Petit lexique économique et social

Confucius à qui un disciple demandait quelle serait sa première action s’il avait tout pouvoir sur tout, lui répondit « Je redonnerais leurs sens aux mots » et il créa l’école de la rectification des mots qui existe encore aujourd’hui. Il est difficile en économie comme en sociologie de savoir de quoi l’on parle et les discussions économiques ou sociologiques en deviennent facilement absconses ou interminables. Ce petit lexique n’est là que pour donner des bases stables mais décapées aux discussions économiques et sociales si importantes aujourd’hui où l’on argumente malheureusement plus pour savoir dans quel cadre résoudre les problèmes (l’Europe, la nation ou le monde) que pour savoir comment les résoudre. Sur la solution des problèmes les dogmatismes s’affrontent sans vraiment s’écouter. Peut-être faut-il commencer par le mot économie qui étudie les coutumes ayant force de loi dans la maison ? Très naturellement suivraient les interrogations sur la taille de la maison et sur le bien-fondé des coutumes. Ce petit lexique s’enrichira au fur et à mesure des apports et une visite régulière ne serait pas inutile.

A chaque mot est ajoutée le mois de sa création ou de sa dernière modification.

Avantage absolu (juillet 2017)

Introduction de la compétitivité dans les échanges internationaux par l’Écossais Adam Smith (1723-1790). Chaque pays est invité à produire ce qu’il sait fabriquer au moins cher et l’échanger avec ce que les autres nations produisent mieux que lui.

C’est la première base théorique du libre-échange qui rompt avec la cohérence d’un peuple et avec la coopération entre ses membres. Le but est de toujours produire au moins cher en oubliant que l’économie est échange et qu’il faudra toujours un client. Smith n’envisage pas qu’une production puisse être un embarras ou même un déchet puisque pour lui une production s’arrête si elle n’est pas demandée. N’ayant pas prévu la mécanisation qui emballe la production, il ouvre la voie qui nous a menés à l’obsolescence programmée.

Avantage comparatif (août 2017)

Le Portugais vivant à Londres David Ricardo (1772-1823) affirme, ce qui est considéré par les économistes depuis deux siècles comme une démonstration prouvant l’intérêt du libre-échange, que même si un pays fait tout moins bien qu’un autre il y a avantage à ce qu’il produise ce qu’il fait le moins mal pour qu’en l’échangeant avec d’autres pays, il obtienne une plus grande quantité de ce qu’il fait encore plus mal.

Ricardo démontre en effet que le libre-échange et la spécialisation augmentent la production pour une même quantité d’énergie humaine et c’est ce qui se passe depuis des siècles dans tous les villages mais il passe sous silence la répartition de cette production et deux points essentiels : production n’est pas richesse et l’échange ne peut être permanent qu’entre entités ayant un but commun, faute de quoi ce sont les esclavages qui s’installent.

Budget (juillet 2017)

Le budget de l’Etat précisant ses ressources et ses charges est voté annuellement par le Parlement. Il peut être excédentaire ou déficitaire mais, s’il est déficitaire, le traité de Maastricht impose un déficit inférieur à 3% du PIB, c’est-à-dire de l’ensemble de nos dépenses publiques et privées.

Il suffit donc que l’Etat ou les Français dépensent davantage pour que le PIB augmente et que l’Etat soit autorisé à avoir un déficit plus important  et donc dépenser encore plus. On pourrait même organiser une course à la dépense financée par la dette où le secteur privé n’arrêterait pas de dépenser pour « investir » et où le secteur public n’arrêterait pas de dépenser pour glaner des électeurs en veillant à augmenter les impôts pour ne pas accroître le déficit. Seule la foi aveugle en un PIB qui serait une ressource peut donner un semblant de cohérence à ce « critère de convergence » pourtant béatement poursuivi.

Chômage (juillet 2017)

Du grec kauma qui veut dire brûlure par le soleil, le froid, la fièvre ou l’amour. Etat d’anormalité où le groupe se culpabilise de ne pas utiliser l’énergie d’un individu et lui achète un temps son indulgence.

C’est le talon d’Achille du capitalisme et ce par où, comme Achille, il mourra. L’utilisation des énergies individuelles est confiée aux entreprises, à l’Etat et au « débrouille-toi » de la doxa attalienne.

Les entreprises y arrivent de moins en moins car elles croient créer des richesses sans réaliser que ce sont leurs clients qui transforment leurs productions en richesses et qui sont de plus en plus exigeants devant la profusion de la production et la raréfaction de la demande solvable..

L’Etat y arrive de moins en moins coincé qu’il est entre la lourdeur du statut administratif et l’URSSAF qui crie au travail dissimulé dès qu’une collectivité utilise l’énergie des chômeurs.

