La responsabilité écrasante des élites

Le chômage baisse, la croissance revient, nous voyons le bout du tunnel. Ces mensonges éhontés, étayés par des chiffres fabriqués, relayés par des médias leur appartenant, ne sont là que pour convaincre le bon peuple que les élites travaillent pour son bien.

Dans la réalité, quand elles sont dans l’opposition, elles pointent tout ce qui va mal tout en n’en faisant que des fausses analyses. Quand elles sont au pouvoir, elles s’agitent et se montrent, en expliquant qu’il leur faut du temps et en appliquant à la lettre par un usage immodéré des sondages la phrase du maréchal de Saxe « Je suis leur chef, il faut bien que je les suive ». Et quand elles sont dans ce que l’on appelle la société civile, par acceptation inconsciente de l’application par les politiques entre eux de l’ordre militaire « Je ne veux voir qu’une tête », nos élites ne pensent qu’à leurs petites personnes en se moquant éperdument de l’intérêt collectif.

Depuis deux siècles, à partir d’un siècle des Lumières dévoyé et d’une révolution qui a permis à la bourgeoisie d’accaparer les biens de la noblesse et du clergé, certes acquis bizarrement, et pour cela, de prendre le pouvoir, nous détruisons systématiquement par étapes notre civilisation.

Le XIXe siècle a méprisé l’individu comme cela a parfaitement été montré par Zola et expliqué en 1891 par le pape Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum : « Les travailleurs isolés et sans défense se sont vu, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d’une concurrence effrénée. Une usure dévorante est venue accroître encore le mal ». Faut-il rappeler que la concurrence et la compétitivité étaient déjà les ennemies de la coopération et que l’usure était le nom du prêt à intérêt avant de n’en devenir très curieusement que l’excès, la rendant par là-même acceptable ?

Le XXe siècle a tenté de tuer la spiritualité par ses trois matérialismes, fascisme, communisme et capitalisme dont le dernier, seul rescapé du siècle, fanfaronne en un pathétique chant du cygne qui inonde la Terre entière de son venin destructeur. L’homme occidental ne sait plus réagir à ce qui le dépasse si ce n’est par l’oubli dans la consommation suivant le vieux principe de l’ivrogne.

Le XXIe siècle est en train d’achever le travail en tuant systématiquement tous les groupes par une survalorisation grotesque de l’individu qui se prend pour un dieu au lieu de reconnaître qu’il n’est qu’un animal social qui n’existe pas sans le groupe. Ne sachant déjà plus réagir à ce qui le dépasse, ayant abandonné l’exclusion définitive des asociaux volontaires, l’homme occidental perd la solidarité comme la coopération, en oublie même de se reproduire et  se contente de geindre en attendant des élites la réalisation des promesses électoralistes aussi ridicules qu’intenables.

Tout cela ne tient provisoirement que par l’adoration béate et obscurantiste de trois veaux d’or et par trois esclavages qui font le travail évidemment indispensable. Les trois veaux d’or sont la croissance économique, la démocratie et la formation tout au long de la vie qui n’est qu’un essai raté d’avance, de formatage à l’impossible. Quant au trois esclavages, ils ratissent large pour permettre à l’homme occidental de se croire un dieu qui va profiter de la vie et non la réaliser. Le mondialisme ratisse l’espace, la dette ratisse le temps et l’immigration comble les derniers trous ici et maintenant.

 Si la guerre arrête en un instant l’adoration des veaux d’or comme le recours à l’esclavage, ne pourrions-nous pas, si nous nous intéressons réellement aux autres, faire appel à notre bon sens pour éviter à nos enfants les horreurs de la barbarie ? Ne faut-il pas commencer par comprendre que les esclavages ne cesseront que lorsque nous auront renversé simultanément les veaux d’or ?

