Tant que l’on croira que le PIB est un produit et que nous sommes un pays riche….

Tant que l’on croira que le PIB est un produit et que nous sommes un pays riche, nous ne prendrons pas la peine de comprendre la monnaie, pas plus que la réapparition de l’esclavage qui nous permet de vivre agréablement.

C’est par un matraquage constant et universel que les troïkas politiques, médiatiques et universitaires occidentales, nous rabâchent que nous sommes riches et que chaque année le Produit Intérieur Brut (traduction servile du GDP Gross Domestic Product anglo-saxon) augmente cette richesse. L’Insee affirme péremptoirement et faussement que le PIB donne une mesure des richesses nouvelles créées chaque année. C’est devenu une telle évidence qu’il est devenu blasphématoire et crime de lèse-majesté, de simplement constater que le PIB ne mesure qu’un échange et en aucun cas une production et encore moins une richesse nouvelle. Sur cette fausse richesse, nous finançons tous nos fantasmes dont le remboursement d’une dette que l’on creuse davantage chaque jour, et surtout nous faussons tous nos raisonnements en tous domaines comme Vincent Lindon vient de le montrer, apparemment en toute bonne foi, dans son entretien avec Médiapart .

Il est temps de regarder de très près ce qu’est vraiment le PIB, comment il est calculé et ce qu’il indique.

Les définitions de l’Insee et de Wikipédia sont les mêmes mais dans un ordre différent.

Définition de l’lnsee :

Agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes.

Il peut se définir de trois manières :

le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branchesd’activité) ;

le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations,moins les importations ;

le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte.

Définition de Wikipédia :

Le PIB est un indicateur macroéconomique nommé agrégat, c’est-à-dire une grandeur globale qui mesure l’activité économique. Il est possible de proposer trois approches du PIB, cependant, on le considère la plupart du temps comme la somme des valeurs ajoutées produites par l’ensemble des unités résidentes, c’est-à-dire les agents économiques effectivement présents sur le territoire pendant au moins 183 jours sur une année.

Le PIB a ainsi une triple optique basée sur les grands principes de la comptabilité nationale :

La production : PIB = somme des VAB + IP – SUBV. L’approche par la production, met ainsi en relation la somme des valeurs ajoutéesbrutes, l’impôt sur la production ainsi que les différentes subventions.

La formation de revenu : PIB = RS + EBE + RMB – SUBV + IP, avec RS la rémunération des salariés, EBE l’Excédent brut d’exploitation, RMB les revenus mixtes bruts, SUBV les subventions et IP les impôts sur la production (liés à la production et aux importations).

La demande : PIB = CF + FBCF + (X-M), avec CF la consommation finale, FBCF la formation brute de capital fixe (l’investissement), X les exportations et M les importations.

On voit déjà que la première définition est la même mais que les deuxième et troisième sont inversées.

Le PIB est donc d’après l’Insee un « agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes », l’agrégat étant défini comme « une grandeur synthétique mesurant le résultat de l’activité économique ».

Toujours d’après l’Insee, « il peut se définir de trois manières ». Examinons-les précisément.

Première manière Insee

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activités, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité).

Wikipédia en fait un premier décryptage en écrivant sur sa page comptabilité nationale

PIB = somme des VAB + IP – SUBV. L’approche par la production, met ainsi en relation la somme des valeurs ajoutées brutes, l’impôt sur la production ainsi que les différentes subventions.

Wikipédia en fait un décryptage plus complet sur sa page PIB

Composantes vues sous l’angle de la production

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l’État (taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) et de laquelle on soustrait les subventions ;

PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA + Droits et taxes sur les importations – Subventions sur les produits

Si potentiellement trois méthodes coexistent pour calculer le PIB d’un pays ou d’une région (via la production, la dépense ou le revenu), la première méthode (approche par la production) est utilisée pour des raisons pratiques. Selon cette technique, on additionne toutes les valeurs ajoutées issues des comptes de résultats fournis par les entreprises, et les administrations publiques.

Le PIB approche donc l’activité, la non-oisiveté, la neg-otium en latin, le négoce, par la valorisation que fait le client de ce que propose l’entreprise en abandonnant son argent. Cette première approche est la valorisation de ce qui est vendu, par la dépense que fait le client à la fois pour l’entreprise et pour l’État. Pour l’entreprise c’est la valeur ajoutée, ce qu’elle touche de l’extérieur moins ce qu’elle a payé à l’extérieur; pour l’État c’est la TVA moins ce qu’il a donné en subventions.

Le PIB calcule donc la somme des monnaies que les clients apportent à l’entreprise en échange de son travail, somme à répartir entre l’entreprise et l’État, et à l’intérieur de l’entreprise entre salariés et actionnaires. On cherche vainement comment ce simple échange peut être vu comme une création de richesse.

Deuxième manière Insee, troisième Wikipédia

Le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations.

Wikipédia fait son premier déblayage sur sa page comptabilité nationale :

PIB = CF+ FBCF + (X-M), avec CF la consommation finale, FBCF la formation brute de capital fixe (l’investissement), X les exportations et M les importations.

et une étude plus poussée sur sa page PIB :

Composantes vues sous l’angle des dépenses

Le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services, c’est-à-dire : la consommation finale effective (CF), l’investissement (formation brute de capital fixe (FBCF)) et les variations de stocks (VS). Cette définition se déduit de l’égalité comptable entre les ressources de l’économie (PIB) et les emplois qui sont faits de ces ressources.

En situation d’autarcie, on a (équilibre Ressources – Emplois) :

PIB = CF + FBCF + VS

Dans une économie ouverte les importations (notées M) s’ajoutent aux ressources, les exportations (notées X) aux emplois, si bien que la relation ci-dessus devient :

PIB + M = CF + FBCF + VS + X

La dernière relation peut se réécrire :

PIB = CF + FBCF + VS + X – M

Ou, en omettant les variations de stock et en développant la consommation finale :

PIB = C + G + I + (X – M)

Consommation (C)

Investissements (I)

Dépenses publiques courantes (G)

Exportation (X)

Importation (M)

Là c’est l’approche du négoce par l’argent dépensé, la consommation finale comme l’investissement n’étant que des dépenses. Le rajout des exportations qui sont des ventes moins les importations qui sont des achats, est farfelu. Analysons-le.

Observons d’abord qu’une augmentation de stock est comparable à une importation et une diminution de stock à une exportation. On pourrait même appeler exportation toute transformation de nature en monnaie et importation toute transformation de monnaie en nature. Observons donc « en même temps » la gymnastique sur l’import-export et la non gymnastique sur les stocks toujours appelés simplement « variations de stock » sans jamais dire dans quel sens. Est-ce un export ou un import ? Mystère !

Wikipédia nous donne involontairement la clé du mystère en écrivant :

En situation d’autarcie, on a (équilibre Ressources – Emplois) :

                         PIB = CF + FBCF + VS

Dans une économie ouverte les importations (notées M) s’ajoutent aux ressources, les exportations (notées X) aux emplois

                        PIB = C + G + I + (X -M)

Dans la première équation, le PIB est vu comme une ressource et la consommation et l’investissement comme des emplois.  On parle donc en monnaie. VS est une augmentation de stock.

Dans la seconde équation on a rajouté des ressources en nature à des ressources en monnaie, ce qui est aussi stupide que d’additionner des achats et des ventes. On ne sait plus si le PIB est en nature ou en monnaie. On comprend qu’ils « omettent » les variations de stocks dans la formule PIB = CF + FBCF + VS + X – M car quand VS est derrière CF + FBCF, c’est une augmentation de stock et quand il précède X – M, c’est une diminution de stock.  La variation de stock est incalculable et, au lieu de comprendre son erreur, on la masque en ne parlant jamais que de variations de stocks sans jamais en préciser le sens. Cette formule est fausse et surtout elle ne veut absolument plus rien dire.

La seule formule juste est celle qui parle en monnaie de ce qui est dépensé :

PIB = CF + FBCF = C + G + I

Troisième manière de l’Insee et deuxième de Wikipédia

Le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte.

Wikipédia fait son décryptage en remettant en ordre les éléments cités, ce qui permet de voir la supercherie.

PIB = RS + EBE + RMB – SUBV + IP, avec RS la rémunération des salariés, EBE l’Excédent brut d’exploitation, RMB les revenus mixtes bruts, SUBV les subventions et IP les impôts sur la production (liés à la production et aux importations).

Là c’est un vrai bras d’honneur que nous font l’Insee et Wikipédia  qui partent du principe que tout le monde s’en moque et que personne ne regarde de près ce dont on parle. C’est une répétition pure et simple de la première définition en mélangeant les différents termes de l’addition et en les représentant différemment. La définition de la valeur ajoutée (VA) est justement l’excédent brut d’exploitation (EBE) plus la rémunération des salariés (RS) plus la rémunération des dirigeants non-salariés (RMB). Wikipédia l’explique dans sa page comptabilité nationale :

EBE= PIB – Salaires – Impôts (production + produit) + Subvention (exploitation + produit).

Cette dernière définition n’est donc qu’une répétition de la première. Il n’y a donc que deux définitions du PIB toutes les deux chiffrées en monnaie, l’une chiffrant ce qu’il y avait à vendre, l’autre chiffrant la monnaie dépensée pour acheter.

Quiconque vient dire ou écrire que le PIB nous enrichit et, qu’à cause de cela, nous sommes un pays riche capable d’être généreux et même devant l’être, est trompé s’il est de bonne foi et délictueux s’il ne l’est pas.

Faire croire que le PIB est le chiffrage d’une production de richesses permet, grâce à la fausse monnaie légale que les banques ont maintenant le droit de fabriquer, de faire croire que les machines des entreprises créent continuellement des richesses et que, si nous votons bien, nos élus, quels qu’ils soient, pourront faire de nous des nababs aussi généreux qu’intelligents. Nous pourrons alors nous entredéchirer parce que nous nous verrons mutuellement ni assez intelligents ni assez généreux ou trop généreux et trop bêtes, du moment que nous continuerons à consommer et à voter.

On ne peut être réaliste, quel que soit le sujet, si l’on croit vivre en un lieu où coule la corne d’abondance. Tant que nous croirons au PIB créateur de richesses, nous ne serons raisonnables sur aucun sujet car tout sera faussé. Apprenons au moins à sourire quand ils financent tout, à droite comme à gauche et au milieu, avec des pourcentages de PIB.

Les entreprises créent-elles de la richesse ?