Quant à la solution de tous les Jacques Attali, fondée sur le marché où l’homme n’est rien, sur la démocratie où l’homme est tout et sur l’initiative personnelle où chacun doit se débrouiller, elle ne génère par son vide intellectuel et son matraquage médiatique, que la réaction : « Suffisant et insuffisant ! ».

Civilisation (juillet 2017)

Approche commune du beau, du bien et du vrai.

Cette approche commune, base d’une perception commune de la richesse (le bien et le beau), de la justice (le bien et le vrai) et de la clarté (le beau et le vrai), est le socle sur lequel se construisent les individus du groupe par assemblage personnel de soumissions et de transgressions.

Si l’approche du beau, du bien et du vrai perd de sa force de cohésion, les soumissions deviennent veuleries et les transgressions deviennent révoltes. L’éducation perd alors la stabilité de ses deux pieds, l’expérience et la connaissance, l’économie survalorise l’objectivité apparente de la production et de la monnaie et en oublie la réalité subjective du travail et de la richesse. Enfin la politique se réduit à une activité médiatique d’enfumage de tous par quelques uns. Encore plus grave, la faiblesse du regard du groupe sur lui-même le pousse à se sécuriser en l’imposant aux autres et c’est le colonialisme puis le mondialisme.

Cohérence (juin 2017)

Dérivée des verbes latins hæreo, hæsi, hæsum, « être solidement attaché », et cohæreo, « être attaché ensemble », c’est la réalité d’un groupe.

La racine latine hæreo a donné un certain nombre de mots français liés à l’appartenance au groupe. En faire partie a donné l’héritier, refuser d’en faire partie a donné l’hérésie, et ne pas trop savoir où se situer a donné l’hésitation. La faiblesse de notre conscience collective et notre individualisme quasiment forcené, nous font oublier qu’il ne peut y avoir de cohérence sans collectivité. L’individualisme ne serait-il pas incohérent ?

Collectivité (juillet 2017)

Groupe dans lequel les individus s’organisent entre eux ou sont organisés par un pouvoir. Les noms en sont multiples : amis, armée, association, club, commune, département, école, entreprise, État, famille, hameau, nation, patrie, prison, région, société, syndicat, tribu, université, village, ville….

C’est le maillon faible du XXIe siècle en Occident. Le siècle des Lumières a valorisé sans limites l’homme  et a cru pouvoir permettre la réalisation des trois rêves adolescents. « J’suis l’plus beau et l’plus fort » à donné le fascisme, « Personne ne m’donne d’ordre » a donné le communisme, « La vie est facile et tout m’appartient » a donné le capitalisme. Les idéologies ont remplacé le bon sens et le capitalisme fondé sur le matérialisme et la compétition, est la dernière idéologie survivante et moribonde. Aucune collectivité ne résiste longtemps à la compétition qui ne se repose jamais. Si elle ne retrouve pas la coopération, elle meurt. C’est ce que nous vivons.

Compétitivité (juillet 2017)

Qualité recherchée dans le monde de la concurrence.

La compétitivité est le mot fondamental de la pensée dominante macro-attalienne dans ses trois pieds que sont les marchés où il faut acheter et revendre plus vite que le voisin, la démocratie où il faut avoir plus de voix que le voisin peu importent les méthodes employées et l’initiative personnelle où la vie est proposée sous forme de compétition. Présentée comme une vertu, elle nécessite partout l’uniformisation des concurrents et leur individualisme mordant. Elle s’oppose frontalement à la coopération qui a été pendant des siècles, voire des millénaires, le mode d’organisation entre des être humains qui se voulaient complémentaires dans leur diversité comme a pu l’être le village et comme ne sait plus l’être la ville où le mondialisme a mis 60% de l’humanité.

Consommation (juillet 2017)

Acte par lequel une production est reconnue comme une richesse, et non comme un encombrant ou un déchet.

Tout le système est fondé sur cette reconnaissance et la société dite de consommation confond dans son essence production et richesse.

Conjoncture (octobre 2018)

Rencontre de circonstances, une circonstance étant une particularité qui accompagne un événement.

Conjoncture est un mot pompeux pour parler des évidences quotidiennes que sont des circonstances comme l’hiver, la colère, la pluie, l’accident ou la sécheresse. C’est, avec les cycles économiques, ce qui est utilisé par les économistes  pour expliquer ce qu’ils ne comprennent pas.

Coopération (juillet 2017)

Façon de vivre ensemble où chacun apporte son énergie en la partageant avec celle des autres.

