Le funeste triple saut et l’inversion des valeurs

Retarder et même vaincre la mort et devenir immortel est depuis toujours le rêve inaccessible du genre humain. La mort étant généralement acceptée comme inéluctable, seuls les dieux ne grandissent ni ne vieillissent, leurs âges étant définitivement fixés. A ce défi les religions ont apporté des réponses, des commentaires et des onguents. Toutes proposent une vie après la mort. Certaines offrent l’immortalité de l’âme et même la résurrection des corps. D’autres proposent une nouvelle vie dans un corps d’autant plus proche ou éloigné de celui d’une vie facile, que la vie écoulée a été bonne ou mauvaise. Dans tous les cas, un regard sur la vie écoulée détermine le futur. Les religions ont toutes généré sur la base de ce regard futur inéluctable, des valeurs traditionnelles, fondées sur le réalisme et le bon sens et à peu près identiques dans toutes les religions. Ces valeurs ont été partout transcrites par le politique dans des lois créant des mariages conflictuels entre le politique et le religieux. Toute l’histoire mondiale s’est inscrite dans le déroulé de ces mariages conflictuels violents ou doucereux entre le temporel et le spirituel.

Toute l’histoire ? Non ! Comme le village d’Astérix sans cimetière qui a résisté seul à César grâce à une potion magique, l’Occident dans la seconde partie du XXe siècle a imaginé qu’il pouvait proposer une nouvelle voie avec une nouvelle immortalité rendue possible grâce à une nouvelle potion magique à laquelle tout le monde a cru pendant des décennies.

La monnaie, qui avait toujours été une richesse venant de l’énergie qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir, a petit à petit complètement perdu de sa valeur par un triple saut d’à peu près deux fois 28 ans. Le premier élan du triple saut en 1944 est donné par les accords de Bretton Woods qui lie les monnaies au dollar, lui-même échangeable contre de l’or (35 dollars l’once). Deuxième élan en 1971 : le dollar est déconnecté de l’or, déliant par là même toutes les monnaies de toute valeur réelle concrète. Troisième élan entre 1999 et 2002 avec l’arrivée de l’euro connecté à des monnaies qui ne sont plus reliées à quoi que ce soit. La monnaie est devenue la nouvelle potion magique qui permet la réalisation de tous les rêves puisque certains peuvent fabriquer de l’argent sans limites. Cet argent magique peut absolument tout, comme le fait l’électricité, mais n’est surtout pas reconnu comme une énergie car il faudrait s’interroger sur son origine énergétique et s’apercevoir que ce n’est que l’énergie humaine.

Comme dans tout triple saut, le troisième élan entame une période aérienne merveilleuse où la gravitation s’estompe, où le temps semble presque s’arrêter avant la reprise de contact inévitable et plus ou moins réussie avec le sol. Nous sommes avec l’euro dans cette période aérienne merveilleuse mais éminemment provisoire, dopée à l’argent magique. Il est intéressant d’en examiner ce que les uns et les autres en voient et comment va s’effectuer la reprise de contact avec la réalité.

Il faut d’abord prendre conscience que cette période aérienne extraordinaire nous a été présentée comme éternelle grâce à l’escroquerie intellectuelle de la croissance qui considère qu’une dépense est une création de richesse. En effet le PIB n’est que la somme des dépenses comme le reconnait enfin l’INSEE mais il nous est toujours présenté comme une création de richesse dans laquelle nous pouvons utiliser des pourcentages. Concomitamment et pour que l’escroquerie soit efficace, les banques créent de l’argent en continu pour que certains puissent dépenser sans compter et nous faire croire par leurs dépenses que nous nous enrichissons collectivement avec un beau PIB.

Cette période hors sol qui dure encore, a permis l’épanouissement fantasmé de multiples rêves divers et variés, conçus lors des deux premiers élans et apparemment réalisés par une débauche d’argent venant de nulle part et portée par une dette abyssale que personne ne songe sérieusement à rembourser et qui s’accroit vertigineusement chaque jour qui passe. Certains poussent la malhonnêteté à dire que la croissance nous permettra de rembourser alors que la croissance n’est malheureusement que celle de la dépense qui ne fait qu’augmenter la dette. Une nouvelle mode est d’attaquer la décroissance qui remettrait en question l’éternité du vol plané.

Tous ces rêves divers apparemment réalisés aujourd’hui sont caricaturés par le transhumanisme qui avoue franchement prôner une immortalité apportée par l’argent habillé en progrès. La potion magique a inversé les valeurs traditionnelles en valeurs hors sol. C’est l’argent qui a transformé la liberté en individualisme, l’égalité en uniformité et la fraternité en solidarité. C’est l’argent qui a fait croire à deux ou trois générations et à une partie de l’immigration que la vie était facile. C’est l’argent qui donne aux enfants, et pour longtemps, un regard totalement faux sur la vie en société. C’est aussi l’argent qui fait croire en toute bonne foi à la majorité des Français qu’il est possible de consommer du concret en ne produisant que de l’abstrait, d’abandonner le travail, à la machine, aux énergies fossiles et aux immigrés pour partir tranquille à l’université, en formation, en week-ends, en vacances, en RTT et en retraite. C’est encore l’argent qui rend possible l’abandon de l’avantage comparatif entre hommes et femmes, leur confusion et l’arrivée magique du divorce, de l’avortement et des orientations sexuelles publiquement multiples. C’est l’argent qui donne plus de droits aux animaux qu’aux fœtus humains pour lesquels la peine de mort est maintenant constitutionnelle. C’est toujours l’argent qui génère de plus en plus de fonctionnaires non régaliens payés à créer des normes pour ensuite les contrôler ou multiplier les postes pour ensuite les occuper, argent qui diminue en même temps le nombre de fonctionnaires régaliens utiles. C’est enfin l’argent qui crée par les subventions des activités idéologiques prétendument associatives, aussi multiples et variées que contradictoires et inutiles.

Le retour au réel, l’arrivée inéluctable du contact avec le sol avec la fin du triple saut, nous met tous dans des abîmes de perplexité.

Côté peuple, l’immense majorité vit dans le village d’Astérix, croit l’argent magique éternel, la croissance enrichissante et le vol plané perpétuel tout en étant conscient qu’il y a quelque part, quelque chose qui ne va pas sans savoir trop quoi. La petite minorité heureusement de plus en plus nombreuse qui est consciente de la folie ambiante, ne s’occupe que du court terme et attend de voir comment sera la société après le choc pour s’intéresser à l’avenir.

Mais c’est sur ceux qui nous gouvernent, la clique médiatico-politico-universitaire, qu’il est intéressant de porter un regard presque entomologique tellement ils sont aussi agités et perdus qu’incapables de le reconnaître. La quasi-totalité ne comprend pas ce qui se passe et pense comme le peuple que la potion magique sera toujours là. Ils ne sont pas gênés de voter des budgets où l’on dépense plus que ce que l’on gagne, ce qui devrait être interdit par la constitution. Ils ont un besoin existentiel de nier farouchement l’évidence que la croissance économique n’est que la croissance de la dépense d’un argent fabriqué pour l’occasion.

La majorité d’entre eux ne s’occupe que du regard qu’ils souhaitent que l’on porte sur eux. Ils sont beaucoup trop nombreux et pour la plupart inutiles, n’ayant pas perçu le problème réel. Ils pensent que nous sommes riches puisque nous dépensons beaucoup et qu’en confiant les rênes à des gamins inexpérimentés mais ayant le dynamisme de leur âge, le vol plané durera le temps qu’il faudra.

Une toute petite minorité a tout de même pris conscience que le contact avec le réel va être très difficile et  qu’il va falloir expliquer la baisse moyenne très forte et générale du niveau de vie alors qu’aujourd’hui certains se gavent pendant que beaucoup n’arrivent déjà pas à joindre les deux bouts. Ils savent qu’une vraie révolution cherchera les coupables de ce triple saut imaginaire qui va laisser un peuple entier dans un désarroi abominable qui nécessitera des boucs émissaires. Ils ont peur car, si leurs prédécesseurs sont aussi coupables qu’eux, c’est leur ambition et leur incurie qui les ont, comme le bélier de l’évangile, empêtré par les cornes au buisson de la réalité. Ils ont donc décidé de se servir de la potion magique encore existante pour tenter de se tirer d’affaire. Se sauver eux-mêmes en continuant à bien vivre devient leur seule vraie préoccupation.

D’abord faire peur pour détourner l’attention, en dépensant « quoi qu’il en coûte » pour que le peuple ait peur des pandémies, du réchauffement climatique anthropique ou de n’importe quoi. Surtout cacher grâce aux médias que les vrais sachants n’arrêtent pas de dire que tout est bidon, subventionner ceux qui affirment que la vérité est complotiste et multiplier les lois imposant les nouvelles valeurs hors sol. La peur doit paralyser le peuple qui doit continuer à croire à la potion magique tout en ne comprenant pas pourquoi elle agit moins. Une fois le peuple bien perdu et sa jeune génération bien engluée dans ses fantasmes sanitaire et surtout climatique, il est temps de cibler le bouc émissaire que la guerre va apporter sur un plateau. Quelle joie de pouvoir dire « Nous sommes en guerre », guerre contre n’importe quoi, un virus comme le covid, un gaz comme le CO2, un homme comme Poutine, un pays comme la Chine ! Certes la guerre fait quelques millions de morts mais elle a l’immense avantage de baisser naturellement le niveau de vie des peuples à qui l’on pourra faire croire que c’est elle et non la classe médiatico-politico-universitaire avec son triple saut ridicule qui les a mis dans cet état. La guerre fixe le mal, la faute et la responsabilité sur l’ennemi, que ce soit le CO2, le Covid ou quelque Poutine que ce soit. Haro sur le baudet ! On rejoue les animaux malades de la peste où les puissants ont tellement peur qu’on leur demande un jour des comptes.