En ces moments très particuliers où un prétexte sanitaire met au jour les maux profonds de notre société en fabriquant des peurs pour des raisons provisoirement mal connues, il est encore trop tôt pour analyser le pourquoi de cette pandémie de la peur, quels qu’en soient ses créateurs et quelles qu’en soient leurs motivations. Tester la passivité des peuples est une hypothèse désagréable parmi d’autres. Mais c’est sans doute le moment de se reposer les questions fondamentales dont les réponses seront nécessaires à la construction de demain. Chacun en effet s’accorde à dire une fois de plus que rien ne sera plus comme avant et il n’est pas exclu que cette fois-ci soit la bonne. L’une des questions les plus importantes est de solidifier ou d’invalider la croyance bien installée que ce sont les entreprises qui créent les richesses.

Pour y répondre il faut dans un premier temps cerner la notion de richesse que tout le monde croit connaître et qui n’est pas si simple. La richesse est ce qui plait et qui est reconnu par d’autres comme plaisant. C’est le beau, vu par l’œil ou entendu par l’oreille, c’est le bon, senti par le nez ou goûté par la bouche, c’est l’agréable ressenti par la main et c’est le bien désiré par l’esprit. C’est tout ce que nous aimons collectivement sans savoir si cette attirance est objectivement raisonnable. Cette notion de collectif est essentielle dans l’approche de la richesse et le « nous » était important quand le président du Mali Amadou Toumani Touré disait « On nous dit pauvres, nous sommes riches de la famille ». La richesse n’est qu’un regard collectif positif sur un objet, une idée ou une réalité. Etant un regard, la richesse est subjective mais devient presque objective lorsqu’il y a accumulation de regards identiques. L’aspect collectif de la richesse se retrouve dans son étymologie, le mot franc riki qui veut dire puissant et qui a donné le mot français agréable riche et le mot allemand moins agréable en France, reich.

Il est indéniable que les entreprises produisent des biens ou des services mais qu’est-ce qui fait que leurs productions soient des richesses et non des déchets ? Quelle différence y a-t-il entre une bouse et du lait, tous deux productions de la vache ? Une vache qui ne créerait que des bouses serait-elle une entreprise qui crée de la richesse ? Assurément non. Ce qui transforme la production en richesse, c’est le client et c’est le jardinier qui peut transformer le crottin en richesse. C’est uniquement si un client achète la production qu’elle devient richesse. Sans cet achat, sans cette dépense, pas de richesse, pas de valeur ajoutée, pas de chiffre d’affaires, pas de PIB.

Certes il y a des richesses qui existent sans que leurs clients ne payent avec de la monnaie officielle. Une mère achète avec des bisous, sa monnaie très personnelle, le dessin de son bambin qu’elle voit évidemment comme une richesse. Mais si le dit bambin produit sans arrêt des dessins, sa mère cessera sans doute de n’y voir que de la richesse et cessera de distribuer autant de bisous. Les dessins du bambin cesseront d’être une richesse, y compris pour lui-même avec l’âge.

C’est pour éviter cette dévalorisation de bon sens de la production qui s’est emballée avec l’introduction des machines, que la troïka politique université médias a depuis 50 ans inventé un véritable truc pour valoriser artificiellement la production des entreprises et faire croire que ce sont systématiquement des richesses. Alors qu’il était imprimé sur les billets de banque que la fausse monnaie emmenait encore au bagne à perpétuité après avoir emmené longtemps à la mort par ébouillantage puis à la guillotine, les Politiques ont légalisé la fausse monnaie quand elle était fabriquée par les banques et ils ont donc donné aux banques le pouvoir de décider que les entreprises créent des richesses puisqu’elles vendent leurs productions grâce à la fausse monnaie créée. La fausse monnaie permet d’investir pour produire, et de vendre pour faire croire que la production est une richesse. Le futur paiera. Les universitaires ont inventé pour ce faire une monnaie qu’ils ont appelée fiduciaire, fondée sur la confiance dans l’avenir et plus sur des réalisations du passé comme l’avaient été toutes les monnaies jusqu’alors. Les médias se sont chargés de convaincre le peuple que la vie était facile grâce à la fausse monnaie.

La fausse monnaie ne coûtant quasiment rien (quelques clics d’ordinateur), elle a tout faussé partout. Elle a permis d’acheter des machines de plus en plus sophistiquées qui produisent de plus en plus et vont demander encore plus de fausse monnaie pour que leurs productions soient toujours considérées comme des richesses. La fausse monnaie à fait s’épanouir le monde de la publicité qui a abandonné la réclame qui était une réponse à un désir préexistant pour s’engouffrer dans la création artificielle culpabilisante du désir de consommer. Les médias ne vivent aujourd’hui quasiment que de la fausse monnaie que les publicitaires leur donnent après l’avoir pris aux entreprises, pour qu’ils créent des désirs de consommation. Ces désirs sont satisfaits par un peu de bonne monnaie venant du travail  dans les entreprises, et par beaucoup de fausse monnaie, récupérée sur les entreprises ou distribuée avec intérêt par les banques.

Comme le système est par définition imbécile et intenable, ceux qui ont le pouvoir (le riki, les riches, le reich) ont abandonné l’idée fondamentale depuis toujours qu’une monnaie doit être adossée à une richesse préexistante depuis la plume d’oiseau rare, le grain de sel ou de blé, l’argent ou l’or. Ils ont inventé la monnaie fiduciaire adossée à la confiance, disent-ils, et en fait à la croyance en des lendemains qui chantent tous seuls.

Le résultat est évidemment catastrophique  et le pouvoir (le riki, les riches, le reich) est obligé de faire le grand écart entre la fuite en avant de toujours plus de fausse monnaie pour ne pas prendre conscience de l’impasse dans laquelle il s’est mis, et une récupération par tous moyens sur les entreprises et sur les peuples d’un argent qui a déjà été dépensé pour faire du PIB mais que l’on va considérer comme un produit que l’on peut utiliser une deuxième fois. C’est comme si le maire d’un village constatait d’abord qu’au marché du dimanche sur la place, il avait été vendu pour 10.000 € de marchandises (son PIB), puis mettait tranquillement ces 10.000 € comme ressources de son prochain budget. C’est exactement ce que la troïka fait en faisant des ratios sur PIB et en créant évidemment des myriades de réactions naturelles, toutes appelées dédaigneusement populismes.

Le fossé se creuse entre le pouvoir (le riki, les riches, le reich) qui est totalement perdu et qui s’affiche de plus en plus ridicule en faisant semblant de tout maîtriser et les peuples qui subissent leur morgue et leur incompétence. Tout ce que le pouvoir sait faire c’est tenter de recréer l’esclavage en créant « en même temps » une journée de l’abolition de l’esclavage. Il recrée l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette et il tente de créer l’esclavage ici et maintenant par l’immigration, le chômage et la paupérisation des classes moyennes. Les seuls qui ne s’en tirent pas trop mal, hors la troïka, sont les kapos du système que sont l’administration et les artistes quand ils sont suffisamment louangeurs par leur silence.

Détruire d’un coup l’économie par un confinement irresponsable, ne pourrait-il pas être la façon la plus discrète d’affronter enfin la réalité qui nous rattrape grâce à un bouc émissaire inespéré ?

Quand des demeurés croient que l’énergie monétaire peut remplacer l’énergie humaine

Etre demeuré ne veut pas dire du tout être un imbécile. C’est rester dans un mythe et refuser la réalité trop dérangeante. C’est être au sens propre mythomane et prendre demeure dans le mythe en y croyant dur comme fer et souvent de bonne foi. Cela fait un demi-siècle que nos dirigeants, quelle que soit leur couleur du moment, jouent avec l’énergie humaine et l’énergie monétaire en manipulant la seconde parce qu’ils sont incapables d’organiser la première. Ils sous-traitent aux entreprises la totalité de leur devoir d’organisation de l’énergie humaine, de celle de leurs compatriotes. Au lieu de simplement se féliciter quand les entreprises allègent leur problème, ils ont l’audace d’appeler chômage leur incompétence en maugréant sur l’inaction des entreprises. Imagine-t-on le chômage dans une famille ou une tribu ? Va-t-on s’y lamenter ou agir ? Pourquoi le chômage existe-t-il quand quelqu’un qui s’est voulu responsable de la collectivité s’appelle un Politique ? Malheureusement sans doute parce que les médias le répute inéluctable et l’université structurel. Malheureusement aussi parce que nous sommes facilement des moutons façonnés par les Politiques, les médias et l’université. Malheureusement encore parce que tout ce beau monde en est resté en 1848 lorsque l’échec des ateliers nationaux est venu de l’addition d’une organisation hâtivement militaire et d’une ignorance de ce qu’il y avait à faire en en arrivant même à couper des arbres pour les replanter, préfigurant Keynes qui faisait creuser des trous pour les reboucher. L’échec des ateliers nationaux est surtout venu de l’incapacité générale à mettre en simple concurrence le public et le privé comme s’il fallait choisir entre capitalisme et socialisme au lieu de les mettre tous deux à l’œuvre sur les mêmes sujets pour comparer leur efficacité. Quand cette concurrence s’est faite entre sociétés nationalisées et sociétés privées, elle s’est limitée malheureusement à de grosses unités qui ont toutes limité leurs buts à la satisfaction des sources d’énergie monétaire. Cela avait pourtant donné un temps Renault et Peugeot, BNP et Rothschild et la concurrence était émulatrice. Mais en s’appelant entre eux droite et gauche et en appelant populistes tous ceux qui ne rentrent pas dans leur moule, le trio Politiques média université est resté dans sa quasi totalité un trio de demeurés qui se décharge à nouveau totalement de son devoir sur le privé.

Si l’on remplace monarchie par capitalisme, république par socialisme, et ateliers nationaux par chômage, le discours de Victor Hugo à l’assemblée en 1848 est saisissant d’actualité :

« Les ateliers nationaux sont (le chômage est) un expédient fatal. Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail ; vous avez ôté à une partie du peuple le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. A ceux qui n’avaient connu jusqu’alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête, et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l’aumône. Nous connaissions déjà le désœuvré de l’opulence, vous avez créé le désœuvré de la misère, cent fois plus dangereux pour lui-même et pour autrui. La monarchie (le capitalisme) avait les oisifs, la République (le socialisme) aura les fainéants. »

En 2020,  comme rien ne marchait et pour tenir encore un moment, ils sont tous passés à la vitesse supérieure. Sous prétexte d’un virus dont les Américains et les Chinois se rejettent la paternité et qui fait infiniment moins de morts qu’au moins une dizaine d’épidémies saisonnières depuis la guerre comme le montre le graphique de l’INSEE insuffisamment connu, ils arrêtent volontairement l’usage de l’énergie humaine en reprenant au langage carcéral le mot de confinement, et ils pensent tout compenser en faisant travailler l’énergie monétaire qu’ils pensent savoir créer.

