Comment le wokisme et l’islam révèlent notre incohérence

Notre propre incohérence est doublement confrontée au wokisme encore plus incohérent que nous, et à l’islam malheureusement cohérent.

Nous sommes incohérents, nous élisons une caste visiblement incompétente qui a acheté pour être élue nos émotions avec de l’argent qu’elle n’a pas, et qui, si on l’observe, nous pose une seule question : est-elle ignorante, stupide ou cynique ? Tout ne tient que par une débauche d’argent qu’elle « débloque » à tout-va sans que personne quasiment ne s’interroge sur l’origine de la puissance de cet argent tellement il est difficile de réaliser que  la puissance de cet argent sorti de nulle part, ne réside que dans la spoliation à venir de nos biens d’abord et de nos vies ensuite comme prévu dans le « great reset » de Davos et de Schwab.

Les idéologies règnent en maîtres et leur confrontation stérile donnent à certains l’illusion d’une vie politique. L’illusion est en effet le socle constant de notre société avec sa démocratie, sa laïcité, sa richesse, son PIB, ses pourcentages de PIB qui financeraient nos rêves. Tout n’est qu’illusion mais la caste médiatico-politico-universitaire réussit à nous faire croire qu’elle tient tout merveilleusement bien en ayant inventé la corne d’abondance qu’est la monnaie-dette. Seuls les boucs émissaires, covid, terrorisme, climat ou Russie, seraient responsables du simple constat que tout est mal tenu. La caste oublie le bon sens pour se draper dans ce qu’elle croit être son intelligence qui ne la fait survivre qu’en multipliant les obligations et les interdictions au travers de normes, d’arrêtés, de lois, de directives européennes et de décrets qui appellent tous des moyens, cette nouvelle forme de mendicité.

Malheureusement au lieu de nous rassembler pour reconstruire notre propre cohérence démolie par la monnaie-dette qui nous permet de jouir sans effort, nous nous séparons entre d’un côté, les rares qui veulent encore tout résoudre avec l’énergie de la fausse monnaie, et de l’autre, une armada de plus en plus nombreuse, totalement éparpillée entre les amateurs et les détracteurs, soit du wokisme encore plus incohérent que nous et qui n’existe que par une pluie permanente d’argent, soit de l’islam qui est actuellement la seule proposition cohérente mais mal adaptée à ce que nous sommes et à notre histoire. C’est cet éparpillement qui laisse encore de la place et du temps aux partisans de la monnaie-dette pour qu’ils continuent à nous leurrer en débloquant des sommes imaginaires qui nous endorment façon rivotril. Et comme pour le rivotril où le patient décède apparemment de son insuffisance respiratoire et non du rivotril, notre civilisation meurt apparemment de son incohérence et non de la monnaie-dette.

Oublions l’islam et le wokisme qui n’auront naturellement plus leur place chez nous si nous retrouvons notre cohérence et attachons-nous enfin à comprendre pourquoi et comment nous l’avons perdue. Tout part des fondations solides apportées par le bon sens que la pseudo intelligence artificielle et la corne d’abondance monétaire ont cru possible d’abandonner. C’est seulement en les retrouvant que le wokisme retrouvera son néant et l’islam ses territoires. Ces fondations sont simples :

D’abord la vie en société n’est qu’échange et apprivoisement du regard par l’échange pour savoir ensemble si une production est richesse, embarras ou rebut. Une nouvelle production ne devient richesse que si elle est échangée contre une richesse antérieurement reconnue comme la monnaie quand elle est authentique.

La monnaie n’a les trois vertus définies par Aristote de moyen d’échange, d’unité de compte et de réserve de valeur, que parce qu’elle est un véhicule d’énergie humaine, donc préalablement chargée d’énergie humaine bien utilisée comme le sont l’or et l’argent. Le pouvoir ne peut créer de monnaie sans avoir préalablement constaté que son peuple s’est enrichi à ses propres yeux par son travail. La monnaie découle du travail bien fait. Mettre la charrue avant les bœufs comme actuellement, est stupide, mensonger et délictueux au sens propre d’enlever la puissance. Ce principe fondamental, seul garant d’une monnaie réserve de valeur, limite la quantité de monnaie et force tout responsable à faire des choix, ce que la pseudo-élite actuelle ne fait plus.  En particulier le principe même de subvention par une collectivité publique devrait être abandonné car la collectivité n’est pas propriétaire de ses ressources qui ne lui sont pas données pour le bien de quelques-uns mais de tous.

