Les normes ont remplacé les règles

Dans une société vivante les individus dépensent leur énergie; ils s’entraident les uns les autres et se retrouvent ensemble pour gérer ce qui les dépasse, le volcan, la tempête, l’inondation et les questions sans réponses auxquelles ils apportent des réponses collectives qu’ils appellent religion et qui les apaisent parce que tout le monde y croit ou fait semblant d’y croire. Les règles sont les lignes à suivre pour avancer vers le but de sa société et vers son propre but. Ces lignes sont droites par la simple utilisation du mot règle et elles libèrent l’énergie individuelle à la seule condition que cette énergie ne s’oppose ni au groupe ni au sacré qui le soude.

Le matérialisme du XXe siècle a tout désacralisé sans se rendre compte qu’il dissolvait par là-même le lien spirituel du groupe, celui qui permettait de prendre le risque de l’autre en s’acceptant incomplet. Chacun a été invité à se croire accompli, à se vouloir complet et à n’avoir besoin des autres que matériellement. Cette utopie non réfléchie fait se décomposer tous les groupes, du couple à la famille puis à la société commerciale ou à l’association loi de 1901. Chaque individu est invité à se prendre pour un petit dieu mais comme il reste un animal social, il cherche à se regrouper avec d’autres petits dieux qui ont les mêmes certitudes que lui. C’est la base des communautarismes qui nous rongent de l’intérieur car nous ne les remarquons que chez les autres. Communautarisme islamique certes mais aussi communautarisme politique, communautarisme médiatique, financier, communautarisme professionnel et même communautarisme amical.

Les règles qui formaient un cadre libérateur sur lequel on pouvait s’appuyer pour avancer ont été remplacées par les normes qui forment un cadre apparemment tout aussi sécurisant mais en fait oppressant où celui qui est hors du cadre est le mal, ce qui empêche de voir le mal en soi-même. La règle menait au bien, la norme définit les limites du bien et voue aux Gémonies tout ce qui lui est extérieur. C’est, venant d’outre Atlantique, le règne de la judiciarisation de tout, c’est le prêt-à-penser que les lois Pleven du 1er juillet 1972 et Gayssot du 13 juillet 1990 ont rendu obligatoire et qu’il est devenu délictueux de discuter. La liberté d’expression n’est plus en France qu’une très belle coquille vide. N’a le droit de s’exprimer que ce qui est dans la norme, que ce qui est décrété normal par décision politique.

Ce phénomène a pris une ampleur démesurée à partir de la deuxième moitié du XXe siècle où l’on a figé le mal à Berlin en 1940 comme les Eglises l’avaient précédemment figé en enfer. Comme tout bon curé menaçait de l’enfer les enfants de tous âges, tout « bon » journaliste accuse de vouloir retourner « aux heures les plus sombres de notre histoire » quiconque à l’audace de penser que le travail, la famille et la patrie sont trois règles fondamentales.  On est passé de la « reductio ad Hitlerum » des années 50 à la « loi » de Godwin qui énonce que toute discussion qui s’éternise fait forcément entrer le nazisme comme mal de référence et repoussoir nécessaire..

C’est la norme étouffante qui crée la radicalisation et qui introduit la violence et l’élimination physique du mal. Et l’on se dirige sans le vouloir vers ce que l’on voulait fuir.

La règle était une ligne de conduite, la norme est un enfermement dans un cadre qui a le droit d’être mensonger puisqu’il n’est pas discutable.

Les machines suppriment-elles l’emploi?

Cela fait deux siècles que l’on s’affronte sur cette question par des affirmations de part et d’autre péremptoires et évidemment opposées. D’un côté le luddisme, les canuts de Lyon, la CGT de la grande époque et le constat que le chômage progresse en même temps que la mécanisation, voire même de la robotisation. De l’autre les chantres du progrès et de l’innovation qui affirment que l’histoire a toujours montré que de nouveaux emplois plus nombreux ont toujours remplacé les anciens tombés en désuétude.

On ne peut se faire une idée cohérente et non dogmatique sur cette question qu’en revenant d’abord aux fondamentaux pour savoir avec quels critères se faire une opinion. La vie économique est un échange d’énergie humaine et la monnaie est ce qui substitue l’énergie humaine lorsque l’échange doit devenir simultané pour contrer les profiteurs. Oublier cela permet tous les rêves et prépare des réveils brutaux.

La machine demande de la recherche, de la conception, de la fabrication, de l’argent et tout cela est une somme de dépenses d’énergie humaine qui n’a pas été utile à autre chose qu’à la réalisation de cette machine

La première approche est de vérifier si le résultat est bien de libérer l’homme pour qu’il puisse se dépenser utilement mais autrement. Dans ce cas  la machine est évidemment un progrès remarquable ce qui a été le cas de la roue, de la machine à vapeur et de tant d’autres automatismes qui ont permis à l’homme de dépenser son énergie autrement, dans l’intérêt bien compris de son groupe, de lui-même et de leur sacré.

A l’inverse si le résultat est de rendre inactifs des individus que le groupe va payer à ne rien faire, on aura la dépense d’énergie humaine qu’est la machine, à la charge de son propriétaire, plus la dépense d’énergie humaine qu’est le paiement par le groupe des individus qui ne dépensent plus leur énergie. Dans ce cas le propriétaire de la machine lève un impôt privé comme les banques qui prêtent de l’argent qu’elles créent sans savoir qu’on ne crée pas de l’énergie humaine d’un claquement de doigts.

On voit tout de suite que la machine est très intéressante si elle libère l’homme pour qu’il puisse agir et être utile au groupe là où il n’avait pas le temps de s’y consacrer.

Mais comme on a oublié que l’économie est échange d’énergie, on a poussé par démagogie les individus à dépenser leur énergie non plus pour les autres mais pour eux-mêmes. Des sports d’hiver au jogging en passant par le bricolage et les randonnées jusqu’au ridicule absolu des salles de sport si à la mode, l’énergie humaine ne s’échange plus, elle se dépense depuis que la notion même de groupe s’affadit par manque de vision commune.

Nous sommes en train de séparer les hommes dont l’énergie est essentielle à l’économie, d’un « système » qui tournerait sans énergie humaine grâce à la monnaie dont on a complètement oublié qu’elle n’est qu’énergie humaine stockée mais dont on se sert pour faire tourner un système impossible. On dépense pour que les machines et les robots produisent, on dépense en publicité et en commercial pour que leur production continue soit reconnue comme richesses, on dépense pour acheter toutes ces merveilles et on dépense pour que les hommes qui n’ont rien à faire ne meurent pas de faim et puissent même offrir des cadeaux et aller aux sports d’hiver.

