L’énergie humaine, seule énergie de l’économie

Nous avons complètement oublié la base de l’économie à savoir l’échange d’énergie humaine pour le bien-être en collectivité. C’était pourtant évident dans un village où chacun avait sa place en apportant ce qu’il savait faire et en profitant de ce que savaient faire les autres.

A l’arrivée de la monnaie, inventée dans toutes les civilisations pour contrer ceux qui profitaient volontiers de l’énergie des autres sans apporter la leur, la monnaie véhiculaient physiquement l’énergie humaine qui avait dû être dépensée auparavant pour obtenir la monnaie. C’était du bétail, du blé, du sel, de l’or, de l’argent ou même des plumes d’oiseau dont la rareté prouvait l’énergie humaine qui avait été dépensée pour les obtenir. C’est parce que la monnaie a toujours été un véhicule d’énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée, qu’elle  a toujours été acceptée en paiement par le groupe qui savait que cette énergie humaine était définitivement enfermée dans cette monnaie et qu’elle serait donc définitivement un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui utilise cette monnaie.

La monnaie papier a été inventée en France au XVIIIe siècle sous le Régent par Law (qui se prononce curieusement Lass) puis en Russie avec la Grande Catherine et dans les Amériques avec le dollar continental, enfin à nouveau en France avec les assignats pendant la révolution. La monnaie papier a toujours été gagée au départ sur une énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée. C’était le défrichage du Nouveau Monde pour Law, les mines de  cuivre pour la Grand Catherine, les biens de la noblesse et du clergé pour les assignats et l’or anglais pour le dollar continental. Mais partout la fièvre politique d’utiliser une énergie humaine inexistante a vite fait imprimer beaucoup plus de billets que la quantité d’énergie humaine préalablement dépensée n’en autorisait, et c’est l’énergie de tous ceux qui détenaient cette monnaie devenue fausse qui fut dépensée par leur ruine lors du constat que cette monnaie ne valait rien après avoir fait la fortune de certains.

Depuis 1971 et les monnaies dites flottantes, le triumvirat médiatique, universitaire et politique tente de faire croire que la monnaie est déconnectée de l’énergie humaine et qu’elle a tout de même une force énergétique, ce qui est rigoureusement impossible mais que le triumvirat aura fait tenir 50 ans en ruinant par avance tous les imbéciles, c’est-à-dire nous tous, qui auront des dollars, des euros ou des yens au moment de l’explosion du système.

Le système va forcément exploser parce qu’avec l’invention de la monnaie dette, on dépense deux fois de l’énergie humaine pour produire une seule richesse valorisée à à peine plus de la moitié de l’énergie humaine dépensée. Une première fois on dépense de l’énergie humaine en investissant l’argent nécessaire pour produire en payant les matières premières, les salariés et les machines. Cela donne une production qui ne deviendra richesse que si un client vient dépenser une seconde fois. Sans cette seconde dépense, la production devient d’abord un encombrant puis un rebut avec le constat de la perte de la première dépense. La richesse est quantifiée par l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour la produire mais pour pouvoir en jouir, il faut que le client dépense à nouveau cette quantité d’énergie humaine.

Tant que la monnaie comme l’or était une richesse préalablement reconnue comme porteuse d’énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée, la production n’était qu’un échange d’énergie humaine. Les ouvriers ajoutaient leur énergie personnelle à celles de leur prédécesseurs qui, véhiculée par l’or, leur apportait les outils et la matière. Leur production était un véhicule vivant d’énergie humaine dans lequel les artisans avaient augmenté de leur labeur la quantité d’énergie. La production pouvait alors s’échanger avec l’énergie que possédait le client avec son or. Le client constatait en achetant que le labeur des ouvriers avait enrichi la communauté et que l’on pouvait en prendre acte en frappant une nouvelle monnaie en or. Les ouvriers transformaient leur énergie en or

La limitation de la quantité de monnaie était obligatoire. La limite était concrète par l’or nécessaire et elle était surtout volontaire par l’observation de l’énergie humaine déjà utilement dépensée. La vie n’étant qu’échange d’énergie, la monnaie ne faisait que faciliter les échanges. Sa limitation permettait de ne pas se perdre dans la réalisation irresponsable de tous nos désirs voire de nos fantasmes.

Aujourd’hui tout est changé. Depuis la nouvelle religion de la monnaie fiduciaire où tout est fondé sur la croyance dans le remboursement de la monnaie dette, le fossé se creuse entre la réalité et le mensonge martelé par le trio universitaire politique et médiatique, relayé par le nouveau clergé de cette nouvelle religion. Le mensonge dit que c’est la  création de richesse annuelle, le fameux PIB, qui va apporter la seconde vague d’énergie humaine et qui va rembourser les emprunts faits pour investir. Comment va-t-on pouvoir rembourser l’investissement quand la production qui en découle doit encore trouver acheteur pour devenir richesse donc possible remboursement. Il faut dépenser une deuxième fois pour rembourser la première. On est sans arrêt en manque d’énergie humaine. Et ce manque est encore aggravé par le client quand il emprunte pour acheter au lieu d’avoir stocké son énergie sous forme d’épargne.