Ensuite chaque individu a le droit et le devoir d’apporter son énergie à la collectivité pour en retirer moyens de subsistance et reconnaissance. Que le conseil constitutionnel ait aboli de fait, le droit constitutionnel d’avoir un emploi, ne montre que la veulerie et la médiocrité de ce conseil, image très exacte de ceux qui nous gouvernent. Que tout individu puisse demander à sa mairie comment être utile, et que l’État le rémunère si la mairie constate la richesse créée, est sans doute un moyen nécessaire de respecter la lettre de notre constitution en remplaçant avantageusement les ateliers nationaux d’il y a deux siècles.

Enfin la monnaie étant toujours normalement limitée par la limite de l’énergie humaine, l’énergie de chaque individu doit être utilisée au mieux de ses capacités individuelles et de l’intérêt collectif.  C’est là où l’incohérence du wokisme ne fait qu’exacerber notre propre incohérence qui n’arrête pas de tout vouloir identique pour tout égaliser. Un labrador n’est pas identique à un braque tout en lui étant évidemment égal. De même le percheron et le cheval arabe ont des utilités très différentes mais sont à l’évidence égaux dans leur utilité. Seule la corne d’abondance monétaire laisse imaginer que ce serait faux chez les hommes et qu’une race ou un sexe serait identique à l’autre. Chaque race bien naturellement s’intéresse d’abord à elle-même et se voit facilement, non pas supérieure mais maîtresse chez elle. C’est à la fois la décolonisation et le refus du grand remplacement, formule interdite par l’élite mais évidemment courageusement constatée par Michel Houellebeck. Interdire les statistiques ethniques indique simplement que notre pseudo-élite a peur d’ouvrir les yeux. Et des infirmes conduits par des aveugles donnent ce que nous sommes.

Ce qui est vrai pour les races est vrai pour les sexes où chaque sexe, par le simple fait de la rareté du bon argent, est d’abord utile là où la nature lui a donné sa capacité. Ce n’est pas un hasard si dans toutes les civilisations les femmes sont maîtresses chez elles, laissant les hommes croire qu’ils sont maîtres à l’extérieur. Seule la corne d’abondance monétaire peut laisser croire que le premier devoir des femmes n’est plus la reproduction  et que le premier devoir des hommes n’est plus de faire en sorte que ce soit possible. Nous cumulons actuellement un patriarcat stupide qui pousse les femmes à imiter les hommes et un matriarcat imbécile qui ne fait que se plaindre de ne pas être identique aux hommes. Toujours cette volonté dévoyée de ne voir l’égal que dans l’identique !

La dernière fondation et peut-être la plus importante, est la spiritualité collective indispensable à l’affrontement de la réalité souvent difficile et que la corne d’abondance monétaire escamote. Cette corne d’abondance remplace la spiritualité collective par une myriade d’idéologies floues comme laïcité, république ou démocratie qui ne sont que des totems, des idoles factices fabriquées de main d’homme, des géants aux pieds d’argile qui stimulent le bla-bla et non l’action pas plus que la réflexion..

Sans prise de conscience de toutes ces fondations de bon sens, toutes indispensables et que la corne d’abondance monétaire ne fait que dissimuler, nous passerons par le wokisme pour finir en islam.

Erreur technique ou … ?

Voulant écrire un article sur l’attentat de Nice, j’ai voulu relire l’article « Tuez les mécréants » que j’avais écrit sur ce blog le 25 novembre après l’attentat du Bataclan. Quelle n’a pas été ma surprise de constater qu’il avait disparu. J’ose encore croire à une malencontreuse erreur technique car il serait inquiétant que l’article ait déplu à une mystérieuse main invisible. Je commence donc bien sûr par le remettre en ligne :

Tuez les mécréants

Le 13 novembre 2015, ce n’était plus des juifs, des militaires, des journalistes ou des dessinateurs qui étaient visés, c’était la France au travers de Français dans leur quotidien, leurs terrasses de café et leurs concerts de rock. Si l’on rajoute les attentats ratés dans un stade (4 morts dont un passant et trois suicidés à qui on avait refusé l’entrée) et les attentats déjoués dans une église (Villejuif) et un hypermarché (Les Quatre Temps), on a une idée de la vision que ces attaquants ont d’une France de légèreté, de consommation, de plaisir et de mécréance.

