La fausse intelligence du Pouvoir

Un article du 29 novembre du site libéral Contrepoints peu avare de ses contradictions, lui qui veut toujours moins d’État, cherche à ridiculiser les Gilets Jaunes par ce simple croquis traduit de l’anglais et dont l’apparent bon sens recouvre une fausse intelligence redoutable :

Ce croquis est accompagné de citations à la gloire posthume de la République en Marche.

Emmanuel Macron, président de la République, a déclaré « On ne peut pas avoir dans un même slogan « baissez les taxes » et « créez des crèches » ».  

Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a déclaré : « Les Gilets Jaunes sont un mouvement un peu contradictoire qui veut à la fois moins d’impôts et plus de services publics.»

François Patriat, Sénateur LREM (ex PS), a déclaré : « On ne peut pas demander moins de taxes et plus de services publics, c’est une demande contradictoire ».

Bizarrement l’article reprend aussi les citations plus célèbres de Twain et de Schopenhauer qui commencent à expliquer l’erreur de son auteur et à réduire son article à ce qu’il est, un article statique, une photo qui n’a pas encore compris le cinéma:

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »  – Mark Twain 

« Tout homme prend les limites de son champs de vision pour les limites du monde »  – Arthur Schopenhauer


Un article statique car il n’est vrai que dans la classe politico-médiatico-publicitaire qui ne fait rien, qui ne sert à rien et qui prend son champ de vision pour la vision de la réalité. Il suffit de voir fonctionner une famille ou une association pour constater que l’on peut parfaitement ne pas diminuer les services sans appauvrir la famille ou l’association en demandant simplement à chacun de s’y mettre. Pour ces messieurs et pour ces dames qui sont avec eux en oubliant de faire des enfants, parité oblige, il faut soit acheter à l’extérieur en augmentant les impôts ou en empruntant aux banques, soit diminuer les services rendus. Il ne leur vient pas à l’idée que la solution pourrait être de mettre tout le monde au travail pour à la fois diminuer la pression fiscale comme le déficit, tout en augmentant les services publics.

Mais pour cela il faudrait qu’ils prennent la peine de comprendre ce qu’est la monnaie, qui peut la créer et comment la créer. Il faut aussi qu’ils arrêtent de pleurnicher sur les entreprises qui n’embauchent pas assez et qu’ils apprennent à envisager de respecter la Constitution qui dit que « chacun à le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ».

Actuellement et depuis les lois imbéciles des années 70 générées par Giscard et reprises par ses successeurs et par l’Union européenne, les banques centrales ou commerciales créent arbitrairement de la monnaie en ne se justifiant qu’en disant  benoîtement qu’elles détruisent cette fausse monnaie quand on la leur rembourse. Personne ne se demande avec quoi les banques vont être remboursées. Il serait d’ailleurs assez amusant de voir les banques être remboursées par une accumulation à la porte de leur siège social des produits fabriqués grâce à l’argent qu’elles ont fabriqué puis prêté. Elles pourraient nettoyer leur parvis et détruire toutes ces fabrications qui ne sont qu’une autre forme de la monnaie qu’elles ont crée et qu’elles affirment détruire. La réalité est qu’elles sont remboursés par de nouveaux emprunts faits par ceux qui viennent acheter les productions générés par les machines payées par les premiers emprunts. La machine tourne inexorablement avec une montée permanente de l’emprunt tant public que privé, générant à la fois le chômage, la baisse des services publics, et les montées de la ponction fiscale et du déficit.

Les entreprises embauchent quand elles en ont besoin et l’État a le devoir de respecter sa Constitution et de rendre utiles en les rémunérant tous ceux dont les entreprises n’ont pas besoin. Il faut pour cela que l’URSSAF ne poursuive pas comme « travail dissimulé » tout travail qui ne lui rapporte pas mais aussi que l’on décharge l’URSSAF d’obligations toujours croissantes dues à une recherche médicale effrénée toujours financée par l’emprunt et à une immigration venant travailler et faire les enfants que les Français ne veulent plus faire. Il faut encore donner la possibilité aux Français de faire des enfants en les payant davantage, en retrouvant la possibilité de faire vivre décemment une famille avec un seul salaire et en abaissant les prix, ce qui est parfaitement possible si on arrête de payer à ne rien faire tous les défenseurs du système impossible dans lequel nous sommes englués.