La réalité, pendant que ces braves gens pérorent, est que le système cherche désespérément l’énergie humaine qui se dépense près de deux fois quand elle n’est apportée qu’une fois ou même pas du tout si tout le monde emprunte.

Tant que le peuple ne s’étonne pas, c’est la montée stupéfiante de la dette et ce sont les différents esclavages qui se mettent en place pour apporter l’énergie humaine manquante. La dette se chiffrant déjà en centaines de milliers de milliards de dollars, les esclavages vont être de plus en plus voraces puisque l’énergie humaine consommée continue dogmatiquement à être infiniment supérieure à l’énergie humaine apportée. Le libéral-libertarisme actuel est la face visible d’un monde qui ne vit que de sa face cachée, la résurgence d’un esclavage jamais connu sur Terre, même en Afrique précoloniale où l’esclavage était pourtant déjà structurel comme dans notre nouvelle religion.

Le triumvirat a trouvé son dérivatif pour que la jeunesse ne prenne pas son problème à bras le corps : l’écologie. Il réduit volontairement l’écologie, l’étude de la maison, à la maison Terre. Il fait le grand écart intenable en vantant une organisation où la dépense exponentielle d’argent exige une dépense exponentielle d’énergie humaine mais où, pour être aimé, il reconnait comme avantage acquis, la non dépense d’énergie humaine  et où, par incompétence, il accuse les entreprises de ne pas assez utilisé cette énergie tout en lui en pompant par des impôts sur la production. Il va dépenser la monnaie remboursable par l’esclavage, l’énergie humaine qu’il a stupidement paralysée en la confinant.

A quoi cela sert-il de rappeler qu’il n’y a pas une maison mais plusieurs appelées civilisations et qu’une seule réponse globale est d’une rare stupidité rappelée par le mythe de la tour de Babel ? A quoi cela sert-il quand les prêtres de la nouvelle religion réduisent le problème à un problème de CO2 ? Ils alarment sans aucune autre solution qu’un mondialisme, nouvelle tour de Babel prenant pour modèle notre civilisation malade qui ne cherche même plus à se comprendre.

A quoi cela sert-il de chercher des solutions quand le triumvirat veille à ce que le seul problème à résoudre soit comment refuser de le voir ?

Ce sont les générations arrivantes qui se suicident en ne voulant pas regarder la cause et en jouissant de ses effets. Les meilleurs s’isolent et renoncent. Qui s’intéressera au peuple ?

Les tensions vont croître tant que l’essentiel ne sera pas abordé : la corne d’abondance existe-t-elle ?

Nous vivons une période charnière où Politiques, universitaires et médias flattent la foule pour tenir encore un moment pendant que le peuple est partagé entre son bon sens qui le met debout et ses ressentis qui l’incitent à devenir foule.

L’erreur fondamentale que l’on a mis dans la tête du peuple et qui le rend foule, c’est que nous créons des richesses. C’est devenu une évidence pour quasiment tous et il est devenu normal de gagner plus d’argent au fur et à mesure de sa « carrière » professionnelle, de s’acheter sa maison à transmettre à ses enfants, d’avoir des retraites justes remerciements des contributions à la richesse nationale collective. De ce qu’ils appellent la droite à ce qu’ils appellent la gauche, personne ne remet en cause cette création de richesse et tous les raisonnements tournent autour de son augmentation et de sa répartition. Même des intellectuels indépendants comme Onfray et Zemmour parlent de richesse créée. Nous sommes un pays riche, c’est une donnée indiscutable puisque nous créons des richesses.

Or pendant les millénaires qui nous ont précédés, aucune civilisation n’a jamais parlé de création de richesse. L’ascenseur social apportant des richesses ne se faisait que par la rapine guerrière ou seigneuriale, ou par l’appauvrissement volontaire de ses semblables ce qui explique sa rareté et sa difficulté. Aujourd’hui ce serait devenu tout simple, normal, facile parce que la fausse élite a besoin que le peuple y croit pour qu’il ne soit que foule et qu’il la maintienne au pouvoir.