L’oubli de l’essentiel

Les crises se succèdent les unes aux autres, les suicides d’agriculteurs et d’adolescents se multiplient dans une indifférence presque générale, les liquidations d’artisans, de commerçants et de PME repartent à la hausse. La classe politique regarde ailleurs, pense qu’en se rajeunissant elle se retrouvera et augmente ses frais de fonctionnement. Les Français réalisent que tout se décide à la Commission européenne aux mains de l’Allemagne et de Washington avec ses nouveaux kapos disséminés en Europe. Que s’est-il donc passé pour en arriver là ?

Nous avons simplement oublié qu’une société ne fonctionne qu’en produisant ce qu’elle consomme. Consommer est facile, produire est plus difficile. Dans une société cohérente les producteurs, agriculteurs artisans ou industriels, tiennent le haut du pavé. Les services sont d’abord les services à la production comme le forgeron, le transporteur ou le comptable. Les services à la personne ne sont rémunérés que s’ils permettent à la personne de mieux produire, comme le font le médecin et l’instituteur. Les services à la personne destinés à faciliter la vie sont laissés à la famille et aux bénévoles. L’avantage comparatif cher à Ricardo ne s’applique pas qu’entre nations. Il s’applique d’abord à tout individu pour savoir où il est le plus utile et le plus efficace. En démocratie telle que la Grèce l’a inventée, alors que tout le monde consommait, y compris les esclaves, seuls les producteurs de blé ou d’huile votaient car ils avaient quelque chose à perdre.

Aujourd’hui en occident et particulièrement en France, nous sommes devenus une société urbanisée de consommateurs où les villes ne produisent plus rien et attirent de plus en plus une population dont l’activité ne consiste qu’à se faire payer en faisant croire qu’elle apporte un plus à son employeur ou à son client. Les idéologies les plus variées et les plus inconséquentes cherchent toutes, sans aucune chance de succès et en se disputant entre elles, comment consommer et se distraire sans produire et comment l’expliquer avec brio pour le rendre crédible aux moutons que nous sommes quasiment tous devenus. Les deux bases de cette folie collective partagée par toutes les idéologies actuelles sans aucune exception, sont une création spontanée de richesse, une nouvelle manne non divine  appelée croissance, et une force venant de nulle part, la monnaie que les banques créent quand elles le souhaitent par une simple dette qu’on leur reconnaît.  L’une permet de croire que demain réglera tout, l’autre permet d’attendre chaque jour la solution qu’apportera forcément demain.

Au fond tout le monde sait que c’est idiot, mais toucher à l’un quelconque de ces deux mythes ébranle tellement l’édifice que cela en devient sacrilège. De plus, toucher à l’un rend l’autre impossible. Sans croissance pas de remboursement, sans prêt bancaire, pas de croissance. A l’inverse il est tellement agréable de croire que les prêts bancaires font de la croissance qui permettra les remboursements.

Nous avançons dans le mauvais sens avec une régularité et une constance stupéfiante. Ceux qui produisent vraiment, les ouvriers, les artisans et les paysans sont méprisés, mal payés et de moins en moins nombreux. Les commentateurs, conseils, contrôleurs, vérificateurs, chercheurs d’idées, transmetteurs de papiers et services à la personne, pullulent et arrivent à se faire payer par la manne que l’État et les collectivités font dégouliner par les subventions. L’État, pour payer l’inutile, diminue quantitativement toutes les fonctions régaliennes et augmente tellement les inutiles que l’administration augmente en volume quand son efficacité diminue. L’université qui était réservée au tout petit nombre dont la capacité permettait de mieux organiser la production et sa distribution, est devenue le fourre-tout où tout un chacun apprend avec une lenteur organisée, à se croire utile en ne produisant rien. Même les ingénieurs sortis de Polytechnique ou de Centrale pantouflent dans la banque ou le commerce international. Alors que l’entrée en 6e, le brevet et le bac étaient des filtres ne laissant passer qu’une vraie élite au mérite comme à la capacité, on a ridiculisé les filtres pour pouvoir se glorifier d’avoir 80% de bacheliers bien décidés, vu leurs prétendues connaissances, à ne rien produire de leur vie.

Il s’est constitué depuis que les monnaies ont été déconnectées de toute valeur réelle, une union particulièrement malsaine et incohérente entre un peuple confiant dans ce qu’on lui présente comme le progrès et une classe politique qui, pour être élue, flatte ce peuple en l’achetant avec de l’argent qu’elle fait créer par les banques. Les Français étant devenus très majoritairement improductifs élisent à la majorité, une classe politique à leur image, incompétente, contente d’elle-même, n’analysant les sujets qu’à l’aune de la prochaine élection. Pour ne prendre que les plus visiblement ridicules, cela donne aussi bien Emmanuel Macron qu’Anne Hidalgo élue par un Paris qui ne sait que consommer et se croire utile et important ou que Marine Le Pen qui a remplacé le parti communiste dans son attractivité des gens simples et honnêtes.

Est-il encore possible de retrouver une cohérence ? La réponse est clairement non tant que la direction de l’occident continuera à croire à la croissance et à la fausse monnaie éphémère créée par les banques.

La preuve de l’existence de la croissance est avancée par l’université, serinée par tous les médias et réputée incontestable par la majorité d’entre nous. Cette preuve est son chiffrage par le PIB. Personne ne semble prendre la peine d’aller vérifier que l’INSEE, tout en continuant à affirmer mensongèrement comme tous les autres que le PIB mesure la richesse créée, a enfin reconnu depuis le 28 janvier 2021 que le PIB est calculé par « la somme des dépenses finales ». Certains qui ne prennent pas la peine d’aller voir la définition du PIB sur le site de l’INSEE, se réfugient dans le calcul par la valeur ajoutée des entreprises en oubliant que seule la dépense des clients crée cette valeur ajoutée. D’autres disent avec un certain bon sens que si l’on peut dépenser, c’est que l’on est riche, ce qui était vrai quand la monnaie était une richesse en soi comme l’or, l’argent, le blé ou le sel, mais ce qui est complètement faux aujourd’hui où l’argent est principalement une dette vis-à-vis de la banque qui l’a créé. Il suffit que les banques créent de l’argent pour que les Français achètent, que les entreprises fassent de la valeur ajoutée et que nous soyons donc, à nos yeux, collectivement de plus en plus riches et ravis de consommer sans produire, en travaillant de moins en moins et en achetant nos fêtes, n’étant même plus capables de les produire. Finie la chanson « Samedi soir après le turbin… », le progrès l’a enterrée.

Ce qui serait presque déprimant, c’est que la classe politique ne propose pour demain que des idéologies déguisées en réalisme concret. Une idéologie, comme son nom l’indique, est l’étude d’une seule idée qui doit résoudre tous les problèmes. Pour une idéologie il suffit de changer un détail pour que tout rentre dans l’ordre. Ce détail est toujours un détail, soit de temps, soit d’espace, soit d’organisation.

Le temps permet tous les rêves et le capitalisme actuel croit à la manne que créerait son argent et veut absolument nous faire constater que les choses s’arrangent alors que nous voyons qu’elles empirent chaque jour davantage.

L’espace permet, sans aucun argument sérieux, de croire que tout sera plus simple quand nous serons plus petit disent les régionalistes ou plus grand disent les européistes. La mode est à l’Europe de Bruxelles qui n’est même plus européiste mais mondialiste en imaginant un monde aussi borné qu’elle, ce dont les BRICS tentent de la réveiller.

Les idéologies fondées sur de meilleures organisations pourraient être intéressantes si elles étaient audacieuses, courageuses et fondées sur une analyse réaliste. Mais comme elles sont toutes fondées sur la croissance dont elles parlent et sur la fausse corne d’abondance dont elles ne parlent pas, elles ne sont ni audacieuses ni courageuses et donc inintéressantes. La pire est sans doute le libre-échangisme qui ressort l’avantage comparatif entre nations de Ricardo en oubliant consciencieusement qu’à son époque, l’avantage comparatif entre nations reposait d’abord sur l’avantage comparatif entre hommes et femmes et sur celui entre citoyens qui étaient à l’époque une évidence naturelle, vitale et vécue. Aujourd’hui l’identité entre hommes et femmes  et entre citoyens a remplacé l’égalité qu’ils avaient par leurs avantages comparatifs et la corne d’abondance appelée dette, permet à chaque nation de rester incohérente et de rendre sans aucun intérêt et même nocif, l’avantage comparatif entre elles, base intellectuelle de l’abominable commission européenne.

Tout cela permet depuis plus d’un demi-siècle de vivre un rêve éveillé que nous savons tous mortifère, une des preuves en étant la consommation extravagante d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, une autre étant l’immigration invraisemblable qui accepte de produire.

Le 10 juin les Européens choisiront entre les minorités qui veulent renverser la table, la majorité qui veut continuer à rêver et la lâcheté de rester chez eux. Il semble qu’il soit encore peut-être possible d’espérer.