On a appelé ces attaquants des terroristes comme les allemands appelaient les résistants et la question se pose de savoir si nous ne ratons pas un vrai débat de fond.

Le verset 89 de la sourate 4 An-Nisaa  du Coran dit : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! ».

Les médias diffusent pour calmer le jeu et nous anesthésier un autre verset qui donne en le tronquant : «  Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain  ». C’est en effet très beau mais le verset 32 non tronqué de la sourate 5 Al-Ma-Idah qui parle de Moïse, donne : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ».

Il est dommage que les médias suppriment  « non coupable de meurtre »  et surtout «  de corruption » qui parle de nous et qu’ils oublient le verset suivant de la même sourate, le verset 33 qui dit :  «  La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment ».

Et le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal complète en disant : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués  ».

La lecture littérale du Coran justifie les massacres et elle les justifie d’autant plus que le Coran est réputé incréé par les musulmans, c’est-à-dire parole divine intouchable.

Mohammed Arkoun a pourtant rappelé aux intégristes que le Coran avant d’être écrit n’avait été transmis pendant deux siècles que par oral, et que cette période avait été d’une violence inouïe avec deux des quatre premiers califes assassinés, Il leur a expliqué que si, pour la foi musulmane, l’archange Gabriel avait en effet donné à Mahomet la parole incréée de Dieu, la parole humaine qui l’avait véhiculée pendant deux siècles était, elle, une parole créée et Mohammed Arkoun constatait que personne n’était en état de différencier les deux.

Mais au-delà de ces assassinats insupportables et de l’exégèse que l’on peut faire du Coran, il reste une question totalement essentielle sur la place des religions.

L’homme dans toutes les civilisations a toujours cherché l’harmonie entre le rapport à lui-même, le rapport aux autres et le rapport à ce qui dépasse tout le monde que l’on peut résumer par la spiritualité ou par les questions sans réponses comme  «  Qu’y a-t-il après la mort ?  », « Quelle est l’origine de l’univers ? » ou « Comment prévoir une éruption volcanique, une secousse sismique, un ouragan, le réchauffement ou le refroidissement de la Terre ? ».

Les religions tentent d’apporter des réponses externes à ces questions tandis que l’initiation s’efforce de trouver en soi ces réponses. Louis-Vincent Thomas, cet universitaire qui a passé sa vie à étudier l’Afrique, a écrit dans « La mort africaine » : « Si les événements majeurs de la vie d’un homme sont: la naissance, l’initiation et la mort, le plus important de tous est le second qui confère un sens au premier et dénie tout pouvoir destructeur au troisième ».

Chacun cherche des réponses à ces questions pour pouvoir les dépasser et ne plus en être encombré. La réponse initiatique est un chemin, la réponse religieuse est une foi. Les deux ne sont nullement incompatibles et elles peuvent même se renforcer l’une l’autre.

La difficulté de la réponse initiatique est qu’elle est travail difficile sur soi-même. La difficulté de la réponse religieuse est qu’elle est collective tout en étant aussi fragile que la réponse initiatique. Pour être réellement une réponse nous débarrassant de nos angoisses existentielles et nous permettant de vivre, la réponse religieuse doit être unanime car autrement, elle n’est pas crédible. Il n’y a pas de religion sans rassemblement des croyants qu’on l’appelle Eglise, Oumma ou Sangha. La laïcité cette invention française du XIXème siècle qui devait être au départ une nouvelle religion sans foi, capable de détrôner le catholicisme, n’est aujourd’hui qu’une coquille vide puisqu’elle ne répond à aucune question fondamentale. Elle n’est prônée que par une élite autoproclamée qui ne croit en rien, qui a choisi pour elle la voie initiatique sans forcément la travailler et qui, n’ayant rien compris à l’unanimité nécessaire à la réponse religieuse, croit avoir trouvé par le mot laïcité, le moyen d’éviter les querelles religieuses. Ces dirigeants voudraient enfermer la réponse religieuse dans l’intime alors qu’elle n’existe que si elle est publique et collective. Il y avait des terres d’islam et des terres chrétiennes que les voyageurs chrétiens ou musulmans visitaient respectueusement. Le mondialisme a tout mélangé en voulant rendre universelle la morale occidentale dans le but unique que le capitalisme survive encore un moment. Nous en récoltons les premiers fruits.

