Universalisme contre mondialisme

Les deux mots sont souvent confondus alors qu’ils s’opposent frontalement.

Depuis l’aube de l’humanité la violence masculine et la douceur féminine ont créé ensemble, comme les deux orifices d’une prise de courant, aussi bien la belle lumière qu’est leur descendance, que les courts-circuits destructeurs que sont leurs contacts sans but commun. Certes les hommes ont toujours eu leur part de féminité et de douceur comme les femmes ont toujours eu leur part de masculinité et de violence. Mais leur égalité venait de leur complémentarité. L’homme avait l’apparence du pouvoir à l’extérieur, la femme avait la réalité du pouvoir à l’intérieur et chacun utilisait son énergie là où elle était la plus efficace pour le bien commun. L’homme et la femme étaient identifiés comme non identiques. L’ambigüité de l’identité qui marque aussi bien ce qui est identique que ce qui identifie, disparaissait dans la force de la complémentarité de l’homme et de la femme et dans la faiblesse de l’un sans l’autre. Violence et douceur se mariaient dans la vie et transformaient les enfants en adultes responsables.

Mais depuis trois-quarts de siècle l’occident tente de remplacer la douceur féminine comme la violence masculine par la violence de l’argent et par la douceur de l’argent. Comme toutes les énergies, l’argent peut apporter le meilleur comme le pire tant dans sa violence que dans sa douceur. Malheureusement une quasi-totalité d’entre nous a oublié que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit. Cet oubli dramatique a permis l’invraisemblable inversion du temps qui nous mène à l’abîme. Alors que l’argent avait toujours été disponible après le travail humain efficace qui le créait en lui donnant sa force, nous nous sommes mis depuis la dernière guerre à fabriquer de la monnaie en laissant au futur le soin de lui donner sa force après nous en être déjà servis. Il nous faut donc travailler en sachant que la contrepartie a déjà été utilisée et qu’elle n’existe donc plus. Un travail sans contrepartie s’appelle l’esclavage. La bataille aujourd’hui fait rage, même si elle est soigneusement aseptisée, pour savoir qui sera l’esclave et qui sera son maître. Cette bataille est la raison d’être du mondialisme qui peut rêver à la réalisation de toutes ses utopies, aussi diverses que variées, par l’achat, avec un argent apparemment gratuit, de toutes les solutions les plus invraisemblables. Le mondialisme appelle pauvre celui qui ne dépense pas et croit lutter contre la pauvreté en créant de la monnaie. L’année 2020 a montré de façon caricaturale comment des gouvernements de circonstance, attirés par le mondialisme qui flatte leur vanité, ont pu presque partout arrêter la vie sous prétexte de la sauver, grâce à une manne d’énergie monétaire dont l’esclavage des peuples ne peut être que la source à retardement.

L’universalisme en est l’exact contraire. Traduit en grec pas catholicisme (καθολικός) et voulant dire étymologiquement « Vers le Un », son application est différente dans chaque civilisation. Il y résout localement et donc différemment, la difficulté de l’équilibre entre la spiritualité individuelle indispensable au bonheur et la spiritualité collective indispensable à la cohésion sociale que le mondialisme tente sans succès d’imposer par la multiplication des lois et par la débauche d’argent. L’universalisme allant partout vers le Un, fait exactement l’inverse en limitant la monnaie aux réussites déjà accomplies, et en remplaçant les contraintes imposées par la loi, par les responsabilités individuelles que la spiritualité collective exige. Il ne peut le faire que si chaque civilisation a intégré le mythe de la tour de Babel. Faut-il rappeler que dans ce mythe, les hommes veulent construire une tour pour « transpercer le ciel » d’après la Bible ou « combattre Dieu sur son terrain » d’après le Coran. Dieu vient leur rappeler que les civilisations sont différentes avec des langues différentes et que c’est à l’intérieur de chaque civilisation que l’on peut aller à sa manière vers le Un.

Aujourd’hui, la langue anglaise unique avec la surabondance des lois et de l’argent, tente d’imposer un mondialisme pervers fondé sur la vanité des fausses élites portées au pouvoir par l’achat de l’affect des peuples effectué par ceux qui fabriquent la fausse monnaie. La fausse démocratie comme le pape François ont oublié l’universalisme pour choisir le mondialisme laissant les peuples hagards devant le choix responsable mais terrible entre leur réveil ou leur mort.

Comment résoudre notre problème alors qu’il n’est même pas posé ?

Les philosophes ont toujours décliné, chacun à sa manière, la phrase de Stendhal « Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur leur peur ».

Les puissants ont toujours justifié leur richesse par le prélèvement qu’ils font sur le peuple dans l’espace qu’ils contrôlent, en échange de l’assurance qu’ils lui donnent d’utiliser leur pouvoir à juguler les peurs qu’il ne savait juguler lui-même parmi les nombreuses peurs qui l’assaillent : la peur de la mort, la peur de l’agression, la peur de la souffrance, la peur de la faim, la peur de l’ennui, la peur de la vengeance individuelle ou collective, la peur de la misère, la peur de l’invasion, la peur de la solitude ou de l’abandon.

Les peuples ont toujours produit, chaque fois qu’ils le pouvaient, un peu plus que leur consommation personnelle pour pouvoir acheter la protection des puissants et préparer le lendemain avec des structures comme le village, la tribu ou la paroisse qui harmonisaient production et consommation en utilisant au mieux l’énergie de chacun et en calmant elles-mêmes l’immense majorité des peurs, au moins toutes celles d’un quotidien normal.

Les puissants et les peuples ne se rencontraient que dans l’exceptionnel et vivaient des quotidiens totalement séparés. Les puissants ne vivaient que de la production des peuples et les peuples ne vivaient que sous la protection des puissants. Les puissants marquaient l’histoire, les peuples lui permettaient d’exister.

Tout a changé en deux siècles depuis que les puissants en occident ont réalisé grâce à l’innovation que la machine pouvait faire ce que faisait le peuple. Ils en ont déduit avec une intelligence au repos que l’on pouvait consommer sans engranger préalablement et que l’on pouvait vider une baignoire sans la remplir avant. Ils ont scindé le peuple entre les cigales absolument ravies de cette aubaine et les fourmis navrées de cet abandon de devoir des puissants, furieuses de devoir porter seules le fardeau de la bêtise, et tristes de voir les puissants et une majorité de cigales dépenser toute leur énergie à justifier une incohérence et à se choisir des meneurs systématiquement chaque fois plus mauvais que les précédents.

Durant tout le XIXe siècle et les trois premiers quarts du XXe siècle, l’incohérence s’est mise en place faisant du peuple un accessoire de la machine, le mettant au service de la machine et lui faisant en même temps consommer sa production. Le peuple est devenu à la fois dieu pour être flatté et esclave dans son quotidien. L’harmonie complexe du village où l’on produisait et consommait en dominant les peurs, s’est estompée au profit de la discordance de la ville qui a changé sa propre raison d’être. De simple lieu commode d’échange, la ville est devenue le lieu de rassemblement anonyme de toutes les peurs, celui de la transformation du peuple en foule. On y consomme sans rien produire puisque la production est faite par la machine dans une usine que l’on cache en banlieue ou à l’autre bout du monde. Les puissants, pour garder leurs places, entretiennent les peurs, en créent artificiellement de nouvelles avec le climat, le virus du moment ou les problèmes de race, mot qui n’existe plus depuis que tout le monde ne pense plus qu’à lui. Ils utilisent l’énergie monétaire qu’ils se jugent aptes à fabriquer, pour calmer toutes les peurs artificielles. Ils distribuent l’argent aux cigales, directement en subventions et en prestations sociales, et indirectement en obligeant les fourmis qui produisent encore, à dépenser, en multipliant les normes à respecter et en les punissant financièrement s’ils vont trop vite.

Devant cette montée d’une incohérence générale depuis deux siècles, des idéologies ont tenté par 3 fois de pérenniser l’incohérence. Communisme et fascisme ont rapidement trouvé leurs limites mais le capitalisme a cru trouver en deux temps comment tenir éternellement.

D’abord, dès la sortie de la deuxième guerre mondiale, le capitalisme a inventé la notion de croissance économique avec son chiffrage, le PIB. Il a fait croire que l’homme crée de la richesse simplement en produisant. Il a volontairement oublié que seul l’échange par achat de la production en fait une richesse. Sans consommateur la production n’est pas richesse mais rebut, voire excrément. Il n’y a jamais création de richesse mais constat d’une nouvelle richesse par son échange avec une richesse déjà reconnue comme l’argent, soit constat d’une richesse déjà existante par la fierté de l’avoir préalablement produit. Cette fierté d’avoir produit peut être durable comme le Pont du Gard, l’océan ou la montagne, très éphémère comme un dessin d’enfant, ou hésitante comme dans les musées où les tableaux font facilement des allées et venues entre la réserve et les salles d’exposition. Le capitalisme est allé plus loin en affirmant que le PIB chiffrait la création de richesse d’un peuple alors qu’il ne chiffre que la somme de toutes ses dépenses. Il en a déduit que toute dépense était en elle-même création de richesse, en oubliant consciencieusement qu’une dépense ne constate une richesse que si la production en a été faite antérieurement. Les sports d’hiver ou en salle, la prostitution et la consommation de drogues légales ou illégales, sont devenus des créations de richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Même les accidents de la route créent de la richesse pour le capitalisme puisque ça fait dépenser de l’argent. Les services à la personne sont devenus des richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Nous avons consciencieusement oublié que seuls les services à la production sont de vraies richesses, et encore uniquement quand ils facilitent la transformation des productions en richesses par leurs ventes. Aujourd’hui le quartier de la Défense est bêtement réputé créer beaucoup de richesses puisqu’on y dépense beaucoup. On y fait donc beaucoup de PIB. Il est devenu de bon ton d’utiliser des pourcentages de PIB pour calmer les peurs alors que le PIB ne chiffre que les dépenses déjà faites et évidemment inutilisables une deuxième fois. La vie n’est qu’échange et le capitalisme l’a complètement oublié dans ses raisonnements. Il en est même arrivé à limiter l’échange à, d’un côté des biens et des services très réels et de l’autre des monnaies traficotables à l’envi, et qu’il fabrique à vau l’eau.  Le capitalisme a même l’audace d’appeler cette illusion d’échange, le libre-échange, et de s’en vanter alors qu’il est négation de l’échange vrai.

Heureusement pendant presque la totalité de ces deux siècles, la monnaie était limitée en quantité puisqu’adossée à l’or et la stupidité de se croire plus riche chaque fois que nous dépensions, de croire utilisable des pourcentages de PIB qui ne sont que des pourcentages de cendres, était bloquée par la quantité limitée d’or. Il a fallu que le capitalisme passe à la deuxième étape, ce qui fut fait par les Américains dès les accords de Bretton Woods signés. La FED a créé illégalement et illicitement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox pour pouvoir payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam sans oublier la conquête de la lune. De 1944 à 1971 les USA ont inondé la Terre de dollars que des petits malins comme De Gaulle venaient échanger contre de l’or américain. Cela a forcé le président Nixon a déconnecté le dollar de l’or le 15 août 1971 pour arrêter l’hémorragie de son or qui fondait comme neige au soleil. Mais toutes les monnaies liées au dollar n’étant plus liées à l’or, ont pu, grâce à ce subterfuge, être toutes créées sans limites pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité. Comme l’a écrit François Ponsard en 1853 dans l’Honneur et l’Argent :

Quand la borne est franchie, il n’est plus de limite                                                      Et la première faute aux fautes nous invite.

Alphonse Allais et Alfred Jarry n’ont fait que reprendre le premier vers, en négligeant malheureusement le second qui transforme pourtant une simple plaisanterie en vérité profonde.