Est-il impensable de faire prendre conscience que la création de richesses n’est qu’un mythe qui fausse tous nos raisonnements et qui est à la base de toutes nos erreurs ? Nos entreprises ne font que faire circuler l’argent en faisant alimenter le circuit par leurs clients. Nos banques ne font que fabriquer de l’argent pour nous faire croire que  nos entreprises créent des richesses et que ce ne sont pas les esclavages qui sont à la manœuvre. Tout cela, pour que nous trouvions nos élites intelligentes et efficaces et que nous les élisions puisqu’elles nous convainquent que nous n’avons jamais été aussi riches.

Est-il inaudible de dire que la démocratie n’a de sens que si les votants ont tous compris que risque et responsabilité sont les deux facettes d’une même réalité et qu’elle n’est envisageable qu’au travers du poids de la responsabilité qu’engendre le tirage au sort ou au travers de l’effort du permis de voter ? Sans ce poids ou sans cet effort, nous laissons le pouvoir à la veulerie aguichante de l’ « en même temps » macronien et de la superposition contradictoire attalienne de sa démocratie où l’homme est tout et du marché ou l’homme n’est rien.

Est-il impossible de retrouver ce que toutes les civilisations savent et que la nôtre a perdu ? L’éducation est avant tout fondée sur l’expérience, l’instruction étant réservée au petit nombre capable de la digérer, à son rythme et au rythme de la collectivité. Nous gaspillons en argent et en hommes une énergie considérable à tenter sans succès de faire croire qu’un formatage des êtres en fera des individus responsables. Alors que la nature nous indique que l’âge adulte commence à la puberté, nous créons, depuis que notre civilisation se décompose, le déséquilibre de l’adolescence en formatant, avec leur complicité exigée, des « adulescents » à vie, des adolescents dans des corps d’adultes dont on va simplement travailler l’affect par les médias pour qu’ils votent bien et surtout, qu’ils ne croient pas un instant qu’ils pourront renverser la table.

Nos élites ont quitté la vie collective pour n’être que dans la survie collective et dans leur vie personnelle. Pour ne pas affronter les problèmes, ils résolvent les contradictions en en créant de nouvelles encore plus complexes. Tous ne se battent que pour imposer l’espace qui leur convient et dans lequel ils pensent pouvoir plaire. Pour Macron c’est l’Europe, pour l’UPR c’est la France, pour les nationalistes corses, c’est la région. Pour tous les autres ce n’est pas clair et ça dépend des jours, mais aucun n’aborde le fond de ce qu’il faut faire dans l’espace qui leur plait. Et pour cause ! Ils n’y ont jamais réfléchi. Ils n’ont pas le temps et cela dérangerait tellement les habitudes que ce serait impensable, inaudible et  impossible. Pour eux, et surtout sans le dire, seule la guerre pourra être efficace.

Le peuple ressent tout cela et en dépit des rodomontades de ses élites, a peur de l’avenir. Les femmes ne font plus leurs trois enfants nécessaires, les hommes, ne sachant que faire, dépensent leur énergie en salle de sport en jogging ou en trail. Chacun alimente les « psy » qui n’ont rigoureusement rien à dire. L’immédiateté de la survie éclipse le bonheur de la vie et ne se supporte que par le matraquage de l’innovation qui va tout résoudre demain. Nous avons oublié que toute innovation a un coût et qu’elle est en même temps systématiquement un deuil suivant le principe de la destruction créatrice chère à Schumpeter. Pourtant si nous parlons beaucoup du travail de deuil, nous ne parlons jamais du travail d’innovation ni de l’origine de l’argent qui  la finance.

Quand la France et l’Occident auront-ils droit à un parti politique qui abordera les problèmes de fond  et proposera l’impensable, l’inaudible et l’impossible ? Souvenons-nous de Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible. Alors ils l’ont fait ». Napoléon disait déjà, parait-il, qu’impossible n’était pas français. Par qui, d’où, quand et comment jaillira le renouveau ?

8 réflexions sur « La responsabilité écrasante des élites »

  1. Cher Monsieur,

    J’ai beaucoup aimé la lecture de ce billet qui me fait comme à chaque fois beaucoup réfléchir. Votre constat sur les trois veaux d’or et les trois esclavages est édifiant et plein de sagesse.

