Ils veulent tous le pouvoir sans savoir qu’en faire

L’observation de la classe politique dans son ensemble est déprimante. Aucune réflexion d’ensemble. Uniquement tournée vers les élections, elle se dit de droite, de gauche ou du centre en laissant chacun en entendre ce qu’il veut et en rajoutant extrême quand elle a envie de diaboliser. Elle ne pense qu’à elle et à augmenter son électorat, en ne s’intéressant qu’aux problèmes immédiats, visibles par tous et désagréables pour chacun. Elle traite les conséquences par des obligations, des interdictions ou des distributions d’argent qu’elle n’a pas et qu’elle emprunte, sans jamais en étudier les causes qu’elle a elle-même générées par son absence d’analyse. Incapable de se remettre en cause, elle a donné le vrai pouvoir à Bruxelles à un monstre portant beau mais corrompu, dépensier et moralisateur, incapable de comprendre le désastre qu’il construit lui-même par pure idéologie. Elle a confié la définition du bien à des magistrats qu’elle a elle-même choisis et qui imposent leur idéologie personnelle sans aucune réflexion globale de fond. Les idéologies nées au siècle des Lumières, se sont construites au XIXe siècle, affrontées au XXe siècle et se maintiennent toutes depuis 1971 par la dépense d’un argent dont l’énergie ne vient plus d’une énergie humaine précédemment bien dépensée comme c’était le cas pour l’or, mais d’une énergie humaine à trouver plus tard sans contrepartie puisque précédemment consommée.

La réflexion de fond est que la classe politique dans son ensemble nous fait vivre dans une impasse où, depuis la deuxième guerre mondiale, elle favorise par démagogie la consommation et pas la production, ce qui attire évidemment tous les perdus de la Terre.

De tous temps les peuples ont pourtant produit ce qu’ils consommaient et ils se sont même toujours regroupés grâce à l’échange indispensable entre les productions des uns et des autres. L’équilibre entre la production et la consommation reste une nécessité de base et de bon sens. Mais pendant la deuxième guerre mondiale les peuples ont souffert d’un manque de consommation, la production partant principalement dans l’économie de guerre. A la fin de la guerre l’accent a été mis sur la consommation en faisant payer principalement les besoins de l’état par la production. Jusqu’en 1985 l’impôt sur les sociétés était en effet de 50 % des bénéfices et venait s’ajouter aux impôts sur la production, à l’impôt sur le revenu et aux charges sociales, ces dernières n’existant pas au lendemain de la guerre où un bulletin de paye tenait en deux lignes. Ce n’est qu’en 1968 que l’on a commencé à faire payer légèrement la consommation par la TVA dans les commerces et les services tout en continuant à taxer la production même si l’IS n’est depuis 2022 que de 25%.

La classe politique ne gère que les conséquences fréquentes et immédiates de l’absence de réflexion économique cohérente globale. L’argent, déconnecté de toute richesse réelle depuis 1971 et fabriqué depuis à l’envi par les banques au travers du crédit, lui permet de donner provisoirement une double apparence de cohérence et d’efficacité qu’elle a pourtant totalement perdues. Avec la montée sans fin d’une dette irremboursable, l’argent fait croire très provisoirement que l’on peut oublier les bases fondamentales de la vie en société que personne ne rappelle plus. Le pire évidemment est de dépenser cet argent emprunté et d’avoir le culot d’appeler cette dépense produit intérieur brut et la présenter comme une création de richesse.

La spirale négative de notre descente aux enfers est visible par tous et s’accélère. Tout a commencé, dès que les banques commerciales ont eu le droit de créer de l’argent, par le financement de sociétés devenues multinationales en automatisant leurs productions et en cherchant où payer au moins cher l’énergie humaine et où vendre sans entraves. Cela a entraîné une période euphorique où la société occidentale continuait encore à produire et était capable d’acheter pas cher ce qui était fabriqué en quantité dans le tiers-monde. Cette déconnection euphorique de la production et de la consommation et cet abandon de cohérence a bouleversé l’organisation de la société. En appelant la dépense, une création de richesse, les états ont laissé se regrouper dans les villes des consommateurs qui ne produisent plus mais consomment. Pour donner une impression de cohérence les médias appartenant de fait aux multinationales et aux banques, ont créé un narratif qui n’a plus rien à voir avec la réalité. Ce narratif nous explique que le progrès crée de la richesse, que cette richesse peut toujours être mieux partagée, que les droits de l’homme sont les droits de l’individu, que les races n’existent pas, que l’homme et la femme sont identiques, que la production domestique dont celle d’enfants est dépassée puisqu’elle ne se vend pas et ne rentre donc pas dans le PIB et que l’idéologie imbécile qui a construit ce narratif est l’intelligence même. Pour faire passer ce narratif la communication a tué l’action et la réflexion. La communication pure est survalorisée, journalistes écrivains chanteurs acteurs tiennent le haut du pavé. Elle a phagocyté l’action et la réflexion qui auraient dû la nourrir et surtout la filtrer. Communiquer pour faire croire à l’action s’appelle la politique, communiquer pour faire croire à la réflexion s’appelle l’intelligence artificielle. Les deux prospèrent dans le narratif et ne tiennent que par l’argent illimité.