L’absence de définition de la monnaie

Imagine-t-on se contenter de définir un train et une voiture par leurs mêmes trois utilités de moyen de transport, de protecteur des intempéries et de montreur de paysages ? C’est pourtant ce que l’on fait avec la monnaie en ne la définissant que comme moyen d’échange, unité de compte et réserve de valeur.  Demandez ce qu’est la monnaie et la réponse commencera toujours par « La monnaie sert à… ». Si vous insistez on vous répondra que la monnaie est une marchandise ou un symbole ou encore une institution sans jamais évidemment vous préciser lesquels. ChatGPT prétend même que c’est les trois. Pierre Gueneau dans son livre Macroéconomie écrit : « Monsieur Reinesch, le président de la Banque centrale du Luxembourg, un très grand expert en économie dont la culture est impressionnante, m’a confié un jour qu’ayant reçu un prix Nobel d’économie, celui-ci lui avait avoué humblement qu’il ne savait pas ce qu’était la monnaie ».

Ce vide intellectuel sidéral ne peut s’expliquer que par un autre vide tout aussi sidéral sur l’origine de la monnaie, présentée à l’université comme ayant remplacé le troc alors qu’aucun ethnologue ni aucun archéologue n’a jamais trouvé trace d’une seule économie de troc dans une société où les membres se connaissent. La question première est donc de s’interroger sur ce qu’était l’organisation sociale avant l’arrivée de la monnaie puisque ce n’était pas le troc.

Tout groupe d’êtres humains a au départ une raison d’être et organise dans ce but les apports de chacun et rend complémentaires les différentes énergies individuelles. Cette organisation a été improprement appelée troc en suggérant une simultanéité du don et de sa contrepartie alors que cette simultanéité n’a jamais été habituelle. Le don et sa contrepartie, sa contrevaleur, existent dès la création du groupe, même animal, (couple, famille, association ou tribu) mais ils ne sont quasiment jamais simultanés et en tous cas jamais chiffrés. L’anthropologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss a parfaitement expliqué que le don entraînait ce qu’il appelait le contre-don et que le « donner-recevoir-rendre » était au service du lien social et qu’il le nourrissait. Mauss a développé que le don et le contre-don était ce qu’il a appelé un « fait social total » à dimensions culturelle, économique, religieuse, symbolique et juridique et qu’il ne pouvait être réduit à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Ce fait social total, complétement méconnu quand on s’égare dans le troc, est l’échange organisé d’énergie entre tous les membres d’un même groupe humain.

Mais quand la taille du groupe devient importante et quand ce groupe n’est plus une communauté, la détection des profiteurs et des tire-au-flanc devient difficile et rend obligatoire la simultanéité de la contrepartie. L’origine de la monnaie est donc, de mon point de vue, très probablement cette invention rendue nécessaire de la contrepartie simultanée. Mais si la monnaie remplace le don et le contre-don et non le troc, et si nous suivons Mauss, la monnaie est donc à la fois culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique et elle ne peut être réduite à l’une ou à l’autre de ses dimensions. Elle est un fait social total. A ma connaissance, le seul autre concept qui soit à la fois culturel, économique, social, religieux, symbolique et juridique, est l’homme. Et si la monnaie a été réellement créée pour être une contrepartie simultanée de valeur reconnue, il est raisonnable de penser que sa valeur reconnue lui vient de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir. Elle serait donc le véhicule culturel, économique, social, religieux, symbolique et juridique d’une énergie humaine culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique. La monnaie serait donc aussi au service du lien social qu’elle nourrirait.

La hargne agressive avec laquelle ceux que cela dérange réagissent, montre bien que l’on touche là à quelque chose de profond, d’essentiel et malheureusement très peu étudié.

Par sa facilité d’usage la monnaie est devenue le regard que le groupe utilise pour distinguer les richesses dans l’immensité des productions, par l’échange qui en est fait contre de la monnaie. C’est parce qu’une production trouve acheteur qu’elle est reconnue comme richesse et non comme embarras ou déchet comme d’autres productions comme les fèces, l’urine ou la sueur. Toutes les fonctions de la monnaie décrites depuis l’antiquité, réserve de valeur, unité de compte et intermédiaire des échanges, découlent toutes de ce que la monnaie est l’étalon culturel de la richesse, elle-même étant un condensé de ce que le groupe juge beau et bon. La monnaie est l’énergie du groupe quand le travail est l’énergie individuelle. La monnaie est reconnaissance par le groupe de l’utilité du travail individuel qui l’a générée. Toutes les querelles autour de la monnaie viennent de la difficulté à marier la notion qualitative de richesse qui est un regard fondateur du lien social, avec la notion quantitative d’étalonnage. Mélanger l’arithmétique et la culture n’est pas chose simple. Beaucoup d’incompréhensions viennent de simplifications excessives et souvent contradictoires.

L’incompréhension du pourquoi de l’efficacité de la monnaie est quasi générale chez les intellectuels, incompréhension que le peuple n’a pas car il y voit une richesse que les intellectuels savent ne pas être toujours vraie. En effet fut un temps où les banques centrales détenaient l’or à leur actif qui justifiait les billets mis à disposition à leur passif et où les banques commerciales ne faisaient que du commerce d’argent sans le créer. Ce temps est complètement révolu.

Les banques centrales ont de moins en moins d’or à leur actif et mélangent pour le tout-venant les avoirs en or et les créances en or, les uns bien réels, les autres uniquement potentielles. Fin 2022 la BCE n’avait à son actif que 593 milliards d’euros en or réel ou potentiel, sur un actif total de 7.951 milliards. Tout le reste est composé de créances sur des États et des institutions financières qui ne savent payer qu’en ponctionnant les peuples. Ces créances qui ne seront réelles que si les peuples les paient, ont été partout gonflées par le « quantitative easing », rachat de créances plus ou moins douteuses pour pouvoir émettre des liquidités.

Quant aux banques commerciales, elles créent dorénavant l’argent qu’elles prêtent en ne le détruisant qu’après récupération avec intérêts. Les Bâle 1,2,3,4 s’égrènent dans des compromis entre ceux qui veulent limiter ce processus créateur de fausse monnaie, et les banques qui veillent chaque fois à ce qu’il reste de grands trous.

Si l’on accepte d’ouvrir les yeux, on prend conscience que tout naturellement les élites ont fabriqué une fausse monnaie qui sert aux mêmes usages que la vraie monnaie et qui n’est justifiée par les banques que par le fait qu’elle est éphémère. Mais personne ne voit les dégâts commis par cette fausse monnaie pendant son existence, les deux étant mélangées et le peuple les croyant bonnes toutes les deux. Les deux sont  moyen d’échanges et unité de compte mais la fausse monnaie n’est pas réserve de valeur contrairement à la vraie. Elle ne fait que baisser subrepticement la valeur de la vraie.

S’il était reconnu que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine, le peuple pourrait prendre conscience que depuis la deuxième guerre mondiale en occident, seuls les peuples continuent à payer avec de l’énergie humaine déjà bien dépensée pour obtenir la monnaie qu’ils utilisent. Toute une élite autoproclamée dépense un argent créé arbitrairement par leur banque et qui ne puisera sa force que dans une énergie humaine qu’il faudra trouver demain sans contrepartie, n’importe où et par n’importe quel moyen. Et n’oublions jamais que cette fausse monnaie éphémère est comme la vraie, culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique alors qu’elle en est l’inverse sur quasiment tous les plans. Que le bien et le mal se retrouvent ensemble, au même moment, au même endroit et sous la même forme, n’est pas une nouveauté. Les deux se prétendent au service du lien social qu’ils affirment nourrir. Tous les problèmes actuels trouvent en fait leur source première dans ce dilemme intellectuel. En prendre conscience serait un premier pas salutaire.

Comprendre la géostratégie occidentale actuelle passe par la compréhension de la définition cachée de la monnaie et de l’impossibilité qu’il y a à distinguer la bonne monnaie de la fausse monnaie éphémère. Les classes politiques occidentales, pour réussir à baisser nécessairement le niveau de vie moyen de leurs peuples, ont le choix entre reconnaître qu’elles ont, pour les flatter, égaré elles-mêmes leurs peuples dans des impasses , ou déclencher des guerres qui baisseront naturellement le niveau de vie des peuples sans qu’elles en apparaissent responsables.

Vœux 2024

En cette nouvelle année, c’est en regardant où nous sommes tombés qu’il est possible de formuler des vœux qui ne soient pas les souhaits éternellement rabâchés de santé, de bonheur et de prospérité accompagnés du constat systématique d’échec au 31 décembre fait par le chef de l’état qui répète chaque année depuis 50 ans que hier, d’accord mais que demain…..

Nous sommes tombés dans la folie généralisée de croire que nous créons collectivement des richesses, que nous pouvons moins travailler et que les seules vraies difficultés sont le partage équitable des richesses produites et la répartition de la diminution du travail. Quiconque se pose des questions se voit immédiatement opposer l’évidence comme unique preuve et qu’en discuter est insensé. Je fais le vœu que nous redécouvrions que la vie n’est qu’échanges et en aucun cas créations. Nos productions ne sont des richesses que si leurs valeurs sont reconnues par leur commercialisation qui n’est qu’échange.  Individuellement nous n’existons physiquement que par des échanges permanents solide, liquide et gazeux avec la nature et nos productions ne sont pas des richesses. Socialement nous ne savons que transformer pour produire et seul l’accueil de nos productions quand elles sont achetées, peut les transformer en richesses par cet échange.