    Je vous rejoins sur le constat que l’Homme est un animal social et que cette société nous plonge lentement dans la décadence, de par son culte de l’individualisme et l’abandon de toute valeur coopérative. Je crois qu’il est néanmoins nécessaire d’insister sur le fait que nos élites ont parfaitement compris les faiblesses de la nature humaine.

    Par faiblesses, j’entends le côté fondamentalement cupide et obscur qui est en nous. Combien d’Hommes changent du tout au tout lorsqu’ils gagnent en pouvoir ou en richesse? Cette même faiblesse qui nous pousse à croire que seule la rareté a de la valeur, que l’abondance doit être gaspillée. Le meilleur exemple est le rapport à l’or et à l’eau que nous entretenons. Pourtant l’or ne sert à rien d’autre que de satisfaire nos petits egos, alors que l’eau est vitale. Cette même faiblesse qui, enfin, nous pousse à alimenter ce système, en pensant que de vivre à crédit, c’est génial, parce qu’on peut consommer tout de suite et payer plus tard. Je pense donc, que c’est plus un examen de conscience individuel que nous devons chacun entreprendre: nous sommes tous atteint à un certain degré par cette toxicomanie, avant de vouloir supprimer ce réseau de distribution, nous pouvons déjà commencer par nous soigner individuellement.

    A propos de la croissance, étant d’un naturel progressiste, je pense qu’elle doit être redéfinie, plus qu’abandonnée. Il convient déjà de différencier les domaines où elle peut être infinie, tout ce qui relève de la création intellectuelle, des domaines où elle prétend être infinie mais se base sur un système d’exploitation de ressources limitées. Dans ce cas, oui, les problèmes potentiels sont nombreux et créeront inéluctablement, à terme, de la rareté et des conflits. Je crois que la croissance économique peut exister dans un monde éthique. Le plus gros problème actuel est que nous sommes condamnés à faire de la croissance pour soutenir le système bancaire de création monétaire, autrement dit de dette. Le fait de devoir rembourser à tout prix nous amène à négliger la qualité au détriment de la quantité, à errer dans une illusion de création de richesse perpétuelle au détriment de tout principe éthique et moral. A propos, je vous informe que nous voterons le 10 juin prochain sur l’initiative « Monnaie pleine » en Suisse, même si cette votation semble vouée à l’échec et que son texte n’est pas parfait (quid de la règle de création monétaire), elle marque le premier pas dans une bonne direction, celui de l’éveil d’une certaine conscience.

    Bien entendu, au jour d’aujourd’hui, la démocratie est illusoire. Ce sont des questions sur lesquelles j’ai beaucoup réfléchi ces dernières années et loin d’être persuadé d’avoir réussi à avoir un avis définitif, je suis sûr d’une chose: le capitalisme est aujourd’hui encore en vie grâce au socialisme, nous vivons dans l’ère du « socio-capitalisme ». Ce que je veux dire par là, c’est que tant que nous ne serons pas capable de remettre en cause l’existence même de l’Etat tel qu’il existe aujourd’hui, le capitalisme de connivence opérera. La base d’une vraie démocratie devrait être l’Etat de droit. La difficulté réside dans le fait de savoir qui écrit la loi. C’est ici que le pouvoir du peuple prend tout son sens: la création d’une assemblée constituante permettrait à chacun de participer à la création d’un texte de loi commun. Au fond l’Etat n’est-il pas sensé n’être que l’arbitre de nos sociétés? Presque personne ne nie son utilité, mais à quoi doit-il servir? En dehors de l’exercice des tâches régaliennes (justice, police et armée), personne ne devrait percevoir un centime du contribuable. Un véritable système horizontal où chaque citoyen est responsabilisé et non plus dépendant de la morale d’un quelconque élu. Je pousse un peu la situation à l’extrême, des domaines d’intervention étatique restent sujets à discussion, mais je crois réellement que les Etats sont devenus mafieux et que tant que nous ne nous attaquerons pas à leur hégémonie, rien ne changera. Il n’y a rien de pire qu’un homme prétendant appliquer sa propre morale à chacun, seul le droit doit compter: ce que l’on peut faire ou pas. Nous avons besoin de règles pour nous protéger, car il existera toujours des Hommes prêts à exploiter les failles du système et recréer le genre de cauchemar dans lequel nous vivons. La morale collective n’existe pas, mais l’addition de tous ces principes peut permettre de créer la loi. Un Homme seul ne sera jamais capable de décider pour tous. Il est néanmoins important de respecter les cultures différentes, qui influencent forcément nos propres jugements moraux. En ce sens, l’Etat nation est tout autant une condition sine qua non à la libération que l’Etat de droit.