Mais qui paye ?

Tout le monde connait la réponse mais elle est tellement désagréable que tels des ados qui ne veulent pas se lever et qui se retournent dans leurs lits en maugréant, nous nous refusons à l’affronter tellement nous aimons notre eldorado impossible. C’est l’énergie humaine passée qui paye et on la récupère par l’impôt; c’est l’énergie humaine future qui paye et on la récupère par la dette. On essaie bien de faire payer les autres par l’export mais si les Allemands y arrivent, les Français n’y arrivent pas et payent en plus pour les autres. Ce faux eldorado attire évidemment la Terre entière car, comme disait un chauffeur de taxi parisien et tunisien : « Chez nous si on ne travaille pas on ne mange pas; ici, même si on ne travaille pas, on mange. Alors on vient tous ici ».

Commençons par refuser de payer pour les autres en ne leur demandant plus de payer pour nous. Revenons au bon sens de la Charte de La Havane où tout le monde était d’accord pour coopérer sans concurrence en n’important pas plus que ce que l’on exporte. A part le rêve imbécile de la croissance qui propose de dépenser toujours plus, fabriquer nous-mêmes notre déficit commercial est la seule et unique façon de redonner du travail aux Français et qu’ils soient à nouveau fiers de dépenser utilement leur énergie.

Ce jour-là, quand les salles de sport auront fermé, quand nous manquerons d’énergie humaine, nous apprécierons à nouveau les machines qui nous libéreront.

Les intellectuels n’aiment pas plier le genou

Un intellectuel ne devrait-il pas en permanence gérer son grand écart entre les deux nécessités de construire et de douter de ses bases ?

Pour ma part je n’ai plus que deux certitudes pour lesquelles je soigne mes contradicteurs en ne les écoutant que pour les faire changer d’avis. La première est que responsabilité et risque sont les deux facettes d’une même réalité. La seconde est qu’on ne débloque une situation qu’en se remettant en cause soi-même. Pour tout le reste ce ne sont pour moi que des convictions sur lesquelles je construis certes aussi ma vie mais en m’enrichissant de ce que pensent mes contradicteurs.

Le monde aujourd’hui est fondé sur une nouvelle religion matérialiste qui dit que l’homme crée des richesses alors qu’il ne fait que constater que les œuvres de la nature ou des autres hommes sont des richesses quand il s’appauvrit en énergie pour les obtenir.

L’homme a commencé par constater les richesses de la nature par la dépense de son énergie physique au travers de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Sans dépense d’énergie humaine ces richesses naturelles se reproduisaient puis disparaissaient en se décomposant. Puis l’homme s’est mis à produire en agriculteur, en constructeur et en fabricant mais en vérifiant naturellement sans arrêt que sa production était richesse aux yeux des autres et non rebut par le fait que le don qu’il faisait de sa production était appréciée par les contre-dons que lui rendaient tous les autres. La dérive a commencé quand des intellectuels ont appelé sottement cela, le troc.

Lorsque le contre-don a été remplacé par l’argent pour être simultané, rien n’a fondamentalement changé parce que la monnaie était le substitut social de l’énergie humaine, garantie socialement, religieusement et politiquement mais limitée en quantité par le travail humain utile du groupe.

Par flagornerie les intellectuels ont fait croire aux puissants puis aux peuples que la monnaie n’était plus le substitut social de l’énergie humaine mais une marchandise qui pouvait devenir manne divine. L’homme ne constatait plus la richesse par la dépense de son énergie mais il la créait par la fabrication de la monnaie. Nous vivons aujourd’hui dans cette vanité sans avenir que la guerre fera exploser si notre intelligence continue à renoncer à le faire. Cette vanité nous empêche de réaliser que contrairement à la nature qui fait disparaître ses productions non reconnues comme richesses, nous sommes de plus en plus incapables de nous débarrasser de nos déchets et de nos surproductions.

Nous rêvons d’un pays de Cocagne où des robots et des machines produiraient et où les hommes recevraient l’argent pour acheter ces productions. On appelle économie en Occident ce double regard sur la production et la consommation où l’homme ne serait nécessaire que pour consommer. Cette fadaise ne tient que par les mensonges politico-médiatiques qui nous martèlent que nous sommes un pays riche et que la croissance annuelle de cette soi-disant richesse s’appelle le PIB alors que le PIB n’est que le constat chiffré d’une énergie déjà dépensée. Cette énergie dépensée est de moins en moins notre énergie actuelle mais de plus en plus celle du passé aspirée par l’impôt, celle du futur créée par la dette et celles des autres hommes que nous voudrions pomper par une balance commerciale excédentaire.

Aujourd’hui ce sont les autres qui pompent notre énergie par notre balance commerciale déficitaire, l’augmentation des impôts atteint ses limites et c’est donc la dette qui explose. Le FMI vient de dire que la dette mondiale atteignait désormais 152.000 milliards de dollars tout en continuant à comparer cette dette au PIB mondial qu’il continue scandaleusement à présenter comme une création annuelle de richesse. Le FMI s’alarme que la dette mondiale soit de 225% de la création annuelle de richesse alors qu’elle est de 225% de ce que nous avons dépensé en une année. Avec quoi pourrions-nous rembourser la dette ?

Mesdames et Messieurs les intellectuels, continuons-nous à faire le lit de la guerre en regardant ailleurs et en ne nous interrogeant que sur ce qui la déclenchera ou nous mettons-nous enfin au travail ?

Le demi-fond est lancé

A l’aube d’une gestation présidentielle qui va être à risque, je reviens sur le premier billet que j’ai écrit sur ce blog il y a plus de 4 ans et dont le titre était « Mon vote blanc est-il vraiment nul ? »

Hier dimanche 6 mai 2012 j’ai découpé un bulletin blanc que j’ai mis dans l’enveloppe que j’ai glissé dans l’urne.

Puis j’ai vu le soir la joie et la tristesse de tous ceux qui croyaient à l’importance de ce vote. Ils avaient tous été préalablement « chauffés » à coup de dizaines de millions d’euros pour que l’affectif les amène au bon choix à un moment précis, le dimanche 6 mai 2012, ni avant, ni après.

Quinze jours plus tôt, nous avions éliminé tous les porteurs d’une bribe de vérité, les Mélenchon, les Dupont-Aignan, les Poutou, les Le Pen, les Cheminade, les Arthaud et autres Joly. Certes aucun d’entre eux ne prenait suffisamment de hauteur pour prendre le problème dans son ensemble mais au moins chacun disait à sa manière des bouts de vérité en les habillant d’affectif pour glaner le maximum de voix.

