Le référent et le quotidien

Ce n’est pas une blague. Les députés français ont voté en première lecture le remplacement dans les documents scolaires de père et mère par parent 1 et parent 2. C’est très exactement ce que les défenseurs de la loi Taubira sur le mariage pour tous dénonçaient ironiquement à l’Assemblée comme totalement inenvisageable et comme une simple provocation d’opposants malveillants.

Au delà du plaisir de moins en moins solitaire de députés qui représentent provisoirement la nation, on en arrive à la folie de devoir classer ce qui est complémentaire. Les menuisiers devront-ils sous peine d’amende renoncer à leurs pièces mâles et à leurs pièces femelles pour des pièces 1 et 2 ? Et quelle sera la première ? A force de vouloir à tout prix que les êtres soient identiques, il faut bien les classer pour les différencier. Qui est le parent 1 ? Qui est le parent 2 ? Qui accepte de revenir au temps où l’homme dominait la femme avec comme simple nouveauté de permettre à la femme de dominer l’homme en étant la première ? On imagine l’impact de telles discussions familiales dans la tête des enfants. Pour ne pas risquer de classer les races, il a été décidé contre tout bon sens qu’elles n’existaient plus et qu’il était fantasmatique de les distinguer. Les distinguer, c’était les discriminer et donc les classer. Pour les parents on observe que la stupidité peut aller en sens inverse: pour ne pas remarquer la différence entre papa et maman, on les classe en parent 1 et en parent 2.

Va-t-il être interdit de retourner au bon sens et de retrouver la complémentarité des parents ? Est-ce déraisonnable de constater que dans notre civilisation comme dans la plupart des autres, l’homme est le référent et la femme le quotidien ? Il n’y a pas de quotidien sans références et il n’y a pas de référent sans son application quotidienne. Aucun des deux n’est plus important que l’autre. Il est seulement indispensable que le référent et le quotidien ne soient pas réunis dans la même personne car, si c’est le cas, seul l’affect unit deux êtres, et l’affect est changeant et quasiment toujours provisoire.

A-t-on encore le droit de remarquer que tout être humain cumule une vie affective, une vie professionnelle et une vie sociale ? La vie professionnelle est une déclaration publique de son utilité au groupe, la vie affective est du domaine de l’intime et la vie sociale est l’équilibrant permettant à chaque individu de trouver son harmonie aussi bien individuelle que dans la société.

La vie professionnelle de l’homme, ce que l’on appelait il n’y a pas si longtemps son devoir d’état (sa dette vis-à-vis du groupe), est de rapporter de quoi vivre à sa famille pendant que celle de la femme, son devoir d’état à elle, est de porter au minimum trois enfants, ce qu’elle est seule capable de faire pour renouveler la société. La mode de la parité comme seule preuve de l’égalité hommes-femmes est impossible dans la vie professionnelle telle que je viens de la définir. Pour la grossesse elle ne peut être que féminine et pour les métiers elle force la femme à abandonner sa vie professionnelle de créatrice du futur pour faire rentrer de l’argent, l’homme n’étant pas suffisamment reconnu et suffisamment payé dans son travail pour assumer seul son devoir d’état.

La vie sociale est un complément indispensable pour l’harmonie des êtres mais comme tout complément, elle est secondaire par rapport à la vie professionnelle. Chez la femme ce sera un métier, un hobby ou un bénévolat. Chez l’homme, sa vie professionnelle étant beaucoup plus disparate que celle de la femme, sa vie sociale l’est aussi puisque son but est aussi l’harmonie. Il est triste de voir aujourd’hui les femmes renoncer à leur vraie vie professionnelle au profit de leur vie sociale présentée faussement comme leur vie professionnelle derrière l’étendard de la parité dans un monde asexué où la compétition tant vantée cherche à faire mourir la coopération, la complémentarité et la solidarité.

La folie d’avoir écrit les droits de l’homme, en croyant définitivement intégrés les droits de la société, nous fait glisser inéluctablement vers les affaires de corneculs de parent 1 et de parent 2.

La parité et l’homosexualité ne sont-elles pas en train d’achever notre civilisation déjà bien malade ?

La respiration est-elle plus importante que l’alimentation ou lui est-elle accessoire ? L’une ne pourrait-elle pas remplacer l’autre si l’une des deux venait à manquer ? Chacun voit bien l’inanité de ces questions mais ne peut que constater leur actualité si l’on remplace ces deux mots féminins par un mot masculin, l’homme, et par un mot féminin, la femme.

La nature a pourtant doté la femme de la seule capacité à fabriquer les enfants, donc le futur, l’homme n’en étant que le déclencheur indispensable. Parallèlement la même nature que l’on peut appeler Dieu, a doté l’homme d’une force physique supérieure à la femme qui a du, pour se faire respecter, approfondir sa finesse et prendre le pouvoir  à la maison dans quasi toutes les civilisations pendant que l’homme gardait ce pouvoir à l’extérieur de la maison.