Tout est faussé dans nos têtes. Nos représentants ne sont élus que parce qu’ils nous confortent dans notre folie appuyée à la fois sur l’université qui diplôme les seuls étudiants qui répètent sans comprendre ce qu’on leur embecque, et sur les médias qui concentrent notre attention sur les détails qui masquent l’essentiel et nous font vivre une société moralisatrice et mendigote. Chacun veut croire que les entreprises créent de la richesse chiffrée par la valeur ajoutée et ne veut surtout pas prendre conscience que cette valeur ajoutée n’existe que si des clients viennent s’appauvrir de la somme de toutes les valeurs ajoutées de la chaine de production. Où est la création ? Il n’y a qu’un échange dont, depuis 50 ans, on a faussé l’un des termes, à savoir l’argent qui coule collectivement à flots pour ceux qui ont accès à la montée permanente de l’emprunt.

Croire que l’on crée des richesses permet à une majorité de Français de ne rien produire en pensant simplement avoir droit à sa part de richesses produites, à sa part de manne qu’il ne croit plus divine tout en étant incapable de l’expliquer. Gonflent et pullulent les administrations, les associations subventionnées, les entreprises de services à la personne, les médias et les banques qui créent le carburant de cette machine infernale,  l’argent qui transforme en richesses apparentes, ce qui ne sont qu’encombrants voire même déjà déchets. Tout ce monde improductif devenu majoritaire veille à la médiocrité de ceux qui nous gouvernent en prétendant imiter la démocratie grecque alors que dans l’antique Grèce, seuls les producteurs d’huile ou de blé votaient. Aujourd’hui les improductifs votent pour ceux qui, oubliant le bon sens, veulent nous faire rentrer de force dans leurs idéologies irréfléchies et surtout incohérentes.

La stupidité de voir la vie sociale comme un nirvana n’a-t-elle pas fait abandonner aux femmes le pouvoir dans la famille qu’elles détenaient depuis toujours, pour un pouvoir plus apparent dans l’espace public où elles deviennent concurrentes des hommes  en ne régénérant plus la population ? Les hommes, confiants dans ce même pays de cocagne, ne laissent-ils pas leur travail aux immigrés dont ils ont besoin tout en ne les supportant plus ? Les immigrés n’affluent-ils pas de partout dans ce monde totalement imaginaire où il n’est plus nécessaire de produire pour consommer ? Les Français ne vivent-ils pas quasiment tous, individuellement et collectivement, sur l’emprunt que demain, c’est-à-dire leurs enfants, devra rembourser d’une manière ou d’une autre ? Tous ne croient-ils pas à cette création de richesses qui permet de ne commencer la vie active qu’après 25 ans d’un apprentissage au farniente, et de la terminer dès qu’il est possible d’être payé à ne rien faire ?

Je fais le vœu, tout en craignant que ce ne soit qu’un vœu pieux, que mes compatriotes se réveillent et reprennent leurs esprits avant que la guerre qui pointe son nez, ne les leur fasse reprendre beaucoup plus durement.

Devant l’accumulation des vrais nuages monétaires puis guerriers que peu de gens acceptent de voir et le détournement des regards des peuples vers les faux nuages sanitaires ou climatiques, le seul vœu possible est que le peuple prenne le temps de réfléchir à son propre destin. Ne serait-ce pas tout simplement la démocratie ?

Qu’est-ce que la croissance économique ?

Le simple article « la » indique péremptoirement que la croissance économique existe alors que « une » croissance économique engendrerait immédiatement la question : « Laquelle ? ». Quelle est donc cette croissance que l’on nous affirme exister, ce que nous aimons croire. A cette question l’intelligence artificielle de ChatGPT répond :

La croissance économique se réfère à l’augmentation à long terme de la production de biens et services dans une économie. Elle est souvent mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui représente la valeur totale des biens et services produits dans un pays sur une période donnée.

La croissance économique peut résulter de divers facteurs, tels que l’augmentation de la productivité, l’innovation technologique, l’investissement en capital, l’expansion de la main-d’œuvre et d’autres facteurs qui stimulent la production et les activités économiques. Elle est généralement considérée comme un indicateur positif du développement économique d’un pays.

Cependant, il est important de noter que la croissance économique ne mesure pas nécessairement la répartition équitable des richesses ni l’amélioration du bien-être de tous les citoyens.

Il est rassurant de voir combien l’intelligence artificielle peut être prudente et réservée dans son incompétence. Elle ne reflète que le niveau d’intelligence humaine qui l’a créée. Il manque dans cette très mauvaise définition un mot essentiel dont le manque rend l’ensemble tout simplement faux. Pour reprendre la formulation de ChatGPT en la rendant vraie par l’ajout du mot essentiel manquant,

La croissance économique se réfère à l’augmentation à long terme de la production vendue de biens et services dans une économie. Elle est souvent mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui représente la valeur totale des biens et services produits et vendus dans un pays sur une période donnée.

Si l’on ne comprend pas que le mot clé de l’économie est échange et en aucun cas création comme le font ChatGPT et la plupart des professeurs d’économie, on tombe dans le piège de croire qu’il suffit de produire pour faire de la croissance alors qu’il faut aussi vendre. Il est amusant de lire la réponse de ChatGPT à la question « Peut-il y avoir de la croissance sans que la production soit achetée ? ».

La production doit généralement être achetée pour contribuer au PIB.

Mettre généralement à la place de toujours montre la gêne de son concepteur.

Le PIB ne chiffre que les échanges monétarisés, soit par la valeur de ce qui est vendu, soit par l’argent dépensé à l’acheter. L’INSEE rajoute une troisième façon en allant chercher la source de l’argent dépensé qu’il appelle revenu sans être très clair sur le sujet. Il n’est d’ailleurs pas gêné d’additionner aux dépenses, les exportations qui sont des recettes et d’en retirer les importations qui sont des dépenses. Additionner des dépenses et des recettes devient une manie dans l’économie actuelle incohérente.

La croissance économique est donc l’accroissement de ces échanges qui ne peut se faire que par l’augmentation conjointe de produits à vendre et d’argent pour acheter. Le prix ne fait que vérifier les décisions simultanées du vendeur et de l’acheteur, d’échanger un produit ou un service contre de l’argent. Le prix est en effet le point d’équilibre en énergie dépensée entre aussi bien le travail et l’argent qu’entre le produit et l’argent. Les prix, aussi essentiels à l’échange que ce que l’on échange, sont définis soit par le pouvoir, soit par l’offre et la demande, les deux étant théoriquement liés.

La place de l’argent dans l’économie est donc devenue capitale car c’est l’argent qui transforme aujourd’hui les productions en richesses. L’argent avait été créé pour simplifier alors qu’aujourd’hui il complique, en faussant les regards et les raisonnements. Comment ce dérapage s’est-il produit ? Il faut partir de l’économie avant l’argent et étudier sérieusement l’apport de la monnaie à l’économie en différenciant ce qu’elle apporte et ce qu’elle pervertit. Sa force facilite comme elle corrompt et il y a curieusement une volonté farouche d’en limiter l’étude à ses trois utilisations d’unité de compte, de réserve de valeur et de moyen d’échange. Comment expliquer que l’on accepte de ne définir la monnaie que par ses trois utilisations alors que personne n’accepterait que l’on ne définisse le train ou la voiture que par leurs trois utilisations de moyen de transport, de protecteur des intempéries et de défilement de paysages ?

Avant la monnaie l’économie était, non pas le troc comme faussement distraitement affirmé à l’université, mais le donner-recevoir-rendre, l’échange qualitatif non chiffré tel que constaté dans le règne animal et, chez les hommes, encore dans les familles. L’échange s’y faisait naturellement sous le regard autoritaire et vigilant du pouvoir. Personne ne semble prendre la peine d’observer que c’est l’augmentation de la taille du groupe et en conséquence, la subite incapacité que se découvre le pouvoir à faire rendre tous ceux qui ont reçus en oubliant de rendre, qui a forcé à l’invention de l’argent comme preuve concrète et transportable d’une énergie déjà dépensée dans l’intérêt commun. Cette preuve a toujours et partout été une richesse déjà reconnue, véhiculant l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir. Cette observation de simple bon sens et la monnaie vue comme une preuve d’une énergie antérieurement dépensée dans l’intérêt commun, sont réfutées par tous les idiots utiles à ceux qui ont intérêt à ce que le peuple ne comprenne rien. Elles sont pourtant essentielles à la compréhension des dérives actuelles.

Les produits à vendre sont les fruits de la Terre et du travail des hommes. Tant que l’argent pour acheter était aussi le fruit du travail des hommes, c’était le travail qui limitait à la fois ce qui était à vendre et ce qui permettait d’acheter. La monnaie était le lien probant entre le travail déjà effectué et les produits déjà fabriqués. L’échange était limité et la croissance économique n’existait que par un accroissement de la population, plus de travail et des innovations dans la production. Le PIB chiffrait cet accroissement évidemment modeste.

Mais tout cela a changé depuis que certains ont eu l’idée apparemment géniale de faire croire que l’économie n’était plus, après la déconnection des monnaies de l’or, une étude des échanges mais une étude de la création. Faire croire au peuple qu’il n’est composé que de dieux créateurs lui a bien plu, et il a donné son blanc-seing à l’enrichissement de ceux qui en ont eu l’idée, en se contentant d’en réclamer sa part qui lui a été parcimonieusement donnée.