Devant le déferlement actuel de critiques toutes justifiées des fautes économiques, morales, sociétales, aussi multiples et variées que dépendant toutes de la première faute, ne faut-il pas revenir à la faute initiale pour tarir l’approvisionnement de toutes les autres ? Ne faut-il pas réapprendre à remplir la baignoire avant de la vider et ne pas se servir de la monnaie et du libre-échange pour croire possible de la vider avant de la remplir ? N’est-ce pas là notre premier problème ?

Cela veut dire en clair que le premier devoir d’un dirigeant est de rendre utile à la collectivité, la totalité de nos concitoyens quelles que soient leurs capacités et toujours au mieux ou au moins mal de leurs possibilités comme cela se passait naturellement dans n’importe quel village avec son maire, son instituteur et son curé qui calmaient la quasi-totalité des peurs. La notion même de chômage est l’officialisation de l’ineptie des dirigeants actuels à remplir leur premier devoir et leur incapacité à se retirer avant que le peuple ne réalise leur inutilité. Ils ont beau ne fatiguer que leur index en créant de l’argent dit digital et prétendument énergétique, ils ont beau inventer toutes les pandémies de la peur mettant provisoirement en lumière tous les petits marquis de chaque peur pandémique, climatique, raciale ou médicale, ils n’arriveront pas à échapper à la réalité de leur refus de s’atteler à leur premier devoir. Depuis la première guerre mondiale et sa façon très personnelle et violente de supprimer le chômage, ils ont renoncé à leur premier devoir en s’en déchargeant exclusivement sur les entreprises au lieu de les remercier d’alléger leur fardeau. Les dirigeants ont abandonné leurs premiers efforts ratés d’assistance par le travail des ateliers de charité de la fin du 18e siècle et des ateliers nationaux de 1848 où l’assistance était donnée, comme dans n’importe quel village, postérieurement au travail fourni par l’assisté. Ils n’analysent même plus le succès des ateliers municipaux de la ville de Grenoble en 1848 où, comme l’a écrit l’historien Philippe Vigier dans La Seconde République dans la région alpine : « Grenoble est certainement la cité où les classes populaires font preuve de la plus grande sagesse ». Parlez des ateliers municipaux de Grenoble à n’importe quel Politique et observez le vide !

Devant la débauche d’énergie monétaire pour faire tenir encore un moment une incohérence généralisée en reportant tous les problèmes à plus tard, je ne vois que deux cohérences actuelles, toutes deux exécrées par les cigales comme par les puissants, et toutes deux obligées de hurler pour être entendues et donc parlant toutes deux trop fort, l’islam et celle de bon sens, fondée sur notre histoire, d’Éric Zemmour. C’est ce que Jacque Attali, le commentateur de lui-même, appelle « La dureté des temps ». Qui entrevoit une troisième cohérence ?

Puisse Noël nous faire redécouvrir l’échange vrai

Noël dans la tradition chrétienne est la naissance de celui qui réalise l’échange inoui. Il prend pour lui toutes nos erreurs et les paye par sa crucifixion, et il donne un enseignement qui est le chemin, la vérité et la vie. Ce qui est remarquable, c’est que cet échange, cette communication, est en lien étroit et permanent avec la réflexion et avec l’action. Qui peut dire en lisant les évangiles que le Christ n’échange pas, ne réfléchit pas ou n’agit pas ? Nous célébrons Noël par des cadeaux qui sont aussi des échanges qui se veulent porteurs d’action et de réflexion.

Nous sommes malheureusement aujourd’hui, à l’inverse, dans une civilisation malade fondée sur une survalorisation de l’échange sous toutes ses formes (télévision, téléphone, palabre, transports, radio, internet). Cette survalorisation s’accompagne d’une négligence de la réflexion et d’une insouciance de l’action qui tuent la réalité de l’échange, et le dénaturent complètement. S’il n’y avait que la négligence de la réflexion, nous ne serions que dans un monde de moutons. S’il n’y avait que l’insouciance de l’action, nous ne serions qu’au café du commerce. Mais en cumulant l’inaction et la distraction, nous entrons allègrement tous ensemble et en tous domaines dans une société du délire fondée sur une communication soit irréfléchie, soit inefficace, cumulant même souvent les deux.

Prenons quelques exemples du délire actuel en l’éclairant du simple bon sens qui veut que l’action, la réflexion et l’échange se nourrissent et se surveillent mutuellement deux à deux.

Observons d’abord que l’échange matériel est fondamentalement différent s’il est à l’intérieur ou à l’extérieur de ce que les Grecs appelaient l’oïkos (qui a donné le préfixe éco) et les Latins la domus : un espace d’entraide où personne n’est inutile ou oublié, mais où le droit du groupe est plus fort que le droit de l’individu car le groupe est au service de tous les individus. C’est encore le cas de la famille, du village ou de la tribu.

A l’intérieur l’échange s’organise autour du donner, du recevoir, du prendre et du rendre qui s’organisent entre eux par simple bon sens et par application de valeurs communes ; rien n’y est simultané. A l’extérieur en revanche, l’échange est troc et n’existe que si deux regards différents en arrivent à préférer au même moment ce que l’autre possède à ce qu’il a lui-même. Les deux types d’échanges n’ont rien à voir, l’un a besoin de la simultanéité par méfiance, l’autre n’en a pas besoin par confiance.

C’est pour se protéger de l’extérieur que les cités, les provinces, les états, les nations, les patries se sont constitués (le correcteur d’orthographe voudrait que j’écrive « constituées » au féminin mais état est masculin et la grammaire française, pourtant féminine, me rappelle malheureusement que « 100.000 femmes et un lézard se sont trouvés au même endroit »). Reprenons.

Toutes ces organisations sociales, qui ont généré les civilisations, ont du mal depuis la nuit des temps à éviter dans l’échange matériel, la double erreur du troc méfiant à l’intérieur et de l’illusion de la confiance à l’extérieur. L’introduction de la monnaie n’a en soi, ni résolu ni compliqué cette difficulté tant qu’elle est restée pendant des siècles le simple constat d’une activité passée intelligente, ce qui était encore le cas de l’or. Mais depuis bientôt 50 ans qu’elle n’est plus en lien avec un passé vérifié mais uniquement avec un futur fantasmé, la monnaie fait croire à des échanges alors qu’il ne s’agit que de combats. On nous refait partout le coup du cheval de Troie.

A l’extérieur la monnaie a fait oublier le troc, ce qui permet à des pays comme l’Allemagne ou la Chine d’avoir des balances commerciales excédentaires, ce qui est une tentative de réduire en esclavage avec leur accord les autres peuples qui ne peuvent payer qu’avec leurs propriétés, avec eux-mêmes ou avec leurs enfants puisque les pays exportateurs ne trouvent rien d’intéressant à prendre dans leurs productions. Ils en arrivent à la finesse suprême de prêter la fausse monnaie qu’ils fabriquent à leurs futurs esclaves pour qu’ils achètent leurs productions et qu’ils ne puissent rembourser qu’en abandonnant d’abord leurs propriétés puis leurs enfants. La charte de La Havane de 1948 empêchait ce scandale esclavagiste. L’OMC et ses dirigeants socialistes en ont fait au contraire un dogme incontournable ou le libre-échange n’est apparemment libre que parce que ce n’est plus un échange du tout « grâce » à la fausse monnaie. Que le socialisme d’un Pascal Lamy ressuscite l’esclavage en faisant croire que c’est pour le bien de l’humanité qui n’est plus pauvre dès qu’elle dépense de la fausse monnaie, interroge !

A l’intérieur la monnaie n’est apparue que lorsque certains individus prenaient et recevaient, tout en oubliant de donner et de rendre. Elle s’est servie du principe de la simultanéité du troc pour forcer les paresseux et les roublards à se bouger et à se rendre utile. Mais cela n’avait de sens que parce que la quantité de monnaie était limitée à la richesse communautaire déjà acquise. Dès l’instant où l’on fait sauter ce verrou avec la monnaie dette, la monnaie numérique ou le revenu universel, l’illusion remplace l’effort dans la résolution des problèmes. La fausse monnaie pléthorique ne sert plus à forcer au travail les individus récalcitrants mais au contraire elle justifie l’inutilité de certains en la faisant rémunérer par ceux qui travaillent. C’est d’abord l’oubli total de l’échange car tout ce qui vit de subventions, reçoit l’argent de tous mais contre quoi l’échange-t-il, si ce n’est une reconnaissance malsaine vis-à-vis des décideurs en mal de clientèle ? La reconnaissance devrait aller à la collectivité si elle le décidalt vraiment mais c’est très rarement le cas. C’est aussi la double peine de ceux qui travaillent, au profit d’une multitude qui, volontairement ou involontairement ne fait rien et n’apporte rien d’autre que ses envies que la fausse monnaie matérialise. Dans quelle catégorie classez-vous Jacques Attali ?

Au niveau économique l’oubli de l’échange est stupéfiant tellement nous nous sommes convaincus que nous étions des dieux capables de créer. Nous créerions des richesses, nous dit-on, alors que nous ne faisons que constater qu’une production est une richesse en l’achetant, c’est à dire en l’échangeant contre de l’argent. C’est l’échange qui constate la richesse et la fausse monnaie de la corne d’abondance imaginaire donne l’illusion de créer autant de fausses richesses que les créateurs de fausse monnaie le décident.

Au niveau intellectuel le pouvoir était habituellement donné, dans les groupes organisés, à des gens qui avaient le sens de l’échange et qui veillaient à ce que chacun soit bien utilisé au mieux de ses capacités, et reçoive bien selon son dû. Là aussi la monnaie dette ou numérique a tout cassé puisque le pouvoir est donné maintenant non à celui qui veille à l’échange généralisé, mais à celui qui a le mieux acheté l’affect du peuple avec la fausse monnaie à laquelle il a accès. Cela donne le pouvoir à des médiocres qui se croient des dieux et qui utilisent la violence légitime qui leur a été confiée pour tenter de rendre réels leurs fantasmes grâce à la multiplication de la fausse monnaie. Ils ont besoin d’infantiliser le peuple en jouant à le respecter comme le faisaient les enfants avec leurs baigneurs en celluloïd.  Qui n’a pas reconnu Emmanuel Macron ?

Au niveau spirituel la rareté de la monnaie et le souhait d’utiliser le moins possible la violence légitime régalienne, laissaient à la religion du groupe le soin de définir le beau, le bien et le vrai pour éviter la multiplication des normes, des lois, des interdictions et des obligations. Les échanges se faisaient beaucoup plus naturellement dans un monde où les devoirs venaient de l’intérieur des individus et n’étaient pas imposés de l’extérieur. La stupidité apparemment commode de la laïcité a permis grâce à la fausse monnaie, de multiplier sans fin les contraintes, toutes les interdictions et les obligations imposées. Qui n’a pas reconnu la France où l’on laisse au seul islam la cohérence des interdictions et des obligations venant naturellement de la tradition ? Quelques imbéciles veulent même supprimer la crèche, le sapin de Noël… et le Tour de France ! Le drame n’est pas l’imbécillité mais qu’elle soit portée au pouvoir.

Au niveau moral il faut d’abord se souvenir que les mœurs sont, dans chaque civilisation, son application concrète de sa vision du beau, du bien et du vrai. C’est ce qui coûte le moins cher car il n’est nul besoin pour convaincre, d’ajouter de l’énergie à la tradition que l’éducation transmet partout naturellement. C’est la débauche monétaire qui donne des ailes à toutes les minorités que les Politiques subventionnent avec de l’argent qu’ils n’ont pas. La fausse monnaie crée un échange malsain entre les Politiques et les minorités. Les uns veulent une clientèle, les autres n’acceptent plus d’être minoritaires et veulent être fiers donc conquérants. La débauche monétaire fait croire aux minorités qu’elles ont toutes un avenir radieux.

