Le mal du siècle: la pigilithie

Héritée du XXe siècle, la pigilithie fait ses ravages au XXIe siècle. Personne n’en meurt mais tous en sont frappés. Ceux qui en mourront ne sont que nos descendants que tout naturellement nous essayons par amour de ne plus faire.

Pigilithie est un néologisme construit sur les deux mots grecs : pigi, la source, et lithi, l’oubli. La pigilithie est l’oubli maladif de la source. Les deux énergies principales que nous utilisons sont l’énergie électrique et l’énergie monétaire, les deux remplaçant de plus en plus l’énergie humaine qui semble encombrer les citadins et devoir être dépensée en jogging et en salle de sport. Les deux énergies, électrique et monétaire, ne sont toutes deux que des véhicules et nous nous intéressons infiniment plus à ce qu’elles nous apportent qu’à la source dont elles proviennent. Plus précisément nous nous contentons de leur origine apparente, celle par laquelle elles nous arrivent.

Pour l’énergie électrique que nous consommons chaque année davantage, nous nous intéressions récemment exclusivement à notre compteur électrique et à celui qui nous facturait cette électricité si appréciée. Depuis quelques décennies nous commençons à regarder un peu plus loin que le bout de notre nez en nous interrogeant sur la source de cette énergie. Mais nous sommes tellement atteints de pigilithie que nous sommes incapables d’équilibrer quantitativement notre consommation et ses sources. Ne perdons pas trop de temps avec les apports intermittents et dérisoires des énergies renouvelables solaires ou éoliennes qui flattent tant notre côté écologique mais qui ne subsistent que grâce aux subventions, au dynamisme de l’industrie allemande et à la destruction de nos paysages. Observons que la « peur japonaise », mélange d’Hiroshima et de Fukushima, nous fait craindre le nucléaire en faisant grimper mondialement le charbon en opposition absolue avec nos positions dogmatiques sur le CO2. La seule solution à ce grand écart généralisé trouvée par la doxa est de reporter la solution introuvable sur l’énergie monétaire. Le factionnaire de service, William De Vijlder, « Influenceur », se présentant en anglais depuis son bureau parisien au siège de la BNP comme « Group Chief Economist BNP Paribas, Senior Lecturer Ghent University » écrit le 30 janvier 2019 : «Laisser le temps aux ménages et aux entreprises d’adapter leur comportement et de financer les investissements nécessaires (chauffage, moyens de transport, processus de fabrication)». Le banquier se propose d’être le bon médecin de la pigilithie électrique en aggravant la pigilithie monétaire qui le fait vivre.

La pigilithie monétaire est la plus grave car, tel un égout, elle récupère toutes les conséquences des autres pigilithies en prétendant les soigner. Tous les problèmes partout peuvent être prétendument résolus si on s’en donne « les moyens », si coule l’argent dont on ne veut pas connaître l’origine réelle en se contentant de la pression sur le  distributeur : le salaire, la subvention, le téléthon, le legs, etc… Appauvrir les autres pour le bien de tous devient une mode partagée par tous. L’État augmente les impôts, les entreprises augmentent les prix, les individus se défendent comme ils peuvent en cherchant des subventions, en demandant des augmentations et en fraudant s’ils le peuvent. La cohérence disparaît et se remplace par les fractures sociales. La haine remplace l’affection, la fuite remplace l’accueil. Libéralisme et socialisme jouent leur même jeu puéril et chronophage de chercher qui vole la richesse créée, et le libertarisme porte aux nues tout ce qui tue plus rapidement la société.

Chacun sent bien que cela ne tourne pas rond mais qui accepte de prendre conscience que c’est notre pigilithie qui interdit toute cohérence ?

8 réflexions sur « Le mal du siècle: la pigilithie »

  1. La pigilithie de l’auteur doit bien se situer au niveau 9 sur une échelle de 10 .
    Ce n’est pas de savoir QUI dépense l’argent en en faisant quoi ,qui nous fera résoudre le problème de la misère dans le monde.
    Mais ce qui importe c’est de savoir pourquoi et comment une production massive ,une inondation ,un déluge ,un tsunami d’argent crée ex nihilo conduit à de plus en plus de pauvres et de misère ,pendant que ceux qui le créent vivent dans l’opulence et s’enrichissent de plus en plus .
    Le ruissellement est tellement fin qu’il s’évapore au moindre rayon de soleil .