La ruse perverse des élites occidentales, que les économistes n’ont pas sérieusement dénoncée, a été en effet de délier les monnaies de l’or sans les relier à une autre richesse reconnue. Mais comme l’échange reste la base fondamentale de l’économie et que les marchandises à vendre sont toujours des fruits de la Terre et du travail des hommes, l’argent pour les acheter est obligatoirement aussi un véhicule du travail des hommes pour que l’économie reste une somme d’échanges. Or si, pour les classes moyennes et populaires, salariés, artisans, agriculteurs ou services nécessaires à la production, l’argent reste ce que l’on obtient après son travail, c’est devenu complètement faux pour une classe prétendument supérieure qui crée dans les banques un argent qui ne véhicule plus une énergie humaine préalablement bien utilisée mais une promesse que l’on trouvera cette énergie plus tard, et en fait, bien sûr, pas chez eux. C’est un habillage en une vérité apparemment savante du populaire « on paiera demain » accompagné discrètement du « le peuple paiera». Il faut savoir en effet que les bilans des banques sont par définition équilibrés et que toute monnaie créée et mise à disposition au passif d’une banque, est équilibrée au centime près à l’actif par une créance du même montant à récupérer. Les bilans des banques centrales augmentent de façon folle et ont été multipliés par 6 ou par 8 depuis la dernière crise de 2008 parce qu’elles ont toutes fabriqué de la monnaie en mettant à disposition des « élites » des sommes folles et en inscrivant à leur actif des  créances de mêmes montants à récupérer. Sur qui les banques centrales ont-elles ces créances ? Sur les peuples bien sûr ! On fait croire au bon peuple qu’il y a des « investisseurs » mais ce sont les banques qui créent l’argent de ces prétendus investisseurs et qui comptent sur les Politiques pour récupérer cet argent sur le peuple afin de pouvoir le détruire. Personne ne se demande qui paiera les milliers de milliards de dette. La réalité est que l’argent prêté par la banque n’a été créé par elle que pour être prêté, qu’il sera détruit dès que récupéré et que la banque en sera récompensée par les intérêts. Les 250.000 milliards de dollars de dette mondiale est un argent créé par les banques qui, à seulement 1% par an, leur rapporte annuellement 2.500 milliards de dollars pour avoir passé quelques écritures. Les vrais investisseurs sont les peuples qui investissent sans le savoir, au profit des puissants, l’ensemble de leurs biens. « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux.»

Les Politiques, « en même temps » comme ils disent, remplissent la mission que leur ont confiée presque à leur insu tellement ils sont incompétents, ceux qui financent leurs campagnes, à savoir récupérer les biens du peuple, et en même temps, ils flattent pour être élus ceux qu’ils doivent dépouiller. Nous sommes évidemment bien loin de l’économie et de la croissance. La réalité, les femmes ne faisant pas assez d’enfants pour renouveler la population, le travail faiblissant et les vraies innovations étant de plus en plus rares, c’est que nous sommes largement entrés en décroissance camouflée. Les tenants du système nous expliqueront-ils comment nous ne sommes pas devant une escroquerie en bande organisée ? Et les peuples se réveilleront-ils avant d’être entièrement tondus ?

La grande imposture

L’occident vit sur la grande imposture que l’on peut consommer plus que l’on ne produit tout en étant moralement irréprochable et tranquille pour son avenir. Il a fallu pour ce faire, supprimer le verrou qui rendait ce mythe impossible et inventer un autre mythe donnant une apparence de réalité à l’imaginaire. Le tout dans une prétendue démocratie où une élite corrompue dompte le peuple et le flatte pour qu’il la maintienne au pouvoir pendant qu’une autre élite (ou la même) cherche des solutions à imposer au peuple.

Déverrouiller

Il avait fallu de tous temps et partout, gagner son argent avant de le dépenser, ce qui limitait forcément la dépense. Si le prêt existait, il n’était que sur gage, c’est-à-dire sur une richesse déjà possédée. En 1971 les États-Unis ont délié unilatéralement le dollar de l’or alors que les autres monnaies étaient liées au dollar par les accords de Bretton Woods de 1944. Le changement de paradigme a été imposé par le fait que Nixon a déconnecté le dollar de l’or sans le lier à une autre richesse déjà existante, ce qui a fait sauter sa limite quantitative. La monnaie n’étant plus liée à une richesse, la dépense n’a plus été limitée que par la décision des banques de prêter ou pas, une monnaie qui est devenue une dette vis-à-vis de la banque qui a émis cette monnaie par la double écriture (mise à disposition au passif et créance à récupérer avec intérêts à l’actif). La privatisation du secteur bancaire après que la monnaie ait été déconnectée de toute richesse existante et en laissant aux banques le droit de battre monnaie, a donné à des particuliers riches, le droit de fabriquer une monnaie qui n’est plus qu’une dette à leur égard, sur laquelle ils s’enrichissent par les intérêts avant de détruire la monnaie créée, prêtée puis récupérée pour destruction. Le pompon a été obtenu en leur donnant à eux-mêmes, à Bâle, le droit de faire croire à une limitation apparente de leur création de monnaie. Ils ont veillé à ce qu’il y ait toujours suffisamment de trous pour qu’un nouveau Bâle soit chaque fois nécessaire. Nous en sommes au Bâle IV pour 2025. Le verrou avait sauté. La corne d’abondance existe pour ceux qui y ont accès. Comme elle n’existe évidemment pas réellement, le peuple va devoir la remplir pour ceux qui y ont accès.

Inventer un nouveau mythe

Il restait la très grosse difficulté de tout cacher au peuple et de lui faire croire que rien n’avait changé. La tâche a été confiée aux universitaires et aux médias qui, sous couvert de progrès, ont inventé le mythe très agréable de la croissance économique et de la création de richesse pour justifier leur création de monnaie. Aux médias le soin d’en marteler l’idée, aux universitaires celui de la rendre « scientifique » par le PIB présenté comme le chiffrage de cette création de richesse. L’INSEE, sans doute par peur de poursuites pénales futures, a enfin reconnu le 28 janvier 2021 que « Le PIB peut être mesuré de trois façons » dont « en faisant la somme de toutes les dépenses finales ». Au moins ils l’auront écrit, tout en continuant  à additionner sans aucune logique, les dépenses et les exportations (!!!) et à insister sur la somme des valeurs ajoutées qui plait davantage, sans jamais préciser qu’il n’y a de valeur ajoutée par les entreprises que s’il y a dépense plus importante des clients. Aujourd’hui les banques privatisées créent quasi arbitrairement de la monnaie qui, en se dépensant, crée du PIB, présenté comme preuve de la création de richesse. Plus l’on dépense, plus on est riche est le dogme erroné actuel de la « science économique » fondé sur le souvenir que ce n’était pas faux quand l’argent était une richesse en soi comme l’or.

Flatter le peuple pour obtenir son apathie

Il fallait encore en effet obtenir l’apathie du peuple et toutes les méthodes de Bernays ont été appliquées grâce à l’argent coulant à flots avec une montée sans fin de la dette. Le principe panem et circenses a été appliqué à la lettre. Côté pain, on « débloque » des sommes savamment quantifiées et l’on subventionne directement et indirectement toutes les associations qui créent de l’emploi, du moment qu’elles confortent l’idéologie au pouvoir et placent à leur tête les recalés du suffrage universel s’ils sont bien-pensants. On finance aussi tous les achats immobiliers même si cela fait monter techniquement et arbitrairement le prix des logements. Cela fait de la croissance et, disent-ils, de la création de richesse !  On étoffe toujours davantage les administrations puisqu’il suffit d’y dépenser plus de salaires ou de payer à McKinsey des sommes astronomiques pour faire de la croissance et être parait-il plus riche. Côté cirque, on subventionne tout ce qui fait échapper au réel, de la plage au cinéma, du ski et à la télévision. L’apathie du peuple est étendue à ses élus, choisis non pour leur discernement mais par l’argent qu’ils ont pu dépenser pour être élus. Ils votent, sans en être gênés, des budgets déficitaires puisqu’ils sont convaincus (en un mot) que la création de richesse comblera le déficit.

Dompter le peuple pour lui Imposer une solution discrète peu avouable

Cette imposture générale génère évidemment des réactions diverses, inorganisées comme les Gilets jaunes ou des gouttes d’eau individuelles dans un océan de crédulité, réactions qu’il faut si possible ignorer ou, si nécessaire, mater par la force légale de la police ou ridiculiser par n’importe quel moyen. Certains s’en font les idiots utiles, incapables de répondre au fond et se réfugiant dans l’autosatisfaction, la logorrhée, le mépris et l’insulte. Je les laisse se reconnaître.

Parallèlement on multiplie les lois, les décrets, les arrêtés, les normes, les circulaires pour dompter le peuple, lui enlever sa responsabilité et lui apprendre la soumission en l’achetant si nécessaire tout en lui reprenant ses biens par une haute voltige très politique où des jeunes qui n’ont rien fait de leur vie comme Jordan Bardella ou Gabriel Attal font merveille. Les lois dites « mémorielles » sont là pour supprimer la liberté d’expression tout en la louangeant. Des officines anoblies comme Davos, Bilderberg, la Trilatérale ou la commission européenne travaillent pour reprendre au peuple ce qui ne lui a été consenti que pour lui plaire, et pour redonner un peu de force à la monnaie. Cela ne résout évidemment rien si ce n’est commencer à dire au peuple via Davos qu’il ne possédera rien et qu’il sera heureux, tout en donnant des délais supplémentaires à ceux qui cherchent vainement des solutions.

La solution des élites

Quiconque réfléchit un peu sait que, d’une manière ou d’une autre, il faudra revenir au bon sens, ne plus consommer plus que l’on ne produit, ne plus dépenser plus que ce que l’on gagne et arrêter de croire qu’une corne d’abondance fait le travail alors qu’il n’est provisoirement fait que par la montée de la dette qui détruit objectivement la valeur de la monnaie. La monnaie reste subjectivement valorisée par la sacro-sainte confiance pour reporter le problème et ne pas l’affronter. L’affronter ce serait

  • Baisser en moyenne le niveau de vie des occidentaux tout en augmentant la rémunération de tous ceux qui produisent vraiment et des seuls services à la production.
  • Rendre tout le monde utile par le droit comme le devoir de travailler, tous deux inscrits dans la constitution.
  • Diminuer drastiquement l’administration, le monde politique, les médias, les services à la personne et les associations.