Les seuls qui étaient restés consciencieusement et exclusivement dans l’apparence et dans le faire croire, c’était les trois qui se voyaient une vraie chance de rentrer ou de rester à l’Elysée. En bons professionnels ils s’offraient à intervalles de plus en plus rapprochés, les sondages qui leur montraient l’efficacité de leurs investissements publicitaires fabuleux. Les investissements étaient systématiquement renouvelés là où les sondages montraient des faiblesses dans le « En dire le moins possible mais faire croire au plus possible ».

Leurs mentors grassement rémunérés leur rappelaient en permanence que nous, petits électeurs, avions tous, trois centres de décision que l’on peut symboliser par le cerveau, le cœur et le ventre qui représentent respectivement la raison, le sentiment et le besoin. Ils leur expliquaient que pour gagner une élection « un homme, une voix » il faut faire abstraction de la raison, et faire croire que les besoins seront satisfaits et les désirs comblés. Si nous savons tous que « plaire ou conduire, il faut choisir », la règle du jeu pour l’élection est de plaire. Chacun a donc fait faire la liste de tous nos besoins et de tous nos désirs pour pouvoir faire croire qu’ils seront assouvis. Cerise sur le gâteau, leurs conseillers en communication leur ont bien précisé que le faire croire devait être renforcé par une apparence de réalisme et de modestie. Il faut être « normal » et bien répéter qu’ « on ne peut pas tout faire ».

Le moins riche a été éliminé avec les porteurs de fragments de vérité puisque la règle qu’ils ont établie est qu’il ne doit en rester que deux pour le deuxième tour. Et comme il faut être économe et ne pas gaspiller son argent, il est inutile de dépenser plus que nécessaire. Dépasser juste un peu la barre des 50% est suffisant et il serait niais de dépenser des fortunes pour obtenir un 60% totalement inutile dès l’instant où l’on reste entre soi. Si par accident un Le Pen ou un Mélenchon arrive au deuxième tour, c’est une belle économie car il fait immédiatement gagner son adversaire qui n’a même plus besoin de dépenser tellement nous sommes formatés à croire que les porteurs d’illusions détiennent la vérité.

Sarkozy et Hollande avaient pourtant rigoureusement le même programme :

– Diminuer la dette en empruntant davantage pour financer la croissance qui remboursera, parait-il, la dette.

– Formater toujours davantage les individus en leur faisant croire qu’une accumulation de connaissances sanctionnée par des diplômes leur donnera un emploi qu’ils ne garantissent jamais en dépit du préambule de la constitution de 1958 qui reprend le préambule de la constitution de 1946 dont l’article 5 commence par « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ».

– Faire croire que nous sommes dans un système de gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple et faire oublier que nous sommes dans une monarchie élective où chacun a sa chance s’il accepte de rentrer dans le moule politique qui est une oligarchie ploutocratique, une caste où le pouvoir est à l’argent.

Où est le discernement ? Où est la simple raison ? Faut-il éternellement se soumettre à l’affectif sans voir qu’il mène au lynchage et aux excès ? Le plus grave n’est même pas là. Le plus grave est que nous avons à la tête de l’Etat des professionnels de l’élection, pas de la politique à laquelle ils ne comprennent pas grand-chose et surtout, qui ne les intéresse pas vraiment. Ils ont même réduit le joli mot de politique, la « bonne marche de la cité » à un électoralisme ravageur et castrateur. Ils ont bâti par l’affect, une droite et une gauche afin qu’un bord récupère toujours ce que l’autre a perdu.

Quand s’intéresseront-ils au peuple autrement que pour obtenir ses suffrages au bon moment ?

Qu’il est triste d’imaginer que je puisse dans à peine plus de 7 mois, si Dieu me prête vie, écrire le même billet en ayant simplement dégringolé de quelques étages de plus !

Que faire pour éviter l’éternel recommencement ?

Tout d’abord en débloquant notre réflexion en abandonnant, et voire même en combattant, un vocabulaire vide de contenu mais très à la mode, poussant celui qui l’entend à classer, à l’affect, définitivement dans le bien ou dans le mal, ce que l’on veut encenser ou ce que l’on veut abattre. en ne faisant surtout pas appel à la raison mais uniquement à l’émotion et aux sentiments. Les médias y sont passés maîtres et s’ils veulent faire croire qu’une dépense est intelligente, elle deviendra discrètement financement ou investissement et personne n’aura le droit de suggérer que c’est une dépense idiote. Si une idée les dérange elle deviendra naturellement populiste car elle risque de plaire sans être passée par eux, ce qui leur est insupportable.

Ensuite en comprenant et en diffusant que ce n’est pas en manipulant les monnaies mais en donnant du travail à chacun que nous pourrons ensuite faire prendre conscience au peuple que nous vivons au-dessus de nos moyens. Pour donner du travail à tous, les rêveurs attendront à nouveau la croissance pendant que les réalistes tenteront d’expliquer que seule la fabrication en France, même plus cher, de tout notre déficit commercial extérieur permettra un emploi satisfaisant.

Enfin en exigeant des candidats qu’ils s’engagent à harmoniser la concurrence en rééquilibrant à nos frontières les différences de salaires et d’avantages acquis. Aucun Français ne doit avoir accès à des marchandises fabriquées ailleurs qu’en France et qui ne sont moins chères que parce qu’ailleurs, des hommes, des femmes et des enfants travaillent avec des salaires et des protections sociales très inférieurs aux nôtres et qui n’existent que parce que nous trouvons cela normal et que nous sommes ravis d’en profiter.

Le protectionnisme, repli sur soi ou cordon sanitaire indispensable ?

Il est de bon ton chez les intellectuels médiatisables de se gausser du protectionnisme en le comparant à l’autarcie et à la Corée du Nord. L’avenir est à la mondialisation et même le front national se croit obligé de parler de « protectionnisme intelligent » tellement l’idée simple de se protéger n’a plus droit de cité en elle-même depuis que ce qu’il y aurait à protéger est devenu si flou.

Grâce à la mondialisation des échanges et de la communication, l’Occident a mis dans la tête des gens que le commerce international était la modernité alors que le nivellement des goûts sur toute la Terre au moment même où le nombre d’humains explose dramatiquement, nous entraîne inéluctablement vers la guerre car la Terre ne pourra fournir. Tant que certains aimaient les insectes et d’autres le bœuf, tant que chacun priait son Dieu, on reconnaissait différentes civilisations, différentes cultures qui inspiraient les voyages, l’étonnement, l’enrichissement, le respect, le partage et …. le repos chez soi. Depuis que l’OMC a décidé que sortir de la pauvreté c’était vivre comme un occidental et que la laïcité était la verticale commune, il faut faire disparaître les autres civilisations ou les mettre dans des réserves avant de s’entre-tuer pour savoir qui aura le droit de survivre.