Les Gilets Jaunes l’ont tous instinctivement compris mais la classe politico-médiatico-publicitaire préfère lutter contre ce qu’elle appelle le racisme des Français alors que nous avons eu un Noir Président du Sénat et un Arabe Vice-Président de l’Assemblée Nationale sans que cela ne pose le moindre problème. Il est vrai que Gaston Monnerville et le Bachaga Boulalam aimaient la France comme Ali Mimoun qui a voulu qu’on l’appelle Alain. La classe politico-médiatico-publicitaire lutte aussi contre ce qu’elle appelle l’homophobie sans jamais prendre le temps de réfléchir à la différence entre une paire et un couple et sans jamais se demander si l’homosexualité est innée, acquise ou un passage comme le pensaient les Grecs. Elle va jusqu’à confondre la gifle qui peut être éventuellement dangereuse avec la fessée qui ne l’est pas et qu’elle veut interdire pour croire à un monde sans punitions ou avec des punitions vicieuses qui durent dans le temps.

La multiplicité croissante des inutiles de la classe politico-médiatico-publicitaire s’opposent à la multiplicité décroissante des Gilets Jaunes qui ont eu le génie bien français de retourner une obligation payante et stupide en un symbole du refus de la veulerie inepte du Pouvoir tellement bien incarnée par Castaner issu de la gauche, Darmanin issu de la droite ou Rugy issu de nulle part.

4 réflexions sur « La fausse intelligence du Pouvoir »

  1. Tout à fait d’accord avec votre conclusion: on peut à la fois réduire la pression fiscale et augmenter les services publics. Il suffit de réduire le nombre de chômeurs, donc d’augmenter le nombre de cotisants et le nombre de contribuables.
    Une remarque cependant: cette conclusion n’a pas de relation avec la manière dont on conçoit la monnaie…

    • Je crois que si !

      Dès que l’on a compris que la monnaie est un titre au porteur d’une créance sur le groupe qui utilise cette monnaie, on réalise que cette créance doit être causée.

      On en arrive à la nécessité de retirer aux banques, qu’elles soient centrales ou commerciales, le droit d’émettre de la monnaie pour que l’État puisse en émettre pour reconnaître la dette que le groupe a vis-à-vis de tous ceux qui contribuent au bien-être du groupe. Le rôle de l’Etat est de dire à toute personne qui n’est pas utilisée par une entreprise, en quoi elle peut être utile au groupe et donc rémunérée par de la création de bonne et saine monnaie, contrairement à celle que fabrique les banques sur les prétendues richesses futures.

  2.  »les élites sont affligeantes mais le peuple est décevant » (Emmanuel Todd – 9 avril 2017).
    Lors des dernières législatives sur 577 députés seuls 145 ont sauvé leur place. Avec le groupe En Marche et donc avec cette nouvelle majorité absolue et ses tous nouveaux députés on pouvait espérer un renouveau. Mais rien absolument rien. De son côté, le Sénat n’en est que le clône. L’entre-soi perdure.
    La philosophe Alain disait qu’une Constitution comporte inévitablement de la monarchie (un chef) de l’oligarchie (des sachants) mais aussi de la démocratie (le contrôle du peuple).
    Puisque chaque génération a les politiciens qu’elle mérite, il faut mettre en place ce contrôle permanent du peuple. Pour cela il faut que le citoyen soit EN PERMANENCE dans le circuit des lois :
    1) mettre en place la proportionnelle à l’Assemblée afin qu’elle soit plus représentative en garantissant un avantage au parti gagnant afin de ne pas retomber dans l’inaction des IIIè et IVè République.
    2) fusionnons le Sénat (100 sénateurs maximum – au lieu de 348 sénateurs) avec le CESE (100 membres maximum – au lieu de 233 actuellement) afin de mettre fin à l’entre-soi des médiocres ;
    (CESE : Budget 40M€ – rémunération : 3786,76€ brut/mois pour ……2 ½ journées/semaine et 2 jours pleins/mois !). Hubert Védrine :  »Beaucoup de gens honorables y siègent, mais vous savez bien que ça ne marche pas. Ça ne sert à rien ».
    3) faisons en sorte que les membres de ce nouveau CESE ne soient plus  »désignés » mais soient des volontaires tirés au sort parmi les inscrits sur les listes électorales pour un mandat unique de trois ans ;
    4) faire le ménage des avantages jugés aujourd’hui inadmissibles dans toutes les coursives de la  »Noblesse d’État » en commençant par le Sénat, puis l’Assemblée, suivi du Conseil d’État, de la Cour des Comptes, de Bercy, etc. Ensuite passer aux Conseils des régions et des départements.
    Après, et seulement après, on pourra demander des efforts aux Français.

    • Vos propositions sont pleines de bon sens et je crois que je les approuve toutes, comme j’approuve ceux qui pensent que la nation est une taille plus cohérente que le continent ou le monde.

      Mais pour moi l’essentiel reste la prise de conscience si difficile qu’il n’y a pas de création de richesses et que le titre de créance qu’est la monnaie doit être causé par une véritable dette du groupe vis-à-vis de son détenteur. Nous en sommes malheureusement loin et cela donne tout son sens à la phrase d’Emmanuel Todd que vous citez.

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