Tout cela relève d’une gageure qui doit être obligatoirement soutenue.

Il faut évidemment un choc pour un tel changement de paradigme. Il n’y en a à ma connaissance que deux possibles. Le choc choisi par les élites est la guerre qui a toujours bon dos pour endosser la responsabilité de la baisse du niveau de vie. Elle coûte bien quelques millions de morts, elle risque de nous anéantir car celui qui va perdre a maintenant le pouvoir d’anéantir tout le monde avec lui. Mais la guerre a l’immense avantage pour nos élites de faire le travail en les exonérant de leur responsabilité d’avoir choisi pour nous, de nous faire rentrer dans une impasse agréable. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir la guerre arriver.

L’autre solution

L’autre solution, le seul autre choc possible, hors le rêve d’attendre un miracle, est de tarir la source de toutes nos folies, de limiter l’argent à la richesse constatée dans un espace regroupant des humains qui veulent vivre ensemble. Ce sera tellement complexe qu’il est vain de vouloir expliquer seul, le détail de ce qu’il faut faire et seule l’intelligence de tout un peuple saura comment faire et avec qui. Cela passera, d’abord et à l’évidence, par la reprise aux non élus, du pouvoir à Bruxelles et de l’autorité aux juges comme le dit Philippe de Villiers. Les droits de douane seront réinstaurés pour que l’exploitation humaine lointaine ne fasse plus baisser les prix en fermant nos usines et pour que nos compatriotes soient mis en face d’eux-mêmes en payant un prix compatible avec les efforts qu’ils fournissent eux-mêmes. Hors la guerre, seule la compréhension du problème, donc l’arrêt de la corne d’abondance, nous mettra tous au travail pour reconstruire demain. Sans cette compréhension volontaire, la guerre nous forcera à comprendre et laissera en plus nos élites dormir tranquilles comme elle l’a toujours fait.

Le pape François dit que la guerre est toujours une défaite. La seule victoire possible est donc la limitation de la monnaie. J’attends toujours les explications de la commission européenne qui prétend pouvoir éviter la guerre en augmentant la monnaie. J’attends aussi le Politique qui nous mènera aux victoires, et entre autres, à celle sur nous-mêmes.

L’origine de la force de la monnaie

L’incompréhension générale de l’origine de la force de la monnaie est le fait majeur de notre époque qui dissimule tous nos problèmes. Nous ne tentons même pas de les résoudre en regardant ailleurs et en « débloquant » un argent inexistant pour ne pas les voir. On nous bassine avec des discutailleries pour savoir si la monnaie est une marchandise, un symbole ou une institution mais personne ne cherche l’origine de sa force. Certains prétendent que sa force vient de la confiance que nous avons en elle mais la confiance n’est qu’une transmission et on ne connait toujours pas la force que la confiance transmettrait.

Au départ une monnaie était toujours une richesse transportable comme l’or, l’argent, le blé, le sel ou des plumes d’oiseau rare. Mais nous avons perdu le sens de la richesse qui n’est qu’un regard satisfait, envieux ou admiratif sur une marchandise, un symbole ou une institution (Amadou Toumani Touré disait qu’au Mali ils étaient riches de la famille). Ce regard n’est satisfait, envieux ou admiratif que par la qualité du travail qui a été nécessaire à la fabrication ou à l’obtention de cette marchandise, de ce symbole ou de cette institution. C’est donc sans aucun doute l’énergie humaine qui est la source de la force de la monnaie.

Trouver l’énergie humaine qui donnera sa force à la monnaie a toujours été l’apanage des puissants. Ce fut l’esclavage, le servage, le salariat avec toujours la tentation de la servitude volontaire sécurisante. Seul le salariat subsiste, au moins en occident, et l’impôt a pris le relais. Les nations puissantes sont allées chercher l’énergie humaine sous forme de richesses par des pillages ou des colonisations. Les empires anglais ou français sont allés chercher une énergie humaine dans leurs colonies pour donner force à leurs monnaies et ne pas observer de hausses des prix consécutives au moindre travail de leur propre peuple. Le cas de l’Allemagne hitlérienne est intéressant par la rapidité de la création du problème puis de sa solution. Elle a commencé par faire comme tout le monde en pillant les pays qu’elle avait vaincu et en augmentant parallèlement sa quantité de reichsmarks nourris par l’énergie humaine étrangère. Le problème a été résolu dès 1948 par les trois gouverneurs militaires de l’occupation occidentale qui ont supprimé 95% de la monnaie allemande en créant le deutsche mark valant un quart de dollar. Aujourd’hui après les empires et l’Allemagne, ce sont les USA qui ont fabriqué à l’infini des dollars qui ne trouvent leur force déjà utilisée qu’en allant pomper de l’énergie humaine sous forme de richesses sur presque toute la Terre. La solution déjà écrite d’un nouveau dollar valant probablement mille fois moins que le dollar actuel est assez peu imaginable sans perdre une guerre. En le comprenant, on comprend mieux que la guerre est le moyen commode de déculpabiliser ceux qui mettent un pays en incapacité de se contenter de l’énergie de son peuple.

La question se pose alors de savoir pourquoi nous avons totalement oublié que la force de l’argent ne vient que de l’énergie humaine et pourquoi cette évidence est cachée à l’université et même violemment reniée par tous ceux que cela dérange. Et nous en arrivons à la question : dans quel cas une évidence est-elle dérangeante ? Lorsqu’elle révèle une vérité soigneusement dissimulée. En tirant le fil on s’aperçoit que si l’énergie humaine n’est pas reconnue comme source de la force de la monnaie, c’est que l’on veut cacher au peuple le changement de paradigme effectué depuis la dernière guerre mondiale. De tous temps l’énergie humaine avait été dépensée avant d’être évaluée puis traduite en monnaie et véhiculée par elle. Or aujourd’hui nous inversons le temps en dépensant la monnaie avant de lui donner sa force et cela rend possible toutes les folies sans aucune exception. Les folies ont le besoin vital que le peuple ne soit pas conscient que l’on dépense pour elles aujourd’hui son énergie de demain. Utiliser l’énergie humaine demain sans contrepartie puisque déjà dépensée, c’est réinventer l’esclavage sans le dire et en laissant lâchement la patate chaude aux suivants. On comprend mieux pourquoi le peuple ne doit pas connaître la définition de la monnaie comme véhicule d’énergie humaine et se contenter de ses utilisations de moyen de paiement, d’unité de compte et de réserve de valeur. C’est aussi réducteur que de définir une voiture comme moyen de transport, protecteur des intempéries et défilement de paysages. Le peuple peut prendre ses week-ends, ses vacances, ses RTT et aller à la plage et au ski. Il doit ignorer qu’il scelle par ses plaisirs, l’esclavage de ses enfants.

Comment réagir ? La réaction habituelle est la guerre qui est le bouc émissaire parfait d’une baisse drastique du niveau de vie et qui exonère les vrais responsables qui sont les hauts fonctionnaires surpayés, nouvelle aristocratie inutile qui, en l’achetant, ont transformé leur victime, le peuple, en complice. Les Politiques, les médias et les juges n’existent que par la vitalité de la corne d’abondance imaginaire que le changement de paradigme a créée. Ils sont donc aux ordres « à l’insu de leur plein gré ». On voit à nouveau mal comment l’intelligence peut reprendre le manche et comment il serait possible d’éviter la guerre ou la révolution. Pour ceux qui croient que la France a débuté en 1789, c’est un retour aux sources.

Une première conclusion est qu’il est totalement inutile de perdre son temps à combattre en les isolant, chacune des folies qui ne sont toutes que des conséquences de la corne d’abondance imaginaire : wokisme, lgbt, immigration, féminisme, individualisme, laïcité, passage doucereux de l’égalité à l’identité homme femme. Elles ne sont toutes que des conséquences. C’est en comprenant l’origine de la force de la monnaie que tout pourra rentrer dans l’ordre. La nouvelle aristocratie, universitaire, ministérielle ou planquée dans les comités Théodule, a réussi le coup de maître que personne n’en ait envie.

Discours de l’ignorance volontaire

Il y a presque 5 siècles Etienne de la Boétie écrivait avec une érudition et un recul incroyables pour les 18ans qu’il avait à l’époque, le discours de la servitude volontaire. Il y expliquait qu’un pouvoir est incapable de dominer durablement une société sans la complicité, active, fataliste ou résignée, d’une partie importante de la population. Il observait que les tyrans, quelle que soit leur façon d’accéder au trône, étaient en opposition avec leur peuple. « S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. »

Le pouvoir étant depuis deux siècles en occident théoriquement donné au peuple, ses élus le traitent comme un taureau à dompter par des moyens divers. La flatterie par les fausses promesses, la violence par la maréchaussée et la corruption par les subventions ont été les moyens les plus utilisés mais ont toujours eu l’inconvénient de créer à terme lassitude puis réaction.

Edward Bernays fut le premier à utiliser aux USA les nouvelles techniques de communication du XXe siècle pour manipuler l’opinion du peuple par la propagande. Goebbels s’en est beaucoup inspiré pour dompter son peuple et lui faire choisir le nazisme. Mais là encore les réactions ramenèrent rapidement à l’efficacité concrète de la flatterie, de la violence et de la corruption.