La République s’étant abandonnée à la fausse démocratie où une caste achète l’affect du peuple avec de l’argent qu’elle n’a pas, il y a une quasi unanimité à essayer de faire croire au peuple qu’il peut alléger son travail en faisant payer le passé par l’impôt, le futur par la dette et les autres peuples par une balance commerciale excédentaire.

Une première difficulté est de savoir qui sont les autres quand on ne sait plus qui l’on est soi-même; d’où les souverainistes, les régionalistes, les européistes et les mondialistes … plus tous ceux qui ne se posent même plus la question de savoir qui ils sont.

Une seconde difficulté est que l’idée de « faire payer les autres », une fois mondialisée, se retourne évidemment en « payer pour les autres » avec ses corollaires, la concurrence et l’austérité.

Mais le pire est de voir ce qui se passe quand le système fonctionne et le lait nous en donne un exemple remarquable. Entendu sur RTL le 30 août :

C’est en Nouvelle-Zélande que s’est constituée la laiterie du monde. Ce pays est à l’origine de 27% des produits laitiers vendus sur le marché international. Il est le premier exportateur mondial de lait en poudre, de beurre et de fromage, devant l’Europe. La Nouvelle-Zélande collecte 22 milliards de litres de lait par an. Elle possède 6,5 millions de vaches (il y en a plus que d’habitants).

La plus grosse partie de la production locale est le fait d’une seule entreprise, Fonterra. Cette coopérative regroupe 10.000 éleveurs et réalise à elle seule le quart des exportations totales du pays. La dépendance de l’économie néo-zélandaise à l’égard de « l’or blanc » est telle que, lorsque le secteur souffre, la monnaie du pays est dévaluée.

Comme elle est le plus gros acteur mondial, la Nouvelle-Zélande – et plus précisément Fonterra – fait les prix mondiaux. Ceux-ci pèsent sur les cours européens, puisque l’Europe a démantelé tout récemment son système propre de fixation de la production et des prix. Les laiteries normandes ou bretonnes dépendent donc en partie de ce qu’il se passe à 19.000 kilomètres de chez nous.

Si l’on rajoute que les prix s’effondrent à cause d’une forte surproduction mondiale générée par des investissements colossaux faits en Nouvelle-Zélande pour satisfaire une demande chinoise qui n’arrive pas, on en arrive à la conclusion que les éleveurs neo-zélandais n’arrivent pas à rembourser leurs dettes parce qu’ils ont trop investi et que les éleveurs français n’arrivent pas à survivre parce que Lactalis applique la règle du système et achète au cours mondial.

Comment peut-on être à ce point aveugle pour se contenter de clouer au pilori le petit-fils Besnier au lieu de vanter le protectionnisme en laissant aux imbéciles prétentieux le soin d’y voir un repli sur soi ?

Mais le monde politico-médiatique n’est-il pas dangereusement contaminé par l’imbécilité prétentieuse ?

Diagnostic

Ce diagnostic se divise en trois parties. D’abord une approche fondamentale de ce qu’est l’économie en anthropologie, puis les déviations qui ont abouti à l’impasse actuelle et enfin les pistes de solutions.

I L’économie en anthropologie

Tout groupe d’êtres humains a au départ une raison d’être et organise dans ce but les apports de chacun et rend complémentaires les différentes énergies individuelles. Cette organisation a été improprement appelée troc en supposant une simultanéité du don et du contre-don qui n’a jamais été systématique. Le don et le contre-don existent dès la création du groupe (couple, association ou tribu) mais ils ne sont que très rarement simultanés. L’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss a parfaitement expliqué que le don entraînait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait.  Mauss a développé que le don et le contre-don était ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Mais quand la taille du groupe devient importante, la détection des profiteurs et des tire-au-flanc devient difficile et rend obligatoire la simultanéité du contre-don. L’origine de la monnaie est cette invention du contre-don simultané. La monnaie est donc culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique. Par sa facilité d’usage la monnaie est devenue le regard que le groupe utilise pour isoler les richesses échangées contre de la monnaie dans le fatras des productions. C’est parce qu’une production trouve acheteur qu’elle est reconnue comme richesse et non comme embarras ou déchet. Toutes les fonctions de la monnaie décrites depuis l’antiquité, réserve de valeur, unité de compte et intermédiaire des échanges, découlent toutes de ce que la monnaie est l’étalon culturel de la richesse. C’est l’énergie du groupe, l’énergie sociale, quand le travail est l’énergie individuelle. La monnaie est reconnaissance par le groupe de l’utilité du travail individuel. Toutes les querelles autour de la monnaie viennent de la difficulté à marier la notion de richesse qui est un regard dynamique essentiel au lien social avec la notion d’étalonnage qui est arithmétique et avec la notion de culture qui est sociologique. Toutes les incompréhensions viennent de simplifications excessives et contradictoires.

II Les déviations

Le XXe siècle, sous impulsion anglo-saxonne commerçante, a fait croire par une fabrication erratique de contre-dons que l’augmentation de la production était une augmentation de richesse, et par une très belle illusion qu’une dépense était une richesse et que l’augmentation des échanges commerciaux était aussi une augmentation de la richesse du groupe. Tout a été fait pour que l’on croie à ces deux erreurs, à commencer par la diffusion de l’idée que ces augmentations de richesses permettaient de moins travailler, ce qui a beaucoup plu aux peuples latins. La richesse n’étant qu’un regard, la propagande a remplacé une démonstration inexistante.

Pour faire croire que la croissance du commerce était augmentation de richesse on a additionné tous les échanges dans une zone donnée en appelant finement cette addition d’échanges « gross domestic product » servilement traduit en français par « produit intérieur brut ». En se servant à tout propos de pourcentages du PIB comme d’une ressource ou de son augmentation comme d’une victoire, on a instillé dans les esprits que le commerce était en soi une richesse et que son développement était « la » croissance, alors que le commerce n’est que l’intermédiaire qui se fait payer pour mettre en relation producteurs et consommateurs. A la méthode Coué, d’une dépense on a fait une richesse, d’un emploi on a fait une ressource. Comme cela ne marche évidemment pas, on a nommé ce ratage, la crise, et on a fait de la fuite en avant en cherchant de nouveaux marchés, en inventant la concurrence, l’austérité et le nouvel esclavage dans l’espace qu’est la mondialisation.