Boris Cyrulnik a beau dire avec bon sens «  Un cerveau seul est un cerveau atrophié, la notion d’individu est une illusion de la pensée occidentale », le narratif prospère et supporte mal la contradiction.

Comme cette idéologie est incohérente, la réalité n’a bien sûr rien à voir avec le narratif qui empêche simplement qu’elle soit perçue. Grâce aux investissements en machinerie par les banques d’un argent sans valeur, une production pléthorique permet la consommation pléthorique des villes mais génère une dette en constante augmentation. D’autant plus que, l’argent n’étant plus limité, les consommateurs ont emprunté à leur tour tant pour se loger que pour consommer. L’état pour contrôler l’incontrôlable a fait multiplier les lois, et a accumulé les normes et les fonctionnaires pour créer ces normes, les contrôler et faire payer tous ceux qui bougent encore. Comme il ne faut dogmatiquement pas toucher à la consommation, l’état ponctionne de plus en plus la production locale sur laquelle il a du pouvoir et chacun voit bien dans son métier qu’il est de plus en plus difficile d’en vivre, surtout en voyant tout autour de soi la majorité vivre d’aides sociales ou de subventions. Un salaire ne suffisant plus, les femmes sont allé chercher une deuxième rémunération. Les besoins de l’état, aberrants dans leur monstruosité illimitée par laxisme, corruption, incompétence, copinage et électoralisme, n’arrivent même plus à être financés par l’impôt tellement l’état français est déjà le plus gourmand du monde. Il continue à faire payer la production et la consommation mais rajoute depuis 50 ans le futur comme contributeur par des budgets déficitaires ininterrompus.

Les quatre essentiels d’une société saine sont : renouveler elle-même sa population, produire ce qu’elle consomme, harmoniser sa réflexion, ses actions et ses échanges et comprendre que l’argent se gagne et est par définition rare puisqu’il est un prélèvement qu’a fait la collectivité sur les richesses créées par le peuple. Aucun de ces quatre essentiels n’est actuellement vécu par nous.

Les multinationales et les banques savent que le système est intenable et qu’elles disparaitront toutes quand le système s’effondrera. Comme elles créent elles-mêmes l’argent, elles s’en servent pour augmenter artificiellement leur espérance de vie en achetant de fait notre adhésion à une nouvelle religion non définie, incomprise, totalement incohérente mais bien martelée par leurs médias.

La seule question sérieuse qui reste est de savoir quand et comment tout cela va s’effondrer tellement nous sommes sortis du domaine de la raison et tellement le système actuel incohérent ne permet qu’aux banques et aux multinationales de disparaître moins vite au prix de la disparition des peuples.

Quand se lèvera le Politique pensant au peuple plus qu’à lui-même et qui rappellera qu’un peuple doit avant tout produire, produire les enfants dont il a besoin pour survivre, les logements et la nourriture qui lui sont nécessaires et accessoirement tout ce qui donne un sens à la vie et la rend agréable ? Nous sommes tellement à l’inverse de tout cela que rien ne pourra se faire d’un coup mais il est indispensable que la réflexion ne se résume plus à faire tenir encore un instant par l’argent un système impossible, seule chose que la classe politique sait faire, mais se concentre sur ce qui devrait être fait si le pouvoir était retiré aux incompétents égoïstes qui ont réussi à se faire élire par une majorité de consommateurs non producteurs.