Il a fallu attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour que se mette en place un système encore plus pernicieux venant également des USA : la création ex nihilo d’une corne d’abondance illimitée accompagnée par la mise en place de son ignorance volontaire par le peuple. Il est essentiel de bien en comprendre le mécanisme.

Les monnaies avaient toujours été limitées, soit parce qu’elles étaient elles-mêmes une richesse reconnue comme l’or, soit parce qu’elles étaient liées à une telle richesse. La corne d’abondance, c’est la suppression de la limite tout en continuant à faire croire que ce qui en sort est une vraie richesse, et en refusant volontairement d’en assumer les conséquences.

Ce fut enclenché par les accords de Bretton Woods en 1944 qui liaient les monnaies au dollar lui-même officiellement lié à l’or. Les USA ont trahi immédiatement ces accords et ont fabriqué, devant le gendarme officiel FMI, créé pour le contrôler mais qui regardait volontairement ailleurs, 5 fois plus de dollars qu’ils n’avaient d’or, pour payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam, et la conquête spatiale. Comme tous les petits malins de la Terre rapportaient des dollars pour repartir avec de l’or, Nixon a dû en 1971 déconnecter sa monnaie d’une richesse aussi facilement transportable que l’or. Il aurait alors pu la lier à la terre américaine qui avait été durement récupérée sur les autochtones et qui était une richesse intransportable mais réelle. Il a eu le coup de génie de la délier de l’or pour la relier … à rien, une première dans toute l’histoire de l’humanité. La corne d’abondance imaginaire fonctionne aux USA depuis 1944. Elle est devenue officielle en 1971 et imitée en Europe avec la création de l’euro, lié à des monnaies qui n’étaient plus liées à rien. La valeur d’une monnaie n’est plus que le regard changeant que l’on porte sur elle. Nous avons inventé, dans la deuxième partie du XXe siècle, un instrument de mesure élastique qui fausse quasiment tout en laissant croire à un instrument de mesure de précision.

Les médias, les politiques et les intellectuels se sont naturellement alliés par intérêt pour faire croire au peuple que dépenser c’est s’enrichir et que le PIB qui chiffre réellement les dépenses, chiffrait une création de richesses à utiliser.

Je me suis longtemps demandé pourquoi rien ne passait en répétant mille fois la même chose, quitte à en devenir lassant. Et j’ai réalisé que, si rien ne passe, c’est qu’il y a une volonté farouche de tout ignorer, tellement la corne d’abondance est agréable et qu’en être crédule devient presque vital alors que c’en est mortel.  Tout le monde savait le scandale racial du nazisme mais accepter d’en prendre réellement conscience avait de telles conséquences que personne ne prenait le temps de s’y intéresser. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de corne d’abondance mais accepter d’en prendre réellement conscience a de telles conséquences, que personne ne trouve le temps de s’y intéresser. La culpabilité de laisser un monde abominable aux suivants est combattue voire effacée par la jouissance de se prendre pour des dieux, d’être à la fois opulents et généreux, de se croire plus forts que la mort et suprêmement intelligents. Les véritables fortunes que se font tous ceux qui pilotent l’occident actuellement, ont comme triple conséquence de ne rien affronter,  de créer une fracture entre les peuples et eux, et d’aspirer en leur sein les moins intéressants. Plus nous dépensons de fausse monnaie, plus nous faisons du PIB, plus nous nous croyons riches et capables de dépenser une nouvelle fois, ce que nous avons déjà dépensé.  Et cela ne semble gêner personne.

Nos dirigeants ont choisi la guerre pour sortir de l’impasse dans laquelle ils nous ont menés comme nous la voyons venir de partout. La guerre a toujours été un bouc émissaire commode en apportant une explication facile aux conséquences de l’arrêt de la corne d’abondance que la guerre arrête évidemment, le rêve n’y étant plus d’actualité. Ne pourrait-on tenter de sortir de l’impasse autrement que par la guerre, en évitant ses innombrables morts, en en sortant par la raison et l’affrontement des conséquences de l’absence de corne d’abondance ? Sortir de l’ignorance volontaire devrait être, pour elle-même, le premier devoir de la jeunesse alors qu’elle se laisse aveugler par les peurs débiles climatiques, sanitaires ou autres.

Si l’on voulait réagir sans laisser la guerre faire le travail, il faudrait  commencer par rendre inconstitutionnels les budgets déficitaires, puis revoir tout ce que la corne d’abondance nous a fait croire possible en moins de trois quarts de siècle et que les budgets équilibrés nous forceraient à affronter.

Socialement

L’homme et la femme sont passés d’égaux complémentaires à identiques concurrents.

La mort est devenue un ennemi à combattre et la vie n’est plus un échange.

La spiritualité collective n’est apparemment plus indispensable.

Economiquement

Nous appelons croissance économique l’augmentation de nos dépenses avec une monnaie qui n’est plus qu’une dette alors qu’elle était une créance.

Le travail n’est plus ni un droit ni un devoir alors qu’il est les deux, même dans notre constitution.

La responsabilité s’est dégradée en servitude volontaire.

Politiquement

Le monde entier quand il a un problème vient se rassasier à notre corne d’abondance imaginaire.

Le pouvoir occidental utilise la médecine pour faciliter l’avortement en occident et l’explosion démographique en Afrique.

Nous n’avons plus de cohérence et la cohérence islamique nous grignote naturellement.

Quel dommage qu’aucun Politique n’aie le courage de prendre le flambeau de la révolte qui gronde dans le peuple !

Mensonge par omission

Quelle que soit l’horreur des massacres et comme les médias le taisent avec opiniâtreté, il semble utile de faire connaître cet article de The Intercept de février 2018 qui rappelle que le Hamas a été créé par Israël pour concurrencer le Fatah laïc dirigé par Yasser Arafat qui voyait dans le Hamas une « créature d’Israël ». C’est un simple élément à avoir aussi en tête.

Le Hamas veut détruire Israël, n’est-ce pas ? Mais comme le montre Mehdi Hasan dans une nouvelle vidéo sur Blowback, les responsables israéliens admettent qu’ils ont contribué à la création du groupe.

Que savez-vous du Hamas ?

Qu’il a juré de détruire Israël ? Qu’il s’agit d’un groupe terroriste, condamné par les Etats-Unis et l’Union européenne ? Qu’il dirige Gaza d’une main de fer ? Qu’il a tué des centaines d’Israéliens innocents avec des roquettes, des mortiers et des attentats suicides ?

Mais saviez-vous aussi que le Hamas – acronyme arabe de « Mouvement de résistance islamique » – n’existerait probablement pas aujourd’hui sans l’Etat juif ? Que les Israéliens ont contribué à transformer une bande d’islamistes palestiniens marginaux, à la fin des années 1970, en l’un des groupes militants les plus célèbres au monde ? Que le Hamas est un retour de flamme ?

Il ne s’agit pas d’une théorie du complot. Ecoutez d’anciens responsables israéliens tels que le général de brigade Yitzhak Segev, qui était le gouverneur militaire israélien à Gaza au début des années 1980. Plus tard, Segev a déclaré à un journaliste du New York Times qu’il avait aidé à financer le mouvement islamiste palestinien en tant que « contrepoids » aux laïcs et aux gauchistes de l’Organisation de libération de la Palestine et du parti Fatah, dirigé par Yasser Arafat (qui qualifiait lui-même le Hamas de « créature d’Israël »).

« Le gouvernement israélien m’a donné un budget », a avoué le général de brigade à la retraite, « et le gouvernement militaire finance les mosquées ».

« Le Hamas, à mon grand regret, est une création d’Israël », a déclaré en 2009 au Wall Street Journal Avner Cohen, un ancien responsable israélien des affaires religieuses qui a travaillé à Gaza pendant plus de vingt ans. Au milieu des années 1980, M. Cohen a même rédigé un rapport officiel à l’intention de ses supérieurs, les avertissant de ne pas jouer à diviser pour régner dans les territoires occupés, en soutenant les islamistes palestiniens contre les laïcs palestiniens. « Je suggère de concentrer nos efforts sur la recherche de moyens de briser ce monstre avant que cette réalité ne nous saute au visage », écrivait-il.

Ils ne l’ont pas écouté. Et le Hamas, comme je l’explique dans le cinquième épisode de ma série de courts métrages pour The Intercept sur les représailles, en a été le résultat. Pour être clair : d’abord, les Israéliens ont aidé à construire une souche militante de l’islam politique palestinien, sous la forme du Hamas et de ses précurseurs des Frères musulmans ; ensuite, les Israéliens ont changé de tactique et ont essayé de la bombarder, de l’assiéger et de la soumettre à un blocus jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Au cours de la seule décennie écoulée, Israël est entré en guerre contre le Hamas à trois reprises – en 2009, 2012 et 2014 -, tuant au passage quelque 2 500 civils palestiniens à Gaza. Dans le même temps, le Hamas a tué bien plus de civils israéliens que n’importe quel groupe militant palestinien séculaire. Tel est le coût humain de la riposte.

« Lorsque je regarde la chaîne des événements, je pense que nous avons commis une erreur », a déclaré plus tard David Hacham, ancien expert en affaires arabes au sein de l’armée israélienne, qui était basé à Gaza dans les années 1980. « Mais à l’époque, personne n’a pensé aux résultats possibles ».

Ils n’y pensent jamais, n’est-ce pas ?

The Intercept, le 19 février 2018

Traduction Olivier Demeulenaere

La victoire du diable

Le titre peut surprendre si l’on ne connaît pas bien ce qu’est le diable. C’est celui qui divise, qui rompt les harmonies, toujours par ruse. Il s’en délecte et récompense ceux qui y contribuent avant de les laisser croupir dans leur malheur.