Bruno Le Maire, suffisamment intelligent pour être Normalien, Agrégé de lettres et Enarque, suffisamment honnête pour avoir démissionné de la fonction publique quand il s’est lancé en politique, suffisamment courageux pour avoir affronté Eric Zemmour sans l’insulter, suffisamment rusé pour devenir ministre et suffisamment pragmatique pour le rester, a publiquement démontré qu’il était demeuré au micro d’Europe 1, le jour du jeudi saint. Il a tenu à prendre avec lui l’ensemble du gouvernement avec un nous qui n’était pas de majesté mais un nous de récupération de tous les demeurés de son entourage. Il pense, peut-être à raison, que tous les membres du gouvernement et celui qui les a nommés, sont des demeurés comme lui. Observons que ses mots affirment et justifient deux erreurs fondamentales : une mauvaise analyse du problème et une fausse solution imposée. Une phrase résume parfaitement les deux :

« Contre la crise, nous avons choisi la dette, le seul choix responsable. »

Le problème se résume pour lui à « la crise » sans envisager un seul instant qu’elle vient justement de ce que ses prédécesseurs et lui ont choisi de façon totalement irresponsable la dette comme solution miracle de tous les problèmes. Quelques phrases de son interview éclairent son raisonnement qui est celui que Politiques, médias et université cherchent à nous instiller depuis un demi-siècle

« Ce que nous faisons, c’est du financement par la dette, c’est un choix responsable et nécessaire qui va éviter une catastrophe sociale et économique à la France mais ça ne peut être qu’un choix provisoire. »

Pour croire éviter la catastrophe et se dire responsable, les deux mots clé sont financer et provisoire. Financer veut dire assurer un paiement et la phrase de Bruno Le Maire dans son ensemble est qu’une assurance provisoire est nécessaire. Mais il n’y a pas d’assurance sans prime d’assurance qui seule, par sa multiplicité, permet sa redistribution partielle à quelques-uns. Nous oublions trop facilement qu’une assurance n’est qu’une redistribution à quelques-uns de l’argent de tous après ponction des répartiteurs. « L’assurance paiera » veut simplement dire qu’en répartissant la charge, elle sera moins pesante, ce qui est une évidence.

Tant que la monnaie était en elle-même une richesse comme l’or ou l’argent, l’investissement était une dépense qui était en même temps prime d’assurance. La dépense était soit perdue soit assurée par tous les autres investissements qui rapportaient ce que l’on appelle un retour sur investissement. Les investisseurs s’assuraient entre eux et la somme des retours sur investissements était égale à la somme des investissements perdus, ce qui n’était qu’un transfert de richesse. Ces transferts étaient limités par la rareté de la monnaie, richesse déjà reconnue que l’on ne dépensait pas facilement.

La déconnection de la monnaie de toute richesse préalablement reconnue a complètement changé le rapport entre la monnaie et la richesse. Ne sachant plus ce qu’est la monnaie, nous n’allons plus savoir ce qu’est la richesse qui la sous-tend. Ecoutons Bruno Le Maire :

« La dette va atteindre 112% de notre richesse nationale. »

La précision du 112 % permet de comprendre que notre ministre a donné ce jour-là au PIB le nom de richesse nationale. Sa langue a fourché car d’habitude il considère, comme l’ensemble du trio Politiques média université, que le PIB est la création annuelle de richesses à se partager. La réalité est que le PIB est la somme de toutes nos dépenses publiques et privées sur un an. La dette va donc atteindre 112 % de ce que nous dépensons déjà chaque année. Cela ne gêne pas notre trio qui a déjà encensé le traité de Maastricht, accepté par l’émotivité des Français par 49 % des votants contre 47 % qui l’ont refusé. Ce traité aberrant précise que l’on peut dépenser chaque année 3 % de plus que ce que l’on a déjà dépensé l’année d’avant, ces 3 % étant arrivés sur un bout de table lors d’un « orage de cerveaux » de l’équipe de Mitterrand. Ce même traité permet très curieusement d’emprunter jusqu’à 60% de ce que l’on dépense chaque année. Imagine-t-on une famille s’organiser sur de telles stupidités ? Aujourd’hui dans l’Union européenne, dépenser toujours davantage c’est faire davantage de PIB, donc pouvoir dépenser encore davantage et emprunter toujours davantage pour y arriver. Inutile de dire que la limite de 60 % est mathématiquement impossible à tenir et qu’avant covid 19 nous étions déjà à 100 % et que nous allons être à 112 %. Faire croire que le PIB est une création de richesses permet de tenir un moment mais nécessite l’arrivée de l’autre mot clé, le mot magique provisoire. Ecoutons Bruno Le Maire :

«Nous devons dès que possible et dès que l’économie va redémarrer, réduire cette dette

On arrive à sa solution. C’est l’économie qui va redémarrer comme n’importe quelle créature ; elle va créer des richesses qui nous serviront à rembourser et faire enfin baisser la dette qui ne s’est jamais arrêtée de monter en dépit de sa pseudo-limite à 60 % du PIB. C’est là où les Politiques ont besoin des médias et de l’université pour faire croire au peuple qu’on s’enrichit en dépensant, que l’argent peut tout mais qu’il n’est pas une énergie, qu’en s’approchant du précipice il est à la fois urgent et intelligent de faire un grand pas en avant. Pour ce faire le trio va intervenir, soutenir, investir, toujours avec la fausse énergie monétaire créée par les banques. Ecoutons monsieur le ministre :

« Intervenir et soutenir Air France. Faire en sorte que ce qui est un fleuron industriel français et un symbole aussi, une compagnie aérienne que tout le monde connaît, puisse être soutenue en temps voulu et se redresser rapidement

Air France est aussi à ses yeux une  créature qui va se redresser. C’est le redémarrage de l’économie qui va permettre à Air France de se redresser.

« Investir parce que le grand risque est que l’entreprise n’investisse pas suffisamment à la sortie de la crise. »

Tout est dans l’utilisation de l’énergie monétaire et jamais en utilisant l’énergie humaine que ces ânes bâtés d’entreprises ne savent pas utiliser d’après Bruno Le Maire en n’utilisant pas assez l’énergie monétaire. Anes bâtés est à prendre au sens propre car comme les entreprises sont les seules à avancer, le trio les a chargées d’un bât de plus en plus lourd pour pouvoir continuer à exister sans se remettre en question. Les entreprises, en devant leur donner une partie d’un bénéfice qui n’est jamais que récupération partielle de la richesse du client, plient sous le poids du trio qui veille à ce que les banques soient remboursées avec intérêt de l’argent qu’elles ont fabriqué d’un clic pour le prêter.

La vision est claire : relancer l’économie par la dette puis, grâce à la richesse produite, rembourser progressivement la dette. Relancer l’économie, créer des richesses, rembourser les dettes est le trépied de la mythomanie actuelle où l’on utilise trois verbes actifs, relancer, créer et rembourser, verbes que l’on résume par les deux verbes emprunter et investir, les deux mamelles de la mythomanie.

Il faut comprendre que ce fantasme est né au départ d’une observation parfaitement juste des grandes foires champenoises du XIIIe siècle dont l’activité traduisait réellement la prospérité de la province. Le troc des fruits de l’énergie humaine, en utilisant pour simplifier les échanges, la richesse unanimement reconnue qu’est l’or, montrait par la simple existence de cet échange que les fruits de l’énergie humaine étaient adaptés aux besoins. Compter l’or échangé, c’était à l’époque chiffrer l’utilité de la dépense d’énergie humaine, c’était le PIB que le trio voudrait nous faire croire avoir été inventé au XXe siècle.

Mais en fabriquant des monnaies qui n’ont plus rien à voir avec des richesses préalablement reconnues et en leur faisant remplacer l’or, le négoce n’est plus du tout signe de prospérité. Il n’est plus que fuite en avant. Le négoce est devenu un échange aberrant entre d’un côté, des marchandises de surproduction de machines payées très cher avec de la fausse monnaie, et de l’autre, une fausse monnaie qui vient faire croire que la surproduction est une production de richesses. La fausse énergie monétaire s’échange avec elle-même en étant en plus utilisée à calmer l’inaction de l’énergie humaine. Donc la dette monte inéluctablement et indéfiniment, ne pouvant jamais être remboursée puisqu’elle ne pourrait l’être que par l’énergie humaine que le trio confine ou néglige.

Bernanos écrivait en 1936 « L’homme de ce temps a le cœur dur et la tripe sensible ». Près d’un siècle plus tard tout cela a demeuré et l’homme de ce temps a simplement rajouté deux choses : il a rajouté à l’homme « et la femme » pour satisfaire Marlène et il a rajouté « le cerveau délavé » au cœur dur et à la tripe sensible pour en arriver à confier notre avenir à des demeurés.

Le seul espoir c’est que le trio est demeuré en 1848 et qu’il s’est passé des choses cette année-là.

Réflexion sur le libre-échange

Le libre-échange est la base de l’économie pour toute personne qui s’intéresse à la vie des nations et qui n’est pas protectionniste, mais les Libéraux, sans doute influencés par le nom qu’ils se sont donnés, n’ont plus vu que le mot libre en oubliant le mot échange.

L’échange est pourtant la base de toute vie en commun sachant que cette communauté peut être aussi bien dans le temps que dans l’espace. La communauté dans l’espace est le regroupement de gens qui se ressemblant, se sont assemblés et ont créé ensemble une civilisation et des nations. Ces communautés partagent des mœurs communes. La communauté dans le temps est simplement la simultanéité d’existences de communautés aux mœurs inconnues les unes des autres. Les échanges y sont fondamentalement différents car dans un cas il y a des valeurs communes connues et dans l’autre, si elles existent, ces valeurs communes sont totalement inconnues. Si l’on veut des exemples de ces deux types d’échange, on peut regarder ce qui se passe dans une famille et comment cela s’est passé entre Christophe Collomb et les Indiens d’Amérique qu’il voyait aux Indes et dont le territoire a été appelé America sur le planisphère de 1507 en l’honneur d’Americo Vespucci (Aymeric en français) qui le premier à compris que c’était un nouveau continent. Dans un cas l’échange est du troc, dans l’autre l’échange dépasse l’échange des avoirs et est un échange des êtres. Cela n’a rien à voir. Entre nations l’échange est du troc. A l’intérieur d’une nation l’échange cherche à se rapprocher de l’échange familial.

La monnaie a été utilisée dans les deux types d’échange mais elle n’a pas eu la même utilité.