Le Politique à trouver, commencerait par proposer de diviser par deux, trois au quatre, les fonctionnaires, les parlementaires, les parafonctionnaires, de supprimer toutes les agences prétendument indépendantes. Un fonctionnaire ne le serait plus à vie et devrait démissionner s‘il souhaitait faire de la politique. Il supprimerait le principe même des subventions  et des aides sociales sans contrepartie comme la possibilité pour les banques commerciales de créer de l’argent en reprenant l’étalon or. Favorisant enfin la production, il proposerait de supprimer tous les freins à la production, les impôts sur les sociétés comme sur les revenus en taxant uniquement la consommation non essentielle, résultat positif d’une économie saine. Taxer la consommation et le travail improductif plutôt que le travail productif est le changement de paradigme fondamental à faire. Il reviendrait sur la décision honteuse du conseil constitutionnel présidé par Daniel Mayer nommé par Mitterrand, de considérer que le droit constitutionnel au travail n’est pas une créance sur l’état mais une simple obligation pour l’état de faire ce qu’il peut, c’est-à-dire rien. L’arrêt des subventions comme des aides sociales n’est envisageable que si l’état est capable de faire travailler le jour même, n’importe quel citoyen qui en a besoin pour vivre. Sans reprendre la lettre des ateliers nationaux du XIXe siècle, mal conçus et mal dirigés, leur esprit serait au cœur de l’action gouvernementale et les rémunérations du travail productif seraient augmentées pour qu’un seul salaire soit à nouveau (puisqu’il l’a toujours été) suffisant pour loger et faire vivre une famille. Les femmes pourraient enfin si elles le désirent faire et élever des enfants en leur montrant avec l’aide de l’état que la production domestique est aussi noble dans sa complémentarité que la production commerciale n’en déplaise aux banques et aux multinationales qui prônent la compétitivité, course à l’échalote aberrante pour écouler la production en continu des machines. Ce Politique au contraire proposerait de revenir à l’esprit de l’Office International du Commerce et de la Charte de La Havane signée par tous les pays en 1948. Par tous les droits de douane nécessaires, il protégerait la production nationale de la concurrence de pays ayant choisi un autre mode de vie. Nous consommerions moins et assècherions moins notre planète tout en faisant payer ceux qui veulent consommer de la production étrangère. L’état vivrait sur ces droits de douane et sur une TVA qui n’existerait pas sur la consommation de survie mais qui pourrait être très forte sur la consommation d’agrément, pouvant aller jusqu’à 50 % comme l’était l’impôt sur les sociétés quand on faisait payer la production.

Serait-il envisageable qu’il y ait enfin un parti politique capable de proposer cette évidence tant que les consommateurs non producteurs ne sont pas encore les seuls à choisir nos dirigeants ? Nous pourrions à nouveau croire à la démocratie.

Pourquoi le PIB est-il calculé par l’INSEE de trois façons différentes ?

Cette question est largement passée sous silence et on ne voit partout que la première façon de le calculer, la somme de toutes les valeurs ajoutées aussi bien par les entreprises que par les administrations. Peu de gens semblent se souvenir que la valeur ajoutée des entreprises n’existe que s’il y a du chiffre d’affaires c’est-à-dire des clients. Il est aussi très mal connu que la valeur ajoutée par l’administration étant impossible à chiffrer, il a été décidé que cette valeur ajoutée serait « par prudence » chiffrée par ce que coûte l’administration. L’administration par définition ne saurait en effet rapporter moins que ce qu’elle coûte, nous dit l’INSEE qui est une administration. Plus l’administration coûte, plus elle fait de valeur ajoutée et de PIB. Ces œillères qui ne voient le PIB que par la somme des valeurs ajoutées, laissent croire que le PIB chiffre la création annuelle de richesses et la croissance économique, source de tous ses supposés bienfaits.

La réalité est toute différente. Le PIB, en dépit de son nom, ne chiffre ni le produit ni la production mais l’échange entre ce produit ou cette production et de l’argent, échange qui constate, par l’abandon monétaire, que ce produit ou cette production est bien une richesse. Le PIB ne mesure donc pas  la création de richesses mais l’activité économique d’un pays. L’INSEE, dans sa nouvelle formulation des trois calculs du PIB, le reconnait enfin clairement. Le PIB ne chiffre qu’un échange, soit par la production vendue, soit par l’argent dépensé, soit même par l’origine de cet argent dépensé que l’INSEE appelle revenu. L’origine de l’argent dépensé est en effet importante car c’est la valeur de l’argent dépensé qui donne la valeur du produit acheté.

Dans les foires de Champagne du XIIIe siècle, l’argent dépensé était de l’or ou de l’argent et personne ne niait que ces métaux étaient des richesses et donc, que ce que l’on achetait avec cet or ou cet argent, était bien aussi une richesse. Le PIB que personne ne calculait alors, était bien à l’époque le chiffrage de la création de richesse. Chiffrer l’échange chiffrait bien  la valeur de ce qui était produit par la valeur de l’or abandonné.

