La double écriture

La création monétaire explose à tout va depuis la déconnection du dollar de l’or alors que les accords de Bretton Woods avaient lié les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Si l’on a compris que la monnaie est de l’énergie humaine stockée, qu’elle ne peut pas être créée arbitrairement et qu’elle s’autodétruit dans ce cas par la dévaluation et la hausse des prix, on peut s’attendre à une explosion de l’impôt sur l’épargnant qu’est la dévaluation et de l’impôt sur le consommateur qu’est la hausse des prix.

Aujourd’hui tout le monde crée de l’argent alors qu’il y a 50 ans on lisait encore sur tous les billets de banque : L’article 139 du code pénal punit des travaux forcés à perpétuité ceux qui auront contrefait ou falsifié les billets de banque autorisés par la loi, ainsi que ceux qui auront fait usage de ces billets contrefaits ou falsifiés. Ceux qui les auront introduits en France seront punis de la même peine. C’était moins grave que la peine de mort  et la confiscation de tous les biens que le même article 139 prévoyait en 1810 mais il est plaisant de constater qu’aujourd’hui, avec le code pénal du premier empire, tout le monde serait condamné à mort car tout le monde crée de l’argent. Les individus créent de l’argent avec la carte de crédit à débit différé, les entreprises avec les délais de paiements, les Etats avec les budgets déficitaires mais ce sont les banques qui tiennent le pompon avec la double écriture. Il faut en comprendre le mécanisme simple.

La banque Tartempion prête un million d’euros à M. Dupont par le système de la double écriture. Elle inscrit à son actif que M. Dupont lui doit sur 15 ans un million d’euros plus les intérêts à 3% ce qui fait à peu près 1.250.000 € que M. Dupont s’est engagé contractuellement à payer. La banque inscrit en même temps à son passif qu’elle doit à M. Dupont la somme d’un million d’euros qu’elle tient à sa disposition. Elle le lui fait savoir en écrivant sur son compte qu’il possède un million d’euros.

M. Dupont achète un appartement et paye par chèque un million d’euros à M. Durand qui a son compte à la banque Trucmuche. M. Dupont n’a donc plus d’argent à la banque Tartempion mais M. Durand a un million d’euros sur son compte à la banque Trucmuche qui va avec le chèque récupérer ce million sur la banque Tartempion.

Le lendemain à 11 heures en chambre de compensation la banque Trucmuche présente le chèque à sa consœur pour percevoir le million d’euros de la banque Tartempion. MAIS…..

Mais La banque Trucmuche a en même temps fait la même opération avec M. Martin qui voulait, lui, acheter l’appartement de M. Gomez qui valait aussi un million et qui avait son compte ( la loi oblige à la possession d’un compte) à la banque Tartempion.

Et en chambre de compensation les deux banques ont simplement échangé leurs deux chèques en souriant finement.

Résultat de l’opération. Les deux banques ont gagné chacune par la double écriture 250.000 € en mettant en servitude volontaire, l’une M. Dupont, l’autre M. Martin en ayant, par les hypothèques, la garantie de leurs servitudes. Ces 500.000 € seront payés par le peuple sous forme de hausse des prix et de dévaluation lorsque les Politiques lâcheront le frein.

Certes la banque Trucmuche reconnait qu’elle doit un million non rémunéré à M. Durand et la banque Tartempion qu’elle en doit un autre pas plus rémunéré à M. Gomez mais cet argent n’a jamais existé et n’a servi qu’à créer les 500.000 € d’impôts privés que le peuple paiera aux banques.

2 réflexions sur « La double écriture »

  1. Ne pouvant pour un problème d’image médiatique lacher l’inflation, nos gouvernants font encore mieux puisqu’ils vont taxer directement l’épargne productive. La seule épargne faiblement taxée sera celle qui sert à leurs complices des collectivités locales.

  2. Bonjour M. Dugois,

    Voila le plus gros hold-up de l’histoire de l’humanité.
    A la base, l’argent à été conçu pour faciliter les échanges, il était plus facile a transporter qu’un bœuf si l’on voulait acheter deux poules. La monnaie fiduciaire.
    Les banques ont inventé alors la monnaie scripturale. Tu me donnes ta monnaie fiduciaire je l’écris sur un papier et le tour est joué, le chèque au porteur était inventé.
    Historiquement, mais j’ai pas vérifié, ce serait les templiers qui auraient fourni les premier bons aux porteurs pour éviter aux prêteurs de transporter leurs possessions afin de leur éviter de susciter les convoitises des bandits de grand chemin.
    Aujourd’hui les banques ont oublié que c’est nous qui leur prêtons notre argent et que si l’on décide de le récupérer, ils sont en incapacité de nous le rendre.
    Comme vous l’expliquez très bien dans votre billet, les banques se sont inventées des richesses qu’elles n’ont pas et qu’elles continuent à prêter allègrement afin de faire gonfler la bulle. Ce n’est rien d’autre qu’une pyramide de Ponzi, système réprimandé par la loi dans de nombreux pays si vous souhaitez mettre ce système en place à une autre échelle. La pyramide de Ponzi est qualifiée d’escroquerie. Pourtant à grande échelle c’est le système qui prévaut.
    L’argent qui sert à acheter de l’argent est le cancer de nos sociétés, je suis persuadé qu’il existe plus d’argent en intérêt de dettes ( scripturales) sur la planète que d’argent réel (fiduciaire) qui représenterait vraiment les marchandises et services produits. Je pense qu’il faudrait un vrai électrochoc où le monde entier dirait « stop aux intérêts de la dette, on repart à zéro ». Je rembourse ce que je dois, point final. C’est quoi cette performance mathématique qui me propose d’emprunter à 3% pour qu’au final mon emprunt me coûte 25% dans le meilleur des cas ?
    Ensuite la masse d’argent que possèdent les plus pauvres est plus importante que ce que le plus riche a amassé par cette tricherie. De plus si je suis seul a posséder des milliards mes décisions feront mal. Alors que la manœuvre de la multitude des pauvres ne changera pas grand chose si les actes sont isolés.
    Je me souviens d’il y a quelques années ou un monsieur, je ne sais plus son nom, a reçu le prix Nobel de l’économie pour avoir inventé le microcrédit. Il n’inventait rien d’autre que le crédit revolving au taux de 17% pour les plus pauvres de la planète.
    L’argent a tué le cœur des hommes.
    Cordialement;

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