A l’intérieur des nations la monnaie n’est apparue que parce que certains oubliaient de rendre quand on leur avait donné. La monnaie à l’intérieur des nations est donc un titre de créance sur n’importe quel membre de la nation car elle représente un travail qui est à la fois déjà effectué et utile à la nation. C’est ce qui en limite la quantité. C’est la collectivité qui cherche son euflation, sa bonne quantité de monnaie, ni inflation où il y en a trop, ni déflation où il n’y en a pas assez. Elle ne peut confier la réponse à cette recherche qu’à elle-même, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où la fausse monnaie légale se fabrique à la pelle pour la satisfaction des fausses élites.

Entre nations les monnaies ne sont que des conséquences puisque le fondement est le troc. C’est en chiffrant de part et d’autre avec sa propre monnaie, les deux tas de biens et de services considérés de part et d’autre comme équivalents, que l’on déduit la vraie parité des monnaies. Mais les nations se moquent de la vraie parité des monnaies. Elles trichent en appelant libre-échange un échange non plus entre des biens et des services mais entre des biens et des services d’un seul côté et de la monnaie de l’autre. Elles appellent ces échanges import et export, elles se soumettent à l’Office Mondial du Commerce (OMC) en effaçant l’Office International du Commerce (OIC) qui exigeait dans la Charte de La Havane, signée par tous les pays en 1948, que l’import et l’export s’équilibrent. Avec l’OMC unanimement encensé par les Socialistes et les Libéraux, on échange librement des biens et des services contre de la fausse monnaie légale. Le résultat est que des pays comme la Chine ou l’Allemagne se trouvent créanciers de pays comme les Etats-Unis, la France ou l’Espagne et que le troc se rétablit automatiquement par un abandon de la souveraineté des débiteurs. La réaction des débiteurs peut être la violence et le chantage comme le font les Etats-Unis ou la soumission comme le fait la France ou la Grèce. Dans tous les cas le bon sens est absent et il est navrant de voir les malheureuses banques allemandes incapables de récupérer sur les pays de l’Europe du sud, les milliards qu’elles leur ont prêtés pour que ces pays achètent allemand. En arriver à ce que le port du Pirée ou l’aéroport de Toulouse soit des possessions chinoises, montre bien que la fausse monnaie légale permet d’oublier que seul le troc est valable entre nations et qu’il se reconstitue naturellement par un abandon de soi-même quand on l’a oublié.

Les Libéraux comme les Socialistes l’ont tous oublié. Ils nous entraînent ensemble, tout en faisant semblant de discutailler entre eux, vers un abandon de nous-mêmes. C’est la très saine réaction à cet abandon inacceptable, qui se génère partout actuellement.

Quand on compte les morts, faut-il compter les milliards ?

Un diplomate italien aurait dit « Quand on compte les morts, on ne compte pas les milliards.» La phrase est symptomatique des deux maladies qui nous submergent et qui s’entredéchirent ou s’allient suivant les moments depuis deux siècles au lieu de se laisser toutes les deux soigner.

La première est de compter les morts, de préserver la survie individuelle au détriment de la vie, de faire du principe de précaution, une infantilisation permanente et honorable, de rêver d’une vie collective utopique et assistée, uniquement fondée sur les droits de l’homme, et de faire croire aux individus qu’ils peuvent être responsables sans prendre de risques, avoir des droits sans avoir de devoirs, voter pour le plus malin sans savoir discerner derrière l’apparence. Bref, croire au pays de Cocagne, compter les morts car ils dérangent et les cacher tellement ils sont disgracieux dans un monde qui ne voudrait pas qu’ils existent. Cette maladie fait oublier que la mort fait partie de la vie et que survaloriser la survie c’est brider la vie pour de mauvaises raisons.

La seconde maladie est de confondre production et richesse et de ne plus voir la différence entre du lait et une bouse de vache. Dans cette maladie les machines produisent prétendument, continuellement et sans discernement des richesses. Les symptômes de cette maladie sont la croyance dans le profit sans dommage pour quiconque et dans  la création de richesses par le seul travail, ce que les machines feraient en effet beaucoup mieux que l’homme si c’était vrai. Il se trouve que c’est faux, que le travail ne sait que produire, et que seul le client transforme la production en richesse par l’abandon de son argent. Alors que la vie n’est qu’échange, cette maladie fait croire à la génération spontanée, fait compter les milliards en pensant qu’ils résolvent tous les problèmes sans aucune exception puisque toute production devient richesse.

Ces deux maladies aux innombrables penseurs sont nées au siècle dit benoîtement des Lumières, ont prospéré au XIXe siècle, intellectuellement d’un côté, pratiquement de l’autre, sans avoir besoin de dépenser de l’énergie monétaire puisque ce siècle n’a dépensé sans compter que de l’énergie humaine et n’a pas dévalué la monnaie or. En revanche c’est en comptant sur les milliards grâce à une dévaluation de plus de 99% des monnaies due à la fausse monnaie légale, que ces maladies ont tenté de démontrer toutes les deux au XXe siècle qu’elles n’étaient pas des maladies mais des espérances.

Ces deux maladies, après avoir contaminé avec les résultats que l’on connait, l’une la droite, l’autre la gauche, se sont additionnées au XXIe siècle pour « ensemble » donner Macron et la phrase de ce diplomate italien qui sous couvert de « Quand on compte les morts on ne compte pas les milliards » dit en réalité qu’il faut compter les morts et les milliards, compter sur les milliards pour limiter les morts. Tout le monde compte sur les milliards. D’aucuns pensent les gagner, d’autres pensent les récupérer sur les méchants ou sur les imbéciles, d’autres encore, mieux placés, savent que les banques ne leur refusent rien. Tous attendent la fausse monnaie légale, tels des chiots attendant la pâtée. Tous n’ont d’espoir que dans l’énergie monétaire et tous ont besoin, pour surtout ne pas guérir, de croire et d’exprimer que la monnaie n’est pas une énergie.

Nous pouvons remercier le coronavirus d’éradiquer d’un coup ces deux maladies dont nous sommes malades depuis deux siècles. La convalescence va être rude et les dirigeants de demain seront ceux qui ont réussi à garder en eux-mêmes ce que le système éducatif, atteint des deux maladies, n’a pas réussi à détruire. Le monde des professeurs que l’on trouve aussi bien dans les gouvernements que dans la haute administration, les médias et les dirigeants du CAC 40, tous de plus en plus interchangeables, va très heureusement s’écrouler, malheureusement dans la douleur, au profit d’un monde d’entraîneurs confrontés au réel.

 

La monnaie est une énergie, n’en déplaise aux grincheux

La régularité et l’obstination avec lesquelles certains s’enferment dans le déni de la réalité en refusant que la monnaie soit une énergie, forcent à le démontrer par la méthode scientifique.

La méthode scientifique a été définie par Aristote au 4e siècle avant Jésus-Christ dans ses Seconds Analytiques :

« Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre il n’est pas possible que la chose soit autre chose qu’elle n’est. »

Tout commence donc par connaître la cause de la monnaie.

Tout groupe d’êtres humains a au départ une raison de se trouver ensemble et il organise dans ce but les apports de chacun. Il rend complémentaires les différentes énergies individuelles. Cette organisation a été improprement appelée troc en supposant une simultanéité du don et de sa contrepartie alors que cette simultanéité n’a jamais été habituelle et que l’échange entre les participants passe souvent par l’organisation du groupe. Le don et sa contrepartie, sa contrevaleur, existent pourtant dès la création du groupe (couple, famille, association ou tribu) mais ils ne sont que très rarement concomitants. L’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contredon et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contredon était partout ce qu’il a appelé un «fait social total» à dimensions culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions.

Mais quand la taille du groupe devient importante, la détection de ceux qui oublient de rendre devient difficile et rend obligatoire la simultanéité de la contrepartie. La cause de la monnaie est de répondre à cette nouvelle obligation de simultanéité de la contrepartie qui n’était pas obligatoire auparavant. Il n’y a pas d’exception connue sur toute la surface de la Terre. Substitut du donner-recevoir-rendre que chacun connait dans sa propre famille, la monnaie est comme lui culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique ne pouvant être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Elle est « au service du lien social et elle le nourrit ». C’est le « fait social total »  sur lequel sont fondés tous les systèmes financiers et toutes les civilisations.

Mais pour que la contrepartie ne soit pas un leurre, il faut qu’elle véhicule avec elle le souvenir d’une réelle énergie humaine qui soit véritablement un contredon et non une simple promesse qui n’engage que celui qui y croit. C’est pourquoi toutes les civilisations ont toujours pris comme monnaie une richesse préalablement reconnue qui était forcément le résultat d’un travail humain déjà effectué, des plumes d’oiseaux très rares, du sel, du blé, du bétail, du cuivre, de l’argent ou de l’or. Même les monnaies papier ont toujours été, sans aucune exception jusqu’à l’euro, créées sur une richesse préalablement reconnue. Le système de Law l’était sur la richesse de la Louisiane, les assignats sur les biens confisqués à la noblesse et au clergé, la monnaie-papier de la Grande Catherine sur ses mines de cuivre, le dollar continental sur la livre-sterling, elle-même adossée à l’or, etc etc.

Le dernier lien entre les monnaies et une richesse préalablement reconnue a été défini par les accords de Bretton Woods en 1944. Il a lié toutes les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Mais pendant plus de 25 ans la FED, imitant en cela et en médiocrité Law et les révolutionnaires français, a imprimé frauduleusement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à sa garde. Elle l’a fait pour payer le plan Marshall et les guerres de Corée et du Vietnam. Voyant fondre les réserves d’or de Fort Knox, le président Nixon a été contraint en 1971 de rompre le lien entre les monnaies et la richesse préalablement constatée qu’était l’or. Depuis cette date, et contrairement aux billets de la rue Quincampoix et aux assignats qui ont eu le bon goût de disparaitre humblement lorsqu’ils ne valaient plus rien, le dollar continue pour l’instant à être reconnu comme ayant une valeur, les Américains vivant facilement le rêve de posséder toute la richesse du monde. En Europe, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, on a, à l’extrême fin du deuxième millénaire, créé une monnaie, l’euro, qui n’est liée à aucune richesse préexistante et qui n’a comme contrepartie que d’autres monnaies qui avaient été déconnectées de toute richesse préexistante plus de 25 ans avant. Ce tour de passe-passe nous a fait oublier que la monnaie est l’étalon culturel de la richesse. C’est l’énergie du groupe, l’énergie sociale fondée sur l’énergie individuelle qu’est le travail.

Il faut maintenant pour respecter la méthode scientifique, montrer qu’il n’est pas possible que la monnaie soit autre chose. Il faut pour cela commencer par écouter ce qu’il en est dit.