Devant le constat difficile que la fausse monnaie est à la fois la base et le carburant de tous nos délires, deux réactions apparaissent possibles :

Il y a la réaction de ceux qui ont mis en place par facilité tous ces faux échanges et toute cette fausse monnaie. Ils profitent du coronavirus pour lui coller la responsabilité d’un désastre économique que chacun savait imminent et que le confinement a volontairement brutalement révélé. En maquillant ce confinement en sanitaire, ils se sont dédouanés en détournant la responsabilité du désastre sur un virus dont ils ont  fait sur-éclairer la méchanceté. Mais ils s’obstinent dans leur délire et continuent à vouloir tout résoudre avec une énergie monétaire sans source énergétique humaine. Pour eux tous les problèmes se résolvent en débloquant de l’argent inexistant. C’est malheureusement le choix de l’ONU, du FMI, de l’UE, de l’OMC, des banques centrales, tous regroupés à Davos pour le « grand renouveau ». Ce choix est symbolisé chez nous par l’énarchie qui a tout envahi. La plupart des dirigeants de tous pays s’y vautrent par incompétence, veulerie ou arrivisme. Seuls quelques rares dirigeants come Viktor Orban, Vladimir Poutine ou Donald Trump tentent de résister avec plus ou moins de succès et la moquerie des médias. Il est intéressant de noter que les médias subventionnés appartiennent quasiment tous aux fabricants ou aux propriétaires de la fausse monnaie qui crée tous les faux échanges. Les médias dits « mainstream » ont choisi comme réaction, la fuite en avant.

L’autre réaction tarde à venir mais ne peut que s’imposer par une saine réplique des peuples ou après une déflagration générale. C’est sortir l’échange du délire en le filtrant à nouveau par la réflexion pour revenir à la connaissance, et en le rectifiant à nouveau par l’action pour le rendre tolérant. Connaissance et tolérance sont en effet avec le courage, les trois bases indissociables de l’efficacité. Les gilets jaunes comme les abstentionnistes ont montré que le peuple français souhaite cette autre réaction mais est incapable de la mettre en place. Il n’est pas forcément facile de comprendre que seule la limitation impérative de la quantité de monnaie au regard qu’un peuple porte sur sa richesse, permettra de sortir du délire. C’est quand un peuple est confronté à lui-même et que les faux échappatoires sont fermés, qu’il montre son génie. Qui en 2022 aura les tripes de surmonter les railleries des médias et la violence légitime confisquée, pour donner à la France une chance d’éclairer le monde à nouveau ?

Chaque année Noël nous rappelle que tout est possible, qu’il est une naissance et que la renaissance est ouverte à chacun.

Les pieds d’argile de l’offre politique

Se scandaliser des effets ou prétendre les soigner sans jamais en analyser la cause est le triste spectacle auquel nous sommes forcés d’assister depuis un demi-siècle. Le jeu pervers et stupide qui consiste à s’échanger simplement les rôles de soigneurs et de contestataires en les habillant de droite et de gauche, et en multipliant les types de contestations pour ratisser large, fait que les soigneurs incapables deviennent de plus en plus dictatoriaux, et les contestataires, de plus en plus agressifs. L’important pour eux est d’être soigneur, pas de soigner vraiment puisque personne ne s’intéresse à la cause de tous ces effets désastreux.

Dans le Livre de Daniel, la Bible raconte comment Daniel explique à Nabuchodonosor le rêve que celui-ci avait fait et se refusait à décrire à ses sages. A son grand étonnement Daniel raconte d’abord au roi le rêve qu’il avait fait :

 « Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. »

Si Daniel interprétait le rêve de Nabuchodonosor comme une prémonition de sa chute et de la décadence qui s’ensuivit, nous pouvons reprendre ce rêve pour observer l’offre politique contemporaine. La tête d’or pur est l’organisation parfaite de la société, la république idéale, qu’elle soit monarchie, oligarchie ou démocratie comme l’étudiait Jean Bodin au XVIe siècle. L’argent, l’airain et le fer sont ce que nos dirigeants en ont fait successivement en l’affaiblissant petit à petit jusqu’au ridicule que nous voyons aujourd’hui et que le vice-amiral (2S) Claude Gaucherand nous rappelle avec regard d’aigle et plume acérée :

Voilà une nation toute entière soumise – c’est le mot ! – à un régime de mesures toutes plus incohérentes les unes que les autres et même carrément débiles comme l’autorisation que chacun se donne de sortir et que l’on doit présenter en cas de contrôle sous peine d’amende voire de prison en cas de récidive. Ouvrir les stations de ski mais sans restaurants, sans bars, sans skis ! Ouvrir les supermarchés et le métro mais limiter à 30 les fidèles dans une cathédrale. Disposer d’un scientifique de renommée internationale mais être le seul pays à interdire l’usage de ce qu’il préconise et pour enfoncer le clou, le faire poursuivre en Justice et traduire devant le conseil de l’ordre des médecins !

Nous sommes aujourd’hui aux pieds du colosse. Seuls, le fer de la main du pouvoir avec sa litanie sans fin d’obligations/interdictions et l’argile de la monnaie sortie d’une corne d’abondance imaginaire, permettent de durer en attente de la pierre qui se détache « sans le secours d’aucune main ».

Pendant que le pouvoir s’agite à durcir le fer de sa main et à accumuler une argile qu’il se croit capable de créer pour que sa république malade tienne encore un moment, tous les réfractaires ne font qu’attendre la pierre qui va venir toute seule, en rêvant chacun dans son coin à un nouveau colosse dont les pieds seraient encore de fer et d’argile, de lois et d’argent. Cette médiocrité générale de l’offre politique n’a pas le courage d’analyser calmement la première cause de tous nos maux : la faiblesse argileuse d’une énergie monétaire qui n’est plus nourrie d’énergie humaine. Elle n’a donc plus, ni la force de son énergie infiniment diluée ni le frein de toutes les dépenses que lui donnait sa limitation. Elle ne nous donne plus que l’illusion de soutenir un colosse déliquescent.

Personne ne sait d’où viendra la pierre qui abattra tout et fera une grande montagne, pas plus que nous ne savons quand elle frappera. Nous nous partageons d’ailleurs entre ceux qui voient encore une beauté à ce colosse en le croyant éternel, et tous ceux qui savent qu’il va être détruit, chacun pensant avoir dans sa main la pierre qui deviendra montagne. Le drame actuel c’est que chacun a une pierre qui n’est qu’en argile et qui ne pourra jamais devenir montagne puisqu’elle éclatera avec l’argile des pieds du colosse.

Les plus dangereux sont ceux qui veulent solidifier la coulée d’argile par le fer de la loi et construire sur ces pieds leurs fantasmes colossaux. C’est le « great reset », ennemi fondamental des peuples et des civilisations dans les années à venir. Il faut l’observer avec calme et détermination pour le détruire le moment venu.

Pendant que les médias amusent le peuple pour qu’il ne bouge pas et pendant que le pouvoir distribue de l’argile à tout va pour gagner du temps et faire tenir l’ochlocratie et son colosse bidon, un certain nombre de gens ont pris conscience du problème à l’ONU, à Davos, au FMI, à l’UE, à la Banque Mondiale, à l’OCDE…entre autres et sans oublier Soros. Dans tous ces lieux inutiles et couteux où l’admiration de soi-même est la règle, des milliers de têtes mal faites préparent le « great reset » et leur solution par la fuite en avant dans le mondialisme conçu comme la mondialisation de leurs petites personnes. Finis les États, les nations, les civilisations, la notion même de pluriel, chaque individu sera soit un dieu qui aura accès à l’argile apparemment solide, soit un inutile qu’il faudra nourrir, loger, distraire, endormir et surtout aveugler pour qu’il ne réalise pas sa mise en esclavage.

L’incompréhension de ce qu’est l’argent, du pape à Macron et de l’ONU à la Nouvelle Zélande, des professeurs d’économie aux moutons à qui ils enseignent, fait que le pape n’a plus besoin du travail pour nourrir et loger l’humanité, que Macron croit que son fantasme de souveraineté européenne va tout résoudre, que l’ONU bénit avec le FMI et l’UE, le « great reset » de Davos, que la Nouvelle Zélande veut emprisonner tous les réfractaires, que les professeurs d’économie continuent à dire que la monnaie a remplacé le troc pendant que leurs élèves se croient intelligents parce qu’ils ont assisté aux cours et qu’ils savent répéter.

Le drame, c’est que beaucoup sont sans doute en partie de bonne foi dans leur délire. Le refus par ignorance, lâcheté ou perversion que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit, fait que personne ne semble réaliser qu’en économie, tout commence par rendre utile chaque membre du groupe, ce que chaque marin apprend le premier jour. L’organisation communiste qui consiste à ce que l’État s‘en occupe seul, et l’organisation capitaliste qui laisse au privé le soin de s’en occuper seul, ont fait leur temps.

 La pierre qui deviendra montagne après avoir abattu le colosse de carnaval, sera celle qui aura compris et proposé un nouveau paradigme fondé sur deux pieds :

Rendre utile tous les citoyens par une harmonie du public et du privé avec comme seul but un chômage inexistant. Le public rend utile ceux que le privé n’a pas utilisé. Il est une voiture-balai efficace, non pour acheter sa tranquillité en distribuant de l’argent mais pour rendre utile ceux qui ne le sont pas encore, et en créant l’argent constatant la richesse créée par eux.

Limiter la monnaie à l’énergie humaine déjà utilement dépensée, de façon à éviter que l’énergie monétaire dont la source ne serait pas le travail humain bien fait, et serait donc objectivement une fausse monnaie, ne serve à financer l’irréfléchi demandé par toutes les minorités et les quémandeurs de moyens, tout en faisant automatiquement réapparaitre l’esclavage. Chacun peut constater la réapparition actuelle des esclavages puisque nous faisons avec la monnaie dette, les subventions, les minima sociaux et le revenu universel, l’inverse exact de ce qu’il faudrait faire.

Un changement de paradigme peut être une solution mais il peut être aussi une fuite en avant. Le drame actuel est que le « great reset » est une fuite en avant. Ses propositions sont fondées sur un monde de machines, de robots, de recherche médicale, de transhumanisme, d’intelligence artificielle, de communication parfaite façon 5 puis 6G, tous terriblement consommateurs d’argent au service de dieux autosélectionnés, pendant que ceux qui n’en seront pas, seront les inutiles que seul l’esclavage valorisera un peu. Heureusement le « great reset » se dégonflera comme la baudruche qu’il est, dans les pays qui sauront limiter leur monnaie. Malheureusement, parmi les réfractaires qui s’expriment, très peu réalisent que l’énergie monétaire n’est énergique que parce qu’elle se nourrit de l’énergie humaine, que ce soit par le travail volontaire ou par l’esclavage. Actuellement le « great reset » est en marche, il distribue sa monnaie de Monopoly pour dissimuler ses erreurs, il fait semblant d’inventer la monnaie digitale qui existe déjà, pour pouvoir, par les blockchains, fabriquer de l’argent de façon illimitée. Plus grave, la pantalonnade orchestrée de pandémie mondiale lui est doublement utile. Par le confinement, le « great reset » démolit l’économie malade d’avoir écouté les siens et fait place nette en offrant un virus en bouc émissaire. Et « en même temps » il teste, avec malheureusement un certain succès, l’acceptation par les peuples de leur propre esclavage.