C’est ainsi que toutes les sociétés ont vécu sur Terre jusqu’à l’avènement du capitalisme qui a introduit le matérialisme et la compétition dans la vie quotidienne. Sans compétition, la coopération n’est possible qu’avec une loi morale reconnue par tous, une transcendance plus forte que les individus et que la société. Dans les villages de France cette transcendance était assurée par la triade du maire, du curé et de l’instituteur. Elle donnait sens à des mots  oubliés depuis comme honneur et serment.

Croissance économique (février 2018)

Augmentation du PIB, c’est à dire des dépenses publiques et privées.

Vécue dans le langage économique comme l’augmentation d’une ressource alors qu’il s’agit en même temps de l’augmentation d’une utilisation, et donc de la simple augmentation de tout échange avec de la monnaie. La croissance économique n’est que l’augmentation des dépenses, quelle qu’en soit la raison. Le refus obstiné d’accueillir cette vérité simple conduit à en faire une manne divine implorée par les élites mais qui n’est dans la réalité qu’un accroissement heureusement difficile des esclavages.

Elle est indispensable aux Politiques qui clament leur impuissance sans elle. C’est un concept mythique paradoxal qui doit augmenter pour créer de l’emploi et « relancer l’économie », mais aussi diminuer par la diminution des dépenses publiques (le déficit budgétaire) tout en augmentant par l’augmentation des dépenses privées (le pouvoir d’achat). La nécessité de l’augmenter et de la diminuer « en même temps » fait que la doxa la présente « à la fois » comme la solution à nos problèmes et son absence comme la cause de son échec. La seule question sans réponse est le choix entre l’ignorance et la malhonnêteté intellectuelle de la doxa.

Cycle économique (octobre 2018)

Période au bout de laquelle reviendrait le même phénomène économique.

Cette pure spéculation de l’esprit qui part de l’évidence qu’un produit plait puis lasse ou se casse et est souvent remplacé, a été extrapolée sans aucun fondement à la macroéconomie et permet à de redoutables inutiles de pondre des « études » ou des articles de journaux qui font croire que l’économie est compliquée. Il est en effet difficile de comprendre quand celui qui écrit ne comprend pas ce qu’on le paye à expliquer.

Economie (juillet 2017)

Littéralement « coutume ayant force de loi » (nomos en grec d’après le Bailly) dans la maison (oïkos en grec), c’est l’étude du « comment bien profiter de l’énergie des autres membres du groupe en les faisant profiter de la sienne ? ».

Activité qui a oublié qu’elle est avant tout l’organisation du partenariat en coopération et qui s’est soumise à la compétition. Elle se voudrait scientifique et s’y affrontent des théories fondées sur des fausses évidences sanctuarisées et des constructions à l’apparence mathématique. Le bon sens, pas assez scientifique, et le travail réputé ringard, peinent à y trouver leurs places. Tout en économie n’est pourtant en réalité que regards sur ce qui a été créé par l’énergie humaine et échanges entre les trois formes sous lesquelles cette énergie s’est transformée, la monnaie, les biens et les services.  Rien ne peut y être sérieusement étudié sans analyser chaque fois les deux termes de l’échange, l’énergie dépensée et le regard que porte le groupe sur cet dépense énergétique.

Entreprise (février 2018)

Réunion de personnes qui répartit l’argent de ses clients entre ses salariés, ses fournisseurs, la collectivité et ses actionnaires.

Pour obtenir cet argent elle propose soit une production de biens soit un service. Elle agit normalement avec l’argent de ses actionnaires, le travail de ses salariés, la matière de ses fournisseurs et la protection de la collectivité. Si elle réussit à récupérer l’argent de ses clients elle aura produit des richesses qui auront enrichi ceux qui en ont permis la production, les actionnaires, les salariés, les fournisseurs et la collectivité. C’est le seul cas où l’argent peut produire de l’argent grâce à sa combinaison avec le travail des salariés et l’apport ses fournisseurs. Si l’entreprise échoue en ne trouvant pas de clients, elle n’aura produit que des encombrants, voire des déchets, ce que n’étudie malheureusement pas la science économique. En comprenant ce qu’est la monnaie, on comprend que les entreprises sont les organisateurs de l’échange des énergies humaines. Actuellement la responsabilité en est donnée aux actionnaires car, contrairement aux salariés, ils risquent leur argent étant les seuls auxquels s’applique l’adage « Responsabilité et risque sont les deux facettes d’une même réalité ».

Esclavage (juin 2017)

Utilisation de l’énergie d’autres hommes pour économiser la sienne. Phénomène généralisé sur l’ensemble de la Terre à l’exception des Aborigènes d’Australie.