    • Vous abordez deux problèmes de fond.

      Le premier est notre habitude de définir la misère comme la non dépense quotidienne d’argent comme si c’était le seul critère du bonheur. Robinson Crusoé était heureux pour son auteur et miséreux pour notre élite.

      Le second est que production n’est pas richesse. La caste qui nous gouverne vit comme vous le dites dans l’opulence en dépensant beaucoup d’argent, non pas parce qu’elle créerait beaucoup de richesses, mais parce qu’elle a accès à l’emprunt qu’elle dit faussement pouvoir rembourser avec les richesses qu’elle créera.

      C’est la cohérence générale du système qui est perdu et que nous voulons imposer au monde.

      • Robinson Crusoé n’avait qu’un seul soucis ,celui de manger à sa faim tous les jours.
        Personne ne lui imposait de travailler pour payer des taxes des impôts et des assurances sociales OBLIGATOIRES sous peine de saisie de sa résidence s’il ne voulait pas obtempérer .
        Dans les années 60 ,les ouvriers avec de petits salaires et sans être obligés d’envoyer leurs femmes au travail arrivaient avec des économies et de l’huile de coude ,à construire des maisons neuves sans emprunter un seul centime.
        Ils n’étaient ni riches ni pauvres ,ils ne manquaient de rien et dormaient tranquilles.
        Depuis que les cerveaux malades des énarques se sont mis à phosphorer pour nous rendre heureux avec des crédits ,tout est parti de travers.
        Mais en fait ces génies autoproclamés n’agissaient pas pour le peuple mais contre lui ,ils agissaient pour leurs intérêts personnels et ceux de leurs amis banquiers qui ,ayant la possibilité de créer de l’argent à partir de rien ,devaient trouver des pigeons pour en emprunter toujours plus .
        Le bonheur actuel se fait à crédit au prix d’un labeur effréné et d’une accumulation de montagnes de dettes .
        Le rêve de bonheur le plus prisé est en train de devenir celui de vivre sur une ile déserte pour ne plus rien devoir à personne .

  2. Bonsoir,
    Pourquoi passer sous silence le développement des possibilités humaines ?
    Puisqu’il est question de l’origine de l’énergie, parlons de l’origine de l’énergie humaine, et de son évolution. En effet, aujourd’hui beaucoup d’humains sont dans la pigilithie concernant leur puissance co-créatrice, que ce soit par la pensée, les émotions, et bien sûr l’action y compris celle générée par l’énergie émanant du (ou plutôt traversant le-) corps.
    Ce peut être la voie centrale (et non pas la voie du milieu) …
    Je rejoins Monsieur Gautron : autour de moi fleurissent les rêves et les réalités de vivre en autarcie, seul ou en famille, sinon en coopératives d’habitants, et de cultiver selon les meilleurs principes pour tout le vivant.
    Exemples :
    – le projet initié par Francis Gendron de maisons autonomes (Solution ERA: Une Solution Éthique, Résiliente et Abondante).
    – les jardins de Findhorn (ou de Perelandra), phares pour le monde, qui « fonctionnent » grâce à une co-création entre humains et esprits de la nature.
    – la mise en œuvre des dons naturels non « masqués » par les blessures (Amma, Yann Lipnick, Dolores cannon, Corinne Lebrat, Grigori Grabovoï, Nassim Haramein, Neale Donald Walsch, Joe Dispenza, pour ne citer que quelques unes des personnalités auxquelles je m’intéresse …

    • Je vous remercie de votre commentaire car il est vrai que devant l’échec de l’organisation sociale actuelle, se multiplient de partout de nouvelles propositions et des tentatives originales.

      Pour que ce bouillonnement soit constructif et durable, il doit retrouver les fondamentaux. Des sites comme le mien espèrent y contribuer.

  3. Article remarquable, désolé Marc, je n’ai pas grand chose à critiquer aujourd’hui (en dehors de cet horrible néologisme, qui fleure un peu trop le lettré)

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