L’université dit qu’au début était le troc et qu’un jour c’est devenu trop compliqué et que l’on a inventé la monnaie. Que ceux qui vivent les échanges dans leur couple, leur famille, leur groupe d’amis ou leurs associations comme du troc, creusent cette voie. Les enfants ne mangent-ils que s’ils ont rangé leur chambre ? Ne fait-on les courses que si le ménage est fait ? Faut-il inventer une monnaie familiale pour tout simplifier ? On constate à l’évidence que cette voie est fausse et indéfendable bien qu’omniprésente et assénée sans explications comme une vérité indiscutable ! Le troc n’a jamais existé où que ce soit à l’intérieur d’un groupe cohérent et il n’existe au contraire qu’entre des gens ou des groupes qui ont toutes les raisons de se méfier les uns des autres. Dans la méfiance chacun valorise avec sa propre monnaie les marchandises à échanger et si chacun pense que les deux tas ont la même valeur, l’échange peut se faire et donne au passage le vrai taux de change entre les deux monnaies. Sans cela, le taux de change est laissé aux spéculateurs comme c’est le cas actuellement.

Si on tend l’oreille pour percevoir ce qui est dit sur la monnaie, on entend aussi chez tous ceux qui n’étudient pas vraiment la monnaie, que la monnaie est une convention, une marchandise, un signe, une institution, un artefact, un contrat mais chaque fois, à la moindre demande d’explication, on retombe dans l’échange et l’idée de troc instillée consciencieusement dans les esprits par l’université. C’est un travail de longue haleine de relier dans l’esprit de nos concitoyens la monnaie et le donner-recevoir-rendre de l’énergie humaine.

Il faut bien sûr rester attentif à toute nouvelle explication qui n’aurait encore jamais été proposée et qui donnerait une autre cause à la monnaie mais dans l’attente, on peut déjà observer les dégâts que produit le déni de la réalité énergétique de la monnaie et l’oubli volontaire de ce dont cette énergie est la contrepartie.

Tout a été fait pour oublier que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine déjà constatée comme l’électricité n’est qu’un véhicule d’énergie fossile, éolienne ou nucléaire déjà utilisée. On parle pourtant facilement d’énergie électrique alors que la notion d’énergie monétaire est dogmatiquement écartée. Serait-elle trop dérangeante ? Il est pourtant facilement observable que, de même que l’énergie nucléaire transforme l’énergie de l’uranium en énergie calorique puis en énergie électrique, l’énergie monétaire transforme l’énergie humaine en tout ce que nous achetons et que nous transformons en richesses en les achetant. Sans nos achats, sans cette transformation, tout resterait comme la bouse de vache, production ne devenant pas richesse. Toute énergie a besoin de convertisseurs et les convertisseurs d’énergie monétaire en richesses utilisables sont les commerçants. Qu’on l’accepte ou non, la monnaie, quand elle est une vraie monnaie, est un vecteur d’énergie humaine qu’elle a stockée.

Malheureusement personne n’a jamais défini la monnaie si ce n’est en lui collant un des mots précédemment cités, tous aussi vagues les uns que les autres. On ne présente la monnaie que par ses utilisations dont les trois principales ont été données par Aristote : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. C’est un peu comme si, pour définir l’électricité, on se contentait de dire que c’est ce qui éclaire, ce qui chauffe et ce qui fait bouger les TGV. Cela ferait sourire mais il n’étonne personne que l’on ne présente la monnaie que par trois de ses utilisations sans jamais la définir. N’est-ce pas cela qui est étonnant ? Chacun semble dire : si Aristote n’a pas jugé utile de définir la monnaie, qui suis-je pour vouloir la définir ? Quitte à sembler manquer d’humilité je regrette que si peu de gens soient conscients que la monnaie est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise. Ce titre de créance est causé par l’énergie humaine qui a été préalablement utilement dépensée pour que le groupe puisse créer une monnaie en souvenir de ce bon travail. Le le groupe voit alors la monnaie comme une richesse par l’énergie humaine qu’elle véhicule. L’oubli de cette réalité empêche l’argent de remplir, par sa rareté, son rôle naturel de facteur limitant des fantasmes humains. L’oubli de la rareté du bon argent et sa prolifération néfaste s’appelait encore il y a 50 ans dans les écoles de commerce et à l’université, l’inflation, le gonflement non justifié de la masse monétaire qui enfle. Ce mot a complètement changé de sens en moins de 50 ans pour devenir la hausse des prix. Or la hausse des prix n’est que la conséquence naturelle de la vraie inflation et sa contrepartie. La vraie inflation ne dérange plus personne puisque nous  n’avons plus le mot simple qui en parlait. C’est un peu comme si on ne disait plus « J’ai mal à la tête » mais « Je prends de l’aspirine ». Cela détourne l’attention de l’essentiel. Il serait intéressant de retrouver qui a été à l’initiative de ce changement de sens dans les années 70. Le frein monétaire dû à la rareté de la monnaie est parfaitement naturel puisqu’il n’est que le souvenir de la limite naturelle de l’énergie humaine qu’est la fatigue. Son abandon a autorisé, sans en être la cause qu’il faut évidemment analyser par ailleurs, l’arrivée concomitante des libéraux-libertaires et d’un emballement économique gaspilleur des ressources naturelles de la Terre. Autrement dit, c’est parce que notre médiocrité a oublié que la bonne monnaie ne s’obtient que par une énergie humaine préalablement dépensée, et qu’elle est donc rare par définition, que nous avons ouvert la boite de Pandore de toutes les folies occidentales actuelles que les bobos de la politique et des médias encensent.

Les banques ont vécu notre médiocrité comme leur chance et elles l’ont flattée par l’invention au XXe siècle de la monnaie-dette qui est une fausse monnaie légale que les banques justifient en disant qu’elles la détruisent quand on la leur rend. Elles considèrent comme insignifiants les dégâts que cette fausse monnaie crée pendant son existence, durée d’existence qui s’allonge tous les jours avec la montée exponentielle permanente de la dette mondiale qui se chiffre déjà aujourd’hui en centaines de milliers de milliards de dollars ou d’euros. Les banques ont abandonné leur métier traditionnel de prêter sur gages à des riches, l’argent d’autres riches, ce qui avait toujours été le cas, pour se mettre à prêter à tout le monde sur richesses futures fantasmées, ce qui est imbécile, vicieux et qui sera forcément un jour criminalisé.

Pour que le fantasme puisse être vécu comme une réalité, il a fallu d’abord faire croire à la magie d’une création de richesses et à une valeur ajoutée par les entreprises en confondant volontairement production et richesse. Pourtant, si l’investisseur et le travailleur créent ensemble une production comme la vache crée des veaux, du lait et des bouses, c’est le client qui transforme la production en richesse en l’échangeant contre son argent. Il n’y a pas de création de richesses, il n’y a que des échanges entre une production que l’on espère être une richesse et de l’argent qui est une richesse déjà reconnue et qui transforme la production en richesse. Mais pour faire croire à la création de richesse, on a amplifié le mouvement de fabrication de fausse monnaie pour que toute production devienne richesse en étant achetée. Tout est devenu manipulation des esprits. On a inventé le fameux PIB (produit intérieur brut), traduction servile du Gross Domestic Product en additionnant toutes les dépenses, qu’elles soient de consommation ou d’investissement avec l’idée aussi géniale que mensongère de l’appeler produit et de faire croire partout que c’est un revenu ! Les Politiques et les médias utilisent même pour leurs projets des pourcentages de PIB qu’ils voient comme un revenu sans se rendre compte qu’ils voudraient utiliser une deuxième fois ce qui a déjà été dépensé.

On a aussi inséré dans les esprits que le profit était la part individuelle d’une corne d’abondance imaginaire d’un pays de Cocagne fantasmé. Pour cela il a fallu faire oublier que la vie n’est qu’échange et que tout profit est mathématiquement compensé par un appauvrissement quelque part, volontaire ou forcé. Tout cela est conséquence du refus de voir que la monnaie est une énergie.

Bien pire, et ce que la fausse élite médiatico-politique ne veut surtout pas voir, c’est que la réalité s’impose d’elle-même naturellement partout. Toute la fausse monnaie créée par les banques, toute cette énergie factice cherche sa source énergétique humaine. Elle réinvente l’esclavage sous toutes ses formes avec une discrétion redoutable : l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette, et l’esclavage ici et maintenant qui est à la fois la paupérisation des classes moyennes et l’immigration souhaitée par des responsables à courte vue. Et cette fausse élite a eu le culot de créer une journée annuelle contre l’esclavage pendant qu’elle le recréait elle-même par incompétence.

Quand proposera-t-on au peuple une cohérence dans laquelle il pourra s’épanouir ? Quand l’économie arrêtera-t-elle de se croire la science utopique de la création et de la répartition des richesses pour se reconnaître l’organisation des énergies humaines où le chômage démontre combien elle est actuellement défaillante ? Quand reconnaîtra-t-on que l’organisation des énergies humaines ne peut se faire sans parfaite maîtrise de l’énergie sociale qu’est l’argent ? Maîtriser la monnaie n’est-ce pas à la fois comprendre sa raison d’être et vérifier qu’elle n’est pas détournée de sa mission ? Des personnalités comme Valérie Bugault, Charles Gave, Jean-Marc Jancovici ou Charles Sannat, et sûrement bien d’autres de toutes générations qui cumulent, chacun dans son domaine, intelligence et bon sens, ce qui n’est malheureusement pas si fréquent, ne deviendraient-ils pas carrément efficaces s’ils avaient l’heur d’intégrer à leur réflexion le frein social terriblement puissant qu’est la monnaie quand elle est vraie et quand la fausse monnaie des banques n’accélère pas notre marche à l’abîme ?

La caverne de Platon n’en cacherait-elle pas d’autres ?

Qui ne connait la caverne de Platon où des hommes enchaînés et ne pouvant tourner la tête, ne voient sur la paroi devant eux que des ombres dont les leurs, la lumière ne provenant que d’un feu allumé derrière eux ? Ils sont convaincus de voir la réalité. Dans cette allégorie un homme est détaché, retrouve la lumière du soleil, s’y habitue très difficilement et, voulant en faire profiter ses anciens compagnons, retourne les voir. Ses compagnons, plutôt que de se réjouir de son retour avec ses nouvelles connaissances, le tue pour conserver leurs fausses vérités que l’habitude a rendues rassurantes.