La vague actuelle d’individualisme triomphant a mis à mal cet équilibre et chaque sexe succombe de plus en plus souvent pour exister, à l’utilisation perverse de ses forces. La société réagit actuellement très heureusement contre les violences faites aux femmes. Elle devrait réagir aussi quand certaines femmes dégradent leur finesse en ruse et en manipulation du côté nigaud des hommes.

Cette vague d’individualisme parachève l’effondrement de notre civilisation qui s’est déroulée en trois temps sous nos yeux absents. Le XIXsiècle avec la révolution industrielle a négligé l’individu qui a tenté de résister par le romantisme et le socialisme. Notre civilisation croit avoir ensuite tué Dieu au XXsiècle avec ses trois matérialismes, communisme, fascisme et capitalisme, le dernier peinant à mourir. Et pour terminer le travail, ce qui reste de notre civilisation cherche actuellement au XXIsiècle à affaiblir voire à ridiculiser tous les groupes comme la famille, l’église ou la nation en survalorisant l’individu et en ne voyant plus qu’une famille humaine, une spiritualité universelle et une gouvernance mondiale, bref, une nouvelle tour de Babel qui veut à nouveau transpercer le ciel. Les seuls groupes qui donnent l’illusion de tenir, sont les associations grâce à leur côté évanescent et éternellement renouvelable, et les sociétés commerciales grâce au mensonge éhonté sur lequel elles sont toutes construites, le principe de continuité, base de la comptabilité et des bilans et qui réfute dogmatiquement la mort en légalisant le mensonge. Quand une entreprise s’arrête il faut généralement multiplier son passif par deux et diviser son actif par dix.

Deux fantasmes médiatiquement entretenus, la parité et l’homosexualité, n’alimentent-ils pas l’effondrement de notre civilisation par leur individualisme exacerbé ?

La parité que l’on nous vend comme juste et bénéfique, rompt l’harmonie entre l’homme et la femme car il ne peut y avoir de parité dans la fabrication des enfants et au moins au début de leur façonnage prépubertaire. Les femmes envahissent tous les métiers en en excluant progressivement les hommes comme c’est déjà patent en médecine et en droit. Et quand la force physique est indispensable, c’est l’immigration et la machine qui prennent le relais des hommes. L’immigration maghrébine et subsaharienne fait aussi largement plus de trois enfants par femme quand les femmes blanches dont la seule évocation fait soupçonner de racisme, en font en moyenne à peine plus qu’un, acceptant tacitement la fin de notre civilisation

Les hommes assistent impuissants à la « matriarchisation », à la mécanisation et à l’immigration de notre société. Ils se féminisent et dilapident leur force physique inexploitée en salle de sports ou en violence contre les autres ou contre eux-mêmes. Les suicides se multiplient dans l’indifférence générale.

L’homosexualité que l’on ne préconise pas mais dont on condamne le refus est avant tout un mystère que l’on ne veut élucider. Est-elle acquise ou innée ? Innée elle serait génétique à cause d’un gène auquel personne ne croit suffisamment pour le chercher. Acquise elle culpabiliserait les parents qui, quoi qu’on en dise, la vivent comme un malheur. Personne ne veut se souvenir que les Grecs avaient parfaitement vu que l’homosexualité n’est qu’un passage dont la société actuelle ne parle jamais. A Athènes les familles confiaient leur éromène de 12 ans à un éraste de 18 ou 20 ans avec mission de le préparer à l’âge adulte en tous domaines y compris sexuel. Et si l’homosexualité faisait partie de cette étape, elle n’en n’était pas l’essentiel et n’était qu’un moment. Celui qui y restait coincé était méprisé et pouvait même dans certains cas extrêmes, être exécuté par apotympanismos.

Ce passage, conscient ou inconscient, qui s’évacue souvent par le sport, est la première approche de l’autre, pas trop différent de soi et qui intimide moins qu’un abord direct de l’autre sexe. Il ne mérite ni honneur ni indignité, il est tout simplement naturel. Mais y rester bloqué génère une souffrance à vie qui mérite sympathie, compassion ou empathie, quel que soit le préfixe que l’on met à la souffrance que génère ce blocage. Il est triste de voir actuellement cette souffrance tenter de se compenser par un étalage accrocheur et, quand un adolescent a la franchise d’exprimer son malheur et même envisager de se supprimer quand il se croit homosexuel, il est scandaleux de lui conseiller de s’assumer et de ne pas au contraire dédramatiser en éclatant de rire et en lui rappelant qu’il n’est que comme tout le monde.

Se trouvera-t-il suffisamment de citoyens avec assez d’humilité, de courage et de bon sens pour diffuser ces vérités simples dont l’oubli nous accable ?