C’est un mécanisme qui est très mal connu car très simple mais très discret.
Un faux-monnayeur fabrique de l’argent qu’il insère dans le circuit économique. Imagine-t-on un faux monnayeur aller à la banque de France échanger sans problème sa fausse monnaie contre de la vraie ? C’est pourtant exactement ce que font les banques commerciales depuis 1971, depuis que Nixon, au lieu de dévaluer le dollar très surcoté, l’a définitivement déconnecté de toute richesse réelle, entraînant avec lui pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les autres monnaies qui lui étaient liées depuis 1944 par les accords de Bretton Woods.
Les monnaies n’étant plus liées à une richesse précédemment reconnue, leurs quantités n’ont plus été limitées, et un jeu de fausse monnaie légale s’est mis en place partout avec le concours d’au moins deux banques commerciales :
Un client d’une banque a envie d’un appartement à 200.000 € et il n’a mis de côté que 50.000 €. Il demande à sa banque un prêt de 150.000 € et la banque accepte. Elle inscrit deux fois 150.000 € dans sa comptabilité. Une fois dans un compte client à son actif en créance sur ce client et une fois à son passif dans un compte fournisseur en dette vis-à-vis du même client. Il ne s’agit que de deux écritures qui ont inventé une dette et une créance de même montant en billets de Monopoly qui s’annulent entre elles. C’est dans les vies différentes de la créance et de la dette que se niche la malhonnêteté légale. La créance sur le client devient miraculeusement instantanément une créance en bonne et solide monnaie sur le client qui devra payer. De son côté la dette de la banque qui est toujours en billets de Monopoly est une créance que détient le client qui croit qu’elle est en bonne monnaie puisqu’on lui a dit que sa dette était bien réelle. Il fait circuler sa créance en faisant des virements ou des chèques et la créance arrive inéluctablement très vite en bloc ou en morceaux dans les mains d’ autres banques. Toutes les banques commerciales faisant la même chose, les banques commerciales se trouvent sans arrêt en possession de créances sur d’autres banques en billets de Monopoly. En chambre de compensation, elles annulent entre elles leurs créances croisées de billets de Monopoly. La créance ludique a été transformée en créance bien réelle et la dette ludique a purement et simplement disparu.
Le résultat est qu’aucun euro n’a été réellement apporté, que 150.000 € sans valeur ont été injectés dans l’économie, faisant monter les prix et baisser la valeur de la monnaie. De son côté la banque, créancière de son client, va petit à petit récupérer à son profit par les remboursements avec en plus des intérêts, 150.000 € de bonne et loyale monnaie gagnée par le travail du client. Sa dette de 150.000€ de billets de Monopoly qu’elle doit, va disparaître en chambre de compensation grâce à une autre banque qui aura fait la même chose. Faire travailler les autres gratuitement pour soi s’est toujours appellé l’esclavage mais c’est la première fois qu’un esclavage se met en place sans que les esclaves en aient conscience.