Prenons l’exemple d’un restaurant qui veut servir un maximum de gens au prix le plus bas et qui s’organise pour cela. Il est donc attractif, efficace et prospère. Le diable va à la fois flatter ce restaurant pour sa réussite, son dynamisme et son altruisme, tout en donnant au contenu des poubelles, l’apparence de victuailles fraiches  et en les mélangeant à ce qui arrive du marché. Jour après jour, sans que personne ne s’en aperçoive, il ajoutera aux achats du jour, le contenu des poubelles du quartier sans que personne n’en prenne conscience tellement l’illusion diabolique est parfaite. Chacun peut imaginer, sans même les détailler, les conséquences multiples et désastreuses pour le propriétaire, le gérant, le personnel de cuisine, celui en salle, les fournisseurs et les clients. Mensonges, disputes, certitudes, accusations, justifications, incompréhension, rancœur, voire haine, puis dans la foulée, obligations, interdictions, normes, contrôles, plaintes et enfin idéologies diverses et variées pour essayer de rassembler et d’unir tout le monde à nouveau. Bien évidemment rien ne marche et rien ne peut marcher puisque la cause n’est non seulement pas affrontée mais elle n’est même pas remarquée. Pendant que le diable rit, chacun ne se focalise que sur l’une quelconque des innombrables conséquences, en louchant dessus et en y perdant son énergie, son temps et ceux des autres.

Chacun aura reconnu la société occidentale actuelle qui ne survit que par une accumulation permanente de nouvelles interdictions, de nouvelles obligations, de nouvelles normes et de nouvelles gens qui créent et vérifient l’emprisonnement du peuple au nom de la liberté et son renoncement à lui-même au nom de l’égalité et de la fraternité.

Mais qu’a donc fait le diable pour réussir cette horreur présentée comme le progrès avec interdiction de regarder en arrière sous peine d’être traité publiquement de « rance »  de « ringard » ou d’« extrême droite » ? Il lui a fallu additionner le bon et le mauvais mais « en même temps » convaincre tout le monde que tout était bon. Ce travail a été confié à l’INSEE qui, le 28 janvier 2021, a continué à écrire que le PIB mesurait « la richesse créée par tous les agents, privés et publics » tout en reconnaissant enfin qu’il est calculé par « la somme de toutes les dépenses finales » qu’elles soient de consommation ou d’investissement. La valeur ajoutée d’une entreprise n’est que la dépense du client amputée de la dépense de l’entreprise. Il est vrai que la dépense chiffrait autrefois la richesse lorsque la monnaie était en or. Le possesseur d’une pièce d’or avait avec cette pièce, une sorte de créance sur n’importe qui, l’or étant une richesse universellement reconnue et donc universellement désirée.

Mais qui a remarqué que tout a changé depuis que l’on a inventé le prêt sur richesse future alors que l’humanité n’avait connu que le prêt sur gage, sur richesse antérieurement reconnue et déposée en garantie ? Le prêt sur gage n’était qu’un échange, le prêt sur richesse future est une création de fausse monnaie légale émise par la banque dans le but d’être détruite une fois remboursée et les intérêts empochés. Le diable récompense par les intérêts en vraie monnaie, le faux monnayeur, malheureusement légal, qui prête sa fausse-monnaie avant de la détruire. C’est la monnaie-dette inventée au XXe siècle qui, pendant son existence, fausse absolument tout. Et dès qu’elle est détruite, on en crée une nouvelle plus importante. La monnaie reste pour tout un chacun une créance comme l’est le salaire ou la pièce d’or qui véhiculent l’énergie qu’il a fallu dépenser pour les obtenir. Mais vient se rajouter la monnaie-dette apparemment identique mais qui est son exact contraire puisque c’est une dette vis-à-vis de la banque. Personne ne peut distinguer les deux monnaies et nous continuons à croire que la monnaie est une créance, une sorte de pièce d’or et que nous sommes donc riches. Nous transformons des productions en richesses en les achetant avec une fausse monnaie que les banques jurent détruire dès qu’elles l’auront récupérée. Le génie du diable avec la ruse et la discrétion qui le caractérisent, est de nous avoir fait additionner dans le PIB les dépenses faites avec de la bonne monnaie créance et les dépenses faites avec de la fausse monnaie dette. Nous additionnons dans le PIB de moins en moins de créances et de plus en plus de dettes et nous continuons à appeler le tout un chiffrage de création de richesse dans laquelle nous croyons pouvoir puiser. Nous consommons aujourd’hui l’énergie humaine de demain sans même nous rendre compte des conséquences dramatiques inéluctables. Nous sommes très fiers de notre restaurant qui achète de moins en moins de produits frais tellement il collectionne inconsciemment les poubelles du quartier. Comment ne pas admirer la puissance du diable, ne pas regretter la faiblesse de nos esprits et ne pas pleurer sur les innombrables conséquences en tous domaines de notre aveuglement collectif qui nous met heureusement tout de même très mal à l’aise ?

Pour réussir ce coup magistral gagnant, le diable a réussi à nous subjuguer par une communication uniforme et mondiale, tout en nous faisant négliger la réflexion et l’action. On attribue à Goebbels parce qu’elle est diaboliquement vraie, la phrase « un mensonge mille fois répétés devient une vérité ». Les médias appliquent à la lettre cette maxime et, l’action et la réflexion étant noyées dans la communication, les peuples ne réagissent pas, ou plus … ou pas encore espérons-le.

C’est dans l’espoir d’une réaction bienvenue, qu’il faut combattre les deux mythes bien établis du développement et de la création de richesse, rassemblés dans la croissance économique, corne d’abondance inexistante mais prétendument nourricière. Tous les problèmes pourront enfin être affrontés une fois sortis de notre faux nirvana, et ce sera au peuple, une fois correctement informé, qu’il appartiendra de supprimer la fausse monnaie en ne la faisant rembourser, quand elle est en circulation, qu’à la collectivité qui se chargera de la détruire. Le peuple fera les choix difficiles de ce que nous ne paierons plus par arrêt de la création de fausse monnaie.

Pour faire réfléchir sur le développement, il suffit de rappeler que la racine latine du développement est d’enlever le voile et qu’enlever le voile en grec se dit apocalypse. Le développement est depuis toujours l’apocalypse. Le développement est mis dans le camp du bien et l’apocalypse dans le camp du mal alors que c’est la même chose. C’est comme distinguer et discriminer, résistant et terroriste ou fact-checking et négationnisme. Ce sont les nouveaux prêtres des médias qui décident si c’est bien ou mal en choisissant leur vocabulaire. Le peuple n’a le droit que de réagir émotivement et doit renoncer à réfléchir.

Pour la création de richesse, il faut se souvenir que seul Dieu crée, les hommes ne savent que produire, c’est-à-dire transformer. La production est le fruit de la Terre et du travail des hommes. Pour être vue comme une richesse, la production doit être achetée donc échangée contre de l’argent. La création bancaire de fausse monnaie légale donne l’illusion d’une création de richesse alors qu’elle n’est que création de dette.

Le plus grave et ce qui est le plus diabolique est l’utilisation de cette corne d’abondance inexistante pour tout éluder et ne pas affronter les problèmes fondamentaux de la vie qui sont la mort et la perpétuation de l’espèce par l’organisation sociale. Payer avec de la fausse monnaie pour croire à son efficacité, se donner bonne conscience et ne rien affronter, devient malheureusement notre mode de vie.

Le diable a-t-il définitivement gagné ? Tant que nous ne réagissons pas, oui.

La prise de conscience, totalement refoulée actuellement, que le PIB ne chiffre pas une valeur ajoutée comme cela est seriné partout, mais seulement une valeur échangée avec le client sans aucun ajout objectif de valeur, permettra enfin d’affronter les problèmes avec une chance de les résoudre. Ils sont en effet aujourd’hui tous totalement occultés et mis sous le tapis par la fausse monnaie qui tombe si facilement pour certains de la corne d’abondance.

L’arrêt de cette corne d’abondance, seule façon de vaincre le diable, arrêterait d’un coup la fausse monnaie légale bancaire, les subventions qui ne sont qu’achat d’électeurs, les minima sociaux sans contrepartie, les budgets déficitaires, les surestimations immobilières et la caste surpayée des hauts fonctionnaires, aristocratie actuelle, inutile et décadente. La vie redeviendrait échange. Mais, mis en face de notre réalité, nous aurions à nouveau besoin d’une spiritualité collective et du respect de la constitution qui dit que le travail est certes un devoir mais aussi un droit, ce qui est complètement oublié. Des ateliers nationaux devraient en même temps être recréés pour que toute personne désirant s’intégrer, trouve dans la journée un travail rémunéré. La priorité en tous domaines aux nationaux serait aussi une évidence retrouvée qui intégrerait les immigrés intégrables et constaterait simplement le départ des autres. Cela nous ferait évidemment sortir de tous les machins internationaux couteux, inutiles et corrompus par la corne d’abondance. Nous retrouverions une monnaie liée à l’or. Sans tout cela, l’arrêt de la corne d’abondance ne serait qu’un remplacement de cauchemar par un autre cauchemar. En revanche, La France pourrait redevenir, de par sa culture et en sauvant notre civilisation, un phare pour les innombrables cherchants des BRICS et une défaite cinglante du diable qui n’aurait plus comme alliés que les restes politiques actuels qu’il pourrait toujours refiler aux restaurants voisins. Ces restes ont d’ailleurs déjà pris l’apparence d’une marchandise fraiche.