Hors-la-loi

Quiconque s’intéresse aux anglo-saxons connait leur tradition des « outlaw », des hors la loi.

C’était le cas de Hereward qui a servi de modèle à Robin des Bois; cela a aussi été le cas de Butch Cassidy, de Billy the Kid, de Bonnie and Clyde, de Dillinger et de tant d’autres comme les Dalton au XIXème et au XXème siècle.

Le principe est simple. Si vous ne respectez pas la loi du groupe, la loi du groupe ne vous protège plus.

C’est tout le principe d’un rapport symétrique entre l’individu et la société qui est posé par le principe du hors-la-loi.

Dans une société harmonieuse ce rapport symétrique peut être connu et appliqué car il y a peu de lois et elles sont toutes des protections du groupe. Si quelqu’un les transgresse et assassine ou vole avec une arme, il n’est plus protégé par la loi qu’il a volontairement bafoué.

Dans notre société où la moindre émotion médiatique entraîne la création d’une loi, plus personne ne connait les lois sauf peut-être quelques rares professeurs de droit, et encore uniquement dans leur spécialité. Le groupe n’a plus de lois connues comme limites, n’a plus la monnaie comprise comme énergie sociale et il mélange allègrement la vraie égalité qu’est l’interdépendance dans le respect de l’autre, avec l’identité qui est mépris de tous par le « je ne veux voir qu’une tête » qui veut dire en réalité « je ne veux voir que de bons électeurs ». Le groupe n’ayant plus ni énergie reconnue, ni limites connues, ni harmonie, se délite et la loi ne protège plus que les rusés et l’argent devient de la fausse monnaie.

Un hors-la-loi qui braque une banque et s’enfuit avec son butin peut-être abattu avec félicitations du groupe. Est-ce bien ? Est-ce mal ? La question est posée. Pour y répondre il faudrait déjà savoir à quel groupe nous appartenons.