Mais tout a changé depuis la deuxième guerre mondiale, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse antérieurement reconnue et peuvent être créées selon leur bon vouloir par les puissants qui n’arrêtent pas de « débloquer » par milliards de l’argent inexistant. Les Américains ont commencé en violant immédiatement les accords de Bretton Woods qu’ils avaient pourtant eux-mêmes écrits et signés. Ils ont en effet fabriquer 5 fois plus de dollars qu’ils n’avaient d’or à Fort Knox pour payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam et la conquête spatiale. Nixon n’a fait qu’en prendre acte en rompant unilatéralement les accords de Bretton Woods en 1971. Aujourd’hui les monnaies ne sont plus une richesse objective comme l’était vu l’or, et les monnaies numériques vont amplifier le pouvoir des puissants de créer de la monnaie sans valeur, « débloquée » à l’envi par les Politiques et valorisée ensuite par l’appauvrissement de leurs peuples.

Pendant que la triade politique, médiatique et universitaire continue à faire croire que le PIB est une création de richesse dont on peut utiliser des pourcentages, le peuple constate la baisse de son niveau de vie et la montée de l’emprunt annonciatrice de nouvelles baisses de niveau de vie encore plus importantes.

Mais le plus grave, ce sont les fausses richesses que le faux argent invente en les  achetant et en faisant du PIB dont nous sommes fiers. Ces fausses richesses sont innombrables et polluent non seulement la vie mais les esprits. Si les fausses richesses de la prostitution et de la drogue sont fabriquées par leurs consommateurs, la plupart n’existent que par la dépense à tous niveaux, décidée par les Politiques sous forme de budgets déficitaires et surtout de subventions, tout étant prétendument alimentée par la création de richesse alors qu’elle n’est financée que par l’appauvrissement populaire que le pouvoir met en place en jurant son contraire.

L’administration pléthorique serait parait-il une richesse. Cette administration est aujourd’hui très minoritairement composée de l’administration régalienne (armée police justice santé diplomatie) qui est aujourd’hui trop peu nombreuse, mais de plus en plus composée de ronds-de-cuir qui gèrent les complications qu’ils ont eux-mêmes créées dans des structures aussi vaporeuses qu’innombrables. Même l’administration régalienne est atteinte par cette maladie qui la ronge.

Le pire dans les fausses richesses ne serait-il pas la myriade d’associations ne vivant que de subventions et de publicité médiatique, toutes considérées comme des richesses puisqu’elles véhiculent les nouvelles approches du beau, du bien et du vrai qui ne sont belles, bonnes et vraies que dans les idéologies qui les structurent. Leur nom d’association laisserait croire que ce sont des bénévoles et le bénévolat est par définition respectable. Mais il s’agit en fait de personnes rémunérées pour faire croire contre toute vraisemblance que leur idéologie est indispensable à la société de demain. N’est-ce pas le féminisme tellement méprisant des femmes qu’il ne les voit qu’en imitation des hommes et surtout pas en génératrices de l’espèce ? N’est-ce pas l’écologisme qui, par la diabolisation du CO2, s’invente un lien entre l’activité humaine et le léger réchauffement thermique actuel, constatable sur toutes les planètes du système solaire, pour terroriser une jeunesse qui en oublie d’apprendre à lire, à écrire, à compter et à réfléchir, pour s’agiter à ne rien faire ? N’est-ce pas le wokisme qui, cherchant à tuer hier sans construire demain, ne peut exister qu’en étant violent aujourd’hui ? N’est-ce pas l’immigrationnisme qui, pour les deux essentiels du travail et de la reproduction, fait venir sans aucune sélection, tous ceux que nous attirons par nos prétendues richesses ?

Mais ce n’est malheureusement pas le pire. Le pire arrive avec la multitude d’organisations internationales, toutes plus coûteuses et inutiles les unes que les autres, et toutes au service  d’une idéologie mortifère faisant croire à des lendemains qui chantent tout en préparant bêtement ou cyniquement (les deux s’y retrouvent) l’appauvrissement des peuples. Les pandémies, les choix des gentils et des méchants dans les guerres, l’unanimité tranquille dans les mauvaises décisions, sont leur quotidien qui nous colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock.

Aujourd’hui les peuples doivent comprendre que tout vient des monnaies qui, contrairement à toute notre histoire passée, ne véhiculent plus une énergie humaine bien utilisée, ne sont plus les richesses qu’elles avaient toujours été et ne freinent plus par leur rareté les folies des idéologues. Elles sont maintenant utilisées par tous les manipulateurs du « quoi qu’il en coûte » pour leur auto-admiration et l’anesthésie des peuples. Sans cette prise de conscience, préparons-nous aux inéluctables révolutions quoi qu’il advienne.