    Cordialement

    • Je vous rejoins dans l’idée que nous devons être soignés individuellement mais je doute de votre formulation « Nous pouvons nous soigner ».
      C’est ce que nous faisons sans aucun résultat en allant voir des psys. Pour moi c’est toujours le groupe qui soigne et aujourd’hui il soigne mal puisqu’il ne fait que rendre gratuit l’accès aux psys. Il soigne malheureusement bien par la guerre mais il peut aussi bien soigner autrement s’il est lui-même à l’aise avec lui-même dans les questions métaphysiques de ses constituants. Nous en revenons à la gestion des questions sans réponses comme le pourquoi du malheur et l’origine du monde.

      La croissance économique n’est que l’augmentation des dépenses, quelle qu’en soit la raison. Le refus obstiné d’accueillir cette vérité simple nous conduit à en faire une manne divine implorée par les élites mais qui n’est dans la réalité qu’un accroissement heureusement difficile des esclavages.

      Je vous rejoins encore dans la nécessité d’une assemblée constituante mais je vous rappelle que l’étymologie de constituer est « être ensemble debout » et pour cela il faut l’humilité, le courage et le bon sens de reconnaître qu’un groupe important comme une nation ne peut vivre longtemps sans une harmonie entre les individus, leur groupe et leur spiritualité. Le désir commun de cette harmonie est forcément antérieur à la constituante qui ne peut en être que le résultat.

  2. Pourquoi un parti politique ? Les partis n’ont de sens que dans la démocratie et ne servent que d’instruments aux « élites » pour acquérir le pouvoir. Ne substituez vous pas l’homme providentiel par la solution providentielle ?

    Bizarre que vous continuez à dénoncer le romantisme du XIX° et XX° siècles en utilisant son vocabulaire idéologique: le capitalisme actuel est un socialisme, la mondialisation un mythe datant de 1492, la croissance économique un artifice comptable pour augmenter la pression fiscale, l’immigration a quasiment disparu si on la compare aux immenses mouvements de population des XIX et XX° siècle : exode rurale, vagues migratoires ouvrières, pogroms etc…500 ouvriers polonais ou italiens arrivant dans un village minier du Nord ou de l’Est de 1000 habitants en 1 an représentaient un vrai choc, comme l’on été les échangés des accords d’Evian. Mais tout cela date maintenant d’un demi siècle, voire d’un siècle ou deux.

    Tous ces termes et ces idées sont bien françaises : ce pays est le 4° pays en terme d’athéisme au monde (2° si on fait abstraction de la chine et du Japon où le bouddhisme, le taoïsme etc … ne sont pas comptabilisées comme religions) – Il est 1° en terme de pression fiscale et de part de de l’Etat dans l’économie parmi les pays occidentaux, l’éducation nationale est le plus gros employeur d’Europe, il est 1° en terme de toxicomanie chez les jeunes de 16 ans, il a un des pire taux de criminalité par arme à feu pour un pays où les armes sont prohibées, un des pire taux de mortalité routière, il est 1° en terme de consommation légales de psychotropes et d’anxiolytiques …

    Pourquoi utiliser des concepts en « isme » et placer le débat sur le terrain du romantisme ? Les gamins détruits par l’office de lavage de cerveau « laïque, gratuite et obligatoire » dont l’objectif est de fabriquer de sages contribuables athées ne sont victimes d’aucun des veaux d’or ou des esclavages que vous dénoncez, ils sont victimes de la destruction de l’individu sous le prétexte d’un intérêt général qui n’est qu’une gigantesque fumisterie, un délire romantique.