On oublie facilement que Platon, en un paragraphe très important et insuffisamment commenté, décrit la difficulté qu’a cet homme à supporter de prime abord la lumière du soleil. L’homme commence par ne regarder que les ombres, puis les reflets dans l’eau et ce qui n’est éclairé que par la lune et les étoiles. Il commence par s’enfermer lui-même dans de nouvelles cavernes mentales pour ne pas être aveuglé, cavernes dont il ne sort que par la permanence, l’insistance et la nouvelle habitude du soleil. Ces autres cavernes proviennent toutes de l’importance exagérée donnée à certains éléments par incapacité à voir l’ensemble avec tous ses autres éléments.

Nous qui avons tendance à sourire des pauvres hommes enchaînés dans la caverne, ne devrions-nous pas nous demander si nous sommes bien dans le réel et si nous ne sommes pas dans une nouvelle caverne ? Notre médiocrité n’aurait-elle pas, en profitant de notre liberté, construit cette caverne où la dérision, le sarcasme et la violence ont remplacé la joie de vivre ? Ne l’aurions-nous pas fait pour nous protéger d’une vérité trop éblouissante ? De quel outil disposons-nous pour le savoir ?

C’est la cohérence générale qui permet de savoir si nous sommes ou non dans une caverne. Que ce soit celle de Platon ou l’une des nouvelles cavernes que la classe politique nous crée pour ne pas avoir à affronter trop vite une réalité pénible, aucune ne résiste à une analyse globale. Il était en effet incohérent que les hommes de la caverne aient été enchaînés et incapables de se retourner. Mais il était encore incohérent de se contenter des ombres ou des reflets dans l’eau pour avoir une idée de l’ensemble. Il est toujours incohérent d’entendre en permanence depuis 50 ans la classe politique nous seriner le même « La France va mieux » quand elle tient les rênes et « La France est malade » quand elles lui ont été retirées. Pendant ce jeu médical incohérent, les hôpitaux ferment, les gendarmeries ferment, les postes ferment, les écoles ferment, les routes se dégradent, les médicaments sont de moins en moins remboursés et le niveau de vie baisse absolument partout à l’exclusion des prêtres du système pour qui cela va en effet continuellement de mieux en mieux, qu’ils soient d’un bord, de l’autre ou d’ailleurs. Le malheur est que, pour ne pas être tués, ils ne proposent tous que de nouvelles cavernes, celles de leurs idéologies, toutes restreignant la réalité aux éléments dont ils voient le reflet dans leurs mares. Bientôt chacun aura sa propre mare, aussi incohérente par simplisme que celle de son voisin. On cherche en vain l’exception car la réalité est devenue trop éblouissante, trop aveuglante et celui qui se risquerait à la regarder serait probablement tué.

Chaque parti occulte les réalités qui le dérangent car elles révèlent l’incohérence  de son idéologie. Quand il est au pouvoir il appelle « réformes nécessaires » les obligations et les interdictions qu’il promulgue par des lois qui ne représentent plus le désir des peuples mais l’imposition de l’incohérence souhaitée. La multiplicité des obligations et des interdictions est le signe que nous sommes dans une caverne, dans un équilibre instable, comme le château de cartes ou le funambule, qui ne tient que par des obligations et des interdictions. L’équilibre stable, comme la pomme au bout de sa branche ou le manteau au porte-manteau, n’a besoin de rien puisqu’il revient tout seul s’il est dérangé.

Les réalités volontairement occultées sont de deux sortes : les mineures dont l’éclairage est encore envisageable sans que celui qui sort une réalité du boisseau, soit à l’instant même voué aux Gémonies et pendu au réverbère, et les majeures dont on fait même des lois pour déclarer la réalité illégale tellement elles sont dérangeantes.

Voyons d’abord quelques réalités mineures.

La réalité est que la croissance économique est le synonyme parfait mais bien caché, de l’augmentation des dépenses sans jamais se préoccuper de l’origine de l’argent dépensé. Cette croissance se fait aussi bien avec de l’argent durement gagné qu’avec de l’argent emprunté et irremboursable. Cette réalité est soigneusement occultée dans la caverne libérale.

La réalité est que personne n’a jamais fait le lien entre les gaz à effet de serre et le mouvement des cyclones et des anticyclones, responsable du climat. Ce mouvement est toujours constaté mais jamais expliqué car on n’en connait pas l’origine. Cette réalité est soigneusement occultée dans la caverne écologiste.

La réalité est que la richesse n’est qu’un regard qui n’est pas le même dans les différentes civilisations et qui est par définition inchiffrable comme la justice et la clarté. Chaque civilisation a ses riches qui le sont parce que leur richesse a été reconnue. Ceux qui la chiffrent ne sont que des hâbleurs, des jaloux ou des agitateurs. Cette réalité est soigneusement occultée dans la caverne socialiste.

Si l’on passe aux réalités majeures, on rentre en terrain miné car, dans toutes les cavernes, elles sont dissimulées. Des lois sont même faites avec constance pour décréter que les réalités sont illégales. La dernière en date est la loi Avia contre la haine, la haine étant suffisamment vague pour pouvoir servir de couperet à ceux qui n’aimeraient pas ce pauvre Macron ou qui vivraient mal la progression de l’islam en terres chrétiennes, ou encore qui ne voudraient pas d’une immigration ne souhaitant pas s’assimiler.

Osons tout de même en faire l’expérience et vérifions ensemble que la lumière de la réalité est facilement insupportable à certains.

La réalité est que seule une petite fraction du peuple est apte à faire des études longues. La stupidité d’une réussite au bac de 80% ou plus des candidats a bien sûr rendu cet examen sans aucune valeur, mais il a surtout bloqué à très grand frais une partie importante de la population dans des universités dont elle sort formatée, déresponsabilisée, contente d’elle-même, perdue, très souvent inutile et pourvoyeuse de Pôle emploi. L’ancien ministre de l’Éducation nationale Claude Allegre était conscient du coût exorbitant de son administration (avec pourtant des salaires individuels des professeurs notoirement trop bas)  quand il disait en 2011 dans le Point «L’Armée rouge, à laquelle on comparait volontiers l’Éducation nationale en raison de sa masse…». Ce coût est d’autant plus surprenant que peu d’adultes disent avoir appris à l’université, ce qui leur sert dans leur travail. Ils y ont appris la plupart du temps une culture générale qui était auparavant donnée par les familles, le goût agréable mais malheureusement durable de l’oisiveté et ils y ont surtout été préparés à croire en un monde onirique peuplé de consommateurs donnant aux machines le rôle de production de richesses. Ils y ont été formatés à l’irresponsabilité de la formule «Je donne une partie de mon temps et je dois en vivre bien.», fausse vérité présente dans toutes les cavernes politiques.

La réalité c’est qu’une petite minorité a accaparé le mot république qui n’est que la chose commune en latin et qui a comme différentes formes, la monarchie (le gouvernement par un seul), l’oligarchie (le gouvernement par un groupe) et la démocratie (le gouvernement par le peuple). Cette petite minorité a réduit la république à une oligarchie présentée comme une démocratie alors qu’elle n’est de plus en plus qu’une monarchie. Cette réduction, cette falsification et cette soumission se sont faites avec la complicité active des medias et de l’Éducation nationale qui, à force de faire des éclairages incomplets et biaisés, à force de surexposer des éléments isolés, arrivent à faire croire que mensonge est vérité, que minorité est majoritaire, que l’approche du même beau, du même bien et du même vrai, n’est plus la base essentielle d’une civilisation. Pour faire tenir cet équilibre instable cette petite minorité achète très cher l’affect du peuple dans ce qu’elle appelle une campagne électorale et se gargarise ensuite d’avoir reçu mandat. Cherchant à ratisser large pour garder le pouvoir elle survalorise et flatte toutes les minorités, en donnant l’impression qu’elle accepte leurs dictatures et leur entrée sans cesse croissante dans ses propres rangs. Tous ces VRP de la fausse vérité sont présents dans toutes les cavernes politiques.

La réalité est que les femmes et les hommes sont égaux mais non identiques. Ils sont complémentaires aussi bien physiquement que mentalement. Aucun n’est complet et leur collaboration est vitale. Dans toutes les civilisations connues, la femme est le quotidien quand l’homme est le référent. Chacun a d’abord le devoir de son état, puis son devoir de citoyen et enfin le devoir d’équilibrer les deux premiers pour construire son bonheur personnel. Le premier devoir des femmes est la perpétuation de l’espèce et de chaque race si l’on croit à l’intérêt de la biodiversité en ne la limitant pas au végétal et à l’animal. Toute femme qui a au moins trois enfants remplit ce devoir, toute femme qui en a deux, un ou zéro ne le remplit pas, même si certaines n’y sont pour rien, ce qui explique que 211 enfants soient en moyenne nécessaires par 100 femmes pour le simple renouvellement de la population. L’apport des hommes dans le renouvellement est presque insignifiant, grossesse et accouchement ne connaissant pas la parité. Le premier devoir des hommes est d’aller travailler pour rapporter l’argent nécessaire au logement, à la nourriture et au bien-être des femmes et des enfants. Si le devoir de citoyen est le même pour les femmes et les hommes en tant qu’électeur, le devoir d’équilibre est complètement différent car pour la femme ce sera sortir de chez elle pour se sentir utile à la société, alors que celui de l’homme sera plutôt d’être avec ses enfants. La vie professionnelle remplit chez l’homme le devoir de son état alors qu’elle remplit chez la femme son devoir d’équilibre, ce qui rend aberrant la notion même de parité professionnelle tellement à la mode dans certaines cavernes. Les femmes, approuvées par tous les hommes du système, ne remplissent plus leur premier devoir, de San Francisco à l’Oural. Elles participent involontairement avec l’immigration et les machines au remplacement des hommes dans le travail. Cela entraîne la baisse du pouvoir d’achat des salaires souhaitée par un patronat à courte vue. Toujours involontairement elles participent à l’incohérence actuelle qui fait grimper les valeurs refuges, or, œuvres d’art et immobilier, et par ricochet les loyers. Il devient impossible d’avoir des enfants dans un appartement en ville et les rémunérations sont tellement basses que deux salaires deviennent nécessaires pour survivre correctement. Cette réalité est occultée dans toutes les cavernes politiques sans exception car elles doivent toutes flatter l’affect de leurs électeurs… et de leurs électrices.

Mais pour en revenir à la caverne de Platon, l’homme qui en est sorti a eu la chance de ne pas rester enfermé dans ses cavernes mentales d’ombres, de flaques d’eau et de clair de lune. Cette chance nous a été retirée par l’invention très récente de la monnaie-dette qui permet tout, en cassant tous les freins. La monnaie-dette permet d’investir en empruntant pour acheter des machines qui auront une production qu’un client viendra reconnaître comme une richesse en l’achetant. Pour une seule richesse la collectivité aura dépensé deux fois, une fois pour investir et une seconde fois pour acheter. Ne soyons pas surpris que la dette mondiale ne fasse que grimper et se chiffre maintenant en centaines de milliers de milliards de dollars ou d’euros évidemment irremboursables. Cette réalité-là est pour beaucoup la plus insupportable de toutes car la regarder brûle leurs yeux. Ils préfèrent oublier les deux vérités de base de l’économie qui sont qu’un peuple ne peut consommer que ce qu’il produit et que tout commerce international honnête ne peut être qu’un troc.

