter pour le plus malin sans savoir discerner derrière l’apparence. Bref, croire au pays de Cocagne, compter les morts car ils dérangent et les cacher tellement ils sont disgracieux dans un monde qui ne voudrait pas qu’ils existent. Cette maladie fait oublier que la mort fait partie de la vie et que survaloriser la survie c’est brider la vie pour de mauvaises raisons.

La seconde maladie est de confondre production et richesse et de ne plus voir la différence entre du lait et une bouse de vache. Dans cette maladie les machines produisent prétendument, continuellement et sans discernement des richesses. Les symptômes de cette maladie sont la croyance dans le profit sans dommage pour quiconque et dans  la création de richesses par le seul travail, ce que les machines feraient en effet beaucoup mieux que l’homme si c’était vrai. Il se trouve que c’est faux, que le travail ne sait que produire, et que seul le client transforme la production en richesse par l’abandon de son argent. Alors que la vie n’est qu’échange, cette maladie fait croire à la génération spontanée, fait compter les milliards en pensant qu’ils résolvent tous les problèmes sans aucune exception puisque toute production devient richesse.

Ces deux maladies aux innombrables penseurs sont nées au siècle dit benoîtement des Lumières, ont prospéré au XIXe siècle, intellectuellement d’un côté, pratiquement de l’autre, sans avoir besoin de dépenser de l’énergie monétaire puisque ce siècle n’a dépensé sans compter que de l’énergie humaine et n’a pas dévalué la monnaie or. En revanche c’est en comptant sur les milliards grâce à une dévaluation de plus de 99% des monnaies due à la fausse monnaie légale, que ces maladies ont tenté de démontrer toutes les deux au XXe siècle qu’elles n’étaient pas des maladies mais des espérances.

Ces deux maladies, après avoir contaminé avec les résultats que l’on connait, l’une la droite, l’autre la gauche, se sont additionnées au XXIe siècle pour « ensemble » donner Macron et la phrase de ce diplomate italien qui sous couvert de « Quand on compte les morts on ne compte pas les milliards » dit en réalité qu’il faut compter les morts et les milliards, compter sur les milliards pour limiter les morts. Tout le monde compte sur les milliards. D’aucuns pensent les gagner, d’autres pensent les récupérer sur les méchants ou sur les imbéciles, d’autres encore, mieux placés, savent que les banques ne leur refusent rien. Tous attendent la fausse monnaie légale, tels des chiots attendant la pâtée. Tous n’ont d’espoir que dans l’énergie monétaire et tous ont besoin, pour surtout ne pas guérir, de croire et d’exprimer que la monnaie n’est pas une énergie.

Nous pouvons remercier le coronavirus d’éradiquer d’un coup ces deux maladies dont nous sommes malades depuis deux siècles. La convalescence va être rude et les dirigeants de demain seront ceux qui ont réussi à garder en eux-mêmes ce que le système éducatif, atteint des deux maladies, n’a pas réussi à détruire. Le monde des professeurs que l’on trouve aussi bien dans les gouvernements que dans la haute administration, les médias et les dirigeants du CAC 40, tous de plus en plus interchangeables, va très heureusement s’écrouler, malheureusement dans la douleur, au profit d’un monde d’entraîneurs confrontés au réel.