Pour faire croire que l’augmentation de la production était augmentation de richesse on a simplement fabriqué du contre-don utilisable à tout moment. Plus on fabriquait de la monnaie plus on laissait croire que les productions étaient des richesses sans que personne ne s’appauvrisse pour reconnaître ces fausses nouvelles richesses. Depuis le début du XXe siècle, par cette inflation dans son vrai sens, par cette fabrication incessante de monnaie, on a sans arrêt dévalué toutes les monnaies par rapport à l’or. Dans les années 70 on a même cassé le thermomètre en déconnectant les monnaies de l’or et l’erreur est devenue encore moins facilement perceptible. N’étant dorénavant liées ni à l’or ni au travail humain utile qu’étaient le don et le contre-don, les monnaies ne sont plus limitées dans leur fabrication et elles se sont donc toutes totalement dévaluées. Aujourd’hui les monnaies ne valent plus rien. Il n’y a que les peuples qui ne le savent pas. On a oublié que la monnaie n’était une énergie que parce qu’elle était contre-don d’un travail utile. Elle était et n’est plus stockage de travail humain. Pour retarder cette prise de conscience on a remplacé la coopération par la concurrence et seul le désir de ne pas mourir le premier empêche une flambée générale des prix. Pour que la fausse monnaie soit utilisée et pour que les productions continuent à être reconnues comme richesses, elle est prêtée à tout va en créant un nouvel esclavage, l’esclavage dans le temps qu’est la dette.

Les acteurs des déviations

Pour arriver à un tel imbroglio il a fallu que plusieurs corps s’agrègent pour que la propagande soit malheureusement convaincante.

Les banques créent la monnaie. Elles ont d’abord détourné le pouvoir régalien de battre monnaie puis l’ont confisqué aux Etats-Unis en 1913 par la création de la FED et en Europe par le traité de Maastricht et le passage à l’euro. Cœur du système, les banques l’ont créé et l’entraîneront dans leur chute. C’est la bête de la mer de l’Apocalypse « Et toute la terre était dans l’admiration derrière la bête » Ap 13,3.

Les medias et leur propriétaire, la publicité, prennent au peuple la monnaie nécessaire à lui faire croire par le plaisir qu’il est possible d’être heureux sans vision. C’est la bête de la terre de l’Apocalypse, celle qui  « faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête » Ap 13,12.  « Elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer» Ap 13,14.

Les multinationales et la science économique donnent au peuple de quoi survivre et payer la publicité. On a inventé la science économique qui a remplacé le bon sens par une logorrhée déguisée en mathématique et qui a délivré des diplômes sanctionnant les étudiants qui avaient répété sans comprendre tout ce qu’on leur avait embecqué. La science économique cherche sans succès à démontrer qu’il y a des solutions hors bon sens. Elle est la référence officielle nobélisée des deux erreurs sur l’augmentation de la richesse par l’augmentation de la production et par l’augmentation des échanges. La science économique a envahi les multinationales qui, déconnectées de la réalité, ont besoin des banques pour cacher leurs pertes. Les multinationales font de la cavalerie entre elles pour dégager des bénéfices fictifs. Grâce au principe irréaliste de pérennité de la comptabilité, elles peuvent présenter en toute légalité, des passifs sous-évalués et des actifs surévalués.

La recherche et l’innovation. La recherche récupère de belles intelligences déboussolées et les met au service de qui la paye sans se préoccuper d’où vient l’argent, du vrai but recherché et des deuils que les innovations généreront. La recherche vit dans le cercle fermé « demain paiera et demain sera mieux grâce à l’innovation ».

Les politiques, pour ne pas faire trop travailler au présent les électeurs-consommateurs, veulent faire travailler le passé par l’augmentation de la ponction fiscale, faire travailler le futur par l’augmentation de la dette et faire travailler les autres par la balance commerciale excédentaire. Si la balance commerciale est déficitaire on fera travailler davantage le passé et le futur, c’est-à-dire les électeurs-consommateurs et leurs enfants. Les politiques nous ont construit un pays de Cocagne illusoire fondé sur l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme et sur l’esclavage dans le temps qu’est la dette, un eldorado où l’homme n’aurait plus à travailler mais la partie des peuples encore au travail vit de plus en plus mal de recevoir systématiquement sur la tête le marteau que leurs dirigeants ont envoyé en l’air pour que leurs électeurs ne se fatiguent pas.

Les spectateurs des déviations

Les peuples changent leurs dirigeants chaque fois qu’ils le peuvent et constatent que tout empire. Mais ils ont été formatés à croire à l’esclavage dans l’espace pour payer moins cher et à l’esclavage dans le temps pour ne même plus se poser la question du « Qui paye ? ». On les a même formatés à limiter dans leurs têtes l’esclavage au vilain esclavage des gentils noirs par les méchants blancs.

Les intellectuels sont en voie de disparition. Les derniers spécimens comme Michel Onfray disent «  Le bateau coule, mourez debout ». D’autres comme Jacques Attali se réfugient dans la logorrhée en fondant tout sur le marché, la démocratie et l’initiative personnelle. Mais le marché dit que l’homme ne vaut plus rien depuis que l’humanité est passée en deux siècles de 1 à 6 milliards d’individus alors que la démocratie dit rigoureusement l’inverse en faisant semblant de sacraliser l’individu. Le message intellectuel d’Attali traduit en français n’est que « Débrouille-toi entre moins l’infini et plus l’infini ».

Les religions par une absence d’analyse incroyable, se sont auto réduites au monde des Bisounours sans vision, sauf une partie de l’Islam qui, sur une lecture littérale du Coran soigneusement éludée, enflamme encore.

III Les axes de solutions

Non par calcul mais par simple sédimentation des médiocrités dans une société sans vision, nous avons construit une société monstrueuse et totalement instable. Nous assistons même à la querelle désolante bien que sans doute de bonne foi entre ceux qui comme l’Union Européenne veulent plus de mondialisation pour avoir moins de dettes, et ceux qui comme Mélenchon & Co, veulent plus de dettes et moins de mondialisation.

Il nous faut pourtant répondre à la question dramatique à laquelle nous sommes chaque jour davantage confrontés et qui est de savoir s’il y a un autre moyen que la guerre pour nous remettre les yeux en face des trous. Y répondre positivement est le devoir des générations actuelles.

La direction pourrait être celle-ci :

1 – Expliquer ce qui se passe à un peuple perdu, anesthésié et étourdi pour lui redonner une vision, le réveiller et le dégourdir. Redonner en premier lieu sa place à la coopération face à la concurrence et ensuite leurs places aux devoirs face aux droits, au travail face à la dette, à la fraternité face à la solidarité, à la rigueur face au laxisme, au réalisme face au rêve.