En célébrant consciencieusement tous les 10 mai notre condamnation de l’esclavage, nous le remettons en vigueur pour permettre aux électeurs de travailler de moins en moins. Esclavage dans l’espace avec le mondialisme, esclavage dans le temps avec la dette qui n’arrête pas de grimper, esclavage ici et maintenant avec l’immigration pour avoir les bras des hommes pour faire le travail que les Français ne veulent plus faire et pour avoir les ventres des femmes pour faire les enfants que les Françaises ne veulent plus faire.

Euro  (juin 2017)

L’euro (€) est le nom des monnaies de l’union économique et monétaire, formée au sein de l’Union européenne. Chacun des dix-neuf États de l’Union européenne qui utilisent l’euro et qui forment  à eux tous la zone euro,  a son propre euro, homonyme des 18 autres et dont la parité avec les autres euros est fixé irrévocablement à un contre un.

En appliquant les règles de base du change entre les monnaies qui doivent équilibrer les échanges entre nations, l’euro doit monter en Allemagne et au Pays-Bas quand il doit descendre en France, en Espagne et en Grèce. La solution de ce casse-tête n’a pas encore été trouvée. Une monnaie étant le véhicule de l’énergie d’un peuple, il faudra forger un peuple européen solidaire peu souhaité par les plus forts ou prendre acte de la nécessité d’abandonner l’euro.

Exportation (juillet 2017)

Echange qui contribue au PIB entre une énergie humaine nationale sous forme de bien ou de service générés en France et une énergie humaine étrangère sous forme de monnaie.

Cet échange théoriquement neutre est souvent faussé soit par des produits vendus créés par de l’énergie future sous forme de dette, ce qui crée discrètement un esclavage futur, soit par une monnaie ne véhiculant pas l’énergie humaine annoncée, ce qui crée discrètement un esclavage lointain. En 1948 l’ONU au travers de l’OIC avait tenté de limiter ces falsifications avec la Charte de La Havane en prônant la coopération, mais en 1995 l’OMC à Genève a permis toutes les falsifications en prônant la compétition.

Importation (juillet 2017)

Echange qui contribue au PIB entre le fruit d’une énergie humaine étrangère sous forme de bien ou de service générés à l’étranger et une énergie humaine nationale sous forme de monnaie.

Cet échange théoriquement neutre est souvent faussé soit par des produits vendus créés par de l’énergie future sous forme de dette, ce qui crée discrètement un esclavage futur, soit par une monnaie ne véhiculant pas l’énergie humaine annoncée, ce qui crée discrètement un esclavage lointain. En 1948 l’ONU au travers de l’OIC avait tenté de limiter ces falsifications avec la Charte de La Havane en prônant la coopération, mais en 1995 l’OMC à Genève a permis toutes les falsifications en prônant la compétition.

Inflation (juillet 2017)

L’inflation a changé de sens au dernier quart du XXsiècle. Elle était à sa création l’augmentation arbitraire de la quantité de monnaie qui enflait. La monnaie dont la quantité augmentait sans que l’énergie humaine efficace dépensée n’augmente, se dévalorisait et était rééquilibrée par une hausse des prix.

Curieusement c’est la conséquence, la hausse des prix, que l’on appelle aujourd’hui inflation. Quant à la cause, l’augmentation arbitraire de la masse monétaire, l’inflation primitive, elle n’a plus de nom et cela évite de s’y intéresser. C’est un peu comme si, pour parler de la pluie, on l’appelait dorénavant inondation ou si, pour parler du libre-échange, on l’appelait dorénavant le chômage..

Intérêt (juillet 2017)

Du latin intersum interest, être dans l’intervalle, c’est ce qu’il y a entre un prêt et sa restitution.

Aristote a beau avoir écrit qu’il avait vainement cherché sur une pièce de monnaie ses organes reproducteurs et en dépit du fait que toutes les religions condamnent très fermement l’intérêt auquel elle donne son vrai nom d’usure, l’économie moderne (à la mode) oublie que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine et que cette énergie ne peut se reproduire que par la procréation. De même que l’électricité ne peut faire de l’électricité, la monnaie ne peut fabriquer de la monnaie. L’économie actuelle en refusant cet état de fait, crée de la fausse monnaie qui dévalorise la bonne monnaie, véhicule du travail des membres du groupe.

Investir  (juin 2017)

Verbe synonyme d’envahir s’il est transitif et de dépenser s’il est intransitif.

Le verbe investir est utilisé pour qu’une dépense soit perçue comme un semis, comme une plantation générant une récolte. Il insère dans les esprits l’idée de manne divine en s’opposant frontalement au fait que l’économie n’est qu’échanges et non créations.

Libre-échange (juillet 2017)

Idée selon laquelle l’économie sur un territoire donné doit être libérée. Elle s’oppose au protectionnisme qui considère que l’économie sur un territoire donné doit être abritée.