2021 va être passionnant.

L’énergie humaine, seule énergie de l’économie

Nous avons complètement oublié la base de l’économie à savoir l’échange d’énergie humaine pour le bien-être en collectivité. C’était pourtant évident dans un village où chacun avait sa place en apportant ce qu’il savait faire et en profitant de ce que savaient faire les autres.

A l’arrivée de la monnaie, inventée dans toutes les civilisations pour contrer ceux qui profitaient volontiers de l’énergie des autres sans apporter la leur, la monnaie véhiculaient physiquement l’énergie humaine qui avait dû être dépensée auparavant pour obtenir la monnaie. C’était du bétail, du blé, du sel, de l’or, de l’argent ou même des plumes d’oiseau dont la rareté prouvait l’énergie humaine qui avait été dépensée pour les obtenir. C’est parce que la monnaie a toujours été un véhicule d’énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée, qu’elle  a toujours été acceptée en paiement par le groupe qui savait que cette énergie humaine était définitivement enfermée dans cette monnaie et qu’elle serait donc définitivement un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui utilise cette monnaie.

La monnaie papier a été inventée en France au XVIIIe siècle sous le Régent par Law (qui se prononce curieusement Lass) puis en Russie avec la Grande Catherine et dans les Amériques avec le dollar continental, enfin à nouveau en France avec les assignats pendant la révolution. La monnaie papier a toujours été gagée au départ sur une énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée. C’était le défrichage du Nouveau Monde pour Law, les mines de  cuivre pour la Grand Catherine, les biens de la noblesse et du clergé pour les assignats et l’or anglais pour le dollar continental. Mais partout la fièvre politique d’utiliser une énergie humaine inexistante a vite fait imprimer beaucoup plus de billets que la quantité d’énergie humaine préalablement dépensée n’en autorisait, et c’est l’énergie de tous ceux qui détenaient cette monnaie devenue fausse qui fut dépensée par leur ruine lors du constat que cette monnaie ne valait rien après avoir fait la fortune de certains.

Depuis 1971 et les monnaies dites flottantes, le triumvirat médiatique, universitaire et politique tente de faire croire que la monnaie est déconnectée de l’énergie humaine et qu’elle a tout de même une force énergétique, ce qui est rigoureusement impossible mais que le triumvirat aura fait tenir 50 ans en ruinant par avance tous les imbéciles, c’est-à-dire nous tous, qui auront des dollars, des euros ou des yens au moment de l’explosion du système.

Le système va forcément exploser parce qu’avec l’invention de la monnaie dette, on dépense deux fois de l’énergie humaine pour produire une seule richesse valorisée à à peine plus de la moitié de l’énergie humaine dépensée. Une première fois on dépense de l’énergie humaine en investissant l’argent nécessaire pour produire en payant les matières premières, les salariés et les machines. Cela donne une production qui ne deviendra richesse que si un client vient dépenser une seconde fois. Sans cette seconde dépense, la production devient d’abord un encombrant puis un rebut avec le constat de la perte de la première dépense. La richesse est quantifiée par l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour la produire mais pour pouvoir en jouir, il faut que le client dépense à nouveau cette quantité d’énergie humaine.

Tant que la monnaie comme l’or était une richesse préalablement reconnue comme porteuse d’énergie humaine préalablement et intelligemment dépensée, la production n’était qu’un échange d’énergie humaine. Les ouvriers ajoutaient leur énergie personnelle à celles de leur prédécesseurs qui, véhiculée par l’or, leur apportait les outils et la matière. Leur production était un véhicule vivant d’énergie humaine dans lequel les artisans avaient augmenté de leur labeur la quantité d’énergie. La production pouvait alors s’échanger avec l’énergie que possédait le client avec son or. Le client constatait en achetant que le labeur des ouvriers avait enrichi la communauté et que l’on pouvait en prendre acte en frappant une nouvelle monnaie en or. Les ouvriers transformaient leur énergie en or

La limitation de la quantité de monnaie était obligatoire. La limite était concrète par l’or nécessaire et elle était surtout volontaire par l’observation de l’énergie humaine déjà utilement dépensée. La vie n’étant qu’échange d’énergie, la monnaie ne faisait que faciliter les échanges. Sa limitation permettait de ne pas se perdre dans la réalisation irresponsable de tous nos désirs voire de nos fantasmes.

Aujourd’hui tout est changé. Depuis la nouvelle religion de la monnaie fiduciaire où tout est fondé sur la croyance dans le remboursement de la monnaie dette, le fossé se creuse entre la réalité et le mensonge martelé par le trio universitaire politique et médiatique, relayé par le nouveau clergé de cette nouvelle religion. Le mensonge dit que c’est la  création de richesse annuelle, le fameux PIB, qui va apporter la seconde vague d’énergie humaine et qui va rembourser les emprunts faits pour investir. Comment va-t-on pouvoir rembourser l’investissement quand la production qui en découle doit encore trouver acheteur pour devenir richesse donc possible remboursement. Il faut dépenser une deuxième fois pour rembourser la première. On est sans arrêt en manque d’énergie humaine. Et ce manque est encore aggravé par le client quand il emprunte pour acheter au lieu d’avoir stocké son énergie sous forme d’épargne.

La réalité, pendant que ces braves gens pérorent, est que le système cherche désespérément l’énergie humaine qui se dépense près de deux fois quand elle n’est apportée qu’une fois ou même pas du tout si tout le monde emprunte.

Tant que le peuple ne s’étonne pas, c’est la montée stupéfiante de la dette et ce sont les différents esclavages qui se mettent en place pour apporter l’énergie humaine manquante. La dette se chiffrant déjà en centaines de milliers de milliards de dollars, les esclavages vont être de plus en plus voraces puisque l’énergie humaine consommée continue dogmatiquement à être infiniment supérieure à l’énergie humaine apportée. Le libéral-libertarisme actuel est la face visible d’un monde qui ne vit que de sa face cachée, la résurgence d’un esclavage jamais connu sur Terre, même en Afrique précoloniale où l’esclavage était pourtant déjà structurel comme dans notre nouvelle religion.

Le triumvirat a trouvé son dérivatif pour que la jeunesse ne prenne pas son problème à bras le corps : l’écologie. Il réduit volontairement l’écologie, l’étude de la maison, à la maison Terre. Il fait le grand écart intenable en vantant une organisation où la dépense exponentielle d’argent exige une dépense exponentielle d’énergie humaine mais où, pour être aimé, il reconnait comme avantage acquis, la non dépense d’énergie humaine  et où, par incompétence, il accuse les entreprises de ne pas assez utilisé cette énergie tout en lui en pompant par des impôts sur la production. Il va dépenser la monnaie remboursable par l’esclavage, l’énergie humaine qu’il a stupidement paralysée en la confinant.

A quoi cela sert-il de rappeler qu’il n’y a pas une maison mais plusieurs appelées civilisations et qu’une seule réponse globale est d’une rare stupidité rappelée par le mythe de la tour de Babel ? A quoi cela sert-il quand les prêtres de la nouvelle religion réduisent le problème à un problème de CO2 ? Ils alarment sans aucune autre solution qu’un mondialisme, nouvelle tour de Babel prenant pour modèle notre civilisation malade qui ne cherche même plus à se comprendre.

A quoi cela sert-il de chercher des solutions quand le triumvirat veille à ce que le seul problème à résoudre soit comment refuser de le voir ?

Ce sont les générations arrivantes qui se suicident en ne voulant pas regarder la cause et en jouissant de ses effets. Les meilleurs s’isolent et renoncent. Qui s’intéressera au peuple ?

Quand des demeurés croient que l’énergie monétaire peut remplacer l’énergie humaine

Etre demeuré ne veut pas dire du tout être un imbécile. C’est rester dans un mythe et refuser la réalité trop dérangeante. C’est être au sens propre mythomane et prendre demeure dans le mythe en y croyant dur comme fer et souvent de bonne foi. Cela fait un demi-siècle que nos dirigeants, quelle que soit leur couleur du moment, jouent avec l’énergie humaine et l’énergie monétaire en manipulant la seconde parce qu’ils sont incapables d’organiser la première. Ils sous-traitent aux entreprises la totalité de leur devoir d’organisation de l’énergie humaine, de celle de leurs compatriotes. Au lieu de simplement se féliciter quand les entreprises allègent leur problème, ils ont l’audace d’appeler chômage leur incompétence en maugréant sur l’inaction des entreprises. Imagine-t-on le chômage dans une famille ou une tribu ? Va-t-on s’y lamenter ou agir ? Pourquoi le chômage existe-t-il quand quelqu’un qui s’est voulu responsable de la collectivité s’appelle un Politique ? Malheureusement sans doute parce que les médias le répute inéluctable et l’université structurel. Malheureusement aussi parce que nous sommes facilement des moutons façonnés par les Politiques, les médias et l’université. Malheureusement encore parce que tout ce beau monde en est resté en 1848 lorsque l’échec des ateliers nationaux est venu de l’addition d’une organisation hâtivement militaire et d’une ignorance de ce qu’il y avait à faire en en arrivant même à couper des arbres pour les replanter, préfigurant Keynes qui faisait creuser des trous pour les reboucher. L’échec des ateliers nationaux est surtout venu de l’incapacité générale à mettre en simple concurrence le public et le privé comme s’il fallait choisir entre capitalisme et socialisme au lieu de les mettre tous deux à l’œuvre sur les mêmes sujets pour comparer leur efficacité. Quand cette concurrence s’est faite entre sociétés nationalisées et sociétés privées, elle s’est limitée malheureusement à de grosses unités qui ont toutes limité leurs buts à la satisfaction des sources d’énergie monétaire. Cela avait pourtant donné un temps Renault et Peugeot, BNP et Rothschild et la concurrence était émulatrice. Mais en s’appelant entre eux droite et gauche et en appelant populistes tous ceux qui ne rentrent pas dans leur moule, le trio Politiques média université est resté dans sa quasi totalité un trio de demeurés qui se décharge à nouveau totalement de son devoir sur le privé.

Si l’on remplace monarchie par capitalisme, république par socialisme, et ateliers nationaux par chômage, le discours de Victor Hugo à l’assemblée en 1848 est saisissant d’actualité :

« Les ateliers nationaux sont (le chômage est) un expédient fatal. Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail ; vous avez ôté à une partie du peuple le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. A ceux qui n’avaient connu jusqu’alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête, et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l’aumône. Nous connaissions déjà le désœuvré de l’opulence, vous avez créé le désœuvré de la misère, cent fois plus dangereux pour lui-même et pour autrui. La monarchie (le capitalisme) avait les oisifs, la République (le socialisme) aura les fainéants. »

En 2020,  comme rien ne marchait et pour tenir encore un moment, ils sont tous passés à la vitesse supérieure. Sous prétexte d’un virus dont les Américains et les Chinois se rejettent la paternité et qui fait infiniment moins de morts qu’au moins une dizaine d’épidémies saisonnières depuis la guerre comme le montre le graphique de l’INSEE insuffisamment connu, ils arrêtent volontairement l’usage de l’énergie humaine en reprenant au langage carcéral le mot de confinement, et ils pensent tout compenser en faisant travailler l’énergie monétaire qu’ils pensent savoir créer.