    L’homme n’est pas un animal social : il est un animal moral. C’est la morale individuelle : la conscience, la responsabilité … qui rend l’homme social, si et seulement si cette société lui apporte. Il n’y a aucune fatalité, ni aucune obligation génétique ou évolutive dans la socialisation : le socialisme est un mythe, un mensonge, un délire des romantiques du XIX° siècles, une divagation de promeneurs solitaires psychopathes.

    • Vous n’avez pas peur d’être excessif ?

      Il faut vraiment prendre le temps de nettoyer votre message de toute son aigreur pour y trouver ce qui est intéressant car vous dénoncez plus facilement que vous ne proposez.

      Les déplacements de population comme l’exode rural ou comme les immigrations italienne et polonaise ont été adoucis par une race et une religion communes permettant une assimilation parfaite et enrichissante même si elle a été heurtée. L’athéisme enfantin actuel, l’islam conquérant et le déferlement subsaharien que nous allons nous-mêmes cueillir en Méditerranée interdisent l’assimilation et génèrent un rejet comme trop de petits Français dans une ville balnéaire anglaise en juillet ou trop de Parisiens dans un village de province en août.

      Et par pitié, ne dites pas que la croissance économique est un artifice comptable alors que c’est l’augmentation bien réelle de toutes nos dépenses ! La croissance n’est malheureusement ni un artifice ni une ressource mais un emploi financé par la dette.

      Pour le reste vous dites comme moi trop crûment des vérités de bon sens.

  3. Bien évidemment que la croissance est un artifice comptable (et fiscal) : elle n’a aucun impact sur la vie des gens, elle ne compte que dans le budget de l’Etat obèse qui prie pour que cette pluie tombe et lui permette de dépenser encore plus.

    Coupez la télé et éteignez la radio : pas une seule fois en un an vous n’entendrez parler de croissance.

    Il en est de même pour la dette qui est celle que les gouvernements successifs ont contracté soit disant pour le bien des gens et qui n’a absolument rien à voir avec la réalité : personne ne dépense 30% de plus que ce qu’il gagne et ce en permanence.

    La dette est une inflation déguisée, c’est à dire une manipulation monétaire et fiscale qui permet de ponctionner 41 milliards d’euros (625 euros par habitants) de taxe supplémentaire en remboursement d’intérêts.

    La logique économique de la France est Keynésienne depuis les années 30 et encore plus depuis les « 30 glorieuses » qui n’ont consisté en rien d’autre que de créer une circulation de monnaie par ponction et injection : selon Keynes (et le New Deal de Roosevelt que l’on apprend religieusement à l’EdNat) l’économie tomberait en panne quand la monnaie serait « stockée », c’est à dire accumulée dans les fameuses « inégalités » et les « rentes » qui sont désignées comme les fléaux de notre pays.

    Quand la ponction devient trop difficile, l’Etat obèse s’endette pour gonfler encore plus.

    La dette n’est pas un esclavage : c’est une politique délibérée que tous les partis de ce pays (droite et gauche) poursuivent depuis près d’un siècle, parce que pour certaines personnes (lisez Piketty) il est absolument nécessaire qu’un pays ponctionne fiscalement ces citoyens et que plus cette ponction fiscale est importante, plus cela permettrait le développement de l’économie.

    Et les Français votent depuis un siècle pour cette politique qui n’est qu’un vol organisé : chaque scrutin est un tâtonnement de où va se trouver la ligne qui sépare d’un coté ceux qui profiteront du racket et de l’autre ceux qui se feront racketter.

  4. ha égrégore quand tu nous tiens !
    merci Mr Dugois pour votre article,
    mais voyez vous par les commentaires le peuple est ‘endoctriné’ par les égrégores.
    religieux ou non, ça fait frémir.
    tout comme vous je n’ai pas de solution précise si ce n’est d’évoluer par moi mêmtout le monde est là!!
    bien a vous….