Le mot est admirable, alliant la liberté au constat que la vie est dans le mouvement et dans les échanges. Il donne même l’illusion de porter l’idée de coopération alors qu’il n’est fondé que sur la compétition. La compétitivité est sa bannière, son premier moteur comme le travail et l’honneur ont pu l’être en d’autres temps. Base théorique du capitalisme et de ceux qui se sont appropriés le libéralisme, il déresponsabilise les peuples d’occident en les culpabilisant et étale son nombrilisme en s’appropriant la Terre qu’il appelle « la » planète. Il a envahi les esprits par une mauvaise interprétation de l’avantage comparatif de Ricardo et ne tient que par le matraquage médiatique qui le présente comme seule possibilité, couplé à la montée des trois esclavages que sont la mondialisation, la dette et l’immigration censées récolter ailleurs et plus tard l’énergie humaine indispensable..

Marché (juillet 2017)

Au singulier le marché est le lieu de rencontre du marchand et du marchant, le lieu où l’on échange sa propre énergie traduite en monnaie avec les énergies des autres sous forme de ce qu’ils ont produit ou acquis. Au pluriel les marchés sont l’extrapolation à la nanoseconde du marché au singulier. L’important n’y est plus l’échange entre deux personnes mais la rapidité de la revente par la même personne de ce qui a été acheté et qui n’a aucune importance. Les marchés ont généré au XXsiècle le monde de la finance.

Si le marché au singulier est essentiellement sain depuis l’aube de l’humanité, les marchés au pluriel sont devenus un monde d’intérêts privés, spéculatif et littéralement délictueux. Les marchés au pluriel sont totalement inutiles, n’achètent que pour revendre le plus vite possible en faisant un bénéfice financé par une paupérisation diffuse qui n’a jamais été étudiée puisque la doxa croit à la création de richesse.

Monnaie  (septembre 2019)

La monnaie est un titre de créance sur le peuple qui l’utilise. Ce titre de créance a toujours été fondé sur le fait que la monnaie était une richesse déjà constatée qui transportait avec elle une part de la vie passée du groupe. Véhicule de l’énergie humaine, la monnaie est devenue nécessaire lorsque le groupe est devenu trop important et que le « donner-recevoir-rendre » de chacun ne pouvait plus être vérifié visuellement. Elle remplace le « donner-recevoir-rendre » comme « fait social total » (Marcel Mauss), au service du lien social et le nourrissant. Elle est comme lui à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et juridique. Elle ne peut être réduite à l’une ou l’autre de ses dimensions. C’est un titre de créance cessible et facilement transportable. La monnaie rend objective, pour le peuple qui s’en sert et pour un temps, la notion subjective de richesse.

De même que l’énergie électrique désigne toute énergie transférée ou stockée grâce à l’électricité, l’énergie monétaire désigne l’énergie humaine transférée ou stockée grâce à la monnaie. La monnaie a une valeur énergétique arbitraire, décidée et partagée par le groupe qui l’utilise en l’appelant l’argent. La monnaie pouvant être comptée, introduit le chiffrage dans l’économie. Comme elle peut être fabriquée relativement facilement depuis que ce n’est plus un métal précieux, elle peut apporter la perversion de croire possible la diminution de la dépense d’énergie humaine par la création de monnaie pour la même reconnaissance de richesse.

Cette perversion se retrouve actuellement en interne dans la montée spectaculaire de la dette française publique et privée.  La seule dette publique française augmente de 100.000 € toutes les 43 secondes, soit de 200 millions d’euros par jour.

Cette perversion se retrouve aussi en externe par l’oubli que le taux de change entre les monnaies de deux peuples devrait être défini par le troc que ces deux peuples font entre eux et qui devrait être par définition équilibré. Le bon taux de change entre deux monnaies est celui qui équilibre la balance des paiements comme l’ONU l’avait unanimement reconnu dans la charte de La Havane et dans sa tentative de création de l’Office International du Commerce (OIC). Mais depuis que le commerce international a été confié hors l’ONU à l’OMC et que le taux de change a été confié aux marchés qui ne cherchent qu’à revendre plus vite et plus cher ce qu’ils viennent d’acheter, le taux de change totalement arbitraire permet de faire payer sa consommation par l’énergie des autres peuples ou au contraire de payer pour les autres. Cette manipulation des monnaies est une part importante de l’activité des économistes et des politiques qui prônent la globalisation.  La dette mondiale est en septembre 2019 de 200.000 milliards de dollars.

OIC (juillet 2017)

Office International du Commerce créé par la Charte de La Havane signée par quasiment tous les pays membres de l’ONU en mars 1948 après 5 mois de négociation et fondé sur la coopération entre les États.