2 – Retrouver notre souveraineté pour pouvoir agir.

3 – Ne pas importer plus que ce que nous exportons et fabriquer en France, même plus cher, ce que nous importons sans être capable de le payer. C’est l’esprit de la charte de La Havane et de l’Organisation Internationale du Commerce, mère de la parricide Organisation Mondiale du Commerce.

Donner par ces décisions conformes à l’O.I.C. mais opposées à l’U.E. et à l’O.M.C., du travail à tous les nationaux qui en demandent, par la création d’entreprises de production à capital mixte public-privé.

4 – Une fois les Français au travail, rééquilibrer petit à petit pour faire payer par le présent ce qui est consommé au présent en renonçant à faire payer le passé par l’impôt et le futur par la dette. Là est évidemment le plus gros problème mais qui ne pourra être abordé que lorsque les trois premiers points auront été réalisés.

Erreur technique ou … ?

Voulant écrire un article sur l’attentat de Nice, j’ai voulu relire l’article « Tuez les mécréants » que j’avais écrit sur ce blog le 25 novembre après l’attentat du Bataclan. Quelle n’a pas été ma surprise de constater qu’il avait disparu. J’ose encore croire à une malencontreuse erreur technique car il serait inquiétant que l’article ait déplu à une mystérieuse main invisible. Je commence donc bien sûr par le remettre en ligne :

Tuez les mécréants

Le 13 novembre 2015, ce n’était plus des juifs, des militaires, des journalistes ou des dessinateurs qui étaient visés, c’était la France au travers de Français dans leur quotidien, leurs terrasses de café et leurs concerts de rock. Si l’on rajoute les attentats ratés dans un stade (4 morts dont un passant et trois suicidés à qui on avait refusé l’entrée) et les attentats déjoués dans une église (Villejuif) et un hypermarché (Les Quatre Temps), on a une idée de la vision que ces attaquants ont d’une France de légèreté, de consommation, de plaisir et de mécréance.

On a appelé ces attaquants des terroristes comme les allemands appelaient les résistants et la question se pose de savoir si nous ne ratons pas un vrai débat de fond.

Le verset 89 de la sourate 4 An-Nisaa  du Coran dit : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! ».

Les médias diffusent pour calmer le jeu et nous anesthésier un autre verset qui donne en le tronquant : «  Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain  ». C’est en effet très beau mais le verset 32 non tronqué de la sourate 5 Al-Ma-Idah qui parle de Moïse, donne : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ».

Il est dommage que les médias suppriment  « non coupable de meurtre »  et surtout «  de corruption » qui parle de nous et qu’ils oublient le verset suivant de la même sourate, le verset 33 qui dit :  «  La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment ».

Et le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal complète en disant : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués  ».

La lecture littérale du Coran justifie les massacres et elle les justifie d’autant plus que le Coran est réputé incréé par les musulmans, c’est-à-dire parole divine intouchable.

Mohammed Arkoun a pourtant rappelé aux intégristes que le Coran avant d’être écrit n’avait été transmis pendant deux siècles que par oral, et que cette période avait été d’une violence inouïe avec deux des quatre premiers califes assassinés, Il leur a expliqué que si, pour la foi musulmane, l’archange Gabriel avait en effet donné à Mahomet la parole incréée de Dieu, la parole humaine qui l’avait véhiculée pendant deux siècles était, elle, une parole créée et Mohammed Arkoun constatait que personne n’était en état de différencier les deux.

Mais au-delà de ces assassinats insupportables et de l’exégèse que l’on peut faire du Coran, il reste une question totalement essentielle sur la place des religions.

L’homme dans toutes les civilisations a toujours cherché l’harmonie entre le rapport à lui-même, le rapport aux autres et le rapport à ce qui dépasse tout le monde que l’on peut résumer par la spiritualité ou par les questions sans réponses comme  «  Qu’y a-t-il après la mort ?  », « Quelle est l’origine de l’univers ? » ou « Comment prévoir une éruption volcanique, une secousse sismique, un ouragan, le réchauffement ou le refroidissement de la Terre ? ».

Les religions tentent d’apporter des réponses externes à ces questions tandis que l’initiation s’efforce de trouver en soi ces réponses. Louis-Vincent Thomas, cet universitaire qui a passé sa vie à étudier l’Afrique, a écrit dans « La mort africaine » : « Si les événements majeurs de la vie d’un homme sont: la naissance, l’initiation et la mort, le plus important de tous est le second qui confère un sens au premier et dénie tout pouvoir destructeur au troisième ».

Chacun cherche des réponses à ces questions pour pouvoir les dépasser et ne plus en être encombré. La réponse initiatique est un chemin, la réponse religieuse est une foi. Les deux ne sont nullement incompatibles et elles peuvent même se renforcer l’une l’autre.

La difficulté de la réponse initiatique est qu’elle est travail difficile sur soi-même. La difficulté de la réponse religieuse est qu’elle est collective tout en étant aussi fragile que la réponse initiatique. Pour être réellement une réponse nous débarrassant de nos angoisses existentielles et nous permettant de vivre, la réponse religieuse doit être unanime car autrement, elle n’est pas crédible. Il n’y a pas de religion sans rassemblement des croyants qu’on l’appelle Eglise, Oumma ou Sangha. La laïcité cette invention française du XIXème siècle qui devait être au départ une nouvelle religion sans foi, capable de détrôner le catholicisme, n’est aujourd’hui qu’une coquille vide puisqu’elle ne répond à aucune question fondamentale. Elle n’est prônée que par une élite autoproclamée qui ne croit en rien, qui a choisi pour elle la voie initiatique sans forcément la travailler et qui, n’ayant rien compris à l’unanimité nécessaire à la réponse religieuse, croit avoir trouvé par le mot laïcité, le moyen d’éviter les querelles religieuses. Ces dirigeants voudraient enfermer la réponse religieuse dans l’intime alors qu’elle n’existe que si elle est publique et collective. Il y avait des terres d’islam et des terres chrétiennes que les voyageurs chrétiens ou musulmans visitaient respectueusement. Le mondialisme a tout mélangé en voulant rendre universelle la morale occidentale dans le but unique que le capitalisme survive encore un moment. Nous en récoltons les premiers fruits.

« A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes» (John Fitzgerald Kennedy).

Après l’attentat de Nice perpétré par un individu violent, alcoolique et totalement désocialisé, la seule question intéressante est de comprendre comment il a pu devenir en 8 jours un tueur de masse. C’est malheureusement la lecture littérale du Coran et sa nature incréée de parole divine qui lui a fait faire en 8 jours d’internet son chemin de Nice comme Paul de Tarse a fait en une chute de cheval son chemin de Damas pour devenir Saint Paul.