Bruno Le Maire, suffisamment intelligent pour être Normalien, Agrégé de lettres et Enarque, suffisamment honnête pour avoir démissionné de la fonction publique quand il s’est lancé en politique, suffisamment courageux pour avoir affronté Eric Zemmour sans l’insulter, suffisamment rusé pour devenir ministre et suffisamment pragmatique pour le rester, a publiquement démontré qu’il était demeuré au micro d’Europe 1, le jour du jeudi saint. Il a tenu à prendre avec lui l’ensemble du gouvernement avec un nous qui n’était pas de majesté mais un nous de récupération de tous les demeurés de son entourage. Il pense, peut-être à raison, que tous les membres du gouvernement et celui qui les a nommés, sont des demeurés comme lui. Observons que ses mots affirment et justifient deux erreurs fondamentales : une mauvaise analyse du problème et une fausse solution imposée. Une phrase résume parfaitement les deux :

« Contre la crise, nous avons choisi la dette, le seul choix responsable. »

Le problème se résume pour lui à « la crise » sans envisager un seul instant qu’elle vient justement de ce que ses prédécesseurs et lui ont choisi de façon totalement irresponsable la dette comme solution miracle de tous les problèmes. Quelques phrases de son interview éclairent son raisonnement qui est celui que Politiques, médias et université cherchent à nous instiller depuis un demi-siècle

« Ce que nous faisons, c’est du financement par la dette, c’est un choix responsable et nécessaire qui va éviter une catastrophe sociale et économique à la France mais ça ne peut être qu’un choix provisoire. »

Pour croire éviter la catastrophe et se dire responsable, les deux mots clé sont financer et provisoire. Financer veut dire assurer un paiement et la phrase de Bruno Le Maire dans son ensemble est qu’une assurance provisoire est nécessaire. Mais il n’y a pas d’assurance sans prime d’assurance qui seule, par sa multiplicité, permet sa redistribution partielle à quelques-uns. Nous oublions trop facilement qu’une assurance n’est qu’une redistribution à quelques-uns de l’argent de tous après ponction des répartiteurs. « L’assurance paiera » veut simplement dire qu’en répartissant la charge, elle sera moins pesante, ce qui est une évidence.

Tant que la monnaie était en elle-même une richesse comme l’or ou l’argent, l’investissement était une dépense qui était en même temps prime d’assurance. La dépense était soit perdue soit assurée par tous les autres investissements qui rapportaient ce que l’on appelle un retour sur investissement. Les investisseurs s’assuraient entre eux et la somme des retours sur investissements était égale à la somme des investissements perdus, ce qui n’était qu’un transfert de richesse. Ces transferts étaient limités par la rareté de la monnaie, richesse déjà reconnue que l’on ne dépensait pas facilement.

La déconnection de la monnaie de toute richesse préalablement reconnue a complètement changé le rapport entre la monnaie et la richesse. Ne sachant plus ce qu’est la monnaie, nous n’allons plus savoir ce qu’est la richesse qui la sous-tend. Ecoutons Bruno Le Maire :

« La dette va atteindre 112% de notre richesse nationale. »

La précision du 112 % permet de comprendre que notre ministre a donné ce jour-là au PIB le nom de richesse nationale. Sa langue a fourché car d’habitude il considère, comme l’ensemble du trio Politiques média université, que le PIB est la création annuelle de richesses à se partager. La réalité est que le PIB est la somme de toutes nos dépenses publiques et privées sur un an. La dette va donc atteindre 112 % de ce que nous dépensons déjà chaque année. Cela ne gêne pas notre trio qui a déjà encensé le traité de Maastricht, accepté par l’émotivité des Français par 49 % des votants contre 47 % qui l’ont refusé. Ce traité aberrant précise que l’on peut dépenser chaque année 3 % de plus que ce que l’on a déjà dépensé l’année d’avant, ces 3 % étant arrivés sur un bout de table lors d’un « orage de cerveaux » de l’équipe de Mitterrand. Ce même traité permet très curieusement d’emprunter jusqu’à 60% de ce que l’on dépense chaque année. Imagine-t-on une famille s’organiser sur de telles stupidités ? Aujourd’hui dans l’Union européenne, dépenser toujours davantage c’est faire davantage de PIB, donc pouvoir dépenser encore davantage et emprunter toujours davantage pour y arriver. Inutile de dire que la limite de 60 % est mathématiquement impossible à tenir et qu’avant covid 19 nous étions déjà à 100 % et que nous allons être à 112 %. Faire croire que le PIB est une création de richesses permet de tenir un moment mais nécessite l’arrivée de l’autre mot clé, le mot magique provisoire. Ecoutons Bruno Le Maire :

«Nous devons dès que possible et dès que l’économie va redémarrer, réduire cette dette

On arrive à sa solution. C’est l’économie qui va redémarrer comme n’importe quelle créature ; elle va créer des richesses qui nous serviront à rembourser et faire enfin baisser la dette qui ne s’est jamais arrêtée de monter en dépit de sa pseudo-limite à 60 % du PIB. C’est là où les Politiques ont besoin des médias et de l’université pour faire croire au peuple qu’on s’enrichit en dépensant, que l’argent peut tout mais qu’il n’est pas une énergie, qu’en s’approchant du précipice il est à la fois urgent et intelligent de faire un grand pas en avant. Pour ce faire le trio va intervenir, soutenir, investir, toujours avec la fausse énergie monétaire créée par les banques. Ecoutons monsieur le ministre :

« Intervenir et soutenir Air France. Faire en sorte que ce qui est un fleuron industriel français et un symbole aussi, une compagnie aérienne que tout le monde connaît, puisse être soutenue en temps voulu et se redresser rapidement

Air France est aussi à ses yeux une  créature qui va se redresser. C’est le redémarrage de l’économie qui va permettre à Air France de se redresser.

« Investir parce que le grand risque est que l’entreprise n’investisse pas suffisamment à la sortie de la crise. »

Tout est dans l’utilisation de l’énergie monétaire et jamais en utilisant l’énergie humaine que ces ânes bâtés d’entreprises ne savent pas utiliser d’après Bruno Le Maire en n’utilisant pas assez l’énergie monétaire. Anes bâtés est à prendre au sens propre car comme les entreprises sont les seules à avancer, le trio les a chargées d’un bât de plus en plus lourd pour pouvoir continuer à exister sans se remettre en question. Les entreprises, en devant leur donner une partie d’un bénéfice qui n’est jamais que récupération partielle de la richesse du client, plient sous le poids du trio qui veille à ce que les banques soient remboursées avec intérêt de l’argent qu’elles ont fabriqué d’un clic pour le prêter.

La vision est claire : relancer l’économie par la dette puis, grâce à la richesse produite, rembourser progressivement la dette. Relancer l’économie, créer des richesses, rembourser les dettes est le trépied de la mythomanie actuelle où l’on utilise trois verbes actifs, relancer, créer et rembourser, verbes que l’on résume par les deux verbes emprunter et investir, les deux mamelles de la mythomanie.

Il faut comprendre que ce fantasme est né au départ d’une observation parfaitement juste des grandes foires champenoises du XIIIe siècle dont l’activité traduisait réellement la prospérité de la province. Le troc des fruits de l’énergie humaine, en utilisant pour simplifier les échanges, la richesse unanimement reconnue qu’est l’or, montrait par la simple existence de cet échange que les fruits de l’énergie humaine étaient adaptés aux besoins. Compter l’or échangé, c’était à l’époque chiffrer l’utilité de la dépense d’énergie humaine, c’était le PIB que le trio voudrait nous faire croire avoir été inventé au XXe siècle.

Mais en fabriquant des monnaies qui n’ont plus rien à voir avec des richesses préalablement reconnues et en leur faisant remplacer l’or, le négoce n’est plus du tout signe de prospérité. Il n’est plus que fuite en avant. Le négoce est devenu un échange aberrant entre d’un côté, des marchandises de surproduction de machines payées très cher avec de la fausse monnaie, et de l’autre, une fausse monnaie qui vient faire croire que la surproduction est une production de richesses. La fausse énergie monétaire s’échange avec elle-même en étant en plus utilisée à calmer l’inaction de l’énergie humaine. Donc la dette monte inéluctablement et indéfiniment, ne pouvant jamais être remboursée puisqu’elle ne pourrait l’être que par l’énergie humaine que le trio confine ou néglige.

Bernanos écrivait en 1936 « L’homme de ce temps a le cœur dur et la tripe sensible ». Près d’un siècle plus tard tout cela a demeuré et l’homme de ce temps a simplement rajouté deux choses : il a rajouté à l’homme « et la femme » pour satisfaire Marlène et il a rajouté « le cerveau délavé » au cœur dur et à la tripe sensible pour en arriver à confier notre avenir à des demeurés.

Le seul espoir c’est que le trio est demeuré en 1848 et qu’il s’est passé des choses cette année-là.

La monnaie est une énergie, n’en déplaise aux grincheux

La régularité et l’obstination avec lesquelles certains s’enferment dans le déni de la réalité en refusant que la monnaie soit une énergie, forcent à le démontrer par la méthode scientifique.

La méthode scientifique a été définie par Aristote au 4e siècle avant Jésus-Christ dans ses Seconds Analytiques :

« Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre il n’est pas possible que la chose soit autre chose qu’elle n’est. »

Tout commence donc par connaître la cause de la monnaie.

Tout groupe d’êtres humains a au départ une raison de se trouver ensemble et il organise dans ce but les apports de chacun. Il rend complémentaires les différentes énergies individuelles. Cette organisation a été improprement appelée troc en supposant une simultanéité du don et de sa contrepartie alors que cette simultanéité n’a jamais été habituelle et que l’échange entre les participants passe souvent par l’organisation du groupe. Le don et sa contrepartie, sa contrevaleur, existent pourtant dès la création du groupe (couple, famille, association ou tribu) mais ils ne sont que très rarement concomitants. L’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contredon et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contredon était partout ce qu’il a appelé un «fait social total» à dimensions culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions.

Mais quand la taille du groupe devient importante, la détection de ceux qui oublient de rendre devient difficile et rend obligatoire la simultanéité de la contrepartie. La cause de la monnaie est de répondre à cette nouvelle obligation de simultanéité de la contrepartie qui n’était pas obligatoire auparavant. Il n’y a pas d’exception connue sur toute la surface de la Terre. Substitut du donner-recevoir-rendre que chacun connait dans sa propre famille, la monnaie est comme lui culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique ne pouvant être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Elle est « au service du lien social et elle le nourrit ». C’est le « fait social total »  sur lequel sont fondés tous les systèmes financiers et toutes les civilisations.

Mais pour que la contrepartie ne soit pas un leurre, il faut qu’elle véhicule avec elle le souvenir d’une réelle énergie humaine qui soit véritablement un contredon et non une simple promesse qui n’engage que celui qui y croit. C’est pourquoi toutes les civilisations ont toujours pris comme monnaie une richesse préalablement reconnue qui était forcément le résultat d’un travail humain déjà effectué, des plumes d’oiseaux très rares, du sel, du blé, du bétail, du cuivre, de l’argent ou de l’or. Même les monnaies papier ont toujours été, sans aucune exception jusqu’à l’euro, créées sur une richesse préalablement reconnue. Le système de Law l’était sur la richesse de la Louisiane, les assignats sur les biens confisqués à la noblesse et au clergé, la monnaie-papier de la Grande Catherine sur ses mines de cuivre, le dollar continental sur la livre-sterling, elle-même adossée à l’or, etc etc.