« A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes» (John Fitzgerald Kennedy).

Après l’attentat de Nice perpétré par un individu violent, alcoolique et totalement désocialisé, la seule question intéressante est de comprendre comment il a pu devenir en 8 jours un tueur de masse. C’est malheureusement la lecture littérale du Coran et sa nature incréée de parole divine qui lui a fait faire en 8 jours d’internet son chemin de Nice comme Paul de Tarse a fait en une chute de cheval son chemin de Damas pour devenir Saint Paul.

Entendre une brave musulmane dire sur les télévisions que l’islam est une religion de paix et que ceux qui disent l’inverse devraient lire le Coran, montre simplement que cette dame n’a lu le Coran que très partiellement. Si comme toutes les religions l’islam prône toutes les vertus d’amour, de solidarité et de bienveillance entre coreligionnaires, il est clairement écrit dans le Coran avec force détails de tuer les apostats, les renégats et … tous les mécréants, ce qui veut dire tous les non-musulmans et aussi les musulmans qui vont écouter de la musique ou regarder un feu d’artifice. Et comme c’est parole de Dieu, c’est vérité intouchable. La Bible aussi dans le Deutéronome dit de tuer mais c’est parole humaine que l’on peut remettre dans son contexte..

Quand l’émission Islam le dimanche à 8h45 abordera-t-elle le seul sujet difficile qui est de comprendre pourquoi Dieu dans le Coran ordonne aux musulmans de tuer les mécréants, les non-musulmans, en les déculpabilisant dans le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués  » ?

J’attends l’explication des musulmans modérés de ce verset  de cette sourate.

De la médiocrité coupable de la laïcité

Les dimanches 18 et 25 novembre l’émission Islam sur France 2  a présenté deux films développant le lien culturel entre la religion musulmane, la langue arabe et le nationalisme algérien, stigmatisant la conquête et « l’occupation » française et soulignant le rôle majeur des religieux musulmans dans l’opposition à l’administration « coloniale » pendant l’entre-deux-guerres.

L’échec de la conquête française est à rapprocher du succès de la conquête arabe par le Machrek (le levant) de la Berbérie chrétienne, l’Afrique du Nord du Maroc à l’Egypte, rebaptisée Maghreb (le couchant).

Cette conquête a été particulièrement bien étudiée par l’universitaire Gabriel Camps, décédé en 2002, dans un article passionnant sur l’islamisation et l’arabisation de l’Afrique intitulé « Comment la Berbérie est devenue le Maghreb arabe ».

www.mondeberbere.com/histoire/camps/arabisation/arabisation.htm

De cet article très détaillé sur l’effondrement de la Chrétienté empêtrée dans ses querelles dogmatiques, je ne retiendrai de cet article que sa phrase de conclusion sur l’époque contemporaine :

« Les pays du Maghreb ne cessent de voir la part de sang arabe, déjà infime, se réduire à mesure qu’ils s’arabisent culturellement et linguistiquement ».

Sans le dire explicitement beaucoup se demandent aujourd’hui si cette phrase ne va pas demain s’appliquer à la France, voire à l’Europe et il est de bon ton d’en refuser même l’idée en la qualifiant d’extrême droite pour ne pas s’en laisser déranger.

Pour se faire une idée personnelle nous pouvons déjà constater que l’islamisation relativement rapide en deux siècles (VIIème et VIIIème siècles) de l’Afrique du Nord a très largement précédé l’arabisation qui n’est toujours pas terminée. L’islamisation s’y est construite sur la faiblesse de la spiritualité chrétienne. C’est dans la faiblesse de la spiritualité du groupe que se préparent les effondrements culturels. On l’a vu en Berbérie, on l’a vu en Bretagne, et les Républicains socialistes francs-maçons expliquaient même sous le second empire, les échecs de la première et de la deuxième République par l’emprise morale de l’église catholique. Il fallait donc créer une religion laïque pour concurrencer l’église catholique dans le domaine de la morale.