L’OIC, au sortir de la guerre, voulait mettre en place un commerce respectueux de chacun et toujours équilibré entre les nations par une balance des paiements équilibrée, ce qui entraînait des taux de change équilibrant les échanges. N’ayant pas été ratifié par le sénat américain qui était devenu républicain, l’OIC n’a jamais vu officiellement le jour et a été très curieusement sorti de la mémoire collective.

OMC (juillet 2017)

Office Mondial du Commerce créé à Genève hors l’ONU en 1995, fondé sur la compétition entre les Etats.

L’OMC a amené sur toute la Terre la notion de compétitivité qui dévalorise l’être humain au fur et à mesure de sa prolifération tout en organisant l’augmentation de ses dépenses par la dette. La dévalorisation de l’être humain en simple consommateur ajoutée à l’augmentation permanente de la dette a permis à l’OMC d’affirmer faire reculer la pauvreté mondiale en faisant dépenser davantage. L’OMC prône pour toute la Terre le libre échange et l’avantage comparatif de Ricardo. Ne serait-il pas « la bête de la terre » de l’Apocalypse car pendant que l’Occident croit s’enrichir en s’endettant, le reste de la Terre est quasiment contraint par les médias mondialisés à abandonner ses civilisations pour le fantasme capitaliste ?

Pauvreté  (juin 2017)

État d’incapacité à dépenser suffisamment.

Le seuil de pauvreté chiffre le niveau de dépense minimale acceptable par l’Occident alors qu’un peuple prospère ne dépensant rien est réputé miséreux puisqu’évidemment en dessous du seuil de pauvreté. Le vrai pauvre, celui qui n’est pas accueilli dans une collectivité, est réduit misérablement à son incapacité à consommer.

PIB  (juin 2017)

Acronyme de Produit Intérieur Brut, il est en fait la somme de toutes les dépenses publiques et privées.

Très difficile à appréhender, le PIB qui n’a rien d’un produit contrairement au nom qu’on lui a donné, recense sur un laps de temps et un territoire donnés, tout échange entre de l’argent et un bien ou un service. Il est approché par l’INSEE de trois façons théoriques différentes qui se sont faussées par routine avec le temps. Les trois approches sont :

1 – La tentative d’addition de tout ce qui a été vendu, chiffré au prix de vente de l’année précédente.
2 – La tentative d’addition de tout l’argent dépensé.
3 – La tentative d’addition de tous les échanges effectués, chiffrés au prix de leur échange.

Le PIB pourrait être calculé d’une quatrième façon comme la quantité de monnaie nécessaire au bon fonctionnement du groupe multipliée par sa vitesse de circulation. En effet le même billet de banque fait du PIB chaque fois qu’il est utilisé.

Planche à billets (juillet 2017)

Expression datant des assignats de la révolution française qui ont permis à l’État de payer ses dettes en imprimant des billets.

C’est la levée de l’impôt la plus indolore. Le peuple est formaté à croire que la création de richesses existe. Il n’a donc qu’une intuition fugace que la création de monnaie sans énergie humaine à son origine, l’inflation originelle, est une dévalorisation de la monnaie qu’il possède. Il constate que cette dévalorisation fait monter tous les prix. Mais il ne fait pas le lien entre ce que les médias lui font appeler inflation et la véritable inflation qu’est la planche à billet qui fait augmenter (enfler) la masse monétaire.

Pouvoir d’achat (juillet 2017)

Capacité d’un individu à consommer et à transformer une production en richesse.

C’est le pompon du manège capitaliste, celui que tout le monde veut et que tout le monde doit avoir. C’est le carburant du système qui était la reconnaissance par le groupe de l’utilité de l’énergie individuelle dépensée et qui est devenu le pompon que la classe politique agite pour récupérer des voix et que les électeurs désespèrent de ne pouvoir attraper.

Prix  (janvier 2018)

Le prix d’un bien ou d’un service est un chiffrage en monnaie résultant d’un ensemble de regards en un lieu et à un moment donnés. Souvent contradictoires les regards du vendeur, de l’acheteur et des groupes auxquels ils appartiennent l’un et l’autre, se confrontent aussi aux regards de la mode et de l’environnement pour donner le prix.

Ces regards sont une approche chiffrée du contentement que chaque partie ressent en faisant l’échange. Le vendeur prend plaisir à vendre un bien à un prix qu’il considère plutôt haut, l’acheteur prend plaisir à acheter ce bien à un prix qu’il considère plutôt bas. Le prix est le chiffrage commun de l’échange où chacun se sent plus riche après qu’avant.