    • Je crois que ce qui manque aujourd’hui c’est un rassemblement de ceux qui veulent ouvrir les yeux et lancer sereinement le triptyque réfléchir, agir et échanger sur lequel des propositions pourront se construire si l’on ne se contente pas de s’admirer soi-même. Je fais ce blog en espérant que les lecteurs s’inscrivent et entament des discussions. Merci d’y avoir contribué.

      Accessoirement l’egregore a disparu des dictionnaires au début du XXe siècle; il était l’énergie qui nous dépasse en bien et en mal. C’était les vigilants, les messagers, les tentateurs et les gardiens, les anges de lumière et les anges déchus mélangés. On ne sait dans egregore si c’est ex grégoire, venant de l’éveillé ou ex gregaire, venant du troupeau.

      Encore plus accessoirement, mais je tiens à ma langue française, je vois trop souvent écrit Mr pour ne pas rappeler avec un sourire que monsieur en français s’abrège en M. ; c’est mister en anglais qui s’abrège en Mr.

  5. Cher Marc,

    D’accord sur le fond avec ton analyse. Je voudrais m’appesantir sur la notion d’élite. Il me semble certain, en effet, que ce mot prend aujourd’hui un sens dévoyé, symptomatique des maux dont souffre notre société.
    Le terme « élite » a totalement changé de sens. À l’origine, ce mot collectif apparu au XIV° siècle, désigne l’aristocratie du coeur et de l’esprit, nullement une caste dirigeante. Et s’il vient d' »eligere » (choisir, élire), c’est qu’il désigne les « élus » au sens spirituel du terme, le latin « electus » signifiant « choisi par la divinité », autant que « excellent », « meilleur dans son genre ». Quant à l’ « élite », c’est-à-dire l’aristocratie du coeur et de l’esprit, le latin la désignait par « robur », force (morale) par opposition à « vis » force physique.
    Longtemps « élite » conserva cette double acception collective : « crème spirituelle et intellectuelle » d’un côté, « crème dans un domaine particulier » de l’autre.
    Ce n’est qu’assez récemment que le mot s’est galvaudé. Plus précisément la caste politico-médiatique se l’est approprié sans trop de vergogne. Plus grave, la « nouvelle élite » inclut aussi les « techniciens » auxquels les politiques abandonnent le pouvoir. Le fait que ce mot collectif se mette désormais au pluriel (comme racaille !) est de ce point de vue caractéristique. Les élites sont aujourd’hui un conglomérat de politiques, de journalistes, de célébrités et de technocrates. Les politiques abandonnent la politique et confient le pouvoir aux techniciens, lesquels font ce qu’ils veulent avec l’aide des journalistes de propagande et de célébrités qui jouent les idiots utiles. Sur toutes les questions essentielles que sont la civilisation, l’immigration, la mondialisation, l’Europe, les « sachants » nous expliquent qu’il n’y a pas d’alternative à leur action. Ce qui est d’ailleurs normal, puisqu’ils ne font pas de politique et que la politique consiste à confronter des possibles.
    La suprématie de l’ « élite technicienne » (soutenue par les trois autres « élites politique, journalistique et showbiznique ») est évidemment une tyrannie qui ne dit pas son nom. Elle est une variante de la République de Platon, qui confiait aux « philosophes » (savants, juges, éducateurs) la fonction gouvernementale. On sait que cet ouvrage a inspiré tous les totalitarismes, dont celui que nous subissons : nous sommes bien gouvernés par des « savants » (techniciens) qui nous imposent ce dont nous ne voulons pas, par des « juges » qui veillent au respect de l’orthodoxie et en rajoutent au besoin, par des « éducateurs » qui formatent les cerveaux dès l’enfance.
    « Quand la France et l’Occident auront-ils droit à un parti politique qui abordera les problèmes de fond et proposera l’impensable, l’inaudible et l’impossible ? » demandes-tu pour finir ton billet. Peut-être quand reviendra LA véritable élite, LA « robur », seule capable d’écraser LES fausses élites …
    Amitiés,
    Pierre

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