Le dernier lien entre les monnaies et une richesse préalablement reconnue a été défini par les accords de Bretton Woods en 1944. Il a lié toutes les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Mais pendant plus de 25 ans la FED, imitant en cela et en médiocrité Law et les révolutionnaires français, a imprimé frauduleusement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à sa garde. Elle l’a fait pour payer le plan Marshall et les guerres de Corée et du Vietnam. Voyant fondre les réserves d’or de Fort Knox, le président Nixon a été contraint en 1971 de rompre le lien entre les monnaies et la richesse préalablement constatée qu’était l’or. Depuis cette date, et contrairement aux billets de la rue Quincampoix et aux assignats qui ont eu le bon goût de disparaitre humblement lorsqu’ils ne valaient plus rien, le dollar continue pour l’instant à être reconnu comme ayant une valeur, les Américains vivant facilement le rêve de posséder toute la richesse du monde. En Europe, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, on a, à l’extrême fin du deuxième millénaire, créé une monnaie, l’euro, qui n’est liée à aucune richesse préexistante et qui n’a comme contrepartie que d’autres monnaies qui avaient été déconnectées de toute richesse préexistante plus de 25 ans avant. Ce tour de passe-passe nous a fait oublier que la monnaie est l’étalon culturel de la richesse. C’est l’énergie du groupe, l’énergie sociale fondée sur l’énergie individuelle qu’est le travail.

Il faut maintenant pour respecter la méthode scientifique, montrer qu’il n’est pas possible que la monnaie soit autre chose. Il faut pour cela commencer par écouter ce qu’il en est dit.

L’université dit qu’au début était le troc et qu’un jour c’est devenu trop compliqué et que l’on a inventé la monnaie. Que ceux qui vivent les échanges dans leur couple, leur famille, leur groupe d’amis ou leurs associations comme du troc, creusent cette voie. Les enfants ne mangent-ils que s’ils ont rangé leur chambre ? Ne fait-on les courses que si le ménage est fait ? Faut-il inventer une monnaie familiale pour tout simplifier ? On constate à l’évidence que cette voie est fausse et indéfendable bien qu’omniprésente et assénée sans explications comme une vérité indiscutable ! Le troc n’a jamais existé où que ce soit à l’intérieur d’un groupe cohérent et il n’existe au contraire qu’entre des gens ou des groupes qui ont toutes les raisons de se méfier les uns des autres. Dans la méfiance chacun valorise avec sa propre monnaie les marchandises à échanger et si chacun pense que les deux tas ont la même valeur, l’échange peut se faire et donne au passage le vrai taux de change entre les deux monnaies. Sans cela, le taux de change est laissé aux spéculateurs comme c’est le cas actuellement.

Si on tend l’oreille pour percevoir ce qui est dit sur la monnaie, on entend aussi chez tous ceux qui n’étudient pas vraiment la monnaie, que la monnaie est une convention, une marchandise, un signe, une institution, un artefact, un contrat mais chaque fois, à la moindre demande d’explication, on retombe dans l’échange et l’idée de troc instillée consciencieusement dans les esprits par l’université. C’est un travail de longue haleine de relier dans l’esprit de nos concitoyens la monnaie et le donner-recevoir-rendre de l’énergie humaine.

Il faut bien sûr rester attentif à toute nouvelle explication qui n’aurait encore jamais été proposée et qui donnerait une autre cause à la monnaie mais dans l’attente, on peut déjà observer les dégâts que produit le déni de la réalité énergétique de la monnaie et l’oubli volontaire de ce dont cette énergie est la contrepartie.

Tout a été fait pour oublier que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine déjà constatée comme l’électricité n’est qu’un véhicule d’énergie fossile, éolienne ou nucléaire déjà utilisée. On parle pourtant facilement d’énergie électrique alors que la notion d’énergie monétaire est dogmatiquement écartée. Serait-elle trop dérangeante ? Il est pourtant facilement observable que, de même que l’énergie nucléaire transforme l’énergie de l’uranium en énergie calorique puis en énergie électrique, l’énergie monétaire transforme l’énergie humaine en tout ce que nous achetons et que nous transformons en richesses en les achetant. Sans nos achats, sans cette transformation, tout resterait comme la bouse de vache, production ne devenant pas richesse. Toute énergie a besoin de convertisseurs et les convertisseurs d’énergie monétaire en richesses utilisables sont les commerçants. Qu’on l’accepte ou non, la monnaie, quand elle est une vraie monnaie, est un vecteur d’énergie humaine qu’elle a stockée.

Malheureusement personne n’a jamais défini la monnaie si ce n’est en lui collant un des mots précédemment cités, tous aussi vagues les uns que les autres. On ne présente la monnaie que par ses utilisations dont les trois principales ont été données par Aristote : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. C’est un peu comme si, pour définir l’électricité, on se contentait de dire que c’est ce qui éclaire, ce qui chauffe et ce qui fait bouger les TGV. Cela ferait sourire mais il n’étonne personne que l’on ne présente la monnaie que par trois de ses utilisations sans jamais la définir. N’est-ce pas cela qui est étonnant ? Chacun semble dire : si Aristote n’a pas jugé utile de définir la monnaie, qui suis-je pour vouloir la définir ? Quitte à sembler manquer d’humilité je regrette que si peu de gens soient conscients que la monnaie est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise. Ce titre de créance est causé par l’énergie humaine qui a été préalablement utilement dépensée pour que le groupe puisse créer une monnaie en souvenir de ce bon travail. Le le groupe voit alors la monnaie comme une richesse par l’énergie humaine qu’elle véhicule. L’oubli de cette réalité empêche l’argent de remplir, par sa rareté, son rôle naturel de facteur limitant des fantasmes humains. L’oubli de la rareté du bon argent et sa prolifération néfaste s’appelait encore il y a 50 ans dans les écoles de commerce et à l’université, l’inflation, le gonflement non justifié de la masse monétaire qui enfle. Ce mot a complètement changé de sens en moins de 50 ans pour devenir la hausse des prix. Or la hausse des prix n’est que la conséquence naturelle de la vraie inflation et sa contrepartie. La vraie inflation ne dérange plus personne puisque nous  n’avons plus le mot simple qui en parlait. C’est un peu comme si on ne disait plus « J’ai mal à la tête » mais « Je prends de l’aspirine ». Cela détourne l’attention de l’essentiel. Il serait intéressant de retrouver qui a été à l’initiative de ce changement de sens dans les années 70. Le frein monétaire dû à la rareté de la monnaie est parfaitement naturel puisqu’il n’est que le souvenir de la limite naturelle de l’énergie humaine qu’est la fatigue. Son abandon a autorisé, sans en être la cause qu’il faut évidemment analyser par ailleurs, l’arrivée concomitante des libéraux-libertaires et d’un emballement économique gaspilleur des ressources naturelles de la Terre. Autrement dit, c’est parce que notre médiocrité a oublié que la bonne monnaie ne s’obtient que par une énergie humaine préalablement dépensée, et qu’elle est donc rare par définition, que nous avons ouvert la boite de Pandore de toutes les folies occidentales actuelles que les bobos de la politique et des médias encensent.

Les banques ont vécu notre médiocrité comme leur chance et elles l’ont flattée par l’invention au XXe siècle de la monnaie-dette qui est une fausse monnaie légale que les banques justifient en disant qu’elles la détruisent quand on la leur rend. Elles considèrent comme insignifiants les dégâts que cette fausse monnaie crée pendant son existence, durée d’existence qui s’allonge tous les jours avec la montée exponentielle permanente de la dette mondiale qui se chiffre déjà aujourd’hui en centaines de milliers de milliards de dollars ou d’euros. Les banques ont abandonné leur métier traditionnel de prêter sur gages à des riches, l’argent d’autres riches, ce qui avait toujours été le cas, pour se mettre à prêter à tout le monde sur richesses futures fantasmées, ce qui est imbécile, vicieux et qui sera forcément un jour criminalisé.

Pour que le fantasme puisse être vécu comme une réalité, il a fallu d’abord faire croire à la magie d’une création de richesses et à une valeur ajoutée par les entreprises en confondant volontairement production et richesse. Pourtant, si l’investisseur et le travailleur créent ensemble une production comme la vache crée des veaux, du lait et des bouses, c’est le client qui transforme la production en richesse en l’échangeant contre son argent. Il n’y a pas de création de richesses, il n’y a que des échanges entre une production que l’on espère être une richesse et de l’argent qui est une richesse déjà reconnue et qui transforme la production en richesse. Mais pour faire croire à la création de richesse, on a amplifié le mouvement de fabrication de fausse monnaie pour que toute production devienne richesse en étant achetée. Tout est devenu manipulation des esprits. On a inventé le fameux PIB (produit intérieur brut), traduction servile du Gross Domestic Product en additionnant toutes les dépenses, qu’elles soient de consommation ou d’investissement avec l’idée aussi géniale que mensongère de l’appeler produit et de faire croire partout que c’est un revenu ! Les Politiques et les médias utilisent même pour leurs projets des pourcentages de PIB qu’ils voient comme un revenu sans se rendre compte qu’ils voudraient utiliser une deuxième fois ce qui a déjà été dépensé.

On a aussi inséré dans les esprits que le profit était la part individuelle d’une corne d’abondance imaginaire d’un pays de Cocagne fantasmé. Pour cela il a fallu faire oublier que la vie n’est qu’échange et que tout profit est mathématiquement compensé par un appauvrissement quelque part, volontaire ou forcé. Tout cela est conséquence du refus de voir que la monnaie est une énergie.

Bien pire, et ce que la fausse élite médiatico-politique ne veut surtout pas voir, c’est que la réalité s’impose d’elle-même naturellement partout. Toute la fausse monnaie créée par les banques, toute cette énergie factice cherche sa source énergétique humaine. Elle réinvente l’esclavage sous toutes ses formes avec une discrétion redoutable : l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette, et l’esclavage ici et maintenant qui est à la fois la paupérisation des classes moyennes et l’immigration souhaitée par des responsables à courte vue. Et cette fausse élite a eu le culot de créer une journée annuelle contre l’esclavage pendant qu’elle le recréait elle-même par incompétence.

Quand proposera-t-on au peuple une cohérence dans laquelle il pourra s’épanouir ? Quand l’économie arrêtera-t-elle de se croire la science utopique de la création et de la répartition des richesses pour se reconnaître l’organisation des énergies humaines où le chômage démontre combien elle est actuellement défaillante ? Quand reconnaîtra-t-on que l’organisation des énergies humaines ne peut se faire sans parfaite maîtrise de l’énergie sociale qu’est l’argent ? Maîtriser la monnaie n’est-ce pas à la fois comprendre sa raison d’être et vérifier qu’elle n’est pas détournée de sa mission ? Des personnalités comme Valérie Bugault, Charles Gave, Jean-Marc Jancovici ou Charles Sannat, et sûrement bien d’autres de toutes générations qui cumulent, chacun dans son domaine, intelligence et bon sens, ce qui n’est malheureusement pas si fréquent, ne deviendraient-ils pas carrément efficaces s’ils avaient l’heur d’intégrer à leur réflexion le frein social terriblement puissant qu’est la monnaie quand elle est vraie et quand la fausse monnaie des banques n’accélère pas notre marche à l’abîme ?

Lettre ouverte à M. Jean-Marc Jancovici

Cher Monsieur,

Depuis quelques mois les élèves des grandes écoles vous réclament tous pour venir leur faire votre cours de l’école des Mines de Paris sur l’énergie. Chacun peut trouver ce cours sur la toile et il est en effet passionnant.

Vous y montrez en images et avec un vocabulaire incisif et vivant que nous sommes tous devenus des « supermen pour de vrai » depuis que, par l’intermédiaire des machines, nous nous sommes créés des « prothèses » pour multiplier notre capacité énergétique par 200 en consommant les énergies fossiles non renouvelables que sont le charbon, le pétrole et le gaz.

Mais vous rappelez que « la physique sera toujours plus forte que les slogans » et vous en déclinez les conséquences.

Vous montrez que l’humanité est passée en deux siècles des énergies renouvelables avec le chauffage au bois, la marine à voile, les moulins à eau et à vent ou la traction animale, aux énergies fossiles qui ont transformé notre façon de vivre de façon pratiquement irréversible. Le retour en arrière et la redécouverte des énergies renouvelables comme source principale vous semble utopique et vous le démontrez fort bien.