Entendre une brave musulmane dire sur les télévisions que l’islam est une religion de paix et que ceux qui disent l’inverse devraient lire le Coran, montre simplement que cette dame n’a lu le Coran que très partiellement. Si comme toutes les religions l’islam prône toutes les vertus d’amour, de solidarité et de bienveillance entre coreligionnaires, il est clairement écrit dans le Coran avec force détails de tuer les apostats, les renégats et … tous les mécréants, ce qui veut dire tous les non-musulmans et aussi les musulmans qui vont écouter de la musique ou regarder un feu d’artifice. Et comme c’est parole de Dieu, c’est vérité intouchable. La Bible aussi dans le Deutéronome dit de tuer mais c’est parole humaine que l’on peut remettre dans son contexte..

Quand l’émission Islam le dimanche à 8h45 abordera-t-elle le seul sujet difficile qui est de comprendre pourquoi Dieu dans le Coran ordonne aux musulmans de tuer les mécréants, les non-musulmans, en les déculpabilisant dans le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués  » ?

J’attends l’explication des musulmans modérés de ce verset  de cette sourate.

La Société Protectrice des Politiques

J’ai copié-collé cet article paru dans Contrepoints section Economie internationale le 15 juillet 2016 en laissant le nom de l’auteur pour lui faire honte.

L’Irlande, championne mondiale de la croissance (+26% !)

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Une croissance record occultée par les médias
Alors que les technocrates socialistes français se vantent de leur 1,3%, l’Office central des statistiques (CSO) de Dublin a créé la surprise en annonçant ses statistiques trimestrielles de la croissance du pays. Certes, l’activité irlandaise a nettement rebondi ces toutes dernières années, après avoir plongé pendant la crise financière internationale, et l’Irlande est redevenue l’économie la plus dynamique de l’Union européenne.

D’après les chiffres publiés en mars dernier, la croissance irlandaise avait atteint le niveau déjà très enviable de 7,8% en 2015, dopée par les secteurs industriels et de la construction. Mais personne ne s’attendait à ce que le CSO ne publie cette semaine une révision de cette donnée annuelle… annoncée désormais au niveau quasi irréel de 26,3%.

Une fiscalité attractive
L’office a expliqué avoir constaté «une augmentation du nombre d’avions importés en Irlande pour des activités de location d’appareils» et «une augmentation énorme de la masse de capitaux d’entreprises » référencée dans le pays.

Jack Allen, analyste chez Capital Economics, a souligné qu’il s’agissait notamment du reflet de jeux comptables d’entreprises qui délocalisent leur siège en Irlande pour y bénéficier d’une fiscalité attractive (12,5% d’impôt sur les sociétés). «Le capital de ces entreprises est dès lors transféré dans le bilan de l’Irlande, ce qui dope son PIB», a-t-il précisé.

Une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, qu’une fiscalité intelligente est créatrice d’activité, d’emplois et de richesses tandis qu’une fiscalité confiscatoire est génératrice de paupérisation et de fuite d’activité.

Comment peut-on à ce point mélanger activité et prospérité ? Comment peut-on considérer le PIB comme une richesse alors que ce n’est que le constat d’un mouvement comptable ? Piller une banque est une activité qui donne de surcroît des activités supplémentaires à la police et à tous ceux qui verront transformée en richesse toute leur production. Cela ne donne de la prospérité qu’à quelques-uns. Trouver une ruse pour faire payer les autres est l’activité fondamentale de l’Union européenne et cela crée de l’activité partout pour tenter d’éteindre les incendies que cela crée.

L’Irlande avec son impôt sur les sociétés à 12,5% récolte tous les sièges sociaux et l’on facture en Irlande et en euros toute l’activité européenne réelle de Google, d’Apple et d’Amazon. Ce n’est pas le capital de ces entreprises qui est incorporé au PIB comme l’aurait soutenu un analyste de plus payé à scribouiller. Ce ne sont pas les avions qui sont importés en Irlande mais la facturation de leur location partout en Europe. Les Européens achètent les avions, les Européens les utilisent, les Européens payent mais les sociétés délocalisent leurs sièges à Dublin pour ne payer que 12,5 % d’IS. Facturant en Irlande, cela rentre évidemment dans le PIB irlandais puisque le PIB n’est que le constat des facturations passées et réglées. On a abandonné dans le silence le plus total le PNB qui ne prenait en compte que la facturation des nationaux pour le PIB qui ramasse toutes les facturation d’étrangers faites dans le pays. Quelle différence avec le pillage d’une banque si ce n’est que l’UE l’a rendu légal et a interdit que la police traque les escrocs ?

Au moins grâce au Brexit les Anglais ne verseront plus la redevance à l’état irlandais. Reste la seule question assez difficile tellement tout est possible : l’UE va-t-elle exploser ou imploser ? Elle n’est définitivement plus que la S.P.P., la société protectrice des politiques… et de leurs affidés.

La confusion entre richesse et production

Cette confusion est une difficulté majeure de notre temps et le fait que cette confusion soit si mal perçue est une énigme car elle impacte tous les autres problèmes. Personne ne semble avoir vraiment envie de l’analyser. Nous savons tous pourtant qu’une production n’est pas forcément richesse, qu’une inondation est une production d’eau qui n’est pas richesse, pas plus que la grêle qui produit ses grêlons. Une production n’est plus richesse dès qu’elle est surproduction et elle n’est pas richesse si elle n’est pas désirée.

Une production se constate alors qu’une richesse s’évalue, une production est objective alors qu’une richesse est subjective. Le crottin est une production du cheval mais il n’est richesse que pour le jardinier. Ce qui fait le lien entre la production et la richesse c’est la monnaie. Comme cela n’est malheureusement pas écrit dans les livres d’économie, le premier rôle de la monnaie est de distinguer les richesses parmi les productions, rôle dont découlent les multiples rôles secondaires de la monnaie très justement décrits dans les livres d’économie.

Pour bien comprendre cette distinction il faut d’abord prendre conscience que la monnaie est une énergie. Elle permet de se déplacer, de se nourrir, de s’habiller, de se loger, de se chauffer. C’est une énergie apparemment créée par le groupe qui utilise cette monnaie mais aucune énergie ne s’invente ou ne s’imprime toute seule. L’énergie de la monnaie lui vient forcément d’une autre énergie mais de laquelle ?