Production  (août 2017)

Utilisation et transformation des achats par des énergies humaines pour aboutir à une création qui devient richesse si quelqu’un vient l’acheter ou dépenser de l’énergie humaine pour l’obtenir. Si la production est humaine la dépense se fera habituellement en monnaie. Si la production est naturelle la dépense se fera par l’effort de la cueillette, de la chasse ou de la pêche. Sans cette dépense qui crée l’échange et la reconnaissance de richesse, la production ne sera qu’embarras puis même éventuellement déchet.

La confusion entre production et richesse est à la base de l’idée fausse tellement répandue de « création de richesses ». Une production se créée, une richesse se reconnait. Une vache produit des bouses, du lait, du méthane, de l’urine, de la viande et des veaux mais toutes ses productions ne sont pas forcément richesses.

Profit (octobre 2018)

Avantage tiré d’une opération. En économie, différence entre un prix de vente et la somme des coûts ayant contribué à élaborer ce qui est vendu.

Cette notion simple est complètement pervertie par l’oubli que le profit est toujours très largement inférieur au débours du client. Un profit est toujours fait au détriment volontaire ou involontaire de quelqu’un, ce qui est complètement négligé par les libéraux qui, sans aucun raisonnement, aimeraient le compenser par le mythe de la création de richesses, ce qui fait simplement monter la dette.

Progrès (juillet 2017)

Mot d’origine militaire dont l’étymologie (marcher vers) ne donnait aucune valeur morale et s’appliquait aux avancées comme aux retraites. Depuis qu’un sens positif lui a été donné, il a été remplacé au XVIIIsiècle dans sa neutralité par le mot évolution.

Progresser pour un alpiniste c’est monter et pour un spéléologue c’est descendre. Cela reste « aller vers » sans dire vers quoi en laissant chacun le définir à sa guise et l’imposer puisque c’est dogmatiquement le bien. La tendance de plus en plus partagée est que cette « évolution » doit être une révolution qui étymologiquement veut dire faire demi-tour.

Prospérité  (juin 2017)

État de bonheur économique dont l’étymologie veut dire « qui a atteint ses espérances ».

La prospérité est l’utilisation optimale de l’énergie de chacun dans le triple intérêt individuel, collectif et sacré.

Protectionnisme (juillet 2017)

Idée selon laquelle l’économie nationale ou continentale doit être abritée. Elle s’oppose à l’idée du libre-échange selon laquelle l’économie doit être libérée.

Protéger et libérer ne peuvent s’opposer tellement ce sont deux nobles actions totalement complémentaires se nourrissant l’une l’autre. Mais ce sont deux verbes qui prétendent défendre l’économie sans la définir clairement. Le protectionnisme définit l’économie comme une coopération interne avant d’être externe, alors que le libre-échange la définit partout comme une compétition. La coopération nécessite d’exister soi-même avant de coopérer, la compétition se contente d’être meilleur que l’autre. C’est la bataille du long-terme contre le court-terme. Les Politiques et leurs courtisans sont dans le court-terme toujours électoral.

Religion  (juin 2017)

Mot à l’étymologie douteuse, généralement attribuée à religare, relier, mais aussi d’après Cicéron dans De la nature des dieux à relegere, relire (religiosi ex relegendo, religieux vient de relire).

Les religions s’affadissent quand elles se soumettent à la fausse croyance de la création de richesses en se réduisant à en prôner une juste répartition. Elles sont au contraire fortes, vivifiantes et attirantes quand elles donnent un sens à des vies où il est impossible de s’enrichir sans en appauvrir d’autres. Dans les religions du livre seul l’islam est aujourd’hui dans son rôle, ce qui le rend à l’évidence très dangereux pour l’Occident.

Richesse  (septembre 2019)

Regard parfois provisoire qu’un groupe porte sur ce qu’il juge beau et bien ou bon. Vient du mot franc riki qui veut dire pouvoir et qui a donné reich en allemand.

Un groupe appelle riche ce qu’il trouve bien et beau, il appelle juste ce qui lui apparaît comme vrai et bien, et clair, ce qu’il perçoit comme beau et vrai. La richesse est peu sensible au vrai tout en se voulant réelle, comme la justice est peu sensible au beau tout en aimant l’apparat, et la clarté peu sensible au bien tout en se présentant comme une vertu. La richesse en monnaie n’existe que s’il y a des productions ou des services à acheter et la richesse en nature n’existe que si quelqu’un vient s’appauvrir en monnaie pour l’acheter. La richesse, étant le constat d’un échange heureux, peut se stimuler, se constater, mais ne peut se créer. La création de richesse est pourtant la maladie mentale de l’Occident mondialiste comme souverainiste, maladie qui le terrassera s’il n’apprend à s’en soigner lui-même.

Travail  (juillet 2017)

Utilisation de l’énergie humaine dans un but reconnu utile par le groupe.