Vous montrez encore que nous n’avons jamais remplacé une énergie primaire par une autre sans continuer à l’utiliser toujours davantage. Nous consommons de plus en plus de bois, de plus en plus de charbon, de plus en plus de pétrole, de plus en plus de gaz, de plus en plus de nucléaire, et l’apport des nouvelles énergies renouvelables, solaire ou éolienne, est quasiment ridicule et ne peut en aucun cas remplacer les énergies fossiles. Vous dites : « Nous avons changé d’ordre de grandeur dans la transition énergétique. »

Vous montrez tout de même que depuis 2008 l’humanité est passée par un pic et que nous avons changé d’époque sans en prendre réellement conscience.

Vous dites que « la décroissance n’est pas un souhait, c’est un élément du cahier des charges » et vous fustigez les irresponsables qui veulent continuer à faire croitre le PIB en diminuant l’émission de CO2

Vous expliquez en effet que tous les convertisseurs d’énergie fossile produisent du CO2 par carburation, vous montrez que les courbes du PIB et de l’extraction de pétrole se superposent quasi exactement.

Pourtant après avoir brillamment éclairé tout cela dans nos têtes, vous vous engagez dans la piste du réchauffement climatique lié à l’augmentation de CO2, piste dans laquelle vous êtes moins convaincant car le lien reste à faire entre l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) et les mouvements des cyclones et des anticyclones, seuls responsables du climat. Je ne vous ai pas entendu non plus expliquer ce qui augmente ou diminue la vapeur d’eau des nuages qui forme 55% des GES alors que le dioxyde de carbone n’en forme que 39% et le méthane 2%. Si le réchauffement actuel est évident, il n’est pas évident de l’attribuer à l’homme ou aux éruptions solaires mal connues et aux éruptions volcaniques surtout quand elles sont inconnues car sous-marines.

Mais ce n’est pas pour vous parler du doute que l’on peut avoir sur le réchauffement climatique anthropique que je vous écris cette lettre mais pour vous parler d’une piste que vous n’explorez pas et qui est à mon sens beaucoup plus riche d’actions. Cette piste vous a échappé car vous en êtes resté à une définition fort exacte de la monnaie qui est malheureusement fausse depuis plus de 50 ans.

Vous dites « Le capital, c’est la partie de la production qui ne se consomme pas tout de suite et qui est réutilisable pour augmenter la production future.» Quelle belle définition de l’argent et ô combien exacte !

Malheureusement cette définition n’est plus d’actualité depuis que Nixon a été obligé de déconnecter le dollar de l’or en août 1971 après que la FED ait imprimé 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox pour payer le plan Marshall et les guerres de Corée et du Vietnam. Depuis cette date le dollar n’est plus une partie non consommée de la production et toutes les monnaies que les accords de Bretton Woods avaient liées en 1944 au dollar, non plus. L’euro encore moins puisqu’il a été créé sur des monnaies qui avaient été déconnectées de productions non consommées 30 ans auparavant.

En en restant à ce qu’était la monnaie du temps où elle avait un sens, et sans chercher à voir ce qu’elle était devenue, vous vous privez d’un facteur limitant dont il est parfaitement possible de se servir. Je vous rappelle que le PIB n’est pas un produit mais le chiffrage d’une activité de négoce, chiffrage fait par les trois façons possibles qui doivent donner le même résultat et qui sont le chiffrage de ce qui a été vendu, l’argent dépensé pour l’acheter et l’addition des factures. Il suffit de créer de la monnaie-dette, ce que l’on fait depuis 50 ans, pour faire du PIB et croire que l’on crée des richesses puisqu’on crée artificiellement l’argent pour les acheter et faire croire que la production des machines est richesse. Le PIB n’existe que si en face des productions il y a de la monnaie. Les machines produisent en pillant la Terre et les banques fabriquent de la monnaie pour que les productions soient des richesses. C’est insupportable.

Vous n’avez pas une grande admiration pour les économistes et je ne citerai pas vos phrases qui sont malheureusement bien souvent justes. Pourtant c’est par l’économie que nous réglerons notre problème qui est en effet la réalisation d’une nécessité absolue de décroissance. Nous ne limiterons les productions que par la limitation de l’argent et le retour de son vrai sens de titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise, titre de créance causé par une production humaine préalable.

Or la décroissance est interdite par la fabrication sans fin par les banques d’une monnaie-dette qui n’est plus une production passée non consommée mais une production future espérée et prédéfinie arbitrairement comme une richesse, ce qu’elle deviendra en effet apparemment lors de son achat stimulé par les médias et financé par encore une nouvelle monnaie créée par les banques. La monnaie a toujours été une énergie au sens très exact que vous donnez à l’énergie en disant « L’énergie est ce qui quantifie le changement d’état d’un système ». Elle quantifie par le prix la production passée utilisée pour la transformer en nourriture, en logement, en transport et en quasiment tout puisque même les âmes s’achètent disait Faust. Vous rappelez que « pour utiliser une énergie, il faut un convertisseur » et ce sont les commerçants qui sont les convertisseurs de l’énergie monétaire. Mais l’énergie monétaire a oublié que son énergie primaire est l’énergie humaine qui la limite énormément. Elle est devenue avec la monnaie-dette une nouvelle énergie sans source primaire et totalement illimitée qui vient se surajouter sans obstacles à toutes les énergies que vous décrivez fort bien. Cette énergie se transforme en machines et en mangeuse d’énergie fossile. Elle transforme les productions en richesses en les finançant puis en les achetant, elle consomme sans frein le stock des matières premières, qu’il soit fossile comme le pétrole ou renouvelable comme les poissons.

Vous dites fort justement qu’il faut « donner espoir aux gens dans un monde où par ailleurs il n’y aura plus de moyens », qu’il faut savoir « comment on fonctionne au mieux dans une société qui est en contraction », que c’est une guerre et que « Les généraux de cette guerre n’existent pas …ou pas encore ». Vous avez encore raison mais ces généraux n’émergeront pas si on reste désarmé devant cette énergie factice qui fait croire que l’impossible est possible.

Vous brocardez les économistes en disant : « Les économistes disent : ce qui est limitant, c’est ce qui dépend des hommes, le reste ce n’est pas la peine de s’en occuper » N’ont-ils pas malgré tout raison ? Est-ce qu’il dépend des hommes d’en empêcher d’autres de piller la Terre ? N’est-il pas plus efficace de rendre à l’argent sa force de facteur limitant en laissant à chacun le soin de gérer librement sa pénurie, seul ou en groupe, que ce soit en humanité, en civilisation, en nation ou en village. Le groupe ne doit-il pas simplement veiller à ce que chacun puisse rendre son énergie personnelle utile sans tout attendre des entreprises ?

Ne faut-il pas revenir à la pénurie d’argent et la gérer, ce qui est l’exact inverse de ce que vous disiez à Sciences-Po « Du pognon il y en a » ? Gérer la pénurie d’argent, n’est-ce pas la guerre à gagner que vous appeliez de vos vœux ?

Pour cela il faut s’attaquer à l’édifice aussi chancelant que l’a été l’URSS et qui est constitué des banques, du FMI, de l’Union Européenne, de l’OTAN, des multinationales et accessoirement des politiques et des médias qui leur appartiennent.  Il n’y a que les peuples qui seront des alliés et qui ont tellement plus de bon sens. Mais un combat non mené n’est-il pas perdu d’avance ? Et ce combat-là n’est-il pas, malgré tout, moins compliqué et avec une plus grande chance de succès car moins rêveur, que de se prendre pour Dieu et de décider de baisser la température de l’atmosphère ?

Nous nous sommes tous enrichis !!!???

« Nous nous sommes tous enrichis puisque le PIB mondial par habitant s’établissait à 452,7 dollars américains en 1960 et à 11 312 en 2018. » est la phrase que le journaliste Michel Faure a écrite sur Contrepoints aujourd’hui, 18 janvier 2020, dans un article commençant par « Tout va bien mais nous allons mal. » présenté comme un « paradoxe français qu’illustre la baisse de la natalité française ».

Ce paradoxe apparent est en effet dans toutes les têtes. Personne ne met sérieusement en doute le fait que nous allons mal et la doxa a réussi à mettre dans toutes les têtes que le PIB est une mesure de la production de richesse et donc de l’enrichissement des peuples. De droite à gauche, des Libéraux aux Socialistes, des Nationalistes aux Mondialistes en passant par les Européistes, tout le monde critique le PIB mais en prend des pourcentages pour les dépenser intelligemment ou pour expliquer comment les Politiques en place gaspillent cette manne et comment ils devraient l’utiliser.

Rappelons encore une fois que le PIB mesure l’activité de négoce. L’INSEE le faisait de trois façons, en chiffrant ce qui était vendu, en comptant ce qui était dépensé et en additionnant les ventes. Elle le fait aujourd’hui d’une façon totalement absconse aux ordres du pouvoir en place, en allant même jusqu’à la stupidité absolue, indigne des polytechniciens qui l’animent, de compter le solde du commerce extérieur dans la seconde façon mais pas dans la première et la troisième.

Appeler produit ce qui n’est qu’une dépense est évidemment une ânerie mais pourquoi donc cette ânerie est présentée partout comme une vérité première en reléguant les discussions des vrais problèmes sur des détails tous faussés ?

La réponse est la somme de deux fausses évidences matraquées par l’université, les Politiques, les médias et ce qui nous sert actuellement d’intellectuels : les entreprises créent de la richesse et la monnaie n’est qu’une institution créée pour faciliter les échanges.

Les entreprises produisent des biens et des services en utilisant l’énergie humaine de leurs salariés et l’énergie monétaire de leurs actionnaires. C’est l’utilisation de ces deux énergies (forces en action) qui donne la dynamique (force en puissance) des entreprises. Leurs productions peuvent êtres des richesses, des déchets, des encombrants ou des problèmes. De même que la vache fait des veaux, du lait, du méthane et des bouses, les entreprises produisent souvent à la fois des richesses, des déchets et des problèmes. Seul le client vient transformer une partie de la production des entreprises en richesse en l’achetant, c’est-à-dire en l’échangeant avec de la monnaie, richesse préexistante. C’est cet échange et uniquement cet échange qui est additionné dans le PIB. Le PIB n’est pas le moins du monde un produit, ni une production, encore moins une création, mais l’addition de tous les constats, chiffrés par la dépense des clients, que les entreprises produisent aussi des richesses à côté des déchets et des problèmes que leurs productions induisent. Ce ne sont que les clients qui transforment par leurs dépenses certaines productions en richesses. Sur-éclairer la production de richesses des entreprises en sous-éclairant à la fois la production de déchets et de problèmes ainsi que la dépense des clients qui a seule transformé la production en richesse, permet de créer la fausse évidence pourtant unanimement admise que les entreprises créent des richesses que l’on va pouvoir, et même devoir d’après certains, se partager.

Mais la stupidité de croire pouvoir dépenser parce que des clients ont préalablement déjà dépensé, n’est rendue possible que par l’autre fausse évidence que la monnaie n’est qu’une institution destinée à faciliter les échanges, autrement dit à faire du PIB et à se croire riche.