Notre ministre actuel de l’éducation Vincent Peillon nous l’explique dans une interview qu’il a donnée au Monde des religions en 2010.

www.dailymotion.com/video/xp67av_vincent-peillon-vers-une-republique-spirituelle-le-monde-des-religions_news

Il nous apprend qu’il fallait dans la 3ème République naissante, « inventer une spiritualité voire une religion spécifique ». Ce qu’a découvert avec surprise en 2003 l’agrégé de philosophie Vincent Peillon c’est que la laïcité est au départ une religion qui veut concurrencer les autres et principalement le catholicisme. Parait de 1876 à 1879, le journal « La religion laïque » et Ferdinand Buisson invente le mot laïcité. Il présidera la commission parlementaire qui préparera la séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905.

Déjà sous le second empire des associations philosophiques préparaient discrètement l’opposition à l’Eglise catholique en regroupant des protestants, des juifs, des athées et des libres penseurs. Ce fut le cas de l’Alliance Religieuse Universelle « Organe philosophique des besoins de l’ordre moral dans la société moderne »

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55271809/f1.image

Encore avant, au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau avait introduit la « religion civile » au chapitre 8 du dernier Livre du Contrat Social paru en 1762. On y trouve la phrase clé : « Il importe bien à l’Etat que chaque Citoyen ait une Religion qui lui fasse aimer ses devoirs ».

Voilà ce qu’est une religion : une structure qui nous apprend à aimer nos devoirs. Il peut être difficile de faire son devoir mais chacun peut y arriver seul. En revanche seule une religion nous apprend à aimer nos devoirs, ce qui les rend moins durs.

On constate qu’en de très nombreux endroits comme en Algérie, la nation, la langue et la religion forment un ensemble culturel cohérent. C’est le cas en Israël, en Argentine, en Thaïlande dans la plupart des pays arabes et dans les pays d’Europe qui ont le catholicisme, le protestantisme ou l’orthodoxie comme religion officielle comme c’est le cas au Danemark, en Grèce, en Islande, en Angleterre, à Malte et à Monaco.

Tous ces pays croient comme le Dalaï Lama que « Nous pouvons dire que chaque religion possède une manière qui lui est propre d’engendrer des êtres humains bons ».

En France l’effondrement social du catholicisme a laissé vide la place de la religion telle que Rousseau la définit avec force au début du brouillon sur la religion civile :

Sitôt que les hommes vivent en société il leur faut une religion qui les y maintienne. Jamais peuple n’a subsisté ni ne subsistera sans religion et si on ne lui en donnait point, de lui-même il s’en ferait une ou serait bientôt détruit. Dans tout État qui peut exiger de ses membres le sacrifice de leur vie celui qui ne croit point de vie à venir est nécessairement un lâche ou un fou ; mais on ne sait que trop à quel point l’espoir de la vie à venir peut engager un fanatique à mépriser celle-ci. Otez ses visions à ce fanatique et donnez-lui ce même espoir pour prix de la vertu vous en ferez un vrai citoyen.

La laïcité a tenté de prendre la place mais sa médiocrité démagogue l’a entrainée à oublier sa mission d’apprendre à aimer ses devoirs. C’est tellement plus simple de se contenter de les rappeler et d’en regretter l’absence. Cela permet à l’Islam de croitre en France car il fait aimer les devoirs. Mais ceux qu’il fait aimer ne sont pas toujours les nôtres.

Faut-il bousculer la Chrétienté pour qu’elle arrête le Bisounours et retrouve le sens profond de toute religion ? Faut-il imaginer une laïcité qui soit cette religion civile que l’on n’a encore jamais inventé et qui apprendrait vraiment à aimer des devoirs qu’il faudrait définir sans démagogie ? Nous en sommes loin et notre choix actuel est de laisser l’Islam arabisant occuper notre faiblesse. Ce n’est pas lui faire injure que de se poser la question. C’est au contraire se demander si nous ne devrions pas l’imiter et faire comme lui là où il refuse d’être faible. Il maîtrise la place des autres.

La réponse est politique mais la question est civique car il n’est pas digne d’attendre partout que la violence fasse le travail.