Aujourd’hui très dévalorisé, il est confondu avec le mot emploi et petit à petit remplacé par les trois esclavages que sont le mondialisme, la dette et l’immigration. A ma connaissance, seul le travail a interdiction d’être présent le jour de sa fête.

TVA  (juillet 2017)

La TVA, acronyme de Taxe sur la Valeur Ajoutée,  est une contribution à la collectivité prélevée sur chaque achat.

Les entreprises, faisant normalement dépenser à leurs clients plus qu’elles n’en dépensent avec leurs fournisseurs, sont les collecteurs de cette contribution à la collectivité.

Valeur (juillet 2017)

Mot venant du latin valeo, être fort, vigoureux. Est valeur tout ce qui est rangé dans le positif, l’intéressant, le désiré.

Le mot est tellement vague qu’il se prête à toutes les interprétations. D’un côté il peut être chiffré en monnaie pour les matérialistes qui veulent rendre la valeur objective et il devient le prix. De l’autre il permet d’être un fourre-tout positif et extrêmement commode. Il rejoint alors progrès et innovation dans les mots qui, sans rien exprimer, sont inattaquables. Il devient alors « la valeur d’une idéologie » ou « la défense de nos valeurs ».

Valeur ajoutée  (juillet 2017)

Différence entre ce qu’une entreprise vend à ses clients et ce qu’elle achète à ses fournisseurs.

Les achats sont des échanges qui enrichissent l’entreprise de ce qu’elle achète en l’appauvrissant de la monnaie donnée en échange, De la même manière les ventes sont des échanges qui enrichissent les clients de ce qu’ils achètent en les appauvrissant de la monnaie donnée en échange. L’entreprise fait une proposition de valeur et c’est le client qui, en acceptant de s’appauvrir en monnaie, reconnait cette valeur sans la créer puisqu’il l’échange. La valeur ajoutée n’est pas plus une création de valeur que le PIB n’est une production puisqu’il ne s’agit que d’échanges entre de la monnaie et des biens ou des services, tous trois étant normalement de l’énergie humaine transformée.

5 réflexions sur « Petit lexique économique et social »

  1. il manque la notion de chrématistique (chrematistikos), du camarade Platon.
    ce qui permet d’ainsi parler des motivations de l’économie, de la dynamique des besoins versus celle des désirs.
    hédonisme d’un côté, harmonie de l’autre (« notre » perfection grecque..Kalos kagathos).
    à propos, vous reprochez quoi, au communisme ?
    Bien à vous
    Geof’, neo-communiste belge

    • Faisons un peu le tri dans ce que vous écrivez.

      C’est plus le camarade Aristote qui a parlé de chrématistique mais vous avez raison, je vais mettre la chrématistique dans mon dictionnaire.

      Pour le kalos kagathos, c’est le beau et le bien et il faut rajouter le vrai pour avoir les bases d’une civilisation.

      Le communisme a été une tentative de nouvelle civilisation qui a échoué car elle a été doctrinaire, ne se justifiant qu’en abattant ses contradicteurs. Mais il partait comme toujours de bons sentiments et je ne lui reproche rien si ce n’est son propre suicide.

      • vous avez raison pour Aristote, mais ça reste un détail : le capitalisme est bel et bien au service de l’hédonisme, il est sa praxis…

        vous êtes dur avec le communisme comme doctrine : ses arguments sont solides.

        j’ai trop peu lu sur l’économie soviétique dans le détail, mais ce que j’ai appris me rassérène sur le modèle de planification – quand on ne l’applique pas, on ne peut pas en attendre quoi que ce soit, et les russes se sont tiré une balle dans le pied…

        je réfléchis bcp à la Révolution, j’ai établi un projet politique factible (3/4 pages) que je diffuse ici et là sur internet : vous plairait-il de le commenter ? Je l’appelle le projet SPQR (parce que je suis fondamentalement un romantique). Si vous acceptiez de le diffuser sur votre site, encore mieux..

        comment vous le communiquer ?

        très cordialement

        Geof’

  2. Bonjour
    Au niveau de profit – il faudrait éventuellement faire une différence entre le profit net et brut pour marquer l’ajout d’une fiscalité complémentaire !
    Par ailleurs au niveau de la TVA il faut souligner que c’est une fausse taxe à la valeur ajoutée car elle s’impute sur le prix de vente ht et donc constitue une taxe sur le Chiffre d’Affaires et le fait qu’une obligation de collecte des entreprises fait que nous sommes soumis au travail administratif et fiduciaire, car une entreprise est responsable de la TVA sur ses propres deniers et sur les biens personnels du dirigeant ! C’est une escroquerie intellectuelle de très haut niveau…

    J’aurai à ajouter mais dans l’ensemble j’apprécie réellement votre lexique… j’aurai plaisir à m’entretenir avec vous

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