Dans les énergies il y a celles que l’homme constate et qu’il sait plus ou moins bien maîtriser et gérer comme les énergies solaire, éolienne, gravitationnelle, géothermique, sismique, animale ou végétale. Il y a celles que l’homme a su développer comme les énergies chimique, électrique ou atomique. Mais aucune de ces énergies n’est stockée dans un billet de banque. La seule énergie qui peut se retrouver stockée dans une monnaie est l’énergie humaine, le travail, énergie que nous retrouvons inconsciemment dans nos portefeuilles comme j’ai pu le développer dans mon article sur la monnaie. Mais ce n’est pas notre travail personnel qui s’y retrouve mais le travail passé de toute la communauté.

Tout l’art des dirigeants est de chiffrer ce travail passé et d’appréhender la quantité de monnaie à mettre en circulation, la quantité d’« énergie travail » stockée dans la monnaie n’étant pas négociable car on ne refait pas le passé. Pas assez de monnaie et le travail humain ne se stocke plus, trop de monnaie et le travail humain passé est dévalué par la dévaluation de la monnaie.

La vie dans un groupe est une série continue de coups de mains que se donnent les uns les autres, c’est un échange permanent que certains appellent le don et le contre-don  et d’autres, le don de soi et l’accueil de l’autre. La monnaie arrive lorsque le groupe est trop important pour que l’échange d’efforts puisse se vérifier autrement que par la simultanéité des deux efforts. La monnaie ne fait que remplacer celui des deux efforts qui n’est pas simultané.

Le rôle de la monnaie est donc essentiel pour réguler l’économie. Elle remplit dans la société le rôle des parents dans la famille qui doivent savoir dire « non ». La tentation est grande en effet de se croire au pays de Cocagne et de vouloir obtenir tout ce que l’on désire.

Si l’on était démagogue et cynique on oublierait que la monnaie n’existe que par le travail déjà reconnu et on en fabriquerait par la dette. Cela permettrait de transformer en richesses des productions qui n’en sont pas. Cela enclencherait une spirale car des petits malins s’intéresseraient plus aux désirs qu’aux besoins. Ils inventeraient de nouvelles productions que l’on reconnaîtrait comme richesses par la monnaie créée par la dette.  La recherche et l’innovation s’engouffreraient vers tout ce qui pourrait plaire. Comme l’argent serait facile, on achèterait pour produire des machines voire même des robots. Le travail ayant quitté la monnaie, il quitterait la production. On ne s’intéresserait plus qu’aux désirs que l’on alimenterait par la publicité payée par la dette. Plus personne ne se demanderait « qui paye ? » puisque la dette aurait remplacé le travail. On en arriverait à une société où la dette transformerait en richesses toutes les productions des machines et où les hommes pourraient se distraire par la dette, leurs deux seules obligations étant de consommer et de voter. Mais comme la dette monterait et deviendrait embarrassante il y aurait unanimité pour affronter le problème et vouloir « faire des réformes » c’est-à-dire faire payer au peuple l’incurie de ceux qu’il aurait bêtement élus.

LaPrimaire.org

Je ne me suis jamais servi de mon blog pour autre chose que pousser à la réflexion depuis que l’on m’a imposé un deuxième tour entre Hollande et Sarkozy qui tous deux ont fait monter la dette pour ne pas avoir à faire travailler leurs électeurs.

Pour la première fois je veux faire part de mon approbation devant l’organisation de www.LaPrimaire.org qui souhaite réunir 100.000 citoyens pour désigner un candidat à la Présidence de la République qui ne soit pas issu des combinaisons tacticiennes des états-majors partisans. Ils sont déjà à 48% de leur objectif avec 48.164 citoyens ce 6 juin 2016. Il me parait clair que si 100.000 citoyens organisent une primaire entre des inconnus, le vainqueur obtiendra sans vraie difficulté 500 signatures chez les 35.877 maires de France au 1er juin 2016.

Je crois utile de s’inscrire et de faire inscrire autour de soi pour valoriser cette démarche dont l’intérêt premier est de faire franchir le mur des médias à un certain nombre de candidats qui ont des choses à dire mais à qui on ne donne pas le droit de le dire.

N’importe qui peut être candidat et doit simplement obtenir 500 soutiens citoyens pour éliminer les candidatures farfelues. Ce nombre de 500 soutiens, s’il est bien compréhensible, est plus facile à obtenir dans les associations corporatistes que si l’on a simplement des choses intéressantes à dire.

J’écris ce papier pour apporter tout mon soutien à Jean-François Harel qui se présente sur des idées qui nous sont communes. Il n’a pour l’instant qu’une soixantaine de soutiens et il serait à mes yeux très dommage qu’il ne puisse pas participer à la compétition.

C’est dès maintenant que je sollicite tous ceux qui s’intéressent à la politique au sens grec, au sens noble de la marche de la Cité, pour qu’ils prennent les 5 minutes nécessaires pour lui apporter leur soutien. Il faut le faire sur internet avec un téléphone portable à proximité qui recevra un code d’authentification à reporter dans son inscription qui est totalement confidentielle. Même les candidats ne peuvent pas savoir qui les soutient. Sur LaPrimaire.org chacun peut lire les motivations de Jean-François Harel comme celles de tous les autres candidats qui sont déjà plus d’une centaine à ce niveau de la compétition.

Merci de soutenir Jean-François Harel et de le faire soutenir autour de vous pour qu’il atteigne rapidement les 500 soutiens citoyens qui lui permettront de diffuser l’idée qu’il y a une voie de sagesse entre la voie sans issue de l’attente de la croissance prônée par tous les Politiques et la voie réaliste mais abominable de la guerre qui remet certes instantanément les yeux en face des trous mais dont nous avons oublié la lourdeur du prix.

Jean-François Harel vous expliquera que nous pouvons redonner du travail aux Français en limitant nos importations à nos exportations comme tout l’ONU s’y était engagée en 1948 avec l’OIC avant de faire demi-tour pour créer l’OMC en 1995. Si nous fabriquons en France tout notre déficit commercial de 70 milliards d’euros, le chômage s’effondre et l’Etat peut participer activement au lancement d’entreprises de fabrication mixtes public-privé. Il vous expliquera qu’une fois le peuple de France au travail, il devra tranquillement choisir entre la résurrection de l’esclavage discrètement prônée par le mondialisme et l’abandon d’avantages acquis qui évitera l’envolée des prix. C’est au peuple de France à trancher dans ses propres contradictions mais il ne peut le faire que s’il a du travail qui seul fabrique des hommes responsables.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout et n’attendez pas pour soutenir Jean-François Harel. Il suffit de cliquer ici : https://laprimaire.org/candidat/439995046437