La France est divisée entre le bon sens perdu des Gilets jaunes confrontés aux réalités et l’intelligence brillante et méprisante de Macron et de ses affidés qui s’enferment dans des cavernes de plus en plus sophistiquées. L’intelligence ayant refusé de se laisser policer par le bon sens, l’affrontement a commencé et le bon sens gagnera comme toujours.

Mais à quel prix et en combien de temps ?

 

 

 

 

 

Nous nous sommes tous enrichis !!!???

« Nous nous sommes tous enrichis puisque le PIB mondial par habitant s’établissait à 452,7 dollars américains en 1960 et à 11 312 en 2018. » est la phrase que le journaliste Michel Faure a écrite sur Contrepoints aujourd’hui, 18 janvier 2020, dans un article commençant par « Tout va bien mais nous allons mal. » présenté comme un « paradoxe français qu’illustre la baisse de la natalité française ».

Ce paradoxe apparent est en effet dans toutes les têtes. Personne ne met sérieusement en doute le fait que nous allons mal et la doxa a réussi à mettre dans toutes les têtes que le PIB est une mesure de la production de richesse et donc de l’enrichissement des peuples. De droite à gauche, des Libéraux aux Socialistes, des Nationalistes aux Mondialistes en passant par les Européistes, tout le monde critique le PIB mais en prend des pourcentages pour les dépenser intelligemment ou pour expliquer comment les Politiques en place gaspillent cette manne et comment ils devraient l’utiliser.

Rappelons encore une fois que le PIB mesure l’activité de négoce. L’INSEE le faisait de trois façons, en chiffrant ce qui était vendu, en comptant ce qui était dépensé et en additionnant les ventes. Elle le fait aujourd’hui d’une façon totalement absconse aux ordres du pouvoir en place, en allant même jusqu’à la stupidité absolue, indigne des polytechniciens qui l’animent, de compter le solde du commerce extérieur dans la seconde façon mais pas dans la première et la troisième.

Appeler produit ce qui n’est qu’une dépense est évidemment une ânerie mais pourquoi donc cette ânerie est présentée partout comme une vérité première en reléguant les discussions des vrais problèmes sur des détails tous faussés ?

La réponse est la somme de deux fausses évidences matraquées par l’université, les Politiques, les médias et ce qui nous sert actuellement d’intellectuels : les entreprises créent de la richesse et la monnaie n’est qu’une institution créée pour faciliter les échanges.

Les entreprises produisent des biens et des services en utilisant l’énergie humaine de leurs salariés et l’énergie monétaire de leurs actionnaires. C’est l’utilisation de ces deux énergies (forces en action) qui donne la dynamique (force en puissance) des entreprises. Leurs productions peuvent êtres des richesses, des déchets, des encombrants ou des problèmes. De même que la vache fait des veaux, du lait, du méthane et des bouses, les entreprises produisent souvent à la fois des richesses, des déchets et des problèmes. Seul le client vient transformer une partie de la production des entreprises en richesse en l’achetant, c’est-à-dire en l’échangeant avec de la monnaie, richesse préexistante. C’est cet échange et uniquement cet échange qui est additionné dans le PIB. Le PIB n’est pas le moins du monde un produit, ni une production, encore moins une création, mais l’addition de tous les constats, chiffrés par la dépense des clients, que les entreprises produisent aussi des richesses à côté des déchets et des problèmes que leurs productions induisent. Ce ne sont que les clients qui transforment par leurs dépenses certaines productions en richesses. Sur-éclairer la production de richesses des entreprises en sous-éclairant à la fois la production de déchets et de problèmes ainsi que la dépense des clients qui a seule transformé la production en richesse, permet de créer la fausse évidence pourtant unanimement admise que les entreprises créent des richesses que l’on va pouvoir, et même devoir d’après certains, se partager.

Mais la stupidité de croire pouvoir dépenser parce que des clients ont préalablement déjà dépensé, n’est rendue possible que par l’autre fausse évidence que la monnaie n’est qu’une institution destinée à faciliter les échanges, autrement dit à faire du PIB et à se croire riche.

Faut-il encore une fois rappeler que la monnaie n’est qu’un titre de créance sur n’importe lequel des membres du groupe qui l’utilise et que ce titre doit avoir la raison d’être qu’une richesse a été préalablement réellement créée aux yeux de ce groupe ? La monnaie n’a de sens  que dans un groupe cohérent et sa quantité suit et ne peut précéder la création de richesse par ce groupe qui utilise pour cela son énergie humaine et son énergie monétaire déjà stockée. C’est la rareté de la monnaie ou son absence qui force les peuples à affronter leurs problèmes, ce dont ils n’ont pas forcément naturellement envie. Nous faisons actuellement exactement l’inverse en remerciant les  banques de créer sans fin et sans raison de la monnaie si ce n’est de faire du PIB en dépensant ou en « investissant », ce qui est le nouveau nom d’une dépense que l’on décrète à priori intelligente. Cela nous permet surtout de n’affronter aucun problème et de nous en sentir très mal car notre bon sens n’est pas encore complètement mort.

On attend le Politique qui utilisera enfin ses talents de bonimenteur pour expliquer la réalité et montrer enfin les vrais problèmes tous dissimulés derrière le paravent onirique du PIB.

Le trépied mensonger de l’incohérence du pouvoir économique

Star trek, Matrix, Men in black, Star wars, Game of Thrones ou Harry Potter, les Anglo-Saxons et leurs obligés européens nous ont entraînés dans des mondes de science-fiction qui sont tous plaisants par la gratuité des énergies utilisées. En nous y projetant nous avons la très agréable sensation de nous sentir des dieux; mieux que des dieux, des hommes qui terrassent les dieux !

Ce ne serait qu’un agréable divertissement si parallèlement les mêmes Anglo-Saxons n’avaient pas inventé, diffusé puis imposé la notion d’investissement, l’idée d’une énergie gratuite appelée monnaie qui permet de rendre apparemment crédibles et atteignables tous nos fantasmes. Ils nous ont appris à geindre qu’il ne nous manque que les moyens. Seule la montée sans fin de la dette nous fait croire réaliste le regard que nous portons sur nous-mêmes. Seul l’aveuglement paresseux des intellectuels autorise notre apathie.

C’est toujours à la fin d’un système que l’on voit que ses failles sont béantes. Le XVIIIe siècle nous a fait croire avec Montesquieu que le pouvoir pouvait se diviser entre ceux qui font les lois, ceux qui les appliquent et ceux qui sanctionnent leur non-respect. Il n’a pas remarqué que ces trois sous-pouvoirs qu’il rêvait indépendants, dépendaient en fait tous les trois de l’air du temps et n’ont jamais été nulle part indépendants. Ils ne sont d’ailleurs jamais identiques et varient aussi bien dans le temps que dans l’espace. Dans la réalité c’est LE pouvoir qui nomme toujours et partout les parlementaires, les gouvernants et les juges. La façon dont il le fait évolue et il le fait ouvertement ou  plus subtilement voire insidieusement selon les lieux et les époques, mais toujours et partout le pouvoir a été unique.

Jusqu’à très récemment le pouvoir était politique, conquis et conservé par la force, ne s’occupant généralement que de son bon plaisir et plus rarement de son devoir, toujours vu par lui-même. Louis XIV, Robespierre, Napoléon, Hitler ou Staline nommaient de fait les parlementaires, les ministres et les magistrats mais leur personnalisation les a abattus de leur vivant ou après leur mort.

L’arrivée des médias, l’anonymat de l’argent, sa circulation sans frein scandaleusement imposée par Bruxelles et les paradis fiscaux ont donné par bêtise le pouvoir à la finance qui aujourd’hui croit gérer le monde. Le pouvoir économique, comme ses prédécesseurs, choisit son législatif, son exécutif et son judiciaire dont quelques exemplaires, façon village gaulois d’Astérix, cherchent encore à se croire indépendants et pour certains, rarissimes, le sont vraiment. La majorité ressemble à notre Président, serviteur zélé du vrai pouvoir qui le récompense largement.

Ceci n’aurait pas une vraie importance si le pouvoir économique était cohérent car aucun pouvoir n’a jamais été admirable.

Les intellectuels, ceux que le pouvoir laisse s’exprimer, soit le défendent soit ne fulminent que contre les intérêts matériels de ce pouvoir économique qui s’en moque éperdument. Le pouvoir en réponse, se contente d’amuser le peuple et de flatter ses émotions pour qu’il ne se réveille pas. Quasiment personne ne dénonce l’incohérence de ce pouvoir économique qui tue les peuples pour survivre encore un moment.

Ce véritable génocide est fondé sur des mensonges soigneusement insérés à grand frais dans les têtes par l’éducation nationale, les médias et les intellectuels en cour.

L’argent n’est pas une énergie, l’argent est gratuit, l’argent peut tout. Ce trépied mensonger de l’incohérence est appelé intelligence par le libéralisme, l’université et une majorité d’intellectuels. Chacun ressent pourtant sans jamais l’exprimer que cette intelligence collective est idiote et ne pousse qu’à se replier sur soi. Le résultat est un individualisme forcené puisque la collectivité a donné le pouvoir à l’incohérence. Comment lui faire confiance en quoi que ce soit ?

Nous pouvons reprocher à juste titre aux gouvernants de ne penser qu’à eux, aux parlementaires de ne penser qu’à eux, aux magistrats de ne penser qu’à eux, à nos concitoyens de ne penser qu’à eux. Mais peut-on arrêter un fleuve dont on ne tarit pas la source ? La réponse est évidemment négative et rien ne pourra bouger avant que nous ne tombions tous d’accord sur le fait que :

L’argent est une énergie, l’argent n’est pas gratuit et c’est parce que l’argent peut tout que sa source doit être claire mais avec un débit dont la limite est connue, comprise et acceptée. Nous en sommes pour l’instant très loin et nous avons donné le pouvoir à ceux qui ont intérêt à ce que nous n’en prenions pas conscience. Cette prise de conscience (la science commune) est pourtant le passage obligé de notre redressement.

Nous vivons actuellement une course contre la montre entre d’une part les frémissements de bon sens qui soulèvent les peuples avec un constat général d’une attente anxieuse, et d’autre part la guerre qui viendra remettre comme d’habitude les pendules à l’heure avec son cortège de malheurs.

Que de gens qui se croient celui que le peuple attend ! Mais où sont donc ceux qui veulent d’abord comprendre sans tout caricaturer  ?

La retraite, entonnoir de tous les problèmes d’une société

La retraite est un résultat et, comme l’étymologie de résultat l’indique (sauter en arrière), c’est par une étude de ce qui précède que l’on peut envisager d’y voir clair.

Or nous vivons dans une société qui, non seulement a perdu ses repères en se contentant puérilement des droits de l’homme (ou malicieusement pour certains voire perfidement), mais s’est organisée sur des erreurs multiples et cumulées, fondées sur des absences de définitions claires de la richesse et de la monnaie.

La confusion entre production et richesse a fait survaloriser les entreprises que l’on bichonne stupidement depuis un siècle tout en leur demandant de prendre en charge la protection sociale du peuple, ce qui n’est en aucun cas leur raison d’être qui est de produire autre chose que des déchets, des embarras ou des problèmes.

C’est l’absence générale de cohérence qui caractérise actuellement notre civilisation et qui génère des idéologies partisanes incohérentes qui s’affrontent sans aucune chance de se comprendre puisqu’elles sont toutes incompréhensibles. Il ne peut y avoir que des alliances de circonstances façon programme commun, rassemblement des droites ou actuellement macronie.

Essayons d’y voir clair dans ce bourbier.

Tout commence par une absence de définition claire de la monnaie. Depuis Aristote on ne parle de la monnaie que par ses utilités (trois selon lui) ou par sa catégorie (signe, marchandise, symbole, contrat, institution) sur laquelle personne n’est d’accord. Depuis deux millénaires on glose sur quelque chose que l’on a renoncé à définir, ce qui autorise à en dire à peu près n’importe quoi. Tentons une vraie définition. La monnaie est un titre de créance sur n’importe quel membre du peuple qui utilise cette monnaie. Faut-il rappeler que monnaie comme monument  vient de moneo forme latine causative de la racine grecque men de la mémoire ? La cause de la monnaie comme du monument est de se souvenir. Ce souvenir, cause de la monnaie, c’est la création de richesse qui a été faite antérieurement et dont la valeur est constatée par la création de monnaie. La monnaie ne peut donc être qu’une richesse reconnue comme l’or ou l’argent ou que le substitut d’une richesse déjà existante. Toute autre monnaie est une fausse monnaie totalement illicite même si elle est légale. L’euro est la première monnaie dans toute l’histoire de l’humanité à avoir été créé hors cette obligation. Il a été créé pour se substituer à des monnaies qui avaient été déconnectées de toute richesse réelle par un président américain trente ans auparavant.

Le problème est encore compliqué par le fait que la richesse est une notion purement culturelle dont la réalité comme la valorisation ne dépend  que du regard de chaque culture. Par conséquent une société cohérente multiculturelle ne peut pas avoir une seule monnaie; elle doit en avoir autant que de cultures. Dans notre société qui par idéologie veut à la fois être multiculturelle et avoir une monnaie, deux fausses solutions se font jour sans aucun espoir de réconciliation ni de solution de quoi que ce soit. A un extrême la monnaie mondiale qui se veut unique comme le dollar ou les droits de tirage spéciaux du FMI et qui prône une monoculture anglo-saxonne conquérante quoique moribonde. Et à l’autre extrême l’éparpillement des monnaies conceptuelles ou des Systèmes d’Echange Local qui partent de la vraie richesse d’une culture mais qui laisse tous les problèmes collectifs difficiles à la charge d’un système qu’ils combattent. Au milieu l’euro qui, fondé sur le vide, veut jouer au dollar ou les cryptomonnaies qui tentent sans aucune chance de succès d’être à la fois mondiales et multiculturelles.

Alors que faire ?

Seule la cohérence du groupe et sa culture permettent de définir ce qu’est pour lui une richesse, ce qui est vu comme bien, beau ou bon. La cohérence culturelle est à la base de l’approche de la richesse qui elle-même est le regard qu’un peuple jette sur lui-même. C’est le lien fondamental entre la culture et l’économie.

C’est par l’étude des incohérences actuelles que doit débuter le chemin vers la cohérence, tellement nous avons été formatés à les vivre comme normales et même comme évidentes  et non discutables.

L’incohérence de base, mère de toutes les autres, est que les entreprises créent de la richesse.

Une entreprise est un assemblage d’énergies, humaines et monétaires, qui a été constitué pour produire. Mais de même qu’une vache produit du lait, des veaux, des bouses, de l’urine et du méthane, l’entreprise produit des biens ou des services qui peuvent être aussi bien des richesses que des déchets, des embarras ou des problèmes. Ce qu’elle produit est reconnu comme richesse si un client vient s’appauvrir pour l’acheter et donc uniquement si la production peut être transformée en monnaie. C’est en effet le client qui accepte de payer la production plus cher qu’elle n’a couté. Cette différence, appelée comptablement « valeur ajoutée », n’est que la valorisation de l’énergie humaine dépensée pour produire. Le prix de vente de la production est en effet composé de ce qu’il a fallu acheter à l’extérieur pour pouvoir produire, augmenté de la  valeur ajoutée, partie qui rémunère l’énergie humaine dépensée à l’intérieur de l’entreprise. Mais cette transformation de la production en richesse n’est vraie que si la monnaie est rare, et elle est actuellement totalement faussée par tous les moyens imaginables.

Pour faire croire que les entreprises créent des richesses, la doxa utilise deux moyens. Le premier est de négliger comptablement ce que l’entreprise produit et ne vend pas ; on ne fait en pratique que de vagues nettoyages des stocks qui sont partout survalorisés. Mais surtout le XXe siècle a inventé la stupidité absolue du prêt sur richesse future et non plus sur gage, sur richesse déjà reconnue comme cela avait toujours été le cas dans toutes les civilisations depuis l’aube de l’humanité. Les banques fabriquent de la fausse monnaie, légale mais illicite, qu’elles prêtent sur richesses futures. La richesse étant constatée par le prix que le client en donne, la monnaie est abandonnée deux fois pour la même production, une première fois par la banque qui crée l’argent sur la future production prédéfinie comme richesse à venir et une deuxième fois par le client qui achète la production et qui la reconnait effectivement comme richesse même s’il l’achète lui-même avec de l’argent emprunté. La banque ne peut récupérer pour la détruire, la fausse monnaie qu’elle a créée, qu’en générant un nouveau prêt au client ou à l’entreprise. C’est la montée sans fin de la dette que nous connaissons si bien.

N’importe qui peut constater que les machines qui ont coûté très cher, produisent en continu ce qu’il faut faire croire être des richesses. Ensuite la publicité et les médias martèlent à grand frais que ce sont des richesses. Enfin le système bancaire fabrique la fausse monnaie légale qui va permettre de payer les machines, de payer la publicité et de mettre de l’argent à disposition pour payer la production et lui donner l’apparence d’une richesse. Ce trépied mortel pour la civilisation, machines publicité banques, fondé exclusivement sur le fantasme d’un lendemain merveilleux, ne fonctionne que par la création de fausse monnaie légale et d’emprunts irremboursables. Il est tout de même présenté comme le trépied du succès et de la prospérité. Pour en convaincre encore davantage les nigauds, on charge les entreprises, réputées riches par idéologie, de fournir du travail au peuple et de payer pour sa protection sociale, ce qui évite aux Politiques de s’y intéresser vraiment et de devenir enfin utiles.

Les autres incohérences découlent de la première car si les entreprises créent de la richesse, il faut à la fois les en remercier et leur en prendre une partie.

Pour les en remercier le quatrième quart du XXe siècle a inventé le système le plus ingénieux et le plus scandaleux qui soit. La valeur ajoutée qui devrait rémunérer le travail, est en grande partie détournée par l’État et par les actionnaires. Les actionnaires considèrent qu’il faut les rémunérer de l’argent qu’ils ont mis même s’il ne provient que d’un emprunt et l’État prélève la protection sociale du peuple qu’il augmente sans arrêt par démagogie. Ce paiement de la protection sociale par les entreprises est confié à l’URSSAF qui a pouvoir de faire condamner pour travail dissimulé toute personne qui en rémunère une autre sans prendre en charge la protection sociale de tous. Le résultat est que le travail est de moins en moins rémunéré et que les classes moyennes s’appauvrissent continuellement. Cerise sur le gâteau, cette ponction des actionnaires et de l’État peut se faire jusqu’à ce que l’entreprise en meure, ses dettes étant alors reprises par la collectivité, ce qui a été sacralisé par la loi Badinter de 1985. Tant que ça marche c’est pour l’État et les actionnaires, mais quand ça ne marche plus, ce qui est inéluctable, c’est pour la collectivité. Le dépôt de bilan qui était une honte, devient un moyen de gestion comme l’a dit Bernard Tapie.

Pour prendre aux entreprises une partie de la richesse qu’elles sont faussement supposées créer, se met en place en plus des actionnaires et de l’État, le fabuleux réseau des conseils, des experts, des observateurs, des commentateurs, de tous ces inutiles qui sont payés très cher pour faire croire que le système aberrant peut tenir et même être amélioré. Ceux qui produisent ce qui est vraiment utile comme les agriculteurs ou les artisans vivent de plus en plus mal et sont de moins en moins nombreux pour que survivent de plus en plus d’inutiles et que vivent de mieux en mieux les prêtres du système.

Sans comprendre l’incohérence générale de la situation, il n’est pas possible d’aborder sérieusement les problèmes de chômage et de retraite. Il faut d’abord alléger le fardeau des entreprises de ce qui ne les concerne pas et l’argent doit revenir aux gens qui y travaillent et qui doivent être infiniment mieux payés. Il faut d’abord décharger les entreprises de la protection sociale et en charger les Politiques qui ont l’impôt à disposition. Il faut d’abord que l’État récupère la création monétaire qu’il est seul à pouvoir créer sur richesse constatée quand les banques ne peuvent la créer que sur richesses futures. Il sera alors possible que chaque municipalité soit chargée de rendre utile tous ses concitoyens en mettant au travail tous ceux qui le souhaitent et qui n’ont pas été appelés par une entreprise. Il sera alors possible que l’État valorise ces richesses nouvellement créées et crée la monnaie constatant ces richesses nouvelles.

Ayant retrouvé le bon sens, l’harmonie commencera à être à nouveau envisageable et il sera alors possible de regarder le problème des retraites qui est très simple quand on ne le complique pas artificiellement en accueillant le chômage comme une fatalité et le formatage étudiant comme une nécessité.