Faut-il encore une fois rappeler que la monnaie n’est qu’un titre de créance sur n’importe lequel des membres du groupe qui l’utilise et que ce titre doit avoir la raison d’être qu’une richesse a été préalablement réellement créée aux yeux de ce groupe ? La monnaie n’a de sens  que dans un groupe cohérent et sa quantité suit et ne peut précéder la création de richesse par ce groupe qui utilise pour cela son énergie humaine et son énergie monétaire déjà stockée. C’est la rareté de la monnaie ou son absence qui force les peuples à affronter leurs problèmes, ce dont ils n’ont pas forcément naturellement envie. Nous faisons actuellement exactement l’inverse en remerciant les  banques de créer sans fin et sans raison de la monnaie si ce n’est de faire du PIB en dépensant ou en « investissant », ce qui est le nouveau nom d’une dépense que l’on décrète à priori intelligente. Cela nous permet surtout de n’affronter aucun problème et de nous en sentir très mal car notre bon sens n’est pas encore complètement mort.

On attend le Politique qui utilisera enfin ses talents de bonimenteur pour expliquer la réalité et montrer enfin les vrais problèmes tous dissimulés derrière le paravent onirique du PIB.

Les bases de l’économie sont bafouées dans un silence général

L’économie n’est que l’étude des rapports entre la production, la richesse et la monnaie. Elle ne peut être crédible qu’en étudiant globalement les trois y compris leur interaction. Et pour ce faire il faut d’abord comprendre précisément ce qu’est chacun des trois pieds de l’économie avant d’étudier leurs relations. Il ne faut pas se contenter de définitions vagues, de fausses évidences et de soumissions sécurisantes à de prétendus sachants. Si les détails peuvent être délicats, l’épine dorsale de l’économie est à la portée de tous et d’une simplicité biblique. Seuls les montages que l’on fait partout pour faire tenir un système impossible sont évidemment complexes.

Une production est une fabrication de produit, que ce soit un pain, un fruit, un dessin d’enfant, une bouse de vache, un soin, une voiture, un résidu nucléaire ou une machine. C’est quelque chose de totalement objectif, une réalité incontournable. Une production peut être une richesse, un déchet ou un problème. Elle peut même changer de catégorie avec le temps comme le dessin d’enfant ou l’automobile, tellement richesse, déchet et problème sont des notions totalement subjectives qui évoluent avec le temps, ou avec l’espace, voire même avec les gens avec lesquels on se trouve.

Une richesse est en effet le regard totalement subjectif qu’une collectivité porte sur une chose ou sur une idée qu’elle trouve belle ou bonne. Toute civilisation tend à rendre ce regard objectif car elle considère sa vision du beau, du bien et du vrai comme la seule vision sérieuse. Elle croit sa justice juste puisqu’elle y voit l’addition de ce qui est bien et de ce qui est vrai pour elle. Elle croit que sa clarté est limpide puisqu’elle y rassemble ce qu’elle croit beau et ce qu’elle croit vrai. Et elle croit aussi que sa richesse est objective puisque tout le monde la trouve belle et bonne ; tout le monde… de cette civilisation. Une bière est richesse à Munich, pas du tout sur une autoroute suédoise. De même que la justice de Daesh n’a rien à voir avec la justice occidentale, la richesse d’un Malien qui est riche de la famille, n’a rien à voir avec la richesse d’un Américain.

La monnaie a une histoire et c’est toujours la même sur toute la Terre et elle est en général assez mal racontée. La monnaie n’arrive pas toute seule et au début il n’y a jamais eu le troc. Au début tout groupe humain se constitue autour du donner-recevoir-rendre que l’on constate dans les familles, dans les tribus et dans les groupes d’amis. C’est une sorte d’échange des êtres, de ce qu’ils font de mieux ou de moins mal. Ce donner-recevoir-rendre a été admirablement étudié par l’ethnologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss (1872-1950). Il y a vu un « fait social total » au service du lien social et le nourrissant. Ce fait social est total parce qu’il est à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et même juridique. Cette réalité dans la constitution des groupes humains est fondamentale et renvoie aux oubliettes la notion ridicule de troc au départ des groupes humains. Qui, à part les idéologues de l’économie, voit du troc dans la vie familiale ?

La monnaie n’est pas venue remplacer le donner-recevoir-rendre ni bien évidemment le troc qui n’a jamais existé que très exceptionnellement entre particuliers, elle est venue résoudre le problème créé par certains qui  partout oubliaient de donner et de rendre et se contentaient de recevoir. Cela posait un problème que les familles connaissent et règlent en interne. Mais quand le groupe devient important, il ne peut plus être résolu par le simple regard ou la remarque d’une autorité reconnue. C’est alors l’introduction de la monnaie qui partout résout le problème. Le groupe prend d’abord acte du fait qu’un individu a donné, qu’il a contribué à la richesse collective. Il lui donne en reconnaissance un titre de créance sur n’importe quel autre membre du groupe. Ce titre de créance transmissible et facilement transportable, s’appelle la monnaie en souvenir du travail  qu’il a effectué et qui a été reconnu utile. Le mot monnaie comme le mot monument vient en effet de moneo, forme latine causative de la racine grecque men de la mémoire. La cause de la monnaie comme celle du monument est de se souvenir. La monnaie circule, transportant l’énergie qui a permis sa création, mais par définition le pouvoir ne peut la créer que si une nouvelle richesse a été constatée. Sans cela c’est de la fausse monnaie qui ne fait que dévaloriser la monnaie existante en augmentant sa quantité sans augmenter la richesse. C’est l’énergie humaine qui a créé une nouvelle richesse, qui se retrouve dans la monnaie. Il n’y a de vraie monnaie qu’en constat d’une richesse existante. C’est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise.

Très curieusement depuis des siècles personne ne semble avoir pris la peine de définir la monnaie d’une façon simple et claire et on entend le désaccord des économistes. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un signe, Adam Smith la voyait comme un voile et tous ceux qui n’ont surtout pas envie de savoir ce qu’elle est, vont dire que ce n’est qu’une convention. Ce qui est sûr, c’est que la monnaie, n’ayant jamais été définie sérieusement, est devenue comme la langue d’Esope la meilleure et la pire des choses.

La meilleure car elle permet de faire le lien à l’intérieur d’une civilisation entre les productions objectives et les richesses subjectives. Ce lien très naturel et pourtant très complexe s’appelle la valeur ou le prix. Le prix immobilise pour un groupe sur une production donnée, à un moment donné et en un lieu donné, la notion très variable de richesse. Grâce à ce lien Aristote a pu écrire, sans malheureusement jamais définir la monnaie, qu’elle pouvait avoir trois utilités : faciliter les échanges, être une réserve et chiffrer la valeur.

Mais la monnaie est aussi devenue la pire des choses car les hommes ont pris conscience de la force énergétique de la monnaie qui transporte de l’énergie humaine et ils ont joué sur la force énergétique de la monnaie pour fabriquer de la fausse monnaie en feignant d’oublier que cette fausse monnaie ne faisait que dévaloriser la vraie, lui diluer son énergie. Tant que les faux monnayeurs étaient des délinquants, le problème n’a pas été trop grave car ils étaient pourchassés et donc peu nombreux. En France ils ont été d’abord condamnés à mort par ébouillantage au marché aux pourceaux puis simplement guillotinés jusqu’en 1832 date à partir de laquelle les peines ont diminué du bagne à la réclusion et de la perpétuité à 30 ans. Mais le scandale, dénoncé par le prix Nobel Maurice Allais et qui a généré un embrouillamini indescriptible, c’est quand l’État a reconnu que le faux-monnayage pouvait être acceptable intellectuellement et qu’il est devenu légal pour les banques par l’acceptation de la monnaie scripturale, celle que l’on crée par un jeu d’écritures. Ce sont les banques elles-mêmes réunies dans Bâle 3 qui limitent leur création de fausse monnaie par des normes autoproclamées et très aisément contournables. Essayons tout de même de décrire l’indescriptible folie actuelle qui fait croire aux braves gens que l’économie est compliquée et qui n’est là que pour ne plus voir l’essentiel.

D’abord l’historique. Les accords de Bretton Woods de 1944 avaient lié les monnaies au dollar en liant le dollar à l’or et donc à une richesse préexistante. Mais Nixon ayant en 1971 déconnecté le dollar de l’or, il a ipso facto déconnecté les autres monnaies de toute richesse précédemment créée. L’euro a donc été créé en équivalence à des monnaies qui n’avaient plus aucune équivalence avec une richesse reconnue, et ce depuis le 15 août 1971. Aujourd’hui la monnaie n’est plus créée par l’État en constat d’une richesse précédemment créée mais par les banques qui équilibrent cette création par une créance sur le futur, c’est-à-dire par un espoir de création de richesse future. D’une création de tous temps de la monnaie sur le constat d’une richesse existante et reconnue, on est passé, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité avec l’euro, à une monnaie créée sans vraies limites sur l’espoir d’une richesse future, ce qui autorise tous les fantasmes.

C’est pour faire passer cette ignominie intellectuelle que l’université, les experts, l’INSEE et les médias sont tous mis à contribution pour faire croire à la création de richesse pendant que les politiques font rentrer par l’impôt les créances des banques. Au XXIe siècle la manipulation se met en marche et les impôts se mettent à monter.

Pour faire croire à la création de richesse, on crée le PIB, fabuleux outil inverseur, qui appelle produit la somme de toutes les dépenses. Plus on dépense plus on est riche. On a même appelé sans rire « croissance économique » l’augmentation des dépenses. Les experts ne travaillent plus que sur des pourcentages de PIB. Les critères de Maastricht sombrent dans un ridicule qui ne dérange même plus. Le déficit budgétaire ne peut être supérieur à 3% de ce que l’on a dépensé l’année d’avant. Dépensez plus et il deviendra intelligent d’augmenter le déficit ! L’emprunt ne doit pas dépasser 60% de ce que l’on a dépensé l’année précédente. Dépensez plus et vous pourrez emprunter encore davantage ! Ubu est roi dans l’Union européenne.

Dans le même temps les banques fabriquent la monnaie qu’il faut pour que toutes les productions soient achetées et deviennent des richesses justifiant a posteriori la fabrication de monnaie. Et on en arrive à la stupidité absolue que toute production est réputée richesse. Cette erreur entraîne toutes les autres car tout se met au service de la production qui s’emballe grâce aux machines que les banques financent, qui doit être vue comme une richesse grâce à la publicité que les banques financent, qui doit être achetée par des consommateurs que les banques financent. La spirale infernale est lancée. On fabrique de plus en plus de monnaie pour justifier la création aberrante précédente.

Les conséquences sont multiples comme celles d’une bombe à fragmentation. Les contradictions s’enchaînent et s’entraînent :

Il faut dépenser pour faire du PIB mais ne pas dépenser pour respecter les critères de Maastricht.

Le peuple ne doit pas être trop payé pour que les productions restent à un niveau de prix raisonnable en dépit des montagnes d’argent dépensé en machines et en publicité, mais il doit tout de même avoir l’argent pour acheter les productions et en faire des richesses. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Le peuple qui se croit en démocratie doit laisser en place la pseudo élite qui depuis 50 ans détruit la civilisation pour rester en place sous différentes couleurs évolutives, mais en même temps on augmente perpétuellement ses impôts. Les campagnes électorales sont de plus en plus compliquées pour embobiner le peuple et cela coûte de plus en plus cher. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Malgré cela le peuple met des gilets jaunes pour dire que cela ne va pas. Il faut bien alors trouver des électeurs pour rester en place. On en arrive au racolage de toutes les minorités que l’on flatte, à une dictature des minorités que l’on finance. Comment faire ? L’emprunt. Demain paiera.

Dieu ! Qu’il est devenu compliqué et dispendieux de faire croire que la bêtise est intelligente ! Et si on en revenait à ce qui a été vrai de l’aube de l’humanité à 1971, à une monnaie constatant une richesse existante et reconnue, monnaie dont seule la rareté évite toutes les dérives ?