L’invention de la création de richesse a été déguisée en progrès et elle a été justifiée par l’avancée de la connaissance. Il faut la décortiquer car elle fausse l’ensemble des raisonnements. Elle fausse évidemment les raisonnements des gens de Davos, du FMI, de l’ONU, du premier cercle d’apporteurs de capitaux à Macron qui leur a proposé de démissionner pour se faire réélire rapidement. Elle fausse l’UE, la BCE et les intellectuels mais elle fausse aussi les raisonnements de la jeunesse et de la foule qui aiment les jolies histoires. Elle est dramatique parce qu’inattaquable puisque personne ne prend même la peine de la défendre, la création de richesse étant passée dans le domaine de l’évidence. Elle ne tient pourtant que parce qu’elle est accompagnée  de son chien d’aveugle indispensable, l’éternel « Je ne suis pas économiste » qui permet au peuple de rester foule et aux économistes de survivre dans le n’importe quoi, habillé, comme pour les médecins de Molière, par un vocabulaire volontairement incompréhensible qui leur permet de s’occuper en se chamaillant et en se Nobélisant.

Qui créerait la richesse ? Les entreprises évidemment. Or les entreprises ne font que produire avec l’aide de leurs fournisseurs, de leurs salariés, de leurs actionnaires et de leurs machines. Une simple observation d’un potager ou d’une vache montre que le potager produit à la fois des légumes et des mauvaises herbes et la vache du lait et des bouses. N’importe quel entrepreneur connait bien l’anxiété que sa production ne trouve pas preneur et ne soit donc pas une richesse. Production n’est pas richesse. Pour qu’une production soit richesse il faut à la fois qu’elle soit désirée et que le désir soit en capacité d’acheter, de perdre une richesse généralement monétaire pour obtenir cette production. Sans désir, sans capacité et sans perte de richesse équivalente, la production n’est qu’un embarras avant d’être un déchet. Pour qu’elle soit richesse, la production doit être échangée avec une richesse reconnue identique et préexistante, ce qu’est la monnaie. Ou plutôt ce que devrait être la monnaie si elle n’était abominablement trafiquée depuis plus de 50 ans pour que le peuple reste foule qui croit à la corne d’abondance en exigeant sa part, et pour que la fausse élite reste au pouvoir en achetant l’affect de la foule.

Il a fallu cacher que la monnaie n’a été inventée dans toutes les civilisations, que pour prévenir la tendance à oublier de rendre, dans le donner-recevoir-rendre, connu et vécu dans chaque famille et très bien décrit par l’ethnologue, professeur au Collège de France quand cela avait encore une vraie valeur, Marcel Mauss. C’est la prise de conscience que les belles promesses n’engagent que ceux qui y croient, et que seul un travail préalablement reconnu utile par la collectivité ou l’État peut être une nouvelle richesse concrétisée par de la monnaie créée par cette collectivité à partir d’une matière unanimement reconnue comme une richesse : le blé, le sel, le bétail, l’or, le cuivre ou même des plumes d’oiseau très rare. La reconnaissance unanime que cette monnaie est une richesse fait qu’elle devient un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe, titre qui peut être échangé avec n’importe quoi. Cette monnaie, ce titre, devient une énergie qui transporte, chauffe, nourrit, loge, habille et distrait car elle est un vecteur d’énergie humaine.

L’idée aussi géniale qu’abominable de créer une monnaie fiduciaire, fondée sur la foi, sur la croyance, a permis à la fois de fonder une nouvelle religion remplaçant les religions existantes malades, et à la fois de fabriquer à la pelle de la monnaie pour qu’elle reconnaisse comme richesse les productions continues de machines de plus en plus coûteuses consommant de plus en plus de matières premières. « Du pognon il y en a » comme dit stupidement Jean-Marc Jancovici qui refuse de voir que c’est par la limitation de la monnaie qu’on limitera la consommation des réserves naturelles. Parallèlement à cette économie totalement factice, s’est mise en place naturellement une économie réelle fondée sur la consommation façon gavage et sur l’esclavage. Gavage par la publicité. Esclavage dans le temps par la dette, esclavage dans l’espace par le mondialisme qui a oublié que libre échange est d’abord échange, et esclavage ici et maintenant par la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration.

Pendant que la fausse élite mondiale caricaturée par Davos veut faire sa grande réinitialisation qui ne va être qu’une tentative de gouvernement mondial pour tenir encore quelques décennies fondées sur le trépied de la bêtise, du gavage et de l’esclavage, il est à espérer que les peuples continueront à se réveiller, à vaincre en eux leur côté foule tellement agréable et tellement complice de leurs maîtres.

C’est debout que chaque peuple, retrouvant sa spécificité et son histoire, pourra organiser son économie en réunissant toutes les bonnes volontés sur le constat refusé par la fausse élite mondiale que la corne d’abondance n’existe pas.

La bataille sera très rude car il s’agit de la survie de la fausse élite mondiale à qui nous avons confié le pouvoir, les médias, l’éducation et la violence légitime. Rassembler l’éparpillement des bonnes volontés est la première difficulté à vaincre car elle ne peut se faire que sur le refus motivé de la nouvelle religion de la fausse élite mondiale qu’est la monnaie fiduciaire et la création de richesse. Cela force la foule que l’on voudrait que nous soyons à redevenir un